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la Lettre de la SFMC
Société Française de
Médecine de Catastrophe
N ° 8 4 - n o v e m b r e 2 0 1 5 - 1 7 e a n n é e
La vie de la SFMC. ...................................................................................2
Les attentats de Paris..............................................................................5
Les principaux événements .................................................................10
Bibliographie ........................................................................................ 25
Rétrospectives .....................................................................................26
Catastrophes et deuils......................................................................... 27
Concept d’implication nationale ? ..................................................... 30
Catastrophe, informations et éléments de langage........................ 31
38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13
Téléphone : (33) 06 43 26 81 51
medecine.cata@gmail.com
w w w . s f m c . e u
84
La lettre de la SFMC n°84 - 1 -
La vie de la SFMC
Le mot du président
Médecine de Catastrophe et l’Uber-terrorisme du 13 novembre
Les récents attentats dont la population parisienne a été la cible ont été la catastrophe anthropogénique sociale la plus impor-
tante vécue en France depuis la seconde guerre mondiale1.
Notre première pensée ira aux victimes innocentes et à leurs familles, à tous ces jeunes adultes fauchés au moment de leur plein
épanouissement familial, social et professionnel. La seconde à l’ensemble des sauveteurs publics et privés, professionnels et
associatifs engagés au mépris de leur propre sécurité sur un théâtre d’opération non ou peu sécurisé. Ils méritent notre admi-
ration et notre soutien.
Le vendredi noir a également relancé les réflexions sur l’organisation des secours et des soins d’urgence pour un type de ca-
tastrophe que la France n’avait pas encore vécu: l’attentat terroriste multisite qui avait frappé deux capitales européennes Ma-
drid et Londres. À partir des informations que nous avons pu réunir, nous avons rédigé des réflexions que vous trouverez plus
avant dans cette Lettre de la SFMC. C’est l’article que j’ai intitulé L’attentat du vendredi 13 et l’"Ubérisation" du terrorisme.
Que penser de cette série d’attentat?
Il ne nous appartient pas de revenir aux causes de la radicalisation des terroristes, aux divers facteurs qui ont favorisé ou sus-
cité l’éclosion de ce type d’agression: les médias les ont largement développés. Il en est un qui, de notre point de vue, a été
sous-estimé et qui a des conséquences sur le comportement citoyen: c’est l’Ubérisation du terrorisme. Le rôle des réseaux so-
ciaux a contribué au développement d’un terrorisme nouveau: le passage à l’acte d’individus ou de groupes qui ont été recru-
tés, convaincus, téléguidés par l’intermédiaire d’internet, de Facebook, de Tweeter. Terroristes parfois dépourvus d’une véritable
formation au maniement des armes: qui se tire une balle dans le pied et appelle le SAMU, qui enraye sa kalachnikov dans le
train…
A cet « Uber-terrorisme » doit répondre symétriquement « l’Uber-résistance » des citoyens. C’est ce qui s’est passé spontané-
ment en Belgique: diffusion saturante de messages sur les chats pour couvrir une intervention de police. C’est aussi dévelop-
per la capacité des citoyens de se prendre en charge ou de porter secours à un proche, un voisin blessé. Des témoins ont utilisé
leur chemise pour faire des pansements compressifs, des garrots aux blessés. Cette capacité est encore trop rare en France.
Que penser des secours?
Il s’agit de la première attaque simultanée multisite en France. Avec multi-types d’agression: fusillades, explosions, prise d’otages.
Trois types d’agression qui provoquent trois types de dominantes: blessures balistiques, blasts et forte agression psycholo-
gique.
La simultanéité de ces trois types d’agression complique la tâche des sauveteurs:
- L’engagement des moyens de secours et de soins d’urgence s’effectue sous menace,
- Les dominantes lésionnelles n’ont pas le même caractère évolutif, gravité immédiate des blessures balistiques, moins rapide
pour les blastés,
- Si l’explosion a un caractère instantané, les fusillades entretiennent le climat d’insécurité, la prise d’otage l’inscrit dans la durée,
il s’agit de catastrophe évolutive.
Enfin l’urgence est donnée aux interventions de sûreté. Les secours aux personnes perdent leur caractère priorisé. Ce phéno-
mène est bien connu des soignants qui interviennent quand les sapeurs-pompiers sont occupés à combattre un feu: la priorité
est à l’extinction.
Il s’agit d’une intervention avec des centaines de victimes2. Plus de 700 victimes ont été enregistrées dans les hôpitaux dont une
centaine d’UA et 250 UR. Nombre considérable qui a nécessité l’intervention de 45 SMUR auxquels il faut ajouter les AR de la
BSPP, les VSAV sapeurs-pompiers et les ambulances associatives (Croix-Rouge, FNPC, OHM…) et privées. Deux faits sont à
noter:
La lettre de la SFMC n°84 - 2 -
- Les itinéraires d’arrivée et d’évacuation n’ont pas toujours été sanctuarisés par la police qui au contraire avait fixé des zones in-
terdites d’accès,
- Une réserve de 25 SMUR et 9 hélicoptères a été constituée afin de faire face à de possibles nouveaux attentats.
L’énorme capacité d’accueil des hôpitaux de l’AP-HP a été mise à contribution. L’ensemble des victimes a été hospitalisé dans
les hôpitaux parisiens, au grand bénéfice des familles, avec une régulation adaptée à la situation de catastrophe: régulation par
groupes de victimes catégorisées plutôt que régulation nominale.
Le caractère « multisite » a également compliqué l’organisation des secours. Cinq pôles distincts, mais quelques fois très proches
sont identifiables. L’articulation entre ces différents chantiers, le comptage et l’établissement des listes de victimes en ont été
rendus plus difficiles, d’autant que le système SINUS sur lequel reposait la traçabilité n’a pas totalement rempli son rôle.
Deux facteurs ont joué positivement:
- L’adoption par la BSPP d’un plan d’intervention multisite après les attentats de Madrid et de Londres appelé Plan Rouge Alpha,
- Le matin même des attentats, un exercice dans les locaux de l’AP-HP et de la BSPP a réuni plus de 50 médecins, sur le thème:
attentat sur 13 sites avec 74 UA et 48 UR.
Le nombre d’impliqués confrontés à la mort, encore mal connu, est considérable. Le travail des équipes de soins médico-psy-
chologiques immédiats a été démultiplié sur plusieurs sites, quelques fois de manière spontanée et improvisée. Il continue au-
jourd’hui dans des sites pérennes comme celui de l’Hôtel-dieu. Victimes, impliqués et sauveteurs ne peuvent qu’avoir été très
marqués par un vécu au caractère agressif effroyable.
Que proposer?
D’abord d’essayer de comprendre et de réfléchir. C’est ce que nous vous proposons en lisant l’article que vous trouverez plus
avant dans cette Lettre de la SFMC, consacré à cette catastrophe de nature et d’ampleur exceptionnelle.
Nous réunir pour entendre les principaux acteurs des secours. C’est ce que la SFMC a organisé lors de la session du 27 jan-
vier dont la matinée sera consacrée, non pas à un retour d’expérience, nous n’aurions pas assez de temps, mais à l’audition de
grands témoins.
Une fois de plus il faut rebondir et penser à améliorer la qualité des soins et leur organisation que nous devons aux victimes qui
nous font confiance. Il faut continuer de former les personnels de santé et les préparer aux situations de catastrophe. C’est la
vocation de la SFMC, elle n’y faillira pas.
“Le malheur n'est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d'organiser une autre manière de comprendre le
mystère de ceux qui s'en sont sortis: la résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit d'ad-
versité.3”
Henri Julien
Président de la SFMC
_____________________________________________________
1. La rupture du barrage de Malpasset le 2 décembre 1959 avait entraîné 423 morts. Elle a eu des conséquences pour la société française: juridiques,
article 171 du Code civil prévoyant les mariages posthumes, matérielles, création des unités d’intervention de la Sécurité Civile, etc.
2. Seule la catastrophe de Furiani (mai 1992) avait provoqué plus de blessés: officiellement 2357 auxquels il faut ajouter 18 morts.
3. Boris Cyrulnik, Antoine Spire, Le Monde de l’éducation - Mai 2001.
La lettre de la SFMC n°84 - 3 -
La vie de la SFMC
Liste des nouveaux membres au 21 novembre 2015
ABRIAT-LALLEMAND Lauriane 97365 Guyane
ALVES Renata Brésil
AVRASIJO-SOUZA Larissa Brésil
BELLEOUD Didier 97306 Cayenne
BERTI CAVALCANTI Marcos Porto Velho Rondônia
BONIFACIO DAS NEVES Moises 20720-360 Brésil
BOTELHO Gabriel Sampaio Rondônia
CARDOSO DA SILVA Elizângela Brésil
CHICHE Paul 97320 Guyane
COSTA Gustavo Messias 14.405-298 Franca
DA SILVA FERREIRA Artur 22760-400 Brésil
DIEDERICH Joe L-7713 Welsdorf
DOS SANTOS Maria Estela Brésil
DOS SANTOS SILVESTRE Carla Isabel Brésil
FWEDE PWHEMO Felipe José Brésil
HAMON Annick 77510 Sablonnières
HEENEN NETO Augusto Scardazan Brésil
HEITOR Castro Junior 22031072 Brésil
JULIEN-ALEXANDRE Christine 75016 Paris
KLESCOSKI JUNIOR Joad Brésil
LEHIDA ANDI Ibrahim 97320 Guyane
MAÎRE D'HÔTEL Sandy 67130 Wisches
MANHAES DE SOUZA Ricardo Alberto Brésil
MAUPOINT-JANODY Régine 01960 Peronnas
NGUESSOM Williams 97320 Guyane
PINTO GRAMAES Marcus Felipe Brésil
PIRES Paulo Brésil
ROSAS PETROCINIO Roberta 20510-130 Brésil J
SAVIO-COSTE Sylvie 37550 St Avertin
TSAFEHY Mosa 97310 Guyane
La lettre de la SFMC n°84 - 4 -
Le mot du secrétaire général
13 novembre 2015, Paris, Saint-Denis. L’horreur.
130 morts, toute une jeune génération d’innocents frappée à mort. Cris, sang, larmes, tragédies. Images de mili-
taires, casque lourd sur la tête, chargeurs engagés dans les FAMAS, en posture de combat.
À Paris, chez nous! Aurions-nous, malgré les attentats d’il y a vingt ans, pu imaginer ces scènes?
La vie reprend, doit reprendre, notamment ses droits du quotidien. Honorer nos morts et nos blessés, et également
opposer à la barbarie la plus cinglante des ripostes en ne modifiant pas, sinon à la marge, notre mode de vie.
La SFMC continue d’avancer.
Le scrutin pour renouveler le conseil d’administration s’est tenu, et les résultats seront proclamés à l’occasion de l’as-
semblée générale qui se tiendra pendant la pause déjeuner lors de la journée scientifique du mercredi 27 janvier
2016. Il sera présenté, comme chaque année, les rapports financier et moral de l’exercice écoulé ainsi que les pers-
pectives 2016. Notre président fera un point général sur la SFMC et ses axes futurs.
À bientôt pour se retrouver à notre assemblée générale.
Luc Ronchi
Secrétaire général de la SFMC
secgen.sfmc@gmail.com
La lettre de la SFMC n°84 - 5 -
L’attentat du vendredi 13 novembre
et « l’Ubérisation » du terrorisme par Henri Julien
Les odieux attentats terroristes qui viennent de faire près de 500 victimes innocentes à Paris, interpel-
lent tous les personnels de santé et de secours qui s’intéressent à l’organisation des secours et des
soins d’urgence, au premier chef les membres de la SFMC.
L’émotion et l’empathie que nous avons ressenties à l’égard des victimes et de leurs proches, la colère
contenue devant ces crimes inexcusables ne doivent pas nous faire oublier notre mission: celle de ré-
fléchir à la meilleure réponse à apporter aux blessés somatiques ou psychiques.
Cette première analyse est permise par les images et les inter-
views rapportées par des médias placés volontiers sur le regis-
tre émotionnel et par l’écoute de quelques grands témoins que
nous avons pu entendre.
Nous n’aborderons volontairement pas, ce n’est pas là notre
sujet, les motifs et les facteurs de cet odieux passage à l’acte,
les personnalités des assassins terroristes et leurs motivations,
les composantes et les conséquences politiques de l’attentat.
D’autres se sont étendus sur ces sujets pour lesquels nous
n’avons aucune légitimité.
1. Les faits, les chiffres dont nous avons pu disposer1
Il s’agit d’une Catastrophe à Effets Limités (CEL), sociétale, sous
la forme d’attentats multiples simultanés sur 7 sites distincts.
Les attentats de Madrid et de Londres, du même type, pouvaient
laisser craindre leur répétition à Paris.
La chronologie des attaques et leur impact sont les suivants:
• 21h20: Premier attentat-suicide par bombe avec projectiles
(boulons) au stade de France: un témoin mort,
• 21h25: Fusillade au restaurant le Petit Cambodge et le Ca-
rillon: 15 morts,
• 21h30: Deuxième attentat-suicide par bombe au stade de
France,
• 21h32: Fusillade aux cafés Bonne Bière et Casa Nostra: 5
morts et 8 UA,
• 21h36: Fusillade au restaurant La Belle Équipe: 19 morts,
• 21h40:
- Début de la fusillade au Bataclan et prise d’otages,
- Suicide par explosion d’un terroriste Boulevard Voltaire,
• 21h53: Suicide par explosion d’un terroriste au stade de
France: au total 5 HUA, 33 UR et des centaines de consulta-
tions par le dispositif DPS et le SAMU 93,
• 00h20: Assaut du BRI et du RAID au Bataclan.
Au total 479 victimes ont été répertoriées:
- 129 morts,
- 100 HUA,
- 250 UR.
Ces chiffres sont ceux qui ont été communément admis au len-
demain de l’attentat, ils ne sont pas officiels et ne tiennent pas
compte des petits blessés auto-soignés, des impliqués, des
otages ou des témoins au contact, des blessés psychiques qui
ont consulté les équipes médico-psychologiques.
Une semaine après les chiffres retenus par l’AP-HP sont les sui-
vants2 :
- 679 personnes au total ont été prises en charge en incluant les
personnes ayant subi un choc psychologique et s’étant présenté
dans les hôpitaux parisiens,
- Auxquelles il faut ajouter les victimes accueillies dans les hô-
pitaux militaires et autres hôpitaux franciliens non AP,
- 69 victimes sont encore hospitalisées,
- 52 personnes ne relevaient « pas ou plus » d’une surveillance
intensive en service de réanimation.
Sept sites différents:
Cinq pôles différents sont identifiables:
- Restaurants Le petit Cambodge et Le Carillon: fusillade.
- Restaurants Casa Nostra et la Bonne Bière: fusillade.
- Restaurant La Belle Équipe: un peu plus tard et plus au sud:
fusillade.
- Dancing Le Bataclan: fusillade, prise d’otages, exécutions et
prise d’assaut: unité de lieu, localisation dans le bâtiment,
durée: 2 heures ½ à 3 heures.
- Stade de France, 3 explosions-suicides à 10 minutes d’inter-
valle.
Chacun a des caractéristiques différentes de durée, de perma-
nence de la dangerosité mais concerne des victimes balistiques
avec des morts et des blessés hémorragiques nécessitant une
prise en charge rapide: fort pourcentage d’UA.
Les explosions-suicides ou attentats suicides n’ont fait qu’un
mort innocent, sans blessé.
Douze hôpitaux ont accueilli les UA3
Accueil hospitalier Urgences Absolues Dont UA régulées Urgences Relatives
Hpl Amboise Paré 1 6
Hpl Beaujon 5 4
Hpl Bichat 6 4 17
Hpl Georges Pompidou 11 10 30
Hpl Henri Mondor 11 3 15
Hpl Kremlin Bicêtre 2 2 6
Hpl Lariboisière 21 5 8
Hpl Pitié Salpêtrière 28 10 25
Hpl St Antoine 6 3 39
Hpl St Louis 13 5
HIA Bégin 10 3
HIA Percy 9 5
Cellules blanches = les chiffres ne nous sont pas connus.
2. Le déploiement des secours
L’anticipation
La forme « multisite » de l’attentat de Madrid (mai 2004) a fait
composer par la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris
(BSPP) un plan de secours et soins d’urgence adapté: le Plan
Rouge Alpha4 dérivé du Plan Rouge destiné à couvrir plusieurs
sites de CEL simultanées tout en préservant la capacité de cou-
vrir à la fois la continuité des risques quotidiens et faire face à
une deuxième vague de CEL.
Basé sur la priorisation des EU et 1re Urgences après tri, et l’or-
ganisation sectorielle intégrée des différents « chantiers », la
constitution d’une réserve opérationnelle, ce plan a fait l’objet
d’exercices internes à la BSPP.
Remarquable coïncidence: à la demande du Général comman-
dant la BSPP, le Plan Rouge Alpha avait fait le matin même, l’ob-
jet d’un exercice avec l’AP-HP et les 8 SAMU de la grande
couronne Parisienne5. Le thème: plusieurs groupes de terro-
ristes avec 13 sites d’agression par fusils d’assaut, organisation
du relevage et de l’accueil de 150 blessés. Plus de 50 méde-
cins ont travaillé sur deux sites: BSPP et SAMU 75 pendant
2 heures ½.
Déclenchement du Plan Rouge Alpha et du Plan Blanc
Élargi
Alertés, les centres de réception des appels de la BSPP (CCOT)
et du SAMU (CRAA) qui ont une obligation légale d’information
réciproque, engagent leurs moyens selon les procédures pré-
vues:
• Plan Rouge Alpha pour la Brigade, avec envoi sur les diffé-
rents sites de moyens d’intervention de premiers secours et de
VSAV, renforcés par des ambulances de réanimation médicali-
sées, redéploiement des moyens de la BSPP pour la continuité
des moyens opérationnels, mise en œuvre de la cellule de crise,
alerte des SDIS de la grande couronne et liaisons avec la Pré-
fecture de Police, les SAMU 75 et 93.
• Plan Blanc Élargi pour le SAMU 75 en coordination avec le
SAMU 92-93:
- Envoi de SMUR sur le terrain en conservant une réserve d’in-
tervention pour une éventuelle nouvelle attaque,
- Renforcement de la Régulation Médicale et mise en place de
cellules, suivi de l’événement, régulation du flux quotidien, anti-
cipation opérationnelle, activation des hôpitaux, liaisons avec la
cellule Plan Blanc de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris
(AP-HP), la Cellule d’urgence du DUS, les SAMU régionaux.
- In fine interviendront des SMUR des SAMU 75 et 93, de la
BSPP appuyés par des SMUR du 92, 94, 78, 91, 95, 77: 45
au total.
• Alerte des associations de secouristes: Croix Rouge, Pro-
tection Civile et Ordre de Malte.
• Plan « Camembert » des SAMU parisiens6 :
Il consiste, afin de rationaliser les renforts, à sectoriser Paris en
trois « portions » à partir du centre (Musée du Louvres) et ratta-
cher les parties nord aux SAMUS 93 et 95, sud-ouest aux
SAMU 92 et 78, sud-est aux SAMU 94, 77 et 91. Du fait de la
situation des attentats dans le quart nord-est de la capitale et du
site Stade de France situé dans le 93, ce plan de renfort a dû
être adapté à ces localisations.
Régulation zonale
Elle a été initiée dans une salle de crise spécifique pour gérer
les moyens zonaux et notamment créer une réserve opération-
nelle: 25 SMUR pré-alertés disponibles et prévoir une noria
d’hélico: 9 machines ont été déployées sur une DZ dans le bois
de Vincennes.
• Soins médico-psychologiques:
Dès 23 heures, activation de la cellule d’urgence médico-psy-
chologique de l’Hôtel-Dieu référente depuis les attentats de
Charlie Hebdo et appuyée par les cellules CUMP de la BSPP,
du 75 et du 927.
3. Les caractéristiques de l’intervention
Trois caractéristiques vont dominer:
• La persistance du danger: du fait de l’évolutivité des agres-
sions unilatérales terroristes-parisiens et les affrontements bila-
téraux forces de l’ordre-terroristes, les personnels sont
engagés, sans protection individuelle, en zone de tirs possibles;
• La concomitance de trois formes d’agressions simultanées:
- les fusillades à l’arme de guerre,
- L’explosion de bombes à fragmentation artisanales,
- La prise d’otages;
• L’association de trois dominantes lésionnelles concomitantes:
- Des blessures par balles dont le risque est l’hémorragie dont
on sait le danger vital depuis les engagements sur les théâtres
de guerre au Moyen-Orient: la mort survient dans la première
heure si l’hémorragie n’est pas contrôlée sur le terrain par un
La lettre de la SFMC n°84 - 6 -
garrot (tourniquet) et/ou par l’intervention rapide du chirurgien
(Damage Control);
- Les victimes d’explosion, généralement criblées d’éclat, ex-
posées aux risques d’un blast primaire, notamment pulmonaire
et éventuellement brûlés, dont le devenir immédiat n’est pas
aussi rapidement engagé;
- Les conséquences physiques (mouvements incontrôlés et
piétinements) et psychiques auxquelles exposent les prises
d’otages en nombre dans un espace restreint.
4. Le cas du Bataclan
L’organisation des secours
a reproduit le mode d’orga-
nisation pour risque chi-
mique ou radiologique:
• Zone d’exclusion: le
dancing du Bataclan et son
abord immédiat où seule la
police avec EPI (BRI et
RAID) peut pénétrer, ac-
compagnée de leurs capa-
bles de faire des gestes de
survie immédiate et secou-
rir les policiers éventuelle-
ment blessés, extraction
de victimes par les poli-
ciers,
• PRV ou équivalent, en
bordure de zone d’exclu-
sion avec médecins sous
EPI effectuant des soins de
type contrôle des hémorra-
gies et le tri de victimes afin d’évacuer les plus graves.
• Deux PMA hors zone d’exclusion pour parfaire le tri et effec-
tuer la mise en condition d’évacuation.
Après l’assaut du BRI et du RAID, intervention des sapeurs-pom-
piers et des associations pour le ramassage des blessés.
5. Quelques réflexions au sujet de plusieurs aspects
du CEL et de sa prise en charge
• L’"Ubérisation" du terrorisme
L’utilisation des réseaux sociaux a permis de créer une nébu-
leuse terroriste sous le mode créé par Uber8 : un conducteur de
voiture particulière va, par exemple, devenir temporairement taxi
pour répondre à une demande sur le réseau internet alors que
ce n’est ni son métier ni son activité dominante. Le passage à
l’acte terroriste, aux conséquences dramatiques, peut être l’œu-
vre d’un individu isolé, d’un petit groupe réuni pour l’occasion,
motivé et téléguidé de loin, de l’étranger.
L’Uber-terrorisme, nouvelle forme d’organisation distendue com-
plique le travail policier de prévention.
À notre sens une des meilleures réponses devrait être l’Ubéri-
sation de la réponse citoyenne symétrique: au mieux l’interven-
tion directe telle qu’elle a été magistralement assumée dans le
Thalys, sinon la capacité pour tout un chacun de se préparer
psychologiquement, techniquement et matériellement par une
formation et des gestes de secourisme adaptés.
Les médias ont montré des témoins avec le torse nu: ils avaient
enlevé leurs chemises pour faire des garrots improvisés.
Contre-exemple, le journaliste du Monde qui a filmé les otages
en fuite à l’arrière de Bataclan puis qui a courageusement porté
secours aux victimes avant d’être blessé par balle au bras est
arrivé à l’hôpital avec un hématocrite effondré faute d’avoir
contrôlé son hémorragie par un pansement compressif, un gar-
rot.
• La permanence du danger
La forme d’agression retenue par les terroristes: succession de
fusillades, plusieurs équipes simultanées, plusieurs modes opé-
rationnels ont créé une insécurisation des moyens de secours
qui a eu deux conséquences visibles:
- L’exposition des équipes de sapeurs-pompiers et de person-
nels de santé aux risques balistiques sans protection indivi-
duelle, dans une zone sous le feu ou non sécurisée,
- La création par la police d’une zone contrôlée très large qui a
nui aux déplacements des véhicules de secours, notamment
pour organiser des itinéraires libres d’arrivée et d’évacuation. Or
tout plan de secours est un plan d’évacuation, donc de trans-
port, ici par la route et les rues.
Ceci a contribué au fractionnement des équipes sur les chan-
tiers, à l’isolement opérationnel et aux initiatives individuelles,
aux retards d’intervention ou d’évacuation
•La direction des secours médicaux
L’organisation harmonieuse, maîtrisée et hiérarchisée d’une in-
tervention multisite simultanée est complexe mais cependant im-
pérative. Elle se rapproche d’une organisation de secours sur
plusieurs chantiers, caractéristique de la catastrophe majeure
mais avec un déploiement et une montée en puissance beau-
coup plus rapide.
Sur chaque site un DSM et un COS ont été désignés.
Où doit de situer le DSM? Combien de DSM et où les prévoir?
Identifiés comment? Rattachés à quel COS ou chef de chan-
tier? Dotés de quels réseaux de transmission pour entrer en lien
avec qui?
Lors des reportages le ou les DSM ont été inapparents, il est
vrai que les périmètres de sécurité étaient larges et les images
prises de loin, les reportages à chaud parcellaires.
• Le triage et ses conséquences
Le tri a été effectué selon les critères classiques:
Tous premiers instants au restaurant La Belle Equipe - Crédit X
La lettre de la SFMC n°84 - 7 -
- UA avec risque vital regroupant les EU à risque immédiat et les 1res Urgences ou U1 avec risque vital contrôlé par réanimation
pendant quelques heures, EU et U1 nécessitant un acte chirurgical.
- UR pour les victimes sans risque vital.
Afin de prendre en charge rapidement les UA, soit l’évacuation s’est faite directement par les SMUR sans création de PMA, soit
après passage au PMA.
Ceci entraîne un risque de sur-triage qui a pu conduire aux chiffres de 100 UA9 signalés par la presse et surcharger les points
d’accueil hospitaliers.
Cette impression est corroborée par le fait qu’une semaine après l’AP-HP fait part de 69 personnes (ex UA) encore hospitalisées
et de 27 personnes toujours en USI10.
• La régulation des victimes
Elle a été réalisée sur le mode médecine de catastrophe, une régulation semi-quantitative a été substituée, à la régulation unino-
minale:
- Régulation par groupes de victimes catégorisés après mise en alerte des services d’accueil hospitaliers,
- Activation de filières d‘évacuation et de soins dédiées aux UA, aux UR.
Il est à signaler que la totalité des victimes a été admise dans des hôpitaux de Paris et quatre hôpitaux de la petite couronne (mi-
litaires, Percy et Bégin; civils H. Mondor et Kremlin Bicêtre) témoignant de la très grande capacité d’accueil et de traitement de
l’AP-HP.
Mais comment aurait pu être géré le même événement en province? À Nancy, Nantes… dont les capacités hospitalières ne sont
pas les mêmes?
• La traçabilité des victimes
Un PMA a été installé dans le restaurant Le Repaire de Cartouche, en face du bar le Petit Cambodgien mitraillé, bien visible sur
les écrans. Deux autres PMA ont été déployés à proximité du Bataclan.
Il ne pleuvait pas, il ne faisait pas froid. Cela m’a rappelé la fusillade de la rue des Rosiers au mois d’août où le PMA avait été ins-
tallé dans une cour d’immeuble. La prudence impose de prévoir une intervention sous d’autres conditions météorologiques, avec
des véhicules moins nombreux offrant un abri insuffisant.
Les fiches de tri n’ont été visibles sur les écrans et les images, le système informatique Sinus ayant été déployé sur le terrain. Sa
première application à une intervention multisite de cette importance numérique méritera une étude particulière.
Médecins de catastrophe, nous devons aux familles au premier chef et aux autorités la liste des personnes que nous prenons en
charge. Un médecin, même et surtout en situation de catastrophe a le devoir d’information direct ou indirect des familles.
La destination préférentielle des victimes vers les hôpitaux de l’AP-HP a permis de reconstituer des listes, mais là encore c’est une
exception toute parisienne.
• Les soins médico-psychologiques
Le contact direct avec la mort qu’ont vécu les témoins des fusillades, le long calvaire (plus de 2 heures) des otages exécutés froi-
dement ne peuvent que provoquer un stress, un choc psychologique facteur de Syndrome Post Traumatique (SPT).
Après les attentats de Charlie Hebdo, il a été décidé, qu’après tout événement susceptible de traumatiser des parisiens en nom-
bre, d’activer une cellule de soins médico-psychologiques à l’Hôtel-dieu, ce qui a été fait. Un renforcement venu de la BSPP et
des cellules du 75 et 92 a permis de réunir rapidement 45 psychiatres. Peu d’impliqués ont rejoint ce site et cette capacité de
soin a été sous employée.
Parallèlement se sont développées des cellules improvisées dans les mairies du 10e et 11e arrondissement qui ont été débor-
dées. Le lendemain matin une cellule a été installée à l’École Militaire.
Deux thèmes de discussion ont fait surface:
- Très classiquement la controverse sur l’utilité de soins médico-psychologiques immédiats et leur justification non évidente pour
certains spécialistes,
- La nécessité de mieux coordonner la réponse: « comment le dossier va-t-il évoluer? Qui procédera à l’évaluation? Quelle est
ici, la chaîne de commandement? Que s’est-il passé? » s’interroge publiquement un des acteurs.
- La nécessité d’un retour sur événement et d’une anticipation par un plan d’intervention et une direction des secours est appa-
rue clairement.
• La multiplication des centres de gestion de crise
La doctrine élaborée lors de la conception du plan rouge, gage de son efficacité préconise un seul chef, une seule organisation,
une mission commune. Cela a été rendu difficile à appliquer par la multiplication des sites, leurs situations dans deux départements
(heureusement les explosions du stade de France n’ont fait que peu de victimes).
Il semble également que la multiplication des cellules de crises dans la capitale et ses ministères aient été une gêne au traitement
du CEL. Ces dernières, averties de l’importance de l’agression et de ses conséquences ont manqué de renseignements directs
et ont de ce fait interrogé les responsables opérationnels déjà très occupés au règlement des urgences.
• Le nécessaire Retex
Un débriefing, retour d’expérience s’impose pour tirer les leçons de cet épisode catastrophique subi en France pour la première
fois. Ce débriefing devrait inclure l’ensemble de la chaîne de secours et de soins d’urgence concernés: du policier au directeur
La lettre de la SFMC n°84 - 8 -
d’hôpital en donnant la parole à tous les acteurs publics et privés, gouvernementaux ou associatifs.
C’est à ce prix que le Plan Rouge alpha peut être rendu plus performant encore, qu’il sera complété par un plan Blanc Élargi
adapté si cela apparaît utile, que l’intervention des CUMP sera rendue plus performante.
C’est ce que nous souhaitons, persuadés que c’est dans l’analyse scientifique que peut survenir le progrès, à distance de l’évè-
nement pour ne plus subir de pression psychologique et médiatique,
En conclusion
Il ne nous appartient pas de gloser sur les facteurs de l’attaque terroriste subie par notre capitale le 13 novembre, ni sur les me-
sures de prévention qu’il aurait fallu prendre ou qui doivent être développées. Ceci n’est pas notre propos.
Cependant, la forme nouvelle du terrorisme, portée par les réseaux sociaux, qui vise à mobiliser des individus en dehors d’un
schéma organisationnel rigide, repérable, que je propose d’appeler l’Uber-terrorisme, réclame une contre-mesure du même
mode: la diffusion dans le public de la capacité de se prendre en charge sans délai. Diffuser les techniques de self protection,
les techniques et les matériels de premiers secours nous semble aller dans le sens d’une plus grande résilience des populations.
L’attentat « multisite » dont nous venons de vivre la première manifestation a fait l’objet, depuis les attentats similaires mais non iden-
tiques de Madrid et de Londres, de la rédaction par la BSPP d’un Plan Rouge alpha. Le 13 novembre a été sa première applica-
tion. Il est souhaitable que ce plan soit approfondi et mieux connu, qu’il dispose d’un volet complémentaire blanc.
L’extraordinaire capacité d’accueil et de traitement de l’énorme conglomérat hospitalier que constitue l’AP-HP a absorbé l’essen-
tiel des blessés. Un renforcement des équipes de garde par des confrères et des paramédicaux qui se sont présentés sponta-
nément a également contribué à augmenter encore la capacité de traitement. Mais ce qui est valable à Paris, capitale suréquipée
en capacité hospitalière ne l’est certainement pas dans le reste de la France.
Ceci plaide pour le respect des fondamentaux de la médecine de catastrophe opérationnelle qui ne doivent pas être oubliés. Il
est très important de tirer les leçons de cette catastrophe, notamment dans ses aspects opérationnels: organisation de la réponse,
techniques performantes et adaptées, accompagnement logistique. L’objectif de mieux former les personnels de santé à la mé-
decine de catastrophe s’en trouve renforcé.
C’est ainsi que la SFMC se propose de réunir et écouter les grands témoins le 27 janvier au matin. L’urgence collective n’est pas
la somme des urgences individuelles11.
Si le lecteur de ces pages très personnelles avait l’envie de compléter ces informations, de transmettre une remarque ou une cri-
tique, de faire part d’une expérience personnelle, il sera écouté ou lu avec beaucoup d’intérêt.
Au lendemain de la plus importante catastrophe que la France ait eu à déplorer depuis la rupture de barrage de Malpasset (dé-
cembre 1959), cet article est rédigé:
- En hommage aux victimes et à leurs familles, avec toute notre empathie attristée,
- Aux personnels de santé, de secours et de sûreté engagés, avec notre sincère admiration.
Henri Julien
Président de la SFMC
18-26 novembre 2015
_________________________________________________________________
1. Ces éléments proviennent de sources diverses : journalistiques, relationnelles ; toujours publiques. Elles méritent toutes vérification et ne sont pas vérité,
mais elles permettent une première réflexion sur les bases disponibles à l’heure où ces lignes sont écrites. HJ
2. http://www.leparisien.fr/faits-divers/attentats-de-paris-69-personnes-encore-hospitalisees-jeudi-matin-27-11-2015-5316141.php
3. Deux sources différentes avec des chiffres non concordants. Dernière source :
http://www.thelancet.com/pb/assets/raw/Lancet/pdfs/S0140673615010636.pdf
4. Le médecin en chef C. FUILLA étant médecin chef de la BSPP.
5. Départements 75, 92, 93, 94 qui constituent la zone d’intervention de la BSPP.
6. CARLI Pierre, NAHON Michel. Attentats terroristes du 13 novembre 2015, SAMU de Paris. Présentation Power Point sous PDF.
7. Jean-Yves NAU, interview du Point.
8. Uber, anciennement UberCab, est une entreprise technologique qui développe et exploite des applications mobiles de mise en contact d'utilisateurs avec
des conducteurs réalisant des services de transport. www.uber.com/Conduire
9. Au lendemain du week-end toujours selon les journaux seuls 43 victimes étaient encore en ranimation, un est décédé.
10. Point de l’AP-HP le 26 novembre à 10h : 69 personnes prises en charge dans les hôpitaux de l'AP-HP : à l'hôpital Saint-Louis, l'hôpital de la Pitié-
Salpêtrière, l'hôpital Européen Georges Pompidou, l'hôpital Henri-Mondor, l'hôpital Lariboisière, l'hôpital Saint-Antoine, l'hôpital Bichat et l'hôpital Beaujon.
Parmi elles, 52 personnes ne relevaient «pas ou plus» d'une surveillance intensive en service de réanimation.
11. Voir l’éditorial de la Lettre de la SFMC n° 75.
La lettre de la SFMC n°84 - 9 -
Les principaux évènementspar René Noto
Avertissement
Certains lecteurs considèrent que La Lettre de la SFMC est, ou est devenue, un catalogue de divers événements
agressifs survenant dans le monde.
Il sera « répondu » à ces remarques dans le numéro 85 à paraitre fin décembre.
René Noto
Les événements naturels
• Californie, le 22 septembre 2015
Les grands incendies ont continué d’évoluer en Californie
pendant plusieurs semaines où plus de 10000 pompiers
ont été mobilisés contre ces feux. Le bilan est de plusieurs
morts et des centaines habitations détruites.
http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/09/21/a-l-heure-du-
changement-climatique-les-pompiers-ne-parviennent-plus-a-eteindre-les-incen
dies_4941_1652612.html
Analyse
La Californie n’est pas le seul état ravagé par les incendies,
l’État de Washington a fait face aux incendies qui sont consi-
dérés actuellement comme les plus destructeurs de ces der-
nières années.
Les incendies apparaissent sur les photos satellites de la
NASA, ils ont détruit 200 maisons et en menaçant 12 000
autres et l’armée appelée en renfort pour combattre les in-
cendies.
En même temps les États de l’Utah et de l’Arizona, étaient at-
teints par d’importantes inondations et glissements de terrain
avec plusieurs morts et des dégâts importants.
• États du Wyoming et du Montana et, le risque volca-
nique
Le volcan du Parc national de Yellowstone, situé dans le
Wyoming et le Montana serait une menace naturelle ma-
jeure pour plusieurs experts.
Des études auraient montré que l'explosion du super-vol-
can pourrait causer la mort de 90000 personnes et que
son explosion pourrait faire passer aux États-Unis un "hiver
nucléaire".
www.atlantico.fr/.../bombe-retardement-yellowstone-scientifiques-predis
Magma expanse under Yellowstone supervolcano more vast
www.cnn.com/.../yellowstone-supervolcano-magma-r
Analyse
Devant une telle menace quelle réaction potentielle? Sinon
l’évacuation préventive de nombreuses populations.
• Chili, séisme, le 17 septembre 2015
Un tremblement de terre, d’une magnitude de 8.4, dans le
centre et le nord du pays durant plus de trois minutes. Il a
été ressenti à Santiago, la capitale, mais aussi en Argen-
tine voisine.
Une alerte-tsunami a été déclenchée pour les 4000 kilo-
mètres de côtes chiliennes, mais aussi en Équateur, au
Pérou et à Hawaï pour des vagues qui pourraient dépas-
ser les trois mètres de hauteur.
Le gouvernement a ordonné l‘évacuation des habitants
des villes côtières et les classes ont été suspendues dans
les communes du littoral centre-nord. Quelques victimes
et des dégâts matériels modérés.
Analyse
On voit l’importance d’une part des protections des bâtiments
construits en « parasismique » et d’autre part des évacuations
préventives des populations face au risque tsunami.
Dans les pays qui n’observent pas ces règles, il est habituel de
constater de milliers de morts lors de séismes de cette intensité.
• Guatemala, glissement de terrain, le 3 octobre 2015
Un glissement de terrain est survenu dans la nuit de jeudi
à vendredi 3 octobre à 15 kilomètres à l'est de la capitale,
dans la municipalité de Santa Catarina Pinula.
Le bilan provisoire faisait état de plus de 100 morts et 300
disparus.
Plus 2500 personnes ont été évacuées des zones encore
intactes mais susceptibles d’être de nouveau atteintes.
http://www.lepoint.fr/monde/glissement-de-terrain-au-guatemala-nouveau-
bilan-d-au-moins-56-morts-04-10-2015-197049
Analyse
Les glissements de terrain apparaissent actuellement
comme les phénomènes naturels dévastateurs les plus fré-
quents dans toutes les régions du monde.
L’organisation des secours se heurte chaque fois aux mêmes
difficultés:
- Estimation du nombre d’habitants ensevelis dans les dé-
combres à partir de l’évaluation des bâtiments détruits;
- Recherche des disparus dans les bâtiments souvent im-
possible à réaliser et durée des recherches très longues;
- Risques évolutifs importants en fonction des données mé-
téorologiques (persistance des pluies);
- Prise en charge rapide des sinistrés pour éviter une aggra-
vation des pertes humaines.
• Moyen Orient, tempête de sable majeure, octo-
bre 2015
Une tempête de sable d’une ampleur exceptionnelle qui a
traversé les régions allant de la mer Noire à la mer Cas-
pienne. À son passage de violents orages ont éclaté au
nord de l’Irak, mais c’est en Arabie Saoudite qu’elle a été
le plus ressentie.
Une dizaine de morts d’origine accidentelle, de nombreux
malades présentant des troubles respiratoires et des per-
turbations importantes dans les activités quotidiennes.
La lettre de la SFMC n°84 - 10 -
http://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2015-09-09-
11h19/moyen-orient---gigantesque-tempete-de-sable-287
Analyse
Cette tempête de sable est exceptionnelle à la fois par son
ampleur, son étendue et par la date de survenue dans cette
région du monde.
Le plus souvent les tempêtes de sables survenant dans des
régions semi-désertiques n’ont pas d’incidence notable.
• Les catastrophes naturelles en Asie
L'Asie, avec en particulier la Chine, a été la région la plus
affectée par les catastrophes naturelles en 2014, concen-
trant 85 % des quelque 8000 décès enregistrés.
Ce sont les données d’un rapport établi par la Fédération
internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Crois-
sant-Rouge (FICR), elles indiquent qu’en 2014 cette ré-
gion du monde:
- À subit 17 catastrophes naturelles qui ont atteint 94 pays,
- Que le nombre de décès a été de 8186.
Dans l’ensemble des pays atteints, c’est la Chine qui est le
pays qui a été le plus affecté, avec des sécheresses, des
tempêtes, des inondations et un tremblement de terre en
août 2014 qui a tué 731 personnes.
En 2014, 87 % des catastrophes naturelles sont liées au
climat, dans la tendance enregistrée ces 20 dernières an-
nées, avec plus de phénomènes associés au climat (sé-
cheresses, inondations, glissements de terrain, tempêtes,
cyclones…) que de catastrophes géophysiques comme
les tremblements de terre, les tsunamis ou les éruptions
volcaniques.
http://www.lapresse.ca/environnement/201509/24/01-4903563-lasie-
region-la-plus-affectee-par-les-catastrophes-naturelles-en
• Indonésie, les conséquences des cultures sur brûlis,
septembre 2015
Les faits
Comme chaque année pendant la saison sèche, l’Indo-
nésie est le théâtre d’incendies de forêts et de terres agri-
coles réalisés pour permettre la culture sur brûlis.
Il en résulte la production de fumée blanche qui obscurcit
le ciel indonésien et celui de ses voisins.
Ces feux se sont multipliés sur les îles de Sumatra et Ka-
limantan, partie indonésienne de l'île de Bornéo. Ils ont
des répercussions sur la santé des habitants chez qui la
fumée provoque des pathologies respiratoires. Des cen-
taines d'écoles ont dû fermer jusqu'en Malaisie, et le
manque de visibilité a entraîné l'annulation et le retard de
nombreux vols.
À Singapour, en face de l'île de Sumatra, les gratte-ciel du
quartier d'affaires sont enveloppés d'épaisses colonnes
de fumée blanche.
http://geopolis.francetvinfo.fr/indonesie-la-culture-sur-brulis-fleau-pour-
lenvironnement-et-la-sante-81875
Analyse
Il s’agit là d’événements récurrents qui se produisent très ré-
gulièrement chaque année avec des répercussions aussi
bien dans le domaine de la santé publique et dans le do-
maine des activités sociales habituelles (fermeture des
écoles, arrêt des déplacements aériens etc.).
La participation internationale
« Après des semaines de refus obstiné, l’Indonésie a fi-
nalement accepté les propositions d’aide extérieure
pour lutter contre les incendies de forêt dans le nord de
l’archipel dont les fumées affectent plusieurs pays.
Les premiers avions sont arrivés samedi 10 octobre sur
l’île de Sumatra. Un avion Bombardier de Malaisie, un
avion Hercules C-130 et un hélicoptère Chinook de Sin-
gapour commenceront sous peu à arroser les zones af-
fectées, ont annoncé les autorités.
Ces incendies, qui ont débuté il y a trois mois dans les
provinces indonésiennes de Sumatra et Kalimantan,
provoquent un brouillard nocif qui affecte jusqu’à la Ma-
laisie et Singapour depuis plusieurs semaines – deux
pays situés en face de Sumatra de l’autre côté du dé-
troit de Malacca – et entraîne des infections respira-
toires pour des dizaines de milliers de personnes, des
fermetures temporaires d’écoles et des graves pertur-
bations du trafic aérien. »
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/10/11/l-aide-internationale-
arrive-pour-lutter-contre-les-feux-de-forets-en-indonesie_4787133_3244.html
Analyse
Il s’agit d’événements récurrents, car chaque année on as-
siste aux mêmes événements plus moins « amortis » par
les conditions météorologiques régionales.
On peut également classer ces « catastrophes « comme
des » faits de société « dans la mesure où le facteur es-
sentiel est l’attachement à des « coutumes et comporte-
ments humains dépassés. ».
On peut aussi évoquer le poids des faits économiques
dans la mesure où ces déboisements sont utilisés pour la
culture intensive ses arbres produisant ensuite de l’huile
de palme.
La situation un mois après octobre 2015
Tous les pays membres de l’Association des Nations de
l'Asie du Sud-Est (l’ASEAN) ont décidé récemment de
coordonner leurs actions pour lutter contre les incendies
de forêts en Indonésie qui durent depuis près de deux
mois, outre les perturbations importantes dans la région,
le bilan serait de 10 morts et plus de 500000 personnes
atteintes de troubles respiratoires liés à l’inhalation des fu-
mées d’incendies.
http://fr.vietnamplus.vn/asean-cooperation-pour-lutter-contre-les-incendies-
de-foret-en-indonesie/68458.vnp
Analyse
Devant l’importance des conséquences régionales, voire pla-
nétaires, de ces incendies de végétaux d’origine humaine on
est quelque peu « rêveur » devant la récente mesure prise en
France d’interdire pour les particuliers le brûlage des végé-
taux dans leur jardin mais d’accorder des dérogations aux
agriculteurs.
Dans une période, où la communauté internationale scienti-
fique et politique examine les causes anthropogéniques du
réchauffement climatique, peu de commentaires média-
tiques sur ces incendies qui ont duré plusieurs mois et qui
seront de nouveau présents l’an prochain.
La lettre de la SFMC n°84 - 11 -
• Japon, inondations majeures, septembre 2015
Inondations majeures dans l'est du Japon, plusieurs morts,
une vingtaine de disparus, une ville partiellement évacuée
pour assurer la protection de sa population, des dégâts
matériels importants.
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/asie-pacifique/85373-150911-
japon-3-morts-au-moins-23-disparus-dans-des-inondations
Analyse
Pour l’essentiel les services de secours ont procédé à des ac-
tions de sauvetage d'habitants bloqués par les eaux.
• États-Unis, inondations
Inondations dans une partie du sud-est des États-Unis, en
particulier en Caroline du Sud, le bilan est initial fut de 17
morts, plusieurs centaines de maisons sont menacées à la
suite de l’écroulement des digues du cours d’eau.
http://fr.euronews.com/depeches/3076902-etats-unis-les-inondations-dans-
le-sud-est-font-17-morts/
Analyse
Comme lors des inondations récentes en France, les morts
par noyade se sont produites dans les voitures.
• Sierra Leone, inondations majeures, le 16 septembre
2015
Inondation majeure à Freetown, capitale de la Sierra
Leone. Selon les dernières données diffusées au moment
de l’événement, environ 9000 personnes sont demeurées
sans abri, 3000 ayant trouvé refuge dans un stade du cen-
tre-ville où se sont concentrées les aides. Les eaux ont
également dévasté l’hôpital Connaught, le plus grand de la
ville.
De nombreuses autres régions de l’Afrique ont subi égale-
ment des inondations importantes.
Analyse
Constat habituel d’un hôpital hors service alors qu’il devrait
être le « dernier bastion » des secours et des soins.
Lire à cette occasion le rappel des recommandations de
l’OMS sur le « durcissement des hôpitaux ».
• France, inondations majeures sur la Côte d’Azur, le
4 octobre 2015
Sur la Côte d’Azur de nombreuses villes (Cannes, Vallauris,
Mandelieu) sont inondées et submergées en quelques
heures. Le bilan provisoire fait état de 16 morts et 4 dis-
parus, l’importance des dégâts matériels n’a pas encore
été chiffrée et les circonstances de survenue se résument
pour l’instant en la survenue d’un épisode pluvieux très in-
tense.
Analyse.
Début de controverse plus moins accentuée par les médias:
pourquoi pas une alerte météo de « grande gravité c’est-à-dire
une « Alerte Rouge ».
Les nombreux détails concernant cet événement semblent
montrer que la population ne prend pas en compte les
« alertes météo » au moins dans les activités quotidiennes ex-
térieures susceptibles de présenter des risques soudains.
En témoignent les constatations suivantes:
- La plupart des morts sont survenues dans des voitures em-
portées par les eaux ou dans des parkings souterrains. Pour-
quoi continuer à circuler dans de telles conditions? Pourquoi
descendre dans un parking souterrain zone de risque majeur?
- Dans des campings détruits des vacanciers « ont frôlé la
mort », pourquoi ces terrains n’ont-ils pas été évacués dès la
notification de « l’alerte orange « en raison de leur situation
près d’un cours d’eau?
• Philippines, le typhon Koppu, 19 octobre 2015
Le typhon Koppu a ravagé le nord des Philippines, avec
des dégâts matériels importants: arbres, lignes électriques
et murets ont été emportés par les eaux.
Des glissements de terrain ont provoqué la destruction de
nombreuses habitations. Des dizaines de milliers de per-
sonnes ont pu fuir les inondations à temps. Le bilan humain
provisoire est de 16 morts.
http://fr.euronews.com/nocomment/2015/10/19/le-typhon-
koppu-frappe-les-philippines/
Analyse
Devant l’imminence de tels événements dévastateurs en par-
ticulier les inondations, seule l’évacuation des populations des
zones inondables permet d’assurer une protection minimale.
• Californie, pluies importantes et glissements de ter-
rain, octobre 2015
Des pluies diluviennes ont provoqué des glissements de
terrains et des inondations.
Conséquences habituelles avec de nombreux véhicules
bloqués sur toutes les routes, y compris les autoroutes, par
des coulées de boue. Il n’y pas eu de victime.
http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/lemonde/archives/2015/10/20151017-
143759.html
http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/video-115-vehicules-et-75-camions-
bloques-dans-la-boue-sur-une-autoroute
Analyse
Cet événement est signalé bien qu’il n’ait entraîné aucune vic-
time car il est le témoignage manifeste des comportements
inappropriés des populations lors de certains événements na-
turels tels que les inondations par exemple: ne pas tenir
compte des «alertes météo ». Ici ce fut plusieurs centaines
de véhicules submergés par des torrents de boue nécessi-
tant des actions de sauvetage dans des conditions très diffi-
ciles.
La formation des populations à prendre en compte des
risques est indispensable.
• Birmanie, glissement de terrain, le 12 octobre 2015
Des pluies torrentielles survenues dans l'est de la Birma-
nie ont entraîné des glissements de terrain.
Le bilan humain provisoire est de plus de 17 morts. Les
dégâts matériels sont importants au niveau des habitations
nécessitant des évacuations et des relogements de popu-
lations sinistrées.
Ces événements s’intègrent dans les conséquences glo-
bales du cyclone Komen qui a touché plus d’un million de
personnes avec plus de 100 morts.
http://www.rts.ch/info/monde/7163033-un-glissement-de-terrain-en-
birmanie-fait-au-moins-17-morts.html
Analyse
Certes cyclone puissant mais la précarité des constructions
comme, les conditions générales de l’urbanisme local sont
aussi responsables de l’importance des dégâts, l’analyse des
La lettre de la SFMC n°84 - 12 -
divers documents photographiques transmis par les médias
est à ce titre significatif.
• Le cyclone tropical Chapala, le 30 octobre 2015
Un cyclone tropical dénommé Chapala, s'est formé dans la
mer d'Oman et s'est intensifié très rapidement pendant
24 heures. Chapala, initialement qualifié par les experts de
"tempête cyclonique très sévère", devrait devenir une
"super tempête cyclonique", avec des vitesses de vent
pouvant atteindre 220 à 230 km/heure, l'équivalent d'un
ouragan de catégorie 4 (sur une échelle allant jusqu'à 5).
Le cyclone tropical se déplace vers l'ouest et devrait frap-
per, dans la nuit de lundi à mardi, les côtes du sultanat
d'Oman et le nord du Yémen.
Les conséquences seront marquées par l’intensité de la
pluviométrie avec inondations et glissements de terrain.
http://www.voaafrique.com/content/le-puissant-cyclone-chapala-se-
rapporche-du-yemen-et-d-oman/3029623.html
Analyse
Événement naturel comme il en survient habituellement dans
de nombreuses régions du monde, cependant les consé-
quences matérielles et humaines risqueront d’être notable-
ment « amplifiées » par la situation des pays atteints, en effet
le Yémen est un théâtre de conflits armés depuis plusieurs
mois. Il s’agit d’un exemple très démonstratif des interactions
potentiellement négatives entre un événement naturel et une
situation sociétale dégradée par les conflits armés, interac-
tions qui compromettent à la fois les mesures de protection
avant la survenue du cyclone et les mesures de secours après
son passage.
• Brésil, incendie de forêts, le 30 octobre 2015
« Un vaste incendie en Amazonie brésilienne menace
l’un des peuples les plus vulnérables de la planète.
L’incendie a détruit plus de 1200 kilomètres carrés de
forêt amazonienne, soit plus de 42 % du territoire indi-
gène Arariboia. Ce territoire est celui des Awá, un
groupe qui n’a aucun contact avec le monde extérieur.
Comme tous les peuples isolés, ils sont extrêmement
vulnérables et sont exposés à la violence et aux mala-
dies introduites par les étrangers.
Devant l’inertie des autorités brésiliennes, des Indiens
guajajara de la région ont tenté d’éteindre l’incendie
pour protéger les Awá. Les Guajajara avaient attiré l’at-
tention par le passé en résistant à l’exploitation fores-
tière illégale qui pourrait avoir des conséquences
désastreuses sur leurs voisins awá si elle continuait
d’être tolérée.
Un homme d’un groupe appelé ‘les gardiens guajajara’
a déclaré: ‘ Nous défendons notre territoire pour que les
Awá isolés puissent survivre. Nous avons réussi à ré-
duire le nombre de bûcherons présents sur nos terres et
nous espérons pouvoir tous les expulser. Sinon, les Awá
pourraient être décimés. Nous voulons seulement qu’ils
puissent vivre en paix. »
http://www.survivalfrance.org/actu/10972
Analyse
Les données de cette information communiquée par l’ONG
« Survival International », branche « Survival France », sont re-
produits sans commentaire.
• Asie, séisme important, le 22 octobre 2015
Un séisme important est survenu affectant le Pakistan et
l’Afghanistan, d’une intensité de 7,2, les secousses ont été
ressenties jusqu’en Inde.
La plus grande partie des zones atteintes se trouve en ré-
gion montagneuse d’accès difficile, les destructions maté-
rielles sont importantes et le bilan initial faisait état d’une
centaine de morts. Les secours ont été longs à se mettre
en place et continuaient de s’organiser plusieurs jours
après pour venir en aide aux victimes.
Lire la suite
http://www.lematinal.com/news/international/10364-seisme-en-afghanistan-
et-au-pakistan-les-secours-mobilises-pour-retrouver-les-victimes.htm
Analyse
Comme pour les conséquences prévisibles du cyclone Cha-
pala (voir plus en début de texte), ce séisme survient dans une
zone de combats (Afghanistan) ce qui complique l’organisa-
tion des secours, aussi bien en provenance locale que ceux
réalisés par des ONG.
http://french.xinhuanet.com/2015-10/31/c_134769410.htm
• Chine, glissement de terrain, le 14 novembre 2015
Les secours se sont poursuivis pendant plusieurs jours
pour essayer de retrouver des survivants dans le glisse-
ment de terrain survenu dans la province du Zhejiang, à
l'est de la Chine. Des coulées de boues et des chutes de
rochers ont enseveli 27 maisons dans ce village, et 21 au-
tres ont été inondées.
Le bilan initial fut de 21 morts et 16 disparus, d’autres
sources donnent 21 morts et 21 disparus.
http://french.xinhuanet.com/2015-11/15/c_134818784.htm
Analyse
Les conséquences de cet événement s’inscrivent dans « le
classique » des glissements de terrain de cette importance
après des pluies importantes: glissements de terrain et cou-
lées de boues sont associés, les recherches de survivant sont
difficiles et souvent totalement infructueuses, les bilans hu-
mains toujours provisoires comportent toujours des disparus,
en fait des « morts potentiels » dont les corps ne seront jamais
retrouvés.
Au délai des recherches éventuelles des disparus, l’essentiel
des actions de secours et de soins sera orienté vers la prise
en charge des rescapés-sinistrés.
Lire la suite http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs266/fr/
• Fin de la saison cyclonique dans l’atlantique
Selon la définition de l’Organisation météorologique mon-
diale, la saison 2015 des ouragans qui avait débuté le
1er juin 2015 s’est terminée le 30 novembre 2015.
Cette saison 2015 est restée relativement calme, confor-
mément aux prévisions du TSR (Tropical Storm Risk).
http://www.sxminfo.fr/104120/30/11/2015/la-saison-cyclonique-2015-
sacheve-officiellement-ce-jour/
Analyse
Les prévisions pour la saison cyclonique permettent aux dif-
férents états concernés de mettre en place des plans de pro-
tection des populations et d’anticiper ainsi sur les mesures à
prendre en urgence quand les cyclones apparaissent.
La lettre de la SFMC n°84 - 13 -
• Dernière heure : feux de forêts en Australie, fin no-
vembre 2015
D’importants incendies, sont apparus en Australie Méri-
dionale en raison de l’importante sécheresse et des vents
violents.
Le bilan est de plusieurs morts et des dizaines de blessés.
Analyse
Cette série d’incendies suivant les autorités locales n’auraient
aucune origine humaine ; accident ou actes délibérés.
Mais L’importance des diverses conséquences des incen-
dies de forêts doivent inciter à prendre en compte cette nou-
velle menace qui peut » duale » :
- naturelle avec la sécheresse, les vents violents qui sont
dans les possibilités de plus en plus fréquentes dans le
contexte du réchauffement climatique,
- mais aussi anthropomorphique avec des mises à feu volon-
taires ou accidentelles.
• Dernière heure : mortalité et changement clima-
tique, un rapport de l’ONU, novembre 2015
Un rapport de l’ONU annonce plus de 600.000 morts au
cours des 20 dernières années en raison des catas-
trophes climatiques: Cela représente “en moyenne
30.000 vies par an, avec en plus 4,1 milliards de per-
sonnes blessées, devenues sans-abri ou ayant eu besoin
d’une aide d’urgence”, précise également ce rapport.
La très grande majorité des victimes (89%) vivaient dans
des pays pauvres.
http://fr.euronews.com/depeches/3093786-catastrophes-climatiques-600-
point-000-morts-en-20-ans-un-accord-su
Analyse
Un autre travail précise que 90% des victimes est représenté
par les enfants.*
*”Global climate change and children’s health”
Pediatrics. 2015 Nov; 136(5):e1468-84. doi: 10.1542/peds.2015-3233.
Epub 2015 Oct 26
• Dernière heure : Mortalité « neige » dans les Hautes
Alpes du Sud
Le bilan de la saison 2014-2015 dans les Hautes-Alpes
a mis en évidence l’importance de la mortalité par acci-
dents, essentiellement lors d’avalanches ; 24 morts entre
décembre 2014 et septembre 2015.
À titre de sensibilisation donc de prévention, l’ANENA, Asso-
ciation Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches,
organise le 12 décembre p2015 une journée d’informations
autour de Météo France, de guides, de secouristes profes-
sionnels et d’instructeurs fédéraux à Embrun.
http://alpesdusud.alpes1.com/infos/infos-locales
Analyse
Cette information doit concerner non seulement la po-
pulation des « usagers » de la montagne mais aussi tous
les professionnels afin à ne pas céder aux demandes
de ces usagers qui souvent ne veulent pas tenir compte
des » alertes avalantes » des services de Météo France
et profiter pleinement de leur séjour en montagne.
Changement climatique et santé, Aide-mémoire N°266 de l’OMS, octobre 2015
- Le changement climatique influe sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé: air pur, eau pota-
ble, nourriture en quantité suffisante, sécurité du logement.
- Entre 2030 et 2050, on s’attend à ce que le changement climatique entraîne près de 250 000 décès supplé-
mentaires par an, dus à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress lié à la chaleur.
- On estime que le coût des dommages directs pour la santé (à l’exclusion des coûts dans des secteurs déterminants
pour la santé tels que l’agriculture et l’eau et l’assainissement) se situe entre 2 et 4 milliards de dollars (US$) par an
d’ici 2030.
- Les zones n’ayant pas de bonnes infrastructures de santé, pour la plupart dans les pays en développement, seront
les moins en mesure de se préparer et de faire face à la situation sans assistance.
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre, en élargissant le choix des transports, de l’alimentation et des
énergies, peut entraîner une amélioration de la santé.
Lire la suite http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs266/fr/
Hôpitaux et catastrophes naturelles
Un avis de l’OMS de …2009
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2009/disaster_day_20091014/fr/
Septembre 2009, Burkina Faso, Ouagadougou
Les inondations ont provoqué la fermeture de l’hôpital principal du Burkina Faso
Novembre 2015, Australie Nouvelle Galles du Sud
Des orages accompagnés chutes de grêle ont provoqué des dommages matériels, dont l'effondrement du toit de
la maternité de l'hôpital Base.12 mères et 5 bébés ont dû être évacués
http://www.catnat.net/veille-catastrophes/veille-des-catastrophes-naturelles/veille-catastrophes-monde/226-grele-m
Septembre 2015, France, hôpital de Lodève (Hérault)
Envahissement du rez-de-chaussée par les eaux au cours d’inondations,
reprise des activités après une semaine de travaux.
Lire également http://www.sinquery.com/pourquoi-pouvoir-est-si-difficile-pour-les-hopitaux-pendant-les-ouragans/
La lettre de la SFMC n°84 - 14 -
Accidents technologiques et industriels- René Noto
• Philippines, incendie de prison, le 8 octobre 2015
Un incendie s’est rapidement propagé dans un centre péni-
tentiaire de l'île de Leyte dans l'archipel des Philippines, le
bilan provisoire serait de 10 morts.
http://www.rtbf.be/info/monde/asie/detail_un-incendie-dans-une-prison-aux-
philippines-fait-10-morts?id=9103537
Analyse
Les incendies de prison, même quand ils sont d’origine stric-
tement accidentelle, sans rapport avec des émeutes internes,
sont souvent très meurtriers en particulier dans les pays et les
régions où il y a une surpopulation carcérale, car les secours
sont très difficiles à organiser.
• Incendie de discothèque à Bucarest (Roumanie), le
31 octobre 2015
« Un incendie a dévasté vendredi soir une discothèque de
Bucarest causant la mort de 27 personnes. C'est l'un des
accidents les plus graves de ces dernières décennies en
Roumanie. "C'est une grande tragédie", a déclaré le mi-
nistre roumain de l'Intérieur Gabriel Oprea. Selon le se-
crétaire d'État à l'intérieur Raed Arafat, il s'agit de "la plus
grave tragédie du genre" à Bucarest. Selon le ministère,
27 personnes, des adolescents pour la plupart, sont dé-
cédées. 162 ont été blessées et conduites dans différents
hôpitaux de la capitale roumaine. Le bilan pourrait encore
s'alourdir. Au moins 25 personnes se trouvent dans un état
très grave, selon des sources hospitalières. Une enquête
est en cours pour définir les causes du drame, qui s'est
produit vers 23 heures, heure locale (21 heures) ».
http://www.lepoint.fr/monde/roumanie-27-morts-dans-l-incendie-d-une-
discotheque-31-10-2015-1978342_24.ph
Analyse
Les incendies de discothèques représentent un type d’acci-
dent particulièrement destructeur dans lequel le bilan humain
est toujours très important. Chaque fois les conclusions des en-
quêtes aboutissement aux mêmes constatations: non-respect
des règles de sécurité dans les ERP, issues de secours fermées
etc. On rappelle pour mémoire l’incendie du dancing le 5/5
dans l’Isére en novembre 1970 (cf. Rétrospectives).
• Chine, effondrement d’immeuble, le 30 octobre 2015
Effondrement d'un bâtiment dans la province chinoise du
Henan (centre).
Le bâtiment à deux étages, construit dans les années 1990
dans le village de Beiwudu du district de Wuyang, s'est sou-
dainement effondré, alors que les ouvriers procédaient à des
travaux sur les fondations.
Sur le site 40 ouvriers ont pu être dégagés et le bilan total fait
état de 17 morts et 23 blessés dont certains graves.
http://french.xinhuanet.com/2015-10/31/c_134769410.htm
Analyse
Ce type d’accident est très fréquent en Chine et concerne aussi
bien des constructions en cours, des constructions neuves et
récentes et des constructions anciennes en cours de rénova-
tion. Les effondrements concernent aussi des ouvrages d’art,
routes, ponts, quelques exemples:
- Mars 2015: Le toit d'une cimenterie en construction s’effon-
dre, 7 morts et des dizaines de blessés.
- Août 2015 : Une station de métro en construction disparaît
dans une crevasse;
- Janvier 2013: Plusieurs immeubles s’effondrent dans une ex-
cavation néoformée, pas de victime.
- 2013 : Un pont s’effondre sous le poids des passants: une
vingtaine de blessés.
- Novembre 2010: Effondrement d’un viaduc, 7 morts et plu-
sieurs blessés.
- Juin 1995: Effondrement d’un grand magasin, plus de 500
morts.
Dans les Lettres de la SFMC plusieurs présentations d’effon-
drement de constructions ont été réalisées en justifiant l’intérêt
de leur étude.
• Brésil, rupture d’un barrage minier, le 6 novembre 2015
« Un village presque entièrement submergé et un bilan
provisoire d’au moins 17 morts et cinquante blessés. C’est
la conséquence de l’effondrement d’un barrage minier
dans le sud-est du Brésil. Une coulée de boue a déferlé
sur deux kilomètres dans la localité de Bento Rodrigues,
engloutissant des habitations et rendant impraticables les
voies d’accès au village. Les habitants ont été évacués
mais outre les victimes retrouvées, une quarantaine de
personnes manqueraient à l’appel. Les conséquences sur
l’environnement pourraient être désastreuses. Cette cou-
lée est constituée de déchets provenant d’une exploita-
tion de minerai de fer et elle contient des résidus toxiques.
Pour l’heure, aucune explication sur l’origine du désastre.
Le barrage était géré par une compagnie minière, pro-
priété de deux groupes, brésilien et australien ».
http://fr.euronews.com/2015/11/06/bresil-un-barrage-minier-s-effondre/
Analyse
Un deuxième barrage s’est effondré deux jours après et ac-
tuellement un 3e barrage est instable.
Les barrages miniers sont des ouvrages d’art particulier
construits pour retenir des eaux « industrielles» provenant d’une
activité minière.
Ces barrages sont également dénommés « barrage de sté-
riles » qui est donc une structure visant à contenir les stériles mi-
niers et les eaux usées lorsque les métaux lourds forment un
dépôt avant le retour de l'eau au milieu local.
Les ruptures de ces barrages exposent donc les populations –
victimes à deux types de dangers et de risques: celui de la
noyade par la masse d’eau et de boue qui déferlent et ensuite
aux contaminations des sols par les résidus toxiques.
Ce sont donc des catastrophes « duales » et pour lesquelles
les secours immédiats sont de même nature que pour la rup-
ture d’un barrage en eau.
- 1966, Bulgarie: rupture du barrage de la mine de cuivre de
Plakalnitsa près de Vratsa, des dégâts matériels important et
environ 500 morts.
- 2010, Hongrie: rupture du barrage de retenue d’une usine
d’aluminium, 10 morts.
- 2010, Mozambique: rupture du barrage de retenue d’une
usine de titane, 10 morts.
La lettre de la SFMC n°84 - 15 -
La lettre de la SFMC n°84 - 16 -
Accidents de transport- René Noto
• Seattle, accident de circulation sur un pont, le 24 septembre 2015
Deux bus de touristes, dont un véhicule amphibie, sont entrés en collision sur un pont de Seattle.
Le bilan provisoire faisait état de 4 morts et douze blessés graves.
Analyse
Détails intéressants sur l’organisation des secours selon une information de la chaîne CNN.
« 50 personnes ont été évacuées » après l’accident, en précisant que les équipes de secours étaient encore en train de trai-
ter des blessés légers sur le pont Aurora, après avoir évacué les cas les plus urgents. »
http://www.seattletimes.com/seattle-news/ride-the-ducks-vehicle-collides-with-bus-on-aurora-bridge/
• Aéroport de Las Vegas, incendie d’avion, le 8 septembre 2015
Un avion de British Airways a pris feu alors qu'il s'apprêtait à décoller de l'aéroport de Las Vegas, 172 personnes à
bord ayant été évacuées dans l'urgence dont au moins sept d'entre elles légèrement blessées. Il y avait 159 passa-
gers et 13 membres d'équipage à bord, dont trois pilotes et dix personnels de bord.
http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/09/avion-feu-las-vegas-evacuation-blesses_n_8107994.htm
Analyse
Les incendies au décollage (ou à l’atterrissage) s’observent régulièrement et leur gravité est liée d’une part au moment
exact de survenue et d’autre part à la nature de l’incendie.
- Afrique du Sud, 2012
Incendie au décollage d’un avion à Johannesburg, pas de blessé, il s’agissait du feu de pneu d’un avion avec 120 passa-
gers à bord et 7 membres d’équipage.
- Australie, 2014
Le 30 avril 2014 un avion avec 90 personnes à bord a été forcé de retourner à l'aéroport de Perth mardi après qu'un incendie
se soit déclaré dans un de ses moteurs quelques instants après le décollage.
- Bénin, aéroport de Cotonou, 2004
Atterrissage d’un Airbus de la compagnie Air France en provenance de Paris. L’avion qui avait des problèmes au décollage
de Paris a atterri à l’aéroport de Cotonou avec des flammes. Pas de victime.
- Australie novembre 2012
Un Airbus A380 de la compagnie Emirates à destination de Dubaï avec 380 passagers a été contraint de faire demi-tour vers
l'Australie dimanche soir en raison d'un incendie qui s'est déclaré sur un de ses moteurs peu après le décollage.
- Japon, Tokyo un Boeing de la compagnie taïwanaise China Airlines prend feu juste après son atterrissage, tous les pas-
sagers ont pu être évacués.
http://www.securiteaerienne.com/le-feu-a-bord-des-avions-partie-1/
• France, accident fluvial, le 10 octobre 2015
Un bateau de tourisme fluvial, baptisé Bellefleur, est venu heurter une pile du pont autoroutier de Givors, sur lequel passe l’A47. Au moment de la collision,
cent quarante passagers, de nationalité allemande et anglaise essentiellement, étaient à bord, Une quinzaine de personnes souffrant de contusions ou
d’hématomes après avoir chuté à l’intérieur du navire, a été hospitalisée. http://www.20minutes.fr/lyon/1706383-20151011-lyon-quinze-blesses-accident-
bateau-tourisme
Analyse
Les accidents de transports fluviaux de passagers sont rares en France et souvent de très faible gravité, sans aucune com-
paraison avec ce que l’on peut observer dans les pays où le transport fluvial est l’équivalent du transport routier en Europe
et en France (Bangladesh, Indonésie, Chine, Afrique…). Par ailleurs les secours sont dans ces accidents très rapides et
structurés.
• Accident de car, le 23 octobre 2015
Accident de car de touristes dans la commune de Puisseguin, dans le Libournais en Gironde, marqué par une colli-
sion avec un camion suivie de feu.
Le dernier bilan fait état de 43 morts, 4 blessés graves et 2 blessés légers.
Analyse
Quels enseignements peut-on tirer de cet accident dans le domaine de l’organisation des secours et de la ges-
tion des crises?
1. Cet accident se range dans la catégorie des accidents de cars très graves survenus en France au cours de
ces quarante dernières années.
2. C’est donc un événement rare pour lequel les services de secours ne peuvent avoir d’expérience et doivent
utiliser des procédures générales établies suivant les principes de la MRT, les cas précédents étant souvent très
anciens et ne peuvent servir de référence.
3. Tous les médias ont rappelé les circonstances de ces accidents similaires et pour lesquels dans la quasi-to-
La lettre de la SFMC n°84 - 17 -
talité des cas des erreurs humaines ont été les facteurs essentiels.
4. Avec 43 morts et 6 blessés, ce n’est pas une catastrophe au sens « inadéquation des moyens par rapport aux
besoins », mais une catastrophe au plan de l’impact social, la mise en place d’une cellule de crise en témoigne
et très probablement un deuil national sera décrété, dans les heures à venir.
5. Comme dans tout accident grave, une enquête judiciaire est en cours pour déterminer les circonstances de
survenue de l’événement et déterminer les secteurs de responsabilité, aussi on a pu s’étonner des déclarations
plusieurs médias, télévisés en particulier, mettant en cause la qualité du réseau routier de cette région tout en
déclarant que l’impact de la collision avait été « très violent » et que le véhicule avait pris feu immédiatement, seuls
5 passagers dont le chauffeur ayant pu quitter le véhicule.
6. Les problèmes à résoudre dans l’immédiat et dans les jours à venir sont spécifiques de ces accidents avec
incendie et détérioration, voire carbonisation, des corps des victimes:
- Mise en place dans un premier temps d’une chapelle ardente pour le dépôt des corps puis transfert vers un cen-
tre de médecine légale pour identification des corps en même temps que des contacts sont établis avec les fa-
milles et les proches des victimes.
On peut penser que la seule extraction des corps des victimes du car incendié sera très longue et difficile.
Dans cet accident il faut tenir compte du fait que toutes les victimes étaient originaires de quelques docilités
proches ce qui entraîne un impact sociétal encore plus important tout en facilitant les identifications.
- Mise en place d’une cellule médico-psychologique pour l’accueil des familles pour gérer à la fois le deuil et le
fait que les obsèques et autres manifestations des rites mortuaires ne pourront pas être possibles en l’absence
d’identification médico-légale.
Il faut aussi envisager l’impact émotionnel auprès des personnels de secours dont certains ne sont pas obliga-
toirement « familiarisés » avec une telle situation.
Conclusions
Si les accidents de cars avec une importante mortalité sont des événements fréquents dans certaines régions
du monde (voir Lettre de la SFMC), ils sont rares en Europe.
La survenue des derniers accidents (Suisse 2012, Italie 2013) a déclenché les mêmes réactions sociétales.
La seule question à résoudre dans le domaine de la prévention: ces accidents et les enquêtes pour en déterminer
les causes ont-ils pu améliorer la sécurité générale des transports collectifs au-delà des mesures prises?
- Ceintures de sécurité: sont-elles mises systématiquement pour éviter les traumatismes qui limitent les possi-
bilités de fuite du véhicule en feu?
- Vitesse des véhicules: sont-elles adaptées à l’état des routes et des conditions météorologiques?
- Inflammabilité du véhicule: comment réduire l’inflammabilité des véhicules utilisant pourtant du gasoil?
• Accident d’avion dans le Sinaï.
Un avion ayant à bord des touristes russes s’est écrasé dans le Sinaï, il n’y a aucun survivant et le bilan humain est de
237 morts.
Analyse
Il aurait pu s’agir d’une « banale » catastrophe aérienne, comme il s’en produit régulièrement dans le monde chaque année,
si les causes et les circonstances de survenue avaient également « habituelles », c’est-à-dire erreur humaine, faute de pilo-
tage, mauvais entretien de l’avion, très mauvaises conditions météorologiques, mais les informations évoquent un attentat
terroriste qui a été ensuite revendiqué.
Il s’agit donc d’une catastrophe aérienne « duale » avec l’intervention d’un accident de société dont les conséquences po-
litiques régionales et internationales seront à suivre.
Secours aérien une anticipation des secours de demain?
Un nouveau concept a été proposé par le bureau d'étude Tatarenko V.N qui pourrait parer à ce désastre: une cap-
sule éjectable. La capsule sera fixée à l'intérieur du fuselage de l'appareil par des attaches amovibles auto-déta-
chables. Au moment où l'avion est incontrôlable et menace de s'écraser le dispositif se déclenche.
En savoir plus: http://voyage.gentside.com/avion/avion-une-capsule-ejectable-qui-pourrait-sauver-des-vies-par-tatarenko_art2797.html
La lettre de la SFMC n°84 - 18 -
Tourisme spatial de demain
Envoyer ne serait-ce qu'un satellite en orbite, cela implique sacrifier une fusée. En effet, jusqu'ici, les véhicules
propulsant les capsules spatiales, sondes et autres engins mis en orbite étaient perdus une fois leur travail effec-
tué. Le retour d’une navette spatiale qui peut donc être réutilisable va certainement ouvrir dans quelques années
un nouveau domaine de transport et de tourisme: le tourisme spatial.
http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20151124.OBS0121/grande-victoire-pour-jeff-bezeos-l-atterrissage-reussi
Quelle réflexion? De même que s’est créé le secours nautique, le secours en montagne, le secours spéléo, le se-
cours en milieu périlleux, il faudra envisager le secours spatial pour une navette en perdition. Secours spatial avec
ses procédures, son matériel, ses risques, ses acteurs. C’est le domaine de l’anticipation qui est une des clés d’ef-
ficacité des actions de secours.
• France, Alsace, accident d’un TGV, le 14 novembre 2015
Accident de TGV concernant une rame d’essai à Eckwersheim, en Alsace, selon les informations disponibles le TGV
aurait heurté une pile de pont après déraillement et une des « locomotives » est tombée dans le canal tandis que les
autres rames se renversaient.
Sur un total de 47 (?) passagers, le bilan serait de 11 morts et disparus et 39 blessés dont des enfants.
Toutes les victimes sont des agents de la SNCF qui procédaient aux essais de cette nouvelle rame.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/alsace/accident-de-tgv-en-alsace-les-recherches-de-corps-se-poursuivent-la-caus
Analyse
Les accidents graves de TGV sont rares depuis sa mise en service en 1981 en particulier « les sorties de voie » ou dérail-
lement.
Actuellement aucune explication n’a été avancée pour cet accident.
Au-delà de ces recherches de cause on peut s’interroger sur la présence d’enfant dans une rame de TGV effectuant des
essais, probablement des enfants de personnels profitant du « spectacle ».
Cet événement doit entraîner une réflexion pour l’ensemble des acteurs de secours qui peuvent « un jour ou l’autre » parti-
ciper à un dispositif « DPS » (dispositif prévisionnel de secours) mis en place pour une activité festive quelconque (match
de foot, course automobile, concert de musique etc.): ne jamais profiter de cette possibilité pour y faire assister sa famille,
et ce en raison du dilemme en cas d’accident collectif: assurer son rôle d’acteurs de secours ou se préoccuper du sort de
sa famille.
• États-Unis un déraillement de train de TMD, le 6 novembre 2015
Accident au cours duquel 32 wagons ont quitté la voie après un déraillement. L'accident s'est produit près de la ville
américaine d'Alma, dans le Wisconsin. Le déraillement du train, qui transportait des réservoirs remplis d'alcool déna-
turé, a entraîné la fermeture des routes avoisinantes et l'évacuation des habitants du quartier. La catastrophe a eu lieu
le long du fleuve Mississippi.
http://actu.orange.fr/image/monde/etats-unis-un-spectaculaire-deraillement-vu-du-ciel-magic_CNT000000ffACA.html
Analyse
Ce type d’accident est actuellement très fréquent aux États-Unis et au Canada, leurs conséquences sont variables, celle sur-
venue l’an dernier à Lac Mégantic illustre bien les risques permanents pour les populations avoisinantes, concept particu-
lier qu’il faut prendre en compte dans les conséquences des catastrophes industrielles et technologique.
• Les accidents en mer en 2014
L'Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) a recensé, en 2014, pour les navires relevant de sa compé-
tence, 3025 accidents en mer, au cours desquels 136 personnes ont perdu la vie et 1075 ont été blessées, Sur ces
3025 accidents, 99 sont considérés comme "très graves" car ayant provoqué la mort de personnes, la perte du na-
vire ou eu des conséquences graves sur l'environnement.
« Ces accidents ont impliqué 3399 bateaux, dont 51 ont été perdus,
Sur la période 2011/2014, l'agence basée à Lisbonne, a recensé 9180 accidents maritimes, ayant impliqué
10439 navires. Au cours de ces accidents, 393 personnes ont perdu la vie et 3250 ont été blessées. »
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/01/97001-20151201FILWWW00209-136-morts-en-2014-dans-les-accidents-en-mer.php
Analyse
Ces données ne représentent que la navigation contrôlée par cette agence et par ailleurs ce sont le plus souvent des ac-
cidents semi-collectifs, cependant ils reflètent le niveau général de sécurité en mer et donnent une bonne vision de ce que
doit prendre en compte l’organisation des secours.
Le nombre d’accidents peut être considéré comme faible compte tenu de l’importance du trafic maritime, on admet ac-
tuellement que 80 % du commerce mondial emprunte la voie maritime.
La lettre de la SFMC n°84 - 19 -
Les événements toxiques et infectieux - René Noto
• États-Unis, prévention des intoxications alimentaires, septembre 2015
L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration, FDA) officialisé
deux réglementations qui exigent des installations de production d'aliments destinés à la consommation humaine et
animale d'identifier et de prévenir les éventuels problèmes de sécurité.
À l'heure actuelle, 15 % de l'offre alimentaire américaine est importée d'autres pays, notamment 80 % des fruits de
mer, près de 50 % des fruits frais et 20 % des légumes frais.
Selon une estimation des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies, 48 millions de personnes,
soit un Américain sur six, est victime chaque année d'une intoxication alimentaire.
http://french.xinhuanet.com/2015-09/11/c_134612456.htm
• France, épidémies animales en cours
a) Une épidémie de brucellose
Elle sévit parmi les bouquetins de Haute-Savoie justifiant l’abattage de 200 à 250 animaux (dont 40 % sont atteints de
la maladie) et 75 autres seront préservés après avoir « été marqués au cours des derniers mois afin d’être facile-
ment identifiables ».
Cette décision a été prise par des raisons de santé publique, qualifiant la brucellose de « maladie grave », et par la vo-
lonté de préserver les cheptels agricoles d’une contamination.
http://www.invs.sante.fr/publications/guides_biotox/guide_brucellose.html
Analyse
La brucellose, également appelée fièvre de Malte, fièvre sudoro-algique, fièvre ondulante, mélitococcie ou fièvre méditer-
ranéenne est une Anthropozoonose.
L’agent de la brucellose fait partie des agents microbiens et viraux recensés dans les menaces de bioterrorisme (Brucella)
peut être utilisé comme arme biologique de plusieurs manières, mais la dissémination par aérosol est le scénario le plus pro-
bable car elle permet d’aboutir à un nombre maximum de victimes. L’inhalation de 10 à 100 bactéries suffit à provoquer la
maladie chez l’homme.
b) France des cas de fièvre catarrhale
Trois cas de fièvre catarrhale ovine (FCO), ou maladie de la langue bleue, ont été détectés récemment dans le dé-
partement du Cher, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture à Bourges.
À la suite de la découverte de ces trois cas dans les communes de Bussy, Cuffy et Vernais, le préfet du Cher a dé-
cidé mercredi de placer les exploitations concernées sous limitation de mouvement. "Les éleveurs concernés peu-
vent cependant continuer à amener leurs animaux à l'abattoir", précise un communiqué de la préfecture, en relevant
que ces exploitations seront prioritaires pour la vaccination.
http://www.notretemps.com/sante/trois-cas-de-fievre-catarrhale-ovine,i95443
Analyse
La fièvre catarrhale ovine ou FCO (ou maladie de la langue bleue) est une maladie virale non contagieuse, transmise par des
moucherons-piqueurs touchant les ruminants sauvages ou d'élevages, mais principalement les moutons, moins souvent les
chèvres, bovidés, les cervidés, dromadaires et antilopes.
L’incidence de ces épidémies animales (épizooties) est essentiellement actuellement d’ordre économique car on ne connaît
aucun cas de transmission avec infection chez l'Homme.
• Maladies infectieuses et catastrophe: Choléra en Haïti
Alors que plusieurs rapports ont confirmé que la réintroduction du choléra en Haïti en 2010 a été provoquée par la
présence de soldats népalais de la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), aucune répa-
ration de la part de l’ONU n’a pour l’heure été envisagée. La semaine dernière, des centaines de victimes manifestaient
à Port-au-Prince « réclamant justice ».
http://www.jim.fr
Analyse
Le transfert de germes pathogènes est une éventualité à prendre en compte lors des grandes catastrophes avec « trans-
fert « de population, ici c’est l’importation de germes à partir d’acteurs de secours, manifestement une faille dans le do-
maine de la surveillance santé collective des personnels des missions des Nations Unies.
À cette occasion, l’OMS avait rappelé aux personnels des ONG la nécessité d’être vaccinés contre le choléra, autant pour
leur propre sécurité que pour éviter ce type de transfert.
Il faut cependant signaler que cette épidémie de choléra a pu se propager rapidement en raison des conditions déplora-
bles de l’hygiène collective (eau potable, latrines) avant et après le séisme.
• Tanzanie, épidémie de choléra, novembre 2015
Une épidémie de choléra est apparue en Tanzanie depuis quelques mois.
Cette épidémie semble s’étendre actuellement avec plusieurs milliers de cas recensés.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/la-tanzanie-confrontee-a-une-grave-epidemie-de-cholera_
Analyse
Le choléra peut être considéré comme endémique dans ce pays avec les nombreuses épidémies graves dans le passé;
1997, 2010.
La situation générale de cette région du monde avec des milliers de réfugiés quittant les zones de conflits favorise l’exten-
sion du choléra.
• France, bilan de l’épidémie de grippe 2014-2015
«L’Institut de veille sanitaire (InVS) dresse le bilan de l’épidémie de grippe durant l’hiver 2014-2015 dans le bul-
letin épidémiologique hebdomadaire du 13 octobre 2015.
L’épidémie de grippe a été forte durant l’hiver 2014-2015: près de 3 millions de personnes ont consulté pour
un syndrome grippal. Dominée par le virus A(H3N2), l’épidémie a été particulièrement sévère chez les personnes
de 65 ans et plus, qui ont été plus souvent hospitalisées pour grippe que durant les années précédentes. L’ex-
cès de mortalité constaté a également particulièrement concerné cette tranche d’âges. La gravité de cette épi-
démie est imputable au virus A(H3N2), connu pour provoquer des complications chez les personnes fragiles. Elle
est aussi liée au fait que moins d’une personne à risque sur deux (46,1 %) était vaccinée (personnes âgées de
plus de 65 ans, femmes enceintes, personnes obèses ou atteintes de maladies chroniques). De plus, parmi les
personnes vaccinées, une partie était mal protégée du fait de l’inadéquation entre les souches de virus A(H3N2)
circulantes et celles contenues dans le vaccin».
http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/sante-bilan-epidemie-grippe-2014-2015.html
Analyse
Ces résultats sont à prendre en compte avec les données actuelles qui révèlent que deux personnes sur trois récusent l’uti-
lité de la vaccination antigrippale.
• Turquie, intoxications collectives avec de l’alcool frelaté, le 2 novembre 2015
Le bilan des victimes, ayant consommé récemment de l'alcool frelaté à Istanbul en Turquie s'est élevé à 23 morts, rap-
porte l'agence de presse turque Anatolie.
11 personnes sont mortes durant le weekend, alors qu'une quinzaine d'autres individus se trouvent encore dans les
soins intensifs dans plusieurs hôpitaux de la ville.
Au total, 89 personnes ont été hospitalisées depuis le 18 octobre dernier à Istanbul. Elles avaient toutes bu du "Raki".
Il s'agit d'une boisson anisée fortement alcoolisée de consommation courante en Turquie. Les autorités ont détecté
la présence d'alcool méthylique dans cette boisson.
http://www.jawharafm.net/fr/article/turquie-23-deces-lies-a-l-alcool-frelate/106/29506
Analyse
Avec les intoxications alimentaires, d’origine infectieuse le plus souvent, ce sont les intoxications avec de l’alcool frelaté que
représentent les formes d’intoxications collectives graves le plus souvent recensées dans de nombreuses régions du monde,
y compris dans les pays où les « coutumes et religions » s’opposent à la consommation de boissons alcoolisées.
• Russie, intoxications collectives avec de l’alcool frelaté, le 23 novembre 2015
« Quinze personnes sont décédées en Russie au cours des deux dernières semaines après avoir bu de l’alcool
produit illégalement », ont révélé les autorités.
Cinq des victimes sont des résidents d’une ville de la Sibérie ayant consommé du whisky américain frelaté.
http://journalmetro.com/monde/878795/de-lalcool-frelate-cause-15-deces-en-russie/
Analyse
Intoxications récurrentes en Russie, pas d’information sur les séquelles présentées par les survivants.
La lettre de la SFMC n°84 - 20 -
Les accidents de société- René Noto
• États-Unis, fusillades, le 1er octobre 2015
Une fusillade dans une université de l’État de l’Oregon, sur le campus de l'Umpqua University College entraîne de
nombreux morts et blessés.
Selon les informations transmises par les chaines de télévision américaines et françaises le nombre de morts serait
compris entre 10 et 15 et il y aurait une vingtaine de blessés.
Le tireur a été arrêté par les services de police et ne se serait pas suicidé comme cela est fréquent dans ces tueries
de masse dans les centres universitaires.
Analyse
Dans les heures qui ont suivi cet événement, « comme d’habitude », on a pris connaissance des réactions officielles de tous
les responsables politique du pays, conséquence directe ou indirecte de la prolifération des armes à feu dans le pays (plus
de 300 millions d’armes pour une population de 250 millions d’habitant).
On rappelle l’information communiquée dans les Actualités de la 1re décade de juillet 2015.
•États-Unis, tueries de masse, une étude comportementale
Cette étude porte sur les motivations des auteurs de tuerie de masse dans les établissements d’enseignements et l’im-
portance des actions de mimétisme.
Contagion in Mass Killings and School Shootings.
Towers S, Gomez-Lievano A, Khan M, Mubayi A, Castillo-Chavez C.
PLoS One. 2015 Jul 2; 10(7):e0117259. doi: 10.1371/journal.pone.0117259. eCollection 2015.
• États-Unis, une rétrospective des tueries de masse en 25 ans
La dernière tuerie de masse aux États-Unis a été « l’occasion » pour certains médias de faire le bilan de 25 ans sur
ces événements.
Ce travail a été réalisé par Le site d’information belge RTBF a élaboré une infographie sur les plus violentes tueries de
masse américaines de ces 25 dernières années, une occasion de pouvoir comparer chacune de revenir sur la tra-
gédie des armes à feu.
L’infographie a été créée par Samuel Laloux et Adeline Louvigny pour la RTBF, reprenant des informations du journal
américain à but non lucratif Mother Jones. Ce document fait figurer les 16 plus grandes tueries de masse des 25 der-
nières années.
http://citizenpost.fr/2015/10/infographie-pires-tueries-de-masse-americaines-25-dernieres-annees/
• États-Unis, des perspectives » nouvelles » sur les tueries de masse aux États Unis
Les analyses et perspectives sur ces accidents de société se multiplient lors de chaque nouvel événement, un choix
de ces réactions:
- Lors que les débats sur la possession d'armes avaient repris de plus belle après une nouvelle fusillade en Oregon,
le 1er octobre, un sondage montre qu’une majorité d’Américains ne considère pas les lois permissives comme la cause
du problème.
D’après une enquête du quotidien américain Washington Post, 63 % des citoyens nationaux estiment que les tueries
de masses dépendent directement de « problèmes de santé mentale », contre 23 % qui pensent qu’elles sont la
conséquence d’une loi trop permissive sur le contrôle des armements. Les 1001 Américains interrogés par le jour-
nal s’entendent en revanche, à 82 %, sur le constat que la violence armée constitue un problème « très » ou « assez »
sérieux.
https://francais.rt.com/international/9183-usa-tueries-imputees-sante-mental
- Selon une nouvelle étude scientifique, les auteurs des attaques meurtrières dans les écoles aux États-Unis agiraient
souvent par mimétisme.
http://www.lepoint.fr/science/les-tueries-de-masse-seraient-contagieuses-03-07-2015-1942058_25.php
• Arabie saoudite, accidents graves lors du pèlerinage de La Mecque, septembre 2015
Le pèlerinage annuel de La Mecque a été le théâtre de 2 accidents graves à quelques jours d’intervalle (11 et 19 sep-
tembre).
Le premier est lié à l’effondrement d’une grue sur la Grande Mosquée. Le bilan a fait état d’au moins 87 morts et de
plus de 150 blessés.
Le second est lié à un phénomène de bousculade dans le déplacement des colonnes de pèlerins, le bilan faisait état
de plus de 700 morts et plus de 800 blessés.
http://fr.euronews.com/actualites-24h/fr
La lettre de la SFMC n°84 - 21 -
Analyse
Il s’agit de deux accidents très différents: le premier est un accident technologique comme cela arrive assez régulièrement
dans les chantiers de construction (chute de grue en raison des conditions météorologiques ou des erreurs de mise en
place), le deuxième résulte de phénomènes de flux de populations lors de grands rassemblements.
Le dénominateur commun étant la raison de ce rassemblement: une manifestation religieuse sous forme de pèlerinage qui
regroupe chaque année des millions de personnes de plusieurs dizaines de pays, ce qui laisse entrevoir les difficultés pour
gérer la phase post-accidentelle (responsabilité, identification des victimes, soins aux blessés, rapatriement des corps des
victimes décédées etc.).
Ces deux événements avaient été précédés, quelques jours auparavant, par un incendie d’un hôtel IGH de 55 étages avec
quelques blessés et une évacuation de 1500 personnes.
• Chine, explosions multiples en septembre 2015
Une série d’explosions se sont produites à Liuzhou, ville située dans la région autonome du Guangxi, le bilan est de
sept morts, deux disparus (dans les décombres des bâtiments détruits) et une cinquantaine de blessés. Les informa-
tions ont fait état également d’une quinzaine de déflagrations dans plusieurs lieux publics.
http://www.scmp.com/news/china/society/article/1862823/multiple-explosions-said-be-triggered-parcel-bombs-rock-county
Analyse
Il s’agit manifestement d’attentats « classiques » par explosions, tels qu’il s’en produit régulièrement dans plusieurs régions
du monde. Habituellement la Chine semblait « protégée » par ces accidents de société.
• Attentats, médias et rumeurs
«Régulièrement dans toutes les régions dans lesquelles surviennent des attentats au lendemain de ces événe-
ments les populations sont soumises au phénomène des « rumeurs ».
Mouvements de foule, alertes à la bombe, rumeurs de nouvelles attaques, thèses complotistes, peur d'armes chi-
miques: la situation à laquelle font face les journalistes français au lendemain des attentats du 13 novembre est
compliquée à gérer… mais pas inédite. Voir les paniques de l'après 11 septembre 2001… On redécouvre qu'il
n'y a pas besoin de Twitter ou Facebook pour voir se diffuser les peurs plus ou moins fondées.
Paris après les attaques du vendredi 13 septembre n’a pas échappé à cette conséquence.
Ce fut la toute première. La première grande panique de l'’après attentats. Place de la République, le dimanche
15 novembre en fin d'après-midi. Brusquement, un mouvement de panique saisit la foule qui se recueille. Des
milliers de personnes s'enfuient en courant. On dit avoir "entendu des tirs". Le mouvement se propage jusque
dans les quartiers de Belleville et du Marais, des clients se réfugient dans les cafés, des passants se terrent dans
des halls d'immeubles. L'origine de la panique? La lampe de chauffage de la terrasse d'un bar qui a rendu l'âme,
révélera le ministère de l'Intérieur.
Les chaînes d'information en continu en rendent compte avec plus ou moins de sang-froid (et de précision).
Sur une chaîne de télévision on stoppe une interview en plateau pour annoncer: "Je vous interromps parce qu'il
y a en ce moment même des incidents place de la République, on nous parle de coups de feu qui ont été tirés,
qui ont été entendus, la place s'est vidée en quelques minutes". Elle le redira cinq minutes plus tard: "Appa-
remment il y a eu des incidents, on nous parle de coups de feu".
L'envoyé spécial de la chaîne indiquera lui qu"il y a eu "des détonations" à République et que "des tirs de som-
mation ont été entendus" dans le Marais.
La concurrente sera plus sobre: son envoyée spéciale jointe par téléphone indique immédiatement qu'elle n'a
"pas entendu de coups de feu ni de bruits particuliers, ni de détonations". Les deux chaînes optent pour un ban-
deau: "Confusion à… " »
Analyse
Ces événements ont été signalés à plusieurs reprises dans la lettre de la SFMC car ces phénomènes de panique sont sou-
vent très meurtriers quand ils surviennent lors d’un rassemblement important de population: manifestations festives, reli-
gieuses etc.
Ce sont alors des bousculades incontrôlées, et les morts surviennent par écrasement, piétinement lors des réactions de
fuites.
La lettre de la SFMC n°84 - 22 -
Lettre sfmc n°84_novembre_2015
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Lettre sfmc n°84_novembre_2015

  • 1. la Lettre de la SFMC Société Française de Médecine de Catastrophe N ° 8 4 - n o v e m b r e 2 0 1 5 - 1 7 e a n n é e La vie de la SFMC. ...................................................................................2 Les attentats de Paris..............................................................................5 Les principaux événements .................................................................10 Bibliographie ........................................................................................ 25 Rétrospectives .....................................................................................26 Catastrophes et deuils......................................................................... 27 Concept d’implication nationale ? ..................................................... 30 Catastrophe, informations et éléments de langage........................ 31 38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13 Téléphone : (33) 06 43 26 81 51 medecine.cata@gmail.com w w w . s f m c . e u 84 La lettre de la SFMC n°84 - 1 -
  • 2. La vie de la SFMC Le mot du président Médecine de Catastrophe et l’Uber-terrorisme du 13 novembre Les récents attentats dont la population parisienne a été la cible ont été la catastrophe anthropogénique sociale la plus impor- tante vécue en France depuis la seconde guerre mondiale1. Notre première pensée ira aux victimes innocentes et à leurs familles, à tous ces jeunes adultes fauchés au moment de leur plein épanouissement familial, social et professionnel. La seconde à l’ensemble des sauveteurs publics et privés, professionnels et associatifs engagés au mépris de leur propre sécurité sur un théâtre d’opération non ou peu sécurisé. Ils méritent notre admi- ration et notre soutien. Le vendredi noir a également relancé les réflexions sur l’organisation des secours et des soins d’urgence pour un type de ca- tastrophe que la France n’avait pas encore vécu: l’attentat terroriste multisite qui avait frappé deux capitales européennes Ma- drid et Londres. À partir des informations que nous avons pu réunir, nous avons rédigé des réflexions que vous trouverez plus avant dans cette Lettre de la SFMC. C’est l’article que j’ai intitulé L’attentat du vendredi 13 et l’"Ubérisation" du terrorisme. Que penser de cette série d’attentat? Il ne nous appartient pas de revenir aux causes de la radicalisation des terroristes, aux divers facteurs qui ont favorisé ou sus- cité l’éclosion de ce type d’agression: les médias les ont largement développés. Il en est un qui, de notre point de vue, a été sous-estimé et qui a des conséquences sur le comportement citoyen: c’est l’Ubérisation du terrorisme. Le rôle des réseaux so- ciaux a contribué au développement d’un terrorisme nouveau: le passage à l’acte d’individus ou de groupes qui ont été recru- tés, convaincus, téléguidés par l’intermédiaire d’internet, de Facebook, de Tweeter. Terroristes parfois dépourvus d’une véritable formation au maniement des armes: qui se tire une balle dans le pied et appelle le SAMU, qui enraye sa kalachnikov dans le train… A cet « Uber-terrorisme » doit répondre symétriquement « l’Uber-résistance » des citoyens. C’est ce qui s’est passé spontané- ment en Belgique: diffusion saturante de messages sur les chats pour couvrir une intervention de police. C’est aussi dévelop- per la capacité des citoyens de se prendre en charge ou de porter secours à un proche, un voisin blessé. Des témoins ont utilisé leur chemise pour faire des pansements compressifs, des garrots aux blessés. Cette capacité est encore trop rare en France. Que penser des secours? Il s’agit de la première attaque simultanée multisite en France. Avec multi-types d’agression: fusillades, explosions, prise d’otages. Trois types d’agression qui provoquent trois types de dominantes: blessures balistiques, blasts et forte agression psycholo- gique. La simultanéité de ces trois types d’agression complique la tâche des sauveteurs: - L’engagement des moyens de secours et de soins d’urgence s’effectue sous menace, - Les dominantes lésionnelles n’ont pas le même caractère évolutif, gravité immédiate des blessures balistiques, moins rapide pour les blastés, - Si l’explosion a un caractère instantané, les fusillades entretiennent le climat d’insécurité, la prise d’otage l’inscrit dans la durée, il s’agit de catastrophe évolutive. Enfin l’urgence est donnée aux interventions de sûreté. Les secours aux personnes perdent leur caractère priorisé. Ce phéno- mène est bien connu des soignants qui interviennent quand les sapeurs-pompiers sont occupés à combattre un feu: la priorité est à l’extinction. Il s’agit d’une intervention avec des centaines de victimes2. Plus de 700 victimes ont été enregistrées dans les hôpitaux dont une centaine d’UA et 250 UR. Nombre considérable qui a nécessité l’intervention de 45 SMUR auxquels il faut ajouter les AR de la BSPP, les VSAV sapeurs-pompiers et les ambulances associatives (Croix-Rouge, FNPC, OHM…) et privées. Deux faits sont à noter: La lettre de la SFMC n°84 - 2 -
  • 3. - Les itinéraires d’arrivée et d’évacuation n’ont pas toujours été sanctuarisés par la police qui au contraire avait fixé des zones in- terdites d’accès, - Une réserve de 25 SMUR et 9 hélicoptères a été constituée afin de faire face à de possibles nouveaux attentats. L’énorme capacité d’accueil des hôpitaux de l’AP-HP a été mise à contribution. L’ensemble des victimes a été hospitalisé dans les hôpitaux parisiens, au grand bénéfice des familles, avec une régulation adaptée à la situation de catastrophe: régulation par groupes de victimes catégorisées plutôt que régulation nominale. Le caractère « multisite » a également compliqué l’organisation des secours. Cinq pôles distincts, mais quelques fois très proches sont identifiables. L’articulation entre ces différents chantiers, le comptage et l’établissement des listes de victimes en ont été rendus plus difficiles, d’autant que le système SINUS sur lequel reposait la traçabilité n’a pas totalement rempli son rôle. Deux facteurs ont joué positivement: - L’adoption par la BSPP d’un plan d’intervention multisite après les attentats de Madrid et de Londres appelé Plan Rouge Alpha, - Le matin même des attentats, un exercice dans les locaux de l’AP-HP et de la BSPP a réuni plus de 50 médecins, sur le thème: attentat sur 13 sites avec 74 UA et 48 UR. Le nombre d’impliqués confrontés à la mort, encore mal connu, est considérable. Le travail des équipes de soins médico-psy- chologiques immédiats a été démultiplié sur plusieurs sites, quelques fois de manière spontanée et improvisée. Il continue au- jourd’hui dans des sites pérennes comme celui de l’Hôtel-dieu. Victimes, impliqués et sauveteurs ne peuvent qu’avoir été très marqués par un vécu au caractère agressif effroyable. Que proposer? D’abord d’essayer de comprendre et de réfléchir. C’est ce que nous vous proposons en lisant l’article que vous trouverez plus avant dans cette Lettre de la SFMC, consacré à cette catastrophe de nature et d’ampleur exceptionnelle. Nous réunir pour entendre les principaux acteurs des secours. C’est ce que la SFMC a organisé lors de la session du 27 jan- vier dont la matinée sera consacrée, non pas à un retour d’expérience, nous n’aurions pas assez de temps, mais à l’audition de grands témoins. Une fois de plus il faut rebondir et penser à améliorer la qualité des soins et leur organisation que nous devons aux victimes qui nous font confiance. Il faut continuer de former les personnels de santé et les préparer aux situations de catastrophe. C’est la vocation de la SFMC, elle n’y faillira pas. “Le malheur n'est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d'organiser une autre manière de comprendre le mystère de ceux qui s'en sont sortis: la résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit d'ad- versité.3” Henri Julien Président de la SFMC _____________________________________________________ 1. La rupture du barrage de Malpasset le 2 décembre 1959 avait entraîné 423 morts. Elle a eu des conséquences pour la société française: juridiques, article 171 du Code civil prévoyant les mariages posthumes, matérielles, création des unités d’intervention de la Sécurité Civile, etc. 2. Seule la catastrophe de Furiani (mai 1992) avait provoqué plus de blessés: officiellement 2357 auxquels il faut ajouter 18 morts. 3. Boris Cyrulnik, Antoine Spire, Le Monde de l’éducation - Mai 2001. La lettre de la SFMC n°84 - 3 -
  • 4. La vie de la SFMC Liste des nouveaux membres au 21 novembre 2015 ABRIAT-LALLEMAND Lauriane 97365 Guyane ALVES Renata Brésil AVRASIJO-SOUZA Larissa Brésil BELLEOUD Didier 97306 Cayenne BERTI CAVALCANTI Marcos Porto Velho Rondônia BONIFACIO DAS NEVES Moises 20720-360 Brésil BOTELHO Gabriel Sampaio Rondônia CARDOSO DA SILVA Elizângela Brésil CHICHE Paul 97320 Guyane COSTA Gustavo Messias 14.405-298 Franca DA SILVA FERREIRA Artur 22760-400 Brésil DIEDERICH Joe L-7713 Welsdorf DOS SANTOS Maria Estela Brésil DOS SANTOS SILVESTRE Carla Isabel Brésil FWEDE PWHEMO Felipe José Brésil HAMON Annick 77510 Sablonnières HEENEN NETO Augusto Scardazan Brésil HEITOR Castro Junior 22031072 Brésil JULIEN-ALEXANDRE Christine 75016 Paris KLESCOSKI JUNIOR Joad Brésil LEHIDA ANDI Ibrahim 97320 Guyane MAÎRE D'HÔTEL Sandy 67130 Wisches MANHAES DE SOUZA Ricardo Alberto Brésil MAUPOINT-JANODY Régine 01960 Peronnas NGUESSOM Williams 97320 Guyane PINTO GRAMAES Marcus Felipe Brésil PIRES Paulo Brésil ROSAS PETROCINIO Roberta 20510-130 Brésil J SAVIO-COSTE Sylvie 37550 St Avertin TSAFEHY Mosa 97310 Guyane La lettre de la SFMC n°84 - 4 - Le mot du secrétaire général 13 novembre 2015, Paris, Saint-Denis. L’horreur. 130 morts, toute une jeune génération d’innocents frappée à mort. Cris, sang, larmes, tragédies. Images de mili- taires, casque lourd sur la tête, chargeurs engagés dans les FAMAS, en posture de combat. À Paris, chez nous! Aurions-nous, malgré les attentats d’il y a vingt ans, pu imaginer ces scènes? La vie reprend, doit reprendre, notamment ses droits du quotidien. Honorer nos morts et nos blessés, et également opposer à la barbarie la plus cinglante des ripostes en ne modifiant pas, sinon à la marge, notre mode de vie. La SFMC continue d’avancer. Le scrutin pour renouveler le conseil d’administration s’est tenu, et les résultats seront proclamés à l’occasion de l’as- semblée générale qui se tiendra pendant la pause déjeuner lors de la journée scientifique du mercredi 27 janvier 2016. Il sera présenté, comme chaque année, les rapports financier et moral de l’exercice écoulé ainsi que les pers- pectives 2016. Notre président fera un point général sur la SFMC et ses axes futurs. À bientôt pour se retrouver à notre assemblée générale. Luc Ronchi Secrétaire général de la SFMC secgen.sfmc@gmail.com
  • 5. La lettre de la SFMC n°84 - 5 - L’attentat du vendredi 13 novembre et « l’Ubérisation » du terrorisme par Henri Julien Les odieux attentats terroristes qui viennent de faire près de 500 victimes innocentes à Paris, interpel- lent tous les personnels de santé et de secours qui s’intéressent à l’organisation des secours et des soins d’urgence, au premier chef les membres de la SFMC. L’émotion et l’empathie que nous avons ressenties à l’égard des victimes et de leurs proches, la colère contenue devant ces crimes inexcusables ne doivent pas nous faire oublier notre mission: celle de ré- fléchir à la meilleure réponse à apporter aux blessés somatiques ou psychiques. Cette première analyse est permise par les images et les inter- views rapportées par des médias placés volontiers sur le regis- tre émotionnel et par l’écoute de quelques grands témoins que nous avons pu entendre. Nous n’aborderons volontairement pas, ce n’est pas là notre sujet, les motifs et les facteurs de cet odieux passage à l’acte, les personnalités des assassins terroristes et leurs motivations, les composantes et les conséquences politiques de l’attentat. D’autres se sont étendus sur ces sujets pour lesquels nous n’avons aucune légitimité. 1. Les faits, les chiffres dont nous avons pu disposer1 Il s’agit d’une Catastrophe à Effets Limités (CEL), sociétale, sous la forme d’attentats multiples simultanés sur 7 sites distincts. Les attentats de Madrid et de Londres, du même type, pouvaient laisser craindre leur répétition à Paris. La chronologie des attaques et leur impact sont les suivants: • 21h20: Premier attentat-suicide par bombe avec projectiles (boulons) au stade de France: un témoin mort, • 21h25: Fusillade au restaurant le Petit Cambodge et le Ca- rillon: 15 morts, • 21h30: Deuxième attentat-suicide par bombe au stade de France, • 21h32: Fusillade aux cafés Bonne Bière et Casa Nostra: 5 morts et 8 UA, • 21h36: Fusillade au restaurant La Belle Équipe: 19 morts, • 21h40: - Début de la fusillade au Bataclan et prise d’otages, - Suicide par explosion d’un terroriste Boulevard Voltaire, • 21h53: Suicide par explosion d’un terroriste au stade de France: au total 5 HUA, 33 UR et des centaines de consulta- tions par le dispositif DPS et le SAMU 93, • 00h20: Assaut du BRI et du RAID au Bataclan. Au total 479 victimes ont été répertoriées: - 129 morts, - 100 HUA, - 250 UR. Ces chiffres sont ceux qui ont été communément admis au len- demain de l’attentat, ils ne sont pas officiels et ne tiennent pas compte des petits blessés auto-soignés, des impliqués, des otages ou des témoins au contact, des blessés psychiques qui ont consulté les équipes médico-psychologiques. Une semaine après les chiffres retenus par l’AP-HP sont les sui- vants2 : - 679 personnes au total ont été prises en charge en incluant les personnes ayant subi un choc psychologique et s’étant présenté dans les hôpitaux parisiens, - Auxquelles il faut ajouter les victimes accueillies dans les hô- pitaux militaires et autres hôpitaux franciliens non AP, - 69 victimes sont encore hospitalisées, - 52 personnes ne relevaient « pas ou plus » d’une surveillance intensive en service de réanimation. Sept sites différents: Cinq pôles différents sont identifiables: - Restaurants Le petit Cambodge et Le Carillon: fusillade. - Restaurants Casa Nostra et la Bonne Bière: fusillade. - Restaurant La Belle Équipe: un peu plus tard et plus au sud: fusillade. - Dancing Le Bataclan: fusillade, prise d’otages, exécutions et prise d’assaut: unité de lieu, localisation dans le bâtiment, durée: 2 heures ½ à 3 heures. - Stade de France, 3 explosions-suicides à 10 minutes d’inter- valle. Chacun a des caractéristiques différentes de durée, de perma- nence de la dangerosité mais concerne des victimes balistiques avec des morts et des blessés hémorragiques nécessitant une prise en charge rapide: fort pourcentage d’UA. Les explosions-suicides ou attentats suicides n’ont fait qu’un mort innocent, sans blessé.
  • 6. Douze hôpitaux ont accueilli les UA3 Accueil hospitalier Urgences Absolues Dont UA régulées Urgences Relatives Hpl Amboise Paré 1 6 Hpl Beaujon 5 4 Hpl Bichat 6 4 17 Hpl Georges Pompidou 11 10 30 Hpl Henri Mondor 11 3 15 Hpl Kremlin Bicêtre 2 2 6 Hpl Lariboisière 21 5 8 Hpl Pitié Salpêtrière 28 10 25 Hpl St Antoine 6 3 39 Hpl St Louis 13 5 HIA Bégin 10 3 HIA Percy 9 5 Cellules blanches = les chiffres ne nous sont pas connus. 2. Le déploiement des secours L’anticipation La forme « multisite » de l’attentat de Madrid (mai 2004) a fait composer par la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) un plan de secours et soins d’urgence adapté: le Plan Rouge Alpha4 dérivé du Plan Rouge destiné à couvrir plusieurs sites de CEL simultanées tout en préservant la capacité de cou- vrir à la fois la continuité des risques quotidiens et faire face à une deuxième vague de CEL. Basé sur la priorisation des EU et 1re Urgences après tri, et l’or- ganisation sectorielle intégrée des différents « chantiers », la constitution d’une réserve opérationnelle, ce plan a fait l’objet d’exercices internes à la BSPP. Remarquable coïncidence: à la demande du Général comman- dant la BSPP, le Plan Rouge Alpha avait fait le matin même, l’ob- jet d’un exercice avec l’AP-HP et les 8 SAMU de la grande couronne Parisienne5. Le thème: plusieurs groupes de terro- ristes avec 13 sites d’agression par fusils d’assaut, organisation du relevage et de l’accueil de 150 blessés. Plus de 50 méde- cins ont travaillé sur deux sites: BSPP et SAMU 75 pendant 2 heures ½. Déclenchement du Plan Rouge Alpha et du Plan Blanc Élargi Alertés, les centres de réception des appels de la BSPP (CCOT) et du SAMU (CRAA) qui ont une obligation légale d’information réciproque, engagent leurs moyens selon les procédures pré- vues: • Plan Rouge Alpha pour la Brigade, avec envoi sur les diffé- rents sites de moyens d’intervention de premiers secours et de VSAV, renforcés par des ambulances de réanimation médicali- sées, redéploiement des moyens de la BSPP pour la continuité des moyens opérationnels, mise en œuvre de la cellule de crise, alerte des SDIS de la grande couronne et liaisons avec la Pré- fecture de Police, les SAMU 75 et 93. • Plan Blanc Élargi pour le SAMU 75 en coordination avec le SAMU 92-93: - Envoi de SMUR sur le terrain en conservant une réserve d’in- tervention pour une éventuelle nouvelle attaque, - Renforcement de la Régulation Médicale et mise en place de cellules, suivi de l’événement, régulation du flux quotidien, anti- cipation opérationnelle, activation des hôpitaux, liaisons avec la cellule Plan Blanc de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), la Cellule d’urgence du DUS, les SAMU régionaux. - In fine interviendront des SMUR des SAMU 75 et 93, de la BSPP appuyés par des SMUR du 92, 94, 78, 91, 95, 77: 45 au total. • Alerte des associations de secouristes: Croix Rouge, Pro- tection Civile et Ordre de Malte. • Plan « Camembert » des SAMU parisiens6 : Il consiste, afin de rationaliser les renforts, à sectoriser Paris en trois « portions » à partir du centre (Musée du Louvres) et ratta- cher les parties nord aux SAMUS 93 et 95, sud-ouest aux SAMU 92 et 78, sud-est aux SAMU 94, 77 et 91. Du fait de la situation des attentats dans le quart nord-est de la capitale et du site Stade de France situé dans le 93, ce plan de renfort a dû être adapté à ces localisations. Régulation zonale Elle a été initiée dans une salle de crise spécifique pour gérer les moyens zonaux et notamment créer une réserve opération- nelle: 25 SMUR pré-alertés disponibles et prévoir une noria d’hélico: 9 machines ont été déployées sur une DZ dans le bois de Vincennes. • Soins médico-psychologiques: Dès 23 heures, activation de la cellule d’urgence médico-psy- chologique de l’Hôtel-Dieu référente depuis les attentats de Charlie Hebdo et appuyée par les cellules CUMP de la BSPP, du 75 et du 927. 3. Les caractéristiques de l’intervention Trois caractéristiques vont dominer: • La persistance du danger: du fait de l’évolutivité des agres- sions unilatérales terroristes-parisiens et les affrontements bila- téraux forces de l’ordre-terroristes, les personnels sont engagés, sans protection individuelle, en zone de tirs possibles; • La concomitance de trois formes d’agressions simultanées: - les fusillades à l’arme de guerre, - L’explosion de bombes à fragmentation artisanales, - La prise d’otages; • L’association de trois dominantes lésionnelles concomitantes: - Des blessures par balles dont le risque est l’hémorragie dont on sait le danger vital depuis les engagements sur les théâtres de guerre au Moyen-Orient: la mort survient dans la première heure si l’hémorragie n’est pas contrôlée sur le terrain par un La lettre de la SFMC n°84 - 6 -
  • 7. garrot (tourniquet) et/ou par l’intervention rapide du chirurgien (Damage Control); - Les victimes d’explosion, généralement criblées d’éclat, ex- posées aux risques d’un blast primaire, notamment pulmonaire et éventuellement brûlés, dont le devenir immédiat n’est pas aussi rapidement engagé; - Les conséquences physiques (mouvements incontrôlés et piétinements) et psychiques auxquelles exposent les prises d’otages en nombre dans un espace restreint. 4. Le cas du Bataclan L’organisation des secours a reproduit le mode d’orga- nisation pour risque chi- mique ou radiologique: • Zone d’exclusion: le dancing du Bataclan et son abord immédiat où seule la police avec EPI (BRI et RAID) peut pénétrer, ac- compagnée de leurs capa- bles de faire des gestes de survie immédiate et secou- rir les policiers éventuelle- ment blessés, extraction de victimes par les poli- ciers, • PRV ou équivalent, en bordure de zone d’exclu- sion avec médecins sous EPI effectuant des soins de type contrôle des hémorra- gies et le tri de victimes afin d’évacuer les plus graves. • Deux PMA hors zone d’exclusion pour parfaire le tri et effec- tuer la mise en condition d’évacuation. Après l’assaut du BRI et du RAID, intervention des sapeurs-pom- piers et des associations pour le ramassage des blessés. 5. Quelques réflexions au sujet de plusieurs aspects du CEL et de sa prise en charge • L’"Ubérisation" du terrorisme L’utilisation des réseaux sociaux a permis de créer une nébu- leuse terroriste sous le mode créé par Uber8 : un conducteur de voiture particulière va, par exemple, devenir temporairement taxi pour répondre à une demande sur le réseau internet alors que ce n’est ni son métier ni son activité dominante. Le passage à l’acte terroriste, aux conséquences dramatiques, peut être l’œu- vre d’un individu isolé, d’un petit groupe réuni pour l’occasion, motivé et téléguidé de loin, de l’étranger. L’Uber-terrorisme, nouvelle forme d’organisation distendue com- plique le travail policier de prévention. À notre sens une des meilleures réponses devrait être l’Ubéri- sation de la réponse citoyenne symétrique: au mieux l’interven- tion directe telle qu’elle a été magistralement assumée dans le Thalys, sinon la capacité pour tout un chacun de se préparer psychologiquement, techniquement et matériellement par une formation et des gestes de secourisme adaptés. Les médias ont montré des témoins avec le torse nu: ils avaient enlevé leurs chemises pour faire des garrots improvisés. Contre-exemple, le journaliste du Monde qui a filmé les otages en fuite à l’arrière de Bataclan puis qui a courageusement porté secours aux victimes avant d’être blessé par balle au bras est arrivé à l’hôpital avec un hématocrite effondré faute d’avoir contrôlé son hémorragie par un pansement compressif, un gar- rot. • La permanence du danger La forme d’agression retenue par les terroristes: succession de fusillades, plusieurs équipes simultanées, plusieurs modes opé- rationnels ont créé une insécurisation des moyens de secours qui a eu deux conséquences visibles: - L’exposition des équipes de sapeurs-pompiers et de person- nels de santé aux risques balistiques sans protection indivi- duelle, dans une zone sous le feu ou non sécurisée, - La création par la police d’une zone contrôlée très large qui a nui aux déplacements des véhicules de secours, notamment pour organiser des itinéraires libres d’arrivée et d’évacuation. Or tout plan de secours est un plan d’évacuation, donc de trans- port, ici par la route et les rues. Ceci a contribué au fractionnement des équipes sur les chan- tiers, à l’isolement opérationnel et aux initiatives individuelles, aux retards d’intervention ou d’évacuation •La direction des secours médicaux L’organisation harmonieuse, maîtrisée et hiérarchisée d’une in- tervention multisite simultanée est complexe mais cependant im- pérative. Elle se rapproche d’une organisation de secours sur plusieurs chantiers, caractéristique de la catastrophe majeure mais avec un déploiement et une montée en puissance beau- coup plus rapide. Sur chaque site un DSM et un COS ont été désignés. Où doit de situer le DSM? Combien de DSM et où les prévoir? Identifiés comment? Rattachés à quel COS ou chef de chan- tier? Dotés de quels réseaux de transmission pour entrer en lien avec qui? Lors des reportages le ou les DSM ont été inapparents, il est vrai que les périmètres de sécurité étaient larges et les images prises de loin, les reportages à chaud parcellaires. • Le triage et ses conséquences Le tri a été effectué selon les critères classiques: Tous premiers instants au restaurant La Belle Equipe - Crédit X La lettre de la SFMC n°84 - 7 -
  • 8. - UA avec risque vital regroupant les EU à risque immédiat et les 1res Urgences ou U1 avec risque vital contrôlé par réanimation pendant quelques heures, EU et U1 nécessitant un acte chirurgical. - UR pour les victimes sans risque vital. Afin de prendre en charge rapidement les UA, soit l’évacuation s’est faite directement par les SMUR sans création de PMA, soit après passage au PMA. Ceci entraîne un risque de sur-triage qui a pu conduire aux chiffres de 100 UA9 signalés par la presse et surcharger les points d’accueil hospitaliers. Cette impression est corroborée par le fait qu’une semaine après l’AP-HP fait part de 69 personnes (ex UA) encore hospitalisées et de 27 personnes toujours en USI10. • La régulation des victimes Elle a été réalisée sur le mode médecine de catastrophe, une régulation semi-quantitative a été substituée, à la régulation unino- minale: - Régulation par groupes de victimes catégorisés après mise en alerte des services d’accueil hospitaliers, - Activation de filières d‘évacuation et de soins dédiées aux UA, aux UR. Il est à signaler que la totalité des victimes a été admise dans des hôpitaux de Paris et quatre hôpitaux de la petite couronne (mi- litaires, Percy et Bégin; civils H. Mondor et Kremlin Bicêtre) témoignant de la très grande capacité d’accueil et de traitement de l’AP-HP. Mais comment aurait pu être géré le même événement en province? À Nancy, Nantes… dont les capacités hospitalières ne sont pas les mêmes? • La traçabilité des victimes Un PMA a été installé dans le restaurant Le Repaire de Cartouche, en face du bar le Petit Cambodgien mitraillé, bien visible sur les écrans. Deux autres PMA ont été déployés à proximité du Bataclan. Il ne pleuvait pas, il ne faisait pas froid. Cela m’a rappelé la fusillade de la rue des Rosiers au mois d’août où le PMA avait été ins- tallé dans une cour d’immeuble. La prudence impose de prévoir une intervention sous d’autres conditions météorologiques, avec des véhicules moins nombreux offrant un abri insuffisant. Les fiches de tri n’ont été visibles sur les écrans et les images, le système informatique Sinus ayant été déployé sur le terrain. Sa première application à une intervention multisite de cette importance numérique méritera une étude particulière. Médecins de catastrophe, nous devons aux familles au premier chef et aux autorités la liste des personnes que nous prenons en charge. Un médecin, même et surtout en situation de catastrophe a le devoir d’information direct ou indirect des familles. La destination préférentielle des victimes vers les hôpitaux de l’AP-HP a permis de reconstituer des listes, mais là encore c’est une exception toute parisienne. • Les soins médico-psychologiques Le contact direct avec la mort qu’ont vécu les témoins des fusillades, le long calvaire (plus de 2 heures) des otages exécutés froi- dement ne peuvent que provoquer un stress, un choc psychologique facteur de Syndrome Post Traumatique (SPT). Après les attentats de Charlie Hebdo, il a été décidé, qu’après tout événement susceptible de traumatiser des parisiens en nom- bre, d’activer une cellule de soins médico-psychologiques à l’Hôtel-dieu, ce qui a été fait. Un renforcement venu de la BSPP et des cellules du 75 et 92 a permis de réunir rapidement 45 psychiatres. Peu d’impliqués ont rejoint ce site et cette capacité de soin a été sous employée. Parallèlement se sont développées des cellules improvisées dans les mairies du 10e et 11e arrondissement qui ont été débor- dées. Le lendemain matin une cellule a été installée à l’École Militaire. Deux thèmes de discussion ont fait surface: - Très classiquement la controverse sur l’utilité de soins médico-psychologiques immédiats et leur justification non évidente pour certains spécialistes, - La nécessité de mieux coordonner la réponse: « comment le dossier va-t-il évoluer? Qui procédera à l’évaluation? Quelle est ici, la chaîne de commandement? Que s’est-il passé? » s’interroge publiquement un des acteurs. - La nécessité d’un retour sur événement et d’une anticipation par un plan d’intervention et une direction des secours est appa- rue clairement. • La multiplication des centres de gestion de crise La doctrine élaborée lors de la conception du plan rouge, gage de son efficacité préconise un seul chef, une seule organisation, une mission commune. Cela a été rendu difficile à appliquer par la multiplication des sites, leurs situations dans deux départements (heureusement les explosions du stade de France n’ont fait que peu de victimes). Il semble également que la multiplication des cellules de crises dans la capitale et ses ministères aient été une gêne au traitement du CEL. Ces dernières, averties de l’importance de l’agression et de ses conséquences ont manqué de renseignements directs et ont de ce fait interrogé les responsables opérationnels déjà très occupés au règlement des urgences. • Le nécessaire Retex Un débriefing, retour d’expérience s’impose pour tirer les leçons de cet épisode catastrophique subi en France pour la première fois. Ce débriefing devrait inclure l’ensemble de la chaîne de secours et de soins d’urgence concernés: du policier au directeur La lettre de la SFMC n°84 - 8 -
  • 9. d’hôpital en donnant la parole à tous les acteurs publics et privés, gouvernementaux ou associatifs. C’est à ce prix que le Plan Rouge alpha peut être rendu plus performant encore, qu’il sera complété par un plan Blanc Élargi adapté si cela apparaît utile, que l’intervention des CUMP sera rendue plus performante. C’est ce que nous souhaitons, persuadés que c’est dans l’analyse scientifique que peut survenir le progrès, à distance de l’évè- nement pour ne plus subir de pression psychologique et médiatique, En conclusion Il ne nous appartient pas de gloser sur les facteurs de l’attaque terroriste subie par notre capitale le 13 novembre, ni sur les me- sures de prévention qu’il aurait fallu prendre ou qui doivent être développées. Ceci n’est pas notre propos. Cependant, la forme nouvelle du terrorisme, portée par les réseaux sociaux, qui vise à mobiliser des individus en dehors d’un schéma organisationnel rigide, repérable, que je propose d’appeler l’Uber-terrorisme, réclame une contre-mesure du même mode: la diffusion dans le public de la capacité de se prendre en charge sans délai. Diffuser les techniques de self protection, les techniques et les matériels de premiers secours nous semble aller dans le sens d’une plus grande résilience des populations. L’attentat « multisite » dont nous venons de vivre la première manifestation a fait l’objet, depuis les attentats similaires mais non iden- tiques de Madrid et de Londres, de la rédaction par la BSPP d’un Plan Rouge alpha. Le 13 novembre a été sa première applica- tion. Il est souhaitable que ce plan soit approfondi et mieux connu, qu’il dispose d’un volet complémentaire blanc. L’extraordinaire capacité d’accueil et de traitement de l’énorme conglomérat hospitalier que constitue l’AP-HP a absorbé l’essen- tiel des blessés. Un renforcement des équipes de garde par des confrères et des paramédicaux qui se sont présentés sponta- nément a également contribué à augmenter encore la capacité de traitement. Mais ce qui est valable à Paris, capitale suréquipée en capacité hospitalière ne l’est certainement pas dans le reste de la France. Ceci plaide pour le respect des fondamentaux de la médecine de catastrophe opérationnelle qui ne doivent pas être oubliés. Il est très important de tirer les leçons de cette catastrophe, notamment dans ses aspects opérationnels: organisation de la réponse, techniques performantes et adaptées, accompagnement logistique. L’objectif de mieux former les personnels de santé à la mé- decine de catastrophe s’en trouve renforcé. C’est ainsi que la SFMC se propose de réunir et écouter les grands témoins le 27 janvier au matin. L’urgence collective n’est pas la somme des urgences individuelles11. Si le lecteur de ces pages très personnelles avait l’envie de compléter ces informations, de transmettre une remarque ou une cri- tique, de faire part d’une expérience personnelle, il sera écouté ou lu avec beaucoup d’intérêt. Au lendemain de la plus importante catastrophe que la France ait eu à déplorer depuis la rupture de barrage de Malpasset (dé- cembre 1959), cet article est rédigé: - En hommage aux victimes et à leurs familles, avec toute notre empathie attristée, - Aux personnels de santé, de secours et de sûreté engagés, avec notre sincère admiration. Henri Julien Président de la SFMC 18-26 novembre 2015 _________________________________________________________________ 1. Ces éléments proviennent de sources diverses : journalistiques, relationnelles ; toujours publiques. Elles méritent toutes vérification et ne sont pas vérité, mais elles permettent une première réflexion sur les bases disponibles à l’heure où ces lignes sont écrites. HJ 2. http://www.leparisien.fr/faits-divers/attentats-de-paris-69-personnes-encore-hospitalisees-jeudi-matin-27-11-2015-5316141.php 3. Deux sources différentes avec des chiffres non concordants. Dernière source : http://www.thelancet.com/pb/assets/raw/Lancet/pdfs/S0140673615010636.pdf 4. Le médecin en chef C. FUILLA étant médecin chef de la BSPP. 5. Départements 75, 92, 93, 94 qui constituent la zone d’intervention de la BSPP. 6. CARLI Pierre, NAHON Michel. Attentats terroristes du 13 novembre 2015, SAMU de Paris. Présentation Power Point sous PDF. 7. Jean-Yves NAU, interview du Point. 8. Uber, anciennement UberCab, est une entreprise technologique qui développe et exploite des applications mobiles de mise en contact d'utilisateurs avec des conducteurs réalisant des services de transport. www.uber.com/Conduire 9. Au lendemain du week-end toujours selon les journaux seuls 43 victimes étaient encore en ranimation, un est décédé. 10. Point de l’AP-HP le 26 novembre à 10h : 69 personnes prises en charge dans les hôpitaux de l'AP-HP : à l'hôpital Saint-Louis, l'hôpital de la Pitié- Salpêtrière, l'hôpital Européen Georges Pompidou, l'hôpital Henri-Mondor, l'hôpital Lariboisière, l'hôpital Saint-Antoine, l'hôpital Bichat et l'hôpital Beaujon. Parmi elles, 52 personnes ne relevaient «pas ou plus» d'une surveillance intensive en service de réanimation. 11. Voir l’éditorial de la Lettre de la SFMC n° 75. La lettre de la SFMC n°84 - 9 -
  • 10. Les principaux évènementspar René Noto Avertissement Certains lecteurs considèrent que La Lettre de la SFMC est, ou est devenue, un catalogue de divers événements agressifs survenant dans le monde. Il sera « répondu » à ces remarques dans le numéro 85 à paraitre fin décembre. René Noto Les événements naturels • Californie, le 22 septembre 2015 Les grands incendies ont continué d’évoluer en Californie pendant plusieurs semaines où plus de 10000 pompiers ont été mobilisés contre ces feux. Le bilan est de plusieurs morts et des centaines habitations détruites. http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/09/21/a-l-heure-du- changement-climatique-les-pompiers-ne-parviennent-plus-a-eteindre-les-incen dies_4941_1652612.html Analyse La Californie n’est pas le seul état ravagé par les incendies, l’État de Washington a fait face aux incendies qui sont consi- dérés actuellement comme les plus destructeurs de ces der- nières années. Les incendies apparaissent sur les photos satellites de la NASA, ils ont détruit 200 maisons et en menaçant 12 000 autres et l’armée appelée en renfort pour combattre les in- cendies. En même temps les États de l’Utah et de l’Arizona, étaient at- teints par d’importantes inondations et glissements de terrain avec plusieurs morts et des dégâts importants. • États du Wyoming et du Montana et, le risque volca- nique Le volcan du Parc national de Yellowstone, situé dans le Wyoming et le Montana serait une menace naturelle ma- jeure pour plusieurs experts. Des études auraient montré que l'explosion du super-vol- can pourrait causer la mort de 90000 personnes et que son explosion pourrait faire passer aux États-Unis un "hiver nucléaire". www.atlantico.fr/.../bombe-retardement-yellowstone-scientifiques-predis Magma expanse under Yellowstone supervolcano more vast www.cnn.com/.../yellowstone-supervolcano-magma-r Analyse Devant une telle menace quelle réaction potentielle? Sinon l’évacuation préventive de nombreuses populations. • Chili, séisme, le 17 septembre 2015 Un tremblement de terre, d’une magnitude de 8.4, dans le centre et le nord du pays durant plus de trois minutes. Il a été ressenti à Santiago, la capitale, mais aussi en Argen- tine voisine. Une alerte-tsunami a été déclenchée pour les 4000 kilo- mètres de côtes chiliennes, mais aussi en Équateur, au Pérou et à Hawaï pour des vagues qui pourraient dépas- ser les trois mètres de hauteur. Le gouvernement a ordonné l‘évacuation des habitants des villes côtières et les classes ont été suspendues dans les communes du littoral centre-nord. Quelques victimes et des dégâts matériels modérés. Analyse On voit l’importance d’une part des protections des bâtiments construits en « parasismique » et d’autre part des évacuations préventives des populations face au risque tsunami. Dans les pays qui n’observent pas ces règles, il est habituel de constater de milliers de morts lors de séismes de cette intensité. • Guatemala, glissement de terrain, le 3 octobre 2015 Un glissement de terrain est survenu dans la nuit de jeudi à vendredi 3 octobre à 15 kilomètres à l'est de la capitale, dans la municipalité de Santa Catarina Pinula. Le bilan provisoire faisait état de plus de 100 morts et 300 disparus. Plus 2500 personnes ont été évacuées des zones encore intactes mais susceptibles d’être de nouveau atteintes. http://www.lepoint.fr/monde/glissement-de-terrain-au-guatemala-nouveau- bilan-d-au-moins-56-morts-04-10-2015-197049 Analyse Les glissements de terrain apparaissent actuellement comme les phénomènes naturels dévastateurs les plus fré- quents dans toutes les régions du monde. L’organisation des secours se heurte chaque fois aux mêmes difficultés: - Estimation du nombre d’habitants ensevelis dans les dé- combres à partir de l’évaluation des bâtiments détruits; - Recherche des disparus dans les bâtiments souvent im- possible à réaliser et durée des recherches très longues; - Risques évolutifs importants en fonction des données mé- téorologiques (persistance des pluies); - Prise en charge rapide des sinistrés pour éviter une aggra- vation des pertes humaines. • Moyen Orient, tempête de sable majeure, octo- bre 2015 Une tempête de sable d’une ampleur exceptionnelle qui a traversé les régions allant de la mer Noire à la mer Cas- pienne. À son passage de violents orages ont éclaté au nord de l’Irak, mais c’est en Arabie Saoudite qu’elle a été le plus ressentie. Une dizaine de morts d’origine accidentelle, de nombreux malades présentant des troubles respiratoires et des per- turbations importantes dans les activités quotidiennes. La lettre de la SFMC n°84 - 10 -
  • 11. http://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2015-09-09- 11h19/moyen-orient---gigantesque-tempete-de-sable-287 Analyse Cette tempête de sable est exceptionnelle à la fois par son ampleur, son étendue et par la date de survenue dans cette région du monde. Le plus souvent les tempêtes de sables survenant dans des régions semi-désertiques n’ont pas d’incidence notable. • Les catastrophes naturelles en Asie L'Asie, avec en particulier la Chine, a été la région la plus affectée par les catastrophes naturelles en 2014, concen- trant 85 % des quelque 8000 décès enregistrés. Ce sont les données d’un rapport établi par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Crois- sant-Rouge (FICR), elles indiquent qu’en 2014 cette ré- gion du monde: - À subit 17 catastrophes naturelles qui ont atteint 94 pays, - Que le nombre de décès a été de 8186. Dans l’ensemble des pays atteints, c’est la Chine qui est le pays qui a été le plus affecté, avec des sécheresses, des tempêtes, des inondations et un tremblement de terre en août 2014 qui a tué 731 personnes. En 2014, 87 % des catastrophes naturelles sont liées au climat, dans la tendance enregistrée ces 20 dernières an- nées, avec plus de phénomènes associés au climat (sé- cheresses, inondations, glissements de terrain, tempêtes, cyclones…) que de catastrophes géophysiques comme les tremblements de terre, les tsunamis ou les éruptions volcaniques. http://www.lapresse.ca/environnement/201509/24/01-4903563-lasie- region-la-plus-affectee-par-les-catastrophes-naturelles-en • Indonésie, les conséquences des cultures sur brûlis, septembre 2015 Les faits Comme chaque année pendant la saison sèche, l’Indo- nésie est le théâtre d’incendies de forêts et de terres agri- coles réalisés pour permettre la culture sur brûlis. Il en résulte la production de fumée blanche qui obscurcit le ciel indonésien et celui de ses voisins. Ces feux se sont multipliés sur les îles de Sumatra et Ka- limantan, partie indonésienne de l'île de Bornéo. Ils ont des répercussions sur la santé des habitants chez qui la fumée provoque des pathologies respiratoires. Des cen- taines d'écoles ont dû fermer jusqu'en Malaisie, et le manque de visibilité a entraîné l'annulation et le retard de nombreux vols. À Singapour, en face de l'île de Sumatra, les gratte-ciel du quartier d'affaires sont enveloppés d'épaisses colonnes de fumée blanche. http://geopolis.francetvinfo.fr/indonesie-la-culture-sur-brulis-fleau-pour- lenvironnement-et-la-sante-81875 Analyse Il s’agit là d’événements récurrents qui se produisent très ré- gulièrement chaque année avec des répercussions aussi bien dans le domaine de la santé publique et dans le do- maine des activités sociales habituelles (fermeture des écoles, arrêt des déplacements aériens etc.). La participation internationale « Après des semaines de refus obstiné, l’Indonésie a fi- nalement accepté les propositions d’aide extérieure pour lutter contre les incendies de forêt dans le nord de l’archipel dont les fumées affectent plusieurs pays. Les premiers avions sont arrivés samedi 10 octobre sur l’île de Sumatra. Un avion Bombardier de Malaisie, un avion Hercules C-130 et un hélicoptère Chinook de Sin- gapour commenceront sous peu à arroser les zones af- fectées, ont annoncé les autorités. Ces incendies, qui ont débuté il y a trois mois dans les provinces indonésiennes de Sumatra et Kalimantan, provoquent un brouillard nocif qui affecte jusqu’à la Ma- laisie et Singapour depuis plusieurs semaines – deux pays situés en face de Sumatra de l’autre côté du dé- troit de Malacca – et entraîne des infections respira- toires pour des dizaines de milliers de personnes, des fermetures temporaires d’écoles et des graves pertur- bations du trafic aérien. » http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/10/11/l-aide-internationale- arrive-pour-lutter-contre-les-feux-de-forets-en-indonesie_4787133_3244.html Analyse Il s’agit d’événements récurrents, car chaque année on as- siste aux mêmes événements plus moins « amortis » par les conditions météorologiques régionales. On peut également classer ces « catastrophes « comme des » faits de société « dans la mesure où le facteur es- sentiel est l’attachement à des « coutumes et comporte- ments humains dépassés. ». On peut aussi évoquer le poids des faits économiques dans la mesure où ces déboisements sont utilisés pour la culture intensive ses arbres produisant ensuite de l’huile de palme. La situation un mois après octobre 2015 Tous les pays membres de l’Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (l’ASEAN) ont décidé récemment de coordonner leurs actions pour lutter contre les incendies de forêts en Indonésie qui durent depuis près de deux mois, outre les perturbations importantes dans la région, le bilan serait de 10 morts et plus de 500000 personnes atteintes de troubles respiratoires liés à l’inhalation des fu- mées d’incendies. http://fr.vietnamplus.vn/asean-cooperation-pour-lutter-contre-les-incendies- de-foret-en-indonesie/68458.vnp Analyse Devant l’importance des conséquences régionales, voire pla- nétaires, de ces incendies de végétaux d’origine humaine on est quelque peu « rêveur » devant la récente mesure prise en France d’interdire pour les particuliers le brûlage des végé- taux dans leur jardin mais d’accorder des dérogations aux agriculteurs. Dans une période, où la communauté internationale scienti- fique et politique examine les causes anthropogéniques du réchauffement climatique, peu de commentaires média- tiques sur ces incendies qui ont duré plusieurs mois et qui seront de nouveau présents l’an prochain. La lettre de la SFMC n°84 - 11 -
  • 12. • Japon, inondations majeures, septembre 2015 Inondations majeures dans l'est du Japon, plusieurs morts, une vingtaine de disparus, une ville partiellement évacuée pour assurer la protection de sa population, des dégâts matériels importants. http://www.i24news.tv/fr/actu/international/asie-pacifique/85373-150911- japon-3-morts-au-moins-23-disparus-dans-des-inondations Analyse Pour l’essentiel les services de secours ont procédé à des ac- tions de sauvetage d'habitants bloqués par les eaux. • États-Unis, inondations Inondations dans une partie du sud-est des États-Unis, en particulier en Caroline du Sud, le bilan est initial fut de 17 morts, plusieurs centaines de maisons sont menacées à la suite de l’écroulement des digues du cours d’eau. http://fr.euronews.com/depeches/3076902-etats-unis-les-inondations-dans- le-sud-est-font-17-morts/ Analyse Comme lors des inondations récentes en France, les morts par noyade se sont produites dans les voitures. • Sierra Leone, inondations majeures, le 16 septembre 2015 Inondation majeure à Freetown, capitale de la Sierra Leone. Selon les dernières données diffusées au moment de l’événement, environ 9000 personnes sont demeurées sans abri, 3000 ayant trouvé refuge dans un stade du cen- tre-ville où se sont concentrées les aides. Les eaux ont également dévasté l’hôpital Connaught, le plus grand de la ville. De nombreuses autres régions de l’Afrique ont subi égale- ment des inondations importantes. Analyse Constat habituel d’un hôpital hors service alors qu’il devrait être le « dernier bastion » des secours et des soins. Lire à cette occasion le rappel des recommandations de l’OMS sur le « durcissement des hôpitaux ». • France, inondations majeures sur la Côte d’Azur, le 4 octobre 2015 Sur la Côte d’Azur de nombreuses villes (Cannes, Vallauris, Mandelieu) sont inondées et submergées en quelques heures. Le bilan provisoire fait état de 16 morts et 4 dis- parus, l’importance des dégâts matériels n’a pas encore été chiffrée et les circonstances de survenue se résument pour l’instant en la survenue d’un épisode pluvieux très in- tense. Analyse. Début de controverse plus moins accentuée par les médias: pourquoi pas une alerte météo de « grande gravité c’est-à-dire une « Alerte Rouge ». Les nombreux détails concernant cet événement semblent montrer que la population ne prend pas en compte les « alertes météo » au moins dans les activités quotidiennes ex- térieures susceptibles de présenter des risques soudains. En témoignent les constatations suivantes: - La plupart des morts sont survenues dans des voitures em- portées par les eaux ou dans des parkings souterrains. Pour- quoi continuer à circuler dans de telles conditions? Pourquoi descendre dans un parking souterrain zone de risque majeur? - Dans des campings détruits des vacanciers « ont frôlé la mort », pourquoi ces terrains n’ont-ils pas été évacués dès la notification de « l’alerte orange « en raison de leur situation près d’un cours d’eau? • Philippines, le typhon Koppu, 19 octobre 2015 Le typhon Koppu a ravagé le nord des Philippines, avec des dégâts matériels importants: arbres, lignes électriques et murets ont été emportés par les eaux. Des glissements de terrain ont provoqué la destruction de nombreuses habitations. Des dizaines de milliers de per- sonnes ont pu fuir les inondations à temps. Le bilan humain provisoire est de 16 morts. http://fr.euronews.com/nocomment/2015/10/19/le-typhon- koppu-frappe-les-philippines/ Analyse Devant l’imminence de tels événements dévastateurs en par- ticulier les inondations, seule l’évacuation des populations des zones inondables permet d’assurer une protection minimale. • Californie, pluies importantes et glissements de ter- rain, octobre 2015 Des pluies diluviennes ont provoqué des glissements de terrains et des inondations. Conséquences habituelles avec de nombreux véhicules bloqués sur toutes les routes, y compris les autoroutes, par des coulées de boue. Il n’y pas eu de victime. http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/lemonde/archives/2015/10/20151017- 143759.html http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/video-115-vehicules-et-75-camions- bloques-dans-la-boue-sur-une-autoroute Analyse Cet événement est signalé bien qu’il n’ait entraîné aucune vic- time car il est le témoignage manifeste des comportements inappropriés des populations lors de certains événements na- turels tels que les inondations par exemple: ne pas tenir compte des «alertes météo ». Ici ce fut plusieurs centaines de véhicules submergés par des torrents de boue nécessi- tant des actions de sauvetage dans des conditions très diffi- ciles. La formation des populations à prendre en compte des risques est indispensable. • Birmanie, glissement de terrain, le 12 octobre 2015 Des pluies torrentielles survenues dans l'est de la Birma- nie ont entraîné des glissements de terrain. Le bilan humain provisoire est de plus de 17 morts. Les dégâts matériels sont importants au niveau des habitations nécessitant des évacuations et des relogements de popu- lations sinistrées. Ces événements s’intègrent dans les conséquences glo- bales du cyclone Komen qui a touché plus d’un million de personnes avec plus de 100 morts. http://www.rts.ch/info/monde/7163033-un-glissement-de-terrain-en- birmanie-fait-au-moins-17-morts.html Analyse Certes cyclone puissant mais la précarité des constructions comme, les conditions générales de l’urbanisme local sont aussi responsables de l’importance des dégâts, l’analyse des La lettre de la SFMC n°84 - 12 -
  • 13. divers documents photographiques transmis par les médias est à ce titre significatif. • Le cyclone tropical Chapala, le 30 octobre 2015 Un cyclone tropical dénommé Chapala, s'est formé dans la mer d'Oman et s'est intensifié très rapidement pendant 24 heures. Chapala, initialement qualifié par les experts de "tempête cyclonique très sévère", devrait devenir une "super tempête cyclonique", avec des vitesses de vent pouvant atteindre 220 à 230 km/heure, l'équivalent d'un ouragan de catégorie 4 (sur une échelle allant jusqu'à 5). Le cyclone tropical se déplace vers l'ouest et devrait frap- per, dans la nuit de lundi à mardi, les côtes du sultanat d'Oman et le nord du Yémen. Les conséquences seront marquées par l’intensité de la pluviométrie avec inondations et glissements de terrain. http://www.voaafrique.com/content/le-puissant-cyclone-chapala-se- rapporche-du-yemen-et-d-oman/3029623.html Analyse Événement naturel comme il en survient habituellement dans de nombreuses régions du monde, cependant les consé- quences matérielles et humaines risqueront d’être notable- ment « amplifiées » par la situation des pays atteints, en effet le Yémen est un théâtre de conflits armés depuis plusieurs mois. Il s’agit d’un exemple très démonstratif des interactions potentiellement négatives entre un événement naturel et une situation sociétale dégradée par les conflits armés, interac- tions qui compromettent à la fois les mesures de protection avant la survenue du cyclone et les mesures de secours après son passage. • Brésil, incendie de forêts, le 30 octobre 2015 « Un vaste incendie en Amazonie brésilienne menace l’un des peuples les plus vulnérables de la planète. L’incendie a détruit plus de 1200 kilomètres carrés de forêt amazonienne, soit plus de 42 % du territoire indi- gène Arariboia. Ce territoire est celui des Awá, un groupe qui n’a aucun contact avec le monde extérieur. Comme tous les peuples isolés, ils sont extrêmement vulnérables et sont exposés à la violence et aux mala- dies introduites par les étrangers. Devant l’inertie des autorités brésiliennes, des Indiens guajajara de la région ont tenté d’éteindre l’incendie pour protéger les Awá. Les Guajajara avaient attiré l’at- tention par le passé en résistant à l’exploitation fores- tière illégale qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur leurs voisins awá si elle continuait d’être tolérée. Un homme d’un groupe appelé ‘les gardiens guajajara’ a déclaré: ‘ Nous défendons notre territoire pour que les Awá isolés puissent survivre. Nous avons réussi à ré- duire le nombre de bûcherons présents sur nos terres et nous espérons pouvoir tous les expulser. Sinon, les Awá pourraient être décimés. Nous voulons seulement qu’ils puissent vivre en paix. » http://www.survivalfrance.org/actu/10972 Analyse Les données de cette information communiquée par l’ONG « Survival International », branche « Survival France », sont re- produits sans commentaire. • Asie, séisme important, le 22 octobre 2015 Un séisme important est survenu affectant le Pakistan et l’Afghanistan, d’une intensité de 7,2, les secousses ont été ressenties jusqu’en Inde. La plus grande partie des zones atteintes se trouve en ré- gion montagneuse d’accès difficile, les destructions maté- rielles sont importantes et le bilan initial faisait état d’une centaine de morts. Les secours ont été longs à se mettre en place et continuaient de s’organiser plusieurs jours après pour venir en aide aux victimes. Lire la suite http://www.lematinal.com/news/international/10364-seisme-en-afghanistan- et-au-pakistan-les-secours-mobilises-pour-retrouver-les-victimes.htm Analyse Comme pour les conséquences prévisibles du cyclone Cha- pala (voir plus en début de texte), ce séisme survient dans une zone de combats (Afghanistan) ce qui complique l’organisa- tion des secours, aussi bien en provenance locale que ceux réalisés par des ONG. http://french.xinhuanet.com/2015-10/31/c_134769410.htm • Chine, glissement de terrain, le 14 novembre 2015 Les secours se sont poursuivis pendant plusieurs jours pour essayer de retrouver des survivants dans le glisse- ment de terrain survenu dans la province du Zhejiang, à l'est de la Chine. Des coulées de boues et des chutes de rochers ont enseveli 27 maisons dans ce village, et 21 au- tres ont été inondées. Le bilan initial fut de 21 morts et 16 disparus, d’autres sources donnent 21 morts et 21 disparus. http://french.xinhuanet.com/2015-11/15/c_134818784.htm Analyse Les conséquences de cet événement s’inscrivent dans « le classique » des glissements de terrain de cette importance après des pluies importantes: glissements de terrain et cou- lées de boues sont associés, les recherches de survivant sont difficiles et souvent totalement infructueuses, les bilans hu- mains toujours provisoires comportent toujours des disparus, en fait des « morts potentiels » dont les corps ne seront jamais retrouvés. Au délai des recherches éventuelles des disparus, l’essentiel des actions de secours et de soins sera orienté vers la prise en charge des rescapés-sinistrés. Lire la suite http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs266/fr/ • Fin de la saison cyclonique dans l’atlantique Selon la définition de l’Organisation météorologique mon- diale, la saison 2015 des ouragans qui avait débuté le 1er juin 2015 s’est terminée le 30 novembre 2015. Cette saison 2015 est restée relativement calme, confor- mément aux prévisions du TSR (Tropical Storm Risk). http://www.sxminfo.fr/104120/30/11/2015/la-saison-cyclonique-2015- sacheve-officiellement-ce-jour/ Analyse Les prévisions pour la saison cyclonique permettent aux dif- férents états concernés de mettre en place des plans de pro- tection des populations et d’anticiper ainsi sur les mesures à prendre en urgence quand les cyclones apparaissent. La lettre de la SFMC n°84 - 13 -
  • 14. • Dernière heure : feux de forêts en Australie, fin no- vembre 2015 D’importants incendies, sont apparus en Australie Méri- dionale en raison de l’importante sécheresse et des vents violents. Le bilan est de plusieurs morts et des dizaines de blessés. Analyse Cette série d’incendies suivant les autorités locales n’auraient aucune origine humaine ; accident ou actes délibérés. Mais L’importance des diverses conséquences des incen- dies de forêts doivent inciter à prendre en compte cette nou- velle menace qui peut » duale » : - naturelle avec la sécheresse, les vents violents qui sont dans les possibilités de plus en plus fréquentes dans le contexte du réchauffement climatique, - mais aussi anthropomorphique avec des mises à feu volon- taires ou accidentelles. • Dernière heure : mortalité et changement clima- tique, un rapport de l’ONU, novembre 2015 Un rapport de l’ONU annonce plus de 600.000 morts au cours des 20 dernières années en raison des catas- trophes climatiques: Cela représente “en moyenne 30.000 vies par an, avec en plus 4,1 milliards de per- sonnes blessées, devenues sans-abri ou ayant eu besoin d’une aide d’urgence”, précise également ce rapport. La très grande majorité des victimes (89%) vivaient dans des pays pauvres. http://fr.euronews.com/depeches/3093786-catastrophes-climatiques-600- point-000-morts-en-20-ans-un-accord-su Analyse Un autre travail précise que 90% des victimes est représenté par les enfants.* *”Global climate change and children’s health” Pediatrics. 2015 Nov; 136(5):e1468-84. doi: 10.1542/peds.2015-3233. Epub 2015 Oct 26 • Dernière heure : Mortalité « neige » dans les Hautes Alpes du Sud Le bilan de la saison 2014-2015 dans les Hautes-Alpes a mis en évidence l’importance de la mortalité par acci- dents, essentiellement lors d’avalanches ; 24 morts entre décembre 2014 et septembre 2015. À titre de sensibilisation donc de prévention, l’ANENA, Asso- ciation Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches, organise le 12 décembre p2015 une journée d’informations autour de Météo France, de guides, de secouristes profes- sionnels et d’instructeurs fédéraux à Embrun. http://alpesdusud.alpes1.com/infos/infos-locales Analyse Cette information doit concerner non seulement la po- pulation des « usagers » de la montagne mais aussi tous les professionnels afin à ne pas céder aux demandes de ces usagers qui souvent ne veulent pas tenir compte des » alertes avalantes » des services de Météo France et profiter pleinement de leur séjour en montagne. Changement climatique et santé, Aide-mémoire N°266 de l’OMS, octobre 2015 - Le changement climatique influe sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé: air pur, eau pota- ble, nourriture en quantité suffisante, sécurité du logement. - Entre 2030 et 2050, on s’attend à ce que le changement climatique entraîne près de 250 000 décès supplé- mentaires par an, dus à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress lié à la chaleur. - On estime que le coût des dommages directs pour la santé (à l’exclusion des coûts dans des secteurs déterminants pour la santé tels que l’agriculture et l’eau et l’assainissement) se situe entre 2 et 4 milliards de dollars (US$) par an d’ici 2030. - Les zones n’ayant pas de bonnes infrastructures de santé, pour la plupart dans les pays en développement, seront les moins en mesure de se préparer et de faire face à la situation sans assistance. - La réduction des émissions de gaz à effet de serre, en élargissant le choix des transports, de l’alimentation et des énergies, peut entraîner une amélioration de la santé. Lire la suite http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs266/fr/ Hôpitaux et catastrophes naturelles Un avis de l’OMS de …2009 http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2009/disaster_day_20091014/fr/ Septembre 2009, Burkina Faso, Ouagadougou Les inondations ont provoqué la fermeture de l’hôpital principal du Burkina Faso Novembre 2015, Australie Nouvelle Galles du Sud Des orages accompagnés chutes de grêle ont provoqué des dommages matériels, dont l'effondrement du toit de la maternité de l'hôpital Base.12 mères et 5 bébés ont dû être évacués http://www.catnat.net/veille-catastrophes/veille-des-catastrophes-naturelles/veille-catastrophes-monde/226-grele-m Septembre 2015, France, hôpital de Lodève (Hérault) Envahissement du rez-de-chaussée par les eaux au cours d’inondations, reprise des activités après une semaine de travaux. Lire également http://www.sinquery.com/pourquoi-pouvoir-est-si-difficile-pour-les-hopitaux-pendant-les-ouragans/ La lettre de la SFMC n°84 - 14 -
  • 15. Accidents technologiques et industriels- René Noto • Philippines, incendie de prison, le 8 octobre 2015 Un incendie s’est rapidement propagé dans un centre péni- tentiaire de l'île de Leyte dans l'archipel des Philippines, le bilan provisoire serait de 10 morts. http://www.rtbf.be/info/monde/asie/detail_un-incendie-dans-une-prison-aux- philippines-fait-10-morts?id=9103537 Analyse Les incendies de prison, même quand ils sont d’origine stric- tement accidentelle, sans rapport avec des émeutes internes, sont souvent très meurtriers en particulier dans les pays et les régions où il y a une surpopulation carcérale, car les secours sont très difficiles à organiser. • Incendie de discothèque à Bucarest (Roumanie), le 31 octobre 2015 « Un incendie a dévasté vendredi soir une discothèque de Bucarest causant la mort de 27 personnes. C'est l'un des accidents les plus graves de ces dernières décennies en Roumanie. "C'est une grande tragédie", a déclaré le mi- nistre roumain de l'Intérieur Gabriel Oprea. Selon le se- crétaire d'État à l'intérieur Raed Arafat, il s'agit de "la plus grave tragédie du genre" à Bucarest. Selon le ministère, 27 personnes, des adolescents pour la plupart, sont dé- cédées. 162 ont été blessées et conduites dans différents hôpitaux de la capitale roumaine. Le bilan pourrait encore s'alourdir. Au moins 25 personnes se trouvent dans un état très grave, selon des sources hospitalières. Une enquête est en cours pour définir les causes du drame, qui s'est produit vers 23 heures, heure locale (21 heures) ». http://www.lepoint.fr/monde/roumanie-27-morts-dans-l-incendie-d-une- discotheque-31-10-2015-1978342_24.ph Analyse Les incendies de discothèques représentent un type d’acci- dent particulièrement destructeur dans lequel le bilan humain est toujours très important. Chaque fois les conclusions des en- quêtes aboutissement aux mêmes constatations: non-respect des règles de sécurité dans les ERP, issues de secours fermées etc. On rappelle pour mémoire l’incendie du dancing le 5/5 dans l’Isére en novembre 1970 (cf. Rétrospectives). • Chine, effondrement d’immeuble, le 30 octobre 2015 Effondrement d'un bâtiment dans la province chinoise du Henan (centre). Le bâtiment à deux étages, construit dans les années 1990 dans le village de Beiwudu du district de Wuyang, s'est sou- dainement effondré, alors que les ouvriers procédaient à des travaux sur les fondations. Sur le site 40 ouvriers ont pu être dégagés et le bilan total fait état de 17 morts et 23 blessés dont certains graves. http://french.xinhuanet.com/2015-10/31/c_134769410.htm Analyse Ce type d’accident est très fréquent en Chine et concerne aussi bien des constructions en cours, des constructions neuves et récentes et des constructions anciennes en cours de rénova- tion. Les effondrements concernent aussi des ouvrages d’art, routes, ponts, quelques exemples: - Mars 2015: Le toit d'une cimenterie en construction s’effon- dre, 7 morts et des dizaines de blessés. - Août 2015 : Une station de métro en construction disparaît dans une crevasse; - Janvier 2013: Plusieurs immeubles s’effondrent dans une ex- cavation néoformée, pas de victime. - 2013 : Un pont s’effondre sous le poids des passants: une vingtaine de blessés. - Novembre 2010: Effondrement d’un viaduc, 7 morts et plu- sieurs blessés. - Juin 1995: Effondrement d’un grand magasin, plus de 500 morts. Dans les Lettres de la SFMC plusieurs présentations d’effon- drement de constructions ont été réalisées en justifiant l’intérêt de leur étude. • Brésil, rupture d’un barrage minier, le 6 novembre 2015 « Un village presque entièrement submergé et un bilan provisoire d’au moins 17 morts et cinquante blessés. C’est la conséquence de l’effondrement d’un barrage minier dans le sud-est du Brésil. Une coulée de boue a déferlé sur deux kilomètres dans la localité de Bento Rodrigues, engloutissant des habitations et rendant impraticables les voies d’accès au village. Les habitants ont été évacués mais outre les victimes retrouvées, une quarantaine de personnes manqueraient à l’appel. Les conséquences sur l’environnement pourraient être désastreuses. Cette cou- lée est constituée de déchets provenant d’une exploita- tion de minerai de fer et elle contient des résidus toxiques. Pour l’heure, aucune explication sur l’origine du désastre. Le barrage était géré par une compagnie minière, pro- priété de deux groupes, brésilien et australien ». http://fr.euronews.com/2015/11/06/bresil-un-barrage-minier-s-effondre/ Analyse Un deuxième barrage s’est effondré deux jours après et ac- tuellement un 3e barrage est instable. Les barrages miniers sont des ouvrages d’art particulier construits pour retenir des eaux « industrielles» provenant d’une activité minière. Ces barrages sont également dénommés « barrage de sté- riles » qui est donc une structure visant à contenir les stériles mi- niers et les eaux usées lorsque les métaux lourds forment un dépôt avant le retour de l'eau au milieu local. Les ruptures de ces barrages exposent donc les populations – victimes à deux types de dangers et de risques: celui de la noyade par la masse d’eau et de boue qui déferlent et ensuite aux contaminations des sols par les résidus toxiques. Ce sont donc des catastrophes « duales » et pour lesquelles les secours immédiats sont de même nature que pour la rup- ture d’un barrage en eau. - 1966, Bulgarie: rupture du barrage de la mine de cuivre de Plakalnitsa près de Vratsa, des dégâts matériels important et environ 500 morts. - 2010, Hongrie: rupture du barrage de retenue d’une usine d’aluminium, 10 morts. - 2010, Mozambique: rupture du barrage de retenue d’une usine de titane, 10 morts. La lettre de la SFMC n°84 - 15 -
  • 16. La lettre de la SFMC n°84 - 16 - Accidents de transport- René Noto • Seattle, accident de circulation sur un pont, le 24 septembre 2015 Deux bus de touristes, dont un véhicule amphibie, sont entrés en collision sur un pont de Seattle. Le bilan provisoire faisait état de 4 morts et douze blessés graves. Analyse Détails intéressants sur l’organisation des secours selon une information de la chaîne CNN. « 50 personnes ont été évacuées » après l’accident, en précisant que les équipes de secours étaient encore en train de trai- ter des blessés légers sur le pont Aurora, après avoir évacué les cas les plus urgents. » http://www.seattletimes.com/seattle-news/ride-the-ducks-vehicle-collides-with-bus-on-aurora-bridge/ • Aéroport de Las Vegas, incendie d’avion, le 8 septembre 2015 Un avion de British Airways a pris feu alors qu'il s'apprêtait à décoller de l'aéroport de Las Vegas, 172 personnes à bord ayant été évacuées dans l'urgence dont au moins sept d'entre elles légèrement blessées. Il y avait 159 passa- gers et 13 membres d'équipage à bord, dont trois pilotes et dix personnels de bord. http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/09/avion-feu-las-vegas-evacuation-blesses_n_8107994.htm Analyse Les incendies au décollage (ou à l’atterrissage) s’observent régulièrement et leur gravité est liée d’une part au moment exact de survenue et d’autre part à la nature de l’incendie. - Afrique du Sud, 2012 Incendie au décollage d’un avion à Johannesburg, pas de blessé, il s’agissait du feu de pneu d’un avion avec 120 passa- gers à bord et 7 membres d’équipage. - Australie, 2014 Le 30 avril 2014 un avion avec 90 personnes à bord a été forcé de retourner à l'aéroport de Perth mardi après qu'un incendie se soit déclaré dans un de ses moteurs quelques instants après le décollage. - Bénin, aéroport de Cotonou, 2004 Atterrissage d’un Airbus de la compagnie Air France en provenance de Paris. L’avion qui avait des problèmes au décollage de Paris a atterri à l’aéroport de Cotonou avec des flammes. Pas de victime. - Australie novembre 2012 Un Airbus A380 de la compagnie Emirates à destination de Dubaï avec 380 passagers a été contraint de faire demi-tour vers l'Australie dimanche soir en raison d'un incendie qui s'est déclaré sur un de ses moteurs peu après le décollage. - Japon, Tokyo un Boeing de la compagnie taïwanaise China Airlines prend feu juste après son atterrissage, tous les pas- sagers ont pu être évacués. http://www.securiteaerienne.com/le-feu-a-bord-des-avions-partie-1/ • France, accident fluvial, le 10 octobre 2015 Un bateau de tourisme fluvial, baptisé Bellefleur, est venu heurter une pile du pont autoroutier de Givors, sur lequel passe l’A47. Au moment de la collision, cent quarante passagers, de nationalité allemande et anglaise essentiellement, étaient à bord, Une quinzaine de personnes souffrant de contusions ou d’hématomes après avoir chuté à l’intérieur du navire, a été hospitalisée. http://www.20minutes.fr/lyon/1706383-20151011-lyon-quinze-blesses-accident- bateau-tourisme Analyse Les accidents de transports fluviaux de passagers sont rares en France et souvent de très faible gravité, sans aucune com- paraison avec ce que l’on peut observer dans les pays où le transport fluvial est l’équivalent du transport routier en Europe et en France (Bangladesh, Indonésie, Chine, Afrique…). Par ailleurs les secours sont dans ces accidents très rapides et structurés. • Accident de car, le 23 octobre 2015 Accident de car de touristes dans la commune de Puisseguin, dans le Libournais en Gironde, marqué par une colli- sion avec un camion suivie de feu. Le dernier bilan fait état de 43 morts, 4 blessés graves et 2 blessés légers. Analyse Quels enseignements peut-on tirer de cet accident dans le domaine de l’organisation des secours et de la ges- tion des crises? 1. Cet accident se range dans la catégorie des accidents de cars très graves survenus en France au cours de ces quarante dernières années. 2. C’est donc un événement rare pour lequel les services de secours ne peuvent avoir d’expérience et doivent utiliser des procédures générales établies suivant les principes de la MRT, les cas précédents étant souvent très anciens et ne peuvent servir de référence. 3. Tous les médias ont rappelé les circonstances de ces accidents similaires et pour lesquels dans la quasi-to-
  • 17. La lettre de la SFMC n°84 - 17 - talité des cas des erreurs humaines ont été les facteurs essentiels. 4. Avec 43 morts et 6 blessés, ce n’est pas une catastrophe au sens « inadéquation des moyens par rapport aux besoins », mais une catastrophe au plan de l’impact social, la mise en place d’une cellule de crise en témoigne et très probablement un deuil national sera décrété, dans les heures à venir. 5. Comme dans tout accident grave, une enquête judiciaire est en cours pour déterminer les circonstances de survenue de l’événement et déterminer les secteurs de responsabilité, aussi on a pu s’étonner des déclarations plusieurs médias, télévisés en particulier, mettant en cause la qualité du réseau routier de cette région tout en déclarant que l’impact de la collision avait été « très violent » et que le véhicule avait pris feu immédiatement, seuls 5 passagers dont le chauffeur ayant pu quitter le véhicule. 6. Les problèmes à résoudre dans l’immédiat et dans les jours à venir sont spécifiques de ces accidents avec incendie et détérioration, voire carbonisation, des corps des victimes: - Mise en place dans un premier temps d’une chapelle ardente pour le dépôt des corps puis transfert vers un cen- tre de médecine légale pour identification des corps en même temps que des contacts sont établis avec les fa- milles et les proches des victimes. On peut penser que la seule extraction des corps des victimes du car incendié sera très longue et difficile. Dans cet accident il faut tenir compte du fait que toutes les victimes étaient originaires de quelques docilités proches ce qui entraîne un impact sociétal encore plus important tout en facilitant les identifications. - Mise en place d’une cellule médico-psychologique pour l’accueil des familles pour gérer à la fois le deuil et le fait que les obsèques et autres manifestations des rites mortuaires ne pourront pas être possibles en l’absence d’identification médico-légale. Il faut aussi envisager l’impact émotionnel auprès des personnels de secours dont certains ne sont pas obliga- toirement « familiarisés » avec une telle situation. Conclusions Si les accidents de cars avec une importante mortalité sont des événements fréquents dans certaines régions du monde (voir Lettre de la SFMC), ils sont rares en Europe. La survenue des derniers accidents (Suisse 2012, Italie 2013) a déclenché les mêmes réactions sociétales. La seule question à résoudre dans le domaine de la prévention: ces accidents et les enquêtes pour en déterminer les causes ont-ils pu améliorer la sécurité générale des transports collectifs au-delà des mesures prises? - Ceintures de sécurité: sont-elles mises systématiquement pour éviter les traumatismes qui limitent les possi- bilités de fuite du véhicule en feu? - Vitesse des véhicules: sont-elles adaptées à l’état des routes et des conditions météorologiques? - Inflammabilité du véhicule: comment réduire l’inflammabilité des véhicules utilisant pourtant du gasoil? • Accident d’avion dans le Sinaï. Un avion ayant à bord des touristes russes s’est écrasé dans le Sinaï, il n’y a aucun survivant et le bilan humain est de 237 morts. Analyse Il aurait pu s’agir d’une « banale » catastrophe aérienne, comme il s’en produit régulièrement dans le monde chaque année, si les causes et les circonstances de survenue avaient également « habituelles », c’est-à-dire erreur humaine, faute de pilo- tage, mauvais entretien de l’avion, très mauvaises conditions météorologiques, mais les informations évoquent un attentat terroriste qui a été ensuite revendiqué. Il s’agit donc d’une catastrophe aérienne « duale » avec l’intervention d’un accident de société dont les conséquences po- litiques régionales et internationales seront à suivre. Secours aérien une anticipation des secours de demain? Un nouveau concept a été proposé par le bureau d'étude Tatarenko V.N qui pourrait parer à ce désastre: une cap- sule éjectable. La capsule sera fixée à l'intérieur du fuselage de l'appareil par des attaches amovibles auto-déta- chables. Au moment où l'avion est incontrôlable et menace de s'écraser le dispositif se déclenche. En savoir plus: http://voyage.gentside.com/avion/avion-une-capsule-ejectable-qui-pourrait-sauver-des-vies-par-tatarenko_art2797.html
  • 18. La lettre de la SFMC n°84 - 18 - Tourisme spatial de demain Envoyer ne serait-ce qu'un satellite en orbite, cela implique sacrifier une fusée. En effet, jusqu'ici, les véhicules propulsant les capsules spatiales, sondes et autres engins mis en orbite étaient perdus une fois leur travail effec- tué. Le retour d’une navette spatiale qui peut donc être réutilisable va certainement ouvrir dans quelques années un nouveau domaine de transport et de tourisme: le tourisme spatial. http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20151124.OBS0121/grande-victoire-pour-jeff-bezeos-l-atterrissage-reussi Quelle réflexion? De même que s’est créé le secours nautique, le secours en montagne, le secours spéléo, le se- cours en milieu périlleux, il faudra envisager le secours spatial pour une navette en perdition. Secours spatial avec ses procédures, son matériel, ses risques, ses acteurs. C’est le domaine de l’anticipation qui est une des clés d’ef- ficacité des actions de secours. • France, Alsace, accident d’un TGV, le 14 novembre 2015 Accident de TGV concernant une rame d’essai à Eckwersheim, en Alsace, selon les informations disponibles le TGV aurait heurté une pile de pont après déraillement et une des « locomotives » est tombée dans le canal tandis que les autres rames se renversaient. Sur un total de 47 (?) passagers, le bilan serait de 11 morts et disparus et 39 blessés dont des enfants. Toutes les victimes sont des agents de la SNCF qui procédaient aux essais de cette nouvelle rame. http://france3-regions.francetvinfo.fr/alsace/accident-de-tgv-en-alsace-les-recherches-de-corps-se-poursuivent-la-caus Analyse Les accidents graves de TGV sont rares depuis sa mise en service en 1981 en particulier « les sorties de voie » ou dérail- lement. Actuellement aucune explication n’a été avancée pour cet accident. Au-delà de ces recherches de cause on peut s’interroger sur la présence d’enfant dans une rame de TGV effectuant des essais, probablement des enfants de personnels profitant du « spectacle ». Cet événement doit entraîner une réflexion pour l’ensemble des acteurs de secours qui peuvent « un jour ou l’autre » parti- ciper à un dispositif « DPS » (dispositif prévisionnel de secours) mis en place pour une activité festive quelconque (match de foot, course automobile, concert de musique etc.): ne jamais profiter de cette possibilité pour y faire assister sa famille, et ce en raison du dilemme en cas d’accident collectif: assurer son rôle d’acteurs de secours ou se préoccuper du sort de sa famille. • États-Unis un déraillement de train de TMD, le 6 novembre 2015 Accident au cours duquel 32 wagons ont quitté la voie après un déraillement. L'accident s'est produit près de la ville américaine d'Alma, dans le Wisconsin. Le déraillement du train, qui transportait des réservoirs remplis d'alcool déna- turé, a entraîné la fermeture des routes avoisinantes et l'évacuation des habitants du quartier. La catastrophe a eu lieu le long du fleuve Mississippi. http://actu.orange.fr/image/monde/etats-unis-un-spectaculaire-deraillement-vu-du-ciel-magic_CNT000000ffACA.html Analyse Ce type d’accident est actuellement très fréquent aux États-Unis et au Canada, leurs conséquences sont variables, celle sur- venue l’an dernier à Lac Mégantic illustre bien les risques permanents pour les populations avoisinantes, concept particu- lier qu’il faut prendre en compte dans les conséquences des catastrophes industrielles et technologique. • Les accidents en mer en 2014 L'Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) a recensé, en 2014, pour les navires relevant de sa compé- tence, 3025 accidents en mer, au cours desquels 136 personnes ont perdu la vie et 1075 ont été blessées, Sur ces 3025 accidents, 99 sont considérés comme "très graves" car ayant provoqué la mort de personnes, la perte du na- vire ou eu des conséquences graves sur l'environnement. « Ces accidents ont impliqué 3399 bateaux, dont 51 ont été perdus, Sur la période 2011/2014, l'agence basée à Lisbonne, a recensé 9180 accidents maritimes, ayant impliqué 10439 navires. Au cours de ces accidents, 393 personnes ont perdu la vie et 3250 ont été blessées. » http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/01/97001-20151201FILWWW00209-136-morts-en-2014-dans-les-accidents-en-mer.php Analyse Ces données ne représentent que la navigation contrôlée par cette agence et par ailleurs ce sont le plus souvent des ac- cidents semi-collectifs, cependant ils reflètent le niveau général de sécurité en mer et donnent une bonne vision de ce que doit prendre en compte l’organisation des secours. Le nombre d’accidents peut être considéré comme faible compte tenu de l’importance du trafic maritime, on admet ac- tuellement que 80 % du commerce mondial emprunte la voie maritime.
  • 19. La lettre de la SFMC n°84 - 19 - Les événements toxiques et infectieux - René Noto • États-Unis, prévention des intoxications alimentaires, septembre 2015 L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration, FDA) officialisé deux réglementations qui exigent des installations de production d'aliments destinés à la consommation humaine et animale d'identifier et de prévenir les éventuels problèmes de sécurité. À l'heure actuelle, 15 % de l'offre alimentaire américaine est importée d'autres pays, notamment 80 % des fruits de mer, près de 50 % des fruits frais et 20 % des légumes frais. Selon une estimation des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies, 48 millions de personnes, soit un Américain sur six, est victime chaque année d'une intoxication alimentaire. http://french.xinhuanet.com/2015-09/11/c_134612456.htm • France, épidémies animales en cours a) Une épidémie de brucellose Elle sévit parmi les bouquetins de Haute-Savoie justifiant l’abattage de 200 à 250 animaux (dont 40 % sont atteints de la maladie) et 75 autres seront préservés après avoir « été marqués au cours des derniers mois afin d’être facile- ment identifiables ». Cette décision a été prise par des raisons de santé publique, qualifiant la brucellose de « maladie grave », et par la vo- lonté de préserver les cheptels agricoles d’une contamination. http://www.invs.sante.fr/publications/guides_biotox/guide_brucellose.html Analyse La brucellose, également appelée fièvre de Malte, fièvre sudoro-algique, fièvre ondulante, mélitococcie ou fièvre méditer- ranéenne est une Anthropozoonose. L’agent de la brucellose fait partie des agents microbiens et viraux recensés dans les menaces de bioterrorisme (Brucella) peut être utilisé comme arme biologique de plusieurs manières, mais la dissémination par aérosol est le scénario le plus pro- bable car elle permet d’aboutir à un nombre maximum de victimes. L’inhalation de 10 à 100 bactéries suffit à provoquer la maladie chez l’homme. b) France des cas de fièvre catarrhale Trois cas de fièvre catarrhale ovine (FCO), ou maladie de la langue bleue, ont été détectés récemment dans le dé- partement du Cher, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture à Bourges. À la suite de la découverte de ces trois cas dans les communes de Bussy, Cuffy et Vernais, le préfet du Cher a dé- cidé mercredi de placer les exploitations concernées sous limitation de mouvement. "Les éleveurs concernés peu- vent cependant continuer à amener leurs animaux à l'abattoir", précise un communiqué de la préfecture, en relevant que ces exploitations seront prioritaires pour la vaccination. http://www.notretemps.com/sante/trois-cas-de-fievre-catarrhale-ovine,i95443 Analyse La fièvre catarrhale ovine ou FCO (ou maladie de la langue bleue) est une maladie virale non contagieuse, transmise par des moucherons-piqueurs touchant les ruminants sauvages ou d'élevages, mais principalement les moutons, moins souvent les chèvres, bovidés, les cervidés, dromadaires et antilopes. L’incidence de ces épidémies animales (épizooties) est essentiellement actuellement d’ordre économique car on ne connaît aucun cas de transmission avec infection chez l'Homme. • Maladies infectieuses et catastrophe: Choléra en Haïti Alors que plusieurs rapports ont confirmé que la réintroduction du choléra en Haïti en 2010 a été provoquée par la présence de soldats népalais de la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), aucune répa- ration de la part de l’ONU n’a pour l’heure été envisagée. La semaine dernière, des centaines de victimes manifestaient à Port-au-Prince « réclamant justice ». http://www.jim.fr Analyse Le transfert de germes pathogènes est une éventualité à prendre en compte lors des grandes catastrophes avec « trans- fert « de population, ici c’est l’importation de germes à partir d’acteurs de secours, manifestement une faille dans le do- maine de la surveillance santé collective des personnels des missions des Nations Unies. À cette occasion, l’OMS avait rappelé aux personnels des ONG la nécessité d’être vaccinés contre le choléra, autant pour leur propre sécurité que pour éviter ce type de transfert. Il faut cependant signaler que cette épidémie de choléra a pu se propager rapidement en raison des conditions déplora- bles de l’hygiène collective (eau potable, latrines) avant et après le séisme.
  • 20. • Tanzanie, épidémie de choléra, novembre 2015 Une épidémie de choléra est apparue en Tanzanie depuis quelques mois. Cette épidémie semble s’étendre actuellement avec plusieurs milliers de cas recensés. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/la-tanzanie-confrontee-a-une-grave-epidemie-de-cholera_ Analyse Le choléra peut être considéré comme endémique dans ce pays avec les nombreuses épidémies graves dans le passé; 1997, 2010. La situation générale de cette région du monde avec des milliers de réfugiés quittant les zones de conflits favorise l’exten- sion du choléra. • France, bilan de l’épidémie de grippe 2014-2015 «L’Institut de veille sanitaire (InVS) dresse le bilan de l’épidémie de grippe durant l’hiver 2014-2015 dans le bul- letin épidémiologique hebdomadaire du 13 octobre 2015. L’épidémie de grippe a été forte durant l’hiver 2014-2015: près de 3 millions de personnes ont consulté pour un syndrome grippal. Dominée par le virus A(H3N2), l’épidémie a été particulièrement sévère chez les personnes de 65 ans et plus, qui ont été plus souvent hospitalisées pour grippe que durant les années précédentes. L’ex- cès de mortalité constaté a également particulièrement concerné cette tranche d’âges. La gravité de cette épi- démie est imputable au virus A(H3N2), connu pour provoquer des complications chez les personnes fragiles. Elle est aussi liée au fait que moins d’une personne à risque sur deux (46,1 %) était vaccinée (personnes âgées de plus de 65 ans, femmes enceintes, personnes obèses ou atteintes de maladies chroniques). De plus, parmi les personnes vaccinées, une partie était mal protégée du fait de l’inadéquation entre les souches de virus A(H3N2) circulantes et celles contenues dans le vaccin». http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/sante-bilan-epidemie-grippe-2014-2015.html Analyse Ces résultats sont à prendre en compte avec les données actuelles qui révèlent que deux personnes sur trois récusent l’uti- lité de la vaccination antigrippale. • Turquie, intoxications collectives avec de l’alcool frelaté, le 2 novembre 2015 Le bilan des victimes, ayant consommé récemment de l'alcool frelaté à Istanbul en Turquie s'est élevé à 23 morts, rap- porte l'agence de presse turque Anatolie. 11 personnes sont mortes durant le weekend, alors qu'une quinzaine d'autres individus se trouvent encore dans les soins intensifs dans plusieurs hôpitaux de la ville. Au total, 89 personnes ont été hospitalisées depuis le 18 octobre dernier à Istanbul. Elles avaient toutes bu du "Raki". Il s'agit d'une boisson anisée fortement alcoolisée de consommation courante en Turquie. Les autorités ont détecté la présence d'alcool méthylique dans cette boisson. http://www.jawharafm.net/fr/article/turquie-23-deces-lies-a-l-alcool-frelate/106/29506 Analyse Avec les intoxications alimentaires, d’origine infectieuse le plus souvent, ce sont les intoxications avec de l’alcool frelaté que représentent les formes d’intoxications collectives graves le plus souvent recensées dans de nombreuses régions du monde, y compris dans les pays où les « coutumes et religions » s’opposent à la consommation de boissons alcoolisées. • Russie, intoxications collectives avec de l’alcool frelaté, le 23 novembre 2015 « Quinze personnes sont décédées en Russie au cours des deux dernières semaines après avoir bu de l’alcool produit illégalement », ont révélé les autorités. Cinq des victimes sont des résidents d’une ville de la Sibérie ayant consommé du whisky américain frelaté. http://journalmetro.com/monde/878795/de-lalcool-frelate-cause-15-deces-en-russie/ Analyse Intoxications récurrentes en Russie, pas d’information sur les séquelles présentées par les survivants. La lettre de la SFMC n°84 - 20 -
  • 21. Les accidents de société- René Noto • États-Unis, fusillades, le 1er octobre 2015 Une fusillade dans une université de l’État de l’Oregon, sur le campus de l'Umpqua University College entraîne de nombreux morts et blessés. Selon les informations transmises par les chaines de télévision américaines et françaises le nombre de morts serait compris entre 10 et 15 et il y aurait une vingtaine de blessés. Le tireur a été arrêté par les services de police et ne se serait pas suicidé comme cela est fréquent dans ces tueries de masse dans les centres universitaires. Analyse Dans les heures qui ont suivi cet événement, « comme d’habitude », on a pris connaissance des réactions officielles de tous les responsables politique du pays, conséquence directe ou indirecte de la prolifération des armes à feu dans le pays (plus de 300 millions d’armes pour une population de 250 millions d’habitant). On rappelle l’information communiquée dans les Actualités de la 1re décade de juillet 2015. •États-Unis, tueries de masse, une étude comportementale Cette étude porte sur les motivations des auteurs de tuerie de masse dans les établissements d’enseignements et l’im- portance des actions de mimétisme. Contagion in Mass Killings and School Shootings. Towers S, Gomez-Lievano A, Khan M, Mubayi A, Castillo-Chavez C. PLoS One. 2015 Jul 2; 10(7):e0117259. doi: 10.1371/journal.pone.0117259. eCollection 2015. • États-Unis, une rétrospective des tueries de masse en 25 ans La dernière tuerie de masse aux États-Unis a été « l’occasion » pour certains médias de faire le bilan de 25 ans sur ces événements. Ce travail a été réalisé par Le site d’information belge RTBF a élaboré une infographie sur les plus violentes tueries de masse américaines de ces 25 dernières années, une occasion de pouvoir comparer chacune de revenir sur la tra- gédie des armes à feu. L’infographie a été créée par Samuel Laloux et Adeline Louvigny pour la RTBF, reprenant des informations du journal américain à but non lucratif Mother Jones. Ce document fait figurer les 16 plus grandes tueries de masse des 25 der- nières années. http://citizenpost.fr/2015/10/infographie-pires-tueries-de-masse-americaines-25-dernieres-annees/ • États-Unis, des perspectives » nouvelles » sur les tueries de masse aux États Unis Les analyses et perspectives sur ces accidents de société se multiplient lors de chaque nouvel événement, un choix de ces réactions: - Lors que les débats sur la possession d'armes avaient repris de plus belle après une nouvelle fusillade en Oregon, le 1er octobre, un sondage montre qu’une majorité d’Américains ne considère pas les lois permissives comme la cause du problème. D’après une enquête du quotidien américain Washington Post, 63 % des citoyens nationaux estiment que les tueries de masses dépendent directement de « problèmes de santé mentale », contre 23 % qui pensent qu’elles sont la conséquence d’une loi trop permissive sur le contrôle des armements. Les 1001 Américains interrogés par le jour- nal s’entendent en revanche, à 82 %, sur le constat que la violence armée constitue un problème « très » ou « assez » sérieux. https://francais.rt.com/international/9183-usa-tueries-imputees-sante-mental - Selon une nouvelle étude scientifique, les auteurs des attaques meurtrières dans les écoles aux États-Unis agiraient souvent par mimétisme. http://www.lepoint.fr/science/les-tueries-de-masse-seraient-contagieuses-03-07-2015-1942058_25.php • Arabie saoudite, accidents graves lors du pèlerinage de La Mecque, septembre 2015 Le pèlerinage annuel de La Mecque a été le théâtre de 2 accidents graves à quelques jours d’intervalle (11 et 19 sep- tembre). Le premier est lié à l’effondrement d’une grue sur la Grande Mosquée. Le bilan a fait état d’au moins 87 morts et de plus de 150 blessés. Le second est lié à un phénomène de bousculade dans le déplacement des colonnes de pèlerins, le bilan faisait état de plus de 700 morts et plus de 800 blessés. http://fr.euronews.com/actualites-24h/fr La lettre de la SFMC n°84 - 21 -
  • 22. Analyse Il s’agit de deux accidents très différents: le premier est un accident technologique comme cela arrive assez régulièrement dans les chantiers de construction (chute de grue en raison des conditions météorologiques ou des erreurs de mise en place), le deuxième résulte de phénomènes de flux de populations lors de grands rassemblements. Le dénominateur commun étant la raison de ce rassemblement: une manifestation religieuse sous forme de pèlerinage qui regroupe chaque année des millions de personnes de plusieurs dizaines de pays, ce qui laisse entrevoir les difficultés pour gérer la phase post-accidentelle (responsabilité, identification des victimes, soins aux blessés, rapatriement des corps des victimes décédées etc.). Ces deux événements avaient été précédés, quelques jours auparavant, par un incendie d’un hôtel IGH de 55 étages avec quelques blessés et une évacuation de 1500 personnes. • Chine, explosions multiples en septembre 2015 Une série d’explosions se sont produites à Liuzhou, ville située dans la région autonome du Guangxi, le bilan est de sept morts, deux disparus (dans les décombres des bâtiments détruits) et une cinquantaine de blessés. Les informa- tions ont fait état également d’une quinzaine de déflagrations dans plusieurs lieux publics. http://www.scmp.com/news/china/society/article/1862823/multiple-explosions-said-be-triggered-parcel-bombs-rock-county Analyse Il s’agit manifestement d’attentats « classiques » par explosions, tels qu’il s’en produit régulièrement dans plusieurs régions du monde. Habituellement la Chine semblait « protégée » par ces accidents de société. • Attentats, médias et rumeurs «Régulièrement dans toutes les régions dans lesquelles surviennent des attentats au lendemain de ces événe- ments les populations sont soumises au phénomène des « rumeurs ». Mouvements de foule, alertes à la bombe, rumeurs de nouvelles attaques, thèses complotistes, peur d'armes chi- miques: la situation à laquelle font face les journalistes français au lendemain des attentats du 13 novembre est compliquée à gérer… mais pas inédite. Voir les paniques de l'après 11 septembre 2001… On redécouvre qu'il n'y a pas besoin de Twitter ou Facebook pour voir se diffuser les peurs plus ou moins fondées. Paris après les attaques du vendredi 13 septembre n’a pas échappé à cette conséquence. Ce fut la toute première. La première grande panique de l'’après attentats. Place de la République, le dimanche 15 novembre en fin d'après-midi. Brusquement, un mouvement de panique saisit la foule qui se recueille. Des milliers de personnes s'enfuient en courant. On dit avoir "entendu des tirs". Le mouvement se propage jusque dans les quartiers de Belleville et du Marais, des clients se réfugient dans les cafés, des passants se terrent dans des halls d'immeubles. L'origine de la panique? La lampe de chauffage de la terrasse d'un bar qui a rendu l'âme, révélera le ministère de l'Intérieur. Les chaînes d'information en continu en rendent compte avec plus ou moins de sang-froid (et de précision). Sur une chaîne de télévision on stoppe une interview en plateau pour annoncer: "Je vous interromps parce qu'il y a en ce moment même des incidents place de la République, on nous parle de coups de feu qui ont été tirés, qui ont été entendus, la place s'est vidée en quelques minutes". Elle le redira cinq minutes plus tard: "Appa- remment il y a eu des incidents, on nous parle de coups de feu". L'envoyé spécial de la chaîne indiquera lui qu"il y a eu "des détonations" à République et que "des tirs de som- mation ont été entendus" dans le Marais. La concurrente sera plus sobre: son envoyée spéciale jointe par téléphone indique immédiatement qu'elle n'a "pas entendu de coups de feu ni de bruits particuliers, ni de détonations". Les deux chaînes optent pour un ban- deau: "Confusion à… " » Analyse Ces événements ont été signalés à plusieurs reprises dans la lettre de la SFMC car ces phénomènes de panique sont sou- vent très meurtriers quand ils surviennent lors d’un rassemblement important de population: manifestations festives, reli- gieuses etc. Ce sont alors des bousculades incontrôlées, et les morts surviennent par écrasement, piétinement lors des réactions de fuites. La lettre de la SFMC n°84 - 22 -