1. Bases Cours de Piano
LE CORPS
Je vous parle maintenant de la position du pianiste puis je ne vous embête plus avec ça.
Une bonne position facilite le jeu, permet un meilleur déplacement des bras, des poignets,
des mains, des doigts et permet de moins se fatiguer.
Le pianiste se tient droit, oui, mais il n'adopte certainement pas une posture militaire.
Regardez des vidéos de pianistes professionnels. Lorsqu'ils ne sont pas trop maniérés (ils
peuvent se permettre, eux, ils sont professionnels), il ont le dos droit mais ne sont pas au
garde-à-vous.
Les genoux, sauf pour les personnes les plus petites, ne rentrent pas sous le piano ou à
peine seulement. Ce point est important. Si vous voyez quelqu'un rentrer ses genoux sous
le piano, vous pouvez être sûr qu'il n'a jamais pris de cours ou n'a jamais eu de
professeur sérieux. Cela ne l'empêchera pas d'acquérir des techniques mais il sera limité
dans sa progression.
Ce genre de conseils peuvent se retrouver dans le sport. L'entraîneur peut donner des
conseils qui peuvent paraître minimes ou bien nous proposer des positions qui nous
mettent mal à l'aise. On sait que ce n'est pas pour nous ennuyer mais bien pour nous
faire progresser, si possible sans prendre de mauvaises habitudes qui seront difficiles à
inverser plus tard.
LA MAIN
La main sera amenée à prendre différentes positions, nous en reparlerons dans les
diverses leçons. Un point est essentiel. Entendez-le dès maintenant même si je serai
amené à le répéter maintes et maintes fois : la main, comme le reste du corps d'ailleurs
(épaules, coudes, poignets), doit être détendue. Dans un premier temps, elle devra être le
plus détendue possible puis vous gagnerez ensuite en décontraction.
Que se passe-t-il quand on essaie de se passer de cette règle ? On se dit, c'est bon,
détendu ou pas, je peux aller vite. Oui. Mais que se passera-t-il quand vous voudrez aller
encore plus vite ? vous n'y arriverez plus, vous ne pourrez plus progresser et il vous
faudra revenir en arrière sur des choses beaucoup plus simples et retravailler la
décontraction de la main. Vous vous fatiguerez bien plus vite, rendant impossibles les
séances des travail de plus d'une heure, idem pour les concerts. Et enfin, vous risquez,
comme dans le sport, des courbatures mais surtout des tendinites à répétition. J'ai vu
plus d'un pianiste manquer un examen ou annuler un concert à cause de ce fléau qui a
pour origine une tension dans le bras ou la main.
Lorsque vous travaillerez un morceau ou un extrait, ne vous dites jamais : "C'est bon,
j'accélère. Non, loupé. Je recommence, non, loupé. Je recommence, non, loupé encore."
J'ai vu mes propres élèves, à qui je venais de donner des consignes, faire ceci sous mes
yeux, comme s'il était difficile de s'en empêcher. Vous voilà prévenu. Essayez de vous en
empêcher. Vous souhaitez accélérer ? Pourquoi pas. Accélérez un peu. Si ça ne passe pas,
2. retravailler à nouveau plus lentement. Cessez votre travail lorsque vous aurez surpassé
une difficulté même lentement. N'arrêtez pas sur un extrait qui vous paraîtrait difficile
parce que vous l'avez travaillé trop vite.
CHERCHONS D'ABORD À FAIRE LES CHOSES BIEN, LENTEMENT, PLUTÔT QUE VITE AVEC
DES DÉFAUTS.
Quand on parle de la main, au piano, on parle aussi des doigts. Ceux-ci sont numérotés
pour aider le pianiste sur la partition. On les numérote en miroir, en partant du pouce,
comme ceci :
Au piano, tous les doigts ont la même importance (sauf pour les trilles). Le compositeur
ne privilégie jamais un doigt par rapport à un autre. Mais les doigts ne sont pas tous
égaux. Certains sont plus agiles, certains sont plus musclés. Comme tous les pianistes au
monde, vous éprouverez des difficultés à faire obéir votre 4ème doigt, l'annulaire.
Ces numéros sont utiles pour indiquer quel doigt utiliser pour quelle note. Nous ne les
utiliserons pas au début car la main restera dans une seule position. Nous les utiliserons
après quelques cours, là où il y en a besoin, pour indiquer un changement de position.
Puis vous apprendrez progressivement à faire vos propres choix. Il y a parfois des choix
logiques mais plusieurs choix sont parfois possibles.
Abréviations.
MG : Main gauche
MD : Main droite
LES SÉANCES DE TRAVAIL
Comme il vient d'être dit, c'est vous qui êtes le mieux placé pour savoir ce qu'il vous faut.
Je ne vous dirai pas ce qu'il faut faire. Vous avez sans doute un travail ou bien vous faites
des études, certains d'entre vous ont des enfants. Si vous arriviez à travailler votre piano
tous les jours, ce serait formidable. Ensuite tout dépend de la durée de la séance, de vos
connaissances préalables, de vos qualités de musicien.
Un seul impératif : ne pas changer de leçon avant d'avoir terminé la leçon en cours.
Le pianiste a bien sûr pour but de jouer avec les deux mains. Toutefois, les deux mains
seront séparées pour travailler un exercice ou un morceau. En effet, chaque nouveau
morceau apporte une petite difficulté supplémentaire à la MG ou à la MD. Pour dépasser
cette difficulté, il faudra la travailler isolément, à une main. Parfois, la difficulté viendra
justement de la superposition des deux mains. On s'assurera alors une parfaite
connaissance de l'extrait pour chacune des mains avant de se lancer à deux mains.