1. Les orages de l’été
Résumé de la situation
– Le psychodrame Grec ébranle les marchés en juillet mais les 85 milliards
d’€ de nouveaux prêts permettent de rembourser les anciens et de
gagner du temps;
– La croissance mondiale ralentit, surtout la chinoise et la dévaluation
inattendue du yuan provoque un mouvement de panique ;
– La tendance baissière du prix des matières premières s’amplifie ;
– Les devises émergentes décrochent ;
– Certains marchés actions paniquent (Shanghai), d’autres tanguent (US),
d’autres tiennent (Japon, Europe) ;
– Les marchés de taux résistent bien ;
– L’euro et le $ se sont renforcés.
2. Les orages de l’été
Les orages sont ils passés ?
Poser la question, c’est un peu y répondre!
En réalité, les marchés attendent une fois de plus les petits gestes de
magie financière que savent si bien faire les banquiers centraux:
reporter la hausse des taux prévue le 17 Septembre 2015 aux Etats-
Unis , prélude à un début de normalisation de la politique
monétaire ;
amplifier les Quantitative Easing (QE) en Europe et au Japon ;
3. Les orages de l’été
Pourquoi ?
Parce que les marchés dictent leur loi et les banquiers centraux agissent
pour ne pas les décevoir (mais ont-ils le choix?) or les marchés (en réalité
le prix des actifs) auraient du mal à supporter une hausse des taux et une
hausse du dollar US ;
Parce qu’ aux mêmes maux (Surendettement, Croissance Insuffisante,
Absence d’inflation, Rigidité monétaire en zone €), les mêmes dirigeants
vont utiliser les mêmes drogues;
Et cela a toujours marché : les plus anciens le savent car il suffit de se
souvenir de 1987, 1998,2000, 2008, 2011… Après la pluie, le beau temps…
4. 1. Conclusions du gérant « suiveur »
Les actifs financiers vont reprendre leurs courses en avant, les taux
d’intérêt vont rester dessolement bas et les « canards boiteux » vont
continuer à être sauvés ;
Pour en profiter existent de nombreuses opportunités :
Augmenter sa détention d’actions en profitant des replis (Europe et Japon);
Prêter à des entreprises en difficultés (Vallourec à 6% sur 9 ans) ou utiliser des
produits risqués sur des entreprises de qualité (Volkswagen à 4,25% sur 15ans) ;
Souscrire aux nouveaux produits bancaires BNP, Société Générale, Crédit Agricole
qui rapportent entre 5% et 7% (attention, montant minimum de 100 000€) ;
Acheter des emprunts d’ Etats Italiens, Espagnoles et vendre les emprunts d’Etat
Allemands et Français pour capter le sur-rendement.
5. 2. Le conservateur rebelle
Bon ou mauvais conseiller?
Depuis 2009, les principes qui régissait la finance ont cessé de fonctionner :
- Les dettes d’états ne représentent plus le taux sans risque ;
- Les taux d’intérêts sont administrés jusqu’au taux à 30 ans et négatifs à
court terme ;
- Le prix des actifs est partiellement décidé par les Banquiers Centraux qui
les achètent directement (ABS, MBS, Actions) ;
- La création monétaire illimitée est devenue la normalité ;
- L’illégalité juridique est courante (Spoliation des dépôts à Chypre,
Exemption des détenteurs publics de dettes Grecs lors de la
restructuration de 2011)
6. 2. Le conservateur rebelle
Bon ou mauvais conseiller?
• Compte tenu de la masse des liquidités mise sur le marché, des promesses
de garanties faites par les banquiers centraux, on a libéré le prix des actifs
de l’ancrage aux risques et aux fondamentaux, comme on avait libéré la
monnaie de l’ancrage à l’or.
Les risques sont ainsi transférés à la collectivité :
- Risques d’insolvabilité à la BCE, au MES, au FESF qui portent les dettes
Grecs, Espagnoles et financent les banques commerciales …. ;
- Risque de fuite devant la monnaie , or la monnaie est un bien commun ;
- Risques de passagers clandestins, en témoigne la situation financière
dégradée de l’Etat Français au sein de la zone € ( En économie, un passager
clandestin est un organisme qui obtient et profite d'un avantage sans y avoir investi autant
d'efforts (argent ou temps) que les membres de ce groupe )
7. 2. Le conservateur rebelle
Bon ou mauvais conseiller?
• Nous avons abouti à l’illusion d’un risque nul sur les actifs financiers
car Bernanke , Yellen, Draghi, Abe ont entretenu sans cesse la
tendance haussière ; ainsi, La volatilité a baissé, les corrections sont
devenues rares, les primes de risques se sont resserrés, et ceux
malgré des incertitudes croissantes ;
• Après 6 ans de stimulation monétaire effrénée, les autorités
monétaires n’en finissent pas de repousser la normalisation!
– L’environnement économique serait trop fragile,
– Les risques de rechute trop élevés
8. 2. Le conservateur rebelle
Bon ou mauvais conseiller?
• Pourtant, tout tend à démontrer aujourd’hui que ces
politiques monétaires:
– Soutiennent et encouragent la dette ;
– Favorisent la création de bulles financières (c’est la hausse
de la dette, qui fait monter le prix des actifs ) ;
– Donnent l’illusion de la richesse et creusent les inégalités
au profit des détenteurs d’actifs.
9. 2. Le conservateur rebelle
Bon ou mauvais conseiller?
• Mais cela ne veut pas dire que les marchés financiers vont corriger
demain car les Banquiers Centraux :
– Savent mieux que quiconque que la perception du risque a changé et
qu’ils doivent en tenir compte ;
– Savent qu’une crise est en gestation ;
– Ont aujourd’hui une quantité infini de moyens de jouer sur les prix, la
volatilité, la liquidité.
• et ils veulent (DOIVENT) à tout prix maintenir l’ordre existant, prouver que
leur politique a été la bonne même si elle doit amener encore plus de
stagnation et de chômage car absolument personne n’ose envisager ce
que pourrait engendrer une perte de contrôle des marchés par les
banques centrales.
10. 2. Le conservateur rebelle
Bon ou mauvais conseiller?
• Conservateur rebelle, nous pensons néanmoins qu’ à terme on ne pourra
pas éviter un dégonflement des dettes et que toutes ces manipulations
seront balayées.
• Pour se positionner et être en cohérence avec cette analyse, il faut
Vendre les obligations d’états des pays les moins compétitifs (France, Italie,
Espagne) qui s’endettent aujourd’hui à 1% par an pendant 10 ans ;
Ne pas investir dans des actifs risqués dont les niveaux de prix sont artificiels
(Actions, Obligations d’entreprises…) ;
Chercher des investissements dans des zones moins manipulées (Emergents)
et sur des actifs physiques (Matières Premières au sens large) ;
Profiter d’exagérations de marchés pour mettre en œuvre des stratégies de
valeurs relatives (Argent Vs Or, Pétrole à terme vs Pétrole Comptant) .