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Opinions Tribune
Ne lâche surtout pas ce portable, mon fils
France-Antilles Martinique 25.10.2012
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Depuis 20 ans, les nouvelles technologies de l'information ont créé un cycle continu d'innovations et
de refontes des modèles qui définissent notre société, la transformant de manière profonde et
durable. La dernière révolution ayant eu des impacts aussi profonds fut sans aucun doute la
révolution industrielle de la fin du XIXe siècle. Cette dernière a vu l'avènement de l'automatisation
et de la maximisation du rendement comme facteurs d'élévation du niveau de vie par le
développement des loisirs et de la consommation. Mais après plus d'un siècle de course
industrielle, ce progrès semble arriver à ses limites.
La révolution digitale redistribue les cartes autour d'une idée simple : n'importe quel individu,
quelque soit l'endroit où il est, le milieu d'où il vient, peut avec un investissement minimal (un
ordinateur, une connexion internet, et une idée), entrer en relation avec le reste de l'humanité
connectée mais aussi et surtout, produire du contenu, des programmes et des services en les
exportant facilement. La création de valeur est donc, par ce biais, accessible aujourd'hui au plus
grand nombre et cela avec un investissement initial faible.
Plus concrètement, sur de nombreux points, ces nouvelles technologies semblent être la solution
aux maux structurels de notre territoire : réduction des intermédiaires dans la distribution de
produits de consommations, amélioration de la productivité des entreprises et des services publics,
création d'une économie de production logicielle s'affranchissant des contraintes à l'export
classiques.
Le pouvoir d'achat des ménages ainsi que les difficultés rencontrées par les TPME locales sont deux
problématiques majeures de l'économie Antillaise. Nous en avons pour preuves les mouvements
sociaux de 2009 et les grèves récentes ayant de près ou de loin un lien avec « la vie chère » .
Quelles solutions pouvons nous apporter à ces problématiques ? Comment améliorer le pouvoir
d'achat des ménages antillais ? Comment aider nos TPME dans leur développement ?
« SURCONSOMMATION » D'INTERNET
Le E-commerce est le processus d'achat de biens ou de services ayant lieu sur les réseaux
informatiques et en particulier l'internet. Il s'agit donc de commerce électronique entre plusieurs
acteurs qui peuvent être des particuliers, des entreprises, des collectivités. L'étude TWAG
(Tendances Web Antilles Guyane, 2010) montrait le fort intérêt de la population antillaise pour le
média Internet : une consommation quotidienne supérieure de 45 minutes à celle de la France
continentale et ce, malgré un coût ne permettant pas à tous les foyers d'accéder au haut débit.
Cette « surconsommation » d'Internet et des réseaux sociaux s'explique en grande partie par le
caractère insulaire de nos territoires et par le besoin de maintenir le contact avec la diaspora
antillaise.
L'étude nous révèle également que les achats en ligne ne sont pas en reste. En 2010, 50% des
internautes antillais avaient déjà réalisé un achat en ligne. Au hit parade des produits les plus
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prisés par nos cyberacheteurs nous retrouvons : les vêtements (63%), les livres (20%) et les
produits informatiques (18%). Le prix, l'aspect pratique, le choix et la possibilité d'accéder à des
produits introuvables sur le marché local sont autant de raisons expliquant l'engouement des
internautes antillais pour le commerce en ligne.
S'il est moins facile de réduire le coût des dépenses alimentaires pour les ménages, si nous n'avons
pas de prise sur les prix du pétrole, nous pouvons au moins les rendre plus supportables grâce au
e-Business sur d'autres postes de dépenses : vêtements, culture, équipement, etc.
Concernant la compétitivité de nos TPME locales, l'étroitesse du marché, les faibles marges et le
manque de visibiité sont parmi les principales causes des difficultés rencontrées par nos TPME
locales.
La mise en place de sites marchands (mutualisés ?) constitue un premier pas vers de nouveaux
marchés. A l'inverse d'un magasin physique, un site internet est accessible 24h/24, partout dans le
monde. En adaptant la logistique, en offrant un site en plusieurs langues, un marché de plusieurs
millions de prospects s'offre à nos entreprises locales. Concernant la faiblesse des marges, les
circuits de distributions traditionnels impliquent la présence de plusieurs intermédiaires et donc de
plusieurs points de « poncion » sur la marge de l'entreprise productrice. Maîtriser la chaine de
distribution, réduire es intermédiaires et se rapprocher du client final est une des stratégies
souvent envisagées par les TPME pour chercher un second souffle.
Nos TPME et nos services publics peuvent aussi améliorer leur productivité. La productivité, telle
que décrite par l'OCDE, se définit par le PIB apporté au nombre d'heures ravaillées.
D'autres définitions rapporent la production aux moyens de la production (facteur travail et/ou
facteur financier). Nous utiliserons l'indicateur, plus subjectif, de la « productivité hors prix » . La
productivité dite « hors prix » se définie par l'ensemble des critères qualitatifs qui permettent un
accroissement du chiffre d'affaires : meilleur suivi du projet en collaboration avec le client, meilleur
suivi de la relation commerciale client, connaissance précise du comportement client, amélioration
de l'organisation interne de l'entreprise (synchronisation des agendas des collaborateurs, prise de
rendez vous client, etc...), meilleure gestion des approvisionnements, optimisation des stocks.
Comme pour un processus industriel, l'information circulant au sein d'une entreprise doit être
traitée dans le but de générer un chiffre d'affaires ou de rendre un service, dans les délais les plus
courts possibles tout en maintenant un niveau de qualité élevé.
COMMENT RENDRE CES PISTES CONCRÈTES ?
Il s'agit ici d'identifier les flux d'information au sein de l'entreprise, les processus de validation, les
goulots d'étranglement. Il résulte de cette analyse une stratégie d'organisation dont le but global
sera de fluidifier le traitement de l'information tout en améliorant la qualité du service rendu. La
mise en place d'outils dédiés concrétisera la stratégie.
La Martinique a de nombreux atouts qu'il convient d'activer grâce à une action cohérente : les
acteurs publiques peuvent inciter leurs prestataires et les entreprises faisant partie des secteurs
d'activité ou de filières dont ils sont responsables à s'équiper d'outils TIC d'amélioration de la
productivité. Les acteurs privés peuvent se structurer autour d'outils concrets comme les
incubateurs de start-up, à l'image de Silicon Sentier à Paris et de bien d'autres organisations
similaires. Le monde de l'éducation peut aussi prendre toute la part qui lui revient dans la création
de cette nouvelle industrie.
Il s'agit maintenant, avec tous ces acteurs, de créer les conditions d'émergence de cette nouvelle
voie de développement économique de façon à ce que l'adolescent(e) qui, aujourd'hui, trifouille
son téléphone portable, comprenne comment fonctionnent le matériel et les logiciels de son
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téléphone, qu'il se forme à ces technologies, à d'autres, et puisse, demain, aider son territoire à se
développer économiquement, en n'ayant plus peur de la mondialisation mais en étant acteur de
celle-ci.
Alicia Bellance, pour Terra Nova Martinique
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