19. Ce que vous avez vu
et imaginé ces
dernières 20 x 20 "
venait du réseau,
est sur le réseau,
est une part du
réseau.
20. Images :
Ce que vous avez vu,
imaginé, inventé,
existe.
Vous existez.
Notes de l'éditeur
Alors ça débute comme ça - nous sommes déjà morts dès la naissance nous sommes quoi – comme en sursis
Et le monde n'a nul sens et nous non plus
non aucun sens – le labyrinthe ne mène nulle part
Alors en attendant, en attendant de redevenir ce que nous sommes, poussières –
inventons-nous,
Imaginons. Imaginons ceux à quoi nous rêvons. Je rêve à ...
La part de l'ange – ce qui disparaît des bouteilles de vins fermées, des tonneaux oubliés ;
et puis cette légende : les anges posent sur la bouche des nouveaux-nés un doigt, ce qui nous laisse cette marque dessous le nez
Imaginons.... Lui où va-t-il ? Dans quelle demeure ? Dans quelle solitude qu'il porte déjà dedans son sac ? Quelle part de son âme ?
Cette homme me fait penser à Jean-Claude Roman, à cet homme-roman
Et elle, cette vieille, que fait-elle dans la rue, quel visage qu'elle guette au coin de cette rue, hors-champs, attend-elle de voir ?
Et puis celui-là qui est une tache d'encre tellement noire qu'on se demande si vraiment, il existe ?
Et puis ces deux – imaginez ce qu'ils se disent, ne se disent pas.
Vous voyez bien que nous ne sommes que nos rêves – tu vois bien que tu n'es que ça...
Tu vois bien que tu n'es que les rêves que tu as, des villes où tu n'était pas encore, ou n'iras jamais (c'est la même chose)
Rêvons encore.... à ce visage qui n'est pas le tien... Quoi que... Peut-être que si, peut-être que cet homme est dans la salle, peut-être que c'est toi.
Rêvons à ce qui n'existe pas, que nous allons inventer, écrire (quoi que là.... ce cliché a été pris dans la ville abandonnée de Tchernobyl)
Etc...
Nous sommes pure invention – et nous sommes un réseau – le réseau, le web que nous construisons dehors, nous l'avons aussi en nous – voici le réseau de notre cerveau
Ce réseau, nous l'avons aussi ENTRE nous,
et nul besoin de câble pour ça,
nul besoin de machines
Dans tout ça, les bibliothèques, puisque c'est le propos du jour, ne sont que des hubs, des dispositifs qui concentrent le signal et le font circuler –
et le signal, c'est nous physiquement, et ce que nous produisons
Alors sans doute que oui, nous migrons vers le tout numérique – et nous y compris, j'entends, physiquement, nos corps disparaîtront peut-être un jour, mais j'ose croire que nous serons toujours dans le réseau
(et là, qu'est-ce qu'on laissera derrière, dans le monde physique ?)
Qu'est-ce qu'on laissera derrière ? Nos traces, ce sera quoi ?
Je crois que ce sera simplement ce qu'on aura inventé. Juste cela.
Dans nos bibliothèques-hub ; dans nos vies-hubs
Les images qui ont été utilisés pour cette intervention viennent de Flickr – elles sont sur le réseau, elles sont les traces de gens que je ne connais pas.
Cette intervention sera mise sur le réseau, en écho – c'est une trace aussi, de moi, de nous ce soir.
Nous existons parce que nous crééons.
Ce que nous crééons, existe.
Le réseau ne change rien – le réseau nous amplifie.