2. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
L’évaluation sanction/couperet/normative qui se concrétise par une
note et induit un classement entre les élèves entre un premier, la
« tête » de classe, et le dernier, la « lanterne rouge », le « cancre »,
etc. peut effectivement décourager certains élèves qui finiront par se
complaire dans le rôle dans lequel l’enseignant les enferme. Les
enfants ne travaillent pas pour eux mais pour le maître, pour lui
faire plaisir, pour se valoriser à ses yeux ou pour leurs parents...
Quid de l'exemple des dictées où des élèves se retrouvent souvent
avec un 0, voire une note négative...
L'évaluation nuit au plaisirL'évaluation nuit au plaisir
d'apprendre.d'apprendre.
4. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
Le devenir professionnel de chacun d’entre nous, le rang
social que l’on est conduit à occuper, est déterminé par les
résultats obtenus aux évaluations successives qui jalonnent le
parcours scolaire.
D’où l’importance d’une réflexion approfondie sur l’acte
d’évaluer qui est tout sauf anodin. De ce point de vue, chaque
enseignant porte une très lourde responsabilité face à ses
élèves.
L'évaluation est un acteL'évaluation est un acte
important.important.
7. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
Lorsque l’on corrige, on ne juge pas un élève, en tout cas, tel
ne devrait pas être le cas, mais un travail fait à un moment T
(dans des circonstances précises qui échappent le plus souvent
à l’évaluateur).
Attention donc aux jugements de valeur portés lors de
l’annotation, à cette violence symbolique dont l'élève peut être
l’objet à travers des remarques du type : « devoir nul ».
L’élève auquel elles sont adressées finira par se persuader
qu’il est nul.
Le résultat de l’évaluation reflète laLe résultat de l’évaluation reflète la
valeur de celui qui l’a passée.valeur de celui qui l’a passée.
8. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
L’évaluation ne doit pas porter uniquement sur des savoirs
mais plutôt sur des savoir-faire.
Quelle est l’utilité de donner les contrôles surprise de
connaissances qui implique une forme de bachotage dont il ne
restera pas grand-chose ? Pour prendre un exemple
caricatural, à quoi pouvait bien servir l’apprentissage par cœur
des départements, préfectures, sous-préfectures… auquel
étaient soumis nos grands-parents ? Il bien plus intéressant de
faire porter les évaluations sur des savoir-faire, des
compétences transférables.
Évaluer c’est faire le bilan des savoirs acquis auÉvaluer c’est faire le bilan des savoirs acquis au
terme d’une séquence d’enseignement.terme d’une séquence d’enseignement.
9. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
Au vu des conséquences dont découle l’évaluation,
l’évaluateur est également souvent pris de doutes, voire
d’angoisse : a-t-il été juste dans sa notation, s’est-il montré
impartial, n’a-t-il pas été influencé par des facteurs tels que la
présentation de la copie, la « tête du client », etc ?
Si on en a conscience, on peut limiter la subjectivité.
Une évaluation impartiale.Une évaluation impartiale.
12. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
Réduire l’évaluation à son seul aspect numérique, comptable
est bien réducteur. Pourtant telle est bien la vision qui
prédomine dans le système éducatif qui tend à privilégier
l’évaluation sommative à l’évaluation formative.
Toutefois, dans le primaire, dans l'esprit socle et maintenant
avec notre projet 6ème, on se rend bien compte qu'on peut
tout à fait évaluer sans mettre de note et sans que cela perturbe
(au contraire !) les apprentissages et progressions de nos
élèves.
Évaluer n'est pas noter.Évaluer n'est pas noter.
13. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
Il ne faut pas accorder une place démesurée à l’évaluation : passer
son temps à évaluer. Il s’agit-là d’une dérive réelle – « une pratique
chronophage » – qui existe bel et bien dans le système éducatif
français au sein duquel des études ont montré qu’une partie
significative (de 20 % à 30 %) du temps scolaire était consacré aux
évaluations.
Dans ce cas, on peut effectivement se demander si ce volume
horaire n’empiète pas sur les apprentissages.
Si elle est utilisée à bon escient, si elle est bien pensée, étroitement
reliée aux apprentissages, intégrée dans l’action éducative,
l’évaluation ne doit cependant pas être considérée comme une perte
de temps : elle donne des indications à l’enseignant sur le niveau de
ses élèves et permet à ces derniers de progresser.
Évaluationnite.Évaluationnite.
15. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
Évaluer pour sanctionner est une vision traditionnelle de
l’évaluation qui s’est longtemps réduite à ce rôle. Nous
sommes ici dans une configuration autoritaire où le maître
exerce un pouvoir tyrannique sur l’élève, où l’erreur assimilée
à une faute quasi-morale est proscrite et punie.
Si l'on considère aujourd'hui que l'erreur est permise et sert à
progresser, une évaluation (non certificative) n'est surtout pas
une sanction.
L'évaluation formative en particulier est une démarche
nécessaire dans l'apprentissage.
Évaluer n'est pas sanctionner.Évaluer n'est pas sanctionner.
16. AccompagnementdesenseignantsrecrutéslocauxAccompagnementdesenseignantsrecrutéslocaux–PRFMada2011/2012–PRFMada2011/2012
Ce message :
- dit à l’élève la représentation que son enseignant a de lui : « Tu es
un bon élève », « Tu peux faire mieux », « Tu fais ce que tu
peux ! », etc. ;
- dit à l’élève quelque chose de la représentation que l’enseignant a
de son travail d’enseignant, de sa discipline : « Pour moi seuls les
résultats comptent », « Pour moi tu travailles, c'est le principal »,
« je pense qu'il est impensable (sauf cas exceptionnel) de ne pas
donner au moins la moyenne pour montrer à l'élève qu’on a bien
mesuré l’investissement et le volontarisme qui ont conduit son
travail » ;
- donne à l’élève des éléments de la personnalité de l’enseignant :
« Je ne veux pas d’ennuis, je vais m'arranger pour que tout le
monde ait la moyenne », « Je vais vous montrer que je suis le plus
intelligent, le plus fort, vous, vous n’êtes que des crétins ».
Évaluer c'est envoyer unÉvaluer c'est envoyer un
message.message.
Notes de l'éditeur
Largement inspiré d'un cours de Laurent Puren, licence FLE, université de la Réunion.