1. Il s’agit essentiellement des résultats d’une enquête CAP (Connaissance, Attitude,
Pratique) auprès de différents groupes sociaux. (Echantillon de 600 personnes)
4.1– Connaissance des OGM au Bénin
4.1.1 - Connaissance des OGM et situation géographique (département)
La figure n°1 présente la répartition des enquêtés en terme de connaissance des OGM. Il en
ressort que seulement 32,7% de la population enquêtée déclarent avoir connaissance des
OGM soit environ un béninois sur 3.
Figure n°1 : Répartition des enquêtés en termes de connaissance des OGM
Pourcentage
67.30%
32.70%
Non
Oui
Contrairement à ce qu’on aurait pensé, les populations de l’Atlantique-Littoral et de l’Ouéme-
Plateau, avec un indice de pauvreté relativement faible et un taux de scolarisation plus élevé
que les autres départements présentent des taux très contrastés d’une méconnaissance des
OGM. Le taux de connaissance est très élevé dans l’Ouémé-Plateau est moins élevé que
dans l’Atlantique-Littoral. Cependant, il convient de préciser que les départements du Zou et
des Collines présente les taux les plus forts de non connaissance de ce qu’est les OGM.
Figure n°2 : Connaissance des OGM dans les départements du Bénin
Pourcentage
14.30%
26%
17.90%
10.70%
21.40%
9.70%
Ata-Don
Atl-Lit
Bor-Ali
Mon-Cou
Oue-Pla
Zou-Col
2. A l’exception de l’Ouémé-Plateau, les départements « pôles » du Bénin en termes de
visibilité (présence des grandes villes, taux de scolarisation, indice de pauvreté) présentent
les proportions les plus élevées des personnes qui ont une connaissance des OGM. Cette
situation pourrait s’expliquer par la grande disparité qui existe au sein de ces départements.
Les départements du Mono et du Couffo présentent un taux de connaissance des OGM
assez élevé qui dépasse celui de l’Ouémé-Plateau et du Borgou-Alibori. Des enquêtes plus
approfondies montrent que l’ONG SYNERGIE Paysanne a été particulièrement active dans
le Mono Couffo en matière de communication sur les OGM.
Bien qu’il y existe des zones de forte concentration avec un niveau de développement local
relativement élevé, il en existe d’autres (des plus nombreux, environs 2/3 des régions) qui
ont des niveaux de développement assez faible.
En résumé, on peut classer les binômes de départements en trois groupes selon le niveau
de connaissance des OGM. Sur 10 béninois, l’on rencontre entre 0 et 1 personne qui a
une connaissance des OGM dans le quadrinôme de départements représentés par
l’Atacora-Donga et le Borgou-Alibori ; entre 1 à 2 personnes ont une connaissance
des OGM dans les départements de l’Ouémé, Plateau, le Zou et les Collines et enfin
entre 2 à 3 personnes ont une connaissance des OGM dans les départements de
l’Atlantique, le Littoral, le Mono et le Couffo.
Figure n°3 : Déclarant connaître par rapport à l’ensemble des départements
100.00%
80.00%
60.00%
40.00%
20.00%
0.00%
Ata-Don Alt-Lit Bor-Ali Mon-Cou Oue-Pla Zou-Col
%declarant ne pas connaitre
%declarant connaitre
Lorsqu’on analyse par département la proportion de gens qui déclarent avoir une
connaissance des OGM par rapport à ceux qui n‘en ont pas, on constate que :
-dans les départements du Mono et du Couffo les proportions s’équivalent (50%) ;
-elles avoisinent les rapports de 1/3 (de connaissance) et 2/3 (de non connaissance) pour
tous les autres départements restants à l’exception de l’Ouémé et du Plateau où les
proportions sont proches de ¼(de connaissance) et ¾ (de non connaissance).
C’est pourquoi l’étude a conclu que moins de 15% des enquêtés et probablement des
béninois connaissent effectivement ce qu’est un OGM.
3. 4.1.2 - Niveau d’instruction et Connaissance des OGM
La figure n°4 indique que la connaissance des OGM varie significativement en fonction du
niveau d’étude. On note que 95,49% des non scolarisés interrogés ne connaissent pas les
OGM tandis que 93, 33% de ceux qui ont un niveau universitaire connaissent l’existence des
OGM. Ceux qui ont le niveau du secondaire connaissent mieux les OGM que ceux qui ont un
atteint que le niveau primaire.
Figure n°4 : Niveau d’instruction et connaissance des OGM
120.00%
100.00%
80.00%
60.00%
40.00%
20.00%
0.00%
% declarant ne pas
connaitre
% declarant connaitre
D’après la figure n°4, on peut déduit qu’il existe un gradient de connaissance des OGM qui
varie en fonction du niveau d’étude. Sur une pyramide d’échelle décroissante, on a les
universitaires, les secondaires, les primaires et les non scolarisés.
4.1.3 –Temps et connaissance des OGM
La figure n°5 montre que 53,10% de ceux qui déclarent connaître les OGM indiquent que
cette connaissance remonte à il y a 5 ans (correspondant à la période de renouvellement du
premier moratoire sur les OGM). Moins de 18% des béninois connaissaient les OGM depuis
le premier moratoire et ceux qui déclarent en avoir pris connaissance récemment sont
proches du tiers (29,6%) de l’effectif de ceux qui déclarent connaître les OGM. En d’autres
termes, la fin du second moratoire a donné l’occasion d’un battage médiatique relativement
plus fort qui a permis aux enquêtés de connaître les OGM comparativement au temps de
renouvellement du premier moratoire. Cette amélioration est à mettre à l’actif de l’autorité
surtout avec la fin du second moratoire, mais cela n’enlève rien au fait que le niveau de
connaissance reste encore faible.
Figure n°5 : Connaissances de OGM en fonction du temps
4. 17.30%
53.10%
29.60%
4.1.4 – Connaissance des OGM et canaux d’information
%longtemps
%récemment
%Très longtemps
Il ressort de l’analyse des résultats du sondage que les médias constituent le premier canal
d’information par lequel les populations ont une idée des OGM. Ensuite viennent les milieux
scolaires puis les séances d’informations et de sensibilisation.
Figure n°6 : Connaissance des OGM et canaux d’information
24.50%
23.50%
39.80% 12.20%
cursus scolaire
échanges informels
Médias
Séances d’informations
et de sensibilisation
L’efficacité de ces canaux en termes d’impact sur les attitudes des enquêtés est présentée
plus loin dans ce document.
4.1.5 - Canaux d’information, situation géographique et connaissance des
OGM
Les médias constituent le mode d’informations le plus utilisés pour avoir connaissance des
OGM dans le Borgou-Alibori, l’Atacora-Donga, l’Atlantique-Littoral, et l’Ouémé-Plateau ;
tandis que les séances de sensibilisation sont plus majoritaires dans le Mono-Couffo et Zou-
Collines. Les connaissances acquises sur les OGM à travers le cursus scolaire sont mieux
représentées dans l’Ouémé-Plateau et le Zou-Collines.
5. Figure n°7 : Canaux d’information, situation géographique et connaissance des OGM
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Ata-Don Atl-Lit Bor-Ali Mon-Cou Oue-Pla Zou-Col
Cursurs
échanges informels
Médias
Séances d’informations et de
sensibilisation
4.1.6 - Niveau de scolarisation et Canaux d’information sur les OGM
Le tableau n°6 (voir en annexe) indique que respectivement 40,2% et 41,5% de ceux qui ont
un niveau universitaire sont informés de l’existence des OGM au travers de leurs formations
puis les médias pendant que 46,1% et 22,4% de ceux qui ont un niveau secondaire en sont
informés respectivement par les médias et les séances de sensibilisation.
Il est cependant important de préciser que les non scolarisés sont informés au travers des
séances d’informations et de sensibilisation mais aussi de façon informelle avec d’autres
personnes proches à eux. Ces chiffres révèlent que les séances d’information et de
sensibilisation et les médias sont les deux modes d’information les plus efficients.
Figure n°8 : Sources d’information sur les OGM selon les niveaux de scolarisation
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Non scolarisé Primaire Secondaire Universitaire
cursus scolaire
échanges informels
Médias
Séances d’informations et de
sensibilisation
4.1.7 - Connaissance des OGM selon la catégorie professionnelle
En tenant compte de la catégorie professionnelle des enquêtés, on note que la presque
totalité (96,43%) des encadreurs en milieu rural déclarent connaître les OGM, viennent
ensuite les enseignants, les agents de la santé et les agents de sécurité. Plus de 80% des
commerçants disent qu’ils ne connaissant pas les OGM, de même que la plupart des
6. producteurs et des consommateurs rencontrés dans les ménages ruraux et urbains
(respectivement 78,79% et 78,75%).
Non Oui
Agent d'encadrement rural 3,57% 96,43%
Commerçant 83,20% 16,80%
Education 13,51% 86,49%
maraicher 61,11% 38,89%
ménage 78,75% 21,25%
Producteur 78,79% 21,21%
Santé 19,23% 80,77%
Sécurité 33,33% 66,67%
autre corps de métier 78,00% 22,00%
Total 67,33%
32,67%
Figure n°9 : Répartition des enquêtés selon les catégories professionnelles
120.00%
100.00%
80.00%
60.00%
40.00%
20.00%
0.00%
4.1.8 - Connaissance et canal d’information par catégorie
socioprofessionnelle
Non
Oui
Même en prenant en compte les catégories socio professionnelles, les médias
restent le mode de diffusion le plus majoritaire. Mais c’est surtout par les séances de
sensibilisation que les producteurs sont informés (45,71%).
7. Figure n°10 : Répartition des enquêtés selon les catégories professionnelles et les canaux
d’information
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
4.2– Attitudes par rapport aux OGM au Bénin
4.2.1 - Connaissance des OGM et attitude
La figure n°11 montre que 61,73% des personnes enquêtées qui pensent connaître les OGM
en sont méfiantes alors qu’environ 11,22% en sont attirés. Une analyse plus profonde
permet de voir qu’en fait l’attitude d’attirance ou de méfiance est liée au niveau d’instruction
des enquêtés. Ceux qui ont une bonne connaissance des OGM de par leur niveau
d’instruction avouent leur méfiance. C’est ce qui transparaît dans le tableau suivant qui
montre que les plus méfiants sont donc les universitaires et ceux qui en sont plus attirés sont
les non scolarisés et ceux qui ont un niveau d’étude équivalent au cours primaire. .
Figure n°11 : Connaissance des OGM et attitudes des enquêtés
cursus scolaire
échanges informels
Médias
Séances d’informations et de
sensibilisation
8. Figure 12 : Niveau d’instruction et attitude par rapport aux OGM
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Non Primaire Secondaire Universitaire
Attirance
Indifférence
Méfiance
4.2.2 - Connaissance des OGM et attitude selon la situation géographique
(département)
En terme de région, il faudrait préciser que ceux du Mono-Couffo et de l’Ouémé-Plateau
avec une connaissance des OGM sont bien plus méfiants et se montrent peu indifférents
que toutes les autres régions. Ces derniers présentent d’ailleurs un désintérêt total pour les
OGM (attirance presque nulle) tandis que ceux de l’Atacora-Donga et des Zou-Collines sont
bien relativement plus attirés par les OGM. Cette situation est peut être due à leurs
proximités ou leur ouverture sur des pays où sévit une certaine propagande des OGM. Le
Burkina Faso en est un exemple.
Figure n°13 : Connaissance et attitude selon la situation géographique (départements)
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Ata-Don Atl-Lit Bor-Ali Mon-Cou Oue-Pla Zou-Col
Attirance
Indifference
Mefiance
9. 4.2.3 - Canaux d’information et attitude par rapport aux OGM
Les canaux d’information les plus efficaces pour mieux faire comprendre les OGM et
permettre aux populations d’en avoir une opinion sont les milieux scolaires et les séances de
sensibilisation
Figure n°14 : Canaux d’information et attitude par rapport aux OGM
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Attirance
Indifférence
Méfiance
4.2.4 - Temps de connaissance et attitude par rapport aux OGM
La méfiance par rapport aux OGM s’accroît avec le temps. Le pourcentage des enquêtés qui
ont connu les OGM et qui se méfient croit de récemment à très longtemps (il y a dix ans). Ce
qui signifie que si les gens sont vite informés de ce que sont les OGM, ils s’en méfient et
cette méfiance se renforce dans le temps.
Figure n°15 : Temps de connaissance et attitude par rapport aux OGM
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Attirance Indifférence Méfiance
récemment
longtemps
Très longtemps
10. 4.2.5 - Connaissance et attitude suivant les catégories socioprofessionnelles
Les agents d’encadrement, les enseignants, les agents de la santé et des forces de
sécurité ayant une meilleure connaissance des OGM sont les personnes qui en sont
plus méfiantes.
Figure n°16 : Connaissance et attitude suivant les catégories socioprofessionnelles
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Attirance
Indifference
Mefiance
4.2.6 - Perception des risques à utiliser des semences OGM par catégorie
socioprofessionnelle
Seulement 58,67% des enquêtés ayant déclaré connaître les OGM affirment
percevoir les risques d’utilisation des semences d’OGM. La grande majorité (61,90%)
des commerçants ayant déclaré connaître les OGM ne connaissent pas les risques
que les semences OGM peuvent représenter pour les semences locales. De même,
Seulement 48,57% des producteurs ayant déclaré connaître les OGM savent que les
semences OGM peuvent constituer des risques pour les semences locales, la santé
et l’environnement et leur autonomie. Ce qui relance le débat et confirme davantage
notre réserve de départ et notre hypothèse que moins de 50% de ceux qui déclarent
connaître les OGM les connaissent réellement.
11. Figure n°17 : Perception des risques à utiliser des semences OGM par catégorie
socioprofessionnelle
100.00%
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Ne sait pas
Non
Oui
4.2.7 - Perception des risques à consommer des produits OGM par catégorie
socioprofessionnelle
Le constat des perceptions relatives aux semences OGM est presque similaire pour
les produits OGM destinés à la consommation.
Figure n°18 : Perception des risques à consommer des produits OGM par catégorie
socioprofessionnelle
100.00%
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Ne sait pas
Non
Oui
12. 4.3 - Pratiques au regard de la connaissance des OGM
4.3.1 - Connaissance des OGM et choix des produits à consommer par
catégorie socioprofessionnelle
Les pratiques des enquêtés en termes de choix de produits à consommer sont bien
limitées. Les maraîchers ont été nombreux (85,71%) à reconnaître que leur
connaissance sur les OGM influence largement le choix des produits qu’ils
consomment. En général, les marges de manoeuvre sont très limitées car les
produits qu’on retrouve sur le marché sont quasiment sans indication par rapport à
leur contenance en OGM. Par conséquent, même dans certaines catégories
socioprofessionnelles telles que la santé et l’encadrement rural la proportion de ceux
qui déclarent tenir compte de la présence possible d’OGM dans leur choix de
produits à consommer est pratiquement égale à ceux qui déclarent ne pas en tenir
compte.
Figure n°19 : Connaissance des OGM et choix des produits à consommer par catégorie
socioprofessionnelle
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Ne sait pas
Non
Oui
4.3.2 - Perception des risques à consommer des produits OGM par niveau de
scolarisation.
La perception des risques à consommer des produits OGM croît positivement des
non scolarisés à ceux qui ont un niveau universitaire et cela peut s’expliquer par la
complexité des processus de mise au point des OGM qui pas simple à exposer à des
non scolarisés.
13. Figure n°20 : Perception des risques à consommer des produits OGM par niveau de
scolarisation
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Non scolarisé Primaire Secondaire Universitaire
Ne sait pas
Non
Oui
Il en est de même de la perception des risques à utiliser les semences OGM comme
l’indique la figure 21 ci-dessous.
4.3.3 - Perception des risques à utiliser les semences OGM par niveau de
scolarisation
Figure n°21 : Perception des risques à utiliser les semences OGM par niveau de
scolarisation
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
Non scolarisé Primaire Secondaire Universitaire
Ne sait pas
Non
Oui
14. 4.3.4 - Identification des produits OGM par les enquêtés
Beaucoup de produits ont suscités des questionnements au niveau de certains
enquêtés au cours de ces dernières années : certaines variétés de tomates en
provenance des pays voisins (Niger et Burkina Faso), certaines variétés de maïs
(surtout le maïs jaune), de patate, de niébé, de riz, etc. Mais il n’existe aucune
preuve formelle sur le caractère OGM ou non de ces produits. D’où la difficulté des
populations ayant connaissance des OGM à faire la distinction entre les produits
OGM et ceux non OGM malgré leur volonté de ne pas consommer les OGM : c’est
une situation bien déplorable qui a déjà des conséquences néfastes sur l’économie
béninoise.
5 – HYPOTHESES D’EVOLUTION DE LA SITUATION ET MESURES A PRENDRE
POUR LE RENFORCEMENT DE LA BIOSECURITE AU BENIN.
5.1 – Facteurs de risques relatifs à la situation actuelle du Bénin
Avec la fin du moratoire sur les OGM au Bénin, on peut faire le constat que
l’ « épouvantail est tombé ». Cette chute de l’épouvantail que constituait le
moratoire sur les OGM expose désormais le Bénin à tous les risques perceptibles
relatifs aux OGM.
Les principaux facteurs de risques :
- Les attitudes ambigües des responsables en charge de la gestion du dossier
relatif aux OGM au niveau du Ministère de l’Environnement
- La non transparence du système de reddition des comptes sur la mise en
oeuvre des moratoires au Bénin
- L’inexistence d’un cadre institutionnel favorable au contrôle des mouvements
des OGM au Bénin.
- L’incapacité des structures de contrôle à rassurer la population de la qualité
non OGM des produits livrés à la consommation.
5.2 - Evolution probable de la situation
Hypothèse 1 - Scenario pessimiste : Le Bénin reste dans la situation actuelle
d’inexistence de cadre institutionnel et d’incapacité des structures de contrôle à jouer
efficacement leur rôle par rapport aux OGM.
- Envahissement des marchés par des produits OGM sans crainte de
représailles par les commerçants et les firmes productrices d’OGM.
- Forte exposition de la population aux risques liés aux inconvénients perçus
des OGM
- Aggravation de la pauvreté au Bénin
15. Hypothèse 2 - Scenario tendanciel : Le Bénin déclare officiellement qu’il ne dispose
toujours pas du cadre institutionnel et des compétences requises au niveau de ses
structures de contrôle pour assurer le contrôle des OGM et par conséquence se
donne un délai à cet effet (Un troisième moratoire) assortie de recommandations
comme par le passé.
Hypothèse 3 – Scenario optimiste : Le Bénin met en place immédiatement une
commission spéciale interministérielle qu’il dote des moyens requis pour :
- asseoir et rendre opérationnel le cadre institutionnel sur la biosécurité au
Bénin,
- équiper et former les structures en charge du contrôle au Bénin pour assurer
efficacement leur rôle par rapport aux OGM
- organiser l’étude sur l’état des lieux des OGM au Bénin et faire un battage
médiatique pour faire connaître aux populations les OGM afin que ces
dernières exigent l’étiquetage des produits mis en marché.
- mettre en place un cadre permanent d’échange sur les OGM et les
alternatives possibles
Dans cette hypothèse le Bénin dispose des capacités requises pour faire face aux
OGM et amoindrir leurs impacts sur l’agriculture et l’économie béninoise.
6 – CONCLUSION
Dix ans après le premier moratoire du Bénin sur les organismes génétiquement
modifiés, plus de 67% d’un échantillon de 600 personnes représentatif des
différentes catégories socioprofessionnelles de la population béninoise ne savent
pas concrètement ce qu’est un OGM. Ceux qui déclarent connaître sont surtout ceux
qui ont un bon niveau d’étude, mais aussi ceux qui ont bénéficié de séances de
sensibilisation sur le sujet. La connaissance des OGM fait adopter une attitude de
méfiance et cette méfiance s’accroît dans le temps. Cependant, malgré la méfiance
croissante, c’est difficile d’opérer des choix conséquents, faute d’indices clairs de
reconnaissance physique des produits OGM. Dans ces conditions, même des
produits issus de processus non transgéniques de production peuvent subir la
crainte des conséquences possibles de la présence des OGM et faire l’objet de rejet
par les populations. C’est pourquoi la situation actuelle d’absence d’un cadre
institutionnel adéquat de biosécurité et de capacité des structures de contrôle de
l’Etat constitue un véritable danger pour la population et l’économie béninoise. Il urge
que l’autorité affirme mieux que par le passé, ses responsabilités et sa volonté dé de
protéger les populations par rapport aux OGM.