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Cours de didactique

Chef de spécialité (Option:Didactique) à Université Amar Télédji-Laghouat
7 Dec 2017
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Cours de didactique

  1. Université Amar Téledji-Laghouat Faculté des Lettres et Langues Département de Lettres et de langue françaises Cours de didactique TIFOUR Thameur Maître de conférences en didactique du FLE Université Amar Téledji-Laghouat (Algérie)
  2. La didactique
  3. Par son origine grecque (didaskein : enseigner), le terme de didactique désigne de façon générale ce qui vise à enseigner, ce qui est propre à instruire. Comme nom, il a d’abord désigné le genre rhétorique destiné à instruire, puis l’ensemble des théories d’enseignement et d’apprentissage. (Comenius, VIIe siècle)
  4. La didactique d’une discipline est la science qui étudie, pour un domaine particulier, les phénomènes d’enseignement, les conditions de la transmission de la «culture» propre à une institution et les conditions de l’acquisition des connaissances par un apprenant. (Joshua et Dupin, 1989 : 29)
  5. La didactique des langues est la discipline qui s’efforce de mieux comprendre comment des actions d’enseignement peuvent engendrer des actions d’apprentissage afin de proposer des moyens favorisant le passage de l’un à l’autre (Richterich, 1996 : 57).
  6. La didactique des langues étrangères se définit [...] par le va-et-vient permanent entre les réalités du terrain pédagogique (la classe de langue) et les apports de la réflexion théorique dans les domaines scientifiques concernés. (Dabène, 1989 : 5)
  7. Dans son acception moderne, la didactique étudie les interactions qui peuvent s’établir dans une situation d’enseignement– apprentissage entre un savoir identifié, un maître dispensateur de ce savoir et un élève récepteur de ce savoir (Raynal et Rieunier, 1997 : 108).
  8. La pédagogie
  9. Le terme de pédagogie dérive du grec παιδαγωγία, de παιδός (/'paɪdɔs/) « l'enfant » et ἄγω (/'a.gɔ/) « conduire, mener, accompagner, élever ». • Dans l'antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs.
  10. La pédagogie est un mot remontant à 1495, d'après le dictionnaire le Robert. L'Académie française l'admet depuis 1762.
  11. La pédagogie est la conduite ou l’accompagnement de celui qui s’éduque, ou encore la relation d’éducation établie entre l’éducateur et celui qui s’éduque. L’accent est mis sur les aspects relationnels de l’apprentissage. [...] La didactique concerne l’accès au savoir par celui qui s’éduque ou encore l’activité corrélative d’apprentissage et d’enseignement de celui qui vise à travers son éducation un développement lié à l’exercice des ses facultés intellectuelles. L’accent est mis sur la dimension proprement cognitive de l’activité éducative (Labelle, 1996 : 4).
  12. La pédagogie [...] s’efforce de rationaliser et d’optimaliser [sic] les processus d’apprentissage, [tandis que] la didactique [...] cherche à assurer la transmission optimale des connaissances définies par les objectifs et les contenus propres à chaque discipline (Dieuzaide, 1994 : 17).
  13. Le triangle didactique & Le triangle pédagogique
  14. Le triangle pédagogique
  15. Le triangle didactique ( Y. Chevallard,1985)
  16. Didactique & Pédagogie
  17. La transposition didactique
  18. Chevallard (1985 : 39) définit la TD ainsi : «un contenu de savoir ayant été désigné comme savoir à enseigner subit dès lors un ensemble de transformations adaptatives qui vont le rendre apte à prendre place parmi les objets d’enseignement. Le “travail“ qui d’un objet de savoir à enseigner fait un objet d’enseignement est appelé la transposition didactique.»
  19. Les savoirs
  20. Savoir-savant: « Un corpus qui s’enrichit sans cesse de connaissances nouvelles, reconnues comme pertinentes et valides par la communauté scientifique spécialisée(…) le savoir savant est essentiellement le produit de chercheurs reconnus par leurs pairs, par l’université. Ce sont eux qui l’évaluent.» (Le Pellec, 1991: 40)
  21. Savoir à enseigner: « Un savoir décrit, précisé, dans l’ensemble des textes officiels“(programmes, instructions officielles, commentaires…); ces textes définissent des contenus, des normes, des méthodes.» (Audigier, 1988: 14).
  22. Savoir enseigné: « Un savoir que l’enseignant a construit et qu’il mettra en œuvre dans la classe. C’est celui qui est énoncé pendant les heures de cours. » (Le Pellec, 1991: 43)
  23. Savoir appris ou assimilé: « Un savoir modelé et assimilé par le sujet- apprenant. » (Le Pellec, 1991: 44)
  24. Situation didactique
  25. Les situations didactiques sont des situations qui servent à didactiser un savoir donné.
  26. Situation non-didactique
  27. Une situation non-didactique est une situation sans finalité didactique pour laquelle le rapport au savoir s’élabore comme un moyen économique d’action.
  28. Situation a-didactique
  29. Une situation a-didactique est la part de la situation didactique dans laquelle l’intention d’enseigner n’est pas explicite au regard de l’élève.
  30. Le contrat didactique
  31. « Le contrat didactique est le résultat d’une « négociation » souvent implicite des modalités d’établissement des rapports entre un élève ou un groupe d'élèves, un certain milieu et un système éducatif. » (Brousseau, 1985: 19)
  32. « Le contrat didactique est l’ensemble des obligations réciproques et des « sanctions » que chaque partenaire de la situation didactique impose ou croit imposer, explicitement ou implicitement, aux autres et celles qu’on lui impose ou qu’il croit qu’on lui impose, à propos de la connaissance en cause.» (Brousseau, 1988 : 29)
  33. La dévolution
  34. « Processus par lequel l'enseignant parvient dans une situation didactique à placer l'élève comme simple actant dans une situation a- didactique (à modèle non didactique). » (Brousseau, 1988 : 39)
  35. L’autonomie
  36. Autonomie : « se sentir libre et volitionnel dans ses propres actions » (Deci 1995 : 2) : est un besoin humain fondamental qui est aussi pertinent à l’apprentissage que tout autre aspect de la vie.
  37. Trois principes pédagogiques : • La participation de l’apprenant : engager les apprenants à partager la responsabilité du processus d’apprentissage (dimension affective). • La réflexion de l’apprenant : aider les apprenants à réfléchir de manière critique lorsqu’ils planifient, surveillent et évaluent leur apprentissage (dimension métacognitive). • Emploi approprié de la langue cible : l’autonomie dans l’apprentissage des langues est le revers de la médaille de l’autonomie dans l’emploi de la langue (dimension communicative).
  38. Styles et stratégies d’enseignement et d’apprentissage
  39. • style d'enseignement, manière particulière d'organiser la relation enseignant-enseigné dans une situation d'apprentissage; • stratégie d'enseignement, ensemble de comportements didactiques coordonnés (ex. : exposé, démonstration, débat...) en vue de faciliter des apprentissages déterminés.
  40. Le choix d’une stratégie d’enseignement: Choisir une stratégie d’enseignement consiste à planifier un ensemble d’opérations et de ressources pédagogiques, à agencer un ensemble de méthodes et de moyens d’enseignement selon des principes définis et conformément à un modèle d’enseignement. (Charlier, 1989 : 49)
  41. Le choix d’un style d’enseignement: Selon Blake et Mouton (1964 : 31), les critères de choix d’un style d’enseignement sont: • La nature des objectifs à atteindre; • Le degré de motivation des apprenants; • La capacité des apprenants. • Le style d'apprentissage des apprenants.
  42. Selon Blake et Mouton (1964 : 31), ces styles se définissent à partir d'un modèle bidimensionnel qui combine deux attitudes de l'enseignant : attitude vis-à-vis de la matière et attitude vis- à-vis des apprenants. Chacune de ces attitudes s'exprime à des degrés divers, faibles ou forts, désintérêt ou intérêt. La combinaison de ces deux attitudes permet d'identifier quatre styles de base : • Style transmissif, centré davantage sur la matière; • Style incitatif, centré à la fois sur la matière et sur les apprenants; • Style associatif, centré davantage sur les apprenants; • Style permissif, très peu centré tant sur les apprenants que sur la matière.
  43. • Style d’apprentissage: Mode d’être (préférences, habitudes) d’un individu donné en face de la tâche d’apprentissage. "Prédisposition de l’apprenant à utiliser une ou des stratégies en vue de l’accomplissement d’une tâche d’apprentissage quelconque". (Schmeck, 1983 : 119) • Stratégie d’apprentissage: "Plan, c’est-à-dire ensemble de démarches organisées autour de la planification de l’action (d’apprentissage par exemple) ». (Schmeck, 1983 : 123)
  44. Types de stratégies d’apprentissage: Selon Tricia Hedge (1993 : 22), il existe trois types de stratégies: a. Stratégies cognitives, liées aux mécanismes qui sous-tendent la mémorisation des connaissances. b. Stratégies métacognitives, liées à la capacité des apprenants quant à la réutilisation des connaissances apprises. c. Stratégies de communication, liées aux interrogations avancées suite à un questionnement positivé.
  45. L’évaluation
  46. • Evaluer, c'est mettre en relation des éléments issus d'un observable (ou référé) et un référent pour produire de l'information éclairante sur l'observable, afin de prendre des décisions. (Hadji, 1990: 17) • Evaluer, c'est porter un jugement de valeur, à partir d'un outil de mesure, dans le but de prendre une décision. (Hadji, 1990: 17)
  47. Modèle d’évaluation (Goéry Delacôt, 1999 : 13)
  48. Modèle d’évaluation (Y. Abernot, 1993 : 49)
  49. Modèle d’évaluation (G. de Landsheere, 1992 : 125)
  50. Modalités d’évaluation (J. Cardinet, 1988 : 15)
  51. Types d’évaluation
  52. L’évaluation diagnostique Elle a pour objectif principal de permettre aux enseignants d’observer les compétences et d’apprécier les réussites, ainsi que les difficultés éventuelles des apprenants, considérés individuellement, à un moment précis de leur apprentissage. Elle leur fournit ainsi des repères pédagogiques pour organiser la suite des apprentissages.
  53. L’évaluation formative Il s’agit d’une évaluation entièrement intégrée à l'apprentissage, elle intervient avant, pendant et après le cursus de formation. Centrée sur l'élève, elle mesure ses résultats en fonction d'objectifs opérationnels. Elle indique également à l’enseignant comment se déroule son programme pédagogique et quels sont les obstacles auxquels il se heurte.
  54. L’évaluation pronostique L’objectif de cette forme d’évaluation est de prévoir la réussite d’un apprenant dans une formation. Elle peut prendre place soit en début de formation, où l’enseignant se propose d’estimer les chances de réussite d’un apprenant, soit en fin de formation, le problème étant alors de pronostiquer les chances de réussite d’un apprenant dans des formations ultérieures.
  55. L’évaluation sommative L’évaluation est dite sommative (certificative) lorsqu’elle s’effectue en fin d’apprentissage ; elle permet d’estimer les connaissances acquises de l’apprenant, d’en faire un inventaire. Elle peut permettre également de prendre une décision d’orientation ou de sélection en fonction des acquis, mais aussi de situer les apprenants d’un groupe par rapport aux autres.
  56. L’auto - évaluation L'apprenant fait le point sur ses connaissances en langues; il s'évalue lui-même sans l'intervention d'un tiers. Il gère ainsi lui-même son propre apprentissage. Ce type d'évaluation s'adapte parfaitement aux formations en langue en ligne, en autonomie, et est utilisable en général tout au long de la vie.
  57. Les moments d’évaluation Chaque type d’évaluation est lié à un moment prépondérant: a. Au début de l’apprentissage (évaluation diagnostique). b. Au cours de l’apprentissage (évaluation sommative et même continue). c. A la fin de l’apprentissage (évaluation formative).
  58. Contrôle et évaluation (Ardoino, 2006 : 92) a. Le contrôle : Il mesure des écarts entre des produits, des démarches et une norme extérieure, préétablie. Le contrôle est mono-référentiel. Il suppose un avant, un après. Il est régi par des critères de conformité, de logique, de cohérence. Il vérifie pour valider ou rejeter, corriger ou sanctionner. Il vise à normaliser. Les procédures de contrôle ne sont pas annoncées. Il y a extériorité de l’apprenant, qui ne participe pas à l’élaboration des procédures de contrôle.
  59. b. L’évaluation : Elle est pluri-référentielle, englobe et dépasse le contrôle. Elle privilégie le qualitatif sur le quantitatif. Au- delà du contrôle analytique, elle est conçue comme un processus intervenant dans un système ouvert, en évolution, en vue d’en élucider le fonctionnement et l’évolution. Les référentiels s’élaborent dans le processus même de l’évaluation. En ce sens, elle ne peut être que partagée par les acteurs. Saisir la réalité à travers des procédures de contrôle ou la saisir plus largement à travers une évaluation qui cherche à comprendre sont des attitudes révélatrices d’un système explicatif du Monde qui met en jeu les valeurs profondes du sujet. L’apprenant participe à l’élaboration des procédures d’évaluation.
  60. Catégories d’évaluation (Hadji, 1999 : 77) a. Evaluation crétériée (crétérielle ou critériée) Une évaluation qui apprécie un comportement en le situant par rapport à une cible (le critère qui correspond à l’objectif à atteindre) ». b. Evaluation normative Une évaluation qui situe les individus les uns par rapport aux autres, en fonction des scores obtenus par les membres d’un groupe de référence. Dans l’évaluation scolaire courante, la norme de référence est bien souvent constituée par les performances moyennes du groupe classe.
  61. Les situations d’évaluation peuvent se situer à deux niveaux. Elles mettent en jeu : Soit la réitération : l’apprenant est capable de refaire ce qu’il a fait (réitération des tâches) : c’est un premier niveau de maîtrise des compétences visées. Soit le transfert : l’apprenant est capable de mobiliser une compétence supposée maîtrisée dans des situations inédites.
  62. Les fonctions de l’évaluation a. La fonction sociale qui s’attache à situer les productions de l’élève par rapport à un collectif plus élargi : classe, établissement, territoire, nation voire plus. b. La fonction pédagogique qui reste centrée sur l’élève et vise à situer la production d’un élève par rapport à ce qu’il avait produit avant et à le conseiller pour lui fixer des progressions possibles dans ses prochaines productions.
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