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SPÉCIAL BOURSES & FONDS D’INVESTISSEMENT, LA MOBILISATION À PORTÉE DE MAIN 
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL 
N° 303 - 27 novembre au 3 décembre 2014 
ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA • France 3,50 € • France DOM 4 € • Maroc 23 DH • Algérie 170 DA • Tunisie 3,30 DT 
Mauritanie 1100 MRO • Belgique 3,50 € • Italie 4 € • Canada 5,95 $ CAN • Luxembourg 3,50 € • Suisse CHF 5,9 
Hebdomadaire international 
Parce que l’information a de la valeur 
MEHDI JOMÂA, 
LE PRAGMATIQUE 
TUNISIE 
ENTRETIEN EXCLUSIF 
AVEC MEHDI JOMÂA, 
PREMIER MINISTRE
Une efficiente contribution 
Doing Business 
Le climat des affaires 
s’améliore en Afrique 
27 novembre 2014 Les Afriques . 3 
EDITORIAL 
L’Afrique n’a pas encore atteint l’âge de raison 04 
BAROMÈTRE 
Vérone Mankou créa VMK il y a cinq ans pour la 
première tablette tactile conçue en Afrique 06 
BRUITS DE MARCHÉ 
La Tanzanie cherche des investissements dans le 
secteur énergétique 08 
ARRÊT SUR IMAGE 
Jacques Chirac, ex-président français en grande conversation 
avec le président français François Hollande 12 
VERBATIM 14 
BANQUES & ASSURANCES 
La Boad a financé 700 projets dans la zone Uemoa 16 
BOURSES & FONDS 
Une efficiente contribution 18 
INTERVIEW AMADOU HOTT 
Accompagner le développement 21 
BOURSES AFRICAINES A la recherche de liquidités 23 
INTERVIEW PIERRE CARPENTIER «Les PME africaines 
font de plus en plus appel aux fonds d’investissement 
pour financer leur croissance» 25 
PME Des instruments ad hoc pour des besoins spécifiques 27 
TUNISIE La BVMT, un marché financier fortement 
influencé par la vie politique 28 
La Douala Stock Exchange en quête de vitalité 30 
LIBREVILLE 
Le décollage en pointillés de la Bourse régionale 32 
TUNISIE Création d’un fonds d’investissement destiné 
aux secteurs hôtelier et touristique 34 
ENTREPRISES & MARCHÉS 
MARRAKECH 
Joe Biden, Alpha Condé et Ali Bongo au GES Maroc 35 
DOING BUSINESS 
Le climat des affaires s’améliore en Afrique 36 
INTERVIEW PAUL DERREUMAUX 
Doing Business 2015, mi-figue mi-raisin 38 
INTERVIEW PATRICK SEVAISTRE «Le rapport Doing 
Business est un outil de benchmark» 39 
CAMEROUN 
Des entreprises en course pour la notation financière 41 
EGYPTAIR Un chiffre d’affaires en augmenta-tion de 
21% durant le premier trimestre 2014 42 
L’Égypte ambitionne d’attirer 12 millions de touristes, 
d’ici à fin 2014 43 
POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE 
TUNISIE Une croissance du PIB en deçà de 2,5% 44 
OMD Les Pays d’Afrique centrale en ballottage défavorable 46 
TUNISIE Le taux d’inflation à 5,4% (INS) 49 
EGYPTE La BERD lance une ligne de crédit de 30 
millions de dollars pour l’appui des PME 50 
MARZOUKI 
«Ne pas voter pour le retour de l’ancien régime» 51 
RÉVOLTE AU BURKINA FASO 
Vers un Printemps africain ? 52 
ARRÊT SUR IMAGE Poignée de mains entre Mohammad 
Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères et 
le secrétaire d'Etat américain John Kerry 54 
DOSSIER 
INTERVIEW MEHDI JOMÂA, CHEF DU GOUVERNEMENT TUNISIEN 
Mehdi Jomâa, le pragmatique 56 
FOCUS 
BURKINA FASO Le diplomate Michel Kafando désigné 
nouveau président intérimaire 64 
PIED DE LETTRE Préalables au libre-échange 74 
N° 303 - 27 novembre au 3 décembre 2014 
Depuis bientôt dix ans, les fonds 
d’investissement sont de plus en 
plus actifs en Afrique, l’industrie du 
private equity (ou capital-investissement) 
ne cesse de 
transformer le continent. 18-34 
Marrakech 
Joe Biden, Alpha Condé et 
Ali Bongo au GES Maroc 
Le coup d’envoi officiel du Sommet 
global de l’entrepreneuriat (GES) a 
été donné le 20 novembre, avec la 
présence d’un panel très riche de 
chefs d’État et de gouvernement et 
des personnalités influentes. Joe 
Biden, Alpha Condé et Ali Bongo 
ont marqué cette 5ème édition du 
GES par leur présence et leur 
discours aux entrepreneurs 
africains. 35 
Le rapport 2015 du fameux 
classement Doing Business vient 
d’être publié, en octobre offshore 
par la Banque mondiale. Il en 
ressort une nette amélioration du 
climat des affaires sur le continent 
africain, avec quelques disparités. 
Analyse. 36-37 
Interview chef du gouver-nement 
Chef du gouvernement tunisien, 
Mehdi Jomâa dit tenir son 
engagement de quitter son poste 
après avoir assuré la transition. 
Portrait d’un homme politique qui 
veut donner l’exemple. 
56-63 
tunisien Mehdi 
Jomâa, le pragmatique 
SOMMAIRE 
LES AFRIQUES Parce que l’information a de la valeur
ÉDITORIAL 
L’Afrique n’a pas encore 
atteint l’âge de raison 
n parcourant les événements de ces trois 
dernières années, avec les troubles tant en 
Centrafrique, au Sénégal, au Mali, en Libye, en 
Tunisie, qu’en Algérie, quelle lecture peut-on 
faire ? On a l’impression d’être encore dans les 
années 70, avec des dirigeants autoritaires qui ne 
veulent pas céder le pouvoir. Des opposants en exil depuis des 
décennies et ça continue. Une jeunesse à l’abandon, des 
richesses qui ne profitent qu’à une minorité, sans compter le 
niveau élevé de la corruption. Et pour terminer, une Union 
africaine qu’on ne peut même pas créditer d’un seul fait d’arme. 
Voilà notre situation en 2014. A qui revient le tort ? 
Quand nous analysons tout ce qui se passe, nous pouvons 
affirmer que les mouvements de la société civile comme «Y en a 
marre» ou le «Balai citoyen» ont bien raison. 
Dans tous les forums, nous ne pouvons que remarquer la 
volonté de débat sur l’Afrique. Les solutions, tout le monde les 
connaît. Seule l’émergence d’une classe politique de dirigeants 
courageux, prêts au sacrifice, ayant compris que 
l’individualisme n’est pas une bonne solution, pourra propulser 
l’Afrique dans la modernité au profit des populations. 
4 Les Afriques . 27 novembre 2014 
L’espoir viendra peut-être du côté de Carthage où, après le 
départ du clan Ben Ali, les Tunisiens ont retroussé leurs 
manches. Les islamistes ont su tirer les conclusions et 
reconnaître leur défaite aux dernières élections. 
De jeunes dirigeants, comme Ali Bongo, Macky Sall et bien 
d’autres, ont une occasion historique pour initier un projet 
de changement radical à même de créer les fondements 
d’une démocratie moderne. L’Afrique compte sur eux pour 
grandir un peu plus. 
E 
Groupe Les Afriques Edition & Communication 
SA au capital de 2’657’600.- CHF 
Siège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse 
Président Administrateur Délégué 
Abderrazzak Sitaïl 
Les Afriques Edition & Communication Europe 
SARL au capital de 160.000 € 
75, avenue Parmentier, 75544 Paris Cedex 11 
Les Afriques Communication & Edition Maghreb 
SARL au capital de 1.000.000 DH 
219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - Maroc 
Tél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501 
Directeur de la Publication 
Abderrazzak Sitaïl 
Rédacteur en chef exécutif 
Daouda MBaye 
daouda.mbaye@lesafriques.com 
Rédacteur en chef délégué : Ismaïla Aidara, Uemoa. 
Rédacteur en chef : Achille Mbog Pibasso, CEMAC. 
Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala. 
Rédaction 
Olivier Tovor, Lomé, Sanae Taleb, Casablanca, François 
Bambou, Yaoundé, Mohamed Masmoudi, Casablanca, 
Carlos Laye, Bordeaux, Abdel Malik (AEM), Dakar, Moha-medou 
Ndiaye, Dakar, Daouda MBaye, Casablanca, Ibra-him 
Souleymane, Casablanca, Anas Amin, Tunis. 
Comité Scientifique 
Abdelaziz Enasri, Paris. Finance et 
Partenariats Internationaux. 
Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. 
François Konan, New York. Politiques économiques. 
Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton. 
Révision 
Hassan Radi 
Responsable Artistique :Mouhcine El Gareh 
Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum 
Edition Internet – en français 
Ismaïla Aidara, Dakar. 
Mohamedou Ndiaye, Dakar 
Chroniqueurs 
François Konan, New York. Economie. 
Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton. 
Directeur Développement et Marketing 
Libasse Ka 
libasse.ka@lesafriques.com 
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Khalid Essajidi 
Responsable Communication et Marketing 
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Impression 
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Dépôt légal : novembre 2010 
Edition internationale 
Commission paritaire : 1017 C 89135 
Edition Maroc 
B.O.N°5618-26 rabii 1429 (3-4-2008) 
Crédit photos AFP, DR 
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LES AFRIQUES Parce que l’information a de la valeur 
Abderrazzak Sitaïl, 
Directeur de Publication
Le Prince Moulay Rachid Ibrahim Boubacar Keita 
6 Les Afriques . 27 novembre 2014 
Chiffres 
91,1 
MILLIARDS DE 
DOLLARS 
Richesse cumulée des 
Libanais à fin juin 2014 
(Crédit Suisse) 
66 
MILLIARDS DE 
DOLLARS 
Fusion acquisition 
d’Allergan (créateur du 
Botox) par Actavis 
53,1 
MILLIARDS DE 
DOLLARS 
Apport du secteur 
aéronautique au PIB de 
Dubaï 
11,1 
MILLIARDS 
D’EUROS 
Estimations des achats de 
Noël 2014 des Français 
30,5 
MILLIONS 
D’EUROS 
Investissements DHL en 
Afrique du Sud 
EN FORME 
EN PANNE 
BAROMÈTRE 
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a présidé le 
vendredi 14 novembre au Palais Royal de 
Rabat, la cérémonie de «Berza» au cours de la-quelle 
le Prince Moulay Rachid et son épouse 
Lalla Oum Keltoum se montraient officielle-ment 
en couple, selon le rituel le plus authen-tique 
de la tradition marocaine, devant leurs 
familles et leurs invités de marque. 
François Hollande 
La cote de popularité du président français 
François Hollande gagne un point à 19%, tan-dis 
que celle de son Premier ministre Manuel 
Valls perd un point à 31%, a révélé un sondage 
réalisé par l’institut OpinionWay. François 
Hollande gagne un point de popularité à 19%, 
dont 3% de sondés très satisfaits et 16% d’assez 
satisfaits, contre 80% de mécontents, dont 31% 
de sondés assez mécontents et 49% de très mé-contents, 
a indiqué le sondage. 
Vérone Mankou 
On l’appelle le «Steve Jobs africain», Vérone 
Mankou créa VMK il y a cinq ans pour la pre-mière 
tablette tactile conçue en Afrique (et as-semblée 
en Chine). «On voulait en vendre 1 000 
en trois mois et ce fut en une seule semaine». Il 
fut ensuite le premier à concevoir le premier 
smartphone africain en 2012, quatre fois moins 
cher que ses concurrents. «Je veux battre le lea-der 
Samsung en Afrique et voir des publicités 
VMK dans tous les aéroports africains avant dix 
ans !» Il a les mêmes fournisseurs que Samsung, 
Nokia, LG… 
Considérée comme la principale pourvoyeuse 
du Trésor public en argent frais, la douane ma-lienne 
n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les 
déficits dans le recouvrement des droits et taxes 
se rétrécissent. D’ici la fin de l’année, ils avoisi-neront 
60 milliards f CFA. «S’il est animé d’une 
volonté de nettoyer les écuries d’Augias qu’est 
devenu le Mali, le président Ibrahim Aboubacar 
Keita ne doit pas s’empêcher d’expurger le gou-vernement 
des ministres compromis dans ces 
dossiers encombrants», écrit la presse malienne. 
Abdelaziz Bouteflika 
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77 
ans, affaibli par la maladie depuis un AVC en 
2013, a été reçu, récemment, à la clinique de 
Grenoble, où il était hospitalisé pendant trois 
jours. Les raisons, qui ont motivé son hospitali-sation, 
demeurent inconnues, Alger étant resté 
muet sur le sujet. Depuis le début de son 4ème 
mandat fin avril, Bouteflika n’a fait que de rares 
apparitions publiques, en fauteuil roulant, ali-mentant 
les rumeurs sur son réel état de santé. 
Mohamed Ould Abdel Aziz 
Le leader anti-esclavagiste Biram Dah Abeïd et 
six autres membres de «l’Initiative pour la ré-surgence 
abolitionniste» (IRA, anti-esclavagiste) 
qu’il dirige ont été placés sous mandat de dépôt 
à la prison civile de Rosso, dans le sud de la 
Mauritanie. Des organisations des droits hu-mains 
et des partis politiques d’opposition, dont 
les islamistes modérés, ont appelé à la remise en 
liberté de ces «militants anti-esclavagistes» qu’ils 
estiment être victimes du régime arbitraire du 
président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Cotonou : Séminaire sur le 
blanchiment de capitaux du 8 
au 12 décembre 2014 
Un séminaire sur la lutte contre le blan-chiment 
de capitaux sera organisé à Co-tonou, 
du 8 au 12 décembre. Ce 
séminaire est consacré à la mise en place 
de dispositifs de lutte contre le blanchi-ment. 
Il a pour objectif de permettre aux 
banques d’acquérir la méthodologie pour 
la mise en place d’un dispositif de lutte 
contre le blanchiment conformément aux 
recommandations du Comité de Bâle, du 
Gafi, du Giaba et des Cenfif, du Gabac et 
des ANIF… 
Abidjan : Le Sara de retour 
en avril 2015 
Le Salon international de l’agriculture et 
des ressources animales d’Abidjan (Sara) 
se tiendra du 3 au 12 avril 2015 sur le 
thème «Promotion de l’investissement 
agricole». Le Sara 2015 attend 600 à 800 
exposants et près de 500 000 visiteurs 
avec un budget institutionnel estimé à 
500 millions de f CFA. 
Yaoundé : Le Salon international 
du mécanisme agricole 
en juin 2015 
La capitale camerounaise Yaoundé va 
abriter en juin prochain le Salon interna-tional 
du machinisme agricole. Plus d’un 
millier de participants issus de plusieurs 
pays et organisations participeront à 
cette première édition, promotrice de 
l’événement, selon les dirigeants de la 
Chambre d’agriculture, des pêches, de 
l’élevage et des forêts du Cameroun. 
Casablanca : Le SIB dessine 
la ville de demain 
Le Salon international du bâtiment (SIB) 
sera organisé du 26 au 30 novembre à Casa-blanca, 
au Maroc, sur le thème «Construire 
la ville de demain». Il s’agit de la quinzième 
édition qui se tiendra à l’Office des Foires et 
des expositions de Casablanca. 
27 novembre 2014 Les Afriques . 7 
Poursuite des cours du brut 
Face aux effets conjugués de l’annonce de la récession au Japon 
et de divergences entre deux des principaux membres de 
l’Opep, à savoir l’Iran et l’Arabie saoudite, les cours du baril de 
brut ont encore fléchi. Les anxiétés de la demande mondiale se 
sont traduites, en début de semaine dernière, par un WTI à 
75,08 $, en baisse de 1,09%, tandis que le baril de Brent ne fai-sait 
guère plus que 78,47 $, cédant 1,42%, par rapport à la pré-cédente 
cotation. 
Le projet d’oléoduc Keystone XL, 
toujours bloqué par le Sénat 
Des calculs, faits à partir de données officielles en Chine, font état d’un 
recul du prix moyen des maisons neuves dans les 70 villes les plus im-portantes 
de Chine de 2,6% sur un an, au mois d’octobre. Un constat qui 
a impacté la baisse des cours du minerai de fer, qui se poursuit. En 
effet, la semaine dernière, ils ont affiché un plus bas depuis 5 ans. Pour 
rappel, la Chine consomme près de 70% des exportations mondiales de 
fer, notamment dans l’industrie sidérurgique. D’après Metal Bulletin, la 
tonne de minerai importée et livrée sur le port de Qingdao, en Chine, 
considérée comme la référence, a reculé de 4,4%. Il a alors annoncé 
71,10 $, un prix en chute de 47%, depuis le début de l’année. 
100 dinars Algérie (DZD) = 1,1948 $ 
100 Rand Af. Du Sud (ZAR) = 9,0777 $ 
100 kwanzas Angola (AOA) = 1,0103 $ 
100 livres Égypte (EGP) = 13,9474 $ 
100 birrs Éthiopie (ETB) = 4,9475 $ 
100 cedis Ghana (GHS) = 29,8313 $ 
100 shillings Kenya (KES) = 1,104 $ 
100 dollars Libéria (LRD) = 1,0869 $ 
100 dirhams Maroc (MAD) = 11,4887 $ 
100 ariarys Madag (MGA) = 0,0109 $ 
100 ouguiyas Maurit (MRO) = 0,3384 $ 
100 roupies Maurice (MUR) = 3,0795 $ 
100 kwachas Malawi (MWK) = 0,2276 $ 
100 kwachas Zambie (ZMK) = 0,0187 $ 
100 dinars Libye (LYD) = 79, 832 $ 
100 dollars Namibie (NAD) = 9,0777 $ 
100 nairas Nigéria (NGN) = 0,5992 $ 
100 shillings Somalie (SOS) = 0,1196 $ 
100 leones S. Leone (SLL) = 0,0227 $ 
100 dinars Tunisie (TND) = 55,6013 $ 
100 shillings Tanzanie (TZS) = 0,0577 $ 
100 shillings Ougan (UGX) = 0,0368 $ 
100 francs Zone CFA = 0,1947 $ 
Agenda 
Le projet de l’oléoduc Keystone XL, que compte développer la so-ciété 
TransCanada entre le Canada et les États-Unis, pour achemi-ner 
du brut depuis les sables bitumineux de l’Alberta au Canada 
jusqu’au Golfe du Mexique, a de nouveau été bloqué, mardi der-nier, 
par le Sénat américain. Pour rappel, la société TransCanada a 
déposé sa première demande en septembre 2008, et soumis un 
nouveau tracé en avril 2012, long de 1 900 km, dont 1 400 km aux 
États-Unis. Si les démocrates sont contre le projet, les républicains 
le soutiennent. Ces derniers ont d’ailleurs donné rendez-vous au 
mois de janvier, aux différentes parties… à ce moment-là, ils au-ront 
la majorité dans les 2 chambres du Congrès. 
Chute vertigineuse du fer 
Cours des monnaies et devises
BRUITS DE MARCHÉ 
Nucléaire iranien : Moscou et Wash-ington 
veulent un accord au plus vite 
8 Les Afriques . 27 novembre 2014 
La Tanzanie cherche des investissements 
dans le secteur énergétique 
La Tanzanie a déclaré qu’elle souhaite voir davantage 
d’investissements dans le secteur énergétique afin de lui 
permettre d’alimenter 75% de sa population en électri-cité 
d’ici à 2025. Seulement 36% des 48 millions Tanza-niens 
sont connectés avec les services de l’électricité, 7% 
étant dans les zones rurales. La demande d’électricité 
s’accroît de 10% à 15% par an. Sospeter Muhongo, mi-nistre 
tanzanien de l’Énergie et des mines, a déclaré que 
le pays avait l’intention d’accroître la participation du 
secteur privé dans le développement du secteur de 
l’énergie. Les investissements dans le secteur de l’énergie 
s’élèvent à 4 milliards de dollars. 
Égypte : Fléchissement des exportations 
de gaz naturel de 81% 
Les exportations de gaz naturel et de ses dérivés ont régressé 
de 81%, en septembre 2014, par rapport à la même période de 
l’année écoulée, passant de 97 millions de dollars à 18 millions 
de dollars, a annoncé le centre d’information relevant du 
Conseil des ministres. Une baisse record est en fait enregistrée, 
ce qui affectera lourdement la balance commerciale. Le Centre 
d’information a fait état, aussi, d’un fléchissement de la valeur 
des exportations et pétrole brut et les produits pétroliers de 
20% durant la même période, à 321 millions de dollars en 
septembre 2014, contre 401 millions de dollars en septembre 
2013. Il est à noter que la consommation locale en gaz naturel 
a augmenté considérablement durant les dernières années. 
Anas Amine 
Algérie : Tassili Airlines adhère 
à l’Association des compagnies 
aériennes africaines 
La compagnie aérienne nationale Tassili Airlines (TAL) a ob-tenu 
son certificat d’adhésion à l’Association des compagnies 
aériennes africaines (AFRA). Tassili Airlines est une compa-gnie 
aérienne algérienne filiale de la 
compagnie pétrolière Sonatrach. Elle 
assure historiquement des vols régu-liers 
domestiques et le transport des 
ouvriers vers les gisements de pé-trole 
et de gaz du Sahara algérien. 
Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Ser-gueï 
Lavrov et John Kerry, ont appelé à trouver au 
plus vite un accord sur le nucléaire iranien, lors d’un 
entretien téléphonique, a indiqué le ministère russe 
des Affaires étrangères. Les deux ministres ont «dis-cuté 
des questions liées au programme nucléaire 
iranien... et constaté qu’il était indispensable de 
trouver un accord global le plus rapidement possible 
afin de pouvoir ensuite normaliser entièrement la 
situation», a déclaré le ministère russe dans un 
communiqué. La vice-ministre russe des Affaires 
étrangères Sergueï Riabkov a déclaré qu'elle est 
«raisonnablement optimiste» à l’issue de ces pour-parlers 
à Mascate, la capitale omanaise, tout en pré-cisant 
que la Russie n’était pas «au point d’être sûre 
qu’un accord puisse être conclu».
Nigéria : La filiale de Lafarge monte à 100% 
dans le capital de United Cement Company 
La filiale nigériane du groupe cimentier français Lafarge a annoncé 
qu’elle allait racheter les 30% qu’elle ne détient pas encore dans le ca-pital 
d’United Cement Company of Nigeria. La transaction devrait 
permettre à Lafarge Nigeria de prendre entièrement le contrôle du 
troisième plus grand fabricant de ciment du pays. «Conformément à 
l’accord, une première tranche de 15% sera acquise au premier trimes-tre 
2015, tandis que la seconde tranche de 15% sera rachetée, au plus 
tard, en février 2016», a déclaré Lafarge Nigeria dans son communi-qué. 
Le groupe français Lafarge est confronté à une rude concurrence 
en Afrique, en particulier de la part de son rival Dangote Cement, dé-tenu 
par le Nigérian Aliko Dangote. Première capitalisation boursière 
de la place de Lagos, Dangote Cement s’est engagé dans une stratégie 
d’expansion dans 13 autres pays africains, afin de porter sa production 
globale à 60 millions de tonnes en 2016, contre 20,3 millions de 
tonnes en 2013. 
Niger : Inauguration du grand 
marché de Maradi 
Le président nigérien Mahamadou Issoufou 
a procédé à l’inauguration du plus grand 
marché moderne du pays à Maradi au cen-tre, 
la capitale économique du Niger. Entiè-rement 
reconstruit sur le site de l’ancien 
marché central, démoli en 2010, s’étend 
sur une superficie de 7,5 km2, en plein cen-tre- 
ville. Il a été financé à hauteur de 7 mil-liards 
de f CFA, environ 14 millions de 
dollars par l’Etat nigérien et les parte-naires 
financiers, notamment la Banque 
mondiale. Il comprend près de 2 000 bou-tiques, 
un bloc administratif, 8 halls de 
vente au sol, 4 aires de prières, 8 blocs sa-nitaires 
ainsi que des aménagements de 
voirie et 1 parking de stationnement. De 
l’avis de nombreux observateurs, c’est l’un 
des marchés les plus modernes de 
l’Afrique de l’Ouest. Sa mise en activité 
permettra sans doute le développement 
des échanges commerciaux notamment, 
avec le grand voisin du sud, le Nigéria. 
27 novembre 2014 Les Afriques . 9 
Rwanda : Lancement 
du réseau 4G 
Le Rwanda vient de lancer officiel-lement 
le réseau 4G. L’infrastruc-ture 
qui était en phase test depuis 
août dernier est le fruit d’un parte-nariat 
entre le gouvernement et le 
groupe sud-coréen des télécommu-nications 
KT Corp. Le réseau 4G, 
qui doit couvrir 95% de la popula-tion 
d’ici à 2015, permettra au 
Rwanda d’accroître la contribution 
du secteur des TIC au produit inté-rieur 
brut. De nouveaux segments, 
comme l’e-commerce, verront le 
jour et joueront un rôle écono-mique 
prépondérant. 
Afrique du Sud : Moody’s dégrade 
la note des 5 plus grandes banques 
Le service des investissements de l’agence 
de notation Moody’s a dégradé la note des 
cinq plus grandes banques d’Afrique du 
Sud. L’agence a expliqué cet abaissement 
de la note par la détérioration du profil de 
crédit du gouvernement sud-africain. Les 
banques visées sont Investec, FirstRand, 
Nedbank, ABSA et Standard Bank. Leur 
note a été dégradée d’un cran, passant à 
Baa2. Les risques souverains des cinq 
banques s’élèvent en tout à près de 135% 
de leurs bases de capitaux. L’agence de no-tation 
prévoit une hausse du PIB de 1,4% en 
2014 contre 1,9% en 2013, un chiffre nette-ment 
inférieur à sa moyenne historique de 
4,9% de 2004 à 2008. Selon des analystes, 
les difficultés économiques de l’Afrique du 
Sud, les taux d’intérêt croissants et le ni-veau 
élevé de l’endettement des ménages 
expliquent cette dégradation. Ces condi-tions 
forcent toujours les consommateurs à 
emprunter, ce qui entraîne une augmenta-tion 
des risques de crédit. 
Maroc : La troisième édition du 
SIMC à Casablanca 
La troisième édition du Salon interna-tional 
des mines et des carrières (SIMC) 
sera organisée du 3 au 6 décembre à 
Casablanca. Le SIMC se tient cette 
année sur le thème «Approches pour un 
partenariat africain public-privé». Il 
s’agit d’ouvrir encore une fois le débat 
sur les passerelles possibles et les me-sures 
les plus concrètes pour booster 
ce genre de partenariat. Une centaine 
de fournisseurs de matériel et de der-nières 
nouveautés d’engins spécialisés 
dans les domaines des mines et des 
carrières marocains et étrangers ont 
répondu présent et seront à l’exposi-tion 
SIMC 2014. 
Mahamadou Issoufou
Maroc : le Roi Mohammed VI 
invité au Kazakhstan 
10 Les Afriques . 27 novembre 2014 
Mali : Prêt de la BOAD pour 
la réhabilitation de deux barrages 
hydroélectriques 
La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) 
vient d’accorder un prêt de 25 milliards de f CFA au 
Mali pour la réhabilitation de deux barrages hydro-électriques. 
Il s’agit pour la BOAD «d’apporter une ré-ponse 
à l’état de dégradation avancée que connaissent 
les deux aménagements hydroélectriques de Sélingué 
et de Sotuba», a déclaré un responsable BOAD. Un 
communiqué de la primature malienne fait état d’un 
«bilan fort bien reluisant, riche de 40 années de coopé-ration 
entre le Mali et la BOAD», caractérisé par plus 
de 3 120 milliards de f CFA d’investissements. 
Maroc : Après Maroc Telecom, 
Inwi teste la 4G 
Le troisième opérateur de téléphonie 
mobile du Maroc, Wana Corporation, 
opérant sous la marque Inwi, a procédé 
au lancement de la phase test de sa 4G. 
La société rejoint ainsi l’opérateur his-torique 
Maroc Telecom, dans la course 
à cette technologie. L’acquisition de la 
licence 4G par l’entreprise dépendra de 
plusieurs paramètres, dont son prix et 
l’effectivité du partage d’infrastruc-tures 
qui est toujours attendue. 
AIE : La demande mondiale d’énergie 
augmentera de 37% 
La croissance de la demande énergétique mondiale avoisinera 
les 40% à l’horizon de 2040 et sera marquée par un bouleverse-ment 
de la cartographe de la consommation avec l’essor éco-nomique 
des pays émergents, et une montée de plus de 50% de 
la demande en gaz naturel. C’est ce que laisse voir l’Agence in-ternationale 
de l’énergie (AIE), dans son étude prospective an-nuelle, 
en annonçant une «augmentation de 37% d’ici à 2040 
de la demande mondiale de l’énergie», pendant que la crois-sance 
démographique et économique sera moins consomma-trice 
d’énergie qu’auparavant. L’Agence internationale de 
l’énergie fait ressortir un bouleversement en perspective de la 
géographie de la demande qui sera impulsée par l’essor écono-mique 
des pays émergents très demandeurs en énergie. 
BRUITS DE MARCHÉ 
Le roi Mohammed VI a été invité pour prendre part au 
5ème Congrès de chefs de religions mondiales et tradi-tionnelles, 
prévu en juin 2015 au Kazakhstan. L’an-nonce 
a été faite à Rabat par le président du Sénat de 
la République du Kazakhstan, Kassym-Jomart To-kayev, 
à l’issue de ses entretiens avec son homologue 
marocain Mohamed Cheikh Biadillah. Le secrétariat 
du Congrès des chefs des religions mondiales et tradi-tionnelles 
avait tenu en septembre dernier à Astana 
une réunion afin de préparer le 5ème Congrès et pour 
marquer le dixième anniversaire de cette instance. La 
rencontre a défini comme une des futures priorités du 
Congrès sa coopération avec des organisations inter-nationales 
réunies par le but commun qui est la pro-motion 
du dialogue entre les religions et les 
civilisations. Le 5ème Congrès aura ainsi pour thème 
«La religion et le développement durable». 
Roi Mohammed VI
Burkina Faso : Des milliers d’hectares 
de culture ravagés par des oiseaux 
27 novembre 2014 Les Afriques . 11 
Dans le nord du Burkina Faso, des oiseaux en nombre impressionnant, nichés 
le long des fleuves, prennent d’assaut les périmètres irrigués et les champs de 
haute terre pour s’alimenter en riz, en petit mil et en sorgho au stade pâteux ou 
laiteux, causant des pertes de rendement de 80 à 100%, a annoncé le ministère 
burkinabé de l’Agriculture. Selon le comité de surveillance et de la lutte anti-aviaire, 
dans la province du Soum, les oiseaux de l’espèce «Quélia Quélia» ont 
fait leur apparition, courant septembre 2014. Les attaques de ces ravageurs ont 
concerné toutes les communes rurales du Soum avec des pertes de rendement 
de 80 à 100% sur près de 20 000 hectares. Dans la vallée du Sourou (ouest), les 
dégâts causés par les oiseaux granivores sont estimés à plus de 1 000 hectares 
avec des pertes comprises entre 25 et 60%. La campagne agricole 2014-2015 
s’annonce excédentaire, selon le ministère de l’Agriculture, mais la menace des 
oiseaux ravageurs demeure la préoccupation majeure des agriculteurs. Au Burkina Faso où près de 90% de la po-pulation 
tirent leurs revenus dans le secteur de l’agriculture, les agriculteurs sont constamment confrontés à la 
non-maîtrise de l’eau, le manque de moyens de production adéquats et de financement. 
Washington s’alarme de l’écono-mie 
européenne au ralenti 
Les États-Unis redoutent une «décen-nie 
perdue» pour l’économie en Eu-rope 
et appellent les dirigeants de la 
région à des «actions déterminées» 
pour enrayer le déclin de l’activité, a 
affirmé le secrétaire américain au 
Trésor, Jacob Lew. «Le monde ne 
peut pas se permettre une décennie 
perdue en Europe... Des actions dé-terminées 
des autorités nationales 
et d'autres institutions européennes 
sont nécessaires pour réduire le 
risque que la région ne s’enfonce 
dans un déclin plus profond», a dé-claré 
le responsable dans un dis-cours. 
Alors que l’Europe montre de 
nouveaux signes de ralentissement, 
le secrétaire au Trésor américain es-time 
que la Banque centrale euro-péenne 
(BCE) ne peut «à elle seule» 
garantir le retour à une croissance 
robuste. «Ainsi que le suggèrent les 
récentes données économiques, l’ac-tion 
de la BCE, à elle seule, a montré 
qu’elle ne suffisait pas à assurer le 
retour à une croissance saine», a dé-claré 
le responsable américain. Dans 
la zone euro, la demande intérieure 
demeure inférieure de 4% à son ni-veau 
d’avant la crise financière de 
2008-2009. 
Tanzanie : Vodacom introduit le 
paiement de salaires par M-Pesa 
Après l’avoir testé en République démo-cratique 
du Congo, l’opérateur de télé-phonie 
mobile Vodacom veut désormais 
étendre le paiement de salaires par M-Pesa 
en Tanzanie. Avec cette solution, Vo-dacom 
estime que les employeurs 
n’auront plus de souci à se faire pour ré-gler 
leur dû mensuel à leurs employés qui 
n’ont pas de compte bancaire. La solution 
de l’opérateur télécom a déjà retenu l’at-tention 
de Future Force Fields Solutions, 
une branche du groupe TCC Group. Malgré 
tous les éloges adressés au paiement de 
salaires par M-Pesa de Vodacom, il faut 
noter que la solution a suscité de nom-breuses 
critiques de fonctionnaires en RD 
Congo. Déplorant des retards et des 
coupes dans les montants, des ensei-gnants 
et des militaires avaient appelé 
l’État à ne plus utiliser ce procédé pour 
leur verser leurs émoluments mensuels. 
Didier Drogba discute un parte-nariat 
avec la BAD pour lutter 
contre l’Ebola 
Donald Kaberuka, président du Groupe de 
la Banque africaine de développement, 
s’est entretenu à Abidjan avec l’internatio-nal 
ivoirien, Didier Drogba, sur les moyens 
d’affronter la crise de l’Ebola en Afrique 
de l’Ouest. Lors de leur entretien privé, les 
deux hommes ont discuté de la création 
d’un partenariat entre la BAD et la Fonda-tion 
Didier Drogba comme moyen de 
contribuer à la réponse à l’épidémie de 
l’Ebola, une crise sanitaire qui, selon l’Or-ganisation 
mondiale de la santé, a touché 
14 098 personnes depuis mars 2014, dont 
5 160 en ont péri. «Nous recevons Drogba 
et sa Fondation à la Banque, comme un 
symbole fort. Nous allons rentrer en par-tenariat 
avec une voix et une personnalité 
aussi importante, pour mobiliser des res-sources 
en vue d’éradiquer l’Ebola. Une 
équipe technique y travaillera pour bâtir 
ce partenariat,» a dit Kaberuka aux jour-nalistes 
lors d’une conférence de presse. 
Didier Drogba
ARRÊT SUR IMAGE 
France 
Le 21 novembre 2014. Jacques Chirac, 
ex-président français (gauche) en 
grande conversation avec le président 
français François Hollande, lors de la 
cérémonie de remise des Prix de la 
Fondation Jacques Chirac, au musée 
du Quai Branly à Paris. 
12 Les Afriques . 27 novembre 2014
27 novembre 2014 Les Afriques . 13
Préjudice 
«Nous allons appliquer le rè-glement, 
14 Les Afriques . 27 novembre 2014 
c’est-à-dire une éli-mination 
(du Maroc) des 
deux prochaines éditions de 
la CAN. Il y aura ensuite le 
préjudice financier et moral 
à calculer» 
Issa Hayatou, président de la Confédération africaine 
de football (CAF). 
Fierté 
«Je suis arrivée seule en Italie 
à l’âge de 18 ans et je ne crois 
pas qu’on doive céder devant 
les obstacles… Je ne suis pas 
une femme de couleur, je suis 
noire et je le dis avec fierté… 
l’Italie a une tradition d’ac-cueil 
et d’hospitalité. Il nous faut reconnaître ces tra-ditions 
et les mettre quotidiennement en application» 
Cécile Kyengé, ministre de l’Intégration, première 
femme noire ministre en Italie. 
Emploi 
«Avec les ressources qui y sont 
consacrées, le projet “Emploi 
des Jeunes” du Bénin permet-tra 
d’atteindre environ 17 500 
bénéficiaires directs dans les 
77 communes du Bénin. Ce 
projet permettra de renforcer 
les compétences en micro-entrepreneuriat des jeunes 
issus des cursus d’apprentissage ou des formations 
qualifiantes de courte durée» 
Boni Yayi, président du Bénin. 
Réformes 
«Les réformes sont au point 
mort… Le gouvernement 
américain s’est montré trop 
optimiste sur le processus de 
réformes, alors qu’il n’a pas 
bougé depuis le début de 
2013» 
Aung San Suu Kyi, leader de l’opposition birmane 
Erreur 
«Aujourd’hui, la situation en 
Ukraine a de bonnes chances 
de se résoudre, même si cela 
peut paraître étrange... La 
décision de Kiev d’imposer 
un blocus économique de 
l’Est de l’Ukraine était une 
grande erreur» 
Vladimir Poutine, président russe. 
Peuple 
«La santé du peuple passe avant 
tout… Le gouvernement a très bien 
fait. Aujourd’hui, on n’a pas la pos-sibilité 
de s’opposer à ce virus, on a 
été très honnêtes, c’est très bien» 
Mustapha Hadji, sélectionneur ad-joint 
de l’équipe marocaine de football. 
VERBATIM 
Profil 
«Les candidats ont toujours été nom-breux 
lorsqu’il s’agit d’en élire. L’es-sentiel, 
c’est que Maccky Sall est en 
train de travailler sur un consensus 
avec ses pairs, pour qu’émerge parmi 
les nombreux candidats qui veulent 
diriger la Francophonie un profil qui 
réponde aux attentes des jeunesses, des intellectuels, des ca-dres, 
des hommes de culture francophones» 
Hamidou Kassé, coordonnateur du comité scientifique du 
15ème sommet de la Francophonie. 
Relance 
«Les signes de la relance économique 
(au Sénégal) sont bien visibles, avec 
une croissance attendue à 4,5% à la 
fin de l’année, une plus grande maî-trise 
du déficit budgétaire, des per-formances 
accrues dans l’agriculture 
avec plus de 82 000 tonnes de produits 
horticoles exportés en 2014, niveau jamais atteint, une pro-duction 
record de 230 000 tonnes d’oignons et des progrès no-tables 
dans la riziculture» 
Mahammed Dione, Premier ministre sénégalais. 
L’Amérique 
«Les contacts entre l’Amérique latine 
et l’islam remontent au XIIe siècle. 
Les musulmans ont découvert l’Amé-rique 
en 1178, par Christophe Co-lomb. 
Des marins musulmans sont 
arrivés en Amérique dès 1178. C. Co-lomb 
mentionne l’existence d’une 
mosquée sur une colline le long de la côte cubaine» 
Recep Tayyip Erdogan, président turc. 
Isolement 
«S’il continue... à violer le droit in-ternational, 
à violer un accord sur 
lequel il s’est engagé il y a quelques 
semaines, l’isolement que la Russie 
connaît actuellement se poursui-vra… 
L’un de ces principes est qu’on 
ne peut pas envahir d’autres pays ou 
financer des mandataires et les soutenir d’une manière qui 
désintègre un pays ayant des élections démocratiques» 
Barack Obama, président américain
La Boad a financé 700 projets 
dans la zone Uemoa 
La Banque ouest-africaine de développement (Boad) est 
parvenue à financer plus de 700 projets publics et privés 
de développement dans la zone de l’Uemoa durant sa 
période d’existence de 41 ans, c’est ce qu’a annoncé le 
secrétaire général de la banque, Sékou Sylla. 
L’ensemble des 700 projets 
financés par la Union éco-nomique 
et monétaire 
ouest-africaine (BOAD) ont mobi-lisé 
un investissement global à 
hauteur de 3 110 milliards de f 
CFA, et ont visé des domaines stra-tégiques 
dont notamment le déve-loppement 
agricole et rural, les 
télécommunications, les infra-structures 
routières et portuaires, 
l’électricité et l’industrie. 
Pour son deuxième plan stratégique 
qui couvrira la période 2015-2018, 
Sylla a fait savoir que la banque 
compte renforcer son positionne-ment 
comme partenaire privilégié 
16 Les Afriques . 27 novembre 2014 
des États et du secteur privé. 
Créée le 14 novembre 1973 avec son 
siège à Lomé (Togo), la Boad se pré-sente 
comme un établissement pu-blic 
à caractère international qui a 
pour but de «promouvoir le dévelop-pement 
équilibré des États membres 
et de réaliser l’intégration écono-mique 
de l’Afrique de l’Ouest» par le 
financement des «projets prioritaires 
de développement», rappelle-t-on. 
Rappelons que les 8 pays membres 
de l’Uemoa sont les suivants : 
Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, 
Mali, Niger, Guinée-Bissau, Séné-gal 
et Togo. 
Anas Amine, Tunis 
Christian 
Adovelande, PDG 
de la BOAD 
Prêt de la BERD 
à la BCP 
Afin de renforcer son dispositif de fi-nancements 
dédié aux très petites et 
moyennes entreprises (TPME), la 
Banque centrale populaire (BCP) 
vient de contracter une ligne de fi-nancement 
de 100 millions d’euros 
auprès de la Banque européenne 
pour la reconstruction et le dévelop-pement 
(BERD). Elle est destinée aux 
Banques populaires régionales afin 
de leur permettre de soutenir dura-blement 
la croissance des TPME sur 
leurs différents marchés, aussi bien 
au Maroc qu’à l’étranger. Il s’agit 
d’un nouvel emprunt pour diversi-fier 
les sources de financement du 
groupe BCP, mais qui constitue une 
étape majeure dans sa stratégie de 
développement sur la scène finan-cière 
internationale. En effet, par ce 
prêt, qui fait suite à l’octroi en 2013 
d’une ligne de 50 millions de $ pour 
encourager les échanges internatio-naux, 
la BERD renouvelle sa pleine 
confiance dans la BCP. 
Réouverture de la 
succursale Absa 
Newcastle en 
Afrique du Sud 
BSA Bank a procédé à la réouver-ture 
de sa succursale de Newcastle 
dans le KwaZulu-Natal, suite aux ré-aménagements 
et à la remise en état 
de cette agence. Lindiwe Rakharebe, 
exécutif régional Absa pour Kwa- 
Zulu-Natal, a déclaré que le lifting 
de l’agence principale de Newcastle 
était une priorité pour respecter 
leur engagement vis-à-vis de la 
clientèle. Saluant la patience des 
clients de cette agence dans New-castle 
Mall, il a exprimé un souci de 
mieux se positionner dans la région 
et servir le maximum d’utilisateurs. 
BANQUES & ASSURANCES
BOURSES & FONDS SPÉCIAL 
Une efficiente contribution 
Depuis bientôt dix ans, les fonds d’investissement sont de plus en plus actifs 
en Afrique, l’industrie du private equity (ou capital-investissement) ne cesse 
de transformer le continent. 
Les Fonds d’investissement en 
Afrique s’orientent vers une in-dustrie 
au service de la crois-sance 
africaine. Infrastructures, 
télécommunications, agriculture, as-surance, 
etc., les fonds d’investisse-ment 
sont désormais présents dans 
tous les secteurs. Longtemps délais-sées 
par les investisseurs privés, les en-treprises 
africaines bénéficient depuis 
le début des années 2000 d’un regain 
d’attention de la part de ces derniers. 
La contribution des fonds d’investis-sement 
aux économies africaines est 
aujourd’hui indéniable. En apportant 
aux entrepreneurs africains des finan-cements, 
une expertise ainsi que leurs 
réseaux internationaux, ces fonds 
contribuent à l’expansion et à la 
structuration des entreprises. Le mo-dèle 
du private equity est particuliè-rement 
pertinent, dans le contexte 
africain où les solutions de finance-ment 
sont limitées alors que les prêts 
des banques commerciales restent 
trop chers pour permettre de suppor-ter 
le développement du secteur privé. 
Par ailleurs, les fonds d’investissement 
permettent aux entreprises de répon-dre 
aux exigences croissantes de la 
classe moyenne africaine, qui repré-sente 
18 Les Afriques . 27 novembre 2014 
près de 300 millions de per-sonnes. 
Comme le souligne William 
Nkontchou, directeur Emerging Ca-pital 
Partners (ECP) : «Le développe-ment 
de la classe moyenne en Afrique, 
combiné à l’urbanisation et à la forte 
croissance démographique du continent 
révolutionne les modes de consomma-tion 
et entraîne une hausse des attentes 
des populations en termes d’infrastruc-tures 
et de cadre de vie. C’est par consé-quent 
le facteur principal de l’intérêt 
des fonds de private equity pour 
l’Afrique». En effet, ces évolutions 
supportent le caractère endogène de 
la croissance africaine et sa soutena-bilité. 
Elles expliquent aussi la préfé-rence 
des fonds pour les secteurs 
portés par la consommation de la 
classe moyenne (services financiers, 
distribution, biens de consomma-tion…) 
et pour les grandes écono-mies 
en croissance, telles que le 
Nigéria, le Kenya, le Maroc et de plus 
en plus l’Éthiopie. 
Private equity en Afrique 
et tendances 2013-2014 
Les années 2013 et 2014 ont repré-senté 
un tournant majeur pour le 
secteur du private equity en Afrique. 
En effet, plusieurs évolutions fonda-mentales 
ont eu lieu et présagent 
des tendances à venir. On a assisté 
tout d’abord à l’arrivée de grands 
acteurs internationaux du private 
equity, tels que Blackstone, Carlyle 
ou KKR, qui ont créé des équipes ou 
des fonds dédiés au continent afri-cain, 
soulignant une volonté réelle 
d’investir sur le long terme. Au 
même moment, certains acteurs fi-nanciers 
majeurs effectuaient leur 
premier investissement en Afrique, 
tels que Wendel, accompagné par 
ECP ou La Compagnie Edmond de 
Rothschild, accompagné par Amé-this 
Finance. Ces investissements 
conjoints soulignent le rôle clé que 
peut jouer le private equity pour 
initier de nouveaux investisseurs à 
l’investissement en Afrique. 
Alors que les secteurs de prédilec-tion 
des investisseurs restent relati-vement 
stables, avec 62% des 
transactions entre 2006 et 2012 se 
situant dans l’industrie, les biens de 
consommation et les matières pre-mières, 
les régions ciblées par les in-vestisseurs 
évoluent rapidement. En 
effet, alors que le private equity était 
historiquement plus développé en 
Investissements en 
Afrique au Sud du 
Sahara en nombre 
et en volume 
Le modèle du 
private equity 
est particuliè-rement 
pertinent, 
dans le 
contexte 
africain.
27 novembre 2014 Les Afriques . 19 
Afrique du Sud, la tendance s’est ré-cemment 
inversée, et les investisse-ments 
en Afrique subsaharienne 
ont dépassé en volume ceux en 
Afrique du Sud pour la période 
2011-2013. 
Du côté des fonds d’investissement, 
on assiste à une spécialisation crois-sante 
des stratégies, avec une ap-proche 
sectorielle comme pour le 
Fonds Moringa, spécialisé dans 
l’agroforesterie, ou une stratégie 
pays, comme Schulze Global Invest-ments 
qui investit uniquement en 
Éthiopie. En effet, il y a selon des 
analystes près de 160 fonds de pri-vate 
equity en Afrique, dont la taille 
peut aller de 20 millions de dollars à 
1 milliard de dollars. S’adressant 
tous aux mêmes investisseurs insti-tutionnels, 
ces fonds doivent se dif-férencier 
pour développer un 
avantage comparatif et convaincre 
les investisseurs. Certains fonds gé-néralistes 
comme Actis ont d’ail-leurs 
opté pour le recrutement 
d’équipes de spécialistes sectoriels 
afin d’augmenter la qualité de l’ac-compagnement 
qu’ils peuvent ap-porter 
aux entreprises. 
Il est donc possible de distinguer 
plusieurs catégories de fonds : 
- Il y a tout d’abord les fonds dits 
généralistes panafricains : ceux-ci 
ont souvent plus de 500 millions de 
dollars d’actifs sous gestion et in-vestissent 
entre 25 millions et 100 
millions de dollars. On retrouve 
dans cette catégorie ECP, Helios, 
DPI, Actis et Carlyle. 
- Les fonds de taille moyenne (200 
M$ - 500 M$) sont souvent spécialisés 
sur une région ou un secteur et inves-tissent 
entre 5 millions et 20 millions 
de dollars. On retrouve notamment 
dans cette catégorie Ethos, Satya Ca-pital, 
Catalyst Principal et Africinvest. 
- Finalement, les fonds destinés aux 
PME et aux start-up (fonds de capi- 
Projets par secteur 
entre 2006 et 2012 
Fonds à suivre 
Development Partners International 
Fondé en 2007 et basé à Londres, DPI 
investit principalement dans les sec-teurs 
portés par la croissance de la 
classe moyenne et les ressources natu-relles. 
DPI gère près de 400 M de $ et 
est actuellement en processus de levée 
de fonds. 
Investissements notables : Université Pri-vée 
de Marrakech, Letshego, Eaton To-wers, 
Food Concepts. 
Emerging Capital Partners 
Fondé à la fin des années 2000 et avec 
des bureaux à Paris, Washington et 
dans 7 pays africains, ECP investit de 
manière généraliste. Le fonds a la par-ticularité 
d’investir dans les zones 
francophones et anglophones. ECP gère 
près de 2 Mrds de $ à travers 6 fonds et 
serait actuellement en processus de le-vée 
de fonds. 
Investissements notables : Celtel, IHS, 
Nairobi Java House, Finagestion, Notore 
Chemical industries. 
Helios Investment Partners 
Fondé en 2004 et basé à Londres, Helios 
investit de manière généraliste. Helios a 
pour particularité d’avoir co-fondé l’en-treprise 
Helios Towers. Helios gère près 
de 2,7 Mrds de $. 
Investissements notables : Equity Bank, 
Vivo Energy, Continental Outdoor Media, 
Helios Towers. 
Améthis Finance 
Fondé en 2011 et basé à Paris, Améthis est 
un fonds panafricain qui a la particularité 
d’investir à la fois en dette et en capital. 
Améthis investit principalement dans les 
services financiers, les infrastructures, 
l’industrie, les services et l’agriculture. 
Améthis gère près de 530 M de $. 
Investissements notables : Fidelity, Velo-gicm 
Petroivoire, Chase Bank, UT Bank. 
AFIG Funds 
Fondé en 2005 et basé à Dakar et Johan-nesburg, 
AFIG investit en Afrique Cen-trale 
et en Afrique de l’Ouest dans des 
PME qui ont vocation à devenir des lea-ders 
régionaux. Le fonds gère 122 M de $. 
Investissements notables : Elton, Senbus 
industries, Ecobank (Rwanda, Tchad, Li-beria), 
Drillcorp. 
Africinvest 
Fondé en 1994, basé à Tunis avec des 
bureaux dans 6 pays, Africinvest est un 
fonds généraliste. Originellement cen-tre 
sur la Tunisie, le fonds a élargi son 
aire géographique et couvre désormais 
toute l’Afrique. Africinvest est un mem-bre 
fondateur de l’Africa Private Equity 
and Venture Capital Association. Afric-invest 
gère près de 1 Mrd de $ à travers 
14 fonds. 
Investissements notables : Mansard In-surance, 
Snax, Rouiba, Exat, Medis.
BOURSES & FONDS SPÉCIAL 
20 Les Afriques . 27 novembre 2014 
cile la sortie de l’investissement, 
comme dans le cas d’Helios pour 
Equity Bank, achetée en 2007 et dont 
l’investisseur a du mal à se défaire. 
Le sujet des sorties d’investissement 
est majeur pour les fonds d’investis-sement, 
car si un fonds n’arrive pas à 
revendre les entreprises acquises 
quelques années auparavant, il 
risque de faire perdre de l’argent aux 
investisseurs qui ont mis de l’argent 
dedans. Alors que le secteur se déve-loppe, 
il est essentiel de favoriser le 
développement des bourses et des 
marchés financiers afin de faciliter 
les sorties d’investissement par voie 
d’introduction en bourse. 
Les fonds d’investissement adressent 
encore très peu les problématiques 
des PME qui représentent pourtant 
une part substantielle des économies 
africaines. Pour favoriser de tels in-vestissements, 
qui peuvent aider à la 
constitution d’économies locales 
plus fortes, il sera donc nécessaire 
qu’un dialogue s’installe avec les 
gouvernements afin de favoriser en 
place un cadre réglementaire et fiscal 
incitant des fonds d’investissement 
ciblant les PME à s’implanter sur le 
continent et à adopter une approche 
de long terme. 
Babacar Pierre SECK, 
analyste à l'OCDE 
tal-risque) sont de plus petite taille 
et beaucoup moins nombreux. Ils 
investissent des montants allant de 
50,000 dollars à 2 millions de dol-lars 
et accompagnent les entrepre-neurs 
sur une durée plus longue 
pouvant aller jusqu’à 10 ans, 
comme par exemple Investisseurs & 
Partenaires. 
Challenges du private 
equity en Afrique 
La montée en puissance des fonds 
d’investissement en Afrique contri-bue 
au développement du secteur 
privé et à la formation du tissu in-dustriel. 
Néanmoins, le secteur doit 
encore mieux se structurer. «Il y a un 
écart entre ce que les fonds d’inves-tissement 
proposent et les besoins 
des entrepreneurs. L’investissement 
en Afrique nécessite d’accompagner 
les entreprises sur le long terme et 
appelle donc à adapter les méthodes 
du private equity au contexte afri-cain 
», explique Laureen Kouassi- 
Olsson, directrice d’investissement 
chez Améthis Finance. De plus, 
«l’idéal serait que l'industrie se struc-ture 
autour de plusieurs catégories 
de fonds qui puissent accompagner 
les entreprises et entrepreneurs tout 
au long de leur croissance en fonc-tion 
de leur stade de développement 
et de leurs besoins. Par exemple, la 
multiplication de fonds de capital-risque 
“early stage” répondant aux 
besoins de ressources à long terme 
des projets de petite taille, des TPE 
ou PME serait une véritable aubaine 
pour l'industrie. De même, les fonds 
de type “evergreen” ayant une durée 
d'investissement illimitée seraient 
des partenaires de choix pour des 
groupes familiaux ayant atteint un 
certain stade de maturité et à la re-cherche 
de partenaires institution-nels 
pouvant les accompagner dans 
la seconde étape de leur croissance». 
Mais ce n’est pas tout, car les fonds 
d’investissement sont aujourd’hui 
très axés sur des entreprises de 
grande taille, laissant de côté les pe-tites 
et moyennes entreprises (PME). 
Seuls quelques fonds, tels que Cauris 
Management, ou investisseurs et 
partenaires s’adressent à ces entre-prises 
de petite et moyenne taille, qui 
constituent la base du tissu écono-mique. 
Par conséquent, beaucoup de 
fonds ciblent les mêmes opportuni-tés 
d’investissements, qui restent li-mitées 
en Afrique, ce qui pousse les 
valorisations à la hausse. Dans le sec-teur 
bancaire, certaines acquisitions 
se font sur la base de trois fois le prix 
des fonds propres ! Cette surchauffe 
des prix risque de rendre plus diffi- 
Pourquoi cet intérêt pour l’Afrique 
Rien qu’en 2013, les fonds dédiés au continent africain ont levé 
plus de 3,3 milliards de dollars (voir graphique), confirmant l’in-térêt 
des investisseurs internationaux pour la région. D’après 
une enquête menée en 2013 par Emerging Markets Private Equity 
Association auprès des investisseurs institutionnels (footnote : 
fonds de pension, fonds souverains, compagnies d’assurance, 
gestionnaire d’actifs, family offices représentent les principaux 
investisseurs institutionnels) internationaux, l’Afrique est désor-mais 
la plus attractive des régions «émergentes». Cet appétit des 
institutionnels pour l’Afrique est confirmé par l’évolution du to-tal 
de fonds levés dans la région. En effet, sur la période 2010- 
2013, l’Afrique est la seule région pour laquelle les montants 
levés par les fonds d’investissement ont augmenté, alors que l’on 
constate une baisse importante pour la Chine, l’Inde ou encore 
l’Amérique latine. 
Cet intérêt nouveau pour des investisseurs financiers pour 
l’Afrique est le résultat des profondes transformations écono-miques 
et politiques sur le continent. En effet, les années 2000 
ont représenté une période de stabilisation générale des 
contextes politiques, avec notamment la fin de plusieurs conflits 
Adapter les 
méthodes de 
Private equity 
au contexte 
africain 
armés. Au même moment, l’Afrique a bénéficié d’une croissance 
économique forte et de moins en moins dépendante des cours 
des matières premières, avec 7 des 10 économies avec la crois-sance 
la plus forte sur la période 2000-2009 se trouvant en 
Afrique (source FMI). L’Afrique des années 2000, contrairement 
à celle des années 1990, représente donc une opportunité d’in-vestissement 
de plus en plus intéressante. En 2013, la croissance 
réelle du PIB africain étant de 4,6%, contre 3% au niveau mon-dial 
et -0.4% en Europe. Simultanément, les rendements en Eu-rope 
et aux États-Unis sont au plus bas, à cause des politiques 
monétaires de quantitative easing de la FED et de la Banque cen-trale 
européenne qui font baisser les taux d’intérêt depuis 2008. 
En effet, les investisseurs institutionnels, tels que les caisses de 
retraites ou les compagnies d’assurances, doivent assurer un 
rendement minimum de leurs investissements pour être renta-bles, 
ils se sont donc tournés de plus en plus vers les marchés 
émergents offrant des rendements plus attractifs. Les Bourses 
africaines offrant peu d’opportunités d’investissement, ces insti-tutionnels 
se sont donc tournés vers les fonds de private equity, 
qui leur permettent d’investir dans les entreprises non cotées.
INTERVIEW AMADOU HOTT 
Accompagner le développement 
Le DG du Fonds souverain d'investissement stratégique (Fonsis) du Sénégal 
nous parle de financements de 2 projets, dans l’agriculture et la pharmacie, 
la configuration d’un fonds souverain sur la base des actifs de l’Etat, 
l’absence de contraintes de sortie par rapport aux private equity, ... 
27 novembre 2014 Les Afriques . 21 
Amadou Hott, 
DG du Fonsis 
du Sénégal 
Les Afriques : M. Hott, le 
conseil d’administration du 
Fonsis a approuvé, en octo-bre 
dernier, deux de vos projets. 
Comment ces projets sont-ils 
structurés? 
Amadou Hott : En effet, le conseil 
d’administration (CA) du Fonds 
souverain d’investissements straté-giques 
(Fonsis), qui s’est réuni le 27 
octobre 2014, a approuvé deux de 
nos projets d’investissement. Il s’agit 
d’une exploitation agricole et d’une 
unité industrielle pharmaceutique, 
d’un coût global de douze (12) mil-liards 
de francs CFA. Le Fonsis va 
investir un montant de 1,2 milliard 
de f CFA répartis en fonds propres 
et en quasi-fonds propres, aux côtés 
d’autres investisseurs nationaux et 
internationaux, et en complément 
du financement bancaire. 
LA : Quel sera l’impact de ces pro-jets 
dans le développement socio-économique 
du Sénégal ? 
A.H. : Ces projets cadrent bien avec 
notre mission de créer des emplois 
et de la richesse et auront un impact 
social important. L’exploitation 
agricole qui sera implantée dans la 
région de Louga permettra de dyna-miser 
l’économie locale grâce à la 
création de 200 emplois directs et la 
mise en place d’une ligne électrique 
moyenne tension d’environ 20 km. 
Ce projet aura un impact non négli-geable 
au niveau national, avec une 
contribution au PIB de 3 milliards 
de f CFA par an. L’unité industrielle 
pharmaceutique sera localisée dans 
la région de Thiès et permettra une 
meilleure accessibilité financière et 
géographique de produits pharma-ceutiques 
hospitaliers stratégiques 
massivement importés. Elle cou-vrira 
le marché du Sénégal et celui 
de la sous-région avec une contri-bution 
attendue au PIB de 1,5 mil-liard 
de f CFA par an et la création 
de 70 emplois directs. 
Le démarrage des projets est prévu 
en début de 2015. 
LA : Quelle sera la prochaine 
étape ? 
A.H. : Nous allons présenter au pro- 
Notre capital 
est plus patient 
même si nous 
essayerons 
toujours de 
sortir au mo-ment 
opportun 
pour pouvoir 
réinvestir dans 
de nouveaux 
projets.
BOURSES & FONDS SPÉCIAL 
chain Conseil d’administration, 
prévu en début de décembre, d’au-tres 
projets aussi structurants pour 
approbation. Nous allons certaine-ment 
communiquer dessus dès que 
le CA les aura approuvés. 
LA : Le Sénégal n’a pas d’excé-dents 
pétroliers, encore moins 
d’excédents budgétaires, comme 
les autres pays qui ont des Fonds 
souverains. Comment le Fonsis 
compte-t-il faire pour mener à 
bien sa mission ? 
A.H. : Le Sénégal est, en effet, l’un 
des premiers pays au monde à se 
doter d’un fonds souverain alors 
qu’il n’a ni rente issue de matières 
premières ou d’hydrocarbure ni 
rente commerciale. Le gouverne-ment 
a autorisé la création de ce 
fonds souverain sur la base des ac-tifs 
que l’État va nous transférer. Ces 
actifs peuvent être revalorisés et per-mettre 
de lever des fonds sur les 
marchés financiers locaux et étran-gers, 
qui seront ensuite «réinjectés» 
dans de nouveaux projets ou dans 
des projets ou sociétés en difficulté, 
avec l’objectif de contribuer à la re-lance 
de l’économie via cet investis-sement 
productif. 
Il faut donc retenir que le Fonsis est 
un modèle de fonds souverain qui 
repose sur le développement des ac-tifs 
transférés par l’État et les levées 
22 Les Afriques . 27 novembre 2014 
de fonds en dette et en co-investis-sement. 
Mais avec les récentes dé-couvertes 
de pétrole au Sénégal, les 
ressources du Fonsis seront renfor-cées 
dans le moyen et long terme, 
pour plus d’investissements pro-ductifs 
et d’épargnes pour les géné-rations 
futures. 
LA : A combien s’élève le capital 
du Fonsis ? 
A.H. : Le Fonds souverain d’inves-tissements 
stratégiques est une ini-tiative 
du président Macky Sall. Il a 
été créé par la loi 2012-34 fixant son 
capital minimal à 500 milliards de 
francs CFA, majoritairement consti-tué 
en actifs de l’État. C’est ce qui lui 
permet d’intervenir en prise de par-ticipations 
en fonds propres ou 
quasi-fonds propres pour des socié-tés 
en création, développement ou 
restructuration. 
LA : Quel est l’horizon de vos in-vestissements 
? 
A.H. : Contrairement aux fonds 
«private equity» classiques, nous 
n’avons pas de contraintes de sortie 
au bout de 5-7ans par exemple. 
Notre capital est plus patient même 
si nous essayerons toujours de sortir 
au moment opportun pour pouvoir 
réinvestir dans de nouveaux projets 
afin de générer plus de croissance et 
d’emplois. Le Fonsis, en ligne avec 
les intérêts de l’entreprise, organi-sera 
ses désinvestissements par ces-sion 
aux promoteurs du projet, 
cession à un tiers, dette de finance-ment 
de sortie et distribution de di-videndes 
spéciaux ou par 
introduction en bourse, une voie 
que nous privilégions pour plus de 
liquidité à la BRVM. La Bourse per-met 
aussi de partager les fruits de la 
création de richesse avec un maxi-mum 
d’épargnants sénégalais. 
Propos recueillis par Ismaïl Aidara
BOURSES AFRICAINES 
A la recherche de liquidités 
Avec une capitalisation boursière globale estimée à 1 300 milliards de $, 
l’Afrique compte 23 places financières. Malgré l’engouement que suscite le 
dynamisme économique du continent depuis quelques années, le nombre de 
sociétés cotées n’augmente que timidement, de même que les liquidités. 
façon générale, l’Afrique australe 
constitue la zone la plus dynamique. 
Les produits financiers y sont égale-ment 
les plus structurés. La Johan-nesburg 
Stock Exchange (JSE) et la 
Swaziland Stock Exchange sont les 
principales places financières de la 
région. À part l’Afrique du Sud, au-cune 
place boursière africaine ne 
s’approche des niveaux de dévelop-pement 
des places financières des 
pays développés. 
En Afrique de l’Est également, la 
place boursière du Kenya reste dy-namique. 
Avec un niveau de capita-lisation 
estimée à 23,525 millions de 
dollars, la place de Nairobi est la 
bourse la plus aminée de sa sous-ré-gion, 
à l’image de l’économie floris-sante 
du pays. 
Manque de liquidités 
Selon Jean-Jacques Essombè, asso-cié 
du cabinet Orrick Rambaud 
Martel qui livrait son analyse au 
groupe médias belge RTBF, le 
manque de liquidité est l’un des 
problèmes majeurs sur les places 
africaines. Car il n’y a pas assez d’ac-teurs. 
En plus, il y a peu de fonds 
étrangers intervenant sur les mar-chés 
boursiers africains. Selon lui, 
les fonds d’investissement actifs 
sont essentiellement locaux et leur 
nombre est réduit. En dehors de 
l’Afrique du Sud qui brasse plus de 
300 milliards de dollars, les niveaux 
de capitalisation boursière sont fai-bles, 
de même que les volumes de 
transactions. Ce qui constituerait 
un frein pour les gros investisseurs 
étrangers qui sont en général inté-ressés 
par de gros volumes. 
De même, en termes de liquidité, 
sur la période 2005-2010, seuls 
quelques pays comme l’Égypte et 
27 novembre 2014 Les Afriques . 23 
LLes marchés boursiers du 
continent réunis représente-raient 
la 12ème place financière 
du monde, avec une capitalisation 
globale estimée à 1300 milliards de $. 
Les places boursières se sont déve-loppées 
significativement depuis les 
années 90, passant d’une dizaine à 23 
aujourd’hui. D’après les analystes, 
cette évolution a été assez rapide. La 
capitalisation boursière est passée de 
257 milliards de dollars en 2000 à 
1260 milliards en 2010. 
Mais il existe de réelles disparités 
entre les pays. L’essentiel du volume 
des transactions profite surtout à 
quelques places financières comme 
celles de l’Afrique du Sud, de 
l’Égypte, du Nigéria, du Maroc ou 
du Kenya. L’Afrique du Sud attire la 
majorité des capitaux échangés sur 
le continent, soit plus de 70% du vo-lume 
total. En termes de nombre de 
sociétés cotées, l’Afrique du Sud ar-rive 
également en tête avec environ 
400 valeurs, suivie par l’Égypte 
(214) et le Nigéria (187). 
Dynamisme sur les places 
financières d’Afrique 
australe et de l’Est 
Johannesburg Stock Exchange 
(Afrique du Sud), qui est la pre-mière 
place financière du continent, 
a une capitalisation boursière de 
plus de 330 milliards de dollars. De 
Il y a peu de 
fonds 
étrangers 
intervenant 
sur les 
marchés 
boursiers 
africains.
BOURSES & FONDS SPÉCIAL 
l’Afrique du Sud ont enregistré des 
ratios assez élevés, avec respective-ment 
51,4% et 50,1%, selon les 
données de la Banque mondiale. 
Fonds d’investissement, 
animateurs des marchés 
boursiers 
L’essor économique du continent 
attire de plus en plus de fonds d’in-vestissement 
qui s’intéressent dés-ormais 
aux places financières, 
malgré le faible niveau de transac-tions 
qui y existe actuellement. 
Selon les chiffres de MorningStar, 
on dénombre plus de 800 fonds 
d’investissement actifs sur le conti-nent. 
En termes de ventilation, 48 
fonds investissent sur l’ensemble 
des places boursières africaines, 37 
sur l’Afrique du Nord et le Moyen- 
Orient, deux se concentrent sur le 
Maroc, deux sur l’Égypte, un fonds 
sur le Cameroun (dans le secteur 
minier notamment), 35 fonds ci-blent 
la zone Namibie-Afrique du 
Sud, et tous les autres, soit plus de 
650 fonds, vont à l’Afrique du Sud. 
La majorité de ces fonds sont domi-ciliés 
en Afrique du Sud et au 
Luxembourg qui abrite 38 fonds ac-tifs 
en Afrique, devenant ainsi une 
24 Les Afriques . 27 novembre 2014 
place de plus en plus importante 
pour la finance africaine. 
En dépit des mesures initiées par 
certains pays, un certain nombre 
d’obstacles freinent la croissance des 
flux de capitaux sur les places bour-sières 
africaines : insuffisance de li-quidités, 
insuffisance de produits 
financiers adaptés, manque d’auto-matisation 
des systèmes d’échanges, 
etc. Peut-être l’engouement pro-gressif 
des acteurs étrangers qui 
s’intéressent à l’Afrique permettra 
d’accélérer le rythme des réformes, 
en même temps qu’il rehausse 
considérablement les flux des capi-taux 
échangés. 
Notons qu’en termes de réformes 
pour changer les choses, des pays 
comme le Nigéria prennent les de-vants... 
En effet, un projet de loi 
lancé récemment au Nigéria veut 
obliger les entreprises ayant plus de 
80 milliards de nairas nigérians (en-viron 
500 millions de dollars) d’ac-tifs 
à se coter en Bourse. Si le projet 
aboutit, la Bourse de Lagos devrait 
ainsi voir son niveau d’activité 
s’améliorer considérablement. 
Ibrahim Souleymane 
Tableau 
comparatif 
des marchés 
Top 10 africain des plus grandes Bourses 
en termes de capitalisation 
Selon le classement réalisé par la 
Banque d’investissement, African Al-liance 
en 2014 
1- Johannesburg Stock Exchange (Afrique 
du Sud), 330,287 MM de $ 
2- Nigerian Stock Exchange (Nigéria), 
82,813 MM de $. 
3- Egyptian Exchange (Egypt), 63,716 MM$. 
4- Bourse des Valeurs de Casablanca (Ma-roc), 
55,446 MM de $. 
5- Nairobi Stock Exchange (Kenya), 22,675 
MM de $. 
6- BRVM : Bourse régionale des valeurs 
mobilières (Bénin, Burkina Faso, Guinée- 
Bissao, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal 
et Togo), 11,203 MM de $. 
7- Bourse des valeurs mobilières de Tunis 
(Tunisie), 7,770 MM de $. 
8- Stock Exchange of Mauritius (île Mau-rice), 
7,248 MM de $. 
9- Ghana Stock Exchange (Ghana), 6,085 
MM de $. 
10- Zimbabwe Stock Exchange (Zimbabwe), 
5,214 MM de $.
INTERVIEW PIERRE CARPENTIER 
«Les PME africaines font de plus en plus appel aux fonds 
d’investissement pour financer leur croissance» 
Pierre Carpentier est directeur d’investissement, en charge des portefeuilles 
PME et microfinance en Afrique centrale et dans l’océan Indien chez le fonds 
Investisseurs & Partenaires (I&P). Selon lui, la nouvelle génération 
d’entrepreneurs africains n’est plus dans une logique d’entreprises familiales. 
Ils font recours au private equity pour financer leur développement. 
27 novembre 2014 Les Afriques . 25 
Pierre Carpentier, 
directeur 
d'Investissement, 
en charge des 
portefeuilles PME 
et microfinance en 
Afrique Centrale 
et dans l’Océan 
Indien chez le 
fonds Investisseurs 
& Partenaires 
(I&P) 
Les Afriques : Comment expli-quez- 
vous la percée des fonds 
d’investissement sur le conti-nent 
africain ? 
Pierre Carpentier : Nous étions 
quelques fonds précurseurs lorsque 
nous avons démarré nos activités en 
2000. Les gens ont souvent une per-ception 
exagérée de l’environnement 
économique africain qui est pourtant 
une région formidable. L’Afrique en-registre 
des taux de croissance parmi 
les plus forts. La croissance est certes 
tirée par les activités extractives ex-portatrices, 
mais on commence à 
avoir de la croissance induite par le 
développement du marché intérieur, 
la progression démographique, etc. 
Le dynamisme du secteur privé a 
connu une trajectoire assez éton-nante 
au profit de pas mal de facteurs, 
comme l’émergence d’une généra-tion 
d’entrepreneurs plus structurés, 
qui sont moins dans une logique de 
développement d’entreprises fami-liales, 
sur fonds propres, et qui sont 
prêts à s’ouvrir à des financements en 
capital pour se développer. Ce qui 
permet aux fonds d’investissement de 
pouvoir travailler avec eux. C’est 
assez récent, mais cette dynamique 
est bien là aujourd’hui. La qualité des 
entrepreneurs qu’on voit arriver avec 
des projets est vraiment impression-nante. 
Ensuite, l’environnement des 
affaires s’est aussi amélioré, notam-ment 
grâce à des instruments comme 
l’Ohada, qui uniformise le cadre ju-ridique 
des affaires dans la plupart 
des pays francophones. Enfin, on 
peut dire qu’il y a eu aussi un effet 
boule de neige, dans le sens où les 
premières réussites qu’on a vu appa-raître, 
souvent relayées dans les jour-naux, 
ont eu un effet d’entraînement 
et ont contribué à attirer d’autres in-vestisseurs. 
Par exemple, nous en tant 
que fonds d’investissement, la levée 
de notre second fonds a été relative-ment 
plus facile que le premier. On 
arrive à lever des fonds beaucoup 
plus facilement aujourd’hui sur le 
thème du financement du secteur 
privé en Afrique. 
LA : Quelles sont les principales 
réalisations d’Investisseurs& Parte-naires 
en termes de projets ou d’in-vestissement 
en Afrique cette 
année ? 
P.C. : Nous sommes un fonds géné-raliste. 
Aujourd’hui, nous tra-vaillons 
sur notre deuxième fonds 
qui a été lancé en 2012, qui s’appelle 
I&P Afrique Entrepreneurs (IPAE) 
et qui est un fonds de 54 millions 
d’euros positionné sur les PME. Ce 
qui nous caractérise, c’est la taille 
des opérations que nous faisons, 
avec des investissements qui démar-rent 
à 300 000 euros jusqu’à 1,5 mil-lion. 
Les entreprises que nous 
finançons font généralement entre 
500 000 euros jusqu’à 5 millions 
d’euros de chiffres d’affaires. 
Ce sont des opérations relativement 
petites comparées à d’autres fonds 
présents en Afrique. Avec le fonds 
IPAE, nous avons déjà une vingtaine 
d’investissements dans 10 pays dif-férents. 
Nous faisons entre 5 et 8 in-vestissements 
par an. Tout en étant 
généraliste, nous avons investi dans 
les secteurs de la microfinance, de la 
construction, du bâtiment, de la 
santé, avec une notamment mater-nité 
au Sénégal, dans les métiers de 
l’aquaculture à Madagascar, etc. Il y 
a un spectre assez large de ce que 
L’environne-ment 
des 
affaires s’est 
aussi 
amélioré, 
notamment 
grâce à des 
instruments 
comme 
l’Ohada, qui 
uniformise le 
cadre juridique 
des affaires.
BOURSES & FONDS SPÉCIAL 
nous pouvons faire. 
LA : Quels types de projets ou 
d’entreprises vous intéressent en 
priorité ? 
P.C. :Nous sommes un fonds qui fait 
de l’«impact investment». C'est-à-dire 
que nous allons chercher dans les 
projets en priorité un impact sociétal 
fort. Nous sommes intéressés pas 
uniquement par les enjeux de renta-bilité, 
mais aussi par les éléments de 
performance extrafinancière. Nous 
sommes ainsi particulièrement inté-ressés 
par des secteurs comme la 
santé, les activés d’agriculture non 
exportatrices, la formation, etc. Sur 
les types de projets, nous privilégions 
les sociétés en croissance, les sociétés 
qui ont un fort potentiel de dévelop-pement, 
les sociétés qui ont déjà une 
existence et qui veulent renforcer leur 
capacité afin de passer un cap dans le 
développement de leurs activités, 
mais nous pouvons également ac-compagner 
des start-up. 
LA : Qu’est-ce que vous apportez 
aux projets en plus du finance-ment 
? 
P.C. :Notre équipe s’appelle Investis-seurs 
& Partenaires. Le «P» corres-pond 
à notre engagement à 
accompagner les entrepreneurs. 
Nous investissons dans des PME en 
prenant une participation minori-taire. 
Nous ne prenons pas le 
contrôle. Ensuite, nous apportons 
aux entrepreneurs de l’accompagne-ment, 
de l’assistance, du support, gé-néralement 
pas sur leur coeur de 
métier, puisque nous sommes un 
fonds généraliste. D’ailleurs, en géné-ral, 
les entrepreneurs que nous ac-compagnons 
connaissent très bien 
leur métier et leur secteur d’activité. 
L’accompagnement se fait à plusieurs 
niveaux. D’abord au niveau de la 
gouvernance pour aider les entre-prises 
à mettre en place des instances 
de gestion qui fonctionnent bien, 
avec tout le nécessaire pour donner 
du rythme à la vie de la société. Par 
exemple, nous travaillons sur des 
budgets en fin d’année pour les vali-der, 
les approuver, etc. Au-delà, nous 
apportons de l’appui essentiellement 
26 Les Afriques . 27 novembre 2014 
sur les questions de management, de 
gestion, de stratégie. Ensuite, on peut 
travailler dans les actions au quoti-dien. 
Dans ce cas, soit on intervient 
en direct par des actions réduites, soit 
on fait appel à des ressources ex-ternes, 
des consultants ou des per-sonnes 
ressources qui peuvent 
intervenir. Par exemple, si on identi-fie 
un problème au niveau du sys-tème 
d’information qu’il faudra 
améliorer (puisqu’on travaille beau-coup 
là-dessus et les fonds d’investis-sement 
sont très demandeurs de 
reporting), on va demander à l’entre-prise 
de se mettre à niveau. Une par-tie 
de ces interventions peut être 
financée par des fonds d’assistance 
technique. 
LA : Est-ce que vous recevez assez 
de candidatures lorsque vous sélec-tionnez 
des projets ? 
P.C. :Nous avons un flux d’opportu-nités 
important. Nous recevons envi-ron 
200 dossiers par an. Nous avons 
des critères et nous sommes relative-ment 
exigeants. Il y a parfois des pro-jets 
trop grands pour nous, dans ce 
cas nous les orientons vers des fonds 
d’investissement plus grands qui sont 
plus adaptés. Il peut y avoir des pro-jets 
qui sont dans des secteurs qui 
n’entrent pas dans notre champ d’in-tervention. 
Il y a aussi des projets qui 
ont des dossiers assez fragiles, etc. 
Petit à petit, nous filtrons jusqu’à ar-river 
à un nombre de 10 projets 
maximum par an pour des finance-ments 
allant de 300 000 euros à 1,5 
million d’euros. 
LA : Quel est le niveau de rentabi-lité 
moyen des projets financés, et 
qu’en est-il de votre retour sur in-vestissement 
? 
P.C. : C’est très difficile à dire. Nous 
avons une rentabilité globale de por-tefeuilles, 
mais avec des écarts qui 
peuvent être importants. La rentabi-lité 
dépend notamment des condi-tions 
de sortie du fonds 
d’investissement. Étant donné que 
nous sommes sur des prises de parti-cipations 
minoritaires, si on sort 
d’un projet qui a pris de la valeur, 
pour céder notre participation à un 
investisseur extérieur, on peut valo-riser 
souvent mieux que si nous re-vendons 
au promoteur. Notre sortie 
se fait au bout de 5 à 7ans. Nous 
avons généralement des accords de 
rachats avec les promoteurs. 
LA :Avec l’afflux des fonds d’inves-tissement 
sur le continent, 
l’Afrique s’expose-t-elle à la me-nace 
des «fonds vautour», comme 
ce fût le cas il y a quelques années 
pour l’Argentine ? 
P.C. : Les fonds que vous qualifiez de 
fonds vautour sont surtout des fonds 
spéculatifs sur des secteurs particu-liers. 
Pour le moment, on ne voit pas 
ce genre de problème, mais il n’est 
pas exclu que ça arrive aussi en 
Afrique, comme c’est déjà arrivé ail-leurs. 
Par contre, ce qu’on commence 
à voir, ce sont plutôt des regroupe-ments, 
des consolidations. Il com-mence 
à y avoir des transactions de 
rachats d’entreprises : pour intégrer 
un concurrent, pour prendre des 
parts de marché, etc. On voit aussi 
des entreprises européennes ou nord-africaines 
qui arrivent, qui passent au 
sud du Sahara, et qui font des rachats 
pour s’implanter dans des pays. 
Jusqu’ici, ce n’est pas la dimension 
prédatrice des fonds qu’on voit sur le 
terrain, mais plutôt des fonds d’in-vestissement 
qui peuvent accompa-gner 
une boîte qui souhaite 
s’implanter dans un autre pays. 
Propos recueillis par 
Ibrahim Souleymane 
Si on sort d’un 
projet qui a 
pris de la 
valeur, pour 
céder notre 
participation à 
un investisseur 
extérieur, on 
peut valoriser 
souvent mieux 
que si nous 
revendons au 
promoteur. 
Bio-express 
Pierre Carpentier est directeur d’investis-sement 
en charge des portefeuilles PME et 
micro-finance en Afrique centrale et dans 
l’océan Indien, chez le fonds d’investisse-ment 
Investisseurs & Partenaires (I&P). Il 
a été directeur associé d'un cabinet de 
conseil entre 2003 et 2006 et chargé d’in-vestissement 
dans une société d'investis-sement 
dédiée aux PME en Afrique 
(1999-2003). Pierre Carpentier est di-plômé 
d’une école d’ingénieur et d’un 
DESS de management des entreprises.
PME Des instruments ad hoc pour des besoins spécifiques 
En mal de financement, les entreprises africaines, les plus nombreuses et 
les plus sensibles, approchent en nombre ces nouveaux venus en Afrique 
que sont les Bourses de valeurs et les Fonds d’investissement. Reste à 
franchir le pas… 
27 novembre 2014 Les Afriques . 27 
La mondialisation et surtout la 
force rapide de propagation de 
l’information font que les Pe-tites 
et moyennes entreprises (PME) 
africaines se félicitent de l’actualité 
riche des Bourses de valeurs et des 
Fonds d’investissement du conti-nent. 
Cependant, et au risque de 
doucher les espoirs, il convient de 
souligner que la grande majorité des 
PME africaines ne sont ni prêtes ni 
adaptées à ce jour pour ce type de fi-nancements. 
Les problèmes de fi-nancement 
des entreprises sont de 
trois ordres principaux, à savoir le fi-nancement 
de l’écart de trésorerie né 
du décalage entre les encaissements 
et décaissements, le financement de 
l’outil de production et, enfin, le fi-nancement 
de l’expansion. 
À l’analyse des rencontres et des 
échanges avec les dirigeants de PME 
africaines, celles-ci approchent les in-termédiaires 
boursiers et les fonds 
d’investissement à la recherche de so-lutions 
à des problèmes de finance-ment 
issus d’un écart temporaire ou 
structurel de trésorerie ou liés au fi-nancement 
de l’acquisition ou de la 
mise en place d’un outil de produc-tion. 
Il existe ça et là des demandes 
de financement liées à l’expansion de 
l’entreprise, mais il s’agit souvent 
d’une expansion opportuniste et 
pour laquelle le besoin est le finance-ment 
de l’outil de production devant 
permettre cette expansion. 
Quels préalables ? 
Dans ce dossier dédié aux Bourses de 
valeurs et aux Fonds d’investisse-ment 
en Afrique, il semble essentiel 
de rappeler la place et le rôle de ces 
instruments et de conduire l’exercice 
nécessaire de pédagogie de nos en-trepreneurs, 
afin de les préparer à en 
tirer le plus grand bénéfice. 
Bourses et fonds d’investissement 
servent essentiellement au finance-ment 
de l’expansion de l’entreprise 
grâce à l’apport de capitaux longs qui 
est fait. Dans les deux cas, l’entrepre-neur 
accueille dans son entreprise 
des acteurs externes, actifs ou non, 
qui souhaiteront plus ou moins ré-gulièrement, 
avoir un droit de regard 
sur la gestion qui y est conduite, sur 
l’adéquation des actions avec le pro-jet 
sur lequel les financements ont été 
obtenus et, le cas échéant, des expli-cations 
sur les inflexions et les chan-gements. 
Aussi, et afin d’avoir toutes les meil-leures 
chances de succès, lors de la 
mobilisation de financements par 
voie de Bourses de valeurs ou de 
Fonds d’investissement, l’entrepre-neur 
devra avoir accompli quelques 
travaux préalables, au premier rang 
desquels une structuration de l’orga-nisation 
et de la gouvernance de son 
entreprise. Pour ce faire, il va falloir 
s’interroger sur la nature profonde 
du besoin de financement et de la so-lution 
la plus adaptée. Par exemple, 
des revues des termes de paiement 
avec les fournisseurs, l’amélioration 
du processus de recouvrement des 
créances ou encore le recours à l’af-facturage 
peuvent nettement amélio-rer 
la situation de trésorerie et 
d’autofinancement, tout comme par 
exemple le recours au leasing pour le 
financement de l’équipement de 
production. 
Réfléchir à la vision à 5/7 ans des 
missions et des objectifs de la société 
et formaliser dans un plan les projets 
d’expansion ainsi que les modalités 
de leur réalisation, tout en prévoyant 
une certaine part d’aléas devant per-mettre 
de saisir ces opportunités 
nouvelles et insoupçonnées au mo-ment 
de la confection du plan. L’op-tion 
Bourses de valeurs et/ou Fonds 
d’investissement apparaîtra comme 
une modalité du financement et de 
l’exécution du plan ainsi défini. 
Les Bourses de valeurs mobilières en 
Afrique, ainsi que les Fonds d’inves-tissement 
qui s’y développent sont 
une réelle chance et une opportunité 
pour les PME africaines. Il ne tient 
donc qu’à ces PME de créer les 
conditions d’un succès mutuel. 
Jean-Luc Koffi Vovor, président 
du think-tank Kusuntu le Club 
Jean-Luc Koffi 
Vovor 
Les Bourses de 
valeurs 
mobilières en 
Afrique, ainsi 
que les Fonds 
d’investisse-ment 
qui s’y 
développent 
sont une réelle 
chance et une 
opportunité 
pour les PME 
africaines.
BOURSES & FONDS SPÉCIAL 
TUNISIE La BVMT, un marché financier fortement influencé 
par la vie politique 
76 entreprises cotées en Bourse et une valeur de capitalisation estimée à 
près de 17 milliards de dinars (7,41 milliards d’euros), dont la participation 
étrangère avoisine les 22%, telles sont les principales caractéristiques du 
marché financier tunisien, lequel est fortement influencé par la vie politique, 
surtout durant cette conjoncture d’après-révolution. 
Le marché financier tunisien 
repose sur une trilogie d’ins-titutions, 
à savoir un orga-nisme 
de régulation, le Conseil du 
marché financier (CMF), un orga-nisme 
chargé de la gestion du mar-ché, 
la Bourse des valeurs mobilières 
de Tunis (BVMT), et un organisme 
chargé du dépôt et de la compensa-tion, 
la Société tunisienne interpro-fessionnelle 
pour la compensation 
et le dépôt de valeurs mobilières 
(Sticodevam). 
Dans cette structure, la chaîne d’in-vestissement 
en Bourse prend nais-sance 
avec la transmission d’un 
ordre de bourse par le biais d’un in-termédiaire 
en Bourse et se clôture 
par le dénouement de la transaction 
avec la livraison d’un titre ou l’en-caissement 
de sa contre-valeur. Les 
différentes étapes sont assurées en 
28 Les Afriques . 27 novembre 2014 
réseau électronique entre les trois 
institutions. 
Créée en février 1969, la Bourse des 
valeurs mobilières de Tunis 
(BVMT) se présente comme une so-ciété 
anonyme de droit privé avec 
un capital exclusivement et égalitai-rement 
détenu par les intermé-diaires 
en Bourse. Elle a pour 
mission de gérer le marché des va-leurs 
mobilières, ce qui inclut les 
opérations de négociation et d’enre-gistrement. 
Ce choix vise avant tout 
à permettre au marché d’être géré 
par des professionnels. 
La Bourse ne participe 
qu’à hauteur de 5% au 
financement de l’économie 
La Bourse tunisienne regroupe un 
marché principal et un marché al-ternatif. 
Bourse des valeurs 
mobilières de Tunis 
Le manque 
d’investisseurs 
institutionnels. 
Le marché principal est destiné aux 
grandes entreprises performantes 
(banques, groupes industriels pri-vés 
de renom...) et il compte 65 so-ciétés 
cotées. 
Afin de s’introduire dans ce marché, 
une société doit disposer d’un capi-tal 
minimum de 3 millions de di-nars 
(1,307 millions d’euros) et 
avoir un bilan bénéficiaire pendant 
les deux derniers exercices, sauf 
dans le cas d’une augmentation de 
capital. 
Pour ce qui est du marché alterna-tif, 
il est destiné à promouvoir le dé-veloppement 
des PME-PMI. Créé 
en 2007, ce marché compte au-jourd’hui 
11 sociétés. 
Toutefois, il est à noter que bien que 
la BVMT soit un marché bien orga-nisé, 
régie par une réglementaire 
performante et qui dispose d’une 
infrastructure technique à la pointe, 
elle joue un rôle marginal dans le fi-nancement 
de l’économie. 
En fait, le marché financier ne par-ticipe 
qu’à hauteur de 5% au finan-cement 
de l’économie tunisienne, 
contre 95% pour le secteur bancaire 
et le leasing, et ce, en raison de l’ab-sence 
des secteurs clés de l’économie 
(tourisme, télécoms...) et le manque 
d’investisseurs institutionnels, 
puisque la demande est essentielle-ment 
animée par des petits por-teurs. 
A cela s’ajoute le manque 
d’une culture boursière chez les in-vestisseurs 
tunisiens. 
N’empêche que la BVMT a enregis-tré 
durant ces deux dernières années 
(2013 et 2014) un record en termes 
d’introductions, passant de 56 so-ciétés 
cotées en 2010 à 57 en 2011, 
59 en 2012, pour grimper à 71 en 
2013, et nous estimons atteindre 80
27 novembre 2014 Les Afriques . 29 
sociétés cotées d’ici à la fin de l’an-née 
en cours. 
Ceci a été conforté par un certain 
resserrement du crédit, d’où l’af-fluence 
de nouvelles sociétés sur le 
marché financier pour accéder à des 
investissements. 
Selon les observateurs et les experts 
économiques, la Bourse jouera un 
rôle plus important dans le finance-ment 
de l’économie tunisienne, du-rant 
les prochaines années, surtout 
après la publication, récemment, 
d’un décret permettant aux étran-gers 
d’acheter des actions en Bourse 
dans la limite de 66,66% sans auto-risation 
préalable. 
Par ailleurs, une stratégie de pro-motion 
a été mise en place, en vue 
d’améliorer l’image de la Bourse et 
de sensibiliser les différents opéra-teurs 
économiques quant à l’impor-tance 
de cet outil alternatif de 
financement. 
Dans ce cadre, des cycles de forma-tion 
et des rencontres de sensibilisa-tion 
ont été organisés, au profit des 
chefs d’entreprise et des jeunes en-trepreneurs, 
mais aussi d’autres cor-porations, 
tels que des comptables, 
des avocats et des journalistes. 
La BVMT enregistre des 
niveaux record suite à la 
réussite des élections 
En ce qui concerne la performance 
des valeurs cotées à la Bourse, la ten-dance 
du marché a été globalement 
baissière, depuis le début de l’année 
2014. 
Toutefois, la Bourse de Tunis ne 
s’est réveillée qu’au lendemain de 
l’annonce des résultats des élections 
législatives (le 26 octobre 2014). 
Elle a repris des couleurs et notam-ment 
la couleur verte. Le volume 
moyen quotidien a atteint, durant la 
quinzaine du 24 octobre au 7 no-vembre 
2014, environ 8,743 MD 
(3,811 millions d’euros), contre une 
moyenne de 4,369 MD (1,904 mil-lions 
d’euros) pour toute l’année 
2014. Les deux indices phares Tu-nindex 
et Tunindex 20 ont accru 
respectivement de 8,52% à 4 999,91 
points et de 11,15% à 2123,56 
points. 
La SFBT a affiché la meilleure per-formance 
de la quinzaine gagnant 
33,16% à 22,530 dinars et boostant 
par la même occasion l’indice du 
secteur agroalimentaire dont la 
hausse s’est établie à 31,81%. 
Siphat et Elbene Industrie ont clô-turé 
la quinzaine sur des remontées 
respectives de 22,38% à 10,500 di-nars 
et de 21,01% à 2,880 dinars. 
Attijari Bank a augmenté de 20,38% 
à 22,270 dinars. Cette performance 
a permis à l’indice du secteur ban-caire 
de terminer la quinzaine sur 
une plus-value de 7,98%. 
Du côté des baisses, Servicom a affi-ché 
la plus importante régression 
perdant 8,51% à 16,010 dinars. 
Le titre Ciments de Bizerte a reculé 
de 6,03% à 6,390 dinars limitant 
l’évolution de l’indice du secteur des 
matériaux de construction à seule-ment 
1%. 
La SFBT a été aussi le titre le plus 
échangé avec un flux transactionnel 
de 20,908 MD, suivi d’Attijari Bank 
traité pour un volume de 8,277 MD. 
Anas Amine, Tunis 
Un marché 
impacté par 
le politique
BOURSES & FONDS SPÉCIAL 
La Douala Stock Exchange en quête 
de vitalité 
Le rythme des activités à la Bourse nationale du 
Cameroun n’a pas encore atteint la vitesse de croisière, 
au regard des potentialités. Après une décennie de 
fonctionnement, il faudrait sans doute revoir le cadre 
général du fonctionnement de cette institution. 
La Bourse nationale des valeurs 
mobilières du Cameroun, la 
Douala Stock Exchange (DSX) 
est pour le moment la principale 
place boursière de l’Afrique centrale. 
Un espace économique qui compte 
deux marchés financiers, indépen-damment 
de l’étroitesse du marché. 
Toutefois, l’animation du marché n’a 
pas encore atteint la vitesse de croi-sière, 
au regard des potentialités éco-nomiques 
du Cameroun qui non 
seulement représente quelque 30% 
du PIB de la Communauté écono-mique 
de l’Afrique centrale (Cemac), 
et engloutit environ 45% des crédits 
octroyés par les banques, mais égale-ment 
concentre près de 50% du tissu 
industriel de la sous-région. Princi-pale 
locomotive économique de 
l’Afrique centrale, le Cameroun peut, 
de ce point de vue, faire prévaloir des 
arguments pour faire de la place 
boursière de Douala l’une des plus 
importantes de l’Afrique, à la suite de 
Johannesburg, Casablanca, Tunis, 
30 Les Afriques . 27 novembre 2014 
Lagos ou encore Abidjan. C’est au re-gard 
des réalités du marché que des 
observateurs avertis à l’instar de la 
Banque africaine de développement 
(BAD) ont préconisé l’existence d’un 
seul marché financier en Afrique cen-trale, 
conseillant justement de ren-forcer 
la place boursière de Douala. 
Une douzaine d’années après la créa-tion 
de la DSX et huit ans après l’en-registrement 
des premières cotations, 
la cadence des opérations boursières 
est loin d’être satisfaisante. Et pour 
cause, l’on compte seulement trois 
entreprises cotées en Bourse dans le 
compartiment des actions, en l’oc-currence 
la Société des eaux miné-rales 
du Cameroun (Semc), la Société 
africaine forestière et agricole du Ca-meroun 
(Safacam) et la Société ca-merounaise 
de palmeraies 
(Socapalm), toutes des filiales des 
multinationales françaises, notam-ment 
le groupe Castel pour la pre-mière, 
et le groupe Bolloré pour les 
deux dernières. L’ensemble des en- 
Des IPO, au 
compte-gouttes 
Faire de la 
place 
boursière de 
Douala l’une 
des plus 
importantes de 
l’Afrique. 
Nouvelle rallonge de 
la Banque mondiale 
au Libéria 
Le groupe de la Banque mondiale et le 
gouvernement libérien ont paraphé 2 
accords de financement. Pour aider ce 
pays à combattre l’épidémie d’Ebola, 
une nouvelle ligne de 30 millions de $ 
est octroyée au programme de redres-sement 
du budget. Un financement 
devant aussi servir à soutenir la stra-tégie 
à moyen terme du Libéria pour 
renforcer ses mécanismes de transpa-rence 
et de responsabilisation, déve-lopper 
l’économie, améliorer l’accès à 
une éducation de qualité et améliorer 
les services de santé qui sont essentiels 
à la lutte contre l’épidémie actuelle 
d’Ebola. Dans le détail, le finance-ment, 
qui doit soutenir la deuxième 
opération Appui à la réduction de la 
pauvreté (Prsdpo II), comprend une 
assistance de 20 millions de $ de l'As-sociation 
internationale de dévelop-pement 
(IDA) et un don sous forme 
de subventions de 10 millions de $. 
EADB, Meilleure 
institution de finan-cement 
du dévelop-pement 
de l’Afrique 
La Banque africaine de développe-ment 
de l’Est (BDAE) vient de rem-porter 
le Prix de la Meilleure 
institution de financement du dé-veloppement 
de l’Afrique, pour la 
deuxième année consécutive, avec 
une notation AA. Confirmation de 
l’Association des institutions afri-caines 
de développement des fi-nances 
(Aiafd), qui a précisé que la 
BDAE a surclassé 33 autres établis-sements 
concurrents à la 4èmeCom-pétition 
organisée par les pairs des 
institutions membres de l’Aiafd. 
Les résultats ont été annoncés lors 
de la 81ème réunion du comité exé-cutif 
de l’Aiafd à Kuala Lumpur, en 
Malaisie. J. A. Amihere, secrétaire 
général de l’Aiafd, a alors soutenu 
que la BDAE a fait des progrès ex-ceptionnels 
dans l’enracinement 
des meilleures pratiques dans ses 
opérations.
OPA de LeapFrog 
sur Resolution 
Health East Africa 
Nouvelle aide UBA 
Libéria contre Ebola 
27 novembre 2014 Les Afriques . 31 
treprises sont cotées dont la capitali-sation 
boursière se chiffre à 156 mil-liards 
de f CFA. Tenant compte du 
fait que le Cameroun représente au 
moins 60% des activités écono-miques 
de la sous-région Cémac, l’on 
peut s’interroger sur le désintérêt des 
entreprises camerounaises à se coter 
en Bourse. Une telle situation pour-rait 
s’expliquer d’après certains ana-lystes 
par l’insuffisance des mesures 
incitatives en direction des entre-prises, 
mais aussi par la méconnais-sance 
du rôle et de l’importance 
d’une Bourse dans une économie en 
quête d’émergence comme celle du 
Cameroun. En outre, la sourde riva-lité 
entre la DSX et la Bourse des va-leurs 
mobilières de l’Afrique centrale 
(Bvmac) est loin d’être avantageuse 
pour l’ensemble de l’économie sous-régionale. 
Peut mieux faire 
Longtemps en état de veille, le mar-ché 
des obligations semble le plus 
dynamique, avec plus d’une demi-douzaine 
de titres, entre autres 
«Moabi Ifc 4.25% 2009 - 2014», 
«Ecmr1 5.6% net 2010 - 2015», 
«Bdeac 5.5% net 2010 - 2017», 
«Ecmr2 5.9% net 2013 - 2018» et 
«État du Tchad 6% 2013 - 2018» 
pour une capitalisation du marché 
obligataire de 254 milliards de f 
CFA. L’on s’attend à voir le marché 
s’animer davantage, avec l’arrivée 
des nouvelles sociétés dans le com-partiment 
des actions. Depuis 
quelque temps, l’engouement est 
plutôt noté envers les bons et les 
obligations de Trésor. Après 10 mil-liards 
de f CFA mobilisés sur le mar-ché 
des titres publics de la Banque 
des États de l’Afrique centrale 
(BEAC) au troisième trimestre et les 
150 milliards de f CFA que le Trésor 
public s’apprête à lever à la DSX, le 
gouvernement camerounais dispose 
encore d’une marge de manoeuvre 
pour mobiliser d’autres fonds 
conformément à la loi. 
Pour des observateurs, le peu d’en-gouement 
observé pour des cota-tions 
boursières préconise de 
revisiter le cadre général du fonc-tionnement 
de la Bourse de Douala 
afin que cet instrument de finance-ment 
puisse véritablement jouer un 
rôle de catalyseur du développement 
du pays. Surtout en ce moment où 
des projets structurants sont en 
cours de réalisation, dans la pers-pective 
d’une émergence écono-mique 
au cours des deux prochaines 
décennies. Le potentiel est là, il faut 
l’exploiter. Pour l’instant, sur la base 
des activités, la DSX s’en tire avec la 
mention «peut mieux faire». 
Achille Mbog Pibasso, Douala 
La sourde 
rivalité entre la 
DSX et la 
Bvmac est loin 
d’être avanta-geuse 
pour 
l’ensemble de 
l’économie 
sous-régionale. 
Libreville, capitale 
du Gabon 
LeapFrog Investments vient d’an-noncer 
son intention d’acquérir une 
participation majoritaire dans le ca-pital 
de Resolution Health East 
Africa, au coût de 1,6 milliard de 
shillings kenyans. Les négociations 
sont toujours en cours. Si elles abou-tissent, 
alors elles marqueront la 
deuxième opération majeure de 
LeapFrog au Kenya. En effet, au mois 
d’octobre, le capital-risqueur an-nonçait 
la vente de sa participation 
dans Apollo Investments Ltd, l’un 
des trois premiers assureurs en 
Afrique de l’Est, à Swiss Re. Dominic 
Liber, partenaire LeapFrog, déclare : 
Nos positions d’investissement nous 
permettent de profiter du prochain 
bond de la croissance, et nous 
sommes impatients de travailler 
avec eux pour étendre la couverture 
de l’assurance santé et au-delà. Aussi, 
Peter Nduati, PDG de Resolution 
Health East Africa, holding leader 
dans la région dans le domaine de 
l’assurance, avec des opérations au 
Kenya et en Tanzanie, et en partena-riat 
avec AAI Resolution en Ou-ganda, 
a exprimé sa satisfaction de 
collaborer avec LeapFrog. 
United Bank of Africa (UBA) Libé-ria 
honore la promesse faite au gou-vernement 
et reste conforme à sa 
démarche de RSE dans le pays. Elle 
vient de faire un don de 300 000 de $ 
pour le Groupe de travail national 
Ebola, dirigé par la présidente Ellen 
Johnson Sirleaf. Chioma Mang, pré-sident- 
directeur général de la 
banque, a indiqué que ce fonds va 
contribuer à l’éradication du virus 
Ebola au Libéria. Elle a aussi rassuré 
la présidente Sirleaf et les Libériens 
que UBA est là pour rester, peu im-porte 
ce que le pays traverse, et 
qu’elle s’engage aux côtés des auto-rités 
dans la reconstruction et le re-positionnement 
du Libéria.
 Mehdi Jomâa, mission accomplie
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Mehdi Jomâa, mission accomplie

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  • 2.
  • 3. Une efficiente contribution Doing Business Le climat des affaires s’améliore en Afrique 27 novembre 2014 Les Afriques . 3 EDITORIAL L’Afrique n’a pas encore atteint l’âge de raison 04 BAROMÈTRE Vérone Mankou créa VMK il y a cinq ans pour la première tablette tactile conçue en Afrique 06 BRUITS DE MARCHÉ La Tanzanie cherche des investissements dans le secteur énergétique 08 ARRÊT SUR IMAGE Jacques Chirac, ex-président français en grande conversation avec le président français François Hollande 12 VERBATIM 14 BANQUES & ASSURANCES La Boad a financé 700 projets dans la zone Uemoa 16 BOURSES & FONDS Une efficiente contribution 18 INTERVIEW AMADOU HOTT Accompagner le développement 21 BOURSES AFRICAINES A la recherche de liquidités 23 INTERVIEW PIERRE CARPENTIER «Les PME africaines font de plus en plus appel aux fonds d’investissement pour financer leur croissance» 25 PME Des instruments ad hoc pour des besoins spécifiques 27 TUNISIE La BVMT, un marché financier fortement influencé par la vie politique 28 La Douala Stock Exchange en quête de vitalité 30 LIBREVILLE Le décollage en pointillés de la Bourse régionale 32 TUNISIE Création d’un fonds d’investissement destiné aux secteurs hôtelier et touristique 34 ENTREPRISES & MARCHÉS MARRAKECH Joe Biden, Alpha Condé et Ali Bongo au GES Maroc 35 DOING BUSINESS Le climat des affaires s’améliore en Afrique 36 INTERVIEW PAUL DERREUMAUX Doing Business 2015, mi-figue mi-raisin 38 INTERVIEW PATRICK SEVAISTRE «Le rapport Doing Business est un outil de benchmark» 39 CAMEROUN Des entreprises en course pour la notation financière 41 EGYPTAIR Un chiffre d’affaires en augmenta-tion de 21% durant le premier trimestre 2014 42 L’Égypte ambitionne d’attirer 12 millions de touristes, d’ici à fin 2014 43 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE TUNISIE Une croissance du PIB en deçà de 2,5% 44 OMD Les Pays d’Afrique centrale en ballottage défavorable 46 TUNISIE Le taux d’inflation à 5,4% (INS) 49 EGYPTE La BERD lance une ligne de crédit de 30 millions de dollars pour l’appui des PME 50 MARZOUKI «Ne pas voter pour le retour de l’ancien régime» 51 RÉVOLTE AU BURKINA FASO Vers un Printemps africain ? 52 ARRÊT SUR IMAGE Poignée de mains entre Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères et le secrétaire d'Etat américain John Kerry 54 DOSSIER INTERVIEW MEHDI JOMÂA, CHEF DU GOUVERNEMENT TUNISIEN Mehdi Jomâa, le pragmatique 56 FOCUS BURKINA FASO Le diplomate Michel Kafando désigné nouveau président intérimaire 64 PIED DE LETTRE Préalables au libre-échange 74 N° 303 - 27 novembre au 3 décembre 2014 Depuis bientôt dix ans, les fonds d’investissement sont de plus en plus actifs en Afrique, l’industrie du private equity (ou capital-investissement) ne cesse de transformer le continent. 18-34 Marrakech Joe Biden, Alpha Condé et Ali Bongo au GES Maroc Le coup d’envoi officiel du Sommet global de l’entrepreneuriat (GES) a été donné le 20 novembre, avec la présence d’un panel très riche de chefs d’État et de gouvernement et des personnalités influentes. Joe Biden, Alpha Condé et Ali Bongo ont marqué cette 5ème édition du GES par leur présence et leur discours aux entrepreneurs africains. 35 Le rapport 2015 du fameux classement Doing Business vient d’être publié, en octobre offshore par la Banque mondiale. Il en ressort une nette amélioration du climat des affaires sur le continent africain, avec quelques disparités. Analyse. 36-37 Interview chef du gouver-nement Chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomâa dit tenir son engagement de quitter son poste après avoir assuré la transition. Portrait d’un homme politique qui veut donner l’exemple. 56-63 tunisien Mehdi Jomâa, le pragmatique SOMMAIRE LES AFRIQUES Parce que l’information a de la valeur
  • 4. ÉDITORIAL L’Afrique n’a pas encore atteint l’âge de raison n parcourant les événements de ces trois dernières années, avec les troubles tant en Centrafrique, au Sénégal, au Mali, en Libye, en Tunisie, qu’en Algérie, quelle lecture peut-on faire ? On a l’impression d’être encore dans les années 70, avec des dirigeants autoritaires qui ne veulent pas céder le pouvoir. Des opposants en exil depuis des décennies et ça continue. Une jeunesse à l’abandon, des richesses qui ne profitent qu’à une minorité, sans compter le niveau élevé de la corruption. Et pour terminer, une Union africaine qu’on ne peut même pas créditer d’un seul fait d’arme. Voilà notre situation en 2014. A qui revient le tort ? Quand nous analysons tout ce qui se passe, nous pouvons affirmer que les mouvements de la société civile comme «Y en a marre» ou le «Balai citoyen» ont bien raison. Dans tous les forums, nous ne pouvons que remarquer la volonté de débat sur l’Afrique. Les solutions, tout le monde les connaît. Seule l’émergence d’une classe politique de dirigeants courageux, prêts au sacrifice, ayant compris que l’individualisme n’est pas une bonne solution, pourra propulser l’Afrique dans la modernité au profit des populations. 4 Les Afriques . 27 novembre 2014 L’espoir viendra peut-être du côté de Carthage où, après le départ du clan Ben Ali, les Tunisiens ont retroussé leurs manches. Les islamistes ont su tirer les conclusions et reconnaître leur défaite aux dernières élections. De jeunes dirigeants, comme Ali Bongo, Macky Sall et bien d’autres, ont une occasion historique pour initier un projet de changement radical à même de créer les fondements d’une démocratie moderne. L’Afrique compte sur eux pour grandir un peu plus. E Groupe Les Afriques Edition & Communication SA au capital de 2’657’600.- CHF Siège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse Président Administrateur Délégué Abderrazzak Sitaïl Les Afriques Edition & Communication Europe SARL au capital de 160.000 € 75, avenue Parmentier, 75544 Paris Cedex 11 Les Afriques Communication & Edition Maghreb SARL au capital de 1.000.000 DH 219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - Maroc Tél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501 Directeur de la Publication Abderrazzak Sitaïl Rédacteur en chef exécutif Daouda MBaye daouda.mbaye@lesafriques.com Rédacteur en chef délégué : Ismaïla Aidara, Uemoa. Rédacteur en chef : Achille Mbog Pibasso, CEMAC. Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala. Rédaction Olivier Tovor, Lomé, Sanae Taleb, Casablanca, François Bambou, Yaoundé, Mohamed Masmoudi, Casablanca, Carlos Laye, Bordeaux, Abdel Malik (AEM), Dakar, Moha-medou Ndiaye, Dakar, Daouda MBaye, Casablanca, Ibra-him Souleymane, Casablanca, Anas Amin, Tunis. Comité Scientifique Abdelaziz Enasri, Paris. Finance et Partenariats Internationaux. Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. François Konan, New York. Politiques économiques. Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton. Révision Hassan Radi Responsable Artistique :Mouhcine El Gareh Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum Edition Internet – en français Ismaïla Aidara, Dakar. Mohamedou Ndiaye, Dakar Chroniqueurs François Konan, New York. Economie. Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton. Directeur Développement et Marketing Libasse Ka libasse.ka@lesafriques.com Responsable e-Marketing Khalid Essajidi Responsable Communication et Marketing Nada Benayad n.benayad@lesafriques.com Responsable Abonnement et Distribution Hasnae Elmadani h.elmadani@lesafriques.com Publicité commercial@lesafriques.com Base de données Mokhtar Lasmar Abonnement abos@lesafriques.com Diffusion Presstalis, Sochepress, Royal Air Maroc, SN Brussel. Impression Rotimpres, Aiguaviva (Spain). Dépôt légal : novembre 2010 Edition internationale Commission paritaire : 1017 C 89135 Edition Maroc B.O.N°5618-26 rabii 1429 (3-4-2008) Crédit photos AFP, DR © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur LES AFRIQUES Parce que l’information a de la valeur Abderrazzak Sitaïl, Directeur de Publication
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  • 6. Le Prince Moulay Rachid Ibrahim Boubacar Keita 6 Les Afriques . 27 novembre 2014 Chiffres 91,1 MILLIARDS DE DOLLARS Richesse cumulée des Libanais à fin juin 2014 (Crédit Suisse) 66 MILLIARDS DE DOLLARS Fusion acquisition d’Allergan (créateur du Botox) par Actavis 53,1 MILLIARDS DE DOLLARS Apport du secteur aéronautique au PIB de Dubaï 11,1 MILLIARDS D’EUROS Estimations des achats de Noël 2014 des Français 30,5 MILLIONS D’EUROS Investissements DHL en Afrique du Sud EN FORME EN PANNE BAROMÈTRE Le roi du Maroc, Mohammed VI, a présidé le vendredi 14 novembre au Palais Royal de Rabat, la cérémonie de «Berza» au cours de la-quelle le Prince Moulay Rachid et son épouse Lalla Oum Keltoum se montraient officielle-ment en couple, selon le rituel le plus authen-tique de la tradition marocaine, devant leurs familles et leurs invités de marque. François Hollande La cote de popularité du président français François Hollande gagne un point à 19%, tan-dis que celle de son Premier ministre Manuel Valls perd un point à 31%, a révélé un sondage réalisé par l’institut OpinionWay. François Hollande gagne un point de popularité à 19%, dont 3% de sondés très satisfaits et 16% d’assez satisfaits, contre 80% de mécontents, dont 31% de sondés assez mécontents et 49% de très mé-contents, a indiqué le sondage. Vérone Mankou On l’appelle le «Steve Jobs africain», Vérone Mankou créa VMK il y a cinq ans pour la pre-mière tablette tactile conçue en Afrique (et as-semblée en Chine). «On voulait en vendre 1 000 en trois mois et ce fut en une seule semaine». Il fut ensuite le premier à concevoir le premier smartphone africain en 2012, quatre fois moins cher que ses concurrents. «Je veux battre le lea-der Samsung en Afrique et voir des publicités VMK dans tous les aéroports africains avant dix ans !» Il a les mêmes fournisseurs que Samsung, Nokia, LG… Considérée comme la principale pourvoyeuse du Trésor public en argent frais, la douane ma-lienne n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les déficits dans le recouvrement des droits et taxes se rétrécissent. D’ici la fin de l’année, ils avoisi-neront 60 milliards f CFA. «S’il est animé d’une volonté de nettoyer les écuries d’Augias qu’est devenu le Mali, le président Ibrahim Aboubacar Keita ne doit pas s’empêcher d’expurger le gou-vernement des ministres compromis dans ces dossiers encombrants», écrit la presse malienne. Abdelaziz Bouteflika Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli par la maladie depuis un AVC en 2013, a été reçu, récemment, à la clinique de Grenoble, où il était hospitalisé pendant trois jours. Les raisons, qui ont motivé son hospitali-sation, demeurent inconnues, Alger étant resté muet sur le sujet. Depuis le début de son 4ème mandat fin avril, Bouteflika n’a fait que de rares apparitions publiques, en fauteuil roulant, ali-mentant les rumeurs sur son réel état de santé. Mohamed Ould Abdel Aziz Le leader anti-esclavagiste Biram Dah Abeïd et six autres membres de «l’Initiative pour la ré-surgence abolitionniste» (IRA, anti-esclavagiste) qu’il dirige ont été placés sous mandat de dépôt à la prison civile de Rosso, dans le sud de la Mauritanie. Des organisations des droits hu-mains et des partis politiques d’opposition, dont les islamistes modérés, ont appelé à la remise en liberté de ces «militants anti-esclavagistes» qu’ils estiment être victimes du régime arbitraire du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
  • 7. Cotonou : Séminaire sur le blanchiment de capitaux du 8 au 12 décembre 2014 Un séminaire sur la lutte contre le blan-chiment de capitaux sera organisé à Co-tonou, du 8 au 12 décembre. Ce séminaire est consacré à la mise en place de dispositifs de lutte contre le blanchi-ment. Il a pour objectif de permettre aux banques d’acquérir la méthodologie pour la mise en place d’un dispositif de lutte contre le blanchiment conformément aux recommandations du Comité de Bâle, du Gafi, du Giaba et des Cenfif, du Gabac et des ANIF… Abidjan : Le Sara de retour en avril 2015 Le Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (Sara) se tiendra du 3 au 12 avril 2015 sur le thème «Promotion de l’investissement agricole». Le Sara 2015 attend 600 à 800 exposants et près de 500 000 visiteurs avec un budget institutionnel estimé à 500 millions de f CFA. Yaoundé : Le Salon international du mécanisme agricole en juin 2015 La capitale camerounaise Yaoundé va abriter en juin prochain le Salon interna-tional du machinisme agricole. Plus d’un millier de participants issus de plusieurs pays et organisations participeront à cette première édition, promotrice de l’événement, selon les dirigeants de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun. Casablanca : Le SIB dessine la ville de demain Le Salon international du bâtiment (SIB) sera organisé du 26 au 30 novembre à Casa-blanca, au Maroc, sur le thème «Construire la ville de demain». Il s’agit de la quinzième édition qui se tiendra à l’Office des Foires et des expositions de Casablanca. 27 novembre 2014 Les Afriques . 7 Poursuite des cours du brut Face aux effets conjugués de l’annonce de la récession au Japon et de divergences entre deux des principaux membres de l’Opep, à savoir l’Iran et l’Arabie saoudite, les cours du baril de brut ont encore fléchi. Les anxiétés de la demande mondiale se sont traduites, en début de semaine dernière, par un WTI à 75,08 $, en baisse de 1,09%, tandis que le baril de Brent ne fai-sait guère plus que 78,47 $, cédant 1,42%, par rapport à la pré-cédente cotation. Le projet d’oléoduc Keystone XL, toujours bloqué par le Sénat Des calculs, faits à partir de données officielles en Chine, font état d’un recul du prix moyen des maisons neuves dans les 70 villes les plus im-portantes de Chine de 2,6% sur un an, au mois d’octobre. Un constat qui a impacté la baisse des cours du minerai de fer, qui se poursuit. En effet, la semaine dernière, ils ont affiché un plus bas depuis 5 ans. Pour rappel, la Chine consomme près de 70% des exportations mondiales de fer, notamment dans l’industrie sidérurgique. D’après Metal Bulletin, la tonne de minerai importée et livrée sur le port de Qingdao, en Chine, considérée comme la référence, a reculé de 4,4%. Il a alors annoncé 71,10 $, un prix en chute de 47%, depuis le début de l’année. 100 dinars Algérie (DZD) = 1,1948 $ 100 Rand Af. Du Sud (ZAR) = 9,0777 $ 100 kwanzas Angola (AOA) = 1,0103 $ 100 livres Égypte (EGP) = 13,9474 $ 100 birrs Éthiopie (ETB) = 4,9475 $ 100 cedis Ghana (GHS) = 29,8313 $ 100 shillings Kenya (KES) = 1,104 $ 100 dollars Libéria (LRD) = 1,0869 $ 100 dirhams Maroc (MAD) = 11,4887 $ 100 ariarys Madag (MGA) = 0,0109 $ 100 ouguiyas Maurit (MRO) = 0,3384 $ 100 roupies Maurice (MUR) = 3,0795 $ 100 kwachas Malawi (MWK) = 0,2276 $ 100 kwachas Zambie (ZMK) = 0,0187 $ 100 dinars Libye (LYD) = 79, 832 $ 100 dollars Namibie (NAD) = 9,0777 $ 100 nairas Nigéria (NGN) = 0,5992 $ 100 shillings Somalie (SOS) = 0,1196 $ 100 leones S. Leone (SLL) = 0,0227 $ 100 dinars Tunisie (TND) = 55,6013 $ 100 shillings Tanzanie (TZS) = 0,0577 $ 100 shillings Ougan (UGX) = 0,0368 $ 100 francs Zone CFA = 0,1947 $ Agenda Le projet de l’oléoduc Keystone XL, que compte développer la so-ciété TransCanada entre le Canada et les États-Unis, pour achemi-ner du brut depuis les sables bitumineux de l’Alberta au Canada jusqu’au Golfe du Mexique, a de nouveau été bloqué, mardi der-nier, par le Sénat américain. Pour rappel, la société TransCanada a déposé sa première demande en septembre 2008, et soumis un nouveau tracé en avril 2012, long de 1 900 km, dont 1 400 km aux États-Unis. Si les démocrates sont contre le projet, les républicains le soutiennent. Ces derniers ont d’ailleurs donné rendez-vous au mois de janvier, aux différentes parties… à ce moment-là, ils au-ront la majorité dans les 2 chambres du Congrès. Chute vertigineuse du fer Cours des monnaies et devises
  • 8. BRUITS DE MARCHÉ Nucléaire iranien : Moscou et Wash-ington veulent un accord au plus vite 8 Les Afriques . 27 novembre 2014 La Tanzanie cherche des investissements dans le secteur énergétique La Tanzanie a déclaré qu’elle souhaite voir davantage d’investissements dans le secteur énergétique afin de lui permettre d’alimenter 75% de sa population en électri-cité d’ici à 2025. Seulement 36% des 48 millions Tanza-niens sont connectés avec les services de l’électricité, 7% étant dans les zones rurales. La demande d’électricité s’accroît de 10% à 15% par an. Sospeter Muhongo, mi-nistre tanzanien de l’Énergie et des mines, a déclaré que le pays avait l’intention d’accroître la participation du secteur privé dans le développement du secteur de l’énergie. Les investissements dans le secteur de l’énergie s’élèvent à 4 milliards de dollars. Égypte : Fléchissement des exportations de gaz naturel de 81% Les exportations de gaz naturel et de ses dérivés ont régressé de 81%, en septembre 2014, par rapport à la même période de l’année écoulée, passant de 97 millions de dollars à 18 millions de dollars, a annoncé le centre d’information relevant du Conseil des ministres. Une baisse record est en fait enregistrée, ce qui affectera lourdement la balance commerciale. Le Centre d’information a fait état, aussi, d’un fléchissement de la valeur des exportations et pétrole brut et les produits pétroliers de 20% durant la même période, à 321 millions de dollars en septembre 2014, contre 401 millions de dollars en septembre 2013. Il est à noter que la consommation locale en gaz naturel a augmenté considérablement durant les dernières années. Anas Amine Algérie : Tassili Airlines adhère à l’Association des compagnies aériennes africaines La compagnie aérienne nationale Tassili Airlines (TAL) a ob-tenu son certificat d’adhésion à l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRA). Tassili Airlines est une compa-gnie aérienne algérienne filiale de la compagnie pétrolière Sonatrach. Elle assure historiquement des vols régu-liers domestiques et le transport des ouvriers vers les gisements de pé-trole et de gaz du Sahara algérien. Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Ser-gueï Lavrov et John Kerry, ont appelé à trouver au plus vite un accord sur le nucléaire iranien, lors d’un entretien téléphonique, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères. Les deux ministres ont «dis-cuté des questions liées au programme nucléaire iranien... et constaté qu’il était indispensable de trouver un accord global le plus rapidement possible afin de pouvoir ensuite normaliser entièrement la situation», a déclaré le ministère russe dans un communiqué. La vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a déclaré qu'elle est «raisonnablement optimiste» à l’issue de ces pour-parlers à Mascate, la capitale omanaise, tout en pré-cisant que la Russie n’était pas «au point d’être sûre qu’un accord puisse être conclu».
  • 9. Nigéria : La filiale de Lafarge monte à 100% dans le capital de United Cement Company La filiale nigériane du groupe cimentier français Lafarge a annoncé qu’elle allait racheter les 30% qu’elle ne détient pas encore dans le ca-pital d’United Cement Company of Nigeria. La transaction devrait permettre à Lafarge Nigeria de prendre entièrement le contrôle du troisième plus grand fabricant de ciment du pays. «Conformément à l’accord, une première tranche de 15% sera acquise au premier trimes-tre 2015, tandis que la seconde tranche de 15% sera rachetée, au plus tard, en février 2016», a déclaré Lafarge Nigeria dans son communi-qué. Le groupe français Lafarge est confronté à une rude concurrence en Afrique, en particulier de la part de son rival Dangote Cement, dé-tenu par le Nigérian Aliko Dangote. Première capitalisation boursière de la place de Lagos, Dangote Cement s’est engagé dans une stratégie d’expansion dans 13 autres pays africains, afin de porter sa production globale à 60 millions de tonnes en 2016, contre 20,3 millions de tonnes en 2013. Niger : Inauguration du grand marché de Maradi Le président nigérien Mahamadou Issoufou a procédé à l’inauguration du plus grand marché moderne du pays à Maradi au cen-tre, la capitale économique du Niger. Entiè-rement reconstruit sur le site de l’ancien marché central, démoli en 2010, s’étend sur une superficie de 7,5 km2, en plein cen-tre- ville. Il a été financé à hauteur de 7 mil-liards de f CFA, environ 14 millions de dollars par l’Etat nigérien et les parte-naires financiers, notamment la Banque mondiale. Il comprend près de 2 000 bou-tiques, un bloc administratif, 8 halls de vente au sol, 4 aires de prières, 8 blocs sa-nitaires ainsi que des aménagements de voirie et 1 parking de stationnement. De l’avis de nombreux observateurs, c’est l’un des marchés les plus modernes de l’Afrique de l’Ouest. Sa mise en activité permettra sans doute le développement des échanges commerciaux notamment, avec le grand voisin du sud, le Nigéria. 27 novembre 2014 Les Afriques . 9 Rwanda : Lancement du réseau 4G Le Rwanda vient de lancer officiel-lement le réseau 4G. L’infrastruc-ture qui était en phase test depuis août dernier est le fruit d’un parte-nariat entre le gouvernement et le groupe sud-coréen des télécommu-nications KT Corp. Le réseau 4G, qui doit couvrir 95% de la popula-tion d’ici à 2015, permettra au Rwanda d’accroître la contribution du secteur des TIC au produit inté-rieur brut. De nouveaux segments, comme l’e-commerce, verront le jour et joueront un rôle écono-mique prépondérant. Afrique du Sud : Moody’s dégrade la note des 5 plus grandes banques Le service des investissements de l’agence de notation Moody’s a dégradé la note des cinq plus grandes banques d’Afrique du Sud. L’agence a expliqué cet abaissement de la note par la détérioration du profil de crédit du gouvernement sud-africain. Les banques visées sont Investec, FirstRand, Nedbank, ABSA et Standard Bank. Leur note a été dégradée d’un cran, passant à Baa2. Les risques souverains des cinq banques s’élèvent en tout à près de 135% de leurs bases de capitaux. L’agence de no-tation prévoit une hausse du PIB de 1,4% en 2014 contre 1,9% en 2013, un chiffre nette-ment inférieur à sa moyenne historique de 4,9% de 2004 à 2008. Selon des analystes, les difficultés économiques de l’Afrique du Sud, les taux d’intérêt croissants et le ni-veau élevé de l’endettement des ménages expliquent cette dégradation. Ces condi-tions forcent toujours les consommateurs à emprunter, ce qui entraîne une augmenta-tion des risques de crédit. Maroc : La troisième édition du SIMC à Casablanca La troisième édition du Salon interna-tional des mines et des carrières (SIMC) sera organisée du 3 au 6 décembre à Casablanca. Le SIMC se tient cette année sur le thème «Approches pour un partenariat africain public-privé». Il s’agit d’ouvrir encore une fois le débat sur les passerelles possibles et les me-sures les plus concrètes pour booster ce genre de partenariat. Une centaine de fournisseurs de matériel et de der-nières nouveautés d’engins spécialisés dans les domaines des mines et des carrières marocains et étrangers ont répondu présent et seront à l’exposi-tion SIMC 2014. Mahamadou Issoufou
  • 10. Maroc : le Roi Mohammed VI invité au Kazakhstan 10 Les Afriques . 27 novembre 2014 Mali : Prêt de la BOAD pour la réhabilitation de deux barrages hydroélectriques La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) vient d’accorder un prêt de 25 milliards de f CFA au Mali pour la réhabilitation de deux barrages hydro-électriques. Il s’agit pour la BOAD «d’apporter une ré-ponse à l’état de dégradation avancée que connaissent les deux aménagements hydroélectriques de Sélingué et de Sotuba», a déclaré un responsable BOAD. Un communiqué de la primature malienne fait état d’un «bilan fort bien reluisant, riche de 40 années de coopé-ration entre le Mali et la BOAD», caractérisé par plus de 3 120 milliards de f CFA d’investissements. Maroc : Après Maroc Telecom, Inwi teste la 4G Le troisième opérateur de téléphonie mobile du Maroc, Wana Corporation, opérant sous la marque Inwi, a procédé au lancement de la phase test de sa 4G. La société rejoint ainsi l’opérateur his-torique Maroc Telecom, dans la course à cette technologie. L’acquisition de la licence 4G par l’entreprise dépendra de plusieurs paramètres, dont son prix et l’effectivité du partage d’infrastruc-tures qui est toujours attendue. AIE : La demande mondiale d’énergie augmentera de 37% La croissance de la demande énergétique mondiale avoisinera les 40% à l’horizon de 2040 et sera marquée par un bouleverse-ment de la cartographe de la consommation avec l’essor éco-nomique des pays émergents, et une montée de plus de 50% de la demande en gaz naturel. C’est ce que laisse voir l’Agence in-ternationale de l’énergie (AIE), dans son étude prospective an-nuelle, en annonçant une «augmentation de 37% d’ici à 2040 de la demande mondiale de l’énergie», pendant que la crois-sance démographique et économique sera moins consomma-trice d’énergie qu’auparavant. L’Agence internationale de l’énergie fait ressortir un bouleversement en perspective de la géographie de la demande qui sera impulsée par l’essor écono-mique des pays émergents très demandeurs en énergie. BRUITS DE MARCHÉ Le roi Mohammed VI a été invité pour prendre part au 5ème Congrès de chefs de religions mondiales et tradi-tionnelles, prévu en juin 2015 au Kazakhstan. L’an-nonce a été faite à Rabat par le président du Sénat de la République du Kazakhstan, Kassym-Jomart To-kayev, à l’issue de ses entretiens avec son homologue marocain Mohamed Cheikh Biadillah. Le secrétariat du Congrès des chefs des religions mondiales et tradi-tionnelles avait tenu en septembre dernier à Astana une réunion afin de préparer le 5ème Congrès et pour marquer le dixième anniversaire de cette instance. La rencontre a défini comme une des futures priorités du Congrès sa coopération avec des organisations inter-nationales réunies par le but commun qui est la pro-motion du dialogue entre les religions et les civilisations. Le 5ème Congrès aura ainsi pour thème «La religion et le développement durable». Roi Mohammed VI
  • 11. Burkina Faso : Des milliers d’hectares de culture ravagés par des oiseaux 27 novembre 2014 Les Afriques . 11 Dans le nord du Burkina Faso, des oiseaux en nombre impressionnant, nichés le long des fleuves, prennent d’assaut les périmètres irrigués et les champs de haute terre pour s’alimenter en riz, en petit mil et en sorgho au stade pâteux ou laiteux, causant des pertes de rendement de 80 à 100%, a annoncé le ministère burkinabé de l’Agriculture. Selon le comité de surveillance et de la lutte anti-aviaire, dans la province du Soum, les oiseaux de l’espèce «Quélia Quélia» ont fait leur apparition, courant septembre 2014. Les attaques de ces ravageurs ont concerné toutes les communes rurales du Soum avec des pertes de rendement de 80 à 100% sur près de 20 000 hectares. Dans la vallée du Sourou (ouest), les dégâts causés par les oiseaux granivores sont estimés à plus de 1 000 hectares avec des pertes comprises entre 25 et 60%. La campagne agricole 2014-2015 s’annonce excédentaire, selon le ministère de l’Agriculture, mais la menace des oiseaux ravageurs demeure la préoccupation majeure des agriculteurs. Au Burkina Faso où près de 90% de la po-pulation tirent leurs revenus dans le secteur de l’agriculture, les agriculteurs sont constamment confrontés à la non-maîtrise de l’eau, le manque de moyens de production adéquats et de financement. Washington s’alarme de l’écono-mie européenne au ralenti Les États-Unis redoutent une «décen-nie perdue» pour l’économie en Eu-rope et appellent les dirigeants de la région à des «actions déterminées» pour enrayer le déclin de l’activité, a affirmé le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew. «Le monde ne peut pas se permettre une décennie perdue en Europe... Des actions dé-terminées des autorités nationales et d'autres institutions européennes sont nécessaires pour réduire le risque que la région ne s’enfonce dans un déclin plus profond», a dé-claré le responsable dans un dis-cours. Alors que l’Europe montre de nouveaux signes de ralentissement, le secrétaire au Trésor américain es-time que la Banque centrale euro-péenne (BCE) ne peut «à elle seule» garantir le retour à une croissance robuste. «Ainsi que le suggèrent les récentes données économiques, l’ac-tion de la BCE, à elle seule, a montré qu’elle ne suffisait pas à assurer le retour à une croissance saine», a dé-claré le responsable américain. Dans la zone euro, la demande intérieure demeure inférieure de 4% à son ni-veau d’avant la crise financière de 2008-2009. Tanzanie : Vodacom introduit le paiement de salaires par M-Pesa Après l’avoir testé en République démo-cratique du Congo, l’opérateur de télé-phonie mobile Vodacom veut désormais étendre le paiement de salaires par M-Pesa en Tanzanie. Avec cette solution, Vo-dacom estime que les employeurs n’auront plus de souci à se faire pour ré-gler leur dû mensuel à leurs employés qui n’ont pas de compte bancaire. La solution de l’opérateur télécom a déjà retenu l’at-tention de Future Force Fields Solutions, une branche du groupe TCC Group. Malgré tous les éloges adressés au paiement de salaires par M-Pesa de Vodacom, il faut noter que la solution a suscité de nom-breuses critiques de fonctionnaires en RD Congo. Déplorant des retards et des coupes dans les montants, des ensei-gnants et des militaires avaient appelé l’État à ne plus utiliser ce procédé pour leur verser leurs émoluments mensuels. Didier Drogba discute un parte-nariat avec la BAD pour lutter contre l’Ebola Donald Kaberuka, président du Groupe de la Banque africaine de développement, s’est entretenu à Abidjan avec l’internatio-nal ivoirien, Didier Drogba, sur les moyens d’affronter la crise de l’Ebola en Afrique de l’Ouest. Lors de leur entretien privé, les deux hommes ont discuté de la création d’un partenariat entre la BAD et la Fonda-tion Didier Drogba comme moyen de contribuer à la réponse à l’épidémie de l’Ebola, une crise sanitaire qui, selon l’Or-ganisation mondiale de la santé, a touché 14 098 personnes depuis mars 2014, dont 5 160 en ont péri. «Nous recevons Drogba et sa Fondation à la Banque, comme un symbole fort. Nous allons rentrer en par-tenariat avec une voix et une personnalité aussi importante, pour mobiliser des res-sources en vue d’éradiquer l’Ebola. Une équipe technique y travaillera pour bâtir ce partenariat,» a dit Kaberuka aux jour-nalistes lors d’une conférence de presse. Didier Drogba
  • 12. ARRÊT SUR IMAGE France Le 21 novembre 2014. Jacques Chirac, ex-président français (gauche) en grande conversation avec le président français François Hollande, lors de la cérémonie de remise des Prix de la Fondation Jacques Chirac, au musée du Quai Branly à Paris. 12 Les Afriques . 27 novembre 2014
  • 13. 27 novembre 2014 Les Afriques . 13
  • 14. Préjudice «Nous allons appliquer le rè-glement, 14 Les Afriques . 27 novembre 2014 c’est-à-dire une éli-mination (du Maroc) des deux prochaines éditions de la CAN. Il y aura ensuite le préjudice financier et moral à calculer» Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF). Fierté «Je suis arrivée seule en Italie à l’âge de 18 ans et je ne crois pas qu’on doive céder devant les obstacles… Je ne suis pas une femme de couleur, je suis noire et je le dis avec fierté… l’Italie a une tradition d’ac-cueil et d’hospitalité. Il nous faut reconnaître ces tra-ditions et les mettre quotidiennement en application» Cécile Kyengé, ministre de l’Intégration, première femme noire ministre en Italie. Emploi «Avec les ressources qui y sont consacrées, le projet “Emploi des Jeunes” du Bénin permet-tra d’atteindre environ 17 500 bénéficiaires directs dans les 77 communes du Bénin. Ce projet permettra de renforcer les compétences en micro-entrepreneuriat des jeunes issus des cursus d’apprentissage ou des formations qualifiantes de courte durée» Boni Yayi, président du Bénin. Réformes «Les réformes sont au point mort… Le gouvernement américain s’est montré trop optimiste sur le processus de réformes, alors qu’il n’a pas bougé depuis le début de 2013» Aung San Suu Kyi, leader de l’opposition birmane Erreur «Aujourd’hui, la situation en Ukraine a de bonnes chances de se résoudre, même si cela peut paraître étrange... La décision de Kiev d’imposer un blocus économique de l’Est de l’Ukraine était une grande erreur» Vladimir Poutine, président russe. Peuple «La santé du peuple passe avant tout… Le gouvernement a très bien fait. Aujourd’hui, on n’a pas la pos-sibilité de s’opposer à ce virus, on a été très honnêtes, c’est très bien» Mustapha Hadji, sélectionneur ad-joint de l’équipe marocaine de football. VERBATIM Profil «Les candidats ont toujours été nom-breux lorsqu’il s’agit d’en élire. L’es-sentiel, c’est que Maccky Sall est en train de travailler sur un consensus avec ses pairs, pour qu’émerge parmi les nombreux candidats qui veulent diriger la Francophonie un profil qui réponde aux attentes des jeunesses, des intellectuels, des ca-dres, des hommes de culture francophones» Hamidou Kassé, coordonnateur du comité scientifique du 15ème sommet de la Francophonie. Relance «Les signes de la relance économique (au Sénégal) sont bien visibles, avec une croissance attendue à 4,5% à la fin de l’année, une plus grande maî-trise du déficit budgétaire, des per-formances accrues dans l’agriculture avec plus de 82 000 tonnes de produits horticoles exportés en 2014, niveau jamais atteint, une pro-duction record de 230 000 tonnes d’oignons et des progrès no-tables dans la riziculture» Mahammed Dione, Premier ministre sénégalais. L’Amérique «Les contacts entre l’Amérique latine et l’islam remontent au XIIe siècle. Les musulmans ont découvert l’Amé-rique en 1178, par Christophe Co-lomb. Des marins musulmans sont arrivés en Amérique dès 1178. C. Co-lomb mentionne l’existence d’une mosquée sur une colline le long de la côte cubaine» Recep Tayyip Erdogan, président turc. Isolement «S’il continue... à violer le droit in-ternational, à violer un accord sur lequel il s’est engagé il y a quelques semaines, l’isolement que la Russie connaît actuellement se poursui-vra… L’un de ces principes est qu’on ne peut pas envahir d’autres pays ou financer des mandataires et les soutenir d’une manière qui désintègre un pays ayant des élections démocratiques» Barack Obama, président américain
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  • 16. La Boad a financé 700 projets dans la zone Uemoa La Banque ouest-africaine de développement (Boad) est parvenue à financer plus de 700 projets publics et privés de développement dans la zone de l’Uemoa durant sa période d’existence de 41 ans, c’est ce qu’a annoncé le secrétaire général de la banque, Sékou Sylla. L’ensemble des 700 projets financés par la Union éco-nomique et monétaire ouest-africaine (BOAD) ont mobi-lisé un investissement global à hauteur de 3 110 milliards de f CFA, et ont visé des domaines stra-tégiques dont notamment le déve-loppement agricole et rural, les télécommunications, les infra-structures routières et portuaires, l’électricité et l’industrie. Pour son deuxième plan stratégique qui couvrira la période 2015-2018, Sylla a fait savoir que la banque compte renforcer son positionne-ment comme partenaire privilégié 16 Les Afriques . 27 novembre 2014 des États et du secteur privé. Créée le 14 novembre 1973 avec son siège à Lomé (Togo), la Boad se pré-sente comme un établissement pu-blic à caractère international qui a pour but de «promouvoir le dévelop-pement équilibré des États membres et de réaliser l’intégration écono-mique de l’Afrique de l’Ouest» par le financement des «projets prioritaires de développement», rappelle-t-on. Rappelons que les 8 pays membres de l’Uemoa sont les suivants : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Guinée-Bissau, Séné-gal et Togo. Anas Amine, Tunis Christian Adovelande, PDG de la BOAD Prêt de la BERD à la BCP Afin de renforcer son dispositif de fi-nancements dédié aux très petites et moyennes entreprises (TPME), la Banque centrale populaire (BCP) vient de contracter une ligne de fi-nancement de 100 millions d’euros auprès de la Banque européenne pour la reconstruction et le dévelop-pement (BERD). Elle est destinée aux Banques populaires régionales afin de leur permettre de soutenir dura-blement la croissance des TPME sur leurs différents marchés, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Il s’agit d’un nouvel emprunt pour diversi-fier les sources de financement du groupe BCP, mais qui constitue une étape majeure dans sa stratégie de développement sur la scène finan-cière internationale. En effet, par ce prêt, qui fait suite à l’octroi en 2013 d’une ligne de 50 millions de $ pour encourager les échanges internatio-naux, la BERD renouvelle sa pleine confiance dans la BCP. Réouverture de la succursale Absa Newcastle en Afrique du Sud BSA Bank a procédé à la réouver-ture de sa succursale de Newcastle dans le KwaZulu-Natal, suite aux ré-aménagements et à la remise en état de cette agence. Lindiwe Rakharebe, exécutif régional Absa pour Kwa- Zulu-Natal, a déclaré que le lifting de l’agence principale de Newcastle était une priorité pour respecter leur engagement vis-à-vis de la clientèle. Saluant la patience des clients de cette agence dans New-castle Mall, il a exprimé un souci de mieux se positionner dans la région et servir le maximum d’utilisateurs. BANQUES & ASSURANCES
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  • 18. BOURSES & FONDS SPÉCIAL Une efficiente contribution Depuis bientôt dix ans, les fonds d’investissement sont de plus en plus actifs en Afrique, l’industrie du private equity (ou capital-investissement) ne cesse de transformer le continent. Les Fonds d’investissement en Afrique s’orientent vers une in-dustrie au service de la crois-sance africaine. Infrastructures, télécommunications, agriculture, as-surance, etc., les fonds d’investisse-ment sont désormais présents dans tous les secteurs. Longtemps délais-sées par les investisseurs privés, les en-treprises africaines bénéficient depuis le début des années 2000 d’un regain d’attention de la part de ces derniers. La contribution des fonds d’investis-sement aux économies africaines est aujourd’hui indéniable. En apportant aux entrepreneurs africains des finan-cements, une expertise ainsi que leurs réseaux internationaux, ces fonds contribuent à l’expansion et à la structuration des entreprises. Le mo-dèle du private equity est particuliè-rement pertinent, dans le contexte africain où les solutions de finance-ment sont limitées alors que les prêts des banques commerciales restent trop chers pour permettre de suppor-ter le développement du secteur privé. Par ailleurs, les fonds d’investissement permettent aux entreprises de répon-dre aux exigences croissantes de la classe moyenne africaine, qui repré-sente 18 Les Afriques . 27 novembre 2014 près de 300 millions de per-sonnes. Comme le souligne William Nkontchou, directeur Emerging Ca-pital Partners (ECP) : «Le développe-ment de la classe moyenne en Afrique, combiné à l’urbanisation et à la forte croissance démographique du continent révolutionne les modes de consomma-tion et entraîne une hausse des attentes des populations en termes d’infrastruc-tures et de cadre de vie. C’est par consé-quent le facteur principal de l’intérêt des fonds de private equity pour l’Afrique». En effet, ces évolutions supportent le caractère endogène de la croissance africaine et sa soutena-bilité. Elles expliquent aussi la préfé-rence des fonds pour les secteurs portés par la consommation de la classe moyenne (services financiers, distribution, biens de consomma-tion…) et pour les grandes écono-mies en croissance, telles que le Nigéria, le Kenya, le Maroc et de plus en plus l’Éthiopie. Private equity en Afrique et tendances 2013-2014 Les années 2013 et 2014 ont repré-senté un tournant majeur pour le secteur du private equity en Afrique. En effet, plusieurs évolutions fonda-mentales ont eu lieu et présagent des tendances à venir. On a assisté tout d’abord à l’arrivée de grands acteurs internationaux du private equity, tels que Blackstone, Carlyle ou KKR, qui ont créé des équipes ou des fonds dédiés au continent afri-cain, soulignant une volonté réelle d’investir sur le long terme. Au même moment, certains acteurs fi-nanciers majeurs effectuaient leur premier investissement en Afrique, tels que Wendel, accompagné par ECP ou La Compagnie Edmond de Rothschild, accompagné par Amé-this Finance. Ces investissements conjoints soulignent le rôle clé que peut jouer le private equity pour initier de nouveaux investisseurs à l’investissement en Afrique. Alors que les secteurs de prédilec-tion des investisseurs restent relati-vement stables, avec 62% des transactions entre 2006 et 2012 se situant dans l’industrie, les biens de consommation et les matières pre-mières, les régions ciblées par les in-vestisseurs évoluent rapidement. En effet, alors que le private equity était historiquement plus développé en Investissements en Afrique au Sud du Sahara en nombre et en volume Le modèle du private equity est particuliè-rement pertinent, dans le contexte africain.
  • 19. 27 novembre 2014 Les Afriques . 19 Afrique du Sud, la tendance s’est ré-cemment inversée, et les investisse-ments en Afrique subsaharienne ont dépassé en volume ceux en Afrique du Sud pour la période 2011-2013. Du côté des fonds d’investissement, on assiste à une spécialisation crois-sante des stratégies, avec une ap-proche sectorielle comme pour le Fonds Moringa, spécialisé dans l’agroforesterie, ou une stratégie pays, comme Schulze Global Invest-ments qui investit uniquement en Éthiopie. En effet, il y a selon des analystes près de 160 fonds de pri-vate equity en Afrique, dont la taille peut aller de 20 millions de dollars à 1 milliard de dollars. S’adressant tous aux mêmes investisseurs insti-tutionnels, ces fonds doivent se dif-férencier pour développer un avantage comparatif et convaincre les investisseurs. Certains fonds gé-néralistes comme Actis ont d’ail-leurs opté pour le recrutement d’équipes de spécialistes sectoriels afin d’augmenter la qualité de l’ac-compagnement qu’ils peuvent ap-porter aux entreprises. Il est donc possible de distinguer plusieurs catégories de fonds : - Il y a tout d’abord les fonds dits généralistes panafricains : ceux-ci ont souvent plus de 500 millions de dollars d’actifs sous gestion et in-vestissent entre 25 millions et 100 millions de dollars. On retrouve dans cette catégorie ECP, Helios, DPI, Actis et Carlyle. - Les fonds de taille moyenne (200 M$ - 500 M$) sont souvent spécialisés sur une région ou un secteur et inves-tissent entre 5 millions et 20 millions de dollars. On retrouve notamment dans cette catégorie Ethos, Satya Ca-pital, Catalyst Principal et Africinvest. - Finalement, les fonds destinés aux PME et aux start-up (fonds de capi- Projets par secteur entre 2006 et 2012 Fonds à suivre Development Partners International Fondé en 2007 et basé à Londres, DPI investit principalement dans les sec-teurs portés par la croissance de la classe moyenne et les ressources natu-relles. DPI gère près de 400 M de $ et est actuellement en processus de levée de fonds. Investissements notables : Université Pri-vée de Marrakech, Letshego, Eaton To-wers, Food Concepts. Emerging Capital Partners Fondé à la fin des années 2000 et avec des bureaux à Paris, Washington et dans 7 pays africains, ECP investit de manière généraliste. Le fonds a la par-ticularité d’investir dans les zones francophones et anglophones. ECP gère près de 2 Mrds de $ à travers 6 fonds et serait actuellement en processus de le-vée de fonds. Investissements notables : Celtel, IHS, Nairobi Java House, Finagestion, Notore Chemical industries. Helios Investment Partners Fondé en 2004 et basé à Londres, Helios investit de manière généraliste. Helios a pour particularité d’avoir co-fondé l’en-treprise Helios Towers. Helios gère près de 2,7 Mrds de $. Investissements notables : Equity Bank, Vivo Energy, Continental Outdoor Media, Helios Towers. Améthis Finance Fondé en 2011 et basé à Paris, Améthis est un fonds panafricain qui a la particularité d’investir à la fois en dette et en capital. Améthis investit principalement dans les services financiers, les infrastructures, l’industrie, les services et l’agriculture. Améthis gère près de 530 M de $. Investissements notables : Fidelity, Velo-gicm Petroivoire, Chase Bank, UT Bank. AFIG Funds Fondé en 2005 et basé à Dakar et Johan-nesburg, AFIG investit en Afrique Cen-trale et en Afrique de l’Ouest dans des PME qui ont vocation à devenir des lea-ders régionaux. Le fonds gère 122 M de $. Investissements notables : Elton, Senbus industries, Ecobank (Rwanda, Tchad, Li-beria), Drillcorp. Africinvest Fondé en 1994, basé à Tunis avec des bureaux dans 6 pays, Africinvest est un fonds généraliste. Originellement cen-tre sur la Tunisie, le fonds a élargi son aire géographique et couvre désormais toute l’Afrique. Africinvest est un mem-bre fondateur de l’Africa Private Equity and Venture Capital Association. Afric-invest gère près de 1 Mrd de $ à travers 14 fonds. Investissements notables : Mansard In-surance, Snax, Rouiba, Exat, Medis.
  • 20. BOURSES & FONDS SPÉCIAL 20 Les Afriques . 27 novembre 2014 cile la sortie de l’investissement, comme dans le cas d’Helios pour Equity Bank, achetée en 2007 et dont l’investisseur a du mal à se défaire. Le sujet des sorties d’investissement est majeur pour les fonds d’investis-sement, car si un fonds n’arrive pas à revendre les entreprises acquises quelques années auparavant, il risque de faire perdre de l’argent aux investisseurs qui ont mis de l’argent dedans. Alors que le secteur se déve-loppe, il est essentiel de favoriser le développement des bourses et des marchés financiers afin de faciliter les sorties d’investissement par voie d’introduction en bourse. Les fonds d’investissement adressent encore très peu les problématiques des PME qui représentent pourtant une part substantielle des économies africaines. Pour favoriser de tels in-vestissements, qui peuvent aider à la constitution d’économies locales plus fortes, il sera donc nécessaire qu’un dialogue s’installe avec les gouvernements afin de favoriser en place un cadre réglementaire et fiscal incitant des fonds d’investissement ciblant les PME à s’implanter sur le continent et à adopter une approche de long terme. Babacar Pierre SECK, analyste à l'OCDE tal-risque) sont de plus petite taille et beaucoup moins nombreux. Ils investissent des montants allant de 50,000 dollars à 2 millions de dol-lars et accompagnent les entrepre-neurs sur une durée plus longue pouvant aller jusqu’à 10 ans, comme par exemple Investisseurs & Partenaires. Challenges du private equity en Afrique La montée en puissance des fonds d’investissement en Afrique contri-bue au développement du secteur privé et à la formation du tissu in-dustriel. Néanmoins, le secteur doit encore mieux se structurer. «Il y a un écart entre ce que les fonds d’inves-tissement proposent et les besoins des entrepreneurs. L’investissement en Afrique nécessite d’accompagner les entreprises sur le long terme et appelle donc à adapter les méthodes du private equity au contexte afri-cain », explique Laureen Kouassi- Olsson, directrice d’investissement chez Améthis Finance. De plus, «l’idéal serait que l'industrie se struc-ture autour de plusieurs catégories de fonds qui puissent accompagner les entreprises et entrepreneurs tout au long de leur croissance en fonc-tion de leur stade de développement et de leurs besoins. Par exemple, la multiplication de fonds de capital-risque “early stage” répondant aux besoins de ressources à long terme des projets de petite taille, des TPE ou PME serait une véritable aubaine pour l'industrie. De même, les fonds de type “evergreen” ayant une durée d'investissement illimitée seraient des partenaires de choix pour des groupes familiaux ayant atteint un certain stade de maturité et à la re-cherche de partenaires institution-nels pouvant les accompagner dans la seconde étape de leur croissance». Mais ce n’est pas tout, car les fonds d’investissement sont aujourd’hui très axés sur des entreprises de grande taille, laissant de côté les pe-tites et moyennes entreprises (PME). Seuls quelques fonds, tels que Cauris Management, ou investisseurs et partenaires s’adressent à ces entre-prises de petite et moyenne taille, qui constituent la base du tissu écono-mique. Par conséquent, beaucoup de fonds ciblent les mêmes opportuni-tés d’investissements, qui restent li-mitées en Afrique, ce qui pousse les valorisations à la hausse. Dans le sec-teur bancaire, certaines acquisitions se font sur la base de trois fois le prix des fonds propres ! Cette surchauffe des prix risque de rendre plus diffi- Pourquoi cet intérêt pour l’Afrique Rien qu’en 2013, les fonds dédiés au continent africain ont levé plus de 3,3 milliards de dollars (voir graphique), confirmant l’in-térêt des investisseurs internationaux pour la région. D’après une enquête menée en 2013 par Emerging Markets Private Equity Association auprès des investisseurs institutionnels (footnote : fonds de pension, fonds souverains, compagnies d’assurance, gestionnaire d’actifs, family offices représentent les principaux investisseurs institutionnels) internationaux, l’Afrique est désor-mais la plus attractive des régions «émergentes». Cet appétit des institutionnels pour l’Afrique est confirmé par l’évolution du to-tal de fonds levés dans la région. En effet, sur la période 2010- 2013, l’Afrique est la seule région pour laquelle les montants levés par les fonds d’investissement ont augmenté, alors que l’on constate une baisse importante pour la Chine, l’Inde ou encore l’Amérique latine. Cet intérêt nouveau pour des investisseurs financiers pour l’Afrique est le résultat des profondes transformations écono-miques et politiques sur le continent. En effet, les années 2000 ont représenté une période de stabilisation générale des contextes politiques, avec notamment la fin de plusieurs conflits Adapter les méthodes de Private equity au contexte africain armés. Au même moment, l’Afrique a bénéficié d’une croissance économique forte et de moins en moins dépendante des cours des matières premières, avec 7 des 10 économies avec la crois-sance la plus forte sur la période 2000-2009 se trouvant en Afrique (source FMI). L’Afrique des années 2000, contrairement à celle des années 1990, représente donc une opportunité d’in-vestissement de plus en plus intéressante. En 2013, la croissance réelle du PIB africain étant de 4,6%, contre 3% au niveau mon-dial et -0.4% en Europe. Simultanément, les rendements en Eu-rope et aux États-Unis sont au plus bas, à cause des politiques monétaires de quantitative easing de la FED et de la Banque cen-trale européenne qui font baisser les taux d’intérêt depuis 2008. En effet, les investisseurs institutionnels, tels que les caisses de retraites ou les compagnies d’assurances, doivent assurer un rendement minimum de leurs investissements pour être renta-bles, ils se sont donc tournés de plus en plus vers les marchés émergents offrant des rendements plus attractifs. Les Bourses africaines offrant peu d’opportunités d’investissement, ces insti-tutionnels se sont donc tournés vers les fonds de private equity, qui leur permettent d’investir dans les entreprises non cotées.
  • 21. INTERVIEW AMADOU HOTT Accompagner le développement Le DG du Fonds souverain d'investissement stratégique (Fonsis) du Sénégal nous parle de financements de 2 projets, dans l’agriculture et la pharmacie, la configuration d’un fonds souverain sur la base des actifs de l’Etat, l’absence de contraintes de sortie par rapport aux private equity, ... 27 novembre 2014 Les Afriques . 21 Amadou Hott, DG du Fonsis du Sénégal Les Afriques : M. Hott, le conseil d’administration du Fonsis a approuvé, en octo-bre dernier, deux de vos projets. Comment ces projets sont-ils structurés? Amadou Hott : En effet, le conseil d’administration (CA) du Fonds souverain d’investissements straté-giques (Fonsis), qui s’est réuni le 27 octobre 2014, a approuvé deux de nos projets d’investissement. Il s’agit d’une exploitation agricole et d’une unité industrielle pharmaceutique, d’un coût global de douze (12) mil-liards de francs CFA. Le Fonsis va investir un montant de 1,2 milliard de f CFA répartis en fonds propres et en quasi-fonds propres, aux côtés d’autres investisseurs nationaux et internationaux, et en complément du financement bancaire. LA : Quel sera l’impact de ces pro-jets dans le développement socio-économique du Sénégal ? A.H. : Ces projets cadrent bien avec notre mission de créer des emplois et de la richesse et auront un impact social important. L’exploitation agricole qui sera implantée dans la région de Louga permettra de dyna-miser l’économie locale grâce à la création de 200 emplois directs et la mise en place d’une ligne électrique moyenne tension d’environ 20 km. Ce projet aura un impact non négli-geable au niveau national, avec une contribution au PIB de 3 milliards de f CFA par an. L’unité industrielle pharmaceutique sera localisée dans la région de Thiès et permettra une meilleure accessibilité financière et géographique de produits pharma-ceutiques hospitaliers stratégiques massivement importés. Elle cou-vrira le marché du Sénégal et celui de la sous-région avec une contri-bution attendue au PIB de 1,5 mil-liard de f CFA par an et la création de 70 emplois directs. Le démarrage des projets est prévu en début de 2015. LA : Quelle sera la prochaine étape ? A.H. : Nous allons présenter au pro- Notre capital est plus patient même si nous essayerons toujours de sortir au mo-ment opportun pour pouvoir réinvestir dans de nouveaux projets.
  • 22. BOURSES & FONDS SPÉCIAL chain Conseil d’administration, prévu en début de décembre, d’au-tres projets aussi structurants pour approbation. Nous allons certaine-ment communiquer dessus dès que le CA les aura approuvés. LA : Le Sénégal n’a pas d’excé-dents pétroliers, encore moins d’excédents budgétaires, comme les autres pays qui ont des Fonds souverains. Comment le Fonsis compte-t-il faire pour mener à bien sa mission ? A.H. : Le Sénégal est, en effet, l’un des premiers pays au monde à se doter d’un fonds souverain alors qu’il n’a ni rente issue de matières premières ou d’hydrocarbure ni rente commerciale. Le gouverne-ment a autorisé la création de ce fonds souverain sur la base des ac-tifs que l’État va nous transférer. Ces actifs peuvent être revalorisés et per-mettre de lever des fonds sur les marchés financiers locaux et étran-gers, qui seront ensuite «réinjectés» dans de nouveaux projets ou dans des projets ou sociétés en difficulté, avec l’objectif de contribuer à la re-lance de l’économie via cet investis-sement productif. Il faut donc retenir que le Fonsis est un modèle de fonds souverain qui repose sur le développement des ac-tifs transférés par l’État et les levées 22 Les Afriques . 27 novembre 2014 de fonds en dette et en co-investis-sement. Mais avec les récentes dé-couvertes de pétrole au Sénégal, les ressources du Fonsis seront renfor-cées dans le moyen et long terme, pour plus d’investissements pro-ductifs et d’épargnes pour les géné-rations futures. LA : A combien s’élève le capital du Fonsis ? A.H. : Le Fonds souverain d’inves-tissements stratégiques est une ini-tiative du président Macky Sall. Il a été créé par la loi 2012-34 fixant son capital minimal à 500 milliards de francs CFA, majoritairement consti-tué en actifs de l’État. C’est ce qui lui permet d’intervenir en prise de par-ticipations en fonds propres ou quasi-fonds propres pour des socié-tés en création, développement ou restructuration. LA : Quel est l’horizon de vos in-vestissements ? A.H. : Contrairement aux fonds «private equity» classiques, nous n’avons pas de contraintes de sortie au bout de 5-7ans par exemple. Notre capital est plus patient même si nous essayerons toujours de sortir au moment opportun pour pouvoir réinvestir dans de nouveaux projets afin de générer plus de croissance et d’emplois. Le Fonsis, en ligne avec les intérêts de l’entreprise, organi-sera ses désinvestissements par ces-sion aux promoteurs du projet, cession à un tiers, dette de finance-ment de sortie et distribution de di-videndes spéciaux ou par introduction en bourse, une voie que nous privilégions pour plus de liquidité à la BRVM. La Bourse per-met aussi de partager les fruits de la création de richesse avec un maxi-mum d’épargnants sénégalais. Propos recueillis par Ismaïl Aidara
  • 23. BOURSES AFRICAINES A la recherche de liquidités Avec une capitalisation boursière globale estimée à 1 300 milliards de $, l’Afrique compte 23 places financières. Malgré l’engouement que suscite le dynamisme économique du continent depuis quelques années, le nombre de sociétés cotées n’augmente que timidement, de même que les liquidités. façon générale, l’Afrique australe constitue la zone la plus dynamique. Les produits financiers y sont égale-ment les plus structurés. La Johan-nesburg Stock Exchange (JSE) et la Swaziland Stock Exchange sont les principales places financières de la région. À part l’Afrique du Sud, au-cune place boursière africaine ne s’approche des niveaux de dévelop-pement des places financières des pays développés. En Afrique de l’Est également, la place boursière du Kenya reste dy-namique. Avec un niveau de capita-lisation estimée à 23,525 millions de dollars, la place de Nairobi est la bourse la plus aminée de sa sous-ré-gion, à l’image de l’économie floris-sante du pays. Manque de liquidités Selon Jean-Jacques Essombè, asso-cié du cabinet Orrick Rambaud Martel qui livrait son analyse au groupe médias belge RTBF, le manque de liquidité est l’un des problèmes majeurs sur les places africaines. Car il n’y a pas assez d’ac-teurs. En plus, il y a peu de fonds étrangers intervenant sur les mar-chés boursiers africains. Selon lui, les fonds d’investissement actifs sont essentiellement locaux et leur nombre est réduit. En dehors de l’Afrique du Sud qui brasse plus de 300 milliards de dollars, les niveaux de capitalisation boursière sont fai-bles, de même que les volumes de transactions. Ce qui constituerait un frein pour les gros investisseurs étrangers qui sont en général inté-ressés par de gros volumes. De même, en termes de liquidité, sur la période 2005-2010, seuls quelques pays comme l’Égypte et 27 novembre 2014 Les Afriques . 23 LLes marchés boursiers du continent réunis représente-raient la 12ème place financière du monde, avec une capitalisation globale estimée à 1300 milliards de $. Les places boursières se sont déve-loppées significativement depuis les années 90, passant d’une dizaine à 23 aujourd’hui. D’après les analystes, cette évolution a été assez rapide. La capitalisation boursière est passée de 257 milliards de dollars en 2000 à 1260 milliards en 2010. Mais il existe de réelles disparités entre les pays. L’essentiel du volume des transactions profite surtout à quelques places financières comme celles de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Nigéria, du Maroc ou du Kenya. L’Afrique du Sud attire la majorité des capitaux échangés sur le continent, soit plus de 70% du vo-lume total. En termes de nombre de sociétés cotées, l’Afrique du Sud ar-rive également en tête avec environ 400 valeurs, suivie par l’Égypte (214) et le Nigéria (187). Dynamisme sur les places financières d’Afrique australe et de l’Est Johannesburg Stock Exchange (Afrique du Sud), qui est la pre-mière place financière du continent, a une capitalisation boursière de plus de 330 milliards de dollars. De Il y a peu de fonds étrangers intervenant sur les marchés boursiers africains.
  • 24. BOURSES & FONDS SPÉCIAL l’Afrique du Sud ont enregistré des ratios assez élevés, avec respective-ment 51,4% et 50,1%, selon les données de la Banque mondiale. Fonds d’investissement, animateurs des marchés boursiers L’essor économique du continent attire de plus en plus de fonds d’in-vestissement qui s’intéressent dés-ormais aux places financières, malgré le faible niveau de transac-tions qui y existe actuellement. Selon les chiffres de MorningStar, on dénombre plus de 800 fonds d’investissement actifs sur le conti-nent. En termes de ventilation, 48 fonds investissent sur l’ensemble des places boursières africaines, 37 sur l’Afrique du Nord et le Moyen- Orient, deux se concentrent sur le Maroc, deux sur l’Égypte, un fonds sur le Cameroun (dans le secteur minier notamment), 35 fonds ci-blent la zone Namibie-Afrique du Sud, et tous les autres, soit plus de 650 fonds, vont à l’Afrique du Sud. La majorité de ces fonds sont domi-ciliés en Afrique du Sud et au Luxembourg qui abrite 38 fonds ac-tifs en Afrique, devenant ainsi une 24 Les Afriques . 27 novembre 2014 place de plus en plus importante pour la finance africaine. En dépit des mesures initiées par certains pays, un certain nombre d’obstacles freinent la croissance des flux de capitaux sur les places bour-sières africaines : insuffisance de li-quidités, insuffisance de produits financiers adaptés, manque d’auto-matisation des systèmes d’échanges, etc. Peut-être l’engouement pro-gressif des acteurs étrangers qui s’intéressent à l’Afrique permettra d’accélérer le rythme des réformes, en même temps qu’il rehausse considérablement les flux des capi-taux échangés. Notons qu’en termes de réformes pour changer les choses, des pays comme le Nigéria prennent les de-vants... En effet, un projet de loi lancé récemment au Nigéria veut obliger les entreprises ayant plus de 80 milliards de nairas nigérians (en-viron 500 millions de dollars) d’ac-tifs à se coter en Bourse. Si le projet aboutit, la Bourse de Lagos devrait ainsi voir son niveau d’activité s’améliorer considérablement. Ibrahim Souleymane Tableau comparatif des marchés Top 10 africain des plus grandes Bourses en termes de capitalisation Selon le classement réalisé par la Banque d’investissement, African Al-liance en 2014 1- Johannesburg Stock Exchange (Afrique du Sud), 330,287 MM de $ 2- Nigerian Stock Exchange (Nigéria), 82,813 MM de $. 3- Egyptian Exchange (Egypt), 63,716 MM$. 4- Bourse des Valeurs de Casablanca (Ma-roc), 55,446 MM de $. 5- Nairobi Stock Exchange (Kenya), 22,675 MM de $. 6- BRVM : Bourse régionale des valeurs mobilières (Bénin, Burkina Faso, Guinée- Bissao, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo), 11,203 MM de $. 7- Bourse des valeurs mobilières de Tunis (Tunisie), 7,770 MM de $. 8- Stock Exchange of Mauritius (île Mau-rice), 7,248 MM de $. 9- Ghana Stock Exchange (Ghana), 6,085 MM de $. 10- Zimbabwe Stock Exchange (Zimbabwe), 5,214 MM de $.
  • 25. INTERVIEW PIERRE CARPENTIER «Les PME africaines font de plus en plus appel aux fonds d’investissement pour financer leur croissance» Pierre Carpentier est directeur d’investissement, en charge des portefeuilles PME et microfinance en Afrique centrale et dans l’océan Indien chez le fonds Investisseurs & Partenaires (I&P). Selon lui, la nouvelle génération d’entrepreneurs africains n’est plus dans une logique d’entreprises familiales. Ils font recours au private equity pour financer leur développement. 27 novembre 2014 Les Afriques . 25 Pierre Carpentier, directeur d'Investissement, en charge des portefeuilles PME et microfinance en Afrique Centrale et dans l’Océan Indien chez le fonds Investisseurs & Partenaires (I&P) Les Afriques : Comment expli-quez- vous la percée des fonds d’investissement sur le conti-nent africain ? Pierre Carpentier : Nous étions quelques fonds précurseurs lorsque nous avons démarré nos activités en 2000. Les gens ont souvent une per-ception exagérée de l’environnement économique africain qui est pourtant une région formidable. L’Afrique en-registre des taux de croissance parmi les plus forts. La croissance est certes tirée par les activités extractives ex-portatrices, mais on commence à avoir de la croissance induite par le développement du marché intérieur, la progression démographique, etc. Le dynamisme du secteur privé a connu une trajectoire assez éton-nante au profit de pas mal de facteurs, comme l’émergence d’une généra-tion d’entrepreneurs plus structurés, qui sont moins dans une logique de développement d’entreprises fami-liales, sur fonds propres, et qui sont prêts à s’ouvrir à des financements en capital pour se développer. Ce qui permet aux fonds d’investissement de pouvoir travailler avec eux. C’est assez récent, mais cette dynamique est bien là aujourd’hui. La qualité des entrepreneurs qu’on voit arriver avec des projets est vraiment impression-nante. Ensuite, l’environnement des affaires s’est aussi amélioré, notam-ment grâce à des instruments comme l’Ohada, qui uniformise le cadre ju-ridique des affaires dans la plupart des pays francophones. Enfin, on peut dire qu’il y a eu aussi un effet boule de neige, dans le sens où les premières réussites qu’on a vu appa-raître, souvent relayées dans les jour-naux, ont eu un effet d’entraînement et ont contribué à attirer d’autres in-vestisseurs. Par exemple, nous en tant que fonds d’investissement, la levée de notre second fonds a été relative-ment plus facile que le premier. On arrive à lever des fonds beaucoup plus facilement aujourd’hui sur le thème du financement du secteur privé en Afrique. LA : Quelles sont les principales réalisations d’Investisseurs& Parte-naires en termes de projets ou d’in-vestissement en Afrique cette année ? P.C. : Nous sommes un fonds géné-raliste. Aujourd’hui, nous tra-vaillons sur notre deuxième fonds qui a été lancé en 2012, qui s’appelle I&P Afrique Entrepreneurs (IPAE) et qui est un fonds de 54 millions d’euros positionné sur les PME. Ce qui nous caractérise, c’est la taille des opérations que nous faisons, avec des investissements qui démar-rent à 300 000 euros jusqu’à 1,5 mil-lion. Les entreprises que nous finançons font généralement entre 500 000 euros jusqu’à 5 millions d’euros de chiffres d’affaires. Ce sont des opérations relativement petites comparées à d’autres fonds présents en Afrique. Avec le fonds IPAE, nous avons déjà une vingtaine d’investissements dans 10 pays dif-férents. Nous faisons entre 5 et 8 in-vestissements par an. Tout en étant généraliste, nous avons investi dans les secteurs de la microfinance, de la construction, du bâtiment, de la santé, avec une notamment mater-nité au Sénégal, dans les métiers de l’aquaculture à Madagascar, etc. Il y a un spectre assez large de ce que L’environne-ment des affaires s’est aussi amélioré, notamment grâce à des instruments comme l’Ohada, qui uniformise le cadre juridique des affaires.
  • 26. BOURSES & FONDS SPÉCIAL nous pouvons faire. LA : Quels types de projets ou d’entreprises vous intéressent en priorité ? P.C. :Nous sommes un fonds qui fait de l’«impact investment». C'est-à-dire que nous allons chercher dans les projets en priorité un impact sociétal fort. Nous sommes intéressés pas uniquement par les enjeux de renta-bilité, mais aussi par les éléments de performance extrafinancière. Nous sommes ainsi particulièrement inté-ressés par des secteurs comme la santé, les activés d’agriculture non exportatrices, la formation, etc. Sur les types de projets, nous privilégions les sociétés en croissance, les sociétés qui ont un fort potentiel de dévelop-pement, les sociétés qui ont déjà une existence et qui veulent renforcer leur capacité afin de passer un cap dans le développement de leurs activités, mais nous pouvons également ac-compagner des start-up. LA : Qu’est-ce que vous apportez aux projets en plus du finance-ment ? P.C. :Notre équipe s’appelle Investis-seurs & Partenaires. Le «P» corres-pond à notre engagement à accompagner les entrepreneurs. Nous investissons dans des PME en prenant une participation minori-taire. Nous ne prenons pas le contrôle. Ensuite, nous apportons aux entrepreneurs de l’accompagne-ment, de l’assistance, du support, gé-néralement pas sur leur coeur de métier, puisque nous sommes un fonds généraliste. D’ailleurs, en géné-ral, les entrepreneurs que nous ac-compagnons connaissent très bien leur métier et leur secteur d’activité. L’accompagnement se fait à plusieurs niveaux. D’abord au niveau de la gouvernance pour aider les entre-prises à mettre en place des instances de gestion qui fonctionnent bien, avec tout le nécessaire pour donner du rythme à la vie de la société. Par exemple, nous travaillons sur des budgets en fin d’année pour les vali-der, les approuver, etc. Au-delà, nous apportons de l’appui essentiellement 26 Les Afriques . 27 novembre 2014 sur les questions de management, de gestion, de stratégie. Ensuite, on peut travailler dans les actions au quoti-dien. Dans ce cas, soit on intervient en direct par des actions réduites, soit on fait appel à des ressources ex-ternes, des consultants ou des per-sonnes ressources qui peuvent intervenir. Par exemple, si on identi-fie un problème au niveau du sys-tème d’information qu’il faudra améliorer (puisqu’on travaille beau-coup là-dessus et les fonds d’investis-sement sont très demandeurs de reporting), on va demander à l’entre-prise de se mettre à niveau. Une par-tie de ces interventions peut être financée par des fonds d’assistance technique. LA : Est-ce que vous recevez assez de candidatures lorsque vous sélec-tionnez des projets ? P.C. :Nous avons un flux d’opportu-nités important. Nous recevons envi-ron 200 dossiers par an. Nous avons des critères et nous sommes relative-ment exigeants. Il y a parfois des pro-jets trop grands pour nous, dans ce cas nous les orientons vers des fonds d’investissement plus grands qui sont plus adaptés. Il peut y avoir des pro-jets qui sont dans des secteurs qui n’entrent pas dans notre champ d’in-tervention. Il y a aussi des projets qui ont des dossiers assez fragiles, etc. Petit à petit, nous filtrons jusqu’à ar-river à un nombre de 10 projets maximum par an pour des finance-ments allant de 300 000 euros à 1,5 million d’euros. LA : Quel est le niveau de rentabi-lité moyen des projets financés, et qu’en est-il de votre retour sur in-vestissement ? P.C. : C’est très difficile à dire. Nous avons une rentabilité globale de por-tefeuilles, mais avec des écarts qui peuvent être importants. La rentabi-lité dépend notamment des condi-tions de sortie du fonds d’investissement. Étant donné que nous sommes sur des prises de parti-cipations minoritaires, si on sort d’un projet qui a pris de la valeur, pour céder notre participation à un investisseur extérieur, on peut valo-riser souvent mieux que si nous re-vendons au promoteur. Notre sortie se fait au bout de 5 à 7ans. Nous avons généralement des accords de rachats avec les promoteurs. LA :Avec l’afflux des fonds d’inves-tissement sur le continent, l’Afrique s’expose-t-elle à la me-nace des «fonds vautour», comme ce fût le cas il y a quelques années pour l’Argentine ? P.C. : Les fonds que vous qualifiez de fonds vautour sont surtout des fonds spéculatifs sur des secteurs particu-liers. Pour le moment, on ne voit pas ce genre de problème, mais il n’est pas exclu que ça arrive aussi en Afrique, comme c’est déjà arrivé ail-leurs. Par contre, ce qu’on commence à voir, ce sont plutôt des regroupe-ments, des consolidations. Il com-mence à y avoir des transactions de rachats d’entreprises : pour intégrer un concurrent, pour prendre des parts de marché, etc. On voit aussi des entreprises européennes ou nord-africaines qui arrivent, qui passent au sud du Sahara, et qui font des rachats pour s’implanter dans des pays. Jusqu’ici, ce n’est pas la dimension prédatrice des fonds qu’on voit sur le terrain, mais plutôt des fonds d’in-vestissement qui peuvent accompa-gner une boîte qui souhaite s’implanter dans un autre pays. Propos recueillis par Ibrahim Souleymane Si on sort d’un projet qui a pris de la valeur, pour céder notre participation à un investisseur extérieur, on peut valoriser souvent mieux que si nous revendons au promoteur. Bio-express Pierre Carpentier est directeur d’investis-sement en charge des portefeuilles PME et micro-finance en Afrique centrale et dans l’océan Indien, chez le fonds d’investisse-ment Investisseurs & Partenaires (I&P). Il a été directeur associé d'un cabinet de conseil entre 2003 et 2006 et chargé d’in-vestissement dans une société d'investis-sement dédiée aux PME en Afrique (1999-2003). Pierre Carpentier est di-plômé d’une école d’ingénieur et d’un DESS de management des entreprises.
  • 27. PME Des instruments ad hoc pour des besoins spécifiques En mal de financement, les entreprises africaines, les plus nombreuses et les plus sensibles, approchent en nombre ces nouveaux venus en Afrique que sont les Bourses de valeurs et les Fonds d’investissement. Reste à franchir le pas… 27 novembre 2014 Les Afriques . 27 La mondialisation et surtout la force rapide de propagation de l’information font que les Pe-tites et moyennes entreprises (PME) africaines se félicitent de l’actualité riche des Bourses de valeurs et des Fonds d’investissement du conti-nent. Cependant, et au risque de doucher les espoirs, il convient de souligner que la grande majorité des PME africaines ne sont ni prêtes ni adaptées à ce jour pour ce type de fi-nancements. Les problèmes de fi-nancement des entreprises sont de trois ordres principaux, à savoir le fi-nancement de l’écart de trésorerie né du décalage entre les encaissements et décaissements, le financement de l’outil de production et, enfin, le fi-nancement de l’expansion. À l’analyse des rencontres et des échanges avec les dirigeants de PME africaines, celles-ci approchent les in-termédiaires boursiers et les fonds d’investissement à la recherche de so-lutions à des problèmes de finance-ment issus d’un écart temporaire ou structurel de trésorerie ou liés au fi-nancement de l’acquisition ou de la mise en place d’un outil de produc-tion. Il existe ça et là des demandes de financement liées à l’expansion de l’entreprise, mais il s’agit souvent d’une expansion opportuniste et pour laquelle le besoin est le finance-ment de l’outil de production devant permettre cette expansion. Quels préalables ? Dans ce dossier dédié aux Bourses de valeurs et aux Fonds d’investisse-ment en Afrique, il semble essentiel de rappeler la place et le rôle de ces instruments et de conduire l’exercice nécessaire de pédagogie de nos en-trepreneurs, afin de les préparer à en tirer le plus grand bénéfice. Bourses et fonds d’investissement servent essentiellement au finance-ment de l’expansion de l’entreprise grâce à l’apport de capitaux longs qui est fait. Dans les deux cas, l’entrepre-neur accueille dans son entreprise des acteurs externes, actifs ou non, qui souhaiteront plus ou moins ré-gulièrement, avoir un droit de regard sur la gestion qui y est conduite, sur l’adéquation des actions avec le pro-jet sur lequel les financements ont été obtenus et, le cas échéant, des expli-cations sur les inflexions et les chan-gements. Aussi, et afin d’avoir toutes les meil-leures chances de succès, lors de la mobilisation de financements par voie de Bourses de valeurs ou de Fonds d’investissement, l’entrepre-neur devra avoir accompli quelques travaux préalables, au premier rang desquels une structuration de l’orga-nisation et de la gouvernance de son entreprise. Pour ce faire, il va falloir s’interroger sur la nature profonde du besoin de financement et de la so-lution la plus adaptée. Par exemple, des revues des termes de paiement avec les fournisseurs, l’amélioration du processus de recouvrement des créances ou encore le recours à l’af-facturage peuvent nettement amélio-rer la situation de trésorerie et d’autofinancement, tout comme par exemple le recours au leasing pour le financement de l’équipement de production. Réfléchir à la vision à 5/7 ans des missions et des objectifs de la société et formaliser dans un plan les projets d’expansion ainsi que les modalités de leur réalisation, tout en prévoyant une certaine part d’aléas devant per-mettre de saisir ces opportunités nouvelles et insoupçonnées au mo-ment de la confection du plan. L’op-tion Bourses de valeurs et/ou Fonds d’investissement apparaîtra comme une modalité du financement et de l’exécution du plan ainsi défini. Les Bourses de valeurs mobilières en Afrique, ainsi que les Fonds d’inves-tissement qui s’y développent sont une réelle chance et une opportunité pour les PME africaines. Il ne tient donc qu’à ces PME de créer les conditions d’un succès mutuel. Jean-Luc Koffi Vovor, président du think-tank Kusuntu le Club Jean-Luc Koffi Vovor Les Bourses de valeurs mobilières en Afrique, ainsi que les Fonds d’investisse-ment qui s’y développent sont une réelle chance et une opportunité pour les PME africaines.
  • 28. BOURSES & FONDS SPÉCIAL TUNISIE La BVMT, un marché financier fortement influencé par la vie politique 76 entreprises cotées en Bourse et une valeur de capitalisation estimée à près de 17 milliards de dinars (7,41 milliards d’euros), dont la participation étrangère avoisine les 22%, telles sont les principales caractéristiques du marché financier tunisien, lequel est fortement influencé par la vie politique, surtout durant cette conjoncture d’après-révolution. Le marché financier tunisien repose sur une trilogie d’ins-titutions, à savoir un orga-nisme de régulation, le Conseil du marché financier (CMF), un orga-nisme chargé de la gestion du mar-ché, la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), et un organisme chargé du dépôt et de la compensa-tion, la Société tunisienne interpro-fessionnelle pour la compensation et le dépôt de valeurs mobilières (Sticodevam). Dans cette structure, la chaîne d’in-vestissement en Bourse prend nais-sance avec la transmission d’un ordre de bourse par le biais d’un in-termédiaire en Bourse et se clôture par le dénouement de la transaction avec la livraison d’un titre ou l’en-caissement de sa contre-valeur. Les différentes étapes sont assurées en 28 Les Afriques . 27 novembre 2014 réseau électronique entre les trois institutions. Créée en février 1969, la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) se présente comme une so-ciété anonyme de droit privé avec un capital exclusivement et égalitai-rement détenu par les intermé-diaires en Bourse. Elle a pour mission de gérer le marché des va-leurs mobilières, ce qui inclut les opérations de négociation et d’enre-gistrement. Ce choix vise avant tout à permettre au marché d’être géré par des professionnels. La Bourse ne participe qu’à hauteur de 5% au financement de l’économie La Bourse tunisienne regroupe un marché principal et un marché al-ternatif. Bourse des valeurs mobilières de Tunis Le manque d’investisseurs institutionnels. Le marché principal est destiné aux grandes entreprises performantes (banques, groupes industriels pri-vés de renom...) et il compte 65 so-ciétés cotées. Afin de s’introduire dans ce marché, une société doit disposer d’un capi-tal minimum de 3 millions de di-nars (1,307 millions d’euros) et avoir un bilan bénéficiaire pendant les deux derniers exercices, sauf dans le cas d’une augmentation de capital. Pour ce qui est du marché alterna-tif, il est destiné à promouvoir le dé-veloppement des PME-PMI. Créé en 2007, ce marché compte au-jourd’hui 11 sociétés. Toutefois, il est à noter que bien que la BVMT soit un marché bien orga-nisé, régie par une réglementaire performante et qui dispose d’une infrastructure technique à la pointe, elle joue un rôle marginal dans le fi-nancement de l’économie. En fait, le marché financier ne par-ticipe qu’à hauteur de 5% au finan-cement de l’économie tunisienne, contre 95% pour le secteur bancaire et le leasing, et ce, en raison de l’ab-sence des secteurs clés de l’économie (tourisme, télécoms...) et le manque d’investisseurs institutionnels, puisque la demande est essentielle-ment animée par des petits por-teurs. A cela s’ajoute le manque d’une culture boursière chez les in-vestisseurs tunisiens. N’empêche que la BVMT a enregis-tré durant ces deux dernières années (2013 et 2014) un record en termes d’introductions, passant de 56 so-ciétés cotées en 2010 à 57 en 2011, 59 en 2012, pour grimper à 71 en 2013, et nous estimons atteindre 80
  • 29. 27 novembre 2014 Les Afriques . 29 sociétés cotées d’ici à la fin de l’an-née en cours. Ceci a été conforté par un certain resserrement du crédit, d’où l’af-fluence de nouvelles sociétés sur le marché financier pour accéder à des investissements. Selon les observateurs et les experts économiques, la Bourse jouera un rôle plus important dans le finance-ment de l’économie tunisienne, du-rant les prochaines années, surtout après la publication, récemment, d’un décret permettant aux étran-gers d’acheter des actions en Bourse dans la limite de 66,66% sans auto-risation préalable. Par ailleurs, une stratégie de pro-motion a été mise en place, en vue d’améliorer l’image de la Bourse et de sensibiliser les différents opéra-teurs économiques quant à l’impor-tance de cet outil alternatif de financement. Dans ce cadre, des cycles de forma-tion et des rencontres de sensibilisa-tion ont été organisés, au profit des chefs d’entreprise et des jeunes en-trepreneurs, mais aussi d’autres cor-porations, tels que des comptables, des avocats et des journalistes. La BVMT enregistre des niveaux record suite à la réussite des élections En ce qui concerne la performance des valeurs cotées à la Bourse, la ten-dance du marché a été globalement baissière, depuis le début de l’année 2014. Toutefois, la Bourse de Tunis ne s’est réveillée qu’au lendemain de l’annonce des résultats des élections législatives (le 26 octobre 2014). Elle a repris des couleurs et notam-ment la couleur verte. Le volume moyen quotidien a atteint, durant la quinzaine du 24 octobre au 7 no-vembre 2014, environ 8,743 MD (3,811 millions d’euros), contre une moyenne de 4,369 MD (1,904 mil-lions d’euros) pour toute l’année 2014. Les deux indices phares Tu-nindex et Tunindex 20 ont accru respectivement de 8,52% à 4 999,91 points et de 11,15% à 2123,56 points. La SFBT a affiché la meilleure per-formance de la quinzaine gagnant 33,16% à 22,530 dinars et boostant par la même occasion l’indice du secteur agroalimentaire dont la hausse s’est établie à 31,81%. Siphat et Elbene Industrie ont clô-turé la quinzaine sur des remontées respectives de 22,38% à 10,500 di-nars et de 21,01% à 2,880 dinars. Attijari Bank a augmenté de 20,38% à 22,270 dinars. Cette performance a permis à l’indice du secteur ban-caire de terminer la quinzaine sur une plus-value de 7,98%. Du côté des baisses, Servicom a affi-ché la plus importante régression perdant 8,51% à 16,010 dinars. Le titre Ciments de Bizerte a reculé de 6,03% à 6,390 dinars limitant l’évolution de l’indice du secteur des matériaux de construction à seule-ment 1%. La SFBT a été aussi le titre le plus échangé avec un flux transactionnel de 20,908 MD, suivi d’Attijari Bank traité pour un volume de 8,277 MD. Anas Amine, Tunis Un marché impacté par le politique
  • 30. BOURSES & FONDS SPÉCIAL La Douala Stock Exchange en quête de vitalité Le rythme des activités à la Bourse nationale du Cameroun n’a pas encore atteint la vitesse de croisière, au regard des potentialités. Après une décennie de fonctionnement, il faudrait sans doute revoir le cadre général du fonctionnement de cette institution. La Bourse nationale des valeurs mobilières du Cameroun, la Douala Stock Exchange (DSX) est pour le moment la principale place boursière de l’Afrique centrale. Un espace économique qui compte deux marchés financiers, indépen-damment de l’étroitesse du marché. Toutefois, l’animation du marché n’a pas encore atteint la vitesse de croi-sière, au regard des potentialités éco-nomiques du Cameroun qui non seulement représente quelque 30% du PIB de la Communauté écono-mique de l’Afrique centrale (Cemac), et engloutit environ 45% des crédits octroyés par les banques, mais égale-ment concentre près de 50% du tissu industriel de la sous-région. Princi-pale locomotive économique de l’Afrique centrale, le Cameroun peut, de ce point de vue, faire prévaloir des arguments pour faire de la place boursière de Douala l’une des plus importantes de l’Afrique, à la suite de Johannesburg, Casablanca, Tunis, 30 Les Afriques . 27 novembre 2014 Lagos ou encore Abidjan. C’est au re-gard des réalités du marché que des observateurs avertis à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD) ont préconisé l’existence d’un seul marché financier en Afrique cen-trale, conseillant justement de ren-forcer la place boursière de Douala. Une douzaine d’années après la créa-tion de la DSX et huit ans après l’en-registrement des premières cotations, la cadence des opérations boursières est loin d’être satisfaisante. Et pour cause, l’on compte seulement trois entreprises cotées en Bourse dans le compartiment des actions, en l’oc-currence la Société des eaux miné-rales du Cameroun (Semc), la Société africaine forestière et agricole du Ca-meroun (Safacam) et la Société ca-merounaise de palmeraies (Socapalm), toutes des filiales des multinationales françaises, notam-ment le groupe Castel pour la pre-mière, et le groupe Bolloré pour les deux dernières. L’ensemble des en- Des IPO, au compte-gouttes Faire de la place boursière de Douala l’une des plus importantes de l’Afrique. Nouvelle rallonge de la Banque mondiale au Libéria Le groupe de la Banque mondiale et le gouvernement libérien ont paraphé 2 accords de financement. Pour aider ce pays à combattre l’épidémie d’Ebola, une nouvelle ligne de 30 millions de $ est octroyée au programme de redres-sement du budget. Un financement devant aussi servir à soutenir la stra-tégie à moyen terme du Libéria pour renforcer ses mécanismes de transpa-rence et de responsabilisation, déve-lopper l’économie, améliorer l’accès à une éducation de qualité et améliorer les services de santé qui sont essentiels à la lutte contre l’épidémie actuelle d’Ebola. Dans le détail, le finance-ment, qui doit soutenir la deuxième opération Appui à la réduction de la pauvreté (Prsdpo II), comprend une assistance de 20 millions de $ de l'As-sociation internationale de dévelop-pement (IDA) et un don sous forme de subventions de 10 millions de $. EADB, Meilleure institution de finan-cement du dévelop-pement de l’Afrique La Banque africaine de développe-ment de l’Est (BDAE) vient de rem-porter le Prix de la Meilleure institution de financement du dé-veloppement de l’Afrique, pour la deuxième année consécutive, avec une notation AA. Confirmation de l’Association des institutions afri-caines de développement des fi-nances (Aiafd), qui a précisé que la BDAE a surclassé 33 autres établis-sements concurrents à la 4èmeCom-pétition organisée par les pairs des institutions membres de l’Aiafd. Les résultats ont été annoncés lors de la 81ème réunion du comité exé-cutif de l’Aiafd à Kuala Lumpur, en Malaisie. J. A. Amihere, secrétaire général de l’Aiafd, a alors soutenu que la BDAE a fait des progrès ex-ceptionnels dans l’enracinement des meilleures pratiques dans ses opérations.
  • 31. OPA de LeapFrog sur Resolution Health East Africa Nouvelle aide UBA Libéria contre Ebola 27 novembre 2014 Les Afriques . 31 treprises sont cotées dont la capitali-sation boursière se chiffre à 156 mil-liards de f CFA. Tenant compte du fait que le Cameroun représente au moins 60% des activités écono-miques de la sous-région Cémac, l’on peut s’interroger sur le désintérêt des entreprises camerounaises à se coter en Bourse. Une telle situation pour-rait s’expliquer d’après certains ana-lystes par l’insuffisance des mesures incitatives en direction des entre-prises, mais aussi par la méconnais-sance du rôle et de l’importance d’une Bourse dans une économie en quête d’émergence comme celle du Cameroun. En outre, la sourde riva-lité entre la DSX et la Bourse des va-leurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) est loin d’être avantageuse pour l’ensemble de l’économie sous-régionale. Peut mieux faire Longtemps en état de veille, le mar-ché des obligations semble le plus dynamique, avec plus d’une demi-douzaine de titres, entre autres «Moabi Ifc 4.25% 2009 - 2014», «Ecmr1 5.6% net 2010 - 2015», «Bdeac 5.5% net 2010 - 2017», «Ecmr2 5.9% net 2013 - 2018» et «État du Tchad 6% 2013 - 2018» pour une capitalisation du marché obligataire de 254 milliards de f CFA. L’on s’attend à voir le marché s’animer davantage, avec l’arrivée des nouvelles sociétés dans le com-partiment des actions. Depuis quelque temps, l’engouement est plutôt noté envers les bons et les obligations de Trésor. Après 10 mil-liards de f CFA mobilisés sur le mar-ché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) au troisième trimestre et les 150 milliards de f CFA que le Trésor public s’apprête à lever à la DSX, le gouvernement camerounais dispose encore d’une marge de manoeuvre pour mobiliser d’autres fonds conformément à la loi. Pour des observateurs, le peu d’en-gouement observé pour des cota-tions boursières préconise de revisiter le cadre général du fonc-tionnement de la Bourse de Douala afin que cet instrument de finance-ment puisse véritablement jouer un rôle de catalyseur du développement du pays. Surtout en ce moment où des projets structurants sont en cours de réalisation, dans la pers-pective d’une émergence écono-mique au cours des deux prochaines décennies. Le potentiel est là, il faut l’exploiter. Pour l’instant, sur la base des activités, la DSX s’en tire avec la mention «peut mieux faire». Achille Mbog Pibasso, Douala La sourde rivalité entre la DSX et la Bvmac est loin d’être avanta-geuse pour l’ensemble de l’économie sous-régionale. Libreville, capitale du Gabon LeapFrog Investments vient d’an-noncer son intention d’acquérir une participation majoritaire dans le ca-pital de Resolution Health East Africa, au coût de 1,6 milliard de shillings kenyans. Les négociations sont toujours en cours. Si elles abou-tissent, alors elles marqueront la deuxième opération majeure de LeapFrog au Kenya. En effet, au mois d’octobre, le capital-risqueur an-nonçait la vente de sa participation dans Apollo Investments Ltd, l’un des trois premiers assureurs en Afrique de l’Est, à Swiss Re. Dominic Liber, partenaire LeapFrog, déclare : Nos positions d’investissement nous permettent de profiter du prochain bond de la croissance, et nous sommes impatients de travailler avec eux pour étendre la couverture de l’assurance santé et au-delà. Aussi, Peter Nduati, PDG de Resolution Health East Africa, holding leader dans la région dans le domaine de l’assurance, avec des opérations au Kenya et en Tanzanie, et en partena-riat avec AAI Resolution en Ou-ganda, a exprimé sa satisfaction de collaborer avec LeapFrog. United Bank of Africa (UBA) Libé-ria honore la promesse faite au gou-vernement et reste conforme à sa démarche de RSE dans le pays. Elle vient de faire un don de 300 000 de $ pour le Groupe de travail national Ebola, dirigé par la présidente Ellen Johnson Sirleaf. Chioma Mang, pré-sident- directeur général de la banque, a indiqué que ce fonds va contribuer à l’éradication du virus Ebola au Libéria. Elle a aussi rassuré la présidente Sirleaf et les Libériens que UBA est là pour rester, peu im-porte ce que le pays traverse, et qu’elle s’engage aux côtés des auto-rités dans la reconstruction et le re-positionnement du Libéria.