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Lire en Vendée
ÉchosMusées
n° 31
avril 2017
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40 40ans 4040ans 40
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Revue de la Société des
Écrivains de Vendée et
des amis de l’Historial
de la Vendée
40e
rugissant pour les écrivains
Christophe Vital et l’Historial...
2 Lire en Vendée - avril 2017
Mémoire d’une avant-première
Il me semble que nous n’étions
que quatre. C’était un soir des
vacances de Pâques 1977. Nous
n’étions que nous dans la biblio-
thèque toute neuve de La Roche-
sur-Yon
Il y avait les deux fers de lance de l’opé-
ration, Jean Huguet qui avait créé un peu
plus de cinq ans avant les éditions Le Cercle
d’or, et Joseph Rouillé dont les ouvrages à
inspiration historique connaissaient un
beau succès
Michel Devantoy, le conservateur de la biblio-
thèque, avait bien voulu les recevoir dans son bu-
reau à l’heure de la fermeture de l’établissement.
Jean m’avait invité à me joindre à eux. Il venait
de publier mes deux premiers romans. Il voulait
un jeune avec eux. J’écoutais. J’avais plaisir à me
joindre à cette aventure, sans savoir où elle m’amè-
nerait. (Il me semble que j’ai oublié quelqu’un : Ge-
neviève Huguet était certainement là, elle était tou-
jours avec Jean, elle était son chauffeur, conduisait
vivement le coupé 204). Jean avait déjà tout bien
pensé. C’est lui, le père fondateur de l’Association
des Écrivains de Vendée. Il était adhérent, déjà, à
la Société des Écrivains de l’Ouest. Il a proposé à
Joseph Rouillé, qui a été tout de suite d’accord, de
créer une section vendéenne associée aux Ecrivains
de l’Ouest. « Pourquoi pas, tout de suite, une as-
sociation indépendante  ?  » a suggéré ensuite Jo-
seph. « Parce que nous ne sommes pas prêts, nous
ne sommes pas nombreux, nous allons profiter de
l’expérience des Écrivains de l’Ouest et nous verrons
après ce que nous pouvons faire. » Cette année-là,
Jean publiait au Cercle d’or Henri de Grandmaison,
le président des Écrivains de l’Ouest, le rapproche-
ment était facile. Joseph a accepté. Jean lui a proposé
de prendre la présidence de la section vendéenne. Ils
ont convenu de battre le rappel de toutes les plumes
vendéennes et de les inviter à la réunion constitutive
de l’association. Michel Devantoy a tout de suite
consenti à ce que la bibliothèque devienne le siège
de l’association et que les réunions aient lieu chez
lui. Pour lui, c’était une évidence. La fréquentation
de la bibliothèque avait été multipliée par dix depuis
son transfert de la mairie dans ce nouvel espace et il
était naturel que les écrivains de Vendée y aient une
place privilégiée. Il a sorti son calendrier. La date
du 4 mai a été retenue pour la réunion de départ.
Jean et Joseph ont convenu de s’appeler et de mettre
au point le déroulé de la manifestation. Ils ont déjà
évoqué des actions à proposer, des conférences, des
signatures à la bibliothèque de La Roche, des Sables,
de Saint-Gilles, un journal... L’un et l’autre étaient
faciles à enflammer ! Michel Devantoy nous a propo-
sé de passer dans la réserve de la bibliothèque. Dans
un meuble, près du lavabo, il y avait des verres, des
bouteilles d’eau. Nous n’allions pas arroser la pose
de la première pierre de l’association avec de l’eau ! Il
a débouché une bouteille de rosé et ouvert une boîte
de gâteaux. Nous sommes repartis par la petite porte
en fer, sur le côté de la bibliothèque.
Yves Viollier
Quatre décennies de partage au-
tour du livre
La fondation de l’association
Autour de Jean Huguet et Joseph Rouillé qui les
avaient conviés, ils étaient une douzaine ce mercredi
4 mai 1977, dans la grande salle à l’étage de la Bi-
bliothèque Municipale de La Roche-sur-Yon. Il y
avait là Claude Bézieau, Alexandre Fillonneau connu
sous son pseudonyme Valentin Saint-Vic, Constant
Gauducheau, Henri Martin, Nathalie Nelson, Alain
Perrocheau, Michel Pineau-Valencienne, Marcel Ri-
chard, Francine Robert et Valentin Roussière. Yves
Viollier, indisponible, s’était excusé. Bien préparée,
la réunion aboutissait rapidement à la mise en place
d’un Comité vendéen des Écrivains de l’Ouest, alors
association de renom dans les milieux culturels et
littéraires lancée par Robert Merle en 1954, et prési-
dée à cette époque par Henri de Grandmaison.
Joseph Rouillé, très attaché au terroir vendéen
et auteur de plusieurs livres sur son histoire et ses
traditions, et Jean Huguet, écrivain bien connu
et initiateur des Éditions du Cercle d’Or en 1971,
avaient concocté un projet de statuts, qui devaient
être rapidement discutés puis adoptés. L’objectif
était selon la formule de l’époque «la création d’un
Comité vendéen permettant la représentativité des
écrivains de la Vendée au-delà du département avec
pour mission essentielle de promouvoir et défendre
l’écrivain vendéen». L’association ouverte à toutes
les personnes qui avaient publié un livre, retenait
«le principe de deux manifestations annuelles, l’une
sur la côte en été et l’autre en hiver à l’intérieur du
département», et se proposait de publier un bulletin
Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
3Lire en Vendée - avril 2017
Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
4 Lire en Vendée - avril 2017
S o m m a i r e
2	 Les quarante ans de la Sev
10	 Les Prix
16	 Région et Département
19	 Chanoine Duret, Claude Mercier
22	 Les salons
28	 Théâtre, cinéma
34	 Vendée Historial
37 	 Christophe Vital
38	 Richard Cœur de lion
42	 Noirmoutier
47	 Restaurations
50	 Rallye
52	 Nos sélections
79	 Le coin du Centre Vendéen
	 de Recherches Historiques
82	 Les pages des Écrivains de la mer
qui pourrait devenir revue intitulé «Les lettres ven-
déennes».
Les statuts étaient déposés en préfecture le 26
mai 1977 sous le numéro 2629 et l’association était
inscrite au journal officiel des 13 et 14 juin. Le bu-
reau mis en place avait la composition suivante :
président : Joseph Rouillé, vice-présidents : Claude
Bézieau et Michel Pineau-Valencienne : secrétaire :
Valentin Saint-Vic, secrétaire adjoint : Marcel Ri-
chard, trésorier : Francine Robert, trésorier-adjoint :
Alain Perrocheau, archiviste : Henri Martin, délégué
auprès de l’association des Écrivains de l’Ouest : Jean
Huguet.
Très vite, les administrateurs déplaçaient son
lieu de réunion de La Roche-sur-Yon aux Sables
d’Olonne, où ils étaient souvent accueillis à la Mai-
rie même ou au Centre culturel de l’Abbaye Sainte-
Croix. C’est d’ailleurs en ce lieu que le Comité
vendéen recevait les Écrivains de l’Ouest pour leur
congrès le 9 décembre 1978. Une grande séance de
dédicaces et de rencontres avec les lecteurs, sorte de
mini salon, rassemblait plus de quarante écrivains
vendéens et venus des différents départements, des
comités d’Anjou et du Maine.
Premières actions et animations
Fin 1978, le constat était positif. L’association
avait porté le nombre de ses adhérents à 25 et ses
premières manifestations avaient eu un certain suc-
cès auprès du public : rencontres signatures dans les
jardins du Tribunal aux Sables, présentation d’un
film en introduction à un débat sur les Guerres de
Vendée également dans la même ville, puis même
type de soirée mais cette fois organisée à Saint-
Jean-de-Monts et portant sur Gilles de Rays. Ces
soirées devaient pendant plus de dix ans attirer de
nombreux spectateurs, surtout lorsque les écrivains
vendéens eurent l’idée d’organiser ces débats comme
une joute entre blancs et bleus, au cours desquels
Jean Huguet, Joseph Rouillé, Valentin Saint-Vic ou
Michel Pineau-Valencienne s’investissaient dans ce
jeu de rôle avec une véritable passion.
Pendant plus
d’une décennie,
ces rencontres
dédicaces et soi-
rées débats devai-
ent se multiplier
avec une certaine
réussite, en des
lieux variés, mais
plus souvent
proches de la
côte : Les Sables,
Sa i n t - Gi l l e s ,
Sion, Saint-Jean-
de-Monts, Bré-
tignolles, Chal-
lans et Luçon,
et cherchant également à varier les thèmes avec
par exemple «Contes et légendes de Vendée». Elles
étaient l’occasion pour les lecteurs de rencontrer les
auteurs, elles étaient pour les écrivains vendéens une
opportunité de se retrouver et d’échanger autour de
leurs préoccupations et de leurs centres d’intérêt lit-
téraires. Elles commencèrent cependant à s’essouf-
fler dans la seconde moitié des années 90.
Trois autres actions fondamentales, et qui ont
perduré jusqu’à aujourd’hui tout en se modifiant,
ont porté l’image de la Société des Écrivains de Ven-
dée, le Comité vendéen des Écrivains de l’Ouest
ayant en 1982 repris son indépendance et changé de
nom pour voler de ses propres ailes.
5Lire en Vendée - avril 2017
Les Prix littéraires
C’est en 1982 que le bureau de l’association créa
un Prix de la nouvelle et un premier règlement. Ce-
lui-ci ouvrait le concours aux écrivains débutants,
sur un sujet libre, cependant concernant la «Grande
Vendée» selon les termes employés par Jean Yole.
Plusieurs de ces nouvelles furent publiées dans le
bulletin de l’association, et le prix perdura jusqu’en
2002, ayant récompensé en vingt ans quelques dix-
neuf écrivains et conteurs, et distribué plus de vingt
mentions spéciales. Quelques-uns de ces lauréats ont
ensuite poursuivi leur travail d’écriture et sont venus
enrichir les rangs des membres de l’association. Ci-
tons sans vouloir être exhaustif, Claude Hiver, Pierre
Lataste, Irène Devaux ou Claude Retailleau.
Presque à la même époque était créé un Prix de
la Société des Écrivains de Vendée, qui cette fois
s’adressait aux écrivains publiés. Il récompensait un
livre sans distinction de genre, Histoire, roman, es-
sai ou autre, paru dans l’année qui précédait l’at-
tribution du prix. Ce livre profitait d’une nouvelle
exposition médiatique, grâce notamment à la remise
officielle qui avait lieu au siège du Conseil général,
en présence de son Président ou du responsable des
affaires culturelles du Département. On pourra se
reporter avec profit à l’article de Gilles Bély, prési-
dent de la Société, pour en savoir plus sur les lauréats
de ce Prix dont la liste s’allonge d’année en année,
puisque chaque mois de décembre voit se renouveler
cette cérémonie.
Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
Dédicaces aux Sables d’Olonne
6 Lire en Vendée - avril 2017
La revue Lire en Vendée
Titré non «Les lettres vendéennes» comme en-
visagé précédemment, mais «Écrire en Vendée», un
bulletin de huit pages ronéotées et agrafées parut
durant l’été 1977, quelques semaines après la consti-
tution de l’association. Deux ans plus tard, il deve-
nait «Lire en Vendée», sous une présentation plus
professionnelle qui occupait quatre pages imprimées
chez Doré aux Sables d’Olonne. À part quelques ar-
ticles plus généraux, l’essentiel consistait à offrir aux
lecteurs de courtes critiques, le plus souvent réalisées
par le président de l’association, qui présentaient les
ouvrages que les membres de la société faisaient pa-
raître mois après mois. Ce numéro annuel venait de
changer de titre et ce changement n’était pas ano-
din. «Écrire en Vendée» devenait «Lire en Vendée»,
comme si les écrivains venaient de comprendre que
pour publier il faut être lu, et qu’il était temps de
partir à la conquête des lecteurs.
Depuis cette époque, la revue de la Société des
Écrivains de Vendée n’a cessé ni de paraître, ni de
s’enrichir. En 1985, apparaissaient quelques élé-
ments de couleur qui donnaient du relief. En 2003,
sous la présidence de Michel Dillange, le numéro de
l’été était tiré avec plusieurs parties en quadrichromie
et comptait douze pages, grâce notamment à la par-
ticipation financière du Crédit Mutuel. Il continuait
de présenter les ouvrages en rapport avec la Vendée
ou écrits par des Vendéens, mais évoquait aussi les
salons et les prix qu’ils distribuaient. L’équipe des
rédacteurs était encore assez réduite, mais aucun
n’était avare de ses efforts pour faire connaître le
livre et pour attirer tous ceux qui s’y intéressent. Et
ceux-ci étaient comblés, parce que depuis les débuts
cette revue était distribuée gratuitement dans les
points de vente des livres, dans les bibliothèques et
dans les salons, et cette action bénévole a toujours
perduré jusqu’à aujourd’hui.
7Lire en Vendée - avril 2017
A partir de 2007, «Lire en Vendée» évo-
luait à nouveau. Les compétences de met-
teur en page et l’expérience d’éditeur du
nouveau président, Jean de Raigniac, per-
mettaient de prendre de l’ampleur, de passer
à la quadrichromie intégrale et d’offrir au
public une belle revue sur papier glacé, gage
d’une qualité et d’un attrait efficace sur les lecteurs.
Un partenariat avec Les Amis du Musée Vendée His-
torial offrait la possibilité d’accéder à une de revue
de luxe qui atteignait quatre-vingt-seize pages, et de
varier les contenus. D’autres partenariats, avec La
Maison des Écrivains de la Mer ou le Centre vendéen
de recherches historiques étendaient encore ses pos-
sibilités. Actualité des animations du livre en Ven-
dée, Salons, page pour un libraire, hommages à des
écrivains d’hier et d’aujourd’hui, place au théâtre,
cahier des Amis du Musée, participations du CVRH
et des Écrivains de la Mer laissaient encore en 2016
place à une vingtaine de pages pour présenter les
publications de l’année. Et c’était nécessaire, car les
ouvrages publiés sur la Vendée ou dont les auteurs
étaient nés ou vivaient en Vendée, s’étaient multi-
pliés en quarante ans d’existence de l’association,
comme d’ailleurs le nombre d’adhérents qui dépas-
saient désormais les cent-vingt.
Aujourd’hui, Gille Bély, devenu président, ne
ménage pas ses efforts afin de trouver les moyens fi-
nancier de pérenniser la revue sous sa forme actuelle.
Disons-le tout net, une telle progression, en qualité
et en qualité se doit d’être définitivement confortée.
Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
8 Lire en Vendée - avril 2017
9Lire en Vendée - avril 2017
Les salons du livre
Et puis, il y eut les salons du livre. Quand les
rencontres dédicaces organisées par Joseph Rouillé,
Jean Huguet et leurs acolytes ont peu à peu cessé
au début des années 90, ce sont les salons organisés
par d’autres structures qui ont offert aux écrivains
vendéens les moyens de rencontres nécessaires avec
leur public. Pour la naissance du Printemps du Livre
en 1988, ils étaient présents et constituaient même
l’essentiel des auteurs présents. Bien porté par les
collectivités territoriales, le salon de Montaigu, le
plus important de l’ouest, a naturellement pris une
toute autre envergure, mais les auteurs vendéens
ont toujours réussi à y garder une place. Depuis de
nombreuses années, ils y ont un stand dans lequel
se succèdent plusieurs des adhérents, heureux d’être
présents mais souvent frustrés de ne pouvoir partici-
per à la totalité de la manifestation.
Ailleurs, ils ont été au point de départ de ma-
nifestations identiques, quoique de moindre enver-
gure. Rappelons-nous le Livre au Village au Puy du
Fou qui les a rassemblés plusieurs années avant de
s’arrêter. Songeons au salon de Saint-Gervais, où ils
se faisaient une fête de l’accueil organisé par le re-
gretté Claude Mercier, à ceux de Noirmoutier ou
de la Guérinière, à celui du Langon, à la journée du
1er
mai à Jard et à tant d’autres manifestations qui
n’ont pas toujours pu se pérenniser. Et puis, pen-
sons surtout au Refuge du Livre à Grasla, «le Salon
du livre vendéen» créé d’abord pour les écrivains de
Vendée, et un peu par eux parce qu’ils ont été depuis
les débuts les pourvoyeurs de talents littéraires at-
tendus par les lecteurs enchantés de découvrir pour
une foi les ombrages habités. Là comme ailleurs, les
auteurs vendéens étaient présents et savaient distri-
buer leur «Lire en Vendée» pour faire connaître leur
association et leurs livres. Ils y seront d’autant plus
volontiers cette année puisqu’une exposition consti-
tuera un temps fort dans la célébration de leur an-
niversaire.
Quarante ans plus tard, les objectifs fixés pour
l’association ont été globalement atteints. «Rassem-
bler les auteurs du département» : les membres sont
passés de 25 à 120, ils ont progressé comme le livre
en Vendée ; mais d’autres auteurs écrivent sur notre
territoire et peuvent encore venir nous rejoindre.
«Faire connaître leurs œuvres chez eux et hors pro-
vince» : tâche accomplie pour la Vendée, pour les
autres régions, c’était sans doute un peu ambitieux.
La dimension littéraire col-
lective s’est aussi retrouvée à
travers trois ouvrages publiés
par la Société à l’occasion de
ses cinquième, dixième et ving-
tième anniversaires. Grâce à
la participation de plusieurs
auteurs adhérents parurent en
effet en 1981 aux Éditions Le
Cercle d’Or «Les mille et un
visages de la Vendée», en 1987
chez IGO «Hauts-lieux de Vendée» et en 1997 chez
Vents et Marais «Histoires et nouvelles de Vendée».
Ces livres montrent le goût de l’histoire et du pa-
trimoine exprimés par nos écrivains, et sont à part
entière une partie du patrimoine de l’association.
Et puis, si elle n’était pas franchement inscrite
dans les statuts, il y a la dimension humaine. Et de
ce côté-là, la Société des Écrivains de Vendée a tou-
jours bien rempli son rôle. Échanges et convivialité
sont des gages de réussite. Ils profitent d’abord aux
femmes et aux hommes qui écrivent, mais ils pro-
fitent tout simplement, et plus globalement, aux
livres et à l’œuvre culturelle offerte dans notre beau
département.
		 Alain Perrocheau et Yves Viollier
Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
10 Lire en Vendée - avril 2017
Ce jour-là, lors de mon arri-
vée chez Geneviève, le ciel de la
Chaume larmoyait et le vent hu-
lulait tristement
Sans doute se doutaient-ils que nous al-
lions évoquer un événement tragique dont
Jean Huguet fit un roman, Équinoxe, qui
apparait comme l’un des points d’orgue de
son œuvre d’écrivain
La réédition de ce livre, paru initialement en
1972, apporte l’opportunité de remettre en lumière
la genèse de cet ouvrage. Je me souviens que Jean
m’en avait offert un exemplaire avec une belle dé-
dicace : «ce roman où gronde une mer proche, fa-
milière, qui n’est pas le beau décor habituel, mais
l’humble réalité quotidienne d’un peuple qui lui
doit, sans doute, un certain goût d’éternité», écri-
vait-il.
- Le chalutier «Christus regnat» dont Jean a ra-
conté le drame, explique Geneviève, est né du sou-
venir d’une tragédie bien réelle, celle du «Tanit»,
survenue le 12 juillet 1961.
Bien que les faits remontent à plus d’un demi
siècle, l’émotion est toujours présente chez celle qui
fut l’indissociable compagne de Jean.
- A l’époque, nous vivions à Paris, poursuit-elle.
Nous passions en été quelques semaines chez ma
mère, à «L’horizon», place de Strasbourg aux Sables.
Le mois de juillet nous apportait le bonheur des re-
trouvailles avec nos familles sablaise et chaumoise.
En cette année 1961, le temps était propice à la bai-
gnade et le soleil, du remblai jusqu’à La Chaume,
nous semblait tellement agréable qu’il n’était pas
possible de prévoir que, quelques heures plus tard, la
tempête allait se déchaîner. Pourtant, le matin du 12
juillet, au Phare Rouge (où ma mère habitait), des
rafales de vent et de sable déferlaient sur la chaussée.
En tout début d’après-midi, Louis, le frère de Jean,
arriva en toute hâte, affolé. «Mon gars est en mer.
Il est perdu. Je le sens. Je le sais». Jean tenta en vain
de le calmer. Inutile. Pour Louis, c’était une réalité.
Le drame a bien eu lieu. près de Cayola. Le Ta-
nit n’a pas réussi à rentrer au port. Le lendemain,
on retrouvait des épaves provenant du bateau. Les
corps des malheureux marins furent rejetés à la côte
quelques jours plus tard, sauf celui du jeune Loulou,
17 ans, qui ne fut jamais retrouvé.
- C’est en 1972, à notre retour à La Chaume,
que Jean rédigea son beau roman-témoignage, en
hommage à ses amis perdus en mer. Les deux frères
Syre, Pierre et Charles, avaient 38 et 40 ans. Charles
était le camarade de communion de Jean. À bord,
se trouvait aussi le matelot Albert Retureau, 39 ans.
Un silence. La tempête est dans le cœur de ma
narratrice.
- Tu sais, Jacques, la réédition de ce livre me pro-
cure une grande émotion. Parfois, des lecteurs me
demandent une dédicace. Jean est à ce moment-là
à mes côtés. Il me souffle quelques mots aimables.
Sa présence me rassure. Je crois que sa pensée vaga-
bonde encore parmi ses livres.
Nous évoquons quelques-uns des personnages
du roman. Geneviève a bien connu tous ceux qui
ont été les «vrais gens» que l’auteur a dépeints.
- Le personnage de Delphine cette «paysine»
que Jean décrit dans sa cuisine ou qui fait sa lessive,
c’est sa mère. Comme Delphine, elle prenait le taxi
au bar du Pont, le mercredi et le samedi matin, pour
aller au marché aux Sables. Chaque phrase, chaque
mot, c’est tout ma belle-mère ! Quand je relis «Équi-
noxe», je crois l’entendre !
Au cœur de la vie d’autrefois de cette Chaume si
chère à Jean Huguet et qu’il décrit avec tendresse et
talent dans ce beau roman maritime.
			 Jacques Bernard
Jean Huguet
Équinoxe, un hommage de Jean
Huguet aux marins du «Tanit»
Geste, 285 p., 25 €
Équinoxe, point d’orgue pour Jean Huguet
11Lire en Vendée - avril 2017
Le mercredi 3 juin 2016, à 10 h 30, en
la cave à sel de l’Abbaye Saint-Pierre de
Maillezais, sur les pas de François Rabe-
lais et d’Agrippa d’Aubigné, en présence de
Marie-Jo Chatevaire et de François Bon, il
a fait mémoire de nos amis écrivains dispa-
rus récemment, Claude Mercier et Claude
Burneau
Activités de la Société
le Président rappelle les subventions obtenues
auprès du Conseil départemental, du Conseil régio-
nal et du Crédit Mutuel Océan et le Partenariat avec
la Bibliothèque départementale de la Vendée qui
s’organise autour du Printemps du Livre de Mon-
taigu, du dépôt des revues « Lire en Vendée» dans ses
locaux de la rue Ampère, à La Roche-sur-Yon, et du
40e
anniversaire de la SEV qui se déroulera à Grasla.
Le traditionnel déjeuner d’été est fixé au mer-
credi 10 août, au Roc Saint-Jean, Les Sables.
	
Salons littéraires
Le Printemps du Livre de Montaigu met comme
à l’accoutumée un stand à la disposition de la Socié-
té. Dix-huit auteurs se succèdent pendant les trois
journées du Salon.
Assembléegénérale
	
Prix des Écrivains de Vendée
La remise des Prix 2015 s’est déroulée le mardi
15 décembre, à l’Hôtel du Département, en pré-
sence de M. Yves Auvinet, Président du Conseil dé-
partemental, et des représentants du Crédit Mutuel
Océan. Le Président Auvinet a remis la Médaille du
Département à Michel Dillange, Président d’hon-
neur de la SEV.
Le rapport d’activités et le rapport financier sont
adoptés à l’unanimité. Sur proposition du Conseil,
l’assemblée générale décide à l’unanimité de porter
la cotisation annuelle de 22 à 25 €.
Diffusion de la revue «Lire en Vendée»
	
La diffusion de la revue «Lire en Vendée» s’avère
insuffisante et ne couvre pas encore l’ensemble du
département. Yves Viollier, vice-président, anime la
discussion qui aboutit à l’organisation de la diffu-
sion avec le concours des membres de l’assemblée.
	
Élections au Conseil d’administration
Frédérique Mory, Alain Perrocheau, Éveline
Thomer et Yves Viollier sont réélus à l’unanimité.
Suite à la démission de Lydie Gaborit, un siège d’ad-
ministrateur est momentanément vacant.
Gilles Bély, président de l’association depuis novembre 2015,
réunit les écrivains de Vendée à la Cave à Sel
de Maillezais
12 Lire en Vendée - avril 2017
Les autres auteurs nominés
François Cérésa,
Mariage républicain 		
L’Archipel
Un roman historique d’un
auteur confirmé, qui s’inscrit
dans une série de trois ouvrages:
des mystères, du sang, des trahi-
sons et les noyades de Nantes...
Juliette Chaux-Mazé,
Bleu Rêve
Ella
Les déchirements d’une fa-
mille pendant la guerre de Ven-
dée. Une approche originale et
sensible, l’écriture et le dessin
s’y rejoignent. Une jeune au-
teure à suivre...
René Marquis
Émile et Gérard
ERM !
Sur les pas du «Tonton du
Siam», la quête familiale et obs-
tinée d’un petit-neveu pour un
personnage extraordinaire aux
multiples talents, un regard pas-
sionnant sur la Vendée mission-
naire, au début du XXe
siècle.
Laurent Tixier
D’âmes en lames
Charles Corbet
Le bretteur de la plume et
de l’épée raconte avec panache
les grands duels des temps an-
ciens. On le reverra bientôt sur
les planches et dans les livres.
Souvenirs
d’une présidence heureuse
J’ai été très surpris quand Joseph Rouillé m’a
proposé de prendre sa suite. Cela faisait trois
ans, je crois, que j’avais intégré notre société et
je n’avais manifesté aucune ambition personnelle.
C’est, sans doute, cela qui a déterminé notre pré-
sident-fondateur à me faire cette proposition.
Proposition flatteuse que l’on ne saurait refuser.
Cette présidence, commencée en 2000, m’a ap-
porté beaucoup de plaisir et de véritables amitiés.
L’écrivain est seul devant sa page blanche et il a
besoin d’échanges. Ainsi, certains sont venus me
demander conseil; ma position présidentielle me
conférait, à leurs yeux, une qualité de jugement
que je n’avais peut-être pas.
En premier lieu, le rôle de notre société est
une participation aux salons littéraires qui per-
met à ceux d’entre nous dont l’éditeur n’est pas
présent, de proposer ses œuvres dans notre stand.
Nous sommes représentés à Saint Gervais, Mon-
taigu, Jard, Noirmoutier, Grasla -et j’en oublie.
Ensuite, l’instauration de Prix recherchés, remis
par le Conseil Général, est une manière de pro-
mouvoir la littérature vendéenne. Celle-ci se fait,
également, connaître par notre revue, Lire en
Vendée. Créée par Joseph Rouillé, elle a pris du
poids, au cours des années : de 4 pages en 2000,
elle en comptait 20 à mon départ. Aujourd’hui,
c’est un volume de 96 pages.
Par ailleurs, j’ai attribué le titre de membre
d’honneur à Jim Dandurand et à Michel Ragon
qui, chacun dans son domaine, ont illustré notre
département. Enfin, le principal souci d’un pré-
sident c’est le budget. Nous avions le soutien du
Conseil Général, j’ai obtenu l’appui du Crédit
Mutuel et une subvention de la Région. De plus,
la fin de mon mandat, le nombre des adhérents
avait triplé. Ce bilan positif est le fruit du travail
d’une équipe bénévole qui m’a toujours soutenu.
Merci à eux.
Pour terminer, je voudrais évoquer la mé-
moire de trois personnes qui m’ont épaulé. Émilie
Genet, secrétaire particulièrement efficace, dont
le seul défaut était de massacrer les personnages
de ses romans policiers ; Irène Devaux, trésorière
attentive, poète délicate qui fut présidente de l’Es-
sor Poétique et, après elle, Anny Launay, poète
également, au charisme dynamique. Le 16 Janvier
2008, j’ai passé la main à Jean de Raigniac dont
l’activité a été bénéfique. Aujourd’hui, l’aventure
continue.
				
				 Michel Dillange
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13Lire en Vendée - avril 2017
Prix des Écrivains de Vendée
Yvon Marquis et Georges Perraudeau
Lauréats des Prix des Écrivains de Vendée
Ces deux ouvrages qui mettent en scène, l’un un
amiral, l’autre une paysanne, s’inscrivent parfaite-
ment dans l’esprit que la SEV a voulu mettre dans
les Prix qu’elle décerne. La Vendée y est décrite côté
terre d’une part, côté mer d’autre part.
Yvon Marquis
Au service du Roy
Ce beau roman historique re-
met en lumière un grand marin
sablais, le vice-amiral Pierre de
Vaugiraud, héros de l’Indépen-
dance des Etats-Unis, qui paie le
prix de sa fidélité à la monarchie
et qui sera tardivement reconnu.
Yvon Marquis s’est saisi de ce personnage et en
donne une vision personnelle très émouvante.
Georges Perraudeau
Les Perdrieau
des Vendéens au XXe
siècle
Une grand-mère, une pay-
sanne anonyme des confins de
la Vendée et de la Loire Atlan-
tique, raconte sa longue vie à
ses petits-enfants. Les travaux et
les jours, les guerres, les peines
et les joies, les métiers et les
villages qui changent, vus par Georges Perraudeau.
Authentique et sensible, un roman vrai et positif qui
nous parle aussi de l’histoire du siècle dernier. «Non,
ce n’était pas mieux avant...»
Les Prix 2016 des Écrivains de Vendée
ont été remis, selon la tradition, le lundi
12 décembre, à l’Hôtel du Département,
en présence d’Yves Auvinet, président du
Conseil départemental, de Christophe Du-
bois, directeur de la Bibliothèque départe-
mentale de la Vendée et de Nathalie Raud,
représentant le Crédit Mutuel Océan, par-
tenaire de la SEV
Gilles Bély, Président de la SEV, a accueilli les
nombreux invités, auteurs membres de la SEV, édi-
teurs, animateurs des bibliothèques de Vendée no-
tamment. Il a salué la mémoire de Claude Burneau
et de Claude Mercier qui nous ont quittés en 2016.
Il a rappelé l’activité de la SEV qui compte dé-
sormais 120 adhérents. Fondée en 1977 par Joseph
Rouillé et Jean Huguet, elle fêtera cette année son
quarantième anniversaire. Il sera marqué par un
temps fort en forêt de Grasla, dans le cadre du Salon
du Livre Vendéen (22-23 juillet 2017) et un parte-
nariat, actuellement en préparation, avec la Biblio-
thèque départementale.
Le Prix des Écrivains de Vendée 2016 a été re-
mis à Yvon Marquis pour son roman historique «Au
service du Roy», paru chez Geste éditions, celui
des Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel Océan à
Georges Perraudeau pour «Les Perdrieau, des Ven-
déens au XXe
siècle», également chez Geste éditions.
Nathalie Raud, Yves Auvinet, Yvon Marquis, Georges Perraudeau et Gilles Bély, remise des Prix au Conseil Départemental
14 Lire en Vendée - avril 2017
Adoubés par leurs pairs, les soixante
lauréats des Écrivains de Vendée
Dès 1985, la Société des Écrivains de Vendée
a souhaité distinguer et récompenser les auteurs
et les ouvrages qui incarnaient, à ce moment-là,
sa raison d’être: promouvoir et faire connaître
la pensée littéraire vendéenne. Elle a pris soin,
chaque année, d’élire au moins deux écrivains,
signifiant ainsi la fécondité littéraire du terroir
vendéen. Depuis quelques années, le Prix des
Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel Océan sou-
ligne cette volonté
Parcourir la liste des lauréats et des ouvrages couronnés,
c’est à la fois, s’immerger dans la Vendée, s’imprégner d’une
histoire longue et se projeter dans l’avenir. C’est au fond la
mission essentielle et profonde notre Société.
Soixante écrivains au moins ont partagé cette élection qui
leur vient de leurs pairs. Ils ont été adoubés et sont autant de
phares qui jalonnent la route lumineuse tracée par nos aînés
en écriture.
Au début, une femme de Vendée et le Gois
Le tout premier Prix de la SEV est décer-
né en 1984 à Jeanne Charrier-Lecomte pour
«Une femme de Vendée», itinéraire d’une
institutrice de l’enseignement libre. Henri
Martin, avec «L’extraordinaire passage du
Gois» lui succède. Comment ne pas y voir
déjà ce qui fera l’unité de notre démarche:
la terre et la mer et, entre les deux, cet es-
pace incertain et fragile, plein d’espoir et de
crainte, à l’image de celui qui, sur la page
blanche, inscrit la première lettre ?
Les années suivantes imprégneront des images fortes de
la Vendée. Thérèse Joly, la bergère, Grignon de Montfort,
avec Louis-Marie Clénet, l’île d’Yeu que célèbre justement
son chantre, Maurice Esseul, Le Puy du Fou et sa Dame que
conte Ménie Grégoire. Ce Puy du Fou qui inspirera un peu
plus tard Antoine Morhéry.
Le deuxième centenaire de la Révolution aiguise les
plumes des écrivains vendéens. La Vendée militaire inspirera
nombre de nos devanciers. Louis Delhommeau analyse avec
beaucoup de justesse le désarroi des curés vendéens, tandis
qu’Octave Fort réveille la mémoire de Domnin d’Avrillé.
Entre temps, Gilles Perraudeau et Claude Retailleau feront
Comme un chien dans un
jeu de quilles !
Je ne suis pas sûr que Joseph Rouillé
voyait mon élection d’un bon œil. Quand
il a soudain pris la parole ; on s’attendait à
un «clash» sévère. Il a commencé «grave».
Je ne sais quelle mouche l’a piqué (en fait
pas une seule de ces satanées bestioles
n’aurait osé voler) il a terminé en m’ac-
cueillant à bras ouverts !
Jean Huguet n’y aurait probablement
pas pensé non plus, mes «Itinéraires des
familles de la Vendée» n’étaient pas les
siens. Il me l’avait dit autrefois.
Michel Dillange souhaitait un succes-
seur, personne n’était d’accord ; comme
dans la fable de La Fontaine, ce fut un
autre pion qui sortit du chapeau. Mi-
chel Gautier s’était amicalement moqué
(il était le premier ami écrivain que je
m’étais fait en éclusant ensemble notre
whisky sur les remparts du Printemps du
livre) ; il avait déjà échangé avec mon père
sur la «famille» du poète Jacques Bereau
pour sa thèse. Avec Louis Dubost et mon
compère André Hubert Hérault, aussi
un des premiers du Cercle d’Or, «gueux»
nous étions, gueux nous restions, heureux
quand même «d’être de la famille»...
Les Écrivains de Vendée n’ont pas
mouffeté, ils se sont mobilisés, rassemblés.
en ont profité pour serrer les rangs, s’ou-
vrir à leurs congénères, modifier leurs sta-
tuts, accepter les plus humbles, s’unir pour
se faire mieux entendre, se faire mieux lire,
développer leur revue et tous s’y retrouver.
Les Écrivains de Vendée ont une iden-
tité très marquée, une aura particulière ;
ils en sont très jaloux et très fiers. Ils le
peuvent, les «non Vendéens» les envient et
cherchent à les rejoindre.
Avec eux, on cherche ses mots, on
trouve beaucoup mieux, de vrais amis.
Sinon, je n’ai toujours pas compris
comment un jury littéraire auquel j’appar-
tenais pouvait préférer un tailleur de haies
à de beaux aventuriers (j’ai un ancêtre
«forban»). Du coup, je taille les haies, chez
moi.
			 Jean de Raigniac
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15Lire en Vendée - avril 2017
Les lauréats des Écrivains de Vendée !
éclore les saveurs maraîchines et maritimes de notre
Vendée.
En 1993, Yves Viollier, membre fondateur de
notre SEV, apparaît avec cet émouvant et si long
détour que feront beaucoup de ses contemporains.
Jean-Pierre Bertrand, le farinou, évoque le temps
pas si éloigné des meuniers des crêtes vendéennes et
des coches dans les baguettes des boulangers.
L’Histoire, notre Histoire commune
L’Histoire de notre province revient au premier
plan avec le «Dialogue avec Rabelais», de Valentin
Saint-Vic, l’un des fondateurs de la SEV, les comtes
du Poitou de Michel Dillange, qui a présidé long-
temps la SEV. Son érudition, son humour et sa sa-
gesse nous sont précieux. Dans la même veine, voici
les femmes du Poitou au Moyen-âge d’Isabelle Sou-
lard et le «Dominique Dillon» de Jean Artarit qui
déploiera plus tard son analyse - sa psychanalyse
- subtile à la période révolutionnaire. Jean de Rai-
gniac, président de la SEV après Michel Dillange,
ouvre les portes de ces châteaux et de ces logis ren-
contrés au bout d’une allée de chênes et d’ormes,
conservatoires d’une Vendée éternelle.
Bertrand Illegems, qui n’est pas encore éditeur,
est couronné en 1999 pour son roman «L’écharpe
rouge». Juste avant Philippe Mestre, ancien mi-
nistre, qui évoque les suites douloureuses de la
guerre d’Algérie. En 2001, Robert Audidier retrace
la vie humble d’un journalier agricole, son père. La
même année, c’est aussi «Le souffle bleu», le roman
sensible du regretté Louis-Marie Barbarit, fondateur
de la Cinémathèque de Vendée. Il faut le relire au-
jourd’hui comme un mémorial.
Alain Perrocheau, l’un des fondateurs de la SEV,
est distingué ensuite pour ses «Houblons écarlates».
Puis Marie-Thé Laurentin brode de délicates den-
telles de vie, un hymne aux paysannes de nos bo-
cages, femmes de l’ombre, du silence et du travail.
Les écrivaines sont encore au rendez-vous de 2004,
avec la Vendée secrète des logis d’Anne Cluzel et
Frédérique Mory. Contraste remarqué l’année qui
suit, avec les rudes souvenirs d’un coupeur de bois
en Afrique (Jacques de Hillérin) et le délicat roman
d’Éveline Thomer, «Mystère en Vendée».
Les jurés de nos prix sont assez naturellement
enclins à souligner l’importance de la mémoire en
littérature. Mémoire populaire qu’interroge sans
relâche Michel Gautier, mémoire royale avec les
années de guerre d’Henri IV, retracées par Gilles
Bresson, mémoire familiale lorsque Régine Albert se
souvient de sa garnd-mère Rose.
Quelquefois, le jury succombe à d’autres inspi-
rations. L’émotion avec la mer tentatrice de François
Bossis, le fantastique quand Yves Bulteau chante la
lune noire, la musique du violoncelle d’Anne Tallec
ou encore le rêve d’éternité de Xavier Armange, en
pèlerinage à Bénarès. Il a parfois des envies d’ailleurs
qui souriront aux Afrikaners de Cyriaque Griffon et
à Marcel Grelet pour sa Jenny galloise. Il saluera en-
core le panache des conquérants avec le «Guillaume»
de Yannick Chauvin et la «Floride» de Catherine Gi-
rard-Augry.
Écrire, c’est aussi plonger dans l’actualité. Actua-
lité douloureuse avec le drame de la tempête Xynthia
qui endeuille La Faute-sur-Mer (Philippe Ecalle) et
le drame du peuple afghan, vécu de l’intérieur par
Frédérique Jaumouillé.
La Vendée, source inépuisable
Les dernières récompenses vont surtout à des
livres profondément enracinés en Vendée. Les lec-
teurs partagent, avec Maurice Gindreau et Jean-Paul
Léger», la rude vie des marins, et avec Henry-Pierre
Troussicot les truculentes mésaventures qui se pas-
sent sur les bords de l’Auzance. «La Vendée pour
les nuls», de Michel Chamard, fera connaître «ce
département devenu une province» à un vaste pu-
blic. En grand-père pédagogue, Jean Chiron la fait
subtilement découvrir aux plus jeunes. Et c’est «un
bonheur fou» quand, le jour de la remise des prix,
André Audureau parle de Marcel Chabot...
La dernière cuvée rend un double hommage à la
Vendée. Celle de la mer, avec cet amiral sablais que
redécouvre Yvon Marquis, celle de la terre qu’in-
carne Laurence, cette paysanne anonyme qui a tra-
versé sans bruit le XXe
siècle.
Parcourir aujourd’hui ce palmarès, c’est retrou-
ver les images des couvertures, les visages des au-
teurs, les rencontres et les échanges, remonter le
fil d’un long compagnonnage. C’est aussi mesurer
l’immense richesse d’un patrimoine littéraire, édifié
année après année par les écrivains de Vendée, ceux
que les jurys ont un jour élus, mais aussi tous les
autres. Un patrimoine dont nous avons collective-
ment le droit d’être fiers et le devoir de l’enrichir
encore.
					 Gilles Bély
16 Lire en Vendée - avril 2017
Bruno Retailleau :
« Il y a effectivement une littéra-
ture Vendéenne »
Vers quel style d’ouvrages se porte votre préfé-
rence ? Historiques, policiers, régionaux ?
Les livres politiques font-ils partie de votre quo-
tidien ?
Je lis naturellement beaucoup de livres poli-
tiques, au sens large du terme : je recherche aussi
bien des ouvrages traitant de l’actualité que des es-
sais de philosophie politique. Ces lectures sont pour
moi essentielles car sans la réflexion, l’action poli-
tique a vite fait de sombrer dans l’activisme, voire
le cynisme. Je crois qu’aujourd’hui plus que jamais,
il faut rapprocher la vie politique de « la vie de l’es-
prit », afin comme le disait Claude Lefort « de ne
pas se laisser engloutir dans l’océan des opinions ni
aveugler sous le choc des événements ».
Avez-vous un auteur préféré ? Ou que vous suivez
au fil de ses œuvres ? Si oui, lequel ? Laquelle ?
Ou lesquels ? Auteur de la région ? Auteur venu
d’ailleurs ?
Difficile de choisir ! J’en citerai deux, très dif-
férents : Hannah Arendt et Francois Cheng. La
première pour la puissance de ses analyses, en parti-
culier cette idée que nous devons préserver tout ce
qui permet « la continuation du monde ». Une idée
qui m’est chère parce qu’elle renvoie à l’exigence de
permanence sur laquelle repose toute société. Le
second pour la profondeur de ses « méditations », la
poésie des mots également et cet attachement vis-
céral à la langue française qui lui a permis d’acqué-
rir « une sorte de souveraineté intérieure », pour
reprendre la propre expression de François Cheng.
Enfin je ne peux m’empêcher d’ajouter naturelle-
ment Yves Viollier, écrivain vendéen, dont la sensi-
bilité et le réalisme descriptif savent si bien retrans-
crire les visages et les paysages de ma Vendée natale.
La Vendée produit beaucoup d’écrivains(es), cer-
tains de valeur. Comment expliquez- vous ce phé-
nomène ?
Il y a effectivement une littérature vendéenne, et
non pas seulement une littérature en Vendée. Sans
doute est-ce lié à notre histoire et notre géographie.
L’histoire parce que la Vendée est née d’un drame,
et que cette réalité a créé une sensibilité particulière
chez les Vendéens, que certains ont exprimé par la
littérature et plus largement la culture. Une sensi-
bilité renforcée par notre géographie, à travers la
ruralité qui est un rapport particulier aux choses et
aux êtres. Un rapport propice à l’inspiration, à la
création. On le voit dans les œuvres de Jean Giono,
de George Sand, de Marcel Pagnol ou de Maurice
Genevoix ; mais également dans celles de tous nos
grands écrivains vendéens, de Louis Chaigne à Jean
Rivière en passant par Michel Ragon, Gilbert Prou-
teau etc… Sans oublier Jean Yole naturellement, et
cette conviction que « c’est dans le cœur des hommes
que s’achèvent les paysages ». Je crois que les pay-
sages extérieurs de la Vendée ont progressivement
façonné des paysages intérieurs chez les Vendéens.
C’est ce fameux « reflet du sol sur les esprits et les
corps » qu’évoquait l’auteur du «Malaise paysan».
Un reflet qui jette une lumière particulière sur ce qui
singularise la « Vendée littéraire » : un lien profond
entre la lettre et le lieu.
Est-ce que la lecture est pour vous synonyme de
vacances ? Ou lisez-vous pour vous détendre,
pour faire une rupture avec votre quotidien bien
rempli ?
La lecture fait partie de mon quotidien. Mais le
temps que je lui consacre est naturellement plus im-
portant lorsque je prends quelques vacances ! Ces
moments de repos me permettent d’avoir une lec-
ture plus intense, moins entrecoupée par le rythme
de mes activités.
Avez-vous été tenté par l’écriture ?
Oui, bien sûr. Qui ne l’a jamais été d’ailleurs ? Ce
n’est pas l’envie qui me manque mais bien le temps,
une fois de plus ! Mais ce temps viendra, je vous le
promets !
17Lire en Vendée - avril 2017
La Région, le Département, partenaires des Écrivains de Vendée !
Que lisent-ils ?
Bruno Retailleau,
président du Conseil régional des Pays
de Loire, sénateur de la Vendée
Yves Auvinet, président du Conseil dé-
partemental de la Vendée
Que lisent ces hommes qui dirigent
une région pour le premier et un dé-
partement pour le second ? Peuvent-ils
prendre le temps de lire ? Quels sont
leurs auteurs favoris ? Leurs parcours
littéraires ? Leurs lectures préférées ?
Frédérique Mory leur a posé des ques-
tions auxquelles ils ont bien voulu ré-
pondre, chacun trouvant un peu de
temps dans une vie quotidienne si rem-
plie
«Lire en Vendée» les remercie chaleu-
reusement
Yves Auvinet aime les livres
Qu’avez-vous aimé dans votre premier métier
d’éditeur ? La découverte de talents ? Le contact
avec les écrivains ?
Mon histoire avec le livre a commencé il y a
longtemps, car je suis un passionné. Et avant l’édi-
tion, j’ai débuté par la librairie en reprenant Siloë,
la librairie religieuse de La Roche-sur-Yon. J’ai dé-
couvert ce métier sur le terrain… c’est un métier
passionnant. Très riche. Fait de rencontres, et de
belles rencontres. Je pense bien évidemment à Mi-
chel Thierry, aux côtés de qui j’ai beaucoup appris.
À l’époque, il dirigeait les Éditions Siloë à Laval. Et
je lui ai soumis l’idée de faire de même en ouvrant
les Éditions Siloë à La Roche sur Yon. Je souhai-
tais pouvoir éditer des livres régionalistes. Ce que
j’ai pu réaliser. Le métier d’éditeur, c’est un véritable
cheminement dans la création d’un livre à travers
ses étapes successives. C’est une relation particulière
avec les auteurs et avec les différentes personnes qui
s’investissent à chaque phase de son élaboration.
Cela nécessite une certaine intuition, pour sentir les
succès de demain, sentir l’air du temps. Il faut être
à l’écoute de nouveaux talents, mais également des
lecteurs… et avoir une bonne équipe, ce que j’ai eu,
je ne m’en cache pas !
Êtes vous fier d’avoir édité certains ouvrages ?
Oui, je suis fier, par exemple, d’avoir édité «La
Vendée» en 1995, dans son format à l’Italienne,
signé par Gilles Bély avec des photos de Bertrand
Boufflet.
Deuxième grand coup de cœur : j’ai eu l’occa-
sion de visiter une exposition à Sarlat en Dordogne.
Et j’ai eu un véritable coup de cœur pour des en-
luminures peintes à la main par René de La Bar-
François Cheng, Jean Yole et Michel Ragon
18 Lire en Vendée - avril 2017
donnie, rehaussant un texte de Saint Exupéry. J’ai
voulu le rencontrer. Et je lui ai proposé de réaliser
La Bible-La Genèse, format 24,5 x 33, avec des en-
luminures sur une page et, sur l’autre, le texte de la
Genèse. Un magnifique ouvrage !
Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes
qui envisageraient cette profession ?
Je pense que l’amour du livre et des mots est
indispensable pour se tourner vers une carrière
dans l’édition. Et la première qualité essentielle me
semble être la curiosité : curiosité de lire autre chose
que ce qu’on lirait pour soi spontanément, curiosité
de découvrir de nouveaux auteurs, curiosité de sa-
voir ce que les autres lecteurs aiment… Sans pour
autant négliger le sens de l’organisation et la rigueur :
car pour gérer plusieurs ouvrages en même temps,
respecter un budget et des plannings, il faut être ges-
tionnaire... Tout est important. La couverture par
exemple a son importance, tout comme le titre…
Lisez-vous par plaisir ou pour faire une rupture
avec un quotidien bien rempli ?
J’avoue que faute de temps je lis moins qu’à une
époque mais je reste un grand lecteur ! Mes lectures
sont variées : « De l’âme » de François Cheng ou le
dernier ouvrage d’Éric-Emmanuel Schmidt que je
viens de terminer. Il y a quelques années je me suis
intéressé, dans le cadre du CVRH, aux travaux de
Jean Rivière. Sinon, je lis l’actualité locale, la presse
nationale, ses commentaires… J’essaye d’y survivre !
Quels style d’ouvrages aimez-vous ? Avez-vous un
écrivain (e) vendéen préféré ?
J’aime beaucoup les auteurs vendéens de manière
générale. Et me positionner pour l’un ou l’autre me
semble fastidieux… Bien évidemment, je reste fidèle
à certains écrivains comme Yves Viollier. Et nous
avons dans notre territoire vendéen une richesse ex-
ceptionnelle de signatures qui mettent leurs talents
au service de la Vendée. Parmi les grands, Jean Yole
appartient à notre Histoire et il se lit encore en 2017 ! Je
pense également à Michel Ragon. Le Département
lui rendra d’ailleurs hommage en donnant son nom
au tout nouveau collège de Montaigu qui ouvre en
septembre.
Etes-vous tenté par l’écriture ?
Pour l’instant, non ! Je n’ai pas le temps d’y pen-
ser. Je me régale en lisant les autres !
				
Celui qui ne cessait de relier
l’enseignement à la vie était resté
attaché à sa Vendée natale. Il sé-
journait ainsi l’été au village du
Pontereau et se rendait à pied,
chaque jour, au bourg. Visage as-
cétique, petit de taille, il passait
l’hiver sans feu dans une sobre
chambre-bureau où les livres te-
naient lieu de tapisserie. Fine
silhouette, il portait en toutes sai-
sons la même pèlerine, un cache-
col sombre, un vieux chapeau.
Intelligent et lettré, cet homme
modeste, discret, probe, qui ne se
plaignait jamais, avait une volon-
té inflexible, tenace. Sa vie inté-
rieure intense le portait à écrire et
agir au service de ses convictions
humanistes, de sa foi.
Ennemi acharné du men-
songe, Georges Duret disait à ses
élèves qui découvraient la philo-
sophie : « vous êtes ici pour cher-
Le chanoine
Georges Duret
poète, philosophe,
résistant
Il y aura cette année
cent-trente ans naissait à
La Bruffière,
le 12 novembre 1887,
Georges Duret.
Prêtre depuis 1912,
professeur de lettres et
de philosophie au collège
Saint Stanislas de Poitiers,
il fera paraître,
de 1918 à 1924,
50 Cahiers pour
les professeurs catholiques
de France qui s’adressaient
aux maîtres du public
comme du privé
Yves Auvinet
19Lire en Vendée - avril 2017
christianisme, le portait à combattre pour la liberté
du citoyen et du croyant, la dignité, la dimension
sacrée de tout être humain. Il n’est de vie juste à
ses yeux que celle qui rend les actes conformes aux
principes. Temporel et spirituel sont liés. D’esprit
pacifique, il entre en lutte pour sauvegarder ce qui
importe vraiment. Membre du réseau Renard, l’un
des premiers groupes de Résistance dans la France
occupée, il est arrêté en 1942 dans le collège où il
professait, se sachant menacé par la Gestapo. Dans
la prison de Wolfenbüttel, seul et dépouillé de tout,
s’est éteint le 30 mai 1943 Georges Duret qui s’était
montré jusqu’au bout homme de charité. C’est avec
son sang que ce cœur ardent, volontaire, qui croyait
à la force de l’esprit, a écrit son dernier Cahier pour
son pays, pour sa foi.
Écoutons pour conclure quelques vers d’Accents,
plaquette imprimée clandestinement en 1942 qui
s’achève par l’évocation de Blaise Pascal, le dernier
chant de cet authentique témoin :
Je ne suis qu’un regard pour un point seulement
Le reste est divertissement.
Jusqu’à ce que le mont nocturne s’éclaircisse,
Attendre fait mon exercice. 
		 (Vox in Rama, I).
		
				 Bernard Grasset
cher la Vérité.  » Dans son enseignement comme
dans ses écrits, il cherchait à harmoniser raison et
foi. Étranger à l’idéalisme, au savoir uniquement li-
vresque, qui ignore l’expérience et oublie la sagesse,
il avait pour maître Blaise Pascal auquel il consa-
crera le premier de ses Cahiers (Vie de Blaise Pascal)
et l’un des derniers (Le discours pascalien). « Pascal
a le sens non seulement de l’ordre mais de l’ordre
dans la profondeur » écrivait-il. Figure importante
de la philosophie française de l’esprit, Aimé Forest
dédicacera au chanoine, dont il fut l’élève et l’ami,
le livre qu’il consacrera à l’auteur des Pensées. Phi-
losophe humaniste, interrogateur de l’art, Georges
Duret cherchait à exprimer le maximum de pensée
dans le minimum de mots et à éveiller chez ses élèves
ou lecteurs le sens de l’absolu.
C’est comme naturellement qu’il passait de la
philosophie à la poésie car il était aussi bien vrai
poète que vrai philosophe. Familier des poètes an-
tiques, ainsi d’Homère et de Virgile, il goûtait parti-
culièrement des auteurs comme Corneille ou encore
Chateaubriand. A la cime de la poésie toutefois, c’est
Charles Péguy, auquel il consacrera le second de ses
Cahiers et des poèmes, qu’il plaçait. Celui qui ne
séparait pas l’artiste de l’artisan avait écrit en 1906
une Géographie littéraire de la France où il rattachait
les écrivains à leurs terroirs. Parmi ses œuvres poé-
tiques, se détachent L’Heure de Prime (avec Les Tra-
vaux et les Jours) (1930), La Matinée pensive (1936)
et Accents (1942). Marquée d’un esprit classique, sa
poésie se distingue par sa sincérité, son humanité et
sa densité. Un chant lyrique, à la fois âpre et doux,
s’élève des routes de la terre vers l’infini. Le poète
usera de vers de longueur variée, aux musiques
graves et sereines. En se faisant brefs, ses vers pren-
nent une force expressive, un accent moderne. Ainsi
dans La Matinée pensive :
Un blanc nuage
Sur le village,
Une pensée
A la croisée 		
		 (Enfances, I).
Poète humaniste, poète géorgique de la Ven-
dée (« Mon poème est mon champ, mes strophes
sont mes gerbes » écrivait-il dans L’Heure de Prime),
Georges Duret a été un émouvant poète-témoin.
Le règne du nazisme, il l’a vu comme une nuit
descendant sur le monde. Très tôt il entre en résis-
tance contre l’Allemagne hitlérienne qu’il perçoit
comme anti-humaniste, anti-chrétienne. Sa culture,
nourrie des Lettres grecques et latines comme de
Georges Duret, hommage !
20 Lire en Vendée - avril 2017
Lire en Vendée a choisi de rendre très simplement hommage
à Claude Mercier avec Louis Gouraud, son compagnon de tou-
jours, qui a prononcé le mot d’adieu lors des obsèques de Claude,
le 22 avril, en l’église de Beauvoir-sur-Mer et avec ce texte ma-
gnifique «Le moment est venu» que Claude avait enregistré et qui
a été diffusé pendant la cérémonie.
Claude est mort et la Vendée est en deuil
Par contre au Ciel, c’est l’allégresse: Saint Pierre est venu
lui-même en personne, accueillir Claude à la grande porte du
Paradis.
«Te voilà enfin, cher Claude, depuis le temps que je t’at-
tendais, j’ai hâte d’écouter tes petites histoires drôles, dont
tout le monde parle ici.»
Puis, s’adressant à Claude, il lui dit: «Sois le bienvenu au
Paradis, mon cher Claude, tu vas pouvoir retrouver ta famille
et tes amis. Sais-tu que tu as beaucoup d’amis ici ?»
Tiens, regarde les Compagnons de la Joie que tu as créés et
qui te font une haie d’honneur, et Jean Lagniau, du Souvenir
Vendéen, qui te fait signe pour aller t’asseoir entre lui et sa
sœur Andrée. Et voici Constant et Maurice, de La fin de la
Rabinaïe, ils parlent une drôle de langue que je ne comprends
pas, il paraît que c’est du patois vendéen, tu vas pouvoir me
le traduire.
Qu’est-ce qui arrive en courant ? Mais c’est le bon père
Pateau, ton professeur de français, latin-grec à l’Institution Ri-
chelieu, que tu as si souvent chahuté. Il t’a pardonné depuis
longtemps, mais je serais très heureux si tu pouvais l’imiter,
comme si tu sais si bien le faire, dans sa grande homélie sur
Jeanne d’Arc, à l’église Saint Louis de La Roche-sur-Yon.
Georges Clemenceau qui se trouve loin, dans le secteur le
plus à gauche du Paradis, est averti de ton arrivée. Il va venir,
il a lu ton livre «Clemenceau, tout simplement» et l’a bien ap-
précié. Il est très satisfait pour ton Prix littéraire et te remercie
beaucoup pour ton interprétation magistrale de sa personne
dans les pièces de théâtre jouées en Vendée.»
Oui, vraiment au Paradis, depuis l’arrivée de Claude, c’est
la joie partout. Par contre, sur terre, à Saint-Gervais, à Beau-
lieu, et dans toute la région, c’est la désolation et la très grande
tristesse, car la Vendée vient de perdre l’un de ses personnages
les plus attachants.
Claude n’était pas un homme de pouvoir, d’ailleurs il n’a
jamais voulu être maire de sa commune et en aucune circons-
tance, il n’imposait son point de vue. Par contre, c’était un
homme de devoir, toujours respectueux de la parole donnée.
C’était également un homme de savoir dans de nombreux do-
maines. Enfin et surtout, Claude était un homme de cœur, de
grand cœur, fidèle en amitiés - nous étions amis depuis 75 ans ! - et
toujours prêt à rendre service.
Avant d’être l’amuseur public que chacun admirait et ai-
mait, Claude avait exercé la profession de notaire à Coulonges-
sur-l’Autise. Tout le monde s’accorde à dire que c’était un très
bon notaire, bien apprécié de ses clients et de ses confrères
qui l’avaient nommé tout d’abord pour
les représenter, Délégué départemental
des Deux-Sèvres, puis Délégué régional
de la Région Poitou-Charentes et enfin,
poursuivant son ascension, il avait été pro-
pulsé Délégué national, siégeant à Paris au
Conseil supérieur du Notariat où il était
devenu une vraie vedette, admiré par tout
le monde, mais une vedette modeste, res-
tée très simple et toujours accessible.
Il avait même joué à Paris, au Théâtre
Marigny, avec un confrère notaire de Stras-
bourg, la pièce «Le Code civil» où il tenait
le rôle de Napoléon, et dont la recette fut
reversée dans la caisse de Sœur Emma-
nuelle, la Sœur des pauvres du Caire.
Son activité de retraité était débor-
dante: revues, conférences, auteur de
livres, interventions à la télévision, pièces
de théâtre, etc.
Je terminerai par son Salon du Livre de
Saint-Gervais, qu’il chérissait tout particu-
lièrement, là ou les auteurs avaient plaisir à
se retrouver. C’était il y a à peine une quin-
zaine de jours. Il avait annoncé que ce se-
rait sa dernière année, ce que tout le monde
déplorait. Malgré une santé défaillante, il a
tenu bon jusqu’au bout, en faisant comme
à l’habitude rire toute l’assistance.
Mais il a commis une grosse impru-
dence : chaque année, il donnait un thème
à son Salon. Cette année, le thème, c’était
«Le grand vent d’Ouest». Hélas, ce grand
vent d’Ouest l’a emporté très loin, trop
loin. Il n’est pas revenu, il ne reviendra pas
et le vide qu’il laisse près de nous tous sera
bien difficile à combler.
Au revoir, mon cher Claude, tu vas
beaucoup nous manquer.
			 Louis Gouraud
21Lire en Vendée - avril 2017
Claude et Marie Mercier, dîner des bénévoles
à Saint-Gervais le dimanche 10 avril 2016
Aurevoir ClaudeMercier
Au revoir, Claude
Notre ami Claude Mercier s’en est allé
le 18 avril 2016, emporté par le grand
vent d’Ouest auprès duquel il avait
rameuté tous les poètes qu’il aimait,
ceux qui avaient chanté ce souffle qui
l’animait en permanence
C’était quelques jours plus tôt, à
Saint-Gervais, à l’ouverture du Sa-
lon du Livre, auquel il a donné depuis
vingt ans le meilleur de lui-même. Le
Salon lui survivra et les auteurs ven-
déens auront à cœur d’y participer, en
mémoire de Claude
Claude Mercier, Grasla, 20 juillet 2013
	 Le Moment venu
Le jour où moi aussi j’aurai fini mon temps
Et où ta voix, d’en haut, me dira: «Maintenant!»
Fais, Seigneur, que ce soit un jour où la Vendée
Est au matin de juin, de soleil inondée.
Je prendrai mon bâton pour faire le voyage
Et je me lèverai. Sur le bord du rivage,
Debout et face au flot qui découvre le Gois
Je humerai la mer une dernière fois.
Et puis, à travers prés, en sautant les rigoles,
En longeant les fossés, en glissant dans la yole,
Le nez dans le soleil et le dos dans le vent,
Je vivrai là mon dernier matin de vivant.
Foulant la terre rude et les herbes sauvages,
Saluant de la main mes amis au passage,
Marchant toujours vers toi et sans même un arrêt,
Je dirai doucement adieu à mon marais.
Le soleil sera haut quand, de mon pas tranquille,
Je rejoindrai la Vie aux abords de Saint-Gilles,
Flânant près des bateaux, scrutant à marée basse
Les grands oiseaux de mer posés sur les pinasses.
Alors je trouverai la petite rivière
Qui me ramènera au moulin de mon père.
Un adieu aux parents, aux anciens de mon âge
Et je m’enfoncerai à travers le bocage.
Dans les champs, de soleil et de chaleur comblés,
Je prendrai dans mes mains l’épi gorgé de blé,
Je sentirai mes pieds fouler l’herbe bien grasse,
«L’année s’annonce bonne» et je te rendrai grâce.
Au bout des chemins creux, d’humbles croix de granit
Me donneront déjà une odeur d’infini.
Près des logis cachés sous un front de verdure,
Dans les fermes enfouies, partout dans la nature,
Mon pas résonnera sur un sol de tombeau
Et j’entendrai le bruit d’une armée en sabots.
Alors je partirai pour ma dernière étape
Et lorsque les derniers rayons de soleil frappent,
Lorsque l’ombre s’étire et la chaleur descend,
Dans le bleu mordoré du ciel resplendissant,
Je gravirai enfin les pentes des Alouettes.
Il me viendra alors plein de noms dans la tête,
Charette, Clemenceau, Jean Yole, Milcendeau,
Roussière et Astoul, Simon et Véronneau,
Visages disparus, voix qui se sont éteintes
Mais qui tous dans mon cœur ont laissé une empreinte.
En arrivant en haut, derrière la colline,
Ce sera l’heure où le Puy du Fou s’illumine.
Tout ce que j’ai aimé, en ce jour de départ,
Je l’embrasserai tout dans un dernier regard,
Debout sur cette terre mille fois fécondée,
Une dernière fois, je verrai ma Vendée.
Pour ce jour de bonheur, je te crierai «Merci»
Et puis, me retournant, je dirai «Me voici!»
			 Claude Mercier
22 Lire en Vendée - avril 2017
Elle est naturellement discrète.
Elle vit aujourd’hui dans une grande
maison en Normandie. On la voit
peu dans les salons.
Elle a pourtant le contact fa-
cile. Elle a publié une quarantaine
de livres. Elle est le 4e
auteur fran-
çais en nombre de livres vendus (8
millions). Ses romans racontent des
histoires de famille.
Elle présen-
tera à Montaigu,
entre autres, son
dernier roman  :
« Face à la mer »,
éditions Bel-
fond. Son héros,
Mathieu, est si
investi dans son
métier de librai-
rie qu’un jour il
n’en peut plus, il craque, s’effondre.
Du jour au lendemain, il change
de vie, se sauve et trouve refuge à
Sainte-Adresse, près du Havre. Dif-
ficile de se reconstruire après l’ou-
ragan d’un burn-out. C’est tout le
sujet du livre. Les amis qui veulent
aider Mathieu sont si maladroits.
D’ailleurs peut-on aider quelqu’un
dans cet état ? Il faudra des trésors
de tendresse et un petit miracle
pour qu’il retrouve goût à la vie,
face à la mer...
Ce roman est du Françoise
Bourdin pur jus, un fait de vie, et
voilà notre auteure partie bride
abattue dans une histoire profondé-
ment humaine. Les lecteurs ne s’y
trompent pas, ils se retrouvent dans
ses livres qui sonnent juste et lui va-
lent un énorme succès populaire qui
s’est affirmé livre après livre, et qui
dure.
				 Y. V.
Deux auteurs membres de la SEV sont égale-
ment adhérents à l’A.E.A.P (Association des Ar-
tistes et Écrivains Paysans). Sur proposition de l’un
d’eux, Marc Girard, par ailleurs participant actif
de France-Arménie, un voyage au cœur de ce pays a
été organisé en septembre dernier.
Un lien avec notre association d’auteurs est ap-
paru évident.
L’identité d’une nation se construit au fil des siècles. La
tradition orale en est le premier véhicule. L’écrit corrobore les
dires, étaie l’histoire. Les Arméniens y sont d’autant plus sen-
sibles que depuis longtemps leur existence même est menacée.
D’où l’idée de créer un musée spécifique du manuscrit : le
Matenadaran. Ce lieu de mémoire de l’humanité, rassemble
des ouvrages anciens (parfois vieux de plus de quinze siècles).
Le temple des mots a trouvé refuge ici. La statue de Mashtots,
créateur de l’alphabet arménien au Ve
siècle, veille jalousement
sur l’entrée.
Il nous a semblé difficile de ne pas évoquer aussi, les évé-
nements cruels vécus par ce peuple au début du XXe
siècle.
Charles Aznavour les a dénoncés à travers son œuvre. Le mé-
morial du génocide est érigé en souvenir du passé cruel mais
aussi tourné vers l’espoir en l’homme : Forget-me-not symbo-
lise cet appel.
Entre flammes, myosotis fleur de l’espoir, et visite du mu-
sée où l’horreur rappelée côtoie l’instinct de survie, puissent
les envahisseurs potentiels, destructeurs d’identités, se souve-
nir avant tout qu’ils sont des hommes et qu’aucune cause, si
affirmée soit-elle, ne peut justifier un déclin d’humanité. Les
mots seront toujours là pour dénoncer de tels faits.
			 Marcel Grelet
Voir également le cahier de voyage « Souvenirs d’Arménie » de
Christine Baldasari.
Et « Chaleureuse Arménie de Marc Girard »
Arménie
Françoise Bourdin,
présidente d’honneur
du 29e
Printemps du Livre
23Lire en Vendée - avril 2017
sous la présidence
de
Françoise Bourdin
Prix Ouest : la sélection 2017
PrintempsdulivredeMontaigu
Frédéric Gros
Possédées
Albin Michel
En 1632, dans la petite ville de
Loudun, mère Jeanne des Anges,
supérieure au couvent des Ursu-
lines, est brusquement prise de
convulsions et d’hallucinations.
Elle est bientôt suivie par d’autres
sœurs et les autorités de l’Eglise
les déclarent «  possédées  ». Contraints par l’exor-
cisme, leurs démons désignent bientôt leur maître...
Un roman dans une petite ville de la Vienne, à la
frontière du grand Ouest.
Stéphane Hoffmann
Un enfant plein d’angoisse et
très sage 
Albin Michel
Dans ce portrait d’une famille où
la tendresse passe mal, on croise
une chanteuse qui ne veut plus
chanter, un Anglais qui n’aime
que les chaussettes et la reine,
un petit chien bien imprudent et une égoïste qui
veut être ministre. On fait des virées à Londres et
Monaco et une traversée du lac Majeur... Stéphane
Hoffmann vit à La Baule.
Christian Carayon
« Un souffle une ombre »
Fleuve Noir
Voilà à quel moment les choses
ont changé. Voilà ce qu’a été l’af-
faire de Basse-Misère : trois morts
et une moins que vivante ; un lac
maudit qui a été rebaptisé ; une
enquête catastrophique qui n’a eu
de cesse de s’égarer ; un monstre tapi quelque part,
à l’abri, peut-être prêt à recommencer... Christian
Carayon vit dans la Sarthe.
Jérôme Chantreau
Avant que naisse la forêt
Les Escales
Albert vit paisiblement au bout
du RER parisien. Un jour il laisse
le téléphone sonner. Le répondeur
se déclenche : sa mère est morte.
Albert décide faire le point et
s’enferme avec l’urne maternelle
dans la propriéré familiale de
Mayenne. Une idée l’obsède : trouver une chanson
pour la cérémonie funèbre... Jérôme Chantreau est
mayennais.
Catherine Ecole-Boivin
Enfuir l’hiver
Presses de la Cité
1931  : Aëlle et Madalen Ker-
madec rencontrent les garçons
Valvachet. Ils se marient d’un
bel amour. Bien que séparés géo-
graphiquement, les deux couples
vivent la même épreuve  : un
manque d’enfant. Un soir qu’elle
rentre chez elle, Aëlle est sauvage-
ment agressée. Un enfant naît du viol « La Chose »...
Catherine Ecole-Boivin enseigne à Pornic.
29e
Printemps du Livre
de Montaigu,
les 7-8-9 avril
au Théâtre de Thalie
24 Lire en Vendée - avril 2017
Journaliste littéraire, elle est tombée dans la
marmite toute petite. Fille d’éditeur roumain,
amoureuse de la France depuis toujours, en par-
ticulier de la Vendée où elle vit avec son mari et
ses deux fille.
Cette jeune femme talentueuse aime :
la neige dans ses Carpates de Roumanie,
l’odeur du poêle à bois dans la cuisine, Cha-
teaubriand car elle adore les enchanteurs.
Passionnée, elle jette un pont pavé de bons
livres entre la Vendée et la Roumanie pour une
exploration intime et des échanges fructueux,
et propose : «-Installez-vous, regardez, ayez des
idées, et proposez-les moi.»
https://www.youtube.com/watch?
v=UQAcUMNDRc0
				 E. T.
Aïda Valceanu vient de créer une
chaine Youtube et invite à la rejoindre
ceux qui comme elle sont des passeurs
de livres
Événements
Assembléesgénérales2017
L’assemblée générale de la So-
ciété des Écrivains de Vendée
aura lieu le 12 avril au musée
de l’abbaye Sainte-Croix
Celle de Vendée Historial à
l’Historial aux Lucs sur Bou-
logne le 24 avril
Cette année encore, la forêt de Grasla va
accueillir les auteurs et éditeurs qui font
vivre et rayonner la création littéraire ven-
déenne. Le romancier Armel Job conduira
cette délégation et sera le Président d’hon-
neur du Refuge du Livre 2017
Comme en 2015, avec les Régions de France pour
les Nuls, après L’École de Brive, les écrivains d’Alsace-
Lorraine, d’Aquitaine et de Bourgogne, le Refuge
du Livre a tenu à associer un territoire littéraire d’ex-
pression française, et cette année c’est la Belgique
qui est mise à l’honneur. Une importante délégation
de dix auteurs, six romanciers, deux poètes, deux au-
teurs de BD, un historien, va rejoindre les écrivains
vendéens et apporter sous les arbres de la forêt le
grand souffle de la Wallonie. Le romancier Armel
Job conduira cette délégation et sera le Président
d’honneur du Refuge du Livre 2017.
On connaît le plaisir de déambuler dans la forêt
et de passer d’un stand à l’autre, autour des écrivains
et des éditeurs qui dédicacent leurs ouvrages dans ce
lieu chargé d’histoire où les amis du Refuge de Grasla
ont réinventé les huttes qui abritèrent les 2 000 Ven-
déens fuyant la barbarie de 1793. L’entrée est excep-
tionnellement gratuite pendant ces deux jours. Des
rencontres et des conférences seront aussi organisées
avec les auteurs français et belges . Le Prix Charette
sera proclamé à l’issue de l’inauguration, le matin
du samedi 22 juillet. Des dégustations de produits
belges proposées par le Ministère de l’Agriculture
belge seront offerts aux visiteurs.
Fondée en 1977, la Société des Écrivains de
Vendée célébrera logiquement son 40e
anniversaire
au Salon du Livre Vendéen, au cœur de notre Dé-
partement et de son histoire. La Bibliothèque dé-
partementale de Vendée y présentera une exposition
qui retrace les grands moments de l’histoire de la
SEV et son action pour promouvoir l’écriture dans
notre région. La SEV compte aujourd’hui plus de
120 membres : nombre d’entre eux seront présents
à Grasla. Et l’écrivain-conteur Gilles Perraudeau
fera revivre sous les chênes et au bord de l’étang
quelques-uns des mythes éternels de la Vendée...
22 et 23 juillet 2017 :
Le Salon du livre vendéen de
Grasla, la Belgique, l’anniver-
saire des Écrivains de Vendée, le
Prix Charette...
25Lire en Vendée - avril 2017
Les autres livres nominés :
Yvon Marquis
Au service du Roy
Geste
	
Ce roman historique, inspiré de
la vie de l’amiral sablais Pierre
de Vaugiraud, avait retenu l’at-
tention du jury. À juste titre,
puisqu’il obtiendra quelques
mois plus tard le Prix des Ecri-
vains de Vendée 2016.
B. Abtey,
P. Deschodt
Arsène Lupin
les Héritiers
XO
Pour les amateurs d’Arsène Lu-
pin, même si c’est un pastiche...
Un récit agréable au tournant du
XXe
siècle, entre l’incendie du
Bazar de la Charité et les tensions qui préludent à la
guerre de 14-18. Arsène Lupin revisité est convain-
cant et se faufile avec audace et élégance dans les
«affaires» d’une époque qui n’en manquait pas.
J. de Mandat-Grançays
Le Balafré
IBA com
L’auteur raconte la vie romancée
d’un de ses ancêtres, un gentil-
homme champenois, pris dans
les tourmentes de la Révolution
avant d’émigrer. Les rencontres
du héros avec Mme
Vigée-Le-
brun, Malesherbes ou Talleyrand rehaussent ce récit
sur la vie d’un chouan (voir également critique dans
le n° 30).
SalondeGrasla
Franz-Olivier Giesbert,
Prix Charette 2016
«L’arracheuse de dents» avait
connu Charette...
Lucile Bradsock, l’arracheuse
de dents, a vécu cent ans. C’est
un personnage imaginaire bien
sûr, né de l’esprit fécond et
bouillonnant de Franz-Olivier
Giesbert. Par bonheur, à la page
186 du roman, elle a connu
Charette, dans tous les sens du
terme... Cela ne suffit pas à l’évi-
dence pour obtenir le Prix Cha-
rette! Le jury, pourtant, n’a pas
hésité un instant, parce que ce livre répond en tous
points aux critères mêmes du Prix: le panache, l’es-
prit d’indépendance, la liberté.
Ce roman jubilatoire nous entraîne en com-
pagnie de Lucile depuis la guerre d’Indépendance
à la fin du Ier empire, en passant par la traite des
Noirs et la Révolution française. Lucile y croise, fort
intimement parfois, Louis XVI, Jefferson, George
Washington, La Fayette et Napoléon Ier
. Giesbert
brode avec talent les habits de l’Histoire. Sans forcer
le sien. Il le fait avec une imagination débordante,
de l’humour et la désinvolture qu’on lui connaît. Il
y a aussi dans ce roman une grande part de vérité
quand l’auteur évoque la traite négrière et «la Révo-
lution française qui mangeait ses enfants».
26 Lire en Vendée - avril 2017
Au Loup Éditions
pour les enfants et adolescents
Une équipe jeune, dynamique, sympa-
thique et passionnée, un gage de réussite :
Au Loup Éditions est une entreprise familiale.
Au départ, 4 auteurs. Brand Alexander et Mandar
sont principalement illustrateurs, Laurence Erwin et
Elisabeth Faure, auteurs. Le travail en équipe leur
permet de travailler ensemble sur toutes les étapes
de la réalisation du livre. Pierrick Barreau vient de
les rejoindre.
Les premiers titres paraissent en août 2014
avec succès. Le catalogue compte déjà 20 titres. Des
histoires pleines de couleurs, de sensibilité pour les
tout petits, 0-4 ans, des contes pour les 3-8 ans, des
romans pour les 8-15 ans, et même un livre de cui-
sine. Des contes illustrés peuplés de dinosaures et
d’animaux, des romans fantastiques, une BD avec
un chat pirate ! Déjà trois de leurs ouvrages sont pa-
rus en anglais. Des livres ludiques, très bien illustrés,
aux couvertures chatoyantes.
Au Loup continue d’élargir son offre avec
d’autres bandes dessinées. Deux albums, destinés
aux 6 mois-4 ans présentent les aventures de Filou-
loup, un petit loup sympathique qui découvre le
monde. Bien accueilli par les jeunes lecteurs, il re-
viendra dans d’autres publications dès le printemps
prochain.
La collection des
romans Myrta, destinée
aux jeunes à partir de 9
ans, s’est enrichie d’un
troisième tome au mois
d’octobre. La parution
du quatrième est pour
le printemps 2017. Une
trilogie de romans fan-
tastiques, Le Monde d’El-
ven, paraît au mois de novembre pour les aux jeunes
à partir de 8 ans.
Futures publications :
Un livre sur la ville de Vouvant rédigé par un
jeune historien vendéen. La suite des Myrta, Filou-
loup, de la BD Chaboom, des nouveautés : des ro-
mans pour les enfants plus jeunes… et pour les plus
âgés !
Où les trouver ?
Dans les salons du livre, notamment en Vendée
(Montaigu, Grasla, La Mothe Achard, Le Langon,
etc.).Toutes les informations sur les ouvrages sont
disponibles sur le site internet www.auloup-editions.
fr ; Facebook : Au Loup Éditions, La distribution
dans les librairies et grandes surfaces de Vendée est
faite par Séverine Maudet de Diffusion des Mots.
				 Eveline Thomer
27Lire en Vendée - avril 2017
ÉditionsJeunesse,éditions
Les Éditions
Robin
La revue
Lélixire
Lire en Vendée veut refléter toute l’activité
de l’écrit et du livre du département. Pour-
tant il existe une autre petite revue litté-
raire : Lélixire
Née en 2011, elle a pour origine les Éditions Ro-
bin, créées par Jérémy Robin.
Déjà, deux cents auteurs se sont partagé les pages
de ces carnets de quarante-huit pages à la couverture
qui trahit la recherche artistique, l’iconographie qui
navigue entre les dessins et les photographies, et un
sommaire très original : l’édito ; l’avant-goût ; Hom-
mage à… ; Tête à tête avec… ; côté poésie ; Des
nouvelles de… ; Infos utiles ; une rubrique au sujet
des auteurs et illustrateurs pour se terminer par Un
dernier… où vous retrouvez les poètes de toujours :
Jean de La Fontaine, Rimbaud, Francis James …
Ce que j’ai apprécié, c’est ce petit sac à livre pour
protéger Lélixire du moment, fourreau qui protège
ce véritable petit trésor bibliophilique.
Au cours de l’année dernière, Lélixire en était à
son dixième numéro et pour fêter cela, un Hors-Sé-
rie de plus grand format à vu le jour, la couverture
est signé Gus, graphiste et illustrateur vendéen.
Alors, si vous souhaitez participer aux prochains
numéros en proposant des poèmes, illustrations,
articles, nouvelles, dessins, etc., joignez : contact@
editionsrobins.com
Les Éditions Robins, c’est aussi une multitude
de recueils poétiques aux formats particulièrement
et originalement illustrés, et puis, il existe sa collec-
tion jeunesse La tête dans les étoiles. Il faut lire La
nuit de Ferdinand, de Peimpourte, Claire Corbin et
Miguel Robin, cet ouvrage c’est le Petit Prince de
Saint-Exupéry pour enfant du primaire, de plus il
existe une version musicale.
			 René Moniot Beaumont
28 Lire en Vendée - avril 2017
Philippe Gilbert
Vendée, terre de cinéma
Petit pavé, 214 p.,
nombreuses photos, 24 €
J’ai entre mes mains le
dernier Philippe Gilbert,
le Vendéen le plus ciné-
phile du département.
Un Vendéen pur sucre né
à Madagascar, il faut le faire… Mais comme je
connais le bonhomme, je ne suis pas étonné
par cette facétie… Il est un peu, comme Yvan
Audouard le Provençal qui a trouvé le moyen
lui aussi pour se faire remarquer, de pousser ses
premiers vagissements en Indochine. Là, pour-
rait s’arrêter la comparaison. Mais le Yvan, ami
intime d’Antoine Blondin n’était pas mal non
plus dans son genre facétieux. Philippe Gilbert
aurait pu être d’une certaine façon son pen-
dant océanique…
Son livre est un bijou, il fallait oser faire
un bouquin sur le cinoche et son histoire en
partant de notre Vendée. Je l’ai lu en une nuit,
à une vitesse folle, J’ai « flash-backé » dix fois,
vingt fois à travers les pages. Moi qui suis un
fondu de cinoche, j’ai appris mille choses dans
ce découpage, dans cette vivisection, dans ce
travail de légiste, d’anthologiste cinématogra-
phique... Philippe nous balade à la Chaume
avec Florelle, à Noirmoutier avec une palan-
quée d’acteurs, actrices, metteurs en scène qui
y ont tourné, vécu, bu, fait des pâtés de sables…
On se régale avec Gilbert Prouteau et ses anec-
dotes. J’ai quinze ans, sept ans, ces pages me
ramènent en Algérie dans le village de mon
enfance, je suis dans les salles du Comedia, du
Splendid avec Gaby Morlaix la Vendéenne que
je croyais Pied-Noir, originaire de Biskra…
Ce bouquin est une jouvence, un bonheur,
je suis en culotte courte un pied sur les deux
rives. Philippe m’apprend aussi que Marie-
Hélène Breillat, j’étais amoureux de ses yeux,
a des origines sud-vendéennes… Je revisite
aussi Harry Baur et Florelle en Fantine, j’avais
cinq ans quand j’ai vu cette version des « Misé-
rables »… Vanel est également dans ces pages,
Simenon bien sûr, et d’autres et d’autres… Il
est cinq heures du mat, il est temps que j’aille
me coucher… je crois que je vais faire de beaux
rêves dans les bras de quelques-unes. Pourvu
que je ne réveille pas ma femme…
				 Pierre Yborra
Cinéma
D’où nous arrivent-ils ces mots aux
consonances ultra- modernes ou ve-
nues d’ailleurs qui, insidieusement,
trouvent leur place dans les médias ?
Motsd’Aujourd’hui?
Remplaceront-ils certaines locutions de notre voca-
bulaire ? Ainsi un « paradigme » se substitue peu à peu
à une vision du monde, à un modèle, un système, un
concept. Très proche de « parangon », substantif mas-
culin  qui signifie personne ou chose pouvant servir
d’exemple. Tous deux viennent du grec comme  « pa-
lindrome » nom masculin qui peut se lire de droite à
gauche comme de gauche à droite. Exemples : été, radar,
sagas, rever (…en supprimant, comme conseillé, l’ac-
cent circonflexe sur le premier e de rêver).
Autre mot utilisé souvent dans la presse : un « oxy-
more », du grec oxumoros, qui réunit deux noms d’ap-
parence contradictoire ou un nom et un adjectif antino-
miques. Tel : un silence assourdissant…
Retour à la lettre A. Être « addict  » Qu’est ce qu’une
« addiction ? ». Avoir une dépendance à l’alcool, à un
parfum, à un plat. Peut traduire également une envie
très forte et répétée pour un accessoire de mode ou une
tendance. « Être addict au selfie » signifie se prendre en
photo avec son smartphone. (« Selfie » fait partie des
anglicismes qui envahissent notre vocabulaire.)
C’est un mathématicien arabe du IX° siècle qui s’est
intéressé à l’algorithme. Un algorithme est une défini-
tion simple et précise ou une suite d’instructions sous
forme de concept permettant de résoudre un problème.
Il y a également la « coulrophobie ». Avoir une pho-
bie, une peur exagérée des clowns. Ou la « glossopho-
bie » la crainte de parler en public. Ou « L’ubris » (du
grec ancien hubris ) qui signifie perdre le sens des réali-
tés, avoir un comportement outrancier. Pour un trouble
du comportement alimentaire (boulimie, anorexie)
on évoque une orthoraxie. Une voyelle change et c’est
l’ « orthorexie » du grec orthos (droit, correct) et orexis
(appétit) ou, pour résumer : manger sainement au quoti-
dien. En inscrivant toutefois au menu un plat « sapide »
qui a du goût, de la saveur. C’est l’opposé d’insipide, de
fade.
On peut aussi entretenir sa forme avec de la gym.
Mais attention, sans excès. La bigorexie guette les per-
sonnes devenues dépendantes d’une pratique excessive
du sport. Celles qui sont « accro ».
Tout cela peut nous donner de l’empathie : la capa-
cité de ressentir les sentiments, les émotions des autres.
Le contraire d’égocentrisme, d’égoïsme… des mots qui
signent aussi notre époque.
				 Frédérique Mory
29Lire en Vendée - avril 2017
​Île d’Olonne
On ne change pas une équipe qui gagne !
1200 spectateurs pour «La fille du saunier» en
2015. Fort de ce succès, Jean-François Chevret, Islais
et metteur en scène, reforme la même équipe : Éve-
line Thomer pour l’adaptation de la pièce originale
de Dominique Eulalie : «Le choix du Roi», Domi-
nique Delmée à la mise en scène, Xavier Chauvière
pour les chants et les danses. Les comédiens : Le roi,
Philippe Perón, la reine, Martine Gaffiero, Damien
Robin, Élisa, Claire, Jérôme, Pacôme, et des nou-
veaux venus. Le ton est donné, ce sera festif et dé-
lirant. Le projet inclut des associations locales pour
une farce paysanne enlevée avec des personnages is-
lais, réels ou imaginaires.
La pièce : le roi veut passer la main à son fils.
Celui-ci, très efféminé, a d’autres aspirations. Sur
les conseils de la reine, le roi se tourne alors de fort
mauvaise grâce vers ses deux filles. Il va de décep-
tion en déception, l’une est danseuse dans un caba-
ret et se produit en tenue fort légère, la cadette est
passionnée de country et veut partir en Amérique.
Désespéré par ses trois enfants «ratés», le roi accuse
la reine et la nounou de tous les maux, mais la reine
rusée et déjantée a plus d’un tour dans son sac... Qui
sera le futur roi du Pays des Olonne ?
Des comédiens professionnels et amateurs, une
garde rapprochée armée de cuivres et tambours, des
chants, des danses, des circassiens, un repas ven-
déen, en sommes tous les ingrédients pour une soi-
rée haute en couleur !
À vos agendas pour un spectacle gratuit en plein
air à l’Ile d’Olonne dans le cadre des Mercredis de
l’été le 2 août 2017, manifestation culturelle soute-
nue par la commune (compter 10 € pour le repas,
contact office du tourisme de l’Isle d’Olonne).
Théâtre
La Tranche, Festival du théâtre amateur,
Salle comble à chaque représentation
pour cette 9e
édition très attendue avec
un «maître de séance», Joël Bonnemaison,
très en forme
Les troupes, vendéennes pour la plupart, don-
nent le meilleur d’elles-mêmes à un public fidèle,
enthousiaste et participatif. La remise des Prix était
présidée par Laurent Tixier, comédien, chanteur,
auteur de pièces, de romans, organisateur de spec-
tacles. Le rideau s’est baissé et les comédiens nous
ont fait oublier parfois... souvent​...​que c’était du
théâtre amateur ; ils sont repartis distiller du bon-
heur aux quatre coins de la Vendée...
«Allez voir les comédiens...»​ Édition 2017,
plusieurs pièces seront jouées à la Salle des Floralies
à La Tranche du 11 novembre au 18 novembre​.
Prix de la tulipe d’or :
J’en Grève encore, Les tréteaux de la Marelle de
Mouilleron le Captif.
Prix du Meilleur comédien : Jean Louis Monnier
pour l’Atelier, Mi sèvre Mi raisin de Vertou.
Prix de la meilleure comédienne : Émilie Lanters
pour Toc Toc, Les Farfelus de Saint Gilles Croix de
Vie. personne ne représentant la troupem le prix a été
donné à la deuxième Claude Diguet pour Dis à ma
fille que je pars en voyage, L’écarquille, pièce diffi-
cile jouée avec brio.
Prix de la mise en scène : Nicolas Brandicourt,
Hortense a dit je m’en fous, Les Bouffons de Vallet.
Prix du Meilleur texte ou adaptation : Meli Melo,
Les grains de sel de l’Ile d’Olonne.
Prix du meilleur costume : Cendrillon, Les Baltim-
banques de Clisson.
				​Eveline Thomer
30 Lire en Vendée - avril 2017
Luçon le 9 octobre , Déchets en fête dans le jardin
Dumaine
L’automne était doux, le so-
leil au rendez-vous ; une or-
ganisation parfaite, toute
en harmonie, cadre ma-
gique pour quelques chapi-
teaux blancs avec leurs lots
de surprises...
Livres neufs, d’occasion,
œuvres de bois flotté, de
couvercles martelés de
boites de conserve, meubles
de récupération, sculptures,
et La Dame aux coquillages de l’Île Penotte, aux
Sables d’Olonne, avec ses fresques gigantesques et
colorées avec des «éco boys» (coquilles vides que l’on
jette).
  Corinne Girard et le président Daniel Gachet,
avec un mot peu porteur ont réussi une belle per-
formance :    ravir et sensibiliser un public ébahi
aux problèmes de l’environnement, de l’écologie,
et du recyclage : nos  déchets peuvent avoir une
«belle» deuxième vie et devenir œuvre d’art !!!
4 décembre, à Saint Vincent sur Jard, salle Cle-
menceau
Mélangez peintres et écrivains, vous obtenez une
journée toute en couleur, en douceur, en rondeur.
Un air de fête, un​Rendez-vous Place des Arts, les ar-
tistes de la plume et du pinceau au pays de Clemen-
ceau Sous la houlette d’Annie Gallet, les membres
de l’association  Couleurs et lumière, pinceaux en
main, ​exposaient. Une  belle balade entre portraits
et paysages où la Vendée avait sa part.
Les écrivains, têtes baissées, dédicaçaient leurs ou-
vrages. Un glacial soleil d’hiver réchauffait, réchauf-
fait... Bravo aux artistes qui «colorent la vie» !
Rendez-vous pour la prochaine édition le 3 dé-
cembre 2017​.
SALON
DES LIVRES
ACTUELS ET ANCIENS
LA MOTHE ACHARD
13 - 14 Mai 2017
EXPOSANTS :
AUTEURS - ÉDITEURS
AUTEURS INDÉPENDANTS
BOUQUINISTES - LIBRAIRES
ROMANS -HISTOIRE - POLICIERS
POÈMES- RÉGIONALISME
JEUNESSE - BANDES DESSINÉES
CONTACT POUR RÉSERVATION :
ASSOCIATION A&A LIVRES
alain.milcendeau@bbox.fr
TÉL : 06 68 55 47 44
PRIX DU ROMAN D’UN AUTEUR RÉGIONAL
Envoyer un mail pour recevoir un dossier
d’inscription d’exposant
Vendée
Le Langon, Entre plaine et marais, 20 novembre
Le maire, le président des écrivains de Vendée et la
presse ouvraient au Langon, loin de l’agitation des
villes, ce salon littéraire à la fréquentation fidèle et
croissante.
Les lecteurs à pas de velours cherchaient à dénicher
les ouvrages qui les accompagneront tout au long de
l’hiver ou qu’ils pourraient offrir à Noël. Certains
y passent presque leur journée, venant et revenant
inlassablement.
À venir les 13 et 14 mai à
La Mothe-Achard
Un nouveau salon, organisé
par l’association AA Livres
avec Alain Milcendeau
Grand’Landes le 8 oc-
tobre, fête du livre et du
premier roman...
 
Une trentaine d’auteurs
vendéens le samedi 8 oc-
tobre à l’invitation d’Au-
rore Godin et du Prési-
dent Pascal Morineau à
ce concours du premier
roman avec l’obligation
d’avoir, en fond,  les terres de Palluau.
l’association  Le Cercle d’écriture de Nantes avec
Damien Porte Plume encadrait le projet, chaque
participant avait comme tuteur un auteur confirmé
et la joie de voir leurs écrits sous forme de recueil.
Le Prix Estelle  a été gagné par Michèle Prigent, édi-
tions Le Jarosset.
Une idée originale, innovante, à poursuivre.
31Lire en Vendée - avril 2017
du 24 au 27 novembre
Seconde édition de ce salon à
Fontenay-le-Comte,
autour du voyage
Cette année, les organisateurs ont
fait venir des auteurs de l’extérieur,
mais aussi des « acteurs » locaux,
comme la Compagnie du Noyau,
Francis Lebrun, Nathalie Biscaud,
Cédric Beaupin et la librairie Ar-
cadie de Luçon, entre autres.
l’affiche de la 2e
édition :
Les écrivains, Lionel Duroy, Véronique Ovaldé,
Lise Charles, Elisa Shua Dusapin, Catherine Pou-
lain, Agnès Desarthe, François Matton (dessinateur
et auteur qui vient une semaine en résidence). Un
jeune groupe de rock français Radio Elvis pour le
concert littéraire, Pierre Misfud animera la « confé-
rence de chose ». L’actrice Natacha Régnier lira des
textes de Nathalie Sarraute, Michel Vuillermoz des
textes de Blaise Cendrars.
Nous avions déjà évoqué ce salon atypique que cer-
tains qualifiaient de «hors-sol» mais il semble que la
glace se rompt petit à petit et que ce nouveau salon
saura convaincre de nouveau interlocuteurs. Les ini-
tiatives littéraires sont toujours à encourager !
Les sorties des écrivains
Éveline Thomer
Un été improbable
Océane, 300 p., 22 €
samedi matin 19 novembre à la
bibliothèque de Coëx
L’espace d’une dédicace pour
Éveline Thomer.
Une  bibliothèque active et ludique animée par
Monsieur Bernard Ballanger et une vingtaine de
bénévoles. Nous avons eu la visite du maire Domi-
nique Michaud, de l’écrivain local Gilbert ​Renaud,
de présidents d’association...
Encore un grand merci aux bibliothécaires qui sans
relâche font circuler les bons livres, partager leur
coup de cœur​,​et découvrir de nouveaux auteurs.
Salon de l’Épine, 4 et 5 août, La Salangane à
L’Épine​dans l’Île de Noirmoutier​
Touristes, I​nsulaires​ et Vendéens se pressent à ce
rendez-vous avec les auteurs, artistes peintres, pho-
tographes ; ambiance joyeuse, presque amicale. Les
concours et spectacles organisés par l’association
contribuent à ce succès croissant. À ne pas manquer !
Contact : fanny.mainguet@orange.fr
Très belle matinée samedi
26 novembre à la Média-
thèque de Talmont Saint
Hilaire
Ambiance médiévale  à
l’ombre des ruines du châ-
teau de Richard Cœur de
Lion roi conquérant. Une
journée organisée par le dé-
partement de la Vendée et
la ville de Talmont consa-
crée à la belle et rebelle Aliénor et Richard en per-
sonne et une partie de la cour dans des costumes
somptueux.
Conférence de Mireille Calmel, avec un public
nombreux et chaleureux, autour du maire Maxence
de Rugy, de Michel et Christine Charmard, des bi-
bliothécaires, des lecteurs et passionnés d’histoire,
avant de partir finir la journée à l’Historial..
​Jard le 1er
mai
Face à la mer, le
vent s’invite par-
fois mais en cas
de trop mauvais
temps, repli dans
la salle des fêtes.
D’année en année
ce salon connaît une fréquentation accrue aussi bien
des lecteurs que des auteurs. Nadège et les bénévoles
sont aux petits soins pour un accueil parfait.
32 Lire en Vendée - avril 2017
33Lire en Vendée - avril 2017
Échos-Musées
Vendée Historial
les Amis du Musée
Adhésion à l’association, 15 €,
s’adresser à l’Historial ou à la
Conservation Départementale des
Musées, 18 rue Luneau,
85000 La Roche sur Yon
amisvendee-historial.com
contact@amisvendee-historial.com
Programme 2017 :
jeudi 12 janvier 2017, visite de
l’exposition Richard Coeur de Lion,
guidée par Florence Rionnet. Ga-
lette des Rois.
vendredi 10 mars 2017, conférence
sur «Barbedienne» : l’œuvre d’une
dynastie de fondeurs au XIXe siècle
dont certains bronzes de Carpeaux,
Rodin, Barye...
lundi 24 avril 2017, Assemblée gé-
nérale de l’association.
lundi 8 mai 2017, rallye du Patri-
moine.
samedi 20 mai 2017, Nuit des mu-
sées.
mardi 20 juin 2017, sortie abbaye
de Fontevraud.
mardi 22 août 2017, Assemblée es-
tivale, conférence, cocktail.
septembre 2017, sortie conférence
aux Mathes à St Hilaire de Riez.
novembre 2017, conférence.
Cette année a été riche en évennements pour notre associa-
tion.
Elle a surtout été marquée par le départ de Christophe
Vital après toute une carrière quasiment consacrée aux mu-
sées de Vendée avec en point d’orgue la création et la mise en
œuvre de l’Historial de la Vendée.
À l’occasion de l’inauguration du nouveau musée des en-
fants puis à celle de sa dernière exposition su Richard Cœur
de Lion élus et autres personnalités très officielles ont rendu
hommage à l’activité débordante de notre conservateur, à
sa prodigieuse créativité et à sa faculté d’animation de ses
équipes.
Il s’est un peu raconté à ces occcasions et surtout lors de
sa dernière conférence pour les Amis de l’Historial le 5 sep-
tembre dernier.
Nous aurons l’occasion de retrouver Christophe et de par-
ler de son action ; nous nous associons à l’hommage que tous
ont tenu lui rendre.
							 Jean de Raigniac
Exposition Richard Cœur de Lion
Peter of Langtoft et autres,
Richard en majesté entre Francs et Sarrasins,
Chronique, 1307-1327, Londres, British Library (inv. Royal 20 A II, folio 8)
© British Library Board. All Rights Reserved / Bridgeman Images
34 Échos-Musées - avril 2017
Nom :
Prénom:
2017
Prenez votre carte
(cotisation annuelle 15 €) pour participer à nos
activités comme en 2016,
Revue
de la Société des Écrivains de Vendée
et de
Vendée Historial, les Amis du musée
Lire en Vendée
Échos Musées
n° 30
L’actualité littéraire de la Vendée,
Les salons, les prix...
Théâtre, cinéma...
La vie de nos deux associations
avril 2016
nuit des musées, 21 mai,
assemblée estivale, 25 août,
sortie à Noirmoutier,
le 1er
octobre,
9 décembre, conférence
découverte de La Nymphe
au large de Noirmoutier...
12 mars, Cholet, Musée des Beaux Arts, Musée du Textile
sortie de la revue, avril,
26 avril 2016, visite exposition «Visages de l’effroi»
au Musée de La Roche sur Yon,
rallye du 1er
mai autour d’Avrillé,
dernière conférence
Christophe Vital,
le 5 septembre, dîner,
18 avril, Assemblée Générale,
Activités2016
L’association des Amis de
l’Historial de la Vendée a fait
un don de 32 000 € pour l’enri-
chissement et la restauration des
collections de l’Historial et s’est
dissoute en juillet 2016 en trans-
mettant le flambeau à la nouvelle
association
Vendée Historial,
SOUTIEN LOGISTIQUE
ET FINANCIER
pour toutes les manifestations
de l’Historial, organisation de
visites des expositions au musée
et dans d’autres musées ou sites
culturels, conférences, rallye du
Patrimoine en mai et notre as-
semblée annuelle fin avril, assis-
tance pour la Nuit des Musées et la
Journée du Patrimoine, assistance
matérielle pour l’organisation de
colloques, revue Échos-musées...
Partenaire privilégié
de l’Historial
avec entrée gratuite au musée,
visites guidées privées des expo-
sitions, invitations aux vernis-
sages...
35Échos-Musées - avril 2017
ChristopheVital
10 ans avec Christophe Vital
à l’Historial de la Vendée
Dix ans séparent ces deux photographies emblé-
matiques de Christophe Vital accueillant en haut les
Amis lors de l’ouverture de son musée et dînant avec
nous après sa dernière conférence fleuve pour évo-
quer ses meilleurs souvenirs à la Conservation des
Musées, son action pour la création de l’Historial de
la Vendée et bien sûr la vie de l’association.
Dix années bien remplies, si riches en exposi-
tions, catalogues et animations dans un musée
exemplaire.
Merci, Christophe, et à bientôt sur notre revue !
36 Échos-Musées - avril 2017
Richard Cœur de Lion,
entre mythe et réalité(s)
Du 27 octobre 2016 au 29 janvier 2017
l’Historial de la Vendée a présenté au pu-
blic une exposition temporaire consacrée à
Richard Cœur de Lion. Ce projet a donné
lieu le 26 novembre 2016 à un colloque co-
organisé par le Conseil départemental de
la Vendée et la ville de Talmont-Saint-Hi-
laire et à la parution d’un important cata-
logue qui réunit les contributions des plus
éminents spécialistes des Plantagenêts.
Richard Cœur de Lion, une figure de l’histoire
régionale, un souverain anglais
Figure historique et littéraire tout autant que
héros légendaire, Richard Ier
Cœur de Lion (1157
– 1199) incarne par excellence l’idéal chevaleresque
tel qu’il se répandit dans l’Empire Plantagenêt au
XIIe
siècle. Fils puîné du roi d’Angleterre Henri II et
d’Aliénor d’Aquitaine, il fut investi dès 1170-1172
du comté du Poitou qui incluait alors l’actuelle Ven-
dée. Ce territoire, rattaché au duché d’Aquitaine,
appartenait au domaine Plantagenêt qui s’étendait
lui-même sur un vaste espace qui couvrait l’Angle-
terre et une grande moitié occidentale de l’Hexa-
gone.
Profondément attaché à cette région du Poitou
- davantage même qu’au royaume d’Angleterre, sa
terre natale, - Richard s’y illustra en tant que bien-
faiteur et bâtisseur. Ces terres Plantagenêts connais-
saient alors une période faste grâce à la présence et
à l’essor de puissantes abbayes, comme Saint Mar-
tial, Solignac ou Grandmont où se développèrent de
nouvelles expressions artistiques, notamment dans
le domaine de l’émaillerie. C’est également dans ces
régions qu’émergea l’art des troubadours qui exaltait
les valeurs chevaleresques naissantes. Richard évolua
dans ce milieu et s’illustra lui-même par l’écriture
de quelques textes retranscrits dans le parcours de
l’exposition.
Il s’agissait donc par ce projet de lever d’abord
le voile sur une page de l’histoire régionale et d’évo-
quer la présence de Richard Cœur de Lion dans le
Comté du Poitou et les traces qu’il y a laissées.
Connu pour sa bravoure au combat et ses faits
d’armes, Richard Cœur de Lion fut couronné roi
d’Angleterre sous le nom de Richard Ier
à la mort
de son père en 1189. Chef d’état, il tenta d’organi-
ser son « empire » en dépit de ses chevauchées ré-
pétées sur le continent et en Terre Sainte lors de la
IIIe
Croisade. De son vivant même, ses aventures et
ses exploits furent embellis à l’envi par les récits des
chroniqueurs, puis ils furent déformés, voire exagé-
rés, par l’imagination des peuples. Ses combats, ses
victoires, sa captivité, sa sortie de prison, et même
sa mort ont été poétisés lui conférant ainsi le sta-
tut de héros dont le mythe fut revisité dès le XVIIIe
siècle dans l’opéra, la littérature puis par les légendes
d’Ivanhoé et de Robin des Bois.
Il s’agissait donc également de rappeler dans
l’exposition l’histoire de ce souverain anglais qui a
marqué l’époque médiévale et dont la légende a tra-
versé les siècles jusqu’à incarner l’archétype du roi-
chevalier invincible.
Merry Joseph Blondel (1781-1853),
Richard Ier
, Coeur de Lion, roi d’Angleterre en 1189
(1157-1199) - représenté en Croisé, huile sur toile, 1841,
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles)
Lire en vendee 31
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Lire en vendee 31

  • 1. 0 40 40 40 4 40 40 40 40 4 Lire en Vendée ÉchosMusées n° 31 avril 2017 40 40 40 40 0 40 40 40 40 40 40ans 4040ans 40 40 40 40 40 40 40 40 400 0 40 40 40 4 Revue de la Société des Écrivains de Vendée et des amis de l’Historial de la Vendée 40e rugissant pour les écrivains Christophe Vital et l’Historial...
  • 2. 2 Lire en Vendée - avril 2017 Mémoire d’une avant-première Il me semble que nous n’étions que quatre. C’était un soir des vacances de Pâques 1977. Nous n’étions que nous dans la biblio- thèque toute neuve de La Roche- sur-Yon Il y avait les deux fers de lance de l’opé- ration, Jean Huguet qui avait créé un peu plus de cinq ans avant les éditions Le Cercle d’or, et Joseph Rouillé dont les ouvrages à inspiration historique connaissaient un beau succès Michel Devantoy, le conservateur de la biblio- thèque, avait bien voulu les recevoir dans son bu- reau à l’heure de la fermeture de l’établissement. Jean m’avait invité à me joindre à eux. Il venait de publier mes deux premiers romans. Il voulait un jeune avec eux. J’écoutais. J’avais plaisir à me joindre à cette aventure, sans savoir où elle m’amè- nerait. (Il me semble que j’ai oublié quelqu’un : Ge- neviève Huguet était certainement là, elle était tou- jours avec Jean, elle était son chauffeur, conduisait vivement le coupé 204). Jean avait déjà tout bien pensé. C’est lui, le père fondateur de l’Association des Écrivains de Vendée. Il était adhérent, déjà, à la Société des Écrivains de l’Ouest. Il a proposé à Joseph Rouillé, qui a été tout de suite d’accord, de créer une section vendéenne associée aux Ecrivains de l’Ouest. « Pourquoi pas, tout de suite, une as- sociation indépendante  ?  » a suggéré ensuite Jo- seph. « Parce que nous ne sommes pas prêts, nous ne sommes pas nombreux, nous allons profiter de l’expérience des Écrivains de l’Ouest et nous verrons après ce que nous pouvons faire. » Cette année-là, Jean publiait au Cercle d’or Henri de Grandmaison, le président des Écrivains de l’Ouest, le rapproche- ment était facile. Joseph a accepté. Jean lui a proposé de prendre la présidence de la section vendéenne. Ils ont convenu de battre le rappel de toutes les plumes vendéennes et de les inviter à la réunion constitutive de l’association. Michel Devantoy a tout de suite consenti à ce que la bibliothèque devienne le siège de l’association et que les réunions aient lieu chez lui. Pour lui, c’était une évidence. La fréquentation de la bibliothèque avait été multipliée par dix depuis son transfert de la mairie dans ce nouvel espace et il était naturel que les écrivains de Vendée y aient une place privilégiée. Il a sorti son calendrier. La date du 4 mai a été retenue pour la réunion de départ. Jean et Joseph ont convenu de s’appeler et de mettre au point le déroulé de la manifestation. Ils ont déjà évoqué des actions à proposer, des conférences, des signatures à la bibliothèque de La Roche, des Sables, de Saint-Gilles, un journal... L’un et l’autre étaient faciles à enflammer ! Michel Devantoy nous a propo- sé de passer dans la réserve de la bibliothèque. Dans un meuble, près du lavabo, il y avait des verres, des bouteilles d’eau. Nous n’allions pas arroser la pose de la première pierre de l’association avec de l’eau ! Il a débouché une bouteille de rosé et ouvert une boîte de gâteaux. Nous sommes repartis par la petite porte en fer, sur le côté de la bibliothèque. Yves Viollier Quatre décennies de partage au- tour du livre La fondation de l’association Autour de Jean Huguet et Joseph Rouillé qui les avaient conviés, ils étaient une douzaine ce mercredi 4 mai 1977, dans la grande salle à l’étage de la Bi- bliothèque Municipale de La Roche-sur-Yon. Il y avait là Claude Bézieau, Alexandre Fillonneau connu sous son pseudonyme Valentin Saint-Vic, Constant Gauducheau, Henri Martin, Nathalie Nelson, Alain Perrocheau, Michel Pineau-Valencienne, Marcel Ri- chard, Francine Robert et Valentin Roussière. Yves Viollier, indisponible, s’était excusé. Bien préparée, la réunion aboutissait rapidement à la mise en place d’un Comité vendéen des Écrivains de l’Ouest, alors association de renom dans les milieux culturels et littéraires lancée par Robert Merle en 1954, et prési- dée à cette époque par Henri de Grandmaison. Joseph Rouillé, très attaché au terroir vendéen et auteur de plusieurs livres sur son histoire et ses traditions, et Jean Huguet, écrivain bien connu et initiateur des Éditions du Cercle d’Or en 1971, avaient concocté un projet de statuts, qui devaient être rapidement discutés puis adoptés. L’objectif était selon la formule de l’époque «la création d’un Comité vendéen permettant la représentativité des écrivains de la Vendée au-delà du département avec pour mission essentielle de promouvoir et défendre l’écrivain vendéen». L’association ouverte à toutes les personnes qui avaient publié un livre, retenait «le principe de deux manifestations annuelles, l’une sur la côte en été et l’autre en hiver à l’intérieur du département», et se proposait de publier un bulletin Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
  • 3. 3Lire en Vendée - avril 2017 Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
  • 4. 4 Lire en Vendée - avril 2017 S o m m a i r e 2 Les quarante ans de la Sev 10 Les Prix 16 Région et Département 19 Chanoine Duret, Claude Mercier 22 Les salons 28 Théâtre, cinéma 34 Vendée Historial 37 Christophe Vital 38 Richard Cœur de lion 42 Noirmoutier 47 Restaurations 50 Rallye 52 Nos sélections 79 Le coin du Centre Vendéen de Recherches Historiques 82 Les pages des Écrivains de la mer qui pourrait devenir revue intitulé «Les lettres ven- déennes». Les statuts étaient déposés en préfecture le 26 mai 1977 sous le numéro 2629 et l’association était inscrite au journal officiel des 13 et 14 juin. Le bu- reau mis en place avait la composition suivante : président : Joseph Rouillé, vice-présidents : Claude Bézieau et Michel Pineau-Valencienne : secrétaire : Valentin Saint-Vic, secrétaire adjoint : Marcel Ri- chard, trésorier : Francine Robert, trésorier-adjoint : Alain Perrocheau, archiviste : Henri Martin, délégué auprès de l’association des Écrivains de l’Ouest : Jean Huguet. Très vite, les administrateurs déplaçaient son lieu de réunion de La Roche-sur-Yon aux Sables d’Olonne, où ils étaient souvent accueillis à la Mai- rie même ou au Centre culturel de l’Abbaye Sainte- Croix. C’est d’ailleurs en ce lieu que le Comité vendéen recevait les Écrivains de l’Ouest pour leur congrès le 9 décembre 1978. Une grande séance de dédicaces et de rencontres avec les lecteurs, sorte de mini salon, rassemblait plus de quarante écrivains vendéens et venus des différents départements, des comités d’Anjou et du Maine. Premières actions et animations Fin 1978, le constat était positif. L’association avait porté le nombre de ses adhérents à 25 et ses premières manifestations avaient eu un certain suc- cès auprès du public : rencontres signatures dans les jardins du Tribunal aux Sables, présentation d’un film en introduction à un débat sur les Guerres de Vendée également dans la même ville, puis même type de soirée mais cette fois organisée à Saint- Jean-de-Monts et portant sur Gilles de Rays. Ces soirées devaient pendant plus de dix ans attirer de nombreux spectateurs, surtout lorsque les écrivains vendéens eurent l’idée d’organiser ces débats comme une joute entre blancs et bleus, au cours desquels Jean Huguet, Joseph Rouillé, Valentin Saint-Vic ou Michel Pineau-Valencienne s’investissaient dans ce jeu de rôle avec une véritable passion. Pendant plus d’une décennie, ces rencontres dédicaces et soi- rées débats devai- ent se multiplier avec une certaine réussite, en des lieux variés, mais plus souvent proches de la côte : Les Sables, Sa i n t - Gi l l e s , Sion, Saint-Jean- de-Monts, Bré- tignolles, Chal- lans et Luçon, et cherchant également à varier les thèmes avec par exemple «Contes et légendes de Vendée». Elles étaient l’occasion pour les lecteurs de rencontrer les auteurs, elles étaient pour les écrivains vendéens une opportunité de se retrouver et d’échanger autour de leurs préoccupations et de leurs centres d’intérêt lit- téraires. Elles commencèrent cependant à s’essouf- fler dans la seconde moitié des années 90. Trois autres actions fondamentales, et qui ont perduré jusqu’à aujourd’hui tout en se modifiant, ont porté l’image de la Société des Écrivains de Ven- dée, le Comité vendéen des Écrivains de l’Ouest ayant en 1982 repris son indépendance et changé de nom pour voler de ses propres ailes.
  • 5. 5Lire en Vendée - avril 2017 Les Prix littéraires C’est en 1982 que le bureau de l’association créa un Prix de la nouvelle et un premier règlement. Ce- lui-ci ouvrait le concours aux écrivains débutants, sur un sujet libre, cependant concernant la «Grande Vendée» selon les termes employés par Jean Yole. Plusieurs de ces nouvelles furent publiées dans le bulletin de l’association, et le prix perdura jusqu’en 2002, ayant récompensé en vingt ans quelques dix- neuf écrivains et conteurs, et distribué plus de vingt mentions spéciales. Quelques-uns de ces lauréats ont ensuite poursuivi leur travail d’écriture et sont venus enrichir les rangs des membres de l’association. Ci- tons sans vouloir être exhaustif, Claude Hiver, Pierre Lataste, Irène Devaux ou Claude Retailleau. Presque à la même époque était créé un Prix de la Société des Écrivains de Vendée, qui cette fois s’adressait aux écrivains publiés. Il récompensait un livre sans distinction de genre, Histoire, roman, es- sai ou autre, paru dans l’année qui précédait l’at- tribution du prix. Ce livre profitait d’une nouvelle exposition médiatique, grâce notamment à la remise officielle qui avait lieu au siège du Conseil général, en présence de son Président ou du responsable des affaires culturelles du Département. On pourra se reporter avec profit à l’article de Gilles Bély, prési- dent de la Société, pour en savoir plus sur les lauréats de ce Prix dont la liste s’allonge d’année en année, puisque chaque mois de décembre voit se renouveler cette cérémonie. Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée Dédicaces aux Sables d’Olonne
  • 6. 6 Lire en Vendée - avril 2017 La revue Lire en Vendée Titré non «Les lettres vendéennes» comme en- visagé précédemment, mais «Écrire en Vendée», un bulletin de huit pages ronéotées et agrafées parut durant l’été 1977, quelques semaines après la consti- tution de l’association. Deux ans plus tard, il deve- nait «Lire en Vendée», sous une présentation plus professionnelle qui occupait quatre pages imprimées chez Doré aux Sables d’Olonne. À part quelques ar- ticles plus généraux, l’essentiel consistait à offrir aux lecteurs de courtes critiques, le plus souvent réalisées par le président de l’association, qui présentaient les ouvrages que les membres de la société faisaient pa- raître mois après mois. Ce numéro annuel venait de changer de titre et ce changement n’était pas ano- din. «Écrire en Vendée» devenait «Lire en Vendée», comme si les écrivains venaient de comprendre que pour publier il faut être lu, et qu’il était temps de partir à la conquête des lecteurs. Depuis cette époque, la revue de la Société des Écrivains de Vendée n’a cessé ni de paraître, ni de s’enrichir. En 1985, apparaissaient quelques élé- ments de couleur qui donnaient du relief. En 2003, sous la présidence de Michel Dillange, le numéro de l’été était tiré avec plusieurs parties en quadrichromie et comptait douze pages, grâce notamment à la par- ticipation financière du Crédit Mutuel. Il continuait de présenter les ouvrages en rapport avec la Vendée ou écrits par des Vendéens, mais évoquait aussi les salons et les prix qu’ils distribuaient. L’équipe des rédacteurs était encore assez réduite, mais aucun n’était avare de ses efforts pour faire connaître le livre et pour attirer tous ceux qui s’y intéressent. Et ceux-ci étaient comblés, parce que depuis les débuts cette revue était distribuée gratuitement dans les points de vente des livres, dans les bibliothèques et dans les salons, et cette action bénévole a toujours perduré jusqu’à aujourd’hui.
  • 7. 7Lire en Vendée - avril 2017 A partir de 2007, «Lire en Vendée» évo- luait à nouveau. Les compétences de met- teur en page et l’expérience d’éditeur du nouveau président, Jean de Raigniac, per- mettaient de prendre de l’ampleur, de passer à la quadrichromie intégrale et d’offrir au public une belle revue sur papier glacé, gage d’une qualité et d’un attrait efficace sur les lecteurs. Un partenariat avec Les Amis du Musée Vendée His- torial offrait la possibilité d’accéder à une de revue de luxe qui atteignait quatre-vingt-seize pages, et de varier les contenus. D’autres partenariats, avec La Maison des Écrivains de la Mer ou le Centre vendéen de recherches historiques étendaient encore ses pos- sibilités. Actualité des animations du livre en Ven- dée, Salons, page pour un libraire, hommages à des écrivains d’hier et d’aujourd’hui, place au théâtre, cahier des Amis du Musée, participations du CVRH et des Écrivains de la Mer laissaient encore en 2016 place à une vingtaine de pages pour présenter les publications de l’année. Et c’était nécessaire, car les ouvrages publiés sur la Vendée ou dont les auteurs étaient nés ou vivaient en Vendée, s’étaient multi- pliés en quarante ans d’existence de l’association, comme d’ailleurs le nombre d’adhérents qui dépas- saient désormais les cent-vingt. Aujourd’hui, Gille Bély, devenu président, ne ménage pas ses efforts afin de trouver les moyens fi- nancier de pérenniser la revue sous sa forme actuelle. Disons-le tout net, une telle progression, en qualité et en qualité se doit d’être définitivement confortée. Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
  • 8. 8 Lire en Vendée - avril 2017
  • 9. 9Lire en Vendée - avril 2017 Les salons du livre Et puis, il y eut les salons du livre. Quand les rencontres dédicaces organisées par Joseph Rouillé, Jean Huguet et leurs acolytes ont peu à peu cessé au début des années 90, ce sont les salons organisés par d’autres structures qui ont offert aux écrivains vendéens les moyens de rencontres nécessaires avec leur public. Pour la naissance du Printemps du Livre en 1988, ils étaient présents et constituaient même l’essentiel des auteurs présents. Bien porté par les collectivités territoriales, le salon de Montaigu, le plus important de l’ouest, a naturellement pris une toute autre envergure, mais les auteurs vendéens ont toujours réussi à y garder une place. Depuis de nombreuses années, ils y ont un stand dans lequel se succèdent plusieurs des adhérents, heureux d’être présents mais souvent frustrés de ne pouvoir partici- per à la totalité de la manifestation. Ailleurs, ils ont été au point de départ de ma- nifestations identiques, quoique de moindre enver- gure. Rappelons-nous le Livre au Village au Puy du Fou qui les a rassemblés plusieurs années avant de s’arrêter. Songeons au salon de Saint-Gervais, où ils se faisaient une fête de l’accueil organisé par le re- gretté Claude Mercier, à ceux de Noirmoutier ou de la Guérinière, à celui du Langon, à la journée du 1er mai à Jard et à tant d’autres manifestations qui n’ont pas toujours pu se pérenniser. Et puis, pen- sons surtout au Refuge du Livre à Grasla, «le Salon du livre vendéen» créé d’abord pour les écrivains de Vendée, et un peu par eux parce qu’ils ont été depuis les débuts les pourvoyeurs de talents littéraires at- tendus par les lecteurs enchantés de découvrir pour une foi les ombrages habités. Là comme ailleurs, les auteurs vendéens étaient présents et savaient distri- buer leur «Lire en Vendée» pour faire connaître leur association et leurs livres. Ils y seront d’autant plus volontiers cette année puisqu’une exposition consti- tuera un temps fort dans la célébration de leur an- niversaire. Quarante ans plus tard, les objectifs fixés pour l’association ont été globalement atteints. «Rassem- bler les auteurs du département» : les membres sont passés de 25 à 120, ils ont progressé comme le livre en Vendée ; mais d’autres auteurs écrivent sur notre territoire et peuvent encore venir nous rejoindre. «Faire connaître leurs œuvres chez eux et hors pro- vince» : tâche accomplie pour la Vendée, pour les autres régions, c’était sans doute un peu ambitieux. La dimension littéraire col- lective s’est aussi retrouvée à travers trois ouvrages publiés par la Société à l’occasion de ses cinquième, dixième et ving- tième anniversaires. Grâce à la participation de plusieurs auteurs adhérents parurent en effet en 1981 aux Éditions Le Cercle d’Or «Les mille et un visages de la Vendée», en 1987 chez IGO «Hauts-lieux de Vendée» et en 1997 chez Vents et Marais «Histoires et nouvelles de Vendée». Ces livres montrent le goût de l’histoire et du pa- trimoine exprimés par nos écrivains, et sont à part entière une partie du patrimoine de l’association. Et puis, si elle n’était pas franchement inscrite dans les statuts, il y a la dimension humaine. Et de ce côté-là, la Société des Écrivains de Vendée a tou- jours bien rempli son rôle. Échanges et convivialité sont des gages de réussite. Ils profitent d’abord aux femmes et aux hommes qui écrivent, mais ils pro- fitent tout simplement, et plus globalement, aux livres et à l’œuvre culturelle offerte dans notre beau département. Alain Perrocheau et Yves Viollier Les quarante ans de la la Société des Écrivains de Vendée
  • 10. 10 Lire en Vendée - avril 2017 Ce jour-là, lors de mon arri- vée chez Geneviève, le ciel de la Chaume larmoyait et le vent hu- lulait tristement Sans doute se doutaient-ils que nous al- lions évoquer un événement tragique dont Jean Huguet fit un roman, Équinoxe, qui apparait comme l’un des points d’orgue de son œuvre d’écrivain La réédition de ce livre, paru initialement en 1972, apporte l’opportunité de remettre en lumière la genèse de cet ouvrage. Je me souviens que Jean m’en avait offert un exemplaire avec une belle dé- dicace : «ce roman où gronde une mer proche, fa- milière, qui n’est pas le beau décor habituel, mais l’humble réalité quotidienne d’un peuple qui lui doit, sans doute, un certain goût d’éternité», écri- vait-il. - Le chalutier «Christus regnat» dont Jean a ra- conté le drame, explique Geneviève, est né du sou- venir d’une tragédie bien réelle, celle du «Tanit», survenue le 12 juillet 1961. Bien que les faits remontent à plus d’un demi siècle, l’émotion est toujours présente chez celle qui fut l’indissociable compagne de Jean. - A l’époque, nous vivions à Paris, poursuit-elle. Nous passions en été quelques semaines chez ma mère, à «L’horizon», place de Strasbourg aux Sables. Le mois de juillet nous apportait le bonheur des re- trouvailles avec nos familles sablaise et chaumoise. En cette année 1961, le temps était propice à la bai- gnade et le soleil, du remblai jusqu’à La Chaume, nous semblait tellement agréable qu’il n’était pas possible de prévoir que, quelques heures plus tard, la tempête allait se déchaîner. Pourtant, le matin du 12 juillet, au Phare Rouge (où ma mère habitait), des rafales de vent et de sable déferlaient sur la chaussée. En tout début d’après-midi, Louis, le frère de Jean, arriva en toute hâte, affolé. «Mon gars est en mer. Il est perdu. Je le sens. Je le sais». Jean tenta en vain de le calmer. Inutile. Pour Louis, c’était une réalité. Le drame a bien eu lieu. près de Cayola. Le Ta- nit n’a pas réussi à rentrer au port. Le lendemain, on retrouvait des épaves provenant du bateau. Les corps des malheureux marins furent rejetés à la côte quelques jours plus tard, sauf celui du jeune Loulou, 17 ans, qui ne fut jamais retrouvé. - C’est en 1972, à notre retour à La Chaume, que Jean rédigea son beau roman-témoignage, en hommage à ses amis perdus en mer. Les deux frères Syre, Pierre et Charles, avaient 38 et 40 ans. Charles était le camarade de communion de Jean. À bord, se trouvait aussi le matelot Albert Retureau, 39 ans. Un silence. La tempête est dans le cœur de ma narratrice. - Tu sais, Jacques, la réédition de ce livre me pro- cure une grande émotion. Parfois, des lecteurs me demandent une dédicace. Jean est à ce moment-là à mes côtés. Il me souffle quelques mots aimables. Sa présence me rassure. Je crois que sa pensée vaga- bonde encore parmi ses livres. Nous évoquons quelques-uns des personnages du roman. Geneviève a bien connu tous ceux qui ont été les «vrais gens» que l’auteur a dépeints. - Le personnage de Delphine cette «paysine» que Jean décrit dans sa cuisine ou qui fait sa lessive, c’est sa mère. Comme Delphine, elle prenait le taxi au bar du Pont, le mercredi et le samedi matin, pour aller au marché aux Sables. Chaque phrase, chaque mot, c’est tout ma belle-mère ! Quand je relis «Équi- noxe», je crois l’entendre ! Au cœur de la vie d’autrefois de cette Chaume si chère à Jean Huguet et qu’il décrit avec tendresse et talent dans ce beau roman maritime. Jacques Bernard Jean Huguet Équinoxe, un hommage de Jean Huguet aux marins du «Tanit» Geste, 285 p., 25 € Équinoxe, point d’orgue pour Jean Huguet
  • 11. 11Lire en Vendée - avril 2017 Le mercredi 3 juin 2016, à 10 h 30, en la cave à sel de l’Abbaye Saint-Pierre de Maillezais, sur les pas de François Rabe- lais et d’Agrippa d’Aubigné, en présence de Marie-Jo Chatevaire et de François Bon, il a fait mémoire de nos amis écrivains dispa- rus récemment, Claude Mercier et Claude Burneau Activités de la Société le Président rappelle les subventions obtenues auprès du Conseil départemental, du Conseil régio- nal et du Crédit Mutuel Océan et le Partenariat avec la Bibliothèque départementale de la Vendée qui s’organise autour du Printemps du Livre de Mon- taigu, du dépôt des revues « Lire en Vendée» dans ses locaux de la rue Ampère, à La Roche-sur-Yon, et du 40e anniversaire de la SEV qui se déroulera à Grasla. Le traditionnel déjeuner d’été est fixé au mer- credi 10 août, au Roc Saint-Jean, Les Sables. Salons littéraires Le Printemps du Livre de Montaigu met comme à l’accoutumée un stand à la disposition de la Socié- té. Dix-huit auteurs se succèdent pendant les trois journées du Salon. Assembléegénérale Prix des Écrivains de Vendée La remise des Prix 2015 s’est déroulée le mardi 15 décembre, à l’Hôtel du Département, en pré- sence de M. Yves Auvinet, Président du Conseil dé- partemental, et des représentants du Crédit Mutuel Océan. Le Président Auvinet a remis la Médaille du Département à Michel Dillange, Président d’hon- neur de la SEV. Le rapport d’activités et le rapport financier sont adoptés à l’unanimité. Sur proposition du Conseil, l’assemblée générale décide à l’unanimité de porter la cotisation annuelle de 22 à 25 €. Diffusion de la revue «Lire en Vendée» La diffusion de la revue «Lire en Vendée» s’avère insuffisante et ne couvre pas encore l’ensemble du département. Yves Viollier, vice-président, anime la discussion qui aboutit à l’organisation de la diffu- sion avec le concours des membres de l’assemblée. Élections au Conseil d’administration Frédérique Mory, Alain Perrocheau, Éveline Thomer et Yves Viollier sont réélus à l’unanimité. Suite à la démission de Lydie Gaborit, un siège d’ad- ministrateur est momentanément vacant. Gilles Bély, président de l’association depuis novembre 2015, réunit les écrivains de Vendée à la Cave à Sel de Maillezais
  • 12. 12 Lire en Vendée - avril 2017 Les autres auteurs nominés François Cérésa, Mariage républicain L’Archipel Un roman historique d’un auteur confirmé, qui s’inscrit dans une série de trois ouvrages: des mystères, du sang, des trahi- sons et les noyades de Nantes... Juliette Chaux-Mazé, Bleu Rêve Ella Les déchirements d’une fa- mille pendant la guerre de Ven- dée. Une approche originale et sensible, l’écriture et le dessin s’y rejoignent. Une jeune au- teure à suivre... René Marquis Émile et Gérard ERM ! Sur les pas du «Tonton du Siam», la quête familiale et obs- tinée d’un petit-neveu pour un personnage extraordinaire aux multiples talents, un regard pas- sionnant sur la Vendée mission- naire, au début du XXe siècle. Laurent Tixier D’âmes en lames Charles Corbet Le bretteur de la plume et de l’épée raconte avec panache les grands duels des temps an- ciens. On le reverra bientôt sur les planches et dans les livres. Souvenirs d’une présidence heureuse J’ai été très surpris quand Joseph Rouillé m’a proposé de prendre sa suite. Cela faisait trois ans, je crois, que j’avais intégré notre société et je n’avais manifesté aucune ambition personnelle. C’est, sans doute, cela qui a déterminé notre pré- sident-fondateur à me faire cette proposition. Proposition flatteuse que l’on ne saurait refuser. Cette présidence, commencée en 2000, m’a ap- porté beaucoup de plaisir et de véritables amitiés. L’écrivain est seul devant sa page blanche et il a besoin d’échanges. Ainsi, certains sont venus me demander conseil; ma position présidentielle me conférait, à leurs yeux, une qualité de jugement que je n’avais peut-être pas. En premier lieu, le rôle de notre société est une participation aux salons littéraires qui per- met à ceux d’entre nous dont l’éditeur n’est pas présent, de proposer ses œuvres dans notre stand. Nous sommes représentés à Saint Gervais, Mon- taigu, Jard, Noirmoutier, Grasla -et j’en oublie. Ensuite, l’instauration de Prix recherchés, remis par le Conseil Général, est une manière de pro- mouvoir la littérature vendéenne. Celle-ci se fait, également, connaître par notre revue, Lire en Vendée. Créée par Joseph Rouillé, elle a pris du poids, au cours des années : de 4 pages en 2000, elle en comptait 20 à mon départ. Aujourd’hui, c’est un volume de 96 pages. Par ailleurs, j’ai attribué le titre de membre d’honneur à Jim Dandurand et à Michel Ragon qui, chacun dans son domaine, ont illustré notre département. Enfin, le principal souci d’un pré- sident c’est le budget. Nous avions le soutien du Conseil Général, j’ai obtenu l’appui du Crédit Mutuel et une subvention de la Région. De plus, la fin de mon mandat, le nombre des adhérents avait triplé. Ce bilan positif est le fruit du travail d’une équipe bénévole qui m’a toujours soutenu. Merci à eux. Pour terminer, je voudrais évoquer la mé- moire de trois personnes qui m’ont épaulé. Émilie Genet, secrétaire particulièrement efficace, dont le seul défaut était de massacrer les personnages de ses romans policiers ; Irène Devaux, trésorière attentive, poète délicate qui fut présidente de l’Es- sor Poétique et, après elle, Anny Launay, poète également, au charisme dynamique. Le 16 Janvier 2008, j’ai passé la main à Jean de Raigniac dont l’activité a été bénéfique. Aujourd’hui, l’aventure continue. Michel Dillange 12
  • 13. 13Lire en Vendée - avril 2017 Prix des Écrivains de Vendée Yvon Marquis et Georges Perraudeau Lauréats des Prix des Écrivains de Vendée Ces deux ouvrages qui mettent en scène, l’un un amiral, l’autre une paysanne, s’inscrivent parfaite- ment dans l’esprit que la SEV a voulu mettre dans les Prix qu’elle décerne. La Vendée y est décrite côté terre d’une part, côté mer d’autre part. Yvon Marquis Au service du Roy Ce beau roman historique re- met en lumière un grand marin sablais, le vice-amiral Pierre de Vaugiraud, héros de l’Indépen- dance des Etats-Unis, qui paie le prix de sa fidélité à la monarchie et qui sera tardivement reconnu. Yvon Marquis s’est saisi de ce personnage et en donne une vision personnelle très émouvante. Georges Perraudeau Les Perdrieau des Vendéens au XXe siècle Une grand-mère, une pay- sanne anonyme des confins de la Vendée et de la Loire Atlan- tique, raconte sa longue vie à ses petits-enfants. Les travaux et les jours, les guerres, les peines et les joies, les métiers et les villages qui changent, vus par Georges Perraudeau. Authentique et sensible, un roman vrai et positif qui nous parle aussi de l’histoire du siècle dernier. «Non, ce n’était pas mieux avant...» Les Prix 2016 des Écrivains de Vendée ont été remis, selon la tradition, le lundi 12 décembre, à l’Hôtel du Département, en présence d’Yves Auvinet, président du Conseil départemental, de Christophe Du- bois, directeur de la Bibliothèque départe- mentale de la Vendée et de Nathalie Raud, représentant le Crédit Mutuel Océan, par- tenaire de la SEV Gilles Bély, Président de la SEV, a accueilli les nombreux invités, auteurs membres de la SEV, édi- teurs, animateurs des bibliothèques de Vendée no- tamment. Il a salué la mémoire de Claude Burneau et de Claude Mercier qui nous ont quittés en 2016. Il a rappelé l’activité de la SEV qui compte dé- sormais 120 adhérents. Fondée en 1977 par Joseph Rouillé et Jean Huguet, elle fêtera cette année son quarantième anniversaire. Il sera marqué par un temps fort en forêt de Grasla, dans le cadre du Salon du Livre Vendéen (22-23 juillet 2017) et un parte- nariat, actuellement en préparation, avec la Biblio- thèque départementale. Le Prix des Écrivains de Vendée 2016 a été re- mis à Yvon Marquis pour son roman historique «Au service du Roy», paru chez Geste éditions, celui des Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel Océan à Georges Perraudeau pour «Les Perdrieau, des Ven- déens au XXe siècle», également chez Geste éditions. Nathalie Raud, Yves Auvinet, Yvon Marquis, Georges Perraudeau et Gilles Bély, remise des Prix au Conseil Départemental
  • 14. 14 Lire en Vendée - avril 2017 Adoubés par leurs pairs, les soixante lauréats des Écrivains de Vendée Dès 1985, la Société des Écrivains de Vendée a souhaité distinguer et récompenser les auteurs et les ouvrages qui incarnaient, à ce moment-là, sa raison d’être: promouvoir et faire connaître la pensée littéraire vendéenne. Elle a pris soin, chaque année, d’élire au moins deux écrivains, signifiant ainsi la fécondité littéraire du terroir vendéen. Depuis quelques années, le Prix des Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel Océan sou- ligne cette volonté Parcourir la liste des lauréats et des ouvrages couronnés, c’est à la fois, s’immerger dans la Vendée, s’imprégner d’une histoire longue et se projeter dans l’avenir. C’est au fond la mission essentielle et profonde notre Société. Soixante écrivains au moins ont partagé cette élection qui leur vient de leurs pairs. Ils ont été adoubés et sont autant de phares qui jalonnent la route lumineuse tracée par nos aînés en écriture. Au début, une femme de Vendée et le Gois Le tout premier Prix de la SEV est décer- né en 1984 à Jeanne Charrier-Lecomte pour «Une femme de Vendée», itinéraire d’une institutrice de l’enseignement libre. Henri Martin, avec «L’extraordinaire passage du Gois» lui succède. Comment ne pas y voir déjà ce qui fera l’unité de notre démarche: la terre et la mer et, entre les deux, cet es- pace incertain et fragile, plein d’espoir et de crainte, à l’image de celui qui, sur la page blanche, inscrit la première lettre ? Les années suivantes imprégneront des images fortes de la Vendée. Thérèse Joly, la bergère, Grignon de Montfort, avec Louis-Marie Clénet, l’île d’Yeu que célèbre justement son chantre, Maurice Esseul, Le Puy du Fou et sa Dame que conte Ménie Grégoire. Ce Puy du Fou qui inspirera un peu plus tard Antoine Morhéry. Le deuxième centenaire de la Révolution aiguise les plumes des écrivains vendéens. La Vendée militaire inspirera nombre de nos devanciers. Louis Delhommeau analyse avec beaucoup de justesse le désarroi des curés vendéens, tandis qu’Octave Fort réveille la mémoire de Domnin d’Avrillé. Entre temps, Gilles Perraudeau et Claude Retailleau feront Comme un chien dans un jeu de quilles ! Je ne suis pas sûr que Joseph Rouillé voyait mon élection d’un bon œil. Quand il a soudain pris la parole ; on s’attendait à un «clash» sévère. Il a commencé «grave». Je ne sais quelle mouche l’a piqué (en fait pas une seule de ces satanées bestioles n’aurait osé voler) il a terminé en m’ac- cueillant à bras ouverts ! Jean Huguet n’y aurait probablement pas pensé non plus, mes «Itinéraires des familles de la Vendée» n’étaient pas les siens. Il me l’avait dit autrefois. Michel Dillange souhaitait un succes- seur, personne n’était d’accord ; comme dans la fable de La Fontaine, ce fut un autre pion qui sortit du chapeau. Mi- chel Gautier s’était amicalement moqué (il était le premier ami écrivain que je m’étais fait en éclusant ensemble notre whisky sur les remparts du Printemps du livre) ; il avait déjà échangé avec mon père sur la «famille» du poète Jacques Bereau pour sa thèse. Avec Louis Dubost et mon compère André Hubert Hérault, aussi un des premiers du Cercle d’Or, «gueux» nous étions, gueux nous restions, heureux quand même «d’être de la famille»... Les Écrivains de Vendée n’ont pas mouffeté, ils se sont mobilisés, rassemblés. en ont profité pour serrer les rangs, s’ou- vrir à leurs congénères, modifier leurs sta- tuts, accepter les plus humbles, s’unir pour se faire mieux entendre, se faire mieux lire, développer leur revue et tous s’y retrouver. Les Écrivains de Vendée ont une iden- tité très marquée, une aura particulière ; ils en sont très jaloux et très fiers. Ils le peuvent, les «non Vendéens» les envient et cherchent à les rejoindre. Avec eux, on cherche ses mots, on trouve beaucoup mieux, de vrais amis. Sinon, je n’ai toujours pas compris comment un jury littéraire auquel j’appar- tenais pouvait préférer un tailleur de haies à de beaux aventuriers (j’ai un ancêtre «forban»). Du coup, je taille les haies, chez moi. Jean de Raigniac 14
  • 15. 15Lire en Vendée - avril 2017 Les lauréats des Écrivains de Vendée ! éclore les saveurs maraîchines et maritimes de notre Vendée. En 1993, Yves Viollier, membre fondateur de notre SEV, apparaît avec cet émouvant et si long détour que feront beaucoup de ses contemporains. Jean-Pierre Bertrand, le farinou, évoque le temps pas si éloigné des meuniers des crêtes vendéennes et des coches dans les baguettes des boulangers. L’Histoire, notre Histoire commune L’Histoire de notre province revient au premier plan avec le «Dialogue avec Rabelais», de Valentin Saint-Vic, l’un des fondateurs de la SEV, les comtes du Poitou de Michel Dillange, qui a présidé long- temps la SEV. Son érudition, son humour et sa sa- gesse nous sont précieux. Dans la même veine, voici les femmes du Poitou au Moyen-âge d’Isabelle Sou- lard et le «Dominique Dillon» de Jean Artarit qui déploiera plus tard son analyse - sa psychanalyse - subtile à la période révolutionnaire. Jean de Rai- gniac, président de la SEV après Michel Dillange, ouvre les portes de ces châteaux et de ces logis ren- contrés au bout d’une allée de chênes et d’ormes, conservatoires d’une Vendée éternelle. Bertrand Illegems, qui n’est pas encore éditeur, est couronné en 1999 pour son roman «L’écharpe rouge». Juste avant Philippe Mestre, ancien mi- nistre, qui évoque les suites douloureuses de la guerre d’Algérie. En 2001, Robert Audidier retrace la vie humble d’un journalier agricole, son père. La même année, c’est aussi «Le souffle bleu», le roman sensible du regretté Louis-Marie Barbarit, fondateur de la Cinémathèque de Vendée. Il faut le relire au- jourd’hui comme un mémorial. Alain Perrocheau, l’un des fondateurs de la SEV, est distingué ensuite pour ses «Houblons écarlates». Puis Marie-Thé Laurentin brode de délicates den- telles de vie, un hymne aux paysannes de nos bo- cages, femmes de l’ombre, du silence et du travail. Les écrivaines sont encore au rendez-vous de 2004, avec la Vendée secrète des logis d’Anne Cluzel et Frédérique Mory. Contraste remarqué l’année qui suit, avec les rudes souvenirs d’un coupeur de bois en Afrique (Jacques de Hillérin) et le délicat roman d’Éveline Thomer, «Mystère en Vendée». Les jurés de nos prix sont assez naturellement enclins à souligner l’importance de la mémoire en littérature. Mémoire populaire qu’interroge sans relâche Michel Gautier, mémoire royale avec les années de guerre d’Henri IV, retracées par Gilles Bresson, mémoire familiale lorsque Régine Albert se souvient de sa garnd-mère Rose. Quelquefois, le jury succombe à d’autres inspi- rations. L’émotion avec la mer tentatrice de François Bossis, le fantastique quand Yves Bulteau chante la lune noire, la musique du violoncelle d’Anne Tallec ou encore le rêve d’éternité de Xavier Armange, en pèlerinage à Bénarès. Il a parfois des envies d’ailleurs qui souriront aux Afrikaners de Cyriaque Griffon et à Marcel Grelet pour sa Jenny galloise. Il saluera en- core le panache des conquérants avec le «Guillaume» de Yannick Chauvin et la «Floride» de Catherine Gi- rard-Augry. Écrire, c’est aussi plonger dans l’actualité. Actua- lité douloureuse avec le drame de la tempête Xynthia qui endeuille La Faute-sur-Mer (Philippe Ecalle) et le drame du peuple afghan, vécu de l’intérieur par Frédérique Jaumouillé. La Vendée, source inépuisable Les dernières récompenses vont surtout à des livres profondément enracinés en Vendée. Les lec- teurs partagent, avec Maurice Gindreau et Jean-Paul Léger», la rude vie des marins, et avec Henry-Pierre Troussicot les truculentes mésaventures qui se pas- sent sur les bords de l’Auzance. «La Vendée pour les nuls», de Michel Chamard, fera connaître «ce département devenu une province» à un vaste pu- blic. En grand-père pédagogue, Jean Chiron la fait subtilement découvrir aux plus jeunes. Et c’est «un bonheur fou» quand, le jour de la remise des prix, André Audureau parle de Marcel Chabot... La dernière cuvée rend un double hommage à la Vendée. Celle de la mer, avec cet amiral sablais que redécouvre Yvon Marquis, celle de la terre qu’in- carne Laurence, cette paysanne anonyme qui a tra- versé sans bruit le XXe siècle. Parcourir aujourd’hui ce palmarès, c’est retrou- ver les images des couvertures, les visages des au- teurs, les rencontres et les échanges, remonter le fil d’un long compagnonnage. C’est aussi mesurer l’immense richesse d’un patrimoine littéraire, édifié année après année par les écrivains de Vendée, ceux que les jurys ont un jour élus, mais aussi tous les autres. Un patrimoine dont nous avons collective- ment le droit d’être fiers et le devoir de l’enrichir encore. Gilles Bély
  • 16. 16 Lire en Vendée - avril 2017 Bruno Retailleau : « Il y a effectivement une littéra- ture Vendéenne » Vers quel style d’ouvrages se porte votre préfé- rence ? Historiques, policiers, régionaux ? Les livres politiques font-ils partie de votre quo- tidien ? Je lis naturellement beaucoup de livres poli- tiques, au sens large du terme : je recherche aussi bien des ouvrages traitant de l’actualité que des es- sais de philosophie politique. Ces lectures sont pour moi essentielles car sans la réflexion, l’action poli- tique a vite fait de sombrer dans l’activisme, voire le cynisme. Je crois qu’aujourd’hui plus que jamais, il faut rapprocher la vie politique de « la vie de l’es- prit », afin comme le disait Claude Lefort « de ne pas se laisser engloutir dans l’océan des opinions ni aveugler sous le choc des événements ». Avez-vous un auteur préféré ? Ou que vous suivez au fil de ses œuvres ? Si oui, lequel ? Laquelle ? Ou lesquels ? Auteur de la région ? Auteur venu d’ailleurs ? Difficile de choisir ! J’en citerai deux, très dif- férents : Hannah Arendt et Francois Cheng. La première pour la puissance de ses analyses, en parti- culier cette idée que nous devons préserver tout ce qui permet « la continuation du monde ». Une idée qui m’est chère parce qu’elle renvoie à l’exigence de permanence sur laquelle repose toute société. Le second pour la profondeur de ses « méditations », la poésie des mots également et cet attachement vis- céral à la langue française qui lui a permis d’acqué- rir « une sorte de souveraineté intérieure », pour reprendre la propre expression de François Cheng. Enfin je ne peux m’empêcher d’ajouter naturelle- ment Yves Viollier, écrivain vendéen, dont la sensi- bilité et le réalisme descriptif savent si bien retrans- crire les visages et les paysages de ma Vendée natale. La Vendée produit beaucoup d’écrivains(es), cer- tains de valeur. Comment expliquez- vous ce phé- nomène ? Il y a effectivement une littérature vendéenne, et non pas seulement une littérature en Vendée. Sans doute est-ce lié à notre histoire et notre géographie. L’histoire parce que la Vendée est née d’un drame, et que cette réalité a créé une sensibilité particulière chez les Vendéens, que certains ont exprimé par la littérature et plus largement la culture. Une sensi- bilité renforcée par notre géographie, à travers la ruralité qui est un rapport particulier aux choses et aux êtres. Un rapport propice à l’inspiration, à la création. On le voit dans les œuvres de Jean Giono, de George Sand, de Marcel Pagnol ou de Maurice Genevoix ; mais également dans celles de tous nos grands écrivains vendéens, de Louis Chaigne à Jean Rivière en passant par Michel Ragon, Gilbert Prou- teau etc… Sans oublier Jean Yole naturellement, et cette conviction que « c’est dans le cœur des hommes que s’achèvent les paysages ». Je crois que les pay- sages extérieurs de la Vendée ont progressivement façonné des paysages intérieurs chez les Vendéens. C’est ce fameux « reflet du sol sur les esprits et les corps » qu’évoquait l’auteur du «Malaise paysan». Un reflet qui jette une lumière particulière sur ce qui singularise la « Vendée littéraire » : un lien profond entre la lettre et le lieu. Est-ce que la lecture est pour vous synonyme de vacances ? Ou lisez-vous pour vous détendre, pour faire une rupture avec votre quotidien bien rempli ? La lecture fait partie de mon quotidien. Mais le temps que je lui consacre est naturellement plus im- portant lorsque je prends quelques vacances ! Ces moments de repos me permettent d’avoir une lec- ture plus intense, moins entrecoupée par le rythme de mes activités. Avez-vous été tenté par l’écriture ? Oui, bien sûr. Qui ne l’a jamais été d’ailleurs ? Ce n’est pas l’envie qui me manque mais bien le temps, une fois de plus ! Mais ce temps viendra, je vous le promets !
  • 17. 17Lire en Vendée - avril 2017 La Région, le Département, partenaires des Écrivains de Vendée ! Que lisent-ils ? Bruno Retailleau, président du Conseil régional des Pays de Loire, sénateur de la Vendée Yves Auvinet, président du Conseil dé- partemental de la Vendée Que lisent ces hommes qui dirigent une région pour le premier et un dé- partement pour le second ? Peuvent-ils prendre le temps de lire ? Quels sont leurs auteurs favoris ? Leurs parcours littéraires ? Leurs lectures préférées ? Frédérique Mory leur a posé des ques- tions auxquelles ils ont bien voulu ré- pondre, chacun trouvant un peu de temps dans une vie quotidienne si rem- plie «Lire en Vendée» les remercie chaleu- reusement Yves Auvinet aime les livres Qu’avez-vous aimé dans votre premier métier d’éditeur ? La découverte de talents ? Le contact avec les écrivains ? Mon histoire avec le livre a commencé il y a longtemps, car je suis un passionné. Et avant l’édi- tion, j’ai débuté par la librairie en reprenant Siloë, la librairie religieuse de La Roche-sur-Yon. J’ai dé- couvert ce métier sur le terrain… c’est un métier passionnant. Très riche. Fait de rencontres, et de belles rencontres. Je pense bien évidemment à Mi- chel Thierry, aux côtés de qui j’ai beaucoup appris. À l’époque, il dirigeait les Éditions Siloë à Laval. Et je lui ai soumis l’idée de faire de même en ouvrant les Éditions Siloë à La Roche sur Yon. Je souhai- tais pouvoir éditer des livres régionalistes. Ce que j’ai pu réaliser. Le métier d’éditeur, c’est un véritable cheminement dans la création d’un livre à travers ses étapes successives. C’est une relation particulière avec les auteurs et avec les différentes personnes qui s’investissent à chaque phase de son élaboration. Cela nécessite une certaine intuition, pour sentir les succès de demain, sentir l’air du temps. Il faut être à l’écoute de nouveaux talents, mais également des lecteurs… et avoir une bonne équipe, ce que j’ai eu, je ne m’en cache pas ! Êtes vous fier d’avoir édité certains ouvrages ? Oui, je suis fier, par exemple, d’avoir édité «La Vendée» en 1995, dans son format à l’Italienne, signé par Gilles Bély avec des photos de Bertrand Boufflet. Deuxième grand coup de cœur : j’ai eu l’occa- sion de visiter une exposition à Sarlat en Dordogne. Et j’ai eu un véritable coup de cœur pour des en- luminures peintes à la main par René de La Bar- François Cheng, Jean Yole et Michel Ragon
  • 18. 18 Lire en Vendée - avril 2017 donnie, rehaussant un texte de Saint Exupéry. J’ai voulu le rencontrer. Et je lui ai proposé de réaliser La Bible-La Genèse, format 24,5 x 33, avec des en- luminures sur une page et, sur l’autre, le texte de la Genèse. Un magnifique ouvrage ! Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui envisageraient cette profession ? Je pense que l’amour du livre et des mots est indispensable pour se tourner vers une carrière dans l’édition. Et la première qualité essentielle me semble être la curiosité : curiosité de lire autre chose que ce qu’on lirait pour soi spontanément, curiosité de découvrir de nouveaux auteurs, curiosité de sa- voir ce que les autres lecteurs aiment… Sans pour autant négliger le sens de l’organisation et la rigueur : car pour gérer plusieurs ouvrages en même temps, respecter un budget et des plannings, il faut être ges- tionnaire... Tout est important. La couverture par exemple a son importance, tout comme le titre… Lisez-vous par plaisir ou pour faire une rupture avec un quotidien bien rempli ? J’avoue que faute de temps je lis moins qu’à une époque mais je reste un grand lecteur ! Mes lectures sont variées : « De l’âme » de François Cheng ou le dernier ouvrage d’Éric-Emmanuel Schmidt que je viens de terminer. Il y a quelques années je me suis intéressé, dans le cadre du CVRH, aux travaux de Jean Rivière. Sinon, je lis l’actualité locale, la presse nationale, ses commentaires… J’essaye d’y survivre ! Quels style d’ouvrages aimez-vous ? Avez-vous un écrivain (e) vendéen préféré ? J’aime beaucoup les auteurs vendéens de manière générale. Et me positionner pour l’un ou l’autre me semble fastidieux… Bien évidemment, je reste fidèle à certains écrivains comme Yves Viollier. Et nous avons dans notre territoire vendéen une richesse ex- ceptionnelle de signatures qui mettent leurs talents au service de la Vendée. Parmi les grands, Jean Yole appartient à notre Histoire et il se lit encore en 2017 ! Je pense également à Michel Ragon. Le Département lui rendra d’ailleurs hommage en donnant son nom au tout nouveau collège de Montaigu qui ouvre en septembre. Etes-vous tenté par l’écriture ? Pour l’instant, non ! Je n’ai pas le temps d’y pen- ser. Je me régale en lisant les autres ! Celui qui ne cessait de relier l’enseignement à la vie était resté attaché à sa Vendée natale. Il sé- journait ainsi l’été au village du Pontereau et se rendait à pied, chaque jour, au bourg. Visage as- cétique, petit de taille, il passait l’hiver sans feu dans une sobre chambre-bureau où les livres te- naient lieu de tapisserie. Fine silhouette, il portait en toutes sai- sons la même pèlerine, un cache- col sombre, un vieux chapeau. Intelligent et lettré, cet homme modeste, discret, probe, qui ne se plaignait jamais, avait une volon- té inflexible, tenace. Sa vie inté- rieure intense le portait à écrire et agir au service de ses convictions humanistes, de sa foi. Ennemi acharné du men- songe, Georges Duret disait à ses élèves qui découvraient la philo- sophie : « vous êtes ici pour cher- Le chanoine Georges Duret poète, philosophe, résistant Il y aura cette année cent-trente ans naissait à La Bruffière, le 12 novembre 1887, Georges Duret. Prêtre depuis 1912, professeur de lettres et de philosophie au collège Saint Stanislas de Poitiers, il fera paraître, de 1918 à 1924, 50 Cahiers pour les professeurs catholiques de France qui s’adressaient aux maîtres du public comme du privé Yves Auvinet
  • 19. 19Lire en Vendée - avril 2017 christianisme, le portait à combattre pour la liberté du citoyen et du croyant, la dignité, la dimension sacrée de tout être humain. Il n’est de vie juste à ses yeux que celle qui rend les actes conformes aux principes. Temporel et spirituel sont liés. D’esprit pacifique, il entre en lutte pour sauvegarder ce qui importe vraiment. Membre du réseau Renard, l’un des premiers groupes de Résistance dans la France occupée, il est arrêté en 1942 dans le collège où il professait, se sachant menacé par la Gestapo. Dans la prison de Wolfenbüttel, seul et dépouillé de tout, s’est éteint le 30 mai 1943 Georges Duret qui s’était montré jusqu’au bout homme de charité. C’est avec son sang que ce cœur ardent, volontaire, qui croyait à la force de l’esprit, a écrit son dernier Cahier pour son pays, pour sa foi. Écoutons pour conclure quelques vers d’Accents, plaquette imprimée clandestinement en 1942 qui s’achève par l’évocation de Blaise Pascal, le dernier chant de cet authentique témoin : Je ne suis qu’un regard pour un point seulement Le reste est divertissement. Jusqu’à ce que le mont nocturne s’éclaircisse, Attendre fait mon exercice.  (Vox in Rama, I). Bernard Grasset cher la Vérité.  » Dans son enseignement comme dans ses écrits, il cherchait à harmoniser raison et foi. Étranger à l’idéalisme, au savoir uniquement li- vresque, qui ignore l’expérience et oublie la sagesse, il avait pour maître Blaise Pascal auquel il consa- crera le premier de ses Cahiers (Vie de Blaise Pascal) et l’un des derniers (Le discours pascalien). « Pascal a le sens non seulement de l’ordre mais de l’ordre dans la profondeur » écrivait-il. Figure importante de la philosophie française de l’esprit, Aimé Forest dédicacera au chanoine, dont il fut l’élève et l’ami, le livre qu’il consacrera à l’auteur des Pensées. Phi- losophe humaniste, interrogateur de l’art, Georges Duret cherchait à exprimer le maximum de pensée dans le minimum de mots et à éveiller chez ses élèves ou lecteurs le sens de l’absolu. C’est comme naturellement qu’il passait de la philosophie à la poésie car il était aussi bien vrai poète que vrai philosophe. Familier des poètes an- tiques, ainsi d’Homère et de Virgile, il goûtait parti- culièrement des auteurs comme Corneille ou encore Chateaubriand. A la cime de la poésie toutefois, c’est Charles Péguy, auquel il consacrera le second de ses Cahiers et des poèmes, qu’il plaçait. Celui qui ne séparait pas l’artiste de l’artisan avait écrit en 1906 une Géographie littéraire de la France où il rattachait les écrivains à leurs terroirs. Parmi ses œuvres poé- tiques, se détachent L’Heure de Prime (avec Les Tra- vaux et les Jours) (1930), La Matinée pensive (1936) et Accents (1942). Marquée d’un esprit classique, sa poésie se distingue par sa sincérité, son humanité et sa densité. Un chant lyrique, à la fois âpre et doux, s’élève des routes de la terre vers l’infini. Le poète usera de vers de longueur variée, aux musiques graves et sereines. En se faisant brefs, ses vers pren- nent une force expressive, un accent moderne. Ainsi dans La Matinée pensive : Un blanc nuage Sur le village, Une pensée A la croisée  (Enfances, I). Poète humaniste, poète géorgique de la Ven- dée (« Mon poème est mon champ, mes strophes sont mes gerbes » écrivait-il dans L’Heure de Prime), Georges Duret a été un émouvant poète-témoin. Le règne du nazisme, il l’a vu comme une nuit descendant sur le monde. Très tôt il entre en résis- tance contre l’Allemagne hitlérienne qu’il perçoit comme anti-humaniste, anti-chrétienne. Sa culture, nourrie des Lettres grecques et latines comme de Georges Duret, hommage !
  • 20. 20 Lire en Vendée - avril 2017 Lire en Vendée a choisi de rendre très simplement hommage à Claude Mercier avec Louis Gouraud, son compagnon de tou- jours, qui a prononcé le mot d’adieu lors des obsèques de Claude, le 22 avril, en l’église de Beauvoir-sur-Mer et avec ce texte ma- gnifique «Le moment est venu» que Claude avait enregistré et qui a été diffusé pendant la cérémonie. Claude est mort et la Vendée est en deuil Par contre au Ciel, c’est l’allégresse: Saint Pierre est venu lui-même en personne, accueillir Claude à la grande porte du Paradis. «Te voilà enfin, cher Claude, depuis le temps que je t’at- tendais, j’ai hâte d’écouter tes petites histoires drôles, dont tout le monde parle ici.» Puis, s’adressant à Claude, il lui dit: «Sois le bienvenu au Paradis, mon cher Claude, tu vas pouvoir retrouver ta famille et tes amis. Sais-tu que tu as beaucoup d’amis ici ?» Tiens, regarde les Compagnons de la Joie que tu as créés et qui te font une haie d’honneur, et Jean Lagniau, du Souvenir Vendéen, qui te fait signe pour aller t’asseoir entre lui et sa sœur Andrée. Et voici Constant et Maurice, de La fin de la Rabinaïe, ils parlent une drôle de langue que je ne comprends pas, il paraît que c’est du patois vendéen, tu vas pouvoir me le traduire. Qu’est-ce qui arrive en courant ? Mais c’est le bon père Pateau, ton professeur de français, latin-grec à l’Institution Ri- chelieu, que tu as si souvent chahuté. Il t’a pardonné depuis longtemps, mais je serais très heureux si tu pouvais l’imiter, comme si tu sais si bien le faire, dans sa grande homélie sur Jeanne d’Arc, à l’église Saint Louis de La Roche-sur-Yon. Georges Clemenceau qui se trouve loin, dans le secteur le plus à gauche du Paradis, est averti de ton arrivée. Il va venir, il a lu ton livre «Clemenceau, tout simplement» et l’a bien ap- précié. Il est très satisfait pour ton Prix littéraire et te remercie beaucoup pour ton interprétation magistrale de sa personne dans les pièces de théâtre jouées en Vendée.» Oui, vraiment au Paradis, depuis l’arrivée de Claude, c’est la joie partout. Par contre, sur terre, à Saint-Gervais, à Beau- lieu, et dans toute la région, c’est la désolation et la très grande tristesse, car la Vendée vient de perdre l’un de ses personnages les plus attachants. Claude n’était pas un homme de pouvoir, d’ailleurs il n’a jamais voulu être maire de sa commune et en aucune circons- tance, il n’imposait son point de vue. Par contre, c’était un homme de devoir, toujours respectueux de la parole donnée. C’était également un homme de savoir dans de nombreux do- maines. Enfin et surtout, Claude était un homme de cœur, de grand cœur, fidèle en amitiés - nous étions amis depuis 75 ans ! - et toujours prêt à rendre service. Avant d’être l’amuseur public que chacun admirait et ai- mait, Claude avait exercé la profession de notaire à Coulonges- sur-l’Autise. Tout le monde s’accorde à dire que c’était un très bon notaire, bien apprécié de ses clients et de ses confrères qui l’avaient nommé tout d’abord pour les représenter, Délégué départemental des Deux-Sèvres, puis Délégué régional de la Région Poitou-Charentes et enfin, poursuivant son ascension, il avait été pro- pulsé Délégué national, siégeant à Paris au Conseil supérieur du Notariat où il était devenu une vraie vedette, admiré par tout le monde, mais une vedette modeste, res- tée très simple et toujours accessible. Il avait même joué à Paris, au Théâtre Marigny, avec un confrère notaire de Stras- bourg, la pièce «Le Code civil» où il tenait le rôle de Napoléon, et dont la recette fut reversée dans la caisse de Sœur Emma- nuelle, la Sœur des pauvres du Caire. Son activité de retraité était débor- dante: revues, conférences, auteur de livres, interventions à la télévision, pièces de théâtre, etc. Je terminerai par son Salon du Livre de Saint-Gervais, qu’il chérissait tout particu- lièrement, là ou les auteurs avaient plaisir à se retrouver. C’était il y a à peine une quin- zaine de jours. Il avait annoncé que ce se- rait sa dernière année, ce que tout le monde déplorait. Malgré une santé défaillante, il a tenu bon jusqu’au bout, en faisant comme à l’habitude rire toute l’assistance. Mais il a commis une grosse impru- dence : chaque année, il donnait un thème à son Salon. Cette année, le thème, c’était «Le grand vent d’Ouest». Hélas, ce grand vent d’Ouest l’a emporté très loin, trop loin. Il n’est pas revenu, il ne reviendra pas et le vide qu’il laisse près de nous tous sera bien difficile à combler. Au revoir, mon cher Claude, tu vas beaucoup nous manquer. Louis Gouraud
  • 21. 21Lire en Vendée - avril 2017 Claude et Marie Mercier, dîner des bénévoles à Saint-Gervais le dimanche 10 avril 2016 Aurevoir ClaudeMercier Au revoir, Claude Notre ami Claude Mercier s’en est allé le 18 avril 2016, emporté par le grand vent d’Ouest auprès duquel il avait rameuté tous les poètes qu’il aimait, ceux qui avaient chanté ce souffle qui l’animait en permanence C’était quelques jours plus tôt, à Saint-Gervais, à l’ouverture du Sa- lon du Livre, auquel il a donné depuis vingt ans le meilleur de lui-même. Le Salon lui survivra et les auteurs ven- déens auront à cœur d’y participer, en mémoire de Claude Claude Mercier, Grasla, 20 juillet 2013 Le Moment venu Le jour où moi aussi j’aurai fini mon temps Et où ta voix, d’en haut, me dira: «Maintenant!» Fais, Seigneur, que ce soit un jour où la Vendée Est au matin de juin, de soleil inondée. Je prendrai mon bâton pour faire le voyage Et je me lèverai. Sur le bord du rivage, Debout et face au flot qui découvre le Gois Je humerai la mer une dernière fois. Et puis, à travers prés, en sautant les rigoles, En longeant les fossés, en glissant dans la yole, Le nez dans le soleil et le dos dans le vent, Je vivrai là mon dernier matin de vivant. Foulant la terre rude et les herbes sauvages, Saluant de la main mes amis au passage, Marchant toujours vers toi et sans même un arrêt, Je dirai doucement adieu à mon marais. Le soleil sera haut quand, de mon pas tranquille, Je rejoindrai la Vie aux abords de Saint-Gilles, Flânant près des bateaux, scrutant à marée basse Les grands oiseaux de mer posés sur les pinasses. Alors je trouverai la petite rivière Qui me ramènera au moulin de mon père. Un adieu aux parents, aux anciens de mon âge Et je m’enfoncerai à travers le bocage. Dans les champs, de soleil et de chaleur comblés, Je prendrai dans mes mains l’épi gorgé de blé, Je sentirai mes pieds fouler l’herbe bien grasse, «L’année s’annonce bonne» et je te rendrai grâce. Au bout des chemins creux, d’humbles croix de granit Me donneront déjà une odeur d’infini. Près des logis cachés sous un front de verdure, Dans les fermes enfouies, partout dans la nature, Mon pas résonnera sur un sol de tombeau Et j’entendrai le bruit d’une armée en sabots. Alors je partirai pour ma dernière étape Et lorsque les derniers rayons de soleil frappent, Lorsque l’ombre s’étire et la chaleur descend, Dans le bleu mordoré du ciel resplendissant, Je gravirai enfin les pentes des Alouettes. Il me viendra alors plein de noms dans la tête, Charette, Clemenceau, Jean Yole, Milcendeau, Roussière et Astoul, Simon et Véronneau, Visages disparus, voix qui se sont éteintes Mais qui tous dans mon cœur ont laissé une empreinte. En arrivant en haut, derrière la colline, Ce sera l’heure où le Puy du Fou s’illumine. Tout ce que j’ai aimé, en ce jour de départ, Je l’embrasserai tout dans un dernier regard, Debout sur cette terre mille fois fécondée, Une dernière fois, je verrai ma Vendée. Pour ce jour de bonheur, je te crierai «Merci» Et puis, me retournant, je dirai «Me voici!» Claude Mercier
  • 22. 22 Lire en Vendée - avril 2017 Elle est naturellement discrète. Elle vit aujourd’hui dans une grande maison en Normandie. On la voit peu dans les salons. Elle a pourtant le contact fa- cile. Elle a publié une quarantaine de livres. Elle est le 4e auteur fran- çais en nombre de livres vendus (8 millions). Ses romans racontent des histoires de famille. Elle présen- tera à Montaigu, entre autres, son dernier roman  : « Face à la mer », éditions Bel- fond. Son héros, Mathieu, est si investi dans son métier de librai- rie qu’un jour il n’en peut plus, il craque, s’effondre. Du jour au lendemain, il change de vie, se sauve et trouve refuge à Sainte-Adresse, près du Havre. Dif- ficile de se reconstruire après l’ou- ragan d’un burn-out. C’est tout le sujet du livre. Les amis qui veulent aider Mathieu sont si maladroits. D’ailleurs peut-on aider quelqu’un dans cet état ? Il faudra des trésors de tendresse et un petit miracle pour qu’il retrouve goût à la vie, face à la mer... Ce roman est du Françoise Bourdin pur jus, un fait de vie, et voilà notre auteure partie bride abattue dans une histoire profondé- ment humaine. Les lecteurs ne s’y trompent pas, ils se retrouvent dans ses livres qui sonnent juste et lui va- lent un énorme succès populaire qui s’est affirmé livre après livre, et qui dure. Y. V. Deux auteurs membres de la SEV sont égale- ment adhérents à l’A.E.A.P (Association des Ar- tistes et Écrivains Paysans). Sur proposition de l’un d’eux, Marc Girard, par ailleurs participant actif de France-Arménie, un voyage au cœur de ce pays a été organisé en septembre dernier. Un lien avec notre association d’auteurs est ap- paru évident. L’identité d’une nation se construit au fil des siècles. La tradition orale en est le premier véhicule. L’écrit corrobore les dires, étaie l’histoire. Les Arméniens y sont d’autant plus sen- sibles que depuis longtemps leur existence même est menacée. D’où l’idée de créer un musée spécifique du manuscrit : le Matenadaran. Ce lieu de mémoire de l’humanité, rassemble des ouvrages anciens (parfois vieux de plus de quinze siècles). Le temple des mots a trouvé refuge ici. La statue de Mashtots, créateur de l’alphabet arménien au Ve siècle, veille jalousement sur l’entrée. Il nous a semblé difficile de ne pas évoquer aussi, les évé- nements cruels vécus par ce peuple au début du XXe siècle. Charles Aznavour les a dénoncés à travers son œuvre. Le mé- morial du génocide est érigé en souvenir du passé cruel mais aussi tourné vers l’espoir en l’homme : Forget-me-not symbo- lise cet appel. Entre flammes, myosotis fleur de l’espoir, et visite du mu- sée où l’horreur rappelée côtoie l’instinct de survie, puissent les envahisseurs potentiels, destructeurs d’identités, se souve- nir avant tout qu’ils sont des hommes et qu’aucune cause, si affirmée soit-elle, ne peut justifier un déclin d’humanité. Les mots seront toujours là pour dénoncer de tels faits. Marcel Grelet Voir également le cahier de voyage « Souvenirs d’Arménie » de Christine Baldasari. Et « Chaleureuse Arménie de Marc Girard » Arménie Françoise Bourdin, présidente d’honneur du 29e Printemps du Livre
  • 23. 23Lire en Vendée - avril 2017 sous la présidence de Françoise Bourdin Prix Ouest : la sélection 2017 PrintempsdulivredeMontaigu Frédéric Gros Possédées Albin Michel En 1632, dans la petite ville de Loudun, mère Jeanne des Anges, supérieure au couvent des Ursu- lines, est brusquement prise de convulsions et d’hallucinations. Elle est bientôt suivie par d’autres sœurs et les autorités de l’Eglise les déclarent «  possédées  ». Contraints par l’exor- cisme, leurs démons désignent bientôt leur maître... Un roman dans une petite ville de la Vienne, à la frontière du grand Ouest. Stéphane Hoffmann Un enfant plein d’angoisse et très sage  Albin Michel Dans ce portrait d’une famille où la tendresse passe mal, on croise une chanteuse qui ne veut plus chanter, un Anglais qui n’aime que les chaussettes et la reine, un petit chien bien imprudent et une égoïste qui veut être ministre. On fait des virées à Londres et Monaco et une traversée du lac Majeur... Stéphane Hoffmann vit à La Baule. Christian Carayon « Un souffle une ombre » Fleuve Noir Voilà à quel moment les choses ont changé. Voilà ce qu’a été l’af- faire de Basse-Misère : trois morts et une moins que vivante ; un lac maudit qui a été rebaptisé ; une enquête catastrophique qui n’a eu de cesse de s’égarer ; un monstre tapi quelque part, à l’abri, peut-être prêt à recommencer... Christian Carayon vit dans la Sarthe. Jérôme Chantreau Avant que naisse la forêt Les Escales Albert vit paisiblement au bout du RER parisien. Un jour il laisse le téléphone sonner. Le répondeur se déclenche : sa mère est morte. Albert décide faire le point et s’enferme avec l’urne maternelle dans la propriéré familiale de Mayenne. Une idée l’obsède : trouver une chanson pour la cérémonie funèbre... Jérôme Chantreau est mayennais. Catherine Ecole-Boivin Enfuir l’hiver Presses de la Cité 1931  : Aëlle et Madalen Ker- madec rencontrent les garçons Valvachet. Ils se marient d’un bel amour. Bien que séparés géo- graphiquement, les deux couples vivent la même épreuve  : un manque d’enfant. Un soir qu’elle rentre chez elle, Aëlle est sauvage- ment agressée. Un enfant naît du viol « La Chose »... Catherine Ecole-Boivin enseigne à Pornic. 29e Printemps du Livre de Montaigu, les 7-8-9 avril au Théâtre de Thalie
  • 24. 24 Lire en Vendée - avril 2017 Journaliste littéraire, elle est tombée dans la marmite toute petite. Fille d’éditeur roumain, amoureuse de la France depuis toujours, en par- ticulier de la Vendée où elle vit avec son mari et ses deux fille. Cette jeune femme talentueuse aime : la neige dans ses Carpates de Roumanie, l’odeur du poêle à bois dans la cuisine, Cha- teaubriand car elle adore les enchanteurs. Passionnée, elle jette un pont pavé de bons livres entre la Vendée et la Roumanie pour une exploration intime et des échanges fructueux, et propose : «-Installez-vous, regardez, ayez des idées, et proposez-les moi.» https://www.youtube.com/watch? v=UQAcUMNDRc0 E. T. Aïda Valceanu vient de créer une chaine Youtube et invite à la rejoindre ceux qui comme elle sont des passeurs de livres Événements Assembléesgénérales2017 L’assemblée générale de la So- ciété des Écrivains de Vendée aura lieu le 12 avril au musée de l’abbaye Sainte-Croix Celle de Vendée Historial à l’Historial aux Lucs sur Bou- logne le 24 avril Cette année encore, la forêt de Grasla va accueillir les auteurs et éditeurs qui font vivre et rayonner la création littéraire ven- déenne. Le romancier Armel Job conduira cette délégation et sera le Président d’hon- neur du Refuge du Livre 2017 Comme en 2015, avec les Régions de France pour les Nuls, après L’École de Brive, les écrivains d’Alsace- Lorraine, d’Aquitaine et de Bourgogne, le Refuge du Livre a tenu à associer un territoire littéraire d’ex- pression française, et cette année c’est la Belgique qui est mise à l’honneur. Une importante délégation de dix auteurs, six romanciers, deux poètes, deux au- teurs de BD, un historien, va rejoindre les écrivains vendéens et apporter sous les arbres de la forêt le grand souffle de la Wallonie. Le romancier Armel Job conduira cette délégation et sera le Président d’honneur du Refuge du Livre 2017. On connaît le plaisir de déambuler dans la forêt et de passer d’un stand à l’autre, autour des écrivains et des éditeurs qui dédicacent leurs ouvrages dans ce lieu chargé d’histoire où les amis du Refuge de Grasla ont réinventé les huttes qui abritèrent les 2 000 Ven- déens fuyant la barbarie de 1793. L’entrée est excep- tionnellement gratuite pendant ces deux jours. Des rencontres et des conférences seront aussi organisées avec les auteurs français et belges . Le Prix Charette sera proclamé à l’issue de l’inauguration, le matin du samedi 22 juillet. Des dégustations de produits belges proposées par le Ministère de l’Agriculture belge seront offerts aux visiteurs. Fondée en 1977, la Société des Écrivains de Vendée célébrera logiquement son 40e anniversaire au Salon du Livre Vendéen, au cœur de notre Dé- partement et de son histoire. La Bibliothèque dé- partementale de Vendée y présentera une exposition qui retrace les grands moments de l’histoire de la SEV et son action pour promouvoir l’écriture dans notre région. La SEV compte aujourd’hui plus de 120 membres : nombre d’entre eux seront présents à Grasla. Et l’écrivain-conteur Gilles Perraudeau fera revivre sous les chênes et au bord de l’étang quelques-uns des mythes éternels de la Vendée... 22 et 23 juillet 2017 : Le Salon du livre vendéen de Grasla, la Belgique, l’anniver- saire des Écrivains de Vendée, le Prix Charette...
  • 25. 25Lire en Vendée - avril 2017 Les autres livres nominés : Yvon Marquis Au service du Roy Geste Ce roman historique, inspiré de la vie de l’amiral sablais Pierre de Vaugiraud, avait retenu l’at- tention du jury. À juste titre, puisqu’il obtiendra quelques mois plus tard le Prix des Ecri- vains de Vendée 2016. B. Abtey, P. Deschodt Arsène Lupin les Héritiers XO Pour les amateurs d’Arsène Lu- pin, même si c’est un pastiche... Un récit agréable au tournant du XXe siècle, entre l’incendie du Bazar de la Charité et les tensions qui préludent à la guerre de 14-18. Arsène Lupin revisité est convain- cant et se faufile avec audace et élégance dans les «affaires» d’une époque qui n’en manquait pas. J. de Mandat-Grançays Le Balafré IBA com L’auteur raconte la vie romancée d’un de ses ancêtres, un gentil- homme champenois, pris dans les tourmentes de la Révolution avant d’émigrer. Les rencontres du héros avec Mme Vigée-Le- brun, Malesherbes ou Talleyrand rehaussent ce récit sur la vie d’un chouan (voir également critique dans le n° 30). SalondeGrasla Franz-Olivier Giesbert, Prix Charette 2016 «L’arracheuse de dents» avait connu Charette... Lucile Bradsock, l’arracheuse de dents, a vécu cent ans. C’est un personnage imaginaire bien sûr, né de l’esprit fécond et bouillonnant de Franz-Olivier Giesbert. Par bonheur, à la page 186 du roman, elle a connu Charette, dans tous les sens du terme... Cela ne suffit pas à l’évi- dence pour obtenir le Prix Cha- rette! Le jury, pourtant, n’a pas hésité un instant, parce que ce livre répond en tous points aux critères mêmes du Prix: le panache, l’es- prit d’indépendance, la liberté. Ce roman jubilatoire nous entraîne en com- pagnie de Lucile depuis la guerre d’Indépendance à la fin du Ier empire, en passant par la traite des Noirs et la Révolution française. Lucile y croise, fort intimement parfois, Louis XVI, Jefferson, George Washington, La Fayette et Napoléon Ier . Giesbert brode avec talent les habits de l’Histoire. Sans forcer le sien. Il le fait avec une imagination débordante, de l’humour et la désinvolture qu’on lui connaît. Il y a aussi dans ce roman une grande part de vérité quand l’auteur évoque la traite négrière et «la Révo- lution française qui mangeait ses enfants».
  • 26. 26 Lire en Vendée - avril 2017 Au Loup Éditions pour les enfants et adolescents Une équipe jeune, dynamique, sympa- thique et passionnée, un gage de réussite : Au Loup Éditions est une entreprise familiale. Au départ, 4 auteurs. Brand Alexander et Mandar sont principalement illustrateurs, Laurence Erwin et Elisabeth Faure, auteurs. Le travail en équipe leur permet de travailler ensemble sur toutes les étapes de la réalisation du livre. Pierrick Barreau vient de les rejoindre. Les premiers titres paraissent en août 2014 avec succès. Le catalogue compte déjà 20 titres. Des histoires pleines de couleurs, de sensibilité pour les tout petits, 0-4 ans, des contes pour les 3-8 ans, des romans pour les 8-15 ans, et même un livre de cui- sine. Des contes illustrés peuplés de dinosaures et d’animaux, des romans fantastiques, une BD avec un chat pirate ! Déjà trois de leurs ouvrages sont pa- rus en anglais. Des livres ludiques, très bien illustrés, aux couvertures chatoyantes. Au Loup continue d’élargir son offre avec d’autres bandes dessinées. Deux albums, destinés aux 6 mois-4 ans présentent les aventures de Filou- loup, un petit loup sympathique qui découvre le monde. Bien accueilli par les jeunes lecteurs, il re- viendra dans d’autres publications dès le printemps prochain. La collection des romans Myrta, destinée aux jeunes à partir de 9 ans, s’est enrichie d’un troisième tome au mois d’octobre. La parution du quatrième est pour le printemps 2017. Une trilogie de romans fan- tastiques, Le Monde d’El- ven, paraît au mois de novembre pour les aux jeunes à partir de 8 ans. Futures publications : Un livre sur la ville de Vouvant rédigé par un jeune historien vendéen. La suite des Myrta, Filou- loup, de la BD Chaboom, des nouveautés : des ro- mans pour les enfants plus jeunes… et pour les plus âgés ! Où les trouver ? Dans les salons du livre, notamment en Vendée (Montaigu, Grasla, La Mothe Achard, Le Langon, etc.).Toutes les informations sur les ouvrages sont disponibles sur le site internet www.auloup-editions. fr ; Facebook : Au Loup Éditions, La distribution dans les librairies et grandes surfaces de Vendée est faite par Séverine Maudet de Diffusion des Mots. Eveline Thomer
  • 27. 27Lire en Vendée - avril 2017 ÉditionsJeunesse,éditions Les Éditions Robin La revue Lélixire Lire en Vendée veut refléter toute l’activité de l’écrit et du livre du département. Pour- tant il existe une autre petite revue litté- raire : Lélixire Née en 2011, elle a pour origine les Éditions Ro- bin, créées par Jérémy Robin. Déjà, deux cents auteurs se sont partagé les pages de ces carnets de quarante-huit pages à la couverture qui trahit la recherche artistique, l’iconographie qui navigue entre les dessins et les photographies, et un sommaire très original : l’édito ; l’avant-goût ; Hom- mage à… ; Tête à tête avec… ; côté poésie ; Des nouvelles de… ; Infos utiles ; une rubrique au sujet des auteurs et illustrateurs pour se terminer par Un dernier… où vous retrouvez les poètes de toujours : Jean de La Fontaine, Rimbaud, Francis James … Ce que j’ai apprécié, c’est ce petit sac à livre pour protéger Lélixire du moment, fourreau qui protège ce véritable petit trésor bibliophilique. Au cours de l’année dernière, Lélixire en était à son dixième numéro et pour fêter cela, un Hors-Sé- rie de plus grand format à vu le jour, la couverture est signé Gus, graphiste et illustrateur vendéen. Alors, si vous souhaitez participer aux prochains numéros en proposant des poèmes, illustrations, articles, nouvelles, dessins, etc., joignez : contact@ editionsrobins.com Les Éditions Robins, c’est aussi une multitude de recueils poétiques aux formats particulièrement et originalement illustrés, et puis, il existe sa collec- tion jeunesse La tête dans les étoiles. Il faut lire La nuit de Ferdinand, de Peimpourte, Claire Corbin et Miguel Robin, cet ouvrage c’est le Petit Prince de Saint-Exupéry pour enfant du primaire, de plus il existe une version musicale. René Moniot Beaumont
  • 28. 28 Lire en Vendée - avril 2017 Philippe Gilbert Vendée, terre de cinéma Petit pavé, 214 p., nombreuses photos, 24 € J’ai entre mes mains le dernier Philippe Gilbert, le Vendéen le plus ciné- phile du département. Un Vendéen pur sucre né à Madagascar, il faut le faire… Mais comme je connais le bonhomme, je ne suis pas étonné par cette facétie… Il est un peu, comme Yvan Audouard le Provençal qui a trouvé le moyen lui aussi pour se faire remarquer, de pousser ses premiers vagissements en Indochine. Là, pour- rait s’arrêter la comparaison. Mais le Yvan, ami intime d’Antoine Blondin n’était pas mal non plus dans son genre facétieux. Philippe Gilbert aurait pu être d’une certaine façon son pen- dant océanique… Son livre est un bijou, il fallait oser faire un bouquin sur le cinoche et son histoire en partant de notre Vendée. Je l’ai lu en une nuit, à une vitesse folle, J’ai « flash-backé » dix fois, vingt fois à travers les pages. Moi qui suis un fondu de cinoche, j’ai appris mille choses dans ce découpage, dans cette vivisection, dans ce travail de légiste, d’anthologiste cinématogra- phique... Philippe nous balade à la Chaume avec Florelle, à Noirmoutier avec une palan- quée d’acteurs, actrices, metteurs en scène qui y ont tourné, vécu, bu, fait des pâtés de sables… On se régale avec Gilbert Prouteau et ses anec- dotes. J’ai quinze ans, sept ans, ces pages me ramènent en Algérie dans le village de mon enfance, je suis dans les salles du Comedia, du Splendid avec Gaby Morlaix la Vendéenne que je croyais Pied-Noir, originaire de Biskra… Ce bouquin est une jouvence, un bonheur, je suis en culotte courte un pied sur les deux rives. Philippe m’apprend aussi que Marie- Hélène Breillat, j’étais amoureux de ses yeux, a des origines sud-vendéennes… Je revisite aussi Harry Baur et Florelle en Fantine, j’avais cinq ans quand j’ai vu cette version des « Misé- rables »… Vanel est également dans ces pages, Simenon bien sûr, et d’autres et d’autres… Il est cinq heures du mat, il est temps que j’aille me coucher… je crois que je vais faire de beaux rêves dans les bras de quelques-unes. Pourvu que je ne réveille pas ma femme… Pierre Yborra Cinéma D’où nous arrivent-ils ces mots aux consonances ultra- modernes ou ve- nues d’ailleurs qui, insidieusement, trouvent leur place dans les médias ? Motsd’Aujourd’hui? Remplaceront-ils certaines locutions de notre voca- bulaire ? Ainsi un « paradigme » se substitue peu à peu à une vision du monde, à un modèle, un système, un concept. Très proche de « parangon », substantif mas- culin  qui signifie personne ou chose pouvant servir d’exemple. Tous deux viennent du grec comme  « pa- lindrome » nom masculin qui peut se lire de droite à gauche comme de gauche à droite. Exemples : été, radar, sagas, rever (…en supprimant, comme conseillé, l’ac- cent circonflexe sur le premier e de rêver). Autre mot utilisé souvent dans la presse : un « oxy- more », du grec oxumoros, qui réunit deux noms d’ap- parence contradictoire ou un nom et un adjectif antino- miques. Tel : un silence assourdissant… Retour à la lettre A. Être « addict  » Qu’est ce qu’une « addiction ? ». Avoir une dépendance à l’alcool, à un parfum, à un plat. Peut traduire également une envie très forte et répétée pour un accessoire de mode ou une tendance. « Être addict au selfie » signifie se prendre en photo avec son smartphone. (« Selfie » fait partie des anglicismes qui envahissent notre vocabulaire.) C’est un mathématicien arabe du IX° siècle qui s’est intéressé à l’algorithme. Un algorithme est une défini- tion simple et précise ou une suite d’instructions sous forme de concept permettant de résoudre un problème. Il y a également la « coulrophobie ». Avoir une pho- bie, une peur exagérée des clowns. Ou la « glossopho- bie » la crainte de parler en public. Ou « L’ubris » (du grec ancien hubris ) qui signifie perdre le sens des réali- tés, avoir un comportement outrancier. Pour un trouble du comportement alimentaire (boulimie, anorexie) on évoque une orthoraxie. Une voyelle change et c’est l’ « orthorexie » du grec orthos (droit, correct) et orexis (appétit) ou, pour résumer : manger sainement au quoti- dien. En inscrivant toutefois au menu un plat « sapide » qui a du goût, de la saveur. C’est l’opposé d’insipide, de fade. On peut aussi entretenir sa forme avec de la gym. Mais attention, sans excès. La bigorexie guette les per- sonnes devenues dépendantes d’une pratique excessive du sport. Celles qui sont « accro ». Tout cela peut nous donner de l’empathie : la capa- cité de ressentir les sentiments, les émotions des autres. Le contraire d’égocentrisme, d’égoïsme… des mots qui signent aussi notre époque. Frédérique Mory
  • 29. 29Lire en Vendée - avril 2017 ​Île d’Olonne On ne change pas une équipe qui gagne ! 1200 spectateurs pour «La fille du saunier» en 2015. Fort de ce succès, Jean-François Chevret, Islais et metteur en scène, reforme la même équipe : Éve- line Thomer pour l’adaptation de la pièce originale de Dominique Eulalie : «Le choix du Roi», Domi- nique Delmée à la mise en scène, Xavier Chauvière pour les chants et les danses. Les comédiens : Le roi, Philippe Perón, la reine, Martine Gaffiero, Damien Robin, Élisa, Claire, Jérôme, Pacôme, et des nou- veaux venus. Le ton est donné, ce sera festif et dé- lirant. Le projet inclut des associations locales pour une farce paysanne enlevée avec des personnages is- lais, réels ou imaginaires. La pièce : le roi veut passer la main à son fils. Celui-ci, très efféminé, a d’autres aspirations. Sur les conseils de la reine, le roi se tourne alors de fort mauvaise grâce vers ses deux filles. Il va de décep- tion en déception, l’une est danseuse dans un caba- ret et se produit en tenue fort légère, la cadette est passionnée de country et veut partir en Amérique. Désespéré par ses trois enfants «ratés», le roi accuse la reine et la nounou de tous les maux, mais la reine rusée et déjantée a plus d’un tour dans son sac... Qui sera le futur roi du Pays des Olonne ? Des comédiens professionnels et amateurs, une garde rapprochée armée de cuivres et tambours, des chants, des danses, des circassiens, un repas ven- déen, en sommes tous les ingrédients pour une soi- rée haute en couleur ! À vos agendas pour un spectacle gratuit en plein air à l’Ile d’Olonne dans le cadre des Mercredis de l’été le 2 août 2017, manifestation culturelle soute- nue par la commune (compter 10 € pour le repas, contact office du tourisme de l’Isle d’Olonne). Théâtre La Tranche, Festival du théâtre amateur, Salle comble à chaque représentation pour cette 9e édition très attendue avec un «maître de séance», Joël Bonnemaison, très en forme Les troupes, vendéennes pour la plupart, don- nent le meilleur d’elles-mêmes à un public fidèle, enthousiaste et participatif. La remise des Prix était présidée par Laurent Tixier, comédien, chanteur, auteur de pièces, de romans, organisateur de spec- tacles. Le rideau s’est baissé et les comédiens nous ont fait oublier parfois... souvent​...​que c’était du théâtre amateur ; ils sont repartis distiller du bon- heur aux quatre coins de la Vendée... «Allez voir les comédiens...»​ Édition 2017, plusieurs pièces seront jouées à la Salle des Floralies à La Tranche du 11 novembre au 18 novembre​. Prix de la tulipe d’or : J’en Grève encore, Les tréteaux de la Marelle de Mouilleron le Captif. Prix du Meilleur comédien : Jean Louis Monnier pour l’Atelier, Mi sèvre Mi raisin de Vertou. Prix de la meilleure comédienne : Émilie Lanters pour Toc Toc, Les Farfelus de Saint Gilles Croix de Vie. personne ne représentant la troupem le prix a été donné à la deuxième Claude Diguet pour Dis à ma fille que je pars en voyage, L’écarquille, pièce diffi- cile jouée avec brio. Prix de la mise en scène : Nicolas Brandicourt, Hortense a dit je m’en fous, Les Bouffons de Vallet. Prix du Meilleur texte ou adaptation : Meli Melo, Les grains de sel de l’Ile d’Olonne. Prix du meilleur costume : Cendrillon, Les Baltim- banques de Clisson. ​Eveline Thomer
  • 30. 30 Lire en Vendée - avril 2017 Luçon le 9 octobre , Déchets en fête dans le jardin Dumaine L’automne était doux, le so- leil au rendez-vous ; une or- ganisation parfaite, toute en harmonie, cadre ma- gique pour quelques chapi- teaux blancs avec leurs lots de surprises... Livres neufs, d’occasion, œuvres de bois flotté, de couvercles martelés de boites de conserve, meubles de récupération, sculptures, et La Dame aux coquillages de l’Île Penotte, aux Sables d’Olonne, avec ses fresques gigantesques et colorées avec des «éco boys» (coquilles vides que l’on jette).   Corinne Girard et le président Daniel Gachet, avec un mot peu porteur ont réussi une belle per- formance :    ravir et sensibiliser un public ébahi aux problèmes de l’environnement, de l’écologie, et du recyclage : nos  déchets peuvent avoir une «belle» deuxième vie et devenir œuvre d’art !!! 4 décembre, à Saint Vincent sur Jard, salle Cle- menceau Mélangez peintres et écrivains, vous obtenez une journée toute en couleur, en douceur, en rondeur. Un air de fête, un​Rendez-vous Place des Arts, les ar- tistes de la plume et du pinceau au pays de Clemen- ceau Sous la houlette d’Annie Gallet, les membres de l’association  Couleurs et lumière, pinceaux en main, ​exposaient. Une  belle balade entre portraits et paysages où la Vendée avait sa part. Les écrivains, têtes baissées, dédicaçaient leurs ou- vrages. Un glacial soleil d’hiver réchauffait, réchauf- fait... Bravo aux artistes qui «colorent la vie» ! Rendez-vous pour la prochaine édition le 3 dé- cembre 2017​. SALON DES LIVRES ACTUELS ET ANCIENS LA MOTHE ACHARD 13 - 14 Mai 2017 EXPOSANTS : AUTEURS - ÉDITEURS AUTEURS INDÉPENDANTS BOUQUINISTES - LIBRAIRES ROMANS -HISTOIRE - POLICIERS POÈMES- RÉGIONALISME JEUNESSE - BANDES DESSINÉES CONTACT POUR RÉSERVATION : ASSOCIATION A&A LIVRES alain.milcendeau@bbox.fr TÉL : 06 68 55 47 44 PRIX DU ROMAN D’UN AUTEUR RÉGIONAL Envoyer un mail pour recevoir un dossier d’inscription d’exposant Vendée Le Langon, Entre plaine et marais, 20 novembre Le maire, le président des écrivains de Vendée et la presse ouvraient au Langon, loin de l’agitation des villes, ce salon littéraire à la fréquentation fidèle et croissante. Les lecteurs à pas de velours cherchaient à dénicher les ouvrages qui les accompagneront tout au long de l’hiver ou qu’ils pourraient offrir à Noël. Certains y passent presque leur journée, venant et revenant inlassablement. À venir les 13 et 14 mai à La Mothe-Achard Un nouveau salon, organisé par l’association AA Livres avec Alain Milcendeau Grand’Landes le 8 oc- tobre, fête du livre et du premier roman...   Une trentaine d’auteurs vendéens le samedi 8 oc- tobre à l’invitation d’Au- rore Godin et du Prési- dent Pascal Morineau à ce concours du premier roman avec l’obligation d’avoir, en fond,  les terres de Palluau. l’association  Le Cercle d’écriture de Nantes avec Damien Porte Plume encadrait le projet, chaque participant avait comme tuteur un auteur confirmé et la joie de voir leurs écrits sous forme de recueil. Le Prix Estelle  a été gagné par Michèle Prigent, édi- tions Le Jarosset. Une idée originale, innovante, à poursuivre.
  • 31. 31Lire en Vendée - avril 2017 du 24 au 27 novembre Seconde édition de ce salon à Fontenay-le-Comte, autour du voyage Cette année, les organisateurs ont fait venir des auteurs de l’extérieur, mais aussi des « acteurs » locaux, comme la Compagnie du Noyau, Francis Lebrun, Nathalie Biscaud, Cédric Beaupin et la librairie Ar- cadie de Luçon, entre autres. l’affiche de la 2e édition : Les écrivains, Lionel Duroy, Véronique Ovaldé, Lise Charles, Elisa Shua Dusapin, Catherine Pou- lain, Agnès Desarthe, François Matton (dessinateur et auteur qui vient une semaine en résidence). Un jeune groupe de rock français Radio Elvis pour le concert littéraire, Pierre Misfud animera la « confé- rence de chose ». L’actrice Natacha Régnier lira des textes de Nathalie Sarraute, Michel Vuillermoz des textes de Blaise Cendrars. Nous avions déjà évoqué ce salon atypique que cer- tains qualifiaient de «hors-sol» mais il semble que la glace se rompt petit à petit et que ce nouveau salon saura convaincre de nouveau interlocuteurs. Les ini- tiatives littéraires sont toujours à encourager ! Les sorties des écrivains Éveline Thomer Un été improbable Océane, 300 p., 22 € samedi matin 19 novembre à la bibliothèque de Coëx L’espace d’une dédicace pour Éveline Thomer. Une  bibliothèque active et ludique animée par Monsieur Bernard Ballanger et une vingtaine de bénévoles. Nous avons eu la visite du maire Domi- nique Michaud, de l’écrivain local Gilbert ​Renaud, de présidents d’association... Encore un grand merci aux bibliothécaires qui sans relâche font circuler les bons livres, partager leur coup de cœur​,​et découvrir de nouveaux auteurs. Salon de l’Épine, 4 et 5 août, La Salangane à L’Épine​dans l’Île de Noirmoutier​ Touristes, I​nsulaires​ et Vendéens se pressent à ce rendez-vous avec les auteurs, artistes peintres, pho- tographes ; ambiance joyeuse, presque amicale. Les concours et spectacles organisés par l’association contribuent à ce succès croissant. À ne pas manquer ! Contact : fanny.mainguet@orange.fr Très belle matinée samedi 26 novembre à la Média- thèque de Talmont Saint Hilaire Ambiance médiévale  à l’ombre des ruines du châ- teau de Richard Cœur de Lion roi conquérant. Une journée organisée par le dé- partement de la Vendée et la ville de Talmont consa- crée à la belle et rebelle Aliénor et Richard en per- sonne et une partie de la cour dans des costumes somptueux. Conférence de Mireille Calmel, avec un public nombreux et chaleureux, autour du maire Maxence de Rugy, de Michel et Christine Charmard, des bi- bliothécaires, des lecteurs et passionnés d’histoire, avant de partir finir la journée à l’Historial.. ​Jard le 1er mai Face à la mer, le vent s’invite par- fois mais en cas de trop mauvais temps, repli dans la salle des fêtes. D’année en année ce salon connaît une fréquentation accrue aussi bien des lecteurs que des auteurs. Nadège et les bénévoles sont aux petits soins pour un accueil parfait.
  • 32. 32 Lire en Vendée - avril 2017
  • 33. 33Lire en Vendée - avril 2017 Échos-Musées Vendée Historial les Amis du Musée Adhésion à l’association, 15 €, s’adresser à l’Historial ou à la Conservation Départementale des Musées, 18 rue Luneau, 85000 La Roche sur Yon amisvendee-historial.com contact@amisvendee-historial.com Programme 2017 : jeudi 12 janvier 2017, visite de l’exposition Richard Coeur de Lion, guidée par Florence Rionnet. Ga- lette des Rois. vendredi 10 mars 2017, conférence sur «Barbedienne» : l’œuvre d’une dynastie de fondeurs au XIXe siècle dont certains bronzes de Carpeaux, Rodin, Barye... lundi 24 avril 2017, Assemblée gé- nérale de l’association. lundi 8 mai 2017, rallye du Patri- moine. samedi 20 mai 2017, Nuit des mu- sées. mardi 20 juin 2017, sortie abbaye de Fontevraud. mardi 22 août 2017, Assemblée es- tivale, conférence, cocktail. septembre 2017, sortie conférence aux Mathes à St Hilaire de Riez. novembre 2017, conférence. Cette année a été riche en évennements pour notre associa- tion. Elle a surtout été marquée par le départ de Christophe Vital après toute une carrière quasiment consacrée aux mu- sées de Vendée avec en point d’orgue la création et la mise en œuvre de l’Historial de la Vendée. À l’occasion de l’inauguration du nouveau musée des en- fants puis à celle de sa dernière exposition su Richard Cœur de Lion élus et autres personnalités très officielles ont rendu hommage à l’activité débordante de notre conservateur, à sa prodigieuse créativité et à sa faculté d’animation de ses équipes. Il s’est un peu raconté à ces occcasions et surtout lors de sa dernière conférence pour les Amis de l’Historial le 5 sep- tembre dernier. Nous aurons l’occasion de retrouver Christophe et de par- ler de son action ; nous nous associons à l’hommage que tous ont tenu lui rendre. Jean de Raigniac Exposition Richard Cœur de Lion Peter of Langtoft et autres, Richard en majesté entre Francs et Sarrasins, Chronique, 1307-1327, Londres, British Library (inv. Royal 20 A II, folio 8) © British Library Board. All Rights Reserved / Bridgeman Images
  • 34. 34 Échos-Musées - avril 2017 Nom : Prénom: 2017 Prenez votre carte (cotisation annuelle 15 €) pour participer à nos activités comme en 2016, Revue de la Société des Écrivains de Vendée et de Vendée Historial, les Amis du musée Lire en Vendée Échos Musées n° 30 L’actualité littéraire de la Vendée, Les salons, les prix... Théâtre, cinéma... La vie de nos deux associations avril 2016 nuit des musées, 21 mai, assemblée estivale, 25 août, sortie à Noirmoutier, le 1er octobre, 9 décembre, conférence découverte de La Nymphe au large de Noirmoutier... 12 mars, Cholet, Musée des Beaux Arts, Musée du Textile sortie de la revue, avril, 26 avril 2016, visite exposition «Visages de l’effroi» au Musée de La Roche sur Yon, rallye du 1er mai autour d’Avrillé, dernière conférence Christophe Vital, le 5 septembre, dîner, 18 avril, Assemblée Générale, Activités2016 L’association des Amis de l’Historial de la Vendée a fait un don de 32 000 € pour l’enri- chissement et la restauration des collections de l’Historial et s’est dissoute en juillet 2016 en trans- mettant le flambeau à la nouvelle association Vendée Historial, SOUTIEN LOGISTIQUE ET FINANCIER pour toutes les manifestations de l’Historial, organisation de visites des expositions au musée et dans d’autres musées ou sites culturels, conférences, rallye du Patrimoine en mai et notre as- semblée annuelle fin avril, assis- tance pour la Nuit des Musées et la Journée du Patrimoine, assistance matérielle pour l’organisation de colloques, revue Échos-musées... Partenaire privilégié de l’Historial avec entrée gratuite au musée, visites guidées privées des expo- sitions, invitations aux vernis- sages...
  • 35. 35Échos-Musées - avril 2017 ChristopheVital 10 ans avec Christophe Vital à l’Historial de la Vendée Dix ans séparent ces deux photographies emblé- matiques de Christophe Vital accueillant en haut les Amis lors de l’ouverture de son musée et dînant avec nous après sa dernière conférence fleuve pour évo- quer ses meilleurs souvenirs à la Conservation des Musées, son action pour la création de l’Historial de la Vendée et bien sûr la vie de l’association. Dix années bien remplies, si riches en exposi- tions, catalogues et animations dans un musée exemplaire. Merci, Christophe, et à bientôt sur notre revue !
  • 36. 36 Échos-Musées - avril 2017 Richard Cœur de Lion, entre mythe et réalité(s) Du 27 octobre 2016 au 29 janvier 2017 l’Historial de la Vendée a présenté au pu- blic une exposition temporaire consacrée à Richard Cœur de Lion. Ce projet a donné lieu le 26 novembre 2016 à un colloque co- organisé par le Conseil départemental de la Vendée et la ville de Talmont-Saint-Hi- laire et à la parution d’un important cata- logue qui réunit les contributions des plus éminents spécialistes des Plantagenêts. Richard Cœur de Lion, une figure de l’histoire régionale, un souverain anglais Figure historique et littéraire tout autant que héros légendaire, Richard Ier Cœur de Lion (1157 – 1199) incarne par excellence l’idéal chevaleresque tel qu’il se répandit dans l’Empire Plantagenêt au XIIe siècle. Fils puîné du roi d’Angleterre Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine, il fut investi dès 1170-1172 du comté du Poitou qui incluait alors l’actuelle Ven- dée. Ce territoire, rattaché au duché d’Aquitaine, appartenait au domaine Plantagenêt qui s’étendait lui-même sur un vaste espace qui couvrait l’Angle- terre et une grande moitié occidentale de l’Hexa- gone. Profondément attaché à cette région du Poitou - davantage même qu’au royaume d’Angleterre, sa terre natale, - Richard s’y illustra en tant que bien- faiteur et bâtisseur. Ces terres Plantagenêts connais- saient alors une période faste grâce à la présence et à l’essor de puissantes abbayes, comme Saint Mar- tial, Solignac ou Grandmont où se développèrent de nouvelles expressions artistiques, notamment dans le domaine de l’émaillerie. C’est également dans ces régions qu’émergea l’art des troubadours qui exaltait les valeurs chevaleresques naissantes. Richard évolua dans ce milieu et s’illustra lui-même par l’écriture de quelques textes retranscrits dans le parcours de l’exposition. Il s’agissait donc par ce projet de lever d’abord le voile sur une page de l’histoire régionale et d’évo- quer la présence de Richard Cœur de Lion dans le Comté du Poitou et les traces qu’il y a laissées. Connu pour sa bravoure au combat et ses faits d’armes, Richard Cœur de Lion fut couronné roi d’Angleterre sous le nom de Richard Ier à la mort de son père en 1189. Chef d’état, il tenta d’organi- ser son « empire » en dépit de ses chevauchées ré- pétées sur le continent et en Terre Sainte lors de la IIIe Croisade. De son vivant même, ses aventures et ses exploits furent embellis à l’envi par les récits des chroniqueurs, puis ils furent déformés, voire exagé- rés, par l’imagination des peuples. Ses combats, ses victoires, sa captivité, sa sortie de prison, et même sa mort ont été poétisés lui conférant ainsi le sta- tut de héros dont le mythe fut revisité dès le XVIIIe siècle dans l’opéra, la littérature puis par les légendes d’Ivanhoé et de Robin des Bois. Il s’agissait donc également de rappeler dans l’exposition l’histoire de ce souverain anglais qui a marqué l’époque médiévale et dont la légende a tra- versé les siècles jusqu’à incarner l’archétype du roi- chevalier invincible. Merry Joseph Blondel (1781-1853), Richard Ier , Coeur de Lion, roi d’Angleterre en 1189 (1157-1199) - représenté en Croisé, huile sur toile, 1841, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon © RMN-Grand Palais (Château de Versailles)