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Et le français dans tout ça #43

  1. L’emploi du pronom indéfini « on »  Généralités Ce pronom tire son origine du mot latin homo, homme. Il fait toujours fonction de sujet et il est susceptible de représenter soit une personne quelconque, soit un groupe de personnes ou la communauté des hommes en général. Il convient, de ce fait, bien aux proverbes, car les vérités qu’ils énoncent sont supposées concerner indistinctement l’humanité entière : « Comme on fait son lit, on se couche. » Il traduit l’opinion générale : « on raconte que.. », « comme on dit ». Parfois, il correspond à un certain groupe d’individus : « En Espagne, on déjeune plus tard qu’en France. » Ce pronom est capable de se substituer à n’importe lequel des pronoms personnels, de la 1 re personne du singulier à la 3e personne du pluriel. On peut être l’équivalent de « je » quand l’auteur tient à parler de lui avec modestie, par exemple dans une préface : On a recueilli ici des articles parus dans différentes revues. Cette tournure est recommandée dans un travail universitaire : On abordera ce thème dans la deuxième partie. Dans un style plus familier : Voilà ! On arrive ! Qu’est-ce qu’on vous sert ? Le pronom « je » se devine derrière une exclamation comme : « Inutile de te cacher : on t’a vu ! »
  2. Dans certains cas, on remplace « tu » ou « vous », en particulier s’il s’agit de s’adresser à de petits enfants : Qu’est-ce qu’on dit à sa maman ? Alors, on s’amuse bien ? En d’autres circonstances, cet emploi aura une nuance de supériorité mêlée de familiarité : Alors on roupille dans ce dortoir ? Et notre garçon de café demandera : Bonjour, Monsieur Paul ! Qu’est-ce qu’on boit ? On peut marquer une certaine discrétion : Sachez qu’à la direction, on commence à en avoir assez de vos maladresses. Il peut indiquer de l’ironie, du mépris : On ne fait rien de toute la journée et on veut se donner en exemple. On représente parfois plusieurs personnes : Les gens sont sympathiques : on sourit souvent, on parle volontiers. On a le sens de « nous ». Cette tournure est devenue très courante dans le langage parlé. On dira : « En sortant du cinéma, on a été boire un verre ».  Quelques règles Il est recommandé d’éviter de mélanger on et nous dans une même phrase. La langue orale ne prend pas cette précaution : Nous autres, élevés à la dure, on ne se plaint pas pour si peu ! 
  3. Une autre règle veut que le pronom on soit répété devant chaque verbe. On ne dira pas « On est allé en Touraine et a bu du bon vin », mais « on a bu du bon vin ». Il faut, en revanche, éviter de mettre dans une même phrase plusieurs on désignant des personnes différentes. Au lieu de dire « on doit se contenter de ce qu’on nous donne », il faut dire « nous devons nous contenter de ce qu’on nous donne ». S’il y a un pronom personnel ou un adjectif possessif, que faut-il dire : nous, vous ou soi ? Notre, votre, son, sa ? Exemple : Quand on va à la campagne, l’ai pur nous (ou vous ?) fait du bien et le calme détend nos (ou vos ?) nerfs Les deux formes peuvent s’employer. Avec vous et vos, l’énoncé a une portée générale et concerne n’importe qui, alors que dans l’autre cas il ne concerne que les personnes évoquées par le pronom personnel nous. La nuance tient à la position que le locuteur se donne : il s’inclut dans la collectivité quand il dit : « quand on est heureux, tout nous sourit » alors qu’il s’efface quand il dit : « quand on est heureux, tout vous sourit ».  Accord ou pas d’accord ? En qualité de pronom indéfini, on est neutre. L’accord se fait en principe au masculin singulier : On est toujours content de rentrer chez soi. Quand on joue le rôle de pronom personnel et qu’il représente une ou des personnes bien identifiées, l’accord se fait d’après le sens. L’accord est presque systématique au féminin : On devient patiente quand on est infirmière. Mais il est permis de dire : « On est fâché ? Elle est fâchée » (Jean-Paul Sartre). L’Académie accepte le masculin pluriel que si le verbe est suivi de l’article « des » et d’un nom : « On est des fous, et on en est fier. »
  4. Chaque fois que le pronom on équivaut à nous, il est devenu habituel de faire l’accord : On est arrivés hier. D’autant plus avec les verbes pronominaux : On s’est embrassés. On s’est séparés fâchés. ATTENTION À l’oral, on fait naturellement la liaison entre le pronom on et le verbe qui le suit si celui-ci commence par une voyelle : « On a entendu parler de lui à la radio. » Qu’on dise « on a » ou « on n’a », on entend la même chose. Alors, comment savoir qu’un n’ se cache entre le « on » et le « a » dans « on n’a rien mangé » ? À l'écrit, il est fréquent d’oublier la négation après « on ». Le sens de la phrase devrait pourtant nous alerter, et plus encore la présence, dans les parages, d’un adverbe comme « guère », « jamais », « pas », « point », « plus », ou de la conjonction « que ». Afin d’entendre plus nettement le n’ de négation, remplacez « on » par « nous » : Des progrès, on n’en voit guère. = Des progrès, nous n’en voyons guère. On n’imagine plus la vie sans Internet. = Nous n’imaginons plus la vie sans Internet. On n’avait jamais vu ça. = Nous n’avions jamais vu ça.
  5. REMARQUE Pour éviter une prononciation malsonnante, on est généralement remplacé par l’on dans la langue écrite, quand il se trouve après « que » ou après une voyelle (et, ou, où, à qui, quoi, si) : Il faut que l’on surveille notre alimentation. Il vint, et l’on put s’expliquer. Si l’on vous voit… Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. On évitera les allitérations dans le genre : Et l’on lui lava la tête. Si l’on lui disait. L’on est parfois employé sans raison d’euphonie. En tête de phrase, il ne s’emploie plus que rarement : L’on vient, éloignons-nous.
  6. Vous souhaitez approfondir vos connaissances ? Au bonheur des Mots délivre des formations de remise à niveau en français. www.aubonheurdesmots.com http://leblogaubonheurdesmots.typepad.com

Notes de l'éditeur

  1. Deux mots sont homophones lorsqu'ils se prononcent de la même façon, mais s'écrivent différemment. Bien sûr, leurs sens diffèrent, puisqu'il s'agit de mots distincts. Ce sont le plus souvent les mots d'une ou de deux syllabes qui ont des homophones (extraordinaire n'a pas d'homophone). Il faut donc toujours se demander lorsqu'on écrit un mot court s'il n'y a pas risque de confusion avec un autre mot. On peut parfois s'aider de mots de la même famille. Être particulièrement vigilant avec les mots faisant partie d'une expression et dont le sens n'est plus toujours perceptible.
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