Réponse d'Anne Grommerch aux associations environnementales
1. Réponse à la lettre ouverte AMAP-EVE-PST-LPO 1
Anne GROMMERCH
Tête de liste Thionville au Cœur
Thionville, le 5 juin 2015
Mesdames, Messieurs les représentants des associations AMAP Terre Citadine, Ecologie et
Vivre Ensemble, Les Pieds sur Terre, Ligue de Protection des Oiseaux,
J’ai bien reçu votre courrier du 4 juin par lequel vous sollicitez les candidats aux élections
municipales de Thionville à propos des problématiques environnementales, et je salue votre
initiative qui permet d’aborder plus en détail une thématique majeure.
La question du développement durable transcende les préférences politiques, les idéologies
et les postures, elle concerne chacun d’entre nous. Au regard de l’importance des enjeux
auxquels nous sommes confrontés, il nous faut être équilibré dans nos prises de positions.
On ne peut s’enfermer ni dans une position du « tout écologique » ni dans celle du « tout
agricole » ou du « tout industriel ». Les positions extrêmes sclérosent le débat.
Scientifiques, citoyens, décideurs publics et entreprises peuvent et doivent trouver un
compromis en fonction des finalités à atteindre, des atouts et des contraintes de chaque
territoire.
C’est la raison pour laquelle au cours du mandat précédent nous avons évidemment intégré
les différentes dimensions de cette question dans nos choix qu’il s’agisse de biodiversité,
d’agriculture biologique et locale, d’éducation et sensibilisation aux défis environnementaux
ou encore du cadre de vie.
Nous avons par exemple activement participé à l’organisation du congrès national des
conservatoires d’espaces naturels en octobre 2014 - par une campagne d’affichage, un
programme d’animations et de conférences en ville, en associant les écoles - afin de
sensibiliser le grand public. Vous trouverez en annexe les réponses détaillées à l’ensemble
de vos questions et pourrez constater la réalité de notre engagement en matière de
développement durable.
2. Réponse à la lettre ouverte AMAP-EVE-PST-LPO 2
Si à l’échelle de la commune de Thionville, nous nous sommes résolument engagés dans une
démarche de préservation de l’environnement, nous ne l’avons pas fait pour des questions
de mode, de tendance ou pour se donner bonne conscience mais parce que nous ne
pouvons pas nous résoudre à accroitre notre « endettement écologique » et à transmettre
ce fardeau aux générations futures.
Nous avons la responsabilité d’agir et d’agir ensemble.
Dans l’attente de poursuivre ensemble notre travail à ce sujet, recevez, Mesdames,
Messieurs, mes salutations distinguées.
Anne GROMMERCH
3. Réponse à la lettre ouverte AMAP-EVE-PST-LPO 3
REPONSE AU QUESTIONNAIRE
Biodiversité
- La zone des étangs de Garche sera évidemment préservée. Quelques aménagements
ludiques seront prévus, aménagements qui s’intégreront dans la démarche d’agenda 21
que nous avons initiée depuis notre arrivée.
La Mare de Chatebourg près d’Angevillers bénéficie également d’une attention toute
particulière et d’un partenariat avec l’association Les Pieds Sur Terre (LPST) pour
préserver « le triton crêté » ; tout comme les projets de préservation du cadre naturel
des étangs de St Pierre.
- Les vergers de Guentrange : en partenariat avec Guentrange Patrimoine Avenir et la
Confrérie St Urbain, des actions sont entreprises pour la préservation des vergers. C’est
ainsi que la Ville a mis à disposition de LPST, de l’AMAP et Apicool un verger qu’ils
réhabilitent et entretiennent.
- Les bénéfices écologiques du fauchage tardif à l’échelle d’un territoire comme celui de
Thionville sont limités puisque les agriculteurs doivent alors renforcer le désherbage en
bordure de champs, les mauvaises herbes colonisant les parcelles. Quant aux parcs
publics, il serait intéressant de sonder au préalable la population, images à l’appui, pour
connaitre son opinion sur le sujet.
Il est important de noter par ailleurs que nous avons pris l’engagement de réduire de
moitié l’étalement urbain pour préserver nos réserves foncières et nos terres agricoles et
que la loi ALUR impose des objectifs de qualité paysagère, tout comme la « charte
paysagère de la Communauté d’Agglomération » pour l’accompagnement des
documents urbanistiques.
Enfin, en partenariat avec LPST et le centre St Michel, nous avons pour projet de faire du
parc de Volkrange un site à vocation pédagogique.
- En ce qui concerne les produits phytosanitaires, la loi de 23 janvier 2014 fixe un
calendrier précis pour la disparition de l’utilisation des produits phytosanitaires : en 2020
pour les espaces publics et en 2022 pour les particuliers. Nous bénéficions de
l’accompagnement de la FREDON (Fédération Régionale de Défense contre les
Organismes Nuisibles de Lorraine) pour la formation et l’accompagnement dans la
démarche d’atteinte de l’objectif.
A noter : les traitements actuels se font déjà à 95% sans produits phytosanitaires
4. Réponse à la lettre ouverte AMAP-EVE-PST-LPO 4
Agriculture biologique et locale
Développer l’agriculture biologique et paysanne locale ne relève pas exclusivement d’une
compétence municipale.
Toutefois, comme nous l’avons démontré en organisant deux marchés paysans réunissant
exclusivement des producteurs locaux, notre souhait est de soutenir le secteur local de
production, c’est ce que nous avons fait et continuerons à faire.
L’AMAP est par exemple sollicitée à chacune des manifestations en lien avec
l’environnement que nous organisons. Elle bénéficie de locaux (école de Beauregard pour la
distribution de paniers hebdo, un local partagé à la maison Queneau) et a également obtenu
une subvention exceptionnelle pour racheter le matériel Toniazzo.
Notre volonté se heurte parfois aux contraintes réglementaires, un exemple : favoriser les
circuits courts pour la restauration scolaire. L’État encourage leur développement pour
alimenter la restauration collective dans le Code des marchés publics. Pourtant, l’interdiction
des critères géographiques reste d’actualité. Cela signifie que le droit de la commande
publique ne permet pas de retenir des critères de choix liés à l’origine ou l’implantation
géographique des candidats au marché.
Education aux alternatives
S’il est vrai qu’il faut éduquer les Thionvillois à l’environnement dès leur plus jeune âge, la
sensibilisation du public aux questions environnementales ne se limite pas à une action pour
les plus jeunes. Durant l’année écoulée, nous avons associé l’ensemble de la population aux
diverses manifestations organisées (affichage, communication, projection de films, etc.).
Outre les manifestations environnementales (Nuit de la chouette, Earth Hour, Journée de la
mobilité…) nous accompagnons les établissements scolaires et multi-accueils en leur
proposant un programme d’éducation à l’environnement et au développement durable.
Plusieurs thématiques peuvent être choisies : découverte des milieux et de la faune, tri des
déchets…et la question énergétique est également abordée via deux propositions que sont
la manifestation « Air, Eau, Soleil » et l’opération « les éco-gestes à l’école, ma classe
s’engage ».
C’est ainsi que nous avons souhaité mettre à disposition de tous les enfants « le P’TIT
passeport » qui permet à chaque enfant d’inscrire tout au long de sa scolarité les projets
réalisés : bio diversité, mobilité, alimentation, déchets, éco gestes…
Dès la rentrée 2016, nous participerons à l’opération « un fruit pour la récré » promue par
l’Union Européenne permettant de distribuer des fruits aux élèves du primaire et du
secondaire.
5. Réponse à la lettre ouverte AMAP-EVE-PST-LPO 5
De la même manière que l’écologie est l’affaire de tous, l’éducation à l’environnement et au
développement durable ne se limite pas à un centre d’initiation à l’environnement.
L’ensemble des acteurs, depuis l’Etat jusqu’au citoyen, en passant par les collectivités locales
et les entreprises s’impliquent dans la sensibilisation aux questions environnementales.
Un projet de charte avec toutes les associations (sportives, culturelles, environnementales,
etc.) organisant des manifestations « grand public » est d’ailleurs à l’étude. Le tri sélectif des
déchets, l’utilisation de gobelets réutilisables, les « bonnes pratiques » seront mises en
avant.
Cadre de vie
Dès notre arrivée aux responsabilités municipales en 2014, nous avons nommé un conseiller
exclusivement délégué à l’Agenda21 dont nous avons décliné les principes dans les
différents domaines d’intervention de la municipalité : une démarche volontaire, décidée et
portée par les élus en partenariat avec tous les acteurs de la société.
Quelques exemples :
Le plan mode doux
o Le plan vélo 2014/2020
Plusieurs kilomètres de pistes cyclables déjà réalisés, notamment route
des Romains
Notre projet « Parking à vélos » Place de la Liberté a été retenu pour une
subvention du Ministère de l’Écologie
Nous avons mis un local à disposition de l’association Prenons le guidon
(récupération, réparation et apprentissage du vélo)
o Le développement de la pratique de la marche avec :
Le jalonnement piéton : signalétique piéton en temps de parcours
(schéma pluriannuel commencé par le culturel, sportif et touristique)
La création de lignes de Pédibus avec 3 écoles test à la rentrée 2015 :
mode de ramassage scolaire alternatif consistant à convoyer les enfants à
pied accompagnés de parents volontaires sur des trajets domicile-école et
école-domicile
Le projet « Moselle Nouvelles Mobilités » : un système d’auto-partage de véhicules
électriques avec incitation au co-voiturage à partir de parcs relais ou de stations
urbaines.
Cet axe s’inscrit dans le projet Elec’Tra qui a pour objectif de favoriser la mobilité
transfrontalière au sein de la Grande Région et notamment l’électromobilité.
Nous poursuivrons et amplifierons cette démarche dès notre réélection.
6. Réponse à la lettre ouverte AMAP-EVE-PST-LPO 6
- Concernant les décharges sauvages, nous ne nous contentons pas d’envisager des
actions : nous avons agi. Une brigade dédiée à l’environnement a été mise en place. On
peut imaginer l’extension de son périmètre d’action dans l’avenir.
Par ailleurs, nous avons établi une convention de transaction avec le Procureur. Il s’agit
d’un dispositif pour traiter les problèmes d’incivilité, et parmi celles-ci, de pollution
sauvage. La transaction permet de proposer une alternative à la comparution devant un
Tribunal quand la faute est légère. Cette alternative consiste, soit à verser une réparation
financière de compensation pour le bien dégradé, soit à effectuer un travail non
rémunéré au bénéfice de la Ville, pendant une durée de 30 heures. Si le contrevenant
refuse, le dossier est transmis directement au Procureur de la République aux fins de
poursuites. Le pollueur identifié est donc directement sanctionné et impliqué dans la
réparation du préjudice.
La Communauté d’Agglomération – qui a maintenant la compétence « déchets » – s’est
engagée à améliorer l’accès aux déchetteries en augmentant les plages d’ouverture et
en organisant des accès aux professionnels.
En termes de soutien financier, matériel et logistique à vos structures je ne peux m’engager
de façon générale pour la Ville sans avoir entre les mains vos projets. Je rappelle simplement
que plusieurs de vos associations ont, au cours de l’année passée, reçu une aide de la
municipalité sous différentes formes. La Ville continuera à vous soutenir, notamment pour
les besoins de communication, comme elle le fait actuellement : les manifestations sont
annoncées sur le site internet de la Ville de Thionville, sur sa page Facebook. Le réseau
d’affichage public peut également servir de support. Par ailleurs, chaque association
thionvilloise peut bénéficier de la mise à disposition gracieuse des moyens techniques de la
mairie pour l’impression de documents.
J’étudierai, avec l’adjointe à l’environnement et les services de la Ville, vos demandes
lorsque vous nous les adresserez.
Vous le savez, et nous partageons ce constat : les enjeux liés à l’environnement sont
considérables, sans précédent à l'échelle de l'humanité, et nécessitent la mobilisation de
tous et à tous les niveaux, de la communauté internationale au simple individu.
Ambition et pragmatisme au service de l’intérêt général doivent être les deux marqueurs de
nos réflexions sur ces sujets. Soyez assurés de ma volonté de poursuivre avec vous la
collaboration initiée au cours de l’année précédente.