14. Les mines présentent des
conditions de travail quasi
inhumaines. En début d'après-
midi, il fait déjà très chaud au
fond des puits. Les hommes
transpirent par tous leurs
pores, travaillant sans relâche,
malgré l'air confiné. Un boyau
qui s'écroule et c'est la fin du
rêve ! Hélas, nul n'est
irremplaçable et il y aura
toujours quelqu'un pour
réactiver la mine. Chaque
année, notamment pendant la
saison des pluies, des mineurs
périssent ainsi, ensevelis.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25. Le gouvernement semble s'être
rendu compte de l'ampleur du
problème et a décidé de créer
un village minier pilote plus au
sud et en amenant des
adductions d'eau, d'électricité
et des administrations.
Ilakaka
Ilakaka
26. Les richesses naturelles de
Madagascar ne sont pas
inépuisables. Et puis, ne dit-on
pas que le saphir d'Ilakaka se tarit
de plus en plus ? Ses entrailles
fatiguées ne livrent désormais
que le strict nécessaire aux
mineurs : tout juste de quoi ne
pas les laisser mourir de faim –
tout juste de quoi les tenir au
piège. Cruel et infiniment
tragique. Ici, la vie est informelle.
Ilakaka porte déjà les stigmates
de la souffrance humaine. Et
l'histoire se répète.
27. De tous les désastres de la « fièvre
bleue », celle du saphir, il ne reste plus
rien, que des trous, des blessures
béantes dans la terre, rouge vif,
jusqu'au plus profond de ses entrailles.
La terre saigne, appelle au secours,
mais personne ne l'entend ou ne veut
l'entendre. Et même si les temps fastes
sont terminés, Ilakaka et sa région
continueront pendant longtemps à
faire tourner les têtes.