2. Nathalie MOLINES - Maître de conférence - UTC - Chercheur au CRENAM CNRS, UMR 5600
Jean-Jacques RAYNAUD - Professeur associé à l’UTC - Architecte
Louise CHASSET - Etudiant ingénieur
Claire GILLES - Etudiant ingénieur
Lucile HAMOIGNON - Etudiant ingénieur
Bernard LAVAL - Etudiant ingénieur
Sarah SCIEZ - Etudiant ingénieur
Gaultier REYNAUD - Etudiant ingénieur
Nour DIAB - Etudiant ingénieur
Dorian SPAAK - Etudiant ingénieur
Aurore BOUQUIN - Etudiant ingénieur
Guillaume TRES - Etudiant ingénieur
Caroline DI BIN - Etudiant ingénieur
Yannis ACHOUR - Etudiant ingénieur
Aymeric ANQUETIN - Etudiant ingénieur
Aurélie CHARLES - Etudiant ingénieur
Pierre-Antoine MAUGARD - Etudiant ingénieur
Siffrénie DE BELLABRE - Etudiant ingénieur
Stéphane FLEUROT - Etudiant ingénieur
Batiste GALLIEZ - Etudiant ingénieur
Eléonore BARANGER - Etudiant ingénieur
Chloé MAZZUCCHI - Etudiant ingénieur
Mikaël GUIVARCH - Etudiant ingénieur
Guillaume NACHIN - Etudiant ingénieur
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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3. REMERCIEMENTS
UTC Et sans oublier...
• Julien BAHAIN, étudiant UTC et pratiquant de l’aviron • Mr et Mme NICOLLET, directeurs du SNC
• Benoît BECKERS, enseignant à l‘UTC • M. BLIARD, Lafarge Granulats, Responsable Exploitation-Foncier, en contact avec le CROS
• Jean-Pascal FOUCAULT, enseignant à l‘UTC • M. DUPUIS, Permanent de l’ Aviron Union Nautique de Lille (www.aunl.12r.org)
• Nassima VOYNEAU, enseignant à l‘UTC • Société des Régates Messines (www.regatesmessines.fr)
• Le Port de Jaux
• Le Port de Compiègne
• L’antenne départementale des VNF à Compiègne
ARC • Conservatoire des sites naturels de Picardie
• Association Picardie Nature
• M. HUET, DGA à l’Aménagement et à l’Economie • Association Espaces
• M. DELPLANQUE, adjoint à l’environnement et au transport • M. Philippe ROCHETTE, CETMEF Compiègne
• M. TELLIER, chargé de mission en communication de l’ARC • Société Guerdin : Bateau Ecole.
• M. HALLO, directeur de l’ARC • Les voies naviguables de Picardie: Subdivision de Compiègne.
• M. ALLIOU, chargé de missions à l’ARC • La Semitan (Société d’économie mixte des transports en commun de l’agglomération nantaise)
• DRIRE Picardie
• DRIRE Centre
• Société Apave
• M. Pascal MORVILIERS
• M. Régis ROUDIER, président du CDTE
• Michel LEBLANC, Responsable de l’Unité Territoriale ONF de Compiègne
• Laurence FRANCART, Chargée de Mission au Tourisme, Office de Tourisme de Compiègne
• Michel BAUDOUIN, Chargé de mission au Musée de la Figurine Historique de Compiègne
• Ludovic PACAUD, délégué régional des Haras Nationaux pour la Picardie
• Remi DELMET, Directeur de la Cité des Bateliers
• Eric BLANCHEGORGE, Conservateur en Chef du Musée Vivenel
• Emmanuel STARCKY, Directeur des musées nationaux du domaine des châteaux de Compiègne et
Blérancourt
• Pauline BERMOND, Office de tourisme Albi
• Bertrand MORVILLIERS, CPIE Vallée de l’Orne
• Christiane PRAT, Responsable Office de Tourisme de La Tour du Pin
• Musée de la Normandie, Caen
• Office de Tourisme de Béziers
• Frédéric MOURRE, concepteur lumière chez Citélum
• Mairie de Jaux
• Marine Oise Plaisance - M. Bernard
• M. ADDE, Secrétaire Général Adjoint à la mairie de Compiègne
• M. DECOMBE , responsable des parkings Vinci à Compiègne
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5. INTRODUCTION ..................................................................... p.7
LIEN EAU / TERRE
équipements et accostage pour les péniches ........................................ p. 10 - 17
Transport fluvial .......................................................................... p.18 - 24
Gestion écologique des berges ........................................................ p.26 - 31
Vie fluviale urbaine ....................................................................... p.32 - 34
La problématique des sports d’eau .................................................... p.36 - 47
INNERVATION DU TERRITOIRE
Desserte des équipements culturels par le réseau de bus ......................... p.50 - 51
Une voie douce pour le centre commercial de Venette ............................ p.52 - 53
Traversée de l’ARC par les berges ...................................................... p.54 - 58
La ceinture verte ......................................................................... p.60 - 65
MISE EN VALEUR
La signalétique dans l’ARC .............................................................. p.68 - 71
Mise en valeur patrimoniale ............................................................ p.72 - 77
Mise en valeur par la lumière ........................................................... p.78 - 80
Intégration des Zones Industrielles .................................................... p. 82 - 83
Mise en valeur paysagère ............................................................... p.84 - 87
Valorisation des loisirs et du tourisme équestre ..................................... p.88 - 92
Le développement de l’écotourisme : un enjeu majeur à l’échelle de l’ARC .... p.94 - 98
ZONES D’ENJEUX
Le port de Jaux et son environnement ............................................... p.102 - 106
Les berges des rives en amont du pont Solférino ................................... p.108 - 128
Le port de Compiègne et son environnement ...................................... p.130 - 136
CONCLUSION ....................................................................... p.139
ANNEXES ............................................................................. p.140 - 145
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7. INTRODUCTION
« L’eau, si on sait l’entendre, si on en apprend la langue, ouvrira toute la connaissance des êtres et Dans un second temps, nous avons choisi de concentrer notre étude sur des espaces géographiques
des choses » localisés définis en tant que zones d’enjeux. Ces éléments centraux des interactions entre les rivières
Yves Thériault et le territoire ; le port de Jaux, les berges en amont du pont Solférino et l’enceinte du port de
Compiègne sont trois zones qui seront développées.
L’Homme a souvent cherché à maîtriser les cours d’eau. A la fois à l’origine de nombreuses ressources
et vecteurs de communication, les fleuves et rivières font l’objet d’appropriation voire de déviation,
notamment à travers la construction de canaux.
L’arrivée du canal Seine-Nord, à l’origine de notre étude, va induire de forts changements au sein des
dynamiques du territoire. Ce projet, qui verra le jour aux alentours de 2013, promet d’engendrer une
forte augmentation du trafic fluvial. Il permettra de repositionner la voie fluviale comme une nouvelle
porte d’entrée du territoire compiégnois. La venue du canal Seine-Nord donne l’occasion à la région
de réinventer un territoire à partir des rivières le nourrissant. Cet aménagement et l’ensemble des
changements qui en découlent constituent une véritable opportunité pour l’ensemble des communes
de l’ARC. L’enjeu actuel est de s’appuyer sur la mise en place d’un projet d’une envergure européenne
pour l’accompagner et le valoriser. De plus, l’Agglomération de la Région de Compiègne possède
désormais la compétence touristique sur son territoire, nous nous situons donc à un tournant.
Suite à un premier rendu portant sur le diagnostic du territoire de l’ARC, ce document présente les
propositions qui en découlent. En effet, cette première phase d’approche globale de la problématique
a mis en avant un ensemble de dysfonctionnements, potentiels et zones d’enjeux. Dans une logique
de cohérence et de prise en compte de l’intégralité des thématiques structurant le territoire, nous
avons choisi de conserver cette vision globale. Il semble en effet essentiel d’englober l’ensemble des
dimensions, tout en mettant en avant leurs interactions et la façon dont elles s’embrassent. Conscients
que la commande se focalise principalement sur les bords de rivière, à savoir l’Oise et l’Aisne, il nous
a semblé tout de même important de ne pas négliger une de ses fortes caractéristiques en intégrant
la forêt à la problématique initiale. Les différentes propositions d’aménagement ne s’inscrivent pas
dans une logique opérationnelle, mais cela n’affecte en rien la pertinence des réflexions puisqu’à
ce stade d’avancement, l’important est bien d’approcher le territoire sous toutes ses facettes pour
construire une réflexion globale avant de détailler chacune des problématiques.
Ainsi, à partir de diverses sources écrites, de relevés de terrain ou de prise de contacts avec les acteurs
concernés, mais également en nourrissant notre travail d’exemples existants et pertinents, nous
avons élaboré un ensemble de propositions se déclinant en trois thèmes.
Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur la relation entre la terre et l’eau. L’occasion
de se focaliser sur l’ensemble des interactions faisant des berges un espace caractéristique entre le
territoire et la rivière. Le lien terre/eau soulève des questionnements liées à l’écologie, au domaine
des transports, à l’événementiel ou aux différentes activités sportives pratiquées sur l’Oise comme
sur l’Aisne. Puis, dans un but de cohérence, de valorisation du lien existant et d’accessibilité entre
les différents atouts du territoire, plusieurs réflexions sur son innervation ont été menées en relation
avec les rivières également vectrices de communication.
Finalement, un ensemble de propositions vient compléter cette étude abordant l’aspect touristique et
la mise en valeur du territoire. Plusieurs thématiques se retrouvent dans cette approche du territoire
comme le patrimoine, la lumière ou les paysages, tout en favorisant l’émergence de tourismes tels
que l’écotourisme ou le tourisme équestre. Une réflexion sur la signalétique est également amorcée
sur l’ensemble du territoire.
7
8.
9. Lien Eau / Terre
Historiquement, les villes se sont détournées de leurs rivières, de par l’activité
commerciale dans un premier temps puis par les contraintes naturelles
telles que les inondations. La tendance actuelle est à la réappropriation des
berges, majoritairement artificialisées ou laissées à l’abandon.
Aujourd’hui, recréer ce lien privilégié terre-eau et le développer semble
devenir une évidence. En se basant sur l’expérience d’autres villes, nous
avons pu constater les enjeux de cette appropriation et tenter de les mesurer.
Ainsi, le potentiel de l’interface eau terre susceptible d’être mis en avant sur
le territoire de l’ARC était l’une de nos priorités. Face à la demande précise,
nous avons étudié, entre autre, la possibilité du déplacement des sports
d’eau, remis en cause par la venue du Canal Seine Nord, en nous concentrant
plus particulièrement sur l’implantation optimale pour la pratique de l’aviron.
Cette réflexion prend en compte des critères d’évaluation propre à l’ARC,
au club et aux usagers. Dans un deuxième temps, nous avons souhaité voir
comment le lien terre-eau pourrait favoriser une dimension environnementale
à ne plus négliger. Nous proposons à travers l’aménagement des berges,
de prendre en compte la dimension environnementale afin de favoriser les
échanges entre le milieu aquatique et terrestre.
10. EQUIPEMENTS et accostage pOur les PENICHES
Au vu de nos constatations, le territoire de l’ARC est sous-équipé en matière d’infrastructures pour les Il est généralement préconisé d’implanter les aires d’arrêts et les haltes à intervalle de 10km (soit
péniches de plaisance et de fret. deux heures de navigation), et en comptant au minimum un point d’arrêt par bief. De plus, les
Les ports de Compiègne et Jaux offrent des services tels que l’électricité, l’eau potable, les machines à services doivent être installés de telle sorte qu’un plaisancier puisse trouver un point d’eau potable
laver, les sanitaires. De même, on trouve un point d’eau potable et des points de collecte des déchets (la ressource la plus importante) toutes les 5h (soit tous les 25km), et un collecteur d’eaux usées tous
à l’écluse de Venette. les 40km (une journée de navigation).
À Compiègne, ces services sont concentrés dans l’enceinte du port, accessible uniquement aux
petits bâtiments ; aucun équipement n’est prévu pour les péniches qui stationnent le long de l’Oise,
amarrées aux berges à proximité du pont Solférino.
À Jaux, le port privé offre eau et électricité aux petits bateaux de plaisance
Les bornes multiusages
Les services remarquables pour les péniches se situent sur l’Aisne avec une borne multiusages
Les bornes multiusages se présentent sous cette forme. Ces bornes desservent de l’eau par
proposant eau et électricité au niveau de Fontenoy. Sur l’Oise, il existe un bateau de ravitaillement à
l’intermédiaire d’un robinet 15x21 mâle et de l’électricité via le secteur. Le coût d’une telle
Compiègne. La particularité de l’Oise est d’offrir des points d’eau à toutes les écluses.
installation est très variable, il est lié au raccordement au réseau d’eau potable et d’électricité.
Sur l’ensemble du territoire de l’ARC, il existe des points d’accostage le long des rivières puisque
VNF développe une campagne de généralisation des postes d’accostage aux écluses. Ces postes
présentent des bollards qui permettent l’accostage d’un à deux bâtiments en amont et en aval des
ouvrages d’art, mais restent dépourvus de services annexes.
On peut donc dire qu’aucune halte ou aire d’arrêt n’est réellement aménagée ; les ports de Jaux et
Compiègne ne sont réellement accessibles qu’aux plaisanciers locaux, et l’écluse de Venette offre
pour principale fonction le franchissement d’un bief.
L’implantation de haltes aménagées permettrait de :
• Faciliter le transit des péniches qui circulent déjà sur l’Oise. Une de leurs fonctions serait
l’accueil des mariniers pendant la nuit, puisque la navigation est interdite entre le début de soirée et
la matinée (une journée de navigation typique se déroule de 8h00 à 19h00). Les haltes permettent
également de courts arrêts en journée, en offrant un cadre attractif aux touristes fluviaux.
• Augmenter l’attractivité du territoire en matière de tourisme fluvial ; l’amélioration de l’offre
de services aux plaisanciers, tant en nombre qu’en qualité, contribuerait à faire de l’ARC non plus un Bornes de récupération des eaux usées
lieu de transit, mais un secteur propice à la découverte culturelle et patrimoniale.
• Créer des connexions ponctuelles entre la rivière et le milieu terrestre ; cet aspect est lié de Ces bornes servent à vidanger les cuves de rétention des eaux noires des embarcations de
très près à l’aménagement des berges età leurs fonctions. Elles peuvent constituer un lieu de vie pour plaisance et de croisière. Elles sont installées en crêtes de berges dans les ports et certaines haltes
les mariniers qui s’y arrêtent, ainsi qu’un lieu de flânerie pour les riverains : pistes cyclables, chemins nautiques. Elles fonctionnent au moyen de canalisations souples reliées à des pompes aspiro-
de promenade, aires de pique-nique ... refoulantes. Ces bornes sont connectées au réseau d’assainissement collectif. Le coût moyen d’un
tel équipement varie entre 15 000 et 20 000 € HT.
On peut définir trois types de haltes qui correspondent à des niveaux de services différents:
• Aire d’arrêt : n’offre aucun service, mais permet l’amarrage pour un arrêt de courte durée (en
journée ou la nuit).
• Halte nautique : semblable à une aire d’arrêt, mais offre des services supplémentaires (points
d’eau potable, poubelles, signalisation touristique ; éventuellement, électricité, vidange des eaux
usées).
• Zone portuaire : concentre tous les services cités plus hauts, en offre d’autres (sanitaires,
carburant, gardiennage), fonctionne grâce à l’emploi de personnel ; les ports peuvent correspondre
à des arrêts de courte (nuit, weekend) ou longue durée (stationnement saisonnier, à l’année,
hivernage).
sources : Charte fluviale fleuve charente
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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11. Compte tenu du manque en équipements et en haltes sur le territoire de l’ARC nous avons prospecté • Sur la rive droite, immédiatement en face de la zone repérée, une plate-forme logistique très
afin de dégager des secteurs potentiels d’installation de futures haltes. Le choix de ces secteurs importante exerce une emprise sur le terrain qui s’étend jusqu’aux berges. Cependant, on s’aperçoit
correspond à des critères précis que nous détaillerons dans les présentations ci-dessous. sur place que l’impact paysager et sensoriel de cette installation est assez faible. On entrevoit à peine
les structures de la rive droite quand on se trouve sur la rive gauche. De plus le bruit est quasiment
inexistant. En bref, on ne se doute pas de l’existence d’une si grande plate forme lorsqu’on se situe sur
Secteur 1 : Le Bac la rive gauche; les plantations et la végétation faisant office de séparation visuelle.
• L’accès au site laisse à désirer. En effet, seul un chemin difficilement carrossable déssert le
site.
Carte de Situation
En ce qui concerne la typologie du terrain, on constate que les berges sont naturelles, très végétalisées
et peu accessibles. Il paraît donc assez difficile de faire un aménagement sur les berges au sud du club
nautique et des cabanons de jardin. En revanche, compte tenu de la présence et de la faible activité
du club nautique à proximité, on pourrait en profiter pour installer une aire d’arrêt. Le terrain du club
nautique est une étendue de pelouse en faible pente jusqu’à la berge. Par conséquent l’accès aux
berges et le lien terre-eau est aisé à mettre en place.
La Croix-St-Ouen: une
halte fluviale potentielle
Plate forme multimodale
On repère un premier point au sud de l’ARC, implanté au niveau de Lacroix-Saint-Ouen, sur la rive
gauche de la rivière.
Il s’agit d’un site intéressant selon plusieurs aspects : Château du Bac
• Le cadre met en présence l’eau et la forêt, articulées autour d’une berge naturelle.
• On trouve une clairière de plus d’un hectare de superficie, seulement séparée de l’Oise par
une rue et une rangée d’arbres en berge. Néanmoins, cette clairière est plutôt inaccessible depuis le Club nautique
chemin puisque la forêt est hermétique à cet endroit là.
• Un club nautique est installé à quelques dizaines de mètres de là, sur la même rive et en
contact direct avec la berge. Clairière
• Le château du Bac, lieu d’hébergement haut de gamme, est situé dans le prolongement de
la clairière et des installations nautiques, toujours sur la rive gauche.
Chemin de desserte
Cependant, plusieurs contraintes sont à considérer :
• La zone étudiée se trouve à la sortie d’un méandre de l’Oise, et la largeur totale de la rivière Zone aménageable
pourrait être nécessaire aux convois de barges afin de prendre leur virage.
sources : APD1-UTC
Lien Eau / Terre
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12. Il est largement végétalisé. La proposition est donc de réaménager une partie du club nautique en
aire d’arrêt à vocation naturelle et touristique qui ne fournirait pas de services à part des poubelles.
Le but est d’offrir un endroit d’accostage propre, propice à l’arrêt de courte durée et à l’observation
du paysage. Le château du Bac ainsi que la ville de Lacroix-Saint-Ouen sont très proches. L’accès à la
berge pourrait se faire par un ponton étant donné que le mouillage est trop faible pour installer un
tunage en bois.
Le chemin d’accès au site est peu carrossable. Le site présente une forte vocation naturelle, il est
Sources : APD1 largement végétalisé - Sources : APD1
Le château du Bac offre un hébergement haut de gamme. Le site du club nautique qui offre un accès aux berges
Souces : APD1 dégagé. - Sources : APD1
Le panorama depuis le site est à dominance naturelle. La présence d’arbres en berge limite les désagréments visuels dus
à la plate-forme logistique située en face sur la rive droite. - Sources : APD1
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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13. Secteur 2 : Jaux et un contact avec l’eau. Ce n’est pas le cas des territoires plus en amont de ce site où la végétation
y est plus dense, avec des arbres prenant racine dans l’eau et où des aménagements seraient plus
contraignants à la réalisation et vis-à-vis de l’environnement.
Carte de Situation
Le site présente aussi trois contraintes:
• La ligne de chemin de fer est à une centaine de mètres des berges ce qui est trop proche
pour ne pas entendre les trains circuler.
• Les dimensions de l’Oise ne sont pas les plus larges du territoire. Une emprise trop grande
des aménagements sur la rivière pourrait empiéter sur le chenal de navigation des péniches de fret.
• Le site n’est pas relié aux réseaux d’eau et d’électricité. Le réseau le plus proche est celui
du téléphone qui déssert les péniches habitation. Le prolonger de six ou sept poteaux permettrait
de desservir la zone. Pour l’électricité et l’eau il est clair que des travaux seraient à réaliser mais les
réseaux devraient être proches compte tenu des installations à proximité.
Le port de Jaux accueille déjà des plaisanciers (principalement des habitants de la région) et leur Port de Jaux
offre un service restreint : eau potable et électricité. Deux péniches sont amarrées à l’année et servent
d’habitation à temps plein.
On trouve une zone aux potentialités intéressantes à quelques centaines de mètres en amont du port; Installations sportives
une bande de forêt, traversée par le chemin allant de Jaux à Compiègne, borde l’Oise. À cet endroit,
la berge est naturelle et la rivière n’est pas accessible depuis le chemin ; il s’agit par conséquent d’une
bande de terre qui conserve un certain cachet “écologique”. Le cadre laisse la possibilité de réaliser Passerelle (liaison douce)
un aménagement de qualité.
On constate sur place que le site a des potentialités certaines. Chemin de desserte
En effet, la proximité d’installations de loisirs (tir à l’arc, court de tennis) ainsi que les infrastructures
actuelles du port (brasserie) sont des ressources à exploiter. La commune de Jaux est également
proche.
Le port peut permettre des synergies avec les pénichiers car les deux activités, même si elles sont
différentes, présentent des connexions entre elles. Zone aménageable
On constate sur place que le site en bord d’eau est déjà accessible par le chemin qui désert les
péniches amarrées à l’année. Les terrains à proximité présentent de fortes potentialités pour y
implanter des équipements comme des tables de pique-nique. Le secteur aménageable présente des
berges végétalisées. Mais on constate sur le site quelques brèches qui permettent des perspectives sources : APD1-UTC
Lien Eau / Terre
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14. La proposition est de faire de ce site une halte nautique avec des équipements et services pour les
péniches.
Si l’on considère le cadre peu artificialisé, il ne serait pas cohérent d’offrir une gamme trop
variée d’équipements et de réaliser une extension du port de Jaux; en revanche, une halte dont
l’équipement se limiterait au strict nécessaire pour les bateliers prendrait tout son sens dans un
tel environnement. Il s’agirait donc d’installer des bornes d’eau et d’électricité ainsi que des bacs à
ordures et des aires de pique-nique. On estime qu’une halte nautique avec deux pontons d’accueil
serait un bon compromis entre l’augmentation de la capacité d’accueil des péniches sur le territoire
et ses conséquences écologiques et paysagères.
Enfin, il est indispensable d’éviter le bétonnage des berges naturelles; l’implantation de pontons Les espaces bordant le chemin de desserte (photo de gauche) ainsi qu’une clairière inexploitée (à droite) pourraient servir à l’emplacement
en bois qui s’élancent sur l’eau, est une solution à considérer car ils peuvent jouer le rôle de trait d’équipements comme des tables de pique-nique, une aire de jeu ou des bacs à ordures. - Sources : APD1
d’union entre les péniches et le chemin de Jaux à Compiègne.
Le port de Jaux est difficilement accessible pour les péniches de Les berges du site d’implantation sont
plaisance, il est réservé aux petits bâtiments. - Sources : APD1 naturelles et relativement fragiles. Les
enrochements s’affaissent. - Sources : APD1
Panorama de la rive gauche qui mélange paysage naturel et paysage urbain. - Sources : APD1 Vue du site d’implantation depuis la rive gauche. -Sources : APD1
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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15. Ces pontons construits par Marcanterra Bois et Planches ont une emprise sur l’eau et
Vue du site depuis la passerelle piétonne. - Sources : APD1
facilitent donc l’accostage lorsque le mouillage est faible.
sources : www.marcanterra-bois-plantes.com
Un exemple de ponton d’accostage
Les pontons d’accostage
Les pontons d’accostage paraissent être les solutions les plus viables dans le cadre d’aménagements
écologiques ayant un impact relativement modéré sur les berges. Dans les cas du Bac et de Jaux, les
berges sont naturelles avec des enrochements peu imposants. Il parait donc pertinent d’utiliser ce
type d’équipement dans ces deux secteurs afin d’éviter le bétonnement et assurer la continuité des
milieux. De plus, la pente de la berge y est faible et le mouillage trop bas pour pouvoir accoster et
amarrer directement sur la berge. Il faut donc utiliser un système de pieux en bois plantés dans le sol
qui permettraient d’amarrer et une estacade en bois qui permet d’accéder sur la berge.
Ces types de pontons permettent de préserver
l’interface entre la terre et l’eau
Sources : www.marcanterra-bois-plantes.com
Schéma de principe des pontons d’accostage d’après la charte fluviale du fleuve Charente.
Sources : Charte fluviale fleuve charente
Lien Eau / Terre
15
16. Secteur 3 : Centre-ville de Compiègne
Carte de Situation
L’intérêt de ce secteur tient en sa proximité avec les réseaux de transports, les sites touristiques
sources : APD1-UTC
de Compiègne et l’aménagement artificiel des berges qui semble compatible avec l’amarrage de
péniches. Le centre ville de Compiègne est en effet un lieu d’interactions fortes qui modèlent la ville.
Dans ce secteur, le territoire est riche et diversifié.
Pont Solférino
Le pont Solférino est un lieu de passage emblématique entre la rive gauche et la rive droite. Péniche ravitailleuse
La rive droite de l’Oise, entre le pont Solférino et la péniche-ravitailleuse Guérin, comprend une berge
artificialisée enrochée ; un chemin non carrossable permet d’y accéder depuis le pont Solférino. La Piste cyclable
rive gauche, dont on isole ici la section pont Solférino – barrage de Venette, est majoritairement Parking
bordée par une berge bétonnée ou en palplanches ; son profil est vertical et donne directement sur
la piste cyclable qui traverse la ville selon l’axe nord-sud.
Juste en amont du pont Solférino, les berges de la rive droite sont constituées d’un chemin non Pelouses
Zone aménageable
carrossable en bord de rivière. Quelques péniches sont amarrées à l’année. Sur la rive gauche, des
parkings implantés sur les berges caractérisent l’interface entre l’eau et la terre.
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
16
17. L’idée est de créer un aménagement dans le but de pérenniser l’accostage sur les rives où des
manques de services se font sentir. Cet aménagement viserait donc à accueillir dans de meilleures
conditions les plaisanciers qui stationnent actuellement en aval du pont Solférino, sur la rive gauche;
ils ne disposent en effet d’aucune infrastructure ni d’aucun service.
L’implantation d’une halte fluviale officielle, comprenant les services essentiels (eau, énergie, collecte
des déchets et des eaux usées) est une piste à considérer avec intérêt ; en effet, la berge semble se
prêter relativement bien à l’accostage, surtout sur la rive gauche, et l’on dispose de beaucoup de
place autour des berges (tout particulièrement sur la rive gauche, en aval des bâtiments Benjamin
Franklin de l’UTC, où de très larges étendues de pelouse permettraient l’installation de diverses
infrastructures).
Un autre site parait intéressant. Il s’agit des berges juste en amont du pont Solférino sur la rive droite.
A cet endroit, certaines péniches viennent accoster mais ne disposent encore d’aucun service. Il serait Ce renfoncement pourrait permettre l’accueil d’une
pertinent d’y insérer des équipements afin d’améliorer les conditions de plaisance. C’est un endroit péniche le long de la rive gauche de l’Oise.
adéquat pour développer une halte, d’autant plus qu’il s’insère dans un petit renfoncement et ne APD1
gène pas le chenal de navigation de la rivière.
Les propositions sont très simples, il s’agit de profiter du caractère urbain du site et de la proximité
des réseaux pour insérer des services à des endroits fréquemment utilisés par les pénichiers pour
s’amarrer. Les services proposés seraient des bacs à ordures, des bornes délivrant de l’eau et du
courant ainsi que des bornes de collecte de eaux usées qui n’existent nulle par ailleurs sur l’Oise et
L’Aisne. L’électricité est une ressource utile pour les pénichiers car elle permet d’éviter l’utilisation de
groupes électrogènes qui nuisent à la tranquillité des riverains.
Le retour des péniches le long des quais et des berges du centre-ville, appuyé par une forte
accessibilité des zones concernées et une plurifonctionnalité des éventuels pontons et équipements
ne saurait qu’aider l’intégration mutuelle des riverains et des mariniers, en offrant des espaces de
vie communs. Cependant ces zones doivent être ponctuelles afin de ne pas obstruer la vue de l’Oise
depuis la terre. Vue depuis le parking Vinci. Le site prolonge le lieu de stationnement des péniches amarrées à l’année.
Sources : APD1
Le renforcement permet aux péniches Le renforcement permet aux péniches de s’amarrer sans gêner le
Les pelouses à proximité de la rivière sont propices à l’installation d’équipements mais aussi à la détente. de s’amarrer sans gêner le chenal de chenal de navigation de la rivière.
Sources : APD1 navigation de la rivière. Sources : APD1
Sources : APD1
Lien Eau / Terre
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18. transport Fluvial
I. Transport Fluvial en France • Navibus, le réseau de navettes fluviales développé à Nantes :
Le transport fluvial est un élément du développement durable et c’est un transport écologique. Nantes-Métropole propose des alternatives crédibles et compétitives face à l’automobile,
Silencieux et peu consommateur d’énergie (2.6 fois moins de rejets de gaz à effet de serre que le notamment celles qui favorisent les circulations dites “douces” : vélo, marche à pied et bateau.
transport routier), le transport fluvial est respectueux du cadre et de la qualité de vie des habitants. Navibus propose trois lignes de navettes fluviales sur l’Erdre et sur la Loire qui complètent le réseau
Aussi, il s’inscrit au coeur des politiques intermodales et environnementales souhaitées au niveau de transports collectifs de l’agglomération de Nantes grâce à de nombreuses correspondances
national. Il apporte une réponse concrète aux orientations définies par le protocole de Kyoto. La voie avec le bus et le tramway.
d’eau constitue aussi un levier important pour contribuer au «désengorgement» routier. • le « Navibus Erdre », reliant la Gare SNCF-Sud à St Mihiel (5 minutes de traversée). Le
week-end, cette vedette fluviale se mue en bateau-promenade, son itinéraire étant prolongé
L’attachement des Français à la voie d’eau : jusqu’à la base nautique de la Jonelière (+ 4 stations, 50 minutes de traversée).
Une enquête publiée par la SOFRES en 2000 a relevé le réel attachement des Français à la voie • le « Navibus Loire », sur le fleuve entre Nantes et Trentemoult (7 minutes de traversée),
d’eau. Cette relation affective repose à la fois sur un lien historique - 88 % des Français interrogés renforcée pendant les heures de pointe par 2 autres navires.
affirment que les canaux font partie du patrimoine culturel de la France -, et sur leur “fibre verte” : • « Navibus passeur » effectuant la traversée de l’Erdre entre le Petit Port et la quartier de
88 % des sondés estiment que la voie d’eau s’intègre bien dans le paysage et 74 % qu’elle respecte Port-Boyer.
l’environnement. Comparée aux autres modes de transport, elle est reconnue par 55% des personnes
interrogées comme le mode le plus respectueux de la nature. Cette liaison fluviale a été testée sur de courtes périodes lors des journées “Bien dans ma ville...
Dans cet axe, on traitera le transport fluvial des passagers ainsi que le transport fluvial industriel. sans voiture”. Puis lors des semaines de la mobilité, ce moyen de transport s’est imposé comme
une alternative intéressante aux transports par la route.
Les bateaux, réservés aux piétons et cyclistes, assurent la desserte toutes les 20 minutes aux
II. Transport fluvial des passagers heures de pointe et peuvent emmener jusqu’à 100 personnes et 10 vélos par voyage. La traversée
dure environ 10 minutes.
Cette partie permet d’étudier les possibilités de mise en place de différents types de transport fluvial • Tarif : identique à celui des autres moyens de transports TAN (Transport de l’Agglomération
de passagers sur l’Oise et l’Aisne dans l’ARC. Ces propositions s’inscrivent sous deux grands thèmes, le nantaise) . Exemple : 1,20 € pour une heure de déplacement (tous moyens de transports
premier étant le transport régulier de passagers via les navettes fluviales sur les rivières et le deuxième confondus).
étant le tourisme fluvial. • Amplitude horaire : du lundi au vendredi de 7h à 19h50, le samedi de 9h à 19h50 et le
dimanche de 11h à 19h30.
• Parking relais : à Trentemoult les usagers peuvent garer leur véhicule sur le parking du port
(75 places) pour éviter la saturation du trafic et du stationnement sur les quais de Trentemoult.
II.1. Les Navettes Fluviales
Selon le ministère des transports, “ le transport public régulier de personnes par voie fluviale est
encore peu développé, en dehors de quelques sites particuliers (sur le lac Léman et en Guyane) mais
différents projets voient peu à peu le jour (Nantes, Paris). “
Les exemples de navettes fluviales en France
Le développement de transport fluvial régulier est dans l’air du temps. Paris exploite un service
de ce type depuis 1989. Nantes, lors de la journée “sans ma voiture “ du 22 septembre 2001, avait
proposé une navette fluviale. A Rennes, on pense que “après le métro, il s’agit sans doute là de
l’idée la plus novatrice au niveau de la diversification des moyens de transports”. A Toulouse, on
pense à un métro naval (fluvial) avec des aéroglisseurs....
Nous allons regarder de plus près ce qui se passe dans les grands ports de France tels que les
ports autonomes de Nantes et de Paris pour avoir une idée plus précise de toutes les opportunités
qu’offre la traversée d’une région par une rivière navigable.
Navibus à l’arrêt
Source : Valéry Joncheray Photographie
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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19. • Les Navettes Fluviales en Ile de France Les propositions de navettes fluviales dans l’ARC
• Navettes fluviales Elles se traduisent par deux lignes de transport fluvial en commun, la première allant de Choisy-au-
Conformément à la volonté affichée par la Ville de Paris de réduire le trafic d’autocars sur l’Ile de Bac jusqu’à l’écluse de Venette et la deuxième allant de l’écluse de Venette jusqu’au port de Jaux.
la Cité, le Port autonome de Paris a mis en place un transport de navettes fluviales pour desservir Les 2 lignes ne passeront pas par les écluses, parce qu’ en moyenne le passage par une écluse prend
l’île. entre 15 et 20 minutes, ce qui n’est pas très attrayant au moins pour la première période de la mise
En 2004, 28 000 personnes ont utilisé ces navettes, soit une progression de 75 % par rapport à en place du système.
l’année précédente.
L’objectif étant d’intégrer la vie urbaine aux rivières via le transport fluvial commun. Les navettes
• Voguéo est un projet de service public de navette fluviale sur la Seine qui servira de donneraient un nouveau ton aux trajets des habitants dans un cadre original au cœur même de
transport en commun à Paris. Ces navettes atypiques résultent d’une étude lancée en 2003 à la la ville. Un nouveau type de transport écologique et économique pour les usagers pourra être
demande de la Mairie de Paris: elle souhaitait développer un nouveau type de transport écologique développé. Les navettes fluviales accepteront les vélos, afin que les passagers puissent profiter de
et économique pour les usagers. Adopté par le Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF), leurs balades, et arriver à destination rapidement. Ainsi la création d’un lien original qui relie les
elle sera mise en service le 28 juin 2008 entre la Gare d’Austerlitz à Paris et l’École Vétérinaire de différentes communes de manière agréable et pratique permettra la découverte du territoire avec
Maisons-Alfort, et sera accessible avec un ticket spécifique, ainsi qu’avec les abonnements et les un point de vue unique depuis l’Oise et l’Aisne.
titres forfaitaires Des navettes fluviales sur l’ARC contribueraient à la valorisation de son image générale.
Plusieurs scénarii peuvent être envisagés en termes de nombre d’arrêts, de fréquences …
1ère ligne : Choisy au Bac L’écluse de Venette
Dans la carte ci-après, nous avons le tracé de cette première ligne, avec les arrêts desservis, ainsi que
l’articulation avec le réseau de transport existant permettant de voir la complémentarité de transport.
Les passagers pourraient joindre le territoire interne grâce aux correspondances par bus ou par vélo
dans la mesure où ce dernier serait accepté sur les navettes.
Les exemples de scénario :
D’après VNF, la limite de vitesse sur l’Oise est de 15km/h et sur l’Aisne de 15km/h de jour et de 4km/h
de nuit. Et sachant que le temps pour s’arrêter et faire descendre les passagers est d’environ 3 minutes.
La navette Voguéo On pourrait ainsi déterminer la durée du trajet suivant le scénario proposé en considérant dans les
Source : STIF :Syndicat des transport d’Ile de France deux cas que les navettes navigueront de jour et à vitesse maximale.
On détaillera 2 exemples de scénario intéressants:
La navette Voguéo transporte environ 70 voyageurs.
Une course sur l’eau est gratuite pour les détenteurs d’un abonnement RATP. Prix du ticket à Dans le premier scénario il s’agit de faire le trajet de Choisy-au-Bac jusqu’à l’écluse de Venette avec
l’unité : 3 euros. un seul arrêt intermédiaire au niveau de la gare. La distance parcourue en bateau est de 6,2 km. La
La fréquence prévue est d’un bateau toutes les 20 minutes aux heures de pointe et de 30 minutes durée du trajet serait donc de 30 minutes (15km/h et 3 minutes pour un seul arrêt)
aux heures creuses et durant les week-ends. Dans le deuxième scénario, il s’agit de passer par tous les arrêts intermédiaires. La durée du trajet
En semaine la navette fonctionnera de 7h à 20h30 (heures de pointe : 7h-10h et 17h-20h30). Le serait de 36 minutes.
week-end, elle naviguera de 10h à 20h avec la fréquence heure creuse (soit 30 minutes).
Les bateaux seront couverts et équipés de chauffage. Les escales parisiennes sont accessibles aux Le deuxième scénario étant plus lent, il intègre cependant la Zone Industriel Nord et l’UTC, par
personnes à mobilité réduite. conséquent plus de passagers seraient concernés. Cela permettrait aux habitants du centre ainsi
qu’aux employés de la Z.I Nord de profiter de ces arrêts surtout pendant les heures de pointe où ce
mode de transport pourrait être plus avantageux en terme de rapidité.
Dans les 2 scénarios, l’espace de la gare pourrait devenir une vraie plate-forme multimodale reliant
la voie ferroviaire, les lignes de bus, la voie fluviale et les liaisons douces.
Lien Eau / Terre
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20. Tracé de la première ligne fluviale:
Choisy au Bac L’écluse de Venette
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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21. Tracé de la deuxième ligne fluviale
L’écluse de Venette Jaux
Lien Eau / Terre
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22. 2ème ligne : L’écluse de Venette Jaux II.2. Le tourisme Fluvial
Les exemples de scénario : Selon le ministère des transports, plus de 9 millions de passagers (bateaux- promenades, bateaux
habitables et de croisières) ont été transportés sur les voies navigables françaises en 2005.
Le premier scénario aurait pour objectif de relier l’habitat au centre commercial en un temps réduit. Regroupant les bateaux de plaisance de location et les bateaux à passagers (bateaux promenade,
La ligne passerait donc par 2 arrêts allant de l’écluse de Venette jusqu’au Centre Commercial, à coté péniches-hôtels et paquebots fluviaux), le secteur du tourisme fluvial totalise au niveau national plus
de la rocade sud. de 300 sociétés de tailles très variées représentant 1 800 emplois permanents, auxquels s’ajoutent
La distance parcourue étant de 2,2 km, la durée du trajet serait de 12 minutes. A l’arrêt du centre 2000 saisonniers.
commercial, les passagers pourraient profiter des correspondances avec le bus (ou bien du vélo) pour
rejoindre le centre commercial. A vélo ou à pied, les usagers pourraient emprunter le passage par la
rocade sud, proposé dans la partie : Innervation du territoire > Accessibilité Compiègne / CC Jaux. Le tourisme fluvial en île de France
Le deuxième scénario passerait par les 4 arrêts. La distance parcourue est de 3,8 km, la durée du trajet En 2004, l’activité de tourisme fluvial en Ile-de-France a connu une hausse de 6 %. L’ensemble de
serait de 24 min. ce secteur a cru de 35 % en 6 ans. Le Port autonome de Paris est le premier port touristique fluvial
Ce scénario envisage de faire profiter les passagers provenant du centre de recherche. Mais le plus européen avec plus de 6 millions de passagers transportés par an.
important serait l’arrêt à Jaux, zone qui regroupe le port de Jaux, le lycée Charles de Gaulle, des
équipements sportifs et publics, du résidentiel, du commerce, des restaurants et bars, des parkings…
La problématique de cette zone est détaillée dans la partie : Innervation du territoire > La revalorisation • Batobus
du port de Jaux et son enceinte.
En 1989, le Port autonome de Paris a facilité la mise en service d’une ligne régulière de transport
de passagers par voie d’eau avec escales à vocation touristique. En 2004, plus d’un million de
La coordination des 2 lignes fluviales de part et d’autre de l’écluse de Venette passagers ont été transportés par le service Batobus.
Le batobus effectue des circuits complets de 1h à 1h30 mais le passager peut prendre différents
L’écluse de Venette forfaits permettant de monter et de descendre librement aux différentes escales : Tour Eiffel,
Jaux Ligne 2 Ligne 1
Musée d’Orsay, Saint-Germain-des-Prés, Notre-Dame, Jardin des plantes, Hôtel de Ville, Louvre,
Champs-Elysées. Il a une fréquence de 10 à 15 min.
Choisy
au bac Les tarifs vont du forfait journalier à 12 euros jusqu’au forfait annuel à 55 euros.
L’écluse de Venette semble empêcher l’élaboration d’une ligne de navette fluviale qui traverserait
l’ARC du nord au sud. Ce désavantage pourrait être surpassé grâce à l’élaboration de 2 lignes fluviales
qui se “rejoindraient” à l’écluse. Avec des horaires coordonnés, les passagers pourraient rejoindre
l’autre ligne en quelques minutes.
L’écluse de Venette pourrait être reconstruite ou modifiée, le programme des travaux devrait
prendre en considération les lignes fluviales, permettant de faciliter ce transfert de passagers de part
et d’autre de l’écluse.
Ces deux lignes représentraient également un avantage au niveau du temps. La ligne 1 prendrai dans
les alentours des 30 minutes dans un seul sens, et la ligne 2 prendrai dans les alentour des 20 minutes.
Ce qui des fois correspond au temps d’attente entre 2 passages de bus.
Batobus
Source : www.developpement-durable.gouv.fr
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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23. Les propositions de Transport fluvial à vocation touristique dans l’ARC III. Le fret par voie fluviale
Les éléments qui peuvent contribuer à l’essor du tourisme fluvial sur l’ARC peuvent être la location de Avec l’arrivée du Canal Seine-Nord, Compiègne va être au centre d’un trafic fluvial de plus en plus
bateaux de plaisance et la proposition de promenades courtes allant d’une heure à une journée. important. En effet, le trafic sur l’axe nord-sud devrait tripler dans les années à venir. Concernant la
Actuellement, il n’existe que l’établissement « Guerdin et fils », qui propose de louer des bateaux. Picardie, région à forte vocation agricole et industrielle, le canal pourrait permettre de valoriser les
Ils possèdent deux bateaux. Le premier de 15 m de long pouvant transporter 8 passagers, est loué productions régionales et d’attirer de nouvelles activités industrielles et logistiques en choisissant le
à ceux qui ont leur permis fluvial, pour une ou plusieurs journées. Leur deuxième, de 5,5m de long, transport fluvial.
est disponible pour les candidats qui désirent passer le permis fluvial. Un agrandissement de ce site,
ou l’installation d’un autre loueur de bateau, peut être envisageable. En s’inspirant des exemples du Cette partie permettra de comprendre quels sont les avantages et inconvénients du transport fluvial
Benchmarking, on peut proposer que les navettes fluviales se muent pendant les fins des semaines pour les entreprises.
en bateau-promenade de plaisance.
Pour découvrir les richesses de l’ARC, à travers un parcours, les bateaux pourraient proposer une L’atout principal du transport fluvial est son coût. En effet il se révèle plus intéressant que pour le
promenade agrémentée de commentaires sur l’histoire des rivières, le patrimoine de l’ARC, sa faune, transport routier par exemple (cf. tableau ci-dessous).
sa flore… Le transport fluvial apporte une réponse concrète aux orientations définies par le protocole de
La découverte du patrimoine au fil de l’eau est proposée dans la partie Valorisation patrimoniale. Kyoto visant tout particulièrement à réduire la production de gaz à effet de serre grâce à la faible
Dans cette axe on envisage une mise en valeur des activités et des éléments historiques tout au long consommation en carburant du transport fluvial. La Commission Européenne a quantifié les
des rivières. consommation d’énergie par tonne-kilomètre de marchandise transportée par voie d’eau et montre
A travers des panneaux et des bornes, on signalerait depuis la rivière ces éléments patrimoniaux, qui qu’elle correspond à 1/6 de la consommation sur la route et à la moitié de celle du rail. Enfin, chaque
seraient à chaque fois reliés à leurs circuits thématiques propres. Ces circuits pourraient être proposés tonne transférée de la route à la voie d’eau permet de diviser par 4 les émissions de CO2 nécessaires
aux plaisanciers par l’office du tourisme. à son acheminement.
De plus, le transport fluvial réduit les nuisances sonores pour les riverains car il est moins bruyant que
Le potentiel touristique de l’arrivée du Canal Seine Nord Europe le transport routier ou ferroviaire (cf. tableau ci-dessous).
Pour les entreprises, le transport fluvial est un mode de transport performant et fiable. Une péniche
D’après VNF, l’arrivée du CSNE pourrait amener 16 000 croisiéristes par an sur cette partie de équivaut à 220 camions de moins sur les routes diminuant ainsi les risques d’accidents. De plus l’axe
l’Oise.. Il est également possible que 6 bateaux promenades et 8 bateaux fluviaux effectuent des nord-sud recueille de plus en plus de trafic de marchandises sur longue distance en Europe, la voie
croisières fluviales pour des touristes provenant de différents pays. Ces bateaux sont de très grosses d’eau permettrait de l’éviter et de transporter de plus grands volumes de marchandises (cf. tableau
embarcations. Leurs passagers dépensent en moyenne 30 euros par jour. Ils descendraient des pays ci-dessous).
du nord (Hollande, Belgique) jusqu’à Paris. Donc ces bateaux passeraient forcément par l’Oise. La Cité
de la Batellerie cherche de plus à faire revenir un bateau promenade localisé à Longueil-Annel.
L’objectif concernant ce potentiel touristique dû à l’arrivée du CSNE, serait de faire en sorte que les
bateliers et plaisanciers accostent sur les berges de l’ARC, dans le but de profiter d’un séjour organisé
avec des activités, de prévoir des journées types … Ainsi il faudrait également indiquer et prévoir des
zones de haltes supplémentaires pour offrir des accès à partir des rivières sur le territoire.
Les plans d’actions pourraient avoir lieu sur 2 niveaux :
• Au niveau matériel, il faudrait encourager la découverte du territoire depuis les rivières à
travers la mise en place de bornes, de panneaux... ( Cf. Signalétique, Valorisation patrimoniale). Cette
dimension devrait encourager les touristes fluviaux de s’arrêter et découvrir les différents éléments
et parcours thématiques proposés.
• Au niveau de la communication directe entre les acteurs concernés, une politique commune
serait nécessaire. Les offices de tourismes pourraient structurer des plans d’actions afin d’avoir des Même si le transport est plus lent, pour la plupart des entreprises, cela ne semble pas être une
contacts et des relations, avec par exemple les agences de tourisme qui s’occupent des croisiéristes contrainte majeure.
et des bateaux-promenades, afin d’aboutir à une communication et promotion optimale.
Lien Eau / Terre
23
24. Le transport fluvial peut être un atout pour le transport de matière non périmable et est principalement qui mettraient en avant le lien Terre-Eau.
utilisé principalement les activités suivantes :
• Céréales
• Produits énergétiques
• Produits métallurgiques
• Matériaux de construction
• Produits chimiques, engrais
• Conteneurs, colis lourds, véhicules…
Compiègne aurait donc des intérêts à utiliser le transport fluvial.
Le principal problème pour les entreprises est le manque d’infrastructures sur le territoire. En effet,
pour eux, l’intermodalité n’est pas assez développée.
Avec une politique d’incitation au transport fluvial doublé de propositions d’aménagement de
connexion voie d’eau pour les entreprises pourrait dynamiser la région de l’ARC vers le fret fluvial.
De grandes entreprises utilisent déjà massivement le transport fluvial. Par exemples :
• Trafic de conteneurs : plusieurs sociétés du secteur de la distribution dont Auchan,
Carrefour, Ikea (importations), Lafuma (exportations)
• Déchets : Onyx en Ile-de-France : substitution du transport des déchets par la route au
profit du transport fluvial entre les ports de Gennevilliers et de Précy-sur-Marne
• Objets encombrants : Airbus pour certaines pièces de l’A380
• Matières dangereuses : Rhodia
VNF encourage le transport fluvial et signe pour cela des partenariats avec des groupes comme
Unicem (Entreprise d’extraction et de transformation des matériaux de construction).
A la lumière de ces information, on se rend compte qu’il serait intéressant d’étudier sur l’ARC la
viabilité de la mise en place du transport industriel fluvial sur l’Oise.
VI. Conclusion
A l’échelle nationale, le secteur du transport fluvial représente une opportunité pour les politiques de
requalification urbaine des territoires. Ce secteur constitue un véritable axe structurant de l’économie
et de l’industrie des zones qu’il traverse.
En France, si la lenteur du transport fluvial est citée spontanément comme un désavantage, elle ne
semble pas constituer un frein majeur à son utilisation.
L’enquête publiée par la SOFRES montre que la grande majorité des usagers attend cependant de
nouvelles infrastructures dont l’absence est le principal motif d’insatisfaction.
L’atout essentiel du mode fluvial reste son coût. Cependant, l’enquête (de la SOFRES) montre
également que 99 % des français pensent que l’intermodalité avec le transport fluvial n’est pas
suffisamment développée.
L’ARC pourrai donc s’engager dans une démarche qui participera à l’amélioration des infrastructures
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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26. Gestion Écologique des berges
Les berges d’un cours d’eau représentent une interface entre les milieux écologiques terrestres et Berge naturelle
aquatiques ; elles peuvent abriter des écosystèmes riches, et servir de support à des interactions
complexes. I. Situation géographique
Le processus d’urbanisation et de lutte contre l’érosion implique des aménagements de berges qui se
traduisent par leur artificialisation ; il en résulte un bouleversement des équilibres environnementaux, Cette typologie se retrouve dans les zones rurales et forestières, et est absente du secteur compiégnois,
qui conduit à une hétérogénéité des fonctions écologiques selon le degré d’intervention humaine. très urbanisé. Dans notre exemple, nous isolons un point particulier, représentatif des berges
naturelles du nord du territoire de l’ARC.
À l’échelle de l’ARC, on peut repérer deux zones qui témoignent de la diversité écologique des berges. Nous nous plaçons sur l’Aisne, entre Choisy-au-Bac et Rethondes ; plus précisément, nous nous
Au nord de l’agglomération, les abords de l’Aisne offrent un milieu qui subit peu les impacts des intéressons aux zones concernées par les corridors écologiques repérés à La Francport et Les
activités humaines ; plus au sud, les berges bétonnées et enrochées de Compiègne illustrent les Bonshommes.
impacts de l’urbanisation.
II. Description du site
Les berges concernées sont naturelles. Sur la rive gauche, la forêt de Compiègne avance jusqu’à l’eau,
tandis qu’une alternance de bois et de champs occupe la rive droite. L’interface eau-terre se fait en
pente douce, sans bétonnage ni enrochement. La végétation est principalement constituée d’arbres
en berge et d’herbiers (plantes aquatiques sauvages).
En agglomération (Le Francport, Les Bonshommes), les berges stabilisées : des palplanches
maintiennent la terre. Cette artificialisation semble avoir été conçue avec une certaine préoccupation
environnementale : les infrastructures mises en place s’arrêtent au ras de l’eau, et cessent dès que l’on
sort des villages, ce qui limite leur impact négatif. Hors agglomération, un sentier qui longe l’eau (rive
gauche) est le seul aménagement de ces berges à forte dominante naturelle.
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
26
27. III. Aménagement des berges dans un souci écologique
Nous sommes en présence de berges
naturelles, subissant peu les impacts des
activités humaines. Il est par conséquent
vital d’éviter tout aménagement qui ait
une influence néfaste sur la connexion
eau-terre, tels que le bétonnage et les
palplanches de béton ou d’acier.
La richesse écologique d’un cours d’eau
se situe en effet dans les échanges entre Les travaux de réalisation de la roselière
les milieux terrestre et aquatique. Ainsi, le La roselière de Boulogne-Billancourt Source : Association Espaces
fleuve est un lieu de vie et de traversée pour Source : Association Espaces
une faune variée, qui en est coupée en cas
de bétonnage. L’échange entre les deux III.2. Les berges lagunées
Les berges naturelles de l’Aisne, rive gauche milieux passe également par la végétation
APD1 UTC - 2008 qui, dans les cas les plus défavorables, Un tel aménagement offre une structure plus complexe qu’une simple roselière ; une berge lagunée
ne peut coloniser les berges ; sa fonction est constituée d’une alternance d’herbiers, de prairies humides, de végétation basse et haute. De
d’abri et lieu de reproduction pour la faune (dont les poissons et oiseaux) disparaît alors. plus, elle met en présence des eaux semi-stagnantes et stagnantes.
La variété d’un tel territoire en fait une berge riche en niches écologiques.
L’élément clé qui conduit à une berge au bon fonctionnement écologique est très clairement la Une berge lagunée peut atteindre plusieurs dizaines de mètres et courir sur plusieurs kilomètres.
végétation à l’interface eau-terre. Le génie végétal dispose de techniques efficaces qui permettent Sa connexion avec le milieu aquatique peut s’effectuer soit en lien direct (tel un marécage relié à un
de stimuler la colonisation des berges par la flore. cours d’eau), soit à travers un réseau grillagé lorsque le cours d’eau est protégé par enrochement.
Le recalibrage à grand gabarit de l’Escaut, dans le cadre de la liaison Seine-Escaut, est l’occasion
III.1. Les roselières de procéder à un certain nombre
d’aménagements de berges. On peut
Citons par exemple les roselières. Il s’agit de zones de hauts fonds (d’une profondeur approximative citer l’implantation future de berges
d’un mètre) aménagées en marge du chenal de navigation ; leur surface est variable, de l’ordre de lagunaires et banquettes rivulaires (moins
quelques centaines de mètres carrés à plusieurs hectares. La transition avec le milieu terrestre se fait complexes), sur plusieurs kilomètres, entre
en pente très douce, ce qui autorise la colonisation végétale et la traversée d’animaux. les communes françaises de Mortagne-
Une roselière a pour vocation d’accueillir une large population de plantes aquatiques, en majorité du-Nord et Trith-Saint-Léger (Nord).
des roseaux. Ce milieu est particulièrement apprécié de la faune aviaire, mais représente également Le numéro 27 du trimestriel ESF Info,
un habitat de poissons et un lieu de vie pour des animaux terrestres ; une roselière représente par publié par l’association Escaut sans
conséquent un biotope extrêmement riche. Frontières, nous offre une vue en coupe
De plus, le métabolisme des roseaux a la faculté de participer à l’épuration du cours d’eau, en dégradant d’une berge lagunaire typique, telle que Une berge lagunaire vue en coupe
Source : Escaut sans Frontières
des polluants tels que le phosphore, le nitrate, les hydrocarbures. l’on devrait en voir prochainement sur les
rives de l’Escaut.
Dans le cadre du chantier d’insertion Berges de Seine rive droite, entamé en 1996, la ville de
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a vu la mise en place d’une roselière de 350m² et 3200 III.3. Les falaises sableuses errodées
pieds de roseau, ainsi que le renforcement d’une roselière spontanée déjà existante. Ce projet,
réalisé dans un cadre urbain et semi-urbain, à proximité d’anciens secteurs industriels (Renault), Il est également possible de profiter de l’érosion naturelle des berges à des fins de valorisation
est une réussite écologique : les roselières fonctionnent de manière autonome et ont donné écologique. Lorsque l’eau dégrade certaines berges fragiles, il peut se former une petite falaise
l’occasion à de nombreuses espèces végétales et animales de coloniser un milieu qui leur était sableuse de quelques mètres de long ; ce milieu particulier accueille diverses espèces d’oiseaux qui
jusque là interdit. trouvent là un terrain idéal pour nicher.
Lien Eau / Terre
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28. III.4. Une artificialisation des berges respectueuse du milieu naturel IV. Une valeur écologique forte, mais des opportunités de dynamisation
Il est parfois nécessaire d’artificialiser des berges trop sensibles à l’érosion par le cours d’eau. Dans ce L’Aisne offre un vaste linéaire naturel propice à la flore et la faune ; la morphologie des berges,
cas, l’enrochement et surtout les fascines offrent un bon compromis entre protection matérielle et la présence d’une végétation terrestre dense et de quelques falaises sableuses sont des atouts
fonction écologique. indéniables. L’implantation de roselières et berges lagunées permettrait cependant d’accentuer
Un réseau de fascines végétales, correctement dimensionnées, peut autoriser en partie les échanges l’efficacité écologique de ce morceau du territoire, en dynamisant les écosystèmes locaux. Sur la rive
entre l’eau et la terre. Il est même possible d’implanter des fascines vivantes, telles que de l’osier, qui gauche de l’Aisne, l’emprise de la forêt de Compiègne interdit tout aménagement de grande ampleur,
remplira un double rôle de barrière physique et d’acteur biologique. mais la rive droite offre de vastes espaces agricoles dont la fonction peut évoluer, par exemple dans
De même, un enrochement qui s’élève le moins possible au-dessus du niveau de l’eau peut offrir un le cadre de la création de berges lagunaires.
support à une végétalisation réussie. Il convient malgré tout de déterminer le mieux possible la pente
de la berge et la dimension des blocs de pierre, afin de ne pas condamner les échanges vitaux.
La mise en place de fascines en osier et saule vivants, qui complètent et dans certains cas
remplacent les enrochements de berges, représente une solution écologiquement pertinente et
techniquement aboutie.
Nous pouvons citer la Communauté des Communes du Pôle de Nantes qui, en 2006, a fait appel à
la société L’Esprit du Saule : dans le cadre de la réhabilitation des berges de l’Aubinière, un linéaire
de 95 mètres de saule a été tressé afin de prévenir l’érosion.
En 2008, la commune de Triel-sur-Seine (Val-d’Oise)
a fait appel à la même société pour l’aménagement
de ses berges de Seine ; un tressage de saule vivant
est mis en place pour retenir la berge, agencée en
terrasses.
Un tressage de saule, sur une berge de l’Aubinière Les berges aménagées de Triel-sur-Seine
Source : L’Esprit du Saule Source : L’Esprit du Saule
Université de Technologie de Compiègne, GSU, Atelier Projet D1, Juin 2008
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29. Berge urbaine et semi-urbaine différentes :
Les enjeux environnementaux d’un milieu artificialisé • En amont du pont Solférino, le bétonnage
est vertical sous la surface de l’eau mais rejoint le
quai via un plan incliné bétonné d’environ deux
I. Situation géographique mètres ;
• Entre le pont Solférino et la péniche des Ets
Nous nous intéressons ici aux berges les plus artificielles du territoire de l’ARC : il s’agit des secteurs Guerdin, la berge est constituée d’enrochements,
urbanisés de Compiègne, Margny-lès-Compiègne et Jaux. Cette zone est délimitée en amont par la partiellement colonisés par des buissons et quelques
base nautique de Compiègne, et s’étend en aval jusqu’à l’usine Robbe. arbres bas. On retrouve ces enrochements plus en
aval, sur la berge de Margny-lès-Compiègne.
Nous sommes en présence d’un milieu à faible
valeur écologique, en ce sens que l’interface eau-
terre laisse peu d’opportunités à la faune et la flore
Une berge enrochée du sud de l’ARC, très peu végétalisée locale de s’approprier son environnement.
APD1
III. Faut-il réaménager les berges urbaines selon une problématique
environnementale ?
Il est tentant de proposer des implantations d’écosystèmes – frayères, roselières, berges lagunaires –
dans des milieux urbains hostiles, en dé-bétonnant et en réalisant d’éventuels travaux de gros œuvre
; de tels éléments écologiques plongés dans un milieu artificiel peuvent constituer des points de
rencontre privilégiés entre les différentes composantes liées à l’eau : aspects environnementaux,
touristique, riverain par exemple.
Mais l’insertion d’écosystèmes sauvages au cœur des activités humaines pose des problèmes
d’interaction néfaste : comment gérer de manière efficace la pollution d’une roselière implantée
dans une zone à forte densité de population ? Comment justifier les investissements techniques et
financiers à mettre en jeu pour l’installation d’un herbier inondé ? Quel est l’intérêt concret d’une
implantation écologique difficile en agglomération ?
IV. Quels aménagements ponctuels peut-on effectuer ?
II. Description du site
Le bétonnage est une solution efficace en cas de problème d’érosion et de maintien des berges, mais
La rive gauche de la zone concernée offre condamne tout échange chimique et physique entre l’eau et la terre. Pour apporter davantage de
un linéaire discontinu de berges bétonnées, vie à l’Oise en agglomération, les efforts à apporter concernent en priorité la végétation, et peuvent
verticales et hautes d’environ un mètre ; ce type également toucher aux moyens mis en œuvre pour préserver physiquement la berge de l’érosion.
de berge représente une interface hermétique
entre les milieux aquatique et terrestre. L’aspect
artificiel de la berge se renforce à proximité du IV.1. Le dé-bétonnage
parking Vinci/Solférino, où le bétonnage a une
emprise verticale de plusieurs mètres. En l’état, les berges de Compiègne se prêtent peu à l’implantation de végétation et aménagements à
La rive droite, quant à elle, est partiellement vocation écologique. Comme nous l’avons déjà vu plus haut, les parois verticales et lisses qui bordent
constituée du même type de berges bétonnées, l’Oise jouent un rôle de séparation hermétique entre deux milieux, ce qui contrarie leur tendance
mais certains secteurs ont des typologies La rive gauche de l’Oise au coeur de Compiègne naturelle à échanger en permanence.
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Lien Eau / Terre
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