2. Biographie
Henri Matisse né
le 31 décembre 1869 au
Cateau-Cambrésis, et mort,
le 3 novembre 1954, à Nice.
Peintre, dessinateur,
graveur et sculpteur français.
Figure majeure du XXe siècle,
son influence sur l'art de la
seconde partie du siècle est
considérable par l'utilisation
de la simplification, de la
stylisation, de la synthèse et
de la couleur comme seul
sujet de la peinture, aussi
bien pour les nombreux
peintres figuratifs ou abstraits
qui se réclameront de lui et
de ses découvertes. Il fut le
chef de file du fauvisme.
3. En1871, la famille
déménage à Bohain-en-
Vermandois où Matisse
passe sa jeunesse. Il
commence sa vie
professionnelle
comme clerc de
notaire à Saint-Quentin. À
20 ans, à la suite d'une
crise d'appendicite, il est
contraint de rester alité
pendant de longues
semaines. Grâce à un
voisin et ami peintre
amateur, Léon Bouvier,
Matisse découvre le plaisir
de peindre.
Dès son rétablissement,
tout en réintégrant l'étude, il
s'inscrit au cours de dessin
de l'école Quentin-de-La
Tour destinée aux
dessinateurs en textile de
l'industrie locale.
4. Peu après, il se rend à Paris. En
1892, Matisse rencontre Albert
Marquet à l'École des Arts
déco puis s'inscrit en 1895, à
l'École des beaux-arts, dans
l'atelier de Gustave Moreau
Il commence à s'intéresser à la
peinture impressionniste qu'il
découvre en 1897 au musée du
Luxembourg. Il est alors un
peintre classique de natures
mortes réalistes aux textures
amples.
Henri Matisse peint, à Ajaccio,
une cinquantaine de toiles
dont Le Mur rose qui représente
l'arrière de l'hospice Eugénie vu
depuis la Villa de la Rocca.
Matisse s'inspire alors de Turner.
5. Fauvisme
Au début de 1905, Matisse participe au Salon
des indépendants. L'été de 1905, il séjourne sur
les bords de la Méditerranée, à Collioure, en
compagnie de Derain. Il rencontre le
sculpteur Maillol. Au Salon d'automne de 1905,
l'accrochage des œuvres de Matisse, Albert
Marquet, Vlaminck, Derain et Kees van
Dongen provoque un scandale par les couleurs
pures et violentes posées en aplat sur leurs
toiles. À la vue de ces tableaux regroupés dans
une même salle, le critique Louis
Vauxcelles compare l'endroit à une « cage aux
fauves ». L'appellation de « fauve » est aussitôt
adoptée et revendiquée par les peintres eux-
mêmes. Cette période marque également la
reconnaissance du travail de Matisse, lui
permettant enfin une relative aisance
matérielle;il devient le chef de file du fauvisme.
6. En 1908, Matisse publie Note d'un peintre. La même année, il ouvre une
académie libre au Couvent des Oiseaux, puis à l'hôtel de Biron. Le
succès est immédiat : sur 120 élèves inscrits au total s'y pressent des
étudiants pour la plupart étrangers, puisqu'on n'y compte aucun Français
et principalement de jeunes peintres scandinaves, ainsi que des
Allemands, issus du cercle du café du Dôme.
En 1909, le collectionneur russe Sergueï Chtchoukine lui commande
deux toiles : La Danse et La Musique. Ces deux toiles, qui sont
considérées comme deux chefs-d'œuvre du peintre, sont présentées au
Salon d'automne en 1910, et sont installées à Moscou en 1911.
7. Après avoir passé une partie de
l'hiver 1916-1917 à Nice,
Matisse décide de rester plus
longuement sur la Côte d'Azur,
qu'il considère comme un
paradis, et dont il recherche la
transcription dans ses toiles. En
1918, Matisse
rencontre Renoir à qui il
présente ses toiles, à Cagnes.
Renoir est très surpris de la
qualité des toiles et du travail
de Matisse.
Matisse expose avec Picasso
à la galerie Paul Guillaume à
Paris, le catalogue est préfacé
par Apollinaire. Durant cette
période, Matisse rencontre le
peintre japonais Yoshio
Aoyama, qui vivait aussi à Nice
et qui devient son disciple.
8. En 1925, Matisse est nommé chevalier de
la Légion d'honneur et son fils Pierre Matisse ouvre
une galerie à New York sur la recommandation de
son père, dont les collectionneurs sont
essentiellement américains. Matisse voyage
régulièrement aux États-Unis. Il reçoit le Prix
Carnegie 1927 à Pittsburgh, et fait partie du jury
qui attribue le même prix à Picasso en 1930.
Son travail se concentre sur la réalisation de
natures mortes, de nus et d'odalisques qui
évoquent les nus orientalistes aux couleurs
chatoyantes et au dessin épuré, une forme de
classicisme renouvelé, tant les citations de
Delacroix ou d'Ingres semblent prégnantes.
Matisse travaille par variations et répétitions d'un
même thème ou motif. Les premières études
peuvent être très poussées, figuratives puis, de
proche en proche, les formes se font plus stylisées,
abstraites.
9. La sculpture
En 1924, Matisse se consacre à la
sculpture et réalise Grand nu assis, qui
est exemplaire de son style. Matisse
pratique la sculpture depuis qu'il a été
l'élève de Bourdelle, dont Matisse
conserve le goût pour les grandes
stylisations. Matisse y affronte en bas-
relief les problèmes picturaux qu'il
rencontre : le tracé des figures
monumentales (la réalisation de Nu de
dos I, de 1909, est contemporaine de
celle des grandes compositions La
Musique et La Danse), le rapport
forme et fond (les fresques destinées à
la Fondation Barnes sont réalisées en
1930, comme Nu de dos IV). Toutefois,
bien que la série ne semble pas avoir
été conçue pour être présentée en une
seule entité, ces quatre sculptures
constituent un ensemble plastique
cohérent.
10. En 1939, après un court voyage en Espagne, il
revient à Nice où il peint La Blouse roumaine.
En 1940, il rencontre Pierre Bonnard au
Cannet.
.En 1941, atteint d'un cancer du côlon, il est
hospitalisé à la clinique du Parc de Lyon. Ses
médecins lui donnent six mois à vivre. Il
retourne à Nice où cette fois il s'installe à l'hôtel
Regina, alité. Il conserve de son opération le
port d'un corset de fer, qui empêche la station
debout plus d'une heure ; de plus, il souffre de
calculs biliaires.
Il dessine au crayon et au fusain, les dessins
sont exposés chez Louis Carré en novembre.
S'il ne peut plus voyager, il utilise alors les
étoffes ramenées de ses voyages pour habiller
ses modèles originaires du monde entier. Son
infirmière, Monique Bourgeois, accepte d'être
son modèle. Matisse commence à utiliser la
technique des gouaches découpées et
commence la série Jazz.
En 1942, Aragon fait de Matisse le symbole
artistique « d'une manifestation de résistance à
l'envahisseur barbare », celui de la Vraie
France contre l'Allemagne nazie dans l'Art
français — « Propos d'un amateur ».
11. En 1945, une grande rétrospective Matisse est organisée au Salon
d'automne de Paris après celle sur Picasso en 1944, et sur Braque, en
1943. Il réalise les cartons de tapisserie, à savoir Polynésie, le
Ciel et Polynésie, la Mer (1946).
Alité, handicapé, mais « vivant », Matisse ne peut plus peindre ou
pratiquer des techniques qui demandent des diluants (eau ou huile). Il
invente alors la technique des papiers découpés, qu'il peut, dans son
lit, couper avec des ciseaux, papiers que ses assistants placent et
collent aux endroits souhaités par l'artiste.
12. À 81 ans, Henri
Matisse représente la
France à
la XXVe Biennale de
Venise.
Installé dans une
chambre-atelier à
l'hôtel Regina de
Nice, il réalise sa
dernière œuvre, La
Tristesse du roi, une
gouache découpée
aujourd'hui au musée
d'Art moderne du
Centre Pompidou.
En 1952 a lieu
l'inauguration
du musée Matisse du
Cateau-Cambrésis,
sa ville natale.
13. Postérité de Matisse
En 1963, le musée Matisse de Nice ouvre ses portes à son tour et, en
1970, la première rétrospective de l'œuvre de Matisse en France est
organisée au Grand Palais de Paris. L'année suivante, Aragon publie Henri
Matisse, roman, recueil d'une vingtaine d'articles, de textes et préfaces de
catalogues, de conférences d'Aragon, consacré au peintre. L'œuvre de
Matisse rencontre le public français..
Depuis, les expositions et les rétrospectives se succèdent dans le monde
entier. Lors de l'exposition à la Tate Modern de Londres, en 2014,
consacrée aux papiers découpés, la critique Laura Cumming de The
Guardian écrit : « L'art de Matisse est une leçon de vie, et une source
d'inspiration pour le spectateur : voilà ce dont nous devrions tous être
capable, être prêt à savourer la beauté de la vie alors même que nous
sommes confrontés à sa fin. »
14. Influence de Matisse
Célèbre de son vivant, Matisse aura une influence
prépondérante sur la peinture américaine, et en particulier sur
l'École de New York, Mark Rothko, Barnett
Newman, Motherwell, mais aussi en Allemagne.
À la première école de New York , il convient d'ajouter la
seconde école de New York avec des figures comme Frank
Stella et le mouvement que Greenberg définit comme la Post-
Painterly-Abstraction, le Colorfield Painting.
Mais également les peintres du Pop Art, dont Warhol qui
déclare, en 1956 : « Je veux être Matisse », ou Tom
Wesselmann, Roy Lichtenstein, qui feront d'amples citations
du peintre français.
En France, l'influence de Matisse se retrouve chez les
peintres et épigones de Supports/Surfaces,.
Une autre particularité est que de nombreux descendants
d'Henri Matisse sont des peintres ou des sculpteurs, comme
son fils Jean, sculpteur, son fils Pierre, galeriste, ses petits-
enfants, Paul Matisse, sculpteur, Jacqueline, artiste et son
arrière-petite-fille, Sophie, peintre.
15. Le musée de Matisse à Nice
Le musée Matisse de Nice est consacré à l'œuvre du peintre français
Henri Matisse. Il regroupe l'une plus importantes collections mondiales
de ses œuvres, qui permet de retracer son parcours artistique et ses
évolutions depuis ses débuts jusqu'à ses derniers travaux. Installé dans
la Villa des Arènes, une villa génoise du XVIIème siècle du quartier de
Cimiez, le musée a ouvert ses portes en 1963.