En Afrique, beaucoup d’enfants Dits « différents » sont négligés et la famille ne voit généralement pas la nécessité de ‘’gaspiller de l’argent’’ en scolarisant un enfant handicapé qui de toutes les façons ne pourra pas lui être utile dans le futur.
Scolarisation des enfants différents en Afrique: un véritable défis a relever
1. LA SCOLARISATION DES ENFANTS DIFFÉRENTS EN AFRIQUE:
UN VÉRITABLE DÉFIS À RELEVER
En Afrique, beaucoup d’enfants Dits « différents » sont négligés et la famille ne voit
généralement pas la nécessité de ‘’gaspiller de l’argent’’ en scolarisant un enfant
handicapé qui de toutes les façons ne pourra pas lui être utile dans le futur. Notons
que par enfant différent, on entend ici les enfants autistes, les enfants atteints de
trisomie, de DYS ou encore les enfants sourds, muets ou sourds-muets bref, les
enfants qui ne remplissent pas les conditions d’un enfant « normal » aux yeux de
l’Homme.
Maman Yvette, jeune maman Camerounaise d’un enfant autiste partage avec nous
l’abandon et la désolation dont est victime un jeune garçon « différent » de son
quartier situé à Yaoundé dans la région du Centre au Cameroun.
Maman Yvette dit je cite << Dans mon quartier, il y a un magnifique enfant aux
yeux vairons, un œil bleu et un œil marron, d'environ 7 ans que j'observe
depuis 3 ans. Il traîne à proximité de leur maison, joue presque toujours seul. Il
ne va pas à l'école, motif: il ne parle pas et n'a pas une très bonne vue.
Certaines personnes en passant lorsqu'il joue dans la poussière admirent sa
beauté et ses yeux magnifiques, le saluent et il continue ses jeux. Les années
vont passer et quel adulte deviendra-t-il? J’ai souvent été tenté de me
2. rapprocher de sa famille mais buté par l'interlocuteur à qui m'adresser. Il vit
chez sa grand-mère en situation difficile, parents absents>>.
Nombreux sont comme ce petit garçon, les enfants différents en Afrique qui sont
abandonnés à eux même du fait de leur handicap. Car la différence dans notre
société est encore très mystifiée et incomprise.
En effet, cette différence a longtemps été perçue en Afrique comme hors du
commun et obscure. Longtemps les personnes différentes ont été considérées
comme « inéducables », impossibles à socialiser et incapables d’apprentissages.
Pour preuve, à l’annonce du diagnostic « d'autisme, de trisomie, ou encore de dys»
de leur enfant, pour ceux des parents qui ont eu le courage et surtout les moyens
financiers de faire un diagnostic, ces derniers s’entendaient dire : « il n’y a pas
grand-chose à faire ». Considérant ainsi leur enfant comme un arriéré mental dont la
scolarisation n’est même pas envisageable.
Aujourd’hui encore, être différent en Afrique évoque à tort être atteint d’une «
maladie mentale », ou d’un « trouble psychiatrique » et par conséquent des «
soins en priorité »
Pourtant, des études ont montrés que, une personne avec l’autisme par exemple
peut progresser et apprendre toute sa vie ; l’autisme n’est pas un handicap figé ou
une sentence à vie… Les symptômes les plus invalidants peuvent considérablement
s’atténuer, voire presque disparaître dans certains cas.
3. Une intervention éducative ciblée et précoce optimise considérablement les chances
de progression d’un enfant différent ; la scolarisation en milieu ordinaire, en le
socialisant et en le stimulant accompagne, complète et renforce les bienfaits de
l’éducation. C’est pourquoi, éducation et scolarisation des enfants différents doivent
être prioritaires.
Chez l’enfant dit différent, l’éducation a en plus une dimension « thérapeutique »
dans la mesure où elle peut réduire certains symptômes et améliorer les difficultés
fondamentales d’apprentissage. Elle s’apparente ainsi à une forme de «
rééducation » mettant en œuvre des moyens pour compenser certaines
déficiences.
Ainsi, l’éducation s’organise en « traitement », proposé le plus tôt possible. Plus le «
traitement éducatif » est précoce, plus il sera efficace, compte tenu de la malléabilité
du cerveau du jeune enfant.
En raison d’une connexion différente du cerveau, les enfants dits différents
n’apprennent pas spontanément de leur environnement. Par exemple, peu savent
imiter. Ils sont souvent capables d’apprendre, mais il leur faut un cadre très structuré
pour acquérir les mêmes compétences que les autres enfants. L’usage des outils
éducatifs leur est indispensable pour apprendre. Le traitement éducatif optimise la
qualité de vie future qui sera assurée par l’acquisition non seulement de
connaissances mais également de savoir-faire « utiles ».
Généralement, ce que l’on ne connaît pas suscite la peur, l’appréhension, voire le
rejet… L’autisme par exemple est un handicap méconnu et sujet encore à beaucoup
4. de préjugés et d’ignorance. Rien d’étonnant à cela puisque les enfants autistes sont
naturellement différents des enfants dits <<normaux>>.
L'école est donc indispensable aux enfants différents car elle leur place dans des
situations de vie concrètes, leur permettant d’acquérir une culture et des
comportements aussi proches de la « normale » que possible. Le contact avec
d’autres camarades, les stimule constamment, c’est pourquoi on constate qu’un
enfant différent intégré et bien encadré dans une classe ordinaire, évolue et
progresse durablement sur le plan des apprentissages et sur le plan des
relations avec les autres.
La différence aujourd’hui ne doit plus être considérée juste comme un trouble, mais
comme une autre intelligence. Intelligence qui se développe d’avantage avec l’aide
de la scolarisation.
Pour plus d’informations sur les enfants dits « différents » au Cameroun, contactez
differemment.talentueux@gmail.com.
Rédigé par Laura Sibelle DZAZA.