Lutter contre l'isolement des personnes âgées à travers la création ou le renforcement de liens intergénérationnels
6 Mar 2015•0 j'aime•1,397 vues
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Gouvernement et associations à but non lucratif
Réflexion partagée de la Fondation Alsace Personnes Âgées et autour de la lutte contre l’isolement des personnes âgées à travers la création ou le renforcement de liens intergénérationnels
www.fondationalsacepersonnesagees.fr
Lutter contre l'isolement des personnes âgées à travers la création ou le renforcement de liens intergénérationnels
1. Réseau des porteurs de projets
Jeudi 11 septembre 2014 (14h15 – 16h30)
Après-midi de réflexion
animée par Guillaume Guthleben
Appel à projets
2. Présentation
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En amont de la cérémonie de remise des prix 2014, la Fondation Alsace Personnes Agées a souhaité proposer un après-
midi d’échanges et de réflexion aux porteurs de projets retenus.
Les objectifs :
- apprendre à se connaître
- partager des points de vue, des constats, des méthodes
- favoriser les liens et les complémentarités entre porteurs de projets
- dialoguer avec les porteurs de projets
- poser la première pierre d’un « réseau ressource » entre les porteurs de projet et la Fondation Alsace Personnes
Agées.
Plusieurs membres du comité des experts, en charge de la sélection des projets, ont participé aux débats.
Les porteurs de projet ont échangé autour de quatre questions :
Pour chaque public visé par votre projet :
1. Quelles sont leurs motivations à rencontrer d’autres générations ?
2. Comment comptez-vous le(s) mobiliser ?
Pour vous :
1. Qu’attendez-vous des rencontres intergénérationnelles ?
2. Qu’est-ce qui fera que votre projet sera réussi ?
3. 1. Quels sont les motivations
à rencontrer d’autres générations ?
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• Dépasser les stéréotypes associés à l’âge : les jeunes manifestent finalement beaucoup plus de facilités
que l’on pense à dépasser l’aspect physique et psychique pour aller au-delà de leurs premières réactions
face à la dépendance physique ou aux troubles cognitifs.
• Apprendre à connaître les jeunes : les plus anciens, même s’ils peuvent parfois se sentir éloignés des plus
jeunes générations, semblent soucieux de l’avenir des jeunes et de la place qu’ils peuvent y trouver.
• Partager et transmettre le patrimoine culturel : les plus anciens insistent sur l’appartenance à une région
marquée par une identité culturelle forte et la nécessité de trouver des manières adaptées de transmettre
ce patrimoine.
• La découverte de la diversité : la composition multiculturelle de la société française (et alsacienne)
permet également d’échanger sur la place des vieux dans différentes sociétés et culture.
• Lutter contre l’isolement et tous cloisonnements : la motivation à tisser des relations avec d’autres passe
souvent par des contacts simples qui redonnent l’envie d’être ensemble. C’est valable pour les personnes
vivant à leur domicile, comme pour celles en établissement. Les barrières sont autant physiques que
symboliques.
• Reprendre l’habitude de parler : la sociabilité se perd vite quand les contacts sociaux réguliers diminuent.
Reprendre un dialogue avec d’autres générations permet aussi de reprendre confiance.
4. 2. Comment comptez-vous
mobiliser le(s) public(s) ?
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• Les projets collectifs sont un bon soutien pour les personnes isolées que les activités en groupe stimulent.
La complicité que les anciens peuvent créer avec les jeunes alimente la motivation à participer.
• L’engagement dans la durée permet d’installer la confiance avec les anciens (projets qui mûrissent,
rendez-vous réguliers qui sécurisent et fidélisent la participation). Les jeunes ont parfois plus de mal à
s’impliquer dans la durée, même si l’apprentissage de la patience peut aussi avoir un intérêt pour eux.
• Les dimensions culturelles et artistiques sont fédératrices et l’identité alsacienne peut servir à faire des
liens entre les générations (des anciens désireux de transmettre, des jeunes curieux).
• Les partenariats locaux sont de bons leviers de mobilisation , car chacun (commune, associations)
mobilise les publics qu’il connaît. Des associations anciennes ont souvent la confiance des institutions. Le
bouche-à-oreille fonctionne bien dans la proximité (« effet boule de neige » quand on donne à voir ce
qu’un projet peut produire comme effets positifs).
• De plus en plus de personnes âgées participent aux activités des centres socio-culturels (ce qui les
obligent également à adapter ou repenser leur offre). Cependant, certains seniors restent très isolés et il
est nécessaire d’aller au-devant d’eux pour faire connaissance, installer la confiance et les amener
progressivement vers les activités et projets de ce type de structure, qui restent accessibles dans la
proximité.
5. 3. Qu’attendez-vous
des rencontres intergénérationnelles ?
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• de la surprise
• du plaisir exprimé par les participants
• une rupture par rapport à la routine
• que les participants expriment leur créativité
• que chacun trouve sa place dans le projet
• que les participants aient envie de poursuivre le projet
• que les rencontres permettent aux participants d’exprimer d’autres/de nouvelles envies
• "Les processus d'innovation réussis sont le résultat d'une transgression au moins relative des missions
envisagées initialement" (Norbert Alter – sociologue français spécialiste de l'innovation, de la coopération et de la diversité dans
l'entreprise et les organisations)
6. 4. Qu’est-ce qui fera
que votre projet sera réussi ?
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• Les porteurs de projet ont exprimé leur difficulté à valoriser leurs projets au travers des grilles
d’évaluation (souvent standard) imposées par les financeurs. Selon eux, ce formalisme excessif se focalise
trop sur des aspects quantitatifs au dépend d’aspects qualitatifs plus complexes à valoriser.
• Les indicateurs de réussite nécessiteraient une observation fine de ce qui se passe sur le terrain. Les
porteurs de projet reconnaissent parfois manquer de méthode et/ou de temps pour y arriver.
• Dans l’idéal , l’évaluation devrait pouvoir montrer les bénéfices individuels, ainsi que les dynamiques
collectives suscitées, favorisées ou encouragées par les projets.
7. Autres réflexions ou remarques
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• Les appels à projets : ils sont à la fois une opportunité de financement et une occasion de stimuler sa
créativité. Ils sont cependant parfois contraignants dans leur cahier des charges et ne permettent pas
toujours un dialogue constructif avec les financeurs.
• Les porteurs de projets bénévoles : ils apprécient ces occasions d’échanger avec des professionnels, car
elles ne sont pas si fréquentes (ou alors consacrées à des temps de coordination des projets). Ils disent
apprendre beaucoup à leur contact.
• La « logique de village » : de plus en plus de projets affirment l’importance de travailler dans la proximité,
en lien avec les partenaires locaux (communes, équipements publics, associations, etc.). Ce qui a
longtemps été perçu comme un signe de repli sur soi est aujourd’hui recherché pour renouer des liens
(implanter un EHPAD en cœur de village, à côté d’une école , par exemple).
• Le vieillissement , « affaire de tous » : étaient présents à cette réunion, des professionnels et des
bénévoles, des représentants de structures spécialisées dans le vieillissement (EHPAD, services à domicile,
notamment) et d’autres non-spécialisées (centres socio-culturels, notamment), en écho au souhait de la
Fondation de faire de l’accompagnement du vieillissement une préoccupation partagée par toute la
société alsacienne.