Dans son essence, l'art constitue un équilibre adéquat entre la religion et la science, entre le sentiment et la raison. Dans sa naissance, il débute par le jeu, le divertissement et l'expression spontanée...
Chapitre I: Vers une évolution culturelle- 4- Le monde médiéval et la ferveur...
Chapitre I: Vers une évolution culturelle- 1- Les bases de la culture- La Destinée de l'Art
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1- Les bases de la culture
CHAPITRE I
Vers une évolution culturelle
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Chapitre I
Vers une évolution culturelle
A travers l’histoire, chaque style, chaque école et chaque tendance artistique
débutent leur aventure par des tâtonnements, subissent ensuite les
influences techniques et conceptuelles des arts qui les ont précédés, et
enfin atteignent leur maturité dans l’analyse de ce legs culturel et la mise
en synthèse des schèmes transmis et des formes créées, pour vieillir et
décliner dans la répétition de ces mêmes formes, en les vidant de leur sève,
tout en les surchargeant d’autres motifs et d’autres ornements, jusqu’au
superficiel et à l’étouffement.
Toutefois, chaque art a sa vie propre, conforme à la société qui l’a engendré,
subissant, dès tâtonnements, l’influence du relief du climat, de la religion,
des traditions et de la mentalité du milieu et de l’époque. Ces tâtonnements
peuvent durer longtemps, surtout dans les premiers temps, ne trouvant pas,
sans doute, de legs culturel duquel les hommes puissent s’influencer, dans
leur isolement et dans leur mode de vie rudimentaire. Dans ces premiers
temps, aussi, l’esprit d’analyse et de synthèse n’est pas encore formulé,
et par ce fait, tout l’art préhistorique et même les grandes civilisations
orientales ne marqueront pas cette parabole culturelle pour atteindre
l’apogée souhaité. Quant à leur décadence, elle ne verra pas ce « superficiel
jusqu’a à l’étouffement » que tardivement.
En revanche, tout en avançant dans l’histoire et dans cette aventure
culturelle, les tâtonnements se rétrécissent, et les influences s’accumulent,
l’originalité du peuple et de sa production culturelle se distingue alors,
dans sa maturité et son épanouissement. Mais la déclinaison de son art se
prolonge dans une agonie douloureuse.
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Il faut dire également, que l’art qui s’articule dans un pays donné, après ses
tâtonnements indispensables dans la recherche de son originalité, se laisse
influencer, dans un premier temps, par la sève des arts antérieurs, et non
par leurs formes cadavériques, s’abreuve des éléments et des conceptions
les plus remarquables des arts qui l’ont précédé dans cette aventure vers
l’inconnu. D’où l’évolution de l’art universel à travers l’histoire.
On conçoit, certainement, pour la civilisation, dans son grand
développement, des phases progressives ; on parle, au début, de la
découverte du feu, qui est, en fait, la première révolution humaine, séparant
l’homme du mode de vie de la bête. La deuxième phase, distinguée par
l’agriculture et l’écriture, est conçue comme deuxième révolution humaine,
éloignant l’homme du nomadisme ; la sédentarisation, base initiale de toute
civilisation, révolutionne, alors, le mode de vie des hommes. La troisième
phase se situe dans la révolution industrielle, bouleversant, encore une
fois, les systèmes agraire, maritime, nomade et commercial, faisant naitre
dans l’homme la mentalité industrielle. Et maintenant, dans le grand essor
que connaissent les sciences expérimentales et l’industrie dans plusieurs
domaines qu’on explore ou invente, tels l’électronique, le numérique et la
génétique, ainsi que la cybernétique, on admet que notre mode de vie se
transforme, dans une quatrième révolution humaine.
Cependant, on insiste sur le développement de la civilisation, sans classifier
les phases évolutives de la culture, croyant que les deux,culture civilisation,
se confondent dans le progrès. Pourtant, en analysant les « révolutions
cultuelles » à travers l’histoire, on distingue, effectivement, cette confusion
voulue, ou plutôt la récupération de la culture par la civilisation qui l’exploite
en tant qu’arme du pouvoir, on remarque, aussi, dans certains époques,
la mise en évidence de la religion que l’art sert, souvent, avec une grande
spiritualité, ne tenant pas compte, parfois, des conflits politiques, et dans
d’autres, c’est la culture, dans sa grande autonomie et son épuration, qui
oriente la destinée des hommes.
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Ainsi, avec la révolution du feu, comme on va le voir, l’homme est dominé,
dans son nomadisme, par les forces de la nature, dont il conçoit, à travers
ses tâtonnements, les premières divinités. Avec l’établissement des grandes
civilisations, agraires ou maritimes, va naître le polythéisme et le culte des
dieux, ainsi que le culte des ancêtres et des rois divinisés. Dans le monde
médiéval, le monothéisme se distingue par les élans fiévreux des peuples,
dans l’édification, des monuments religieux et des sanctuaires, pour les
cultes ou l’éducation, ainsi que dans les conflits religieux et les guerres au
nom de leur croyance, de leurs cultes ou de leur race.
Cependant, avant la révolution industrielle, l’esprit moderne est né surtout
en Europe, avec la Renaissance, un esprit qui se libère des dogmes religieux
du Moyen-âge, mais, en même temps, cet esprit tend vers un impérialisme
hérité de l’antiquité, plus étendu et plus féroce, vers la colonisation, la traite
des esclaves et le génocide des peuples.
Et progressivement, après les grands progrès atteints avec la révolution
industrielle, on assiste à la grande autonomie de la culture et de l’art, à leur
grande épuration, à la réalisation de l’art dans la ville conçue comme une
gigantesque œuvre d’art, et à la création de nouveaux concepts artistiques,
scientifiques et culturels, concernant la vie sociale, ainsi que la création de
nouveaux besoins.
En même temps, comme aboutissement des confrotements des convoitises
et des appels à la libération des peuples soumis, on assiste à des guerres
régionales et mondiales, à des guerres d’indépendance ou de confusion,
au nom de la vie ou de la mort, à des conflits qui touchent tout notre globe
terrestre, entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud, au nom de la civilisation
elle-même, au nom d’une histoire mal assimilée, au nom des concepts
hérités parfois du Moyen-âge, et même de l’Antiquité, mais qui restent
vagues et ambigus.
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1- Les bases de la culture :
Dans son essence, l’art constitue un équilibre adéquat entre la religion
et la science, entre le sentiment et la raison. Dans sa naissance, il débute
par le jeu, le divertissement et l’expression spontanée, un jeu individuel
ou collectif, une aventure vers l’inconnu, où les multiples techniques et
conceptions se découvrent avec le temps, s’apprennent et se forment,
véhiculées avec tous les éléments qui ont constitué la culture et la
civilisation.Cette pratique et cette théorie acquises depuis des millénaires
se confrontent à l’expression qui s’aiguise ou se rétrécit, d’où la destinée de
l’art dans un milieu et une époque donnés.
De la liberté instinctive aux dogmes.
La naissance de l’art débute avec ce jeu spontané et cette expression
grossière, un moment primaire de l’humanité et de la vie, qui reste
inoubliable pour toute culture et pour tout artiste ; on y revient après
maturité afin d’y rechercher les sources de l’être et de l’art. Mais cette
nature est à dépasser, car dans son évolution, l’art cherche à réformer cette
nature. Ainsi, dès cette naissance de l’art et de la culture, et même avant,
dès que l’homme s’est constitué en homo sapiens, dès que notre ancêtre
a découvert la différence qui le sépare de la bête, en découvrant le feu, la
première révolution humaine va transformer l’homme, sa destinée et son
environnement, dans la première dualité : nature et culture, une dualité qui
est à la base de toutes les visions ultérieures, de toute la culture naissante,
pour comprendre la nature.
Cette étape pré artistique, qui concerne l’homme préhistorique, l’homme
primitif, les débuts tâtonnants de tout art nouveau, ainsi que notre petite
enfance, mais selon des critères différents, initie à l’art, crée ce penchant
à la créativité et au travail manuel, mais elle reste encore dominée par la
sensation et les éléments de la nature saisis comme forces.
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Dans cette logique, on considère l’art de la préhistoire et les arts primitifs
comme des sources de l’art, des tâtonnements manuels soumis à la
sensation et à l’instinct, dominés par les forces de la nature, la magie et
l’esprit mythique encore balbutiant, des bases essentielles pour toute
civilisation, et vers lesquels les artistes retournent chercher les schèmes
initiaux de l’inspiration. Il en est de même pour cette peinture spontanée
et cette sculpture grossière chères à toute société et par quoi débute
presque tout art dans un milieu et une époque donnés. Mais tant que ces
manifestations restent dominées par la sensation et le chaos visuel, tant que
leurs expressions restent instinctives et grossières, non encore affinées par
la conscience, elles restent préartistiques. Tout art dans son état sauvage,
comme dans la Préhistoire, chez les peuples primitifs et les peintres naïfs,
est délimité dans sa phase primaire, dominé par la sensation, cette force
primaire, et par les éléments de la nature considérés dans leur état animiste.
N’ayant pas pu accéder à l’art, à force de rester statique dans son travail
sans aucune évolution, cet art sauvage secrète, néanmoins, un monde
intérieur et instinctif, notre monde avant l’évolution de la conscience, fige
pour l’éternité, l’enfance de la culture.
Il semble que l’art sauvage élaboré par les peuples primitifs, tout en
constituant une anomalie dans la mouvance culturelle universelle, nous a
aidés (et nous aide encore) à déchiffrer les traces de notre passé lointain,
la Préhistoire.
La Préhistoire, où a débuté la culture universelle, constitue le plus long âge
de l’humanité. Lentement et péniblement, à partir de l’Afrique, berceau
de l’humanité, commence l’épopée des migrations, suivie par la formation
des races. Durant ces migrations, l’homme est passé par plusieurs stades
d’évolution, dont les plus importants sont le Paléolithique, leMésolithique
et le Néolithique. Les premiers balbutiements de la culture, apparus dans
le paléolithique se sont prolongés durant presque 40.000ans.
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En découvrant le feu, l’homme se découvre en tant qu’être humain, détaché
de la bête, prêt à créer sa propre culture, une culture toujours dominée
par sa sensation et par les forces de la nature. Dans son aventure nomade,
habitant les grottes et les cavernes, cherchant à suivre et à comprendre le
monde, en explorant son milieu, en manipulant des outils naturels et en
fabriquant d’autres, des sensations, transformées plus tard en concepts,
naissent en lui, parmi elles, on trouve :
• La crainte des forces de la nature devenues par la suite des divinités
ambiguës.
• L’enterrement des morts évolué dans le culte des morts et le culte des
ancêtres.
• L’amalgame encore confus de la sexualité, la fécondité et la fertilité,
symbolisé par la terre-mère.
Mais, poussé à être prédateur pour survivre, l’image de la bête qu’il chasse
et dont il se défend constamment avec les outils rudimentaires, l’obsède, à
tel point qu’elle remplit sa symbolique naissante, tout en se manifestant sur
les parois des cavernes profondes constituées comme premiers sanctuaires.
Ces animaux, dont il se nourrit, résument toute sa destinée et tous ses
horizons, avec leurs mouvements, leur repos, leur course, leur fureur ou
leur agonie, symbolisant sans doute ces forces obscures et angoissantes,
qu’il grave dans l’os ou la paroi, qu’il va sculpter en totem.
Il les grave, les dessine et les peint, toujours de profil, ne retenant que cette
image fugitive de côté en le pourchassant, mais déjà, dans ces silhouettes
qui s’interpénètrent et se juxtaposent, dans des traits hâtifs, spontanés
et expressifs, il fonde les signes primaires de l’évolution humaine ; parmi
ces signes qui retracent sa présence, sa vie et ses horizons, on doit retenir
l’image de la sagaie et de la blessure, épurée dans la droite et la courbe. Dans
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cette dualité naissante, l’homme et la femme se manifestent dans des signes
et des symboles multipliés selon les régions, symbolisant cette nébuleuse
des sensations qui concernent le mâle et la femelle, comme l’attaque et la
protection, le dehors et le dedans.
En même temps, naissent les outils de la prédation, ce par quoi cet âge
initial est connu, des outils pour la chasse ou la pêche, des outils dont la
plupart sont aigus, anguleux, conçus comme des armes symbolisés par la
sagaie, en contraste spontané avec la blessure que cette arme provoque.
Le deuxième âge, le Mésolithique, est connu surtout à travers les efforts
fournis par la femme, c’est elle qui a eu l’instinct de protéger sa progéniture,
ainsi que les petits de la proie tuée par l’homme, et qu’ils ont suivie trainée
par le prédateur jusqu’à son abri. La femme a eu l’idée de domestiquer les
bêtes, en allaitant leurs petits, en créant pour eux un enclos. C’est elle,
aussi, qui a eu l’idée de construire un abri au bord de l’eau, une hutte ou
une cabane sur pilotis, bref ; c’est elle qui a eu l’instinct de former et de
protéger la première cellule sociale, la famille.
En créant l’enclos, rond certainement et conforme à sa féminité tendre
et protectrice, elle crée aussi les récipients de sa cuisine, en argile ou en
pierre, des récipients caractérisés eux-aussi par la rondeur, ainsi que d’autres
ustensiles.
La petite cellule sociale a pu se grouper au bord du fleuve, avec ses animaux
domestiques, en village entouré d’une enceinte, réplique de l’enclos, avec
aussi ses champs où poussent des plantes domestiques elles aussi. Et c’est
ainsi qu’on entre dans le troisième âge, le Néolithique.
Avec la domestication des plantes et des animaux, et dans leur besoin de
constituer la première cellule sociale, l’homme et la femme créent l’arbi,
l’enclos, la hutte, la maison sur pilotis et l’enceinte. Avec le Mésolithique,
où le rôle de la femme se révèle principal dans la création du concept
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de la courbe et de la rondeur, qui symbolise l’intimité, la protection et la
permanence, la société se fonde dans le clan et la tribu, souvent au bord
de l’eau, avec le totem protecteur, un totem issu d’un animal vénéré, que
la tribu entoure par ses habitations rudimentaires, tout en s’occupant,
pacifiquement, de ses activités quotidiennes.
Le cueilleur du Paléolithique, à force d’observer les grains, les racines et les
plantes, se sédentarise, parvenant peu à peu à maîtriser son environnement,
en défrichant la forêt et en construisant des villages. En véritable paysan, il
cultive des céréales et élève du bétail. Son mode de vie change considérable-
ment. Nous assistons à la deuxième révolution humaine, celle de l’agriculture
et de la sédentarisation. Après le Paléolithique, celui de l’homme prédateur,
et le Mésolithique, celui de la femme protectrice, on arrive au troisième âge
dans l’évolution de la culture, le Néolithique, qui est la synthèse des deux
premiers, et en même temps le dialogue, afin de créer la cité.
Grâce à l’élevage, les hommes s’assurent une réserve alimentaire en denrées
comestibles, toujours disponible. En plus de la viande, les animaux leur
fournissent du lait, du cuir et de la laine. Construction des villages, élevage
et agriculture sont ainsi liés étroitement, engendrant pour les besoins de
la tribu un certain nombre d’innovations techniques majeurs, comme la
céramique, le polissage de la pierre et le tissage des fibres végétales et
animales. Avec les techniques nouvelles, la société s’organise et connait,
surtout avec l’âge des métaux, des métiers spécialisés; outre les paysans
et les éleveurs, on trouve les mineurs, les colporteurs et les bronziers qui
travaillent pour les anciens prédateurs, nouvellement établis en une classe
sociale privilégiée : les guerriers. La fonction de cette aristocratie guerrière
est de défendre les villages, maintenant édifiés sur des hauteurs et protégés
par des remparts, et puis, plus tard, des cités-Etats.
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Avec le Néolithique, et avec l’apparition de l’agriculture, la société agraire
naît, aussi, avec sa mentalité et son système hiérarchique qui se développent
autour d’un chef surgi de la classe guerrière.
L’expression humaine, s’éloignant des cavernes, mais toujours dominée par
la sensation et les forces de la nature, a négligé plus ou moins les peintures
pariétales, pour se consacrer à l’édification de l’architecture dans ses
premiers tâtonnements, à la stylisation de la forme humaine ou animale,
dans la sculpture, après l’avoir schématisée.
Avec l’organisation sociale dans des villages réunis, où chaque groupe
s’occupe de sa fonction spécialisée, naît l’architecture dans ses premiers
balbutiements les plus rudimentaires, donnant tout d’abord à la religion
naissante ses assises. Toujours implantés dans un paysage dégagé,
souvent sur des hauteurs, des énormes pierres dressées en menhirs se
rattachant parfois aux cromlechs en des observatoires astronomiques,
ou en monuments funéraires, les dolmens constituent des monuments
mégalithiques géants qui semblent régner sur un territoire. De ces
monuments, se dégagent déjà deux notions mythico-rituelles : le culte des
forces célestes et le culte des ancêtres ; supplantant le sorcier, le prêtre
détient ces cultes, les défend et incite la société à les vénérer, tout en gardant
pour lui les secrets magiques des cultes, s’imposant comme chef religieux
de cette société agraie, auprès du chef politique et militaire ; parfois, le
prêtre détient le pouvoir des trois fonctions, en tant que roi divin suprême.
De collectives, les sépultures deviennent individuelles, à l’âge de bronze;
elles reflètent la distinction d’un individu, le chef ou le roi, par rapport au
groupe social. Dans les tombes signalées par des tumulus, on a trouvé,
à côté des squelettes, des armes en bronze, des bijoux, et même parfois
de la vaisselle et des vêtements en or. Avec l’inhumation, apparait aussi
l’incinération des morts ; de petits vases en offrande, accompagnent les
urnes, en général.
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Les mythes et les symboles qui orientent l’art, se renouvellent aussi; l’image
du guerrier armé supplante celle de la femme, et les cultes solaires prennent
de l’importance.
Ce premier legs culturel de la Préhistoire, exprimant les sources originelles
de l’humanité, influencera les premières civilisations, ainsi que d’autres
peuplades non touchées par la révolution urbaine.
Ces peuplades non évoluées, dispersées en groupes, en tribus minoritaires,
dans les régions arides ou dans les forêts vierges, dans certaines régions
de l’Afrique-berceau de l’humanité-de l’Amérique latine et en Océanie,
resteront primitives plus ou moins dans leurs relations humaines, dans leurs
sentiments religieux et dans leur culture archaïque, spontanées dans leurs
formes d’art, statisées et figées dans leur phase préhistorique, transmettant
de générationen génération leur maigre savoir-faire artisanal, avec des
changements très lents et à peine perceptibles.
2- Les civilisations agraires :
Au bord des grands fleuves, commencent les grandes agglomérations qui
aboutissent à la fondation de la civilisation dans le Croissant fertile et à
l’Indus. L’Antiquité est caractérisée ainsi dans sa révolution agraire, par
l’écriture, la naissance de la royauté, de la société urbaine, de la cité-Etat
puis de l’Empire.
Les premières grandes civilisations, à savoir celle de la Mésopotamie et
celle de l’Indus, ont préservé ce legs archaïque de la Préhistoire, dans leurs
tâtonnements primaires, pour fonder la royauté divine, leurs mythes, leurs
cultes religieux et la conception de leur culture.L’influence de la Préhistoire
se précise dans l’assimilation des forces de la nature, toujours dominant
les hommes, mais des forces valorisées par des noms, des figures et des
attributs ; cette influence se précise, également, dans l’architecture, à travers
le concept de l’élévation : l’image balbutiante des mégalithes, de l’enclos et