Tutorat Associatif Toulousain
Année universitaire 2010-2011
PACES
UE 3 : Organisation des appareils et systèmes : bases
physiques des méthodes d'exploration – aspects
fonctionnels
Biophysique
Commentaires de cours et QCM
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ATTENTION
Ce polycopié a été relu sur la base des cours dispensés à
la faculté de Rangueil pour l'année 2009-2010.
Cependant, suite à la réforme de la PACES, le
programme de Biologie Cellulaire a été allégé. Par
conséquent, certains éléments présents dans ce polycopié
peuvent ne plus être d'actualité.
A vous de trier parmi les différents items proposés ceux
qui restent en accord avec les cours dispensés par mesdames
et messieurs les professeurs.
N'hésitez pas à signaler toutes les erreurs éventuelles
ou remarques concernant ce polycopié sur tutoweb dans la
rubrique « Forum polycopiés » ou lors de l'une des
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En aucun cas le contenu de ce polycopié ne
pourra engager la responsabilité de la faculté de
médecine ou de mesdames et messieurs les
professeurs.
Ce polycopié a été réalisé par :
Elise Birague-Cavallie, Djaouad Berkach
Salim Kanoun, Jean Christophe Lecomte
Marine Weyl, Romain Dupont
Florent Ginestet
Compilé par Guillaume Gilbert
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Sommaire
Compléments au cours de Physique du noyau
I - Notions de mécanique quantique Page 6
II - Les interactions fondamentales Page 14
III - Stabilité du noyau Page 20
IV - Instabilité du noyau Page 32
Formulaire Page 49
Correction détaillée de certains exercices du
polycopié du Dr Victor Page 53
Thermodynamique : Fiches Page 69
Chapitre 1 : Forces, Vecteurs, Travaux
Chapitre 2 : Température, Chaleur
Chapitre 3 : 1er principe
Chapitre 4 : 2nd principe
Entraînement aux QCM : Page 111
Chapitre 1 : Forces, Vecteurs, Travaux
Chapitre 2 : Température, Chaleur
Chapitre 3 : Transformations thermodynamiques
Chapitre 4 : Calculs de l’évolution des systèmes
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Compléments au cours
de Physique du noyau
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I - Notions de mécanique quantique
Introduction:
La mécanique quantique va remplacer la mécanique classique à l’échelle des objets
très petits (de l'ordre de grandeur du nanomètre) ou hyperdenses (trou noir…).
Pourquoi une autre théorie de la mécanique ? Parce qu’on observe dans ces
conditions des phénomènes qui ne répondent à aucune loi de la théorie classique:
quantification de l’énergie, aspect corpusculaire et ondulatoire des particules
élémentaires.
En effet, des expériences sur la lumière mettent en évidence l'apect corpusculaire de
la lumière, qui serait composée de photons, en plus de son aspect ondulatoire. Cette
dualité va à l'encontre de la physique classique qui ne considère la lumière que comme
une onde.
D'autre part, l'énergie au sein de l'atome, et par exemple l'énergie des électrons, ne
prend que des valeurs bien précises: c'est l'idée de la quantification, opposée à l'idée du
continuum d'énergie de la physique classique.
Rappel : p est une variable qu'on ne voit plus au lycée, qui représente la quantité de
mouvement. p=mv.
1 - Hypothèse fondamentale de la mécanique ondulatoire :
1.1 Hypothèse de Maxwell:
La physique classique connaissait l'aspect ondulatoire de la lumière. On associait à
une onde de fréquence υ une énergie E telle que E = h . υ, h étant la constante de
Planck.
L’hypothèse de Maxwell est la suivante : la lumière présente aussi un aspect
corpusculaire, elle est composée de « grains » appelés photons. Par conséquent, on
peut attribuer à chaque photon une quantité de mouvement p et une énergie E telle que
E = p . c, c étant la vitesse de la lumière dans le vide.
L’équation E=h.υ était connue, E=p.c venait d’être postulée.
Par λ=c/υ , on trouve υ=E/h et λ=h/p
υ et λ sont des paramètres que l’on associe à une onde, et E et p sont des paramètres
que l’on associe à une particule.
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Or par ces relations, ces paramètres corpusculaires et ondulatoires sont liés, et par
quoi ? Par la constante de Planck, qui est LA constante de la mécanique quantique.
On dit que c’est la constante unificatrice de (p, E) qui correspond à l’aspect
corpusculaire, et de (λ, υ) qui correspond à l’aspect ondulatoire.
h = 6,62 . 10 -34 J.s
1.2 Hypothèse de Louis de Broglie:
Louis de Broglie émet l’hypothèse que ces relations s’appliquent à toute matière et
associe à une particule d’énergie E = ½ . m . v2 et p = m . v , une onde de fréquence υ
= E / h et de longueur d’onde λ = h / p.
En liant ces relations par une démonstration que vous n’avez pas besoin de savoir
(sauf si ça vous aide à retrouver la formule), on obtient : p = √2 m E.
C'est-à-dire que si on vous demande la quantité de mouvement d’une particule de
masse m et d’énergie E, vous utiliserez cette formule et non p = m . v. En fait, la
formule p = √2 m E est une formule plus générale que la formule p = m . v, c'est
pourquoi il faut utiliser p = √2 m E systématiquement.
Faites bien attention à utiliser les bonnes unités: la masse m en kg (et non en u),
l'énergie E en J (et non en eV).
De plus, il faut noter que lorsqu'on a affaire à une particule, on n'utilise pas la
formule de l'onde: λ = c / υ mais seulement les deux relations fondamentales de la
mécanique quantique: λ = h / p et υ = E / h.
Remarque :
Une autre petite chose à savoir : la manifestation de l’aspect ondulatoire correspond à
une question d’échelle ; on peut dire que toute particule possède une onde associée
(comme le postule de Broglie) mais celle-ci ne se manifeste que si la longueur d’onde
λ est de l’ordre de grandeur de l’environnement.
Exemple :
Une balle de tennis a une longueur d’onde de 10-34 m alors que son environnement est
de l’ordre du mètre : elle manifeste seulement son aspect corpusculaire, mais elle
pourrait manifester son aspect ondulatoire si son environnement était de l’ordre de 10-
34
m.
En revanche, un électron a un environnement de la taille du Fermi, et sa longueur
d'onde associée est aussi de cet ordre de grandeur: il peut donc manifester son aspect
corpusculaire ou ondulatoire.
Pour une particule, exprimer son aspect corpusculaire n’est pas un problème ; par
contre, l’expression de l’aspect ondulatoire sera limitée par la valeur de λ.
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Si une particule peut manifester les deux aspects, elle ne pourra pas exprimer les
deux simultanément: cela dépendra des conditions d’observation. Seul un des deux
aspects sera observé à un instant t. Nous y reviendrons avec les relations
d'indétermination de Heisenberg.
2 - Notion d’opérateur :
Un opérateur est une expression mathématique qui traduit l’opération que l’on doit
effectuer sur une fonction. De la même façon qu'une fonction quelconque peut etre
notée f, un opérateur quelconque est noté Ô.
Exemples :
▪ L’opérateur d / dx , appliqué à une fonction f, indique que l’on doit dériver
la fonction par rapport à x.
▪ L’opérateur ∫ indique que l’on doit intégrer la fonction.
Si après l’application d’un opérateur Ô à une fonction u, cette fonction reste
inchangée à un facteur multiplicateur λ près, on dit que u est fonction propre de
l’opérateur Ô (ce dernier peut lui être appliqué sans qu’elle ne change).
On obtient ainsi l’équation suivante, qui est l’équation aux valeurs propres de
l’opérateur Ô :
Ôu = λ u
On dit que λ est la valeur propre associée à la fonction propre u de l’opérateur Ô.
L'ensemble des valeurs que peut prendre λ est appelé le spectre de l'opérateur. Le
spectre peut-etre continu ou discret. L'ensemble [0; + ∞ [ est un spectre continu.
L'ensemble {0, 1, 2, 3} est un spectre discret.
Exemple 1: d2 (sin kx) = - k2 (sin kx)
dx2
▪ sin x est la fonction propre de l’opérateur d2/dx2 : elle est inchangée à une
constante près, après application de cet opérateur.
▪ - k2 est la valeur propre associée à la fonction propre de l’opérateur d2 / dx². Le
spectre de l'opérateur est R, c'est un spectre continu.
Exemple 2: d exp (kx) = k . exp(kx)
dx
▪ exp(kx) est la fonction propre de l'opérateur d/dx: elle est inchangée à une
constante près, après application de cet opérateur.
▪ k est la valeur propre associée à la fonction propre de l’opérateur d / dx . Le
spectre l'opérateur est R, c'est un spectre continu.
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Exemple 3: │kx2n│ = kx 2n
▪ kx 2n est la fonction propre de l'opérateur valeur absolue. Elle est inchangée à
une constante près, après application de cet opérateur.
▪ k est la valeur propre associée à la fonction propre de l’opérateur valeur
absolue. Le spectre de l'opérateur est R+, c'est un spectre continu.
Exemple 4: l’opérateur dont la température absolue (exprimée en Kelvin) est la
fonction propre a fait apparaître un spectre continu de valeurs uniquement positives.
3 - Postulat de la mécanique quantique, système en état
stationnaire :
Tout ce que l’on connaît d’un système de particules, c’est sa fonction d’onde Ψ , qui
n’a aucune signification physique. Lorsqu’on élève son module au carré, elle
représente la probabilité de présence du système de particule autour d’un point x
à un instant t.
On a cherché l’opérateur dont Ψ serait la fonction propre : il s’agit de l’Hamiltonien
que l’on note Ĥ. (ce que vous découvrez à travers la démonstration du Dr Victor dans
son cours)
Appliquer cet opérateur à une fonction équivaut à multiplier la dérivée de cette
−h −h d
fonction par 2 i . On peut écrire Ĥ = 2 i ∗ dt
−h du
On a : Ĥ u= ∗
2 i dt
Cette équation n'est pas l'équation aux valeurs propres de l'opérateur Ĥ, il s'agit
seulement de la réécriture de Ĥ u qui explicite Ĥ.
Si on applique Ĥ à Ψ, on a : Ĥ Ψ = E Ψ (même modèle qu’avec l’opérateur Ô et
la fonction u). On obtient cette fois l'équation aux valeurs propres de H. E désigne
l’ensemble des valeurs propres associées à la fonction d’onde Ψ.
Que voit-on ? E correspond à un spectre discret de valeurs énergétiques : on a ainsi
une énergie quantifiée à l’échelle quantique ! On retrouve cette notion de
quantification en chimie. En effet, en chimie, on apprend que chaque électron
appartenant à une case quantique a une énergie bien précise. Chaque case quantique
correspond à une orbitale, c'est à dire à un certain volume autour du noyau dans lequel
on a 99% de chances de trouver l'électron en question. L'orbitale est définie grâce au
module de la fonction d'onde élevée au carré; par conséquent, l'énergie de l'électron
appartenant à cette orbitale sera bien définie.
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La quantification est associée à la notion d’opérateur : la fonction d’onde Ψ n’est
définie que pour les valeurs propres E qui correspondent aux seuls états énergétiques
possibles du système.
4 - Indiscernabilité des particules :
A l’échelle de la mécanique classique, les particules sont considérées comme
discernables.
A l'échelle de la mécanique quantique, les particules sont considérés comme
indiscernables. Par exemple, prenons deux électrons e−1 ou un e−2, qui font partie du
cortège électronique d'un atome quelconque, et qui appartiennent à deux cases
quantiques différentes. Ces deux particules sont strictement identiques, à l'exception de
leur position, qui, d'après le postulat de la mécanique quantique, n'est définie que par
une probabilité de présence. On considère ces deux électrons ensemble, comme un
système de deux électrons. On définit donc la position des deux électrons considérés
ensemble; celle-ci est définie comme une probabilité de présence. Intervertir l'électron
e-1 avec l'électron e-2 ne change en rien la situation physique: le système de deux
électrons est identique, la position des deux électrons considérés ensemble n'a pas
changé. Les deux électrons sont donc indiscernables.
Cette situation se traduit par l’égalité suivante :
| Ψ (1,2) |2 = | Ψ (2,1) |2
Pour satisfaire cette hypothèse d’indiscernabilité, il y a deux solutions :
| Ψ (1,2) | = | Ψ (2,1) | la fonction d’onde sera la même → symétrique
| Ψ (1,2) | = − | Ψ (2,1) | la fonction d’onde sera opposée → antisymétrique (si
deux particules sont échangées, le signe de la fonction d’onde est changée)
(Il ne faut pas chercher à vous le représenter, on a dit que Ψ n’avait pas de
signification physique)
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Cela va permettre de distinguer deux types de particules selon les propriétés de leur
fonction d’onde :
Fonction d’onde symétrique : Fonction d’onde antisymétrique :
Ces particules obéissent à la loi de Bose- Ces particules obéissent à la loi de
Einstein. Fermi-Dirac.
Ce sont des bosons. Ce sont des fermions.
Leur spin est entier ou nul. Leur spin est à ½ entier.
Exemple : photons, mésons, noyaux avec Exemple : nucléons, électrons, noyaux
un A pair… avec un A impair…
Ils peuvent se trouver dans le même état Ils ne peuvent pas se trouver dans le même
(laser, superfluidité de l’He…). état (principe d’exclusion de Pauli).
Quand on vous parle de noyaux A pair ou impair, il s’agit bien de noyaux et non de
l’atome en entier !
Exemple : le 12C n’a pas de propriétés quantiques, MAIS le noyau lui-même,
séparés de ses électrons, oui (comme la particule α qui est un noyau d’He).
5 - Relations d’indétermination d’Heisenberg :
Δp . Δx ≥ ħ
Cette relation montre que la quantité de mouvement et la position d’une particule
quantique ne sont pas indépendantes l’une de l’autre : si une particule bouge beaucoup,
on pourra toujours calculer sa quantité de mouvement ; par contre, pour savoir où elle
est…
De même, si une particule reste immobile, il sera très difficile de connaître sa
quantité de mouvement (comme elle ne fait pas la course, on ne peut pas la
chronométrer). Par contre on sait avec précision où elle est (toujours sur la ligne de
départ).
Δp et Δx peuvent etre compris comme, respectivement, la dispersion des mesures
sur la quantité de mouvement, et la dispersion des mesures sur la position.
On pourrait énoncer la relation de cette façon: « la dispersion des mesures sur la
quantité de mouvement multipliée par la dispersion des mesures sur la position est
supérieure ou égale à ħ ». Autrement dit: la précision des mesures sur la position et la
précision des mesures sur la quantité de mouvement ne sont pas indépendantes.
On peut ajouter, au regard de cette forme de l'équation: Δp ≥ ħ / Δx que si la
mesure de la position est précise (c'est à dire si Δx tend vers 0), alors la mesure de la
quantité de mouvement sera imprécise (Δp tend vers +∞).
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Cette relation exprime donc d'une façon particulière la dualité onde/particule des
objets quantiques, et l'impossibilité d'observer les deux aspects simultanément. La
position représente içi l'aspect corpusculaire, alors que la quantité de mouvement
représente l'aspect ondulatoire.
On peut aussi prendre le problème dans un sens différent: on peut considérer que
c'est l'observateur qui influence l'objet quantique. En effet, l'observateur, en décidant
de mettre en évidence l'aspect ondulatoire ou corpusculaire de l'objet quantique,
influence l'objet et le fait effectivement apparaître comme une onde ou comme une
particule. Ce que l'objet n'est pas, en réalité: il est à la fois une onde et une particule.
A partir de cette idée d'influence de l'observateur, on peut aller plus loin.
L'observateur influence la manifestation de l'aspect ondulatoire ou corpusculaire de
l'objet quantique considéré, mais il influence aussi la position de l'objet quantique
considéré: lorsque l'objet n'est pas observé, sa position est définie comme une
probabilité de présence, et lorsqu'on veut déterminer sa position, on influence l'objet
quantique et sa position se précise. On peut ainsi dire qu'avant l'observation, les états
quantiques sont superposés: l'objet quantique est à la fois à un endroit et à un autre.
On peut se servir de ce concept dans d'autres situations. Si l'on prend l'exemple de
la désintégration des noyaux radioactifs, on peut définir un instant pour lequel il y a 1
chance sur 2 qu'un noyau soit désintégré; c'est l'observateur qui influencera la situation
et déterminera l'état du système. A cet instant, et en l'absence d'observateur, le noyau
est à la fois intact et désintégré.
Remarque : Δp et Δλ sont équivalents, ainsi que Δx et Δυ. Donc, on considère que la
proposition Δλ . Δx ≥ ħ est vraie. Par contre, la proposition Δp . Δλ ≥ ħ est fausse (Δp
et Δλ sont équivalents).
ΔE . Δt ≥ ħ
Pour cette relation, le même raisonnement va être établi : si une particule a une
énergie très stable, connue avec précision, sa durée de vie sera infinie (atome). Par
contre, si son énergie est très instable (grande dispersion donc difficilement connue),
sa durée de vie va être courte et connue (ce sont les périodes radioactives).
L’idée de ce ≥ ħ c’est de considérer ħ comme la limite du monde quantique.
Si une particule a Δp . Δx ≥ ħ , elle sera réelle et obéira à des lois (principe de
conservation de l’énergie…)
Si par contre une particule a Δp . Δx < ħ , elle sera virtuelle (ce qui ne veut pas
dire qu’elle n’existe pas !) et donc non observable. Du coup, elle peut peut-être violer
une ou plusieurs lois, mais comme on ne la voit pas, ce n’est pas un problème.
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Pour conclure, on peut opposer physique classique et physique quantique sur bien
des points.
▪ Le continuum d'énergie de la physique classique s'oppose à la quantification
de l'énergie des objets quantiques.
▪ Alors qu'en physique classique les objets peuvent etre localisés précisément,
les objets quantiques ne peuvent etre localisés que par des probabilités de présence, et
ce à cause de la dualité onde-particule et de la fonction d'onde. De plus, les objets
quantiques peuvent etre dans des états superposés.
▪ La séparabilité de la physique classique est niée par l'indiscernabilité des
objets quantiques, mais aussi par l'influence de l'observateur sur l'objet observé.
▪ Enfin, l'ensemble des principes de la physique quantique s'opposent au
principe de causalité de la physique classique.
Le paradoxe du Chat de Schrodinger
On conçoit mal quelle est la limite à partir de laquelle les lois de la physique
quantique sont valables, et la limite au-delà de laquelle ces lois ne le sont plus.
Cette interrogation est remarquablement exprimée par le paradoxe du chat de
Schrodinger: on place un chat dans une boite, close, inaccessible à l'observation. On
installe un mécanisme qui, lorsqu'il est déclenché, a 1 chance sur 2 de tuer le chat. Ce
mécanisme est particulier, et il dépend de la désintégration de noyaux radioactifs.
Cette désintégration dépend des lois quantiques que l'on a vues auparavant. Ainsi, la
survie du chat est directement liée avec un phénomène quantique.
Que se passe–t il alors ? Eh bien on ne sait pas si le mécanisme s'est déclenché ou
pas, c'est à dire si les noyaux radioactifs se sont désintégrés ou non; ne sachant pas, on
considère que ces noyaux sont à la fois intacts et désintégrés. C'est là que le paradoxe
intervient: le chat se retrouve dans la meme situation que les noyaux radioactifs, alors
qu'il ne répond pas aux lois quantiques. On ne sait pas si le chat est mort ou vivant,
donc on considère que le chat est mort ET vivant. Et si on veut ouvrir la boite, pour
savoir ? Eh bien on va effectivement influencer le chat et déterminer s'il est mort ou
vivant.
Ce paradoxe montre qu'il nous est difficile de considérer les lois de la physique
quantique comme applicables au monde macroscopique.
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II - Les interactions fondamentales
Introduction
« Interaction » = « Action entre »
Une interaction est un échange mutuel de forces sans qu’il y ait un objet seul qui
exerce une force sur l’autre.
Par exemple pour un objet qui tombe au sol il y a une interaction entre cet objet et la
terre ; la masse de la terre étant bien supérieure à celle de l'objet, celui-ci semble subir
l’interaction.
Si cet objet est la Lune par contre, on voit bien qu’il y a une interaction : aucune des
deux sphères ne tombe sur l’autre mais elles se maintiennent à distance.
Pour rendre concrète l’idée d’interaction, on imagine un support à cette interaction,
une sorte de message qui sera émis et reçu par deux objets en interaction : émis pour
dire « j’ai de quoi interagir avec toi, moi j’ai des électrons, et toi des protons, on est
faits pour s’entendre ! », et reçu par l’objet chargé de H+ (protons) en question : c’est
la théorie quantique d’un champ d’interaction qui s’établit entre deux objets à la
vitesse du boson-vecteur.
Généralités sur les bosons-vecteurs
Les bosons vecteurs ou quanta d’interaction s’occupent de cette communication. La
fonction d’onde du boson-vecteur est symétrique et leur spin est entier ou nul.
- Si le spin est nul ou pair, le boson médie une interaction attractive entre deux
particules identiques.
- Si le spin est impair, le boson médie une interaction de répulsion entre deux
particules identiques.
En utilisant la relation d’Heisenberg ΔE . Δt < ħ, les relations c = Δr / Δt et
E=mc², on obtient :
Δr = ħ/(mc)
La portée d’une interaction est inversement proportionnelle à la masse de son
boson vecteur, donc si on demande « la portée d’une interaction est proportionnelle à
la masse du boson vecteur » → FAUX
(Vous ferez attention plus tard à l’exception des gluons!)
Remarque: les bosons vecteurs sont situés en dessous de la limite ħ dans la relation
d'indétermination de Heisenberg, ils sont donc virtuels et non observables.
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Connaître les propriétés du boson vecteur permet de connaître l’interaction ; les
principales interactions sont les quatre suivantes :.
I. Forte > I. Electro magnétique > I. Faible > I. Gravitationnelle
Intensité 1 10-3 10-14 10-36
Il est dit de ces 4 interactions qu’elles ont la même forme : ce sont toutes des
interactions fondamentales.
1 - Interaction gravitationnelle (IG)
Les théories de Galilée et Kepler sont unifiées par la loi de gravitation de Newton.
F = G. (m1.m2)/d²
Elle agit sur des systèmes de masse élevée donc elle n’aura aucune importance à
l’échelle des particules quantiques.
Son boson vecteur est l’hypothétique graviton (Il n’a pas été clairement identifié à
ce jour) dont la masse est nulle (d’où portée infinie) et le spin est égal à 2 (interaction
attractive donc).
2 - Interaction électromagnétique (IEM)
Il fut un temps où les sciences étudiant les ondes radios, la lumière, le magnétisme,
l’électrostatisme et les rayons X étaient toutes dissociées : Maxwell les unifie par ses
équations en un seul phénomène : l'interaction électromagnétique.
Cette interaction peut être attractive ou répulsive : on en fait une force unique en
introduisant la notion de charge électrique positive (+) ou négative (-). Cette
interaction n'intervient que pour les particules chargées.
Son médiateur est le photon : (NB ce photon est différent de la particule qui
constitue la lumière, c'est un photon virtuel; les photons sont un terme générique qui
désigne à la fois les photons lumineux, les photons bosons, les photons gamma, les
photons de fluorescence X, comme vous le reverrez par la suite)
Sa masse m est nulle donc sa portée est infinie !
Son spin est s=1, donc le photon est le médiateur d'une interaction répulsive entre
deux particules identiques (par exemple deux protons), mais il peut aussi etre le
médiateur d'une interaction attractive entre deux particules différentes (proton et
électron). On retrouve le fait que l'interaction électromagnétique est soit attractive, soit
répulsive.
Sa seule expression à l’échelle macroscopique est la foudre. Elle n’a donc pas
qu’une expression microscopique, bien que la matière soit neutre à notre échelle. La
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neutralité de la matière doit être assimilée à un équilibre plutôt qu’à une absence de
force. Par exemple, le sel de table, le chlorure de sodium, est un cristal composé d'ions
Na+ et d'ions Cl-. Les charges des ions se compensent, et le cristal macroscopique est
neutre.
3 - Interaction faible (If)
Dans la frénésie de réunir toutes les interactions dans l'interaction
électromagnétique, on a tenté d’y rattacher la radioactivité β (voir plus loin).
Le problème, c’est que le neutrino est insensible à l’interaction électromagnétique ;
on introduit donc l’interaction faible.
Ses 3 bosons vecteurs sont : W+ , W- et Z0. Ils n’ont qu’une faible portée (10-3 F)
liée à leur lourdeur.
Rappel : 1F = 1 Fermi
= 1 fm
= 1 femtomètre
= 10-15m
à différencier de l’Angström = 0,1 nm = 10-10 m.
4 - Interaction forte (IF)
Tout comme l’interaction électromagnétique se fait par des charges électriques
positives (+) et négatives (-), l’interaction se fait ici par des charges de couleur.
L'interaction forte agit entre les quarks, qui portent chacun une charge de couleur:
rouge, bleu ou vert.
NB: les quarks portent aussi une charge électrique. Cependant, cette charge
électrique n'intervient pas dans l'interaction forte qui s'établit entre eux.
Le boson vecteur est le gluon de masse m=0 et dont la portée d’interaction est de
1,5 F.
On voit donc l’exception à la règle établie par ∆r = ħ/(mc),(toute interaction est
inversement proportionnelle à la masse de son boson vecteur) qui ne s’applique pas au
système des gluons.
Les particules composites liées par l'interaction forte sont des hadrons, composées
de quarks. Ils n'expriment pas de charge de couleur, car les charges de couleur des
quarks qui les composent se neutralisent:
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-Les baryons sont qqq (composés de 3quarks) avec R+V+B = pas de couleur
(couleur blanche, si vous préférez)
-Les mésons sont eux composés d’un quark et de son antiparticule (voir plus loin):
la charge de couleur du quark est annulée par la charge de couleur de l'antiquark qui
lui est associé; c'est comme si on avait « Rouge moins Rouge » = pas de couleur.
NB: en revanche, les hadrons peuvent avoir une charge électrique. Les protons, qui
sont des baryons, ont une charge électrique q = |e-|
En résumé, et pour ne pas s’embrouiller : on a des quarks chargés de couleur, et
des gluons qui les lient par interaction forte : les quarks sont liés en particules
d’interaction forte composites qui, elles, ne portent pas de charge de couleur.
Par analogie : on a des électrons chargés – et des protons chargés + (et des neutrons
non chargés) avec des photons qui les lient par interaction électromagnétique : le tout
est lié en un atome, qui, lui n’est pas chargé.
Remarque: Il existe 8 sortes de gluons. Ceux-ci ont une charge de couleur. Le cas
des gluons est différent de celui des photons, qui médient l'interaction électro-
magnétique. En effet, ceux-ci ne portent pas de charge électrique + ou -, alors qu'ils
médient l'interaction entre deux particules chargées. En revanche, les gluons portent
une charge de couleur, et médient une interaction entre deux particules qui portent une
charge de couleur: les quarks.
Expressions de l'IEM et de l'IF
L’interaction électromagnétique va agir entre l’électron et le noyau pour maintenir la
cohésion atomique.
L’interaction forte va agir entre quarks d’un neutron ou d’un proton pour maintenir
la cohésion de chaque nucléon (neutron ou proton). L'interaction forte étant très
intense, les quarks ne peuvent jamais se séparer: ils n'existent pas à l'état libre, et sont
confinés à l'intérieur du nucléon.
De ces deux interactions on va observer des résiduels, liés à une portée de leur
boson un peu supérieure à celle nécessaire, c'est à dire supérieure à l'atome pour l'IEM
et supérieure au nucléon pour l'IF.
L’interaction électromagnétique, en plus de faire interagir proton et électron, va
créer un résiduel qui permettra aux atomes d’interagir entre eux pour créer des
architectures moléculaires ou une réactivité chimique.
L’interaction forte, en plus de faire interagir les quarks, aura un résiduel qui
permettra aux nucléons d’interagir entre eux : c’est la cohésion nucléaire.
Il est dit de ces deux interactions : de cohésion nucléaire et de cohésion moléculaire,
qu’elles ont la même forme : ce sont des résiduels d’interaction fondamentale.
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Interaction forte Interaction Electro-
Magnétique
Mediateur Gluon Photon virtuel
Action Cohésion des nucléons Cohésion de l'atome
Forme Interaction fondamentale Interaction fondamentale
Résiduel d'IF = interaction Résiduel d'IEM
de cohésion nucléaire
Médiateur Méson (cette information n'est pas
dans le cours)
Action Cohésion du noyau Cohésion de la molécule
Forme Résiduel d'Interaction Résiduel d'Interaction
fondamentale fondamentale
Remarque: le reve des physiciens est d'unifier les quatre interactions fondamentales en
une seule. Une de leurs théories vise à unifier l'interaction électromagnétique et
l'interaction faible en une interaction appelée électrofaible. Celle-ci serait médiée par
le boson de Higgs.
A retenir :
▪ Le neutrino est insensible à l’interaction électromagnétique.
▪ Les leptons sont insensibles à l’interaction forte(et notamment l’électron).
NB: le neutrino n'est donc sensible qu'à l'interaction faible (puisqu'il est un lepton)
▪ Les hadrons sont sensibles à toutes les interactions.
▪ Les mésons sont les médiateurs de l’interaction de cohésion nucléaire (Résiduel de
l’I.F), (et non pas les gluons!)
▪ Ne pas confondre, pour les quarks, la charge de couleur et la charge électrique up
(u) ou down (d).
La charge électrique u ou d permet de déterminer le caractère du nucléon : le
neutron est formé de udd et la somme des charges électriques portés par ses quarks est
donc neutre, tandis que le proton formé de uud aura une charge totale positive = 1.
▪ A deux exceptions près, chaque particule du tableau de la classification des
particules possède une antiparticule. Par exemple, l'antiparticule de l'électron est le
positon ou positron, qui possède une charge électrique égale à l'opposée de celle de
l'électron. De meme, le neutrino possède une antiparticule appelée antineutrino.
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L'antiparticule est notée avec une barre au dessus du symbole de la particule. Les deux
exceptions sont le pion π0 et le photon hv, qui sont leur propre antiparticule.
Classification des particules *:
Particules ponctuelles Particules composites =
Hadrons
Leptons Baryons
(6 types regroupés en 3 générations)
FERMIONS - l’électron e- - Nucléons
- et son neutrino électronique νe
- le muon m- Proton avec uud
- et son neutrino muonique nm. (Donc ayant comme charge
- le tau t- +2/3+2/3-1/3 = 1)
- et son neutrino nt.
Neutron avec udd
Quarks (Donc ayant comme charge
+2/3-1/3-1/3 = 0)
(6 types regroupés en 3 générations)
- u et d (up and down)
de charge respective +2/3 et -1/3 - Hypérons
- s et c (strange et charmed)
- b et t (bottom et top)
Bosons d’interaction Mésons (formés de q et de son
antiparticule).
- photon
BOSONS - Z0, W+ et W- -pions
- gluon -mésons
- (graviton ?)
*Ce qui est en gras est à bien savoir.
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