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Question 2 :
Sociétés et cultures urbaines.
Doc 1 :
« Comme le reste de l’Europe occidentale, les régions de l’ancienne Gaule
connaissent à partir de la fin du XIème siècle un essor des villes et de la
population urbaine sans précédent depuis l’époque gallo-romaine. Longtemps ce
phénomène fut envisagé sous le seul angle politique, à travers le mouvement
communal, mais ses implications économiques, sociales et culturelles sont en
réalité bien plus vastes. La société urbaine du XIIème siècle constitue malgré tout,
à bien des égards, un nouveau monde. »
Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010.
Doc 1 + Carte p 132-133 :
1)Où se développe l’essentiel des villes à partir du XIème siècle ?
Pourquoi ?
2) Qu’est-ce qui caractérise une ville du Moyen-Age ?
- Pourquoi et comment les villes se développent-
elles du XIème au XIIIème siècle ?
- Quels sont les points communs et les spécificités
des villes médiévales ?
- En quoi donnent-elles naissance à une culture
urbaine ?
Etude de cas :
Une ville du Nord de l’Europe,
Reims.
Une ville méditerranéenne,
Aigues-Mortes.
I. Le développement des villes du
XIème au XIIIème siècle.
1) Qu’est-ce qu’une ville médiévale ?
Doc 2 :
« Reims compte environ 10 000 habitants en 1300. Elle est partiellement
entourée de remparts. A la fin du XIIIème siècle le roi Philippe le Bel a donné
l’ordre aux échevins de fortifier la ville. Les travaux sont en voie d’achèvement,
ce qui permettra notamment aux Rémois de résister en 1359 au siège des
Anglais. Le tracé des remparts qui vont pendant des siècles enserrer Reims
comme un corset est déjà fixé.»
Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007.
Reims, vers 1300
La cité d’Aigues-Mortes
Doc 3 :
« Vers 1240, Louis IX entreprend la construction d’une ville à la limite de son
royaume : un bras du Rhône, se jetant près de l’actuel Grau-du-Roi, sépare alors la
France des terres provençales du Saint Empire romain germanique.
Philippe Auguste, roi de France de 1180 à 1223, entreprend de restaurer l’autorité
royale dans son royaume. De 1209 à 1271, la politique de reconquête des
Capétiens se déploie dans le Midi : la fondation d’Aigues-Mortes en 1240 en
constitue l’acte le plus symbolique. De nos jours encore, les monuments de la ville
affirment cette souveraineté. »
Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes, 1999.
Doc 4 :
« Les 1640 mètres de fortifications de la cité seront érigés en deux grandes
phases. La première vague de construction, engagée au nord, sera principalement
réalisée sous le règne du fils de Louis IX, Philippe III le Hardi. La seconde, qui
permet d’achever l’enceinte par le sud, se déroulera entre 1289 et 1300 sous le
règne de Philippe le Bel. »
Pierre Gras, La cité d’Aigues-Mortes, 2009.
2) Les fonctions de la ville.
Doc 5 :
« Un deuxième marqueur (après les murailles) de la croissance urbaine est
constitué par la multiplication des lieux de culte, églises et chapelles, dont
beaucoup accèdent au rang d’églises paroissiales.
Un dernier indice de la croissance urbaine est fourni par l’apparition des institutions
hospitalières et des œuvres de charité. Quelques villes étaient dotées, depuis le
haut Moyen Age, d’hospices ou d’hôpitaux qui étaient surtout des lieux d’accueil
des pèlerins. Ceux-ci se multiplient au XIIème siècle en même temps qu’ils
diversifient leurs fonctions, accueillant en leur sein les malades et les mourants, en
particulier les plus pauvres. »
Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010.
Les paroisses de Reims au milieu du XIVème siècle
Doc 6 :
« L’histoire de la rue Neuve est intimement liée au passé religieux de la ville des
sacres. C’est par là que passaient les rois de France lorsqu’ils venaient visiter la
Saint-Ampoule, et c’est cette voie qu’empruntent les archevêques lorsqu’ils font
leur entrée solennelle dans la ville. Il n’est donc pas étonnant que des édifices
religieux se soient édifiés au cours des siècles tout au long de cette rue. »
Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007.
Rue Neuve
Plan d’Aigues-Mortes
Chapelle des Pénitents gris
Chapelle des Pénitents blancs
Eglise Notre-Dame des SablonsPlace Saint-Louis
Couvent des Capucins
Eglise Notre-Dame des Sablons (1260)
Doc 7 :
« Gerbert d’Aurillac enseigne le quadrivium à Reims où il devient le conseiller
d’Adalbéron (archevêque de Reims) qui le nomme écolâtre de la cathédrale.
Après avoir momentanément occupé le siège archiépiscopal de Reims, Gerbert
est promu évêque de Ravenne avant de devenir pape sous le nom de Sylvestre
II. Les aléas de la carrière politique et religieuse de Gerbert ne doivent pas nous
faire perdre de vue sa réputation de « plus compétent des maîtres » comme le lui
écrit Otton III (empereur germanique) pour le décider à devenir son précepteur.
Richer, moine de Saint-Remi de Reims, ancien élève de Gerbert à l’école
cathédrale, consacre vingt-trois chapitres de son Histoire à évoquer
élogieusement l’éminence de son savoir autant que son souci de transmettre
celui-ci grâce à des innovations pédagogiques. Parmi ses élèves certains on
trouve le roi de France Robert le Pieux, l’archevêque de Sens et le célèbre
Fulbert évêque de Chartres.
Toutefois, comme le fait remarquer Pierre Riché, le prestige de Reims ne décline
pas après le départ de Gerbert comme on aurait pu s’y attendre : on suit la
carrière des maîtres rémois durant une bonne partie du XIème siècle jusqu’à
Bruno de Cologne qui a enseigné à Reims. »
Henri Martin et Bernard Merdrignac,
Culture et société dans l’Occident médiéval, Ophrys, Paris, 1999.
Doc 8 :
« A Montpellier, l’enseignement
médical fut d’abord donné dans
des écoles juives, qui
entretenaient des relations avec
l’Italie et l’Espagne. En 1181, la
liberté d’enseigner fut accordée à
tout médecin désireux de
s’installer dans la ville. Les
premières formes d’organisation
corporative sont décelables
quelques années plus tard, mais
les premiers statuts de l’université
de médecine ne sont pas
antérieurs à 1220. Ils instaurent la
liberté d’enseigner et d’exercer
tout en plaçant les maîtres et les
étudiants sous la juridiction de
l’évêque de Maguelonne. L’autre
discipline en vue à Montpellier
était le droit ».
Henri Martin et Bernard Merdrignac,
Culture et société dans l’Occident
médiéval, Ophrys, Paris, 1999.
Quels sont les critères d’urbanité de
Montpellier au Moyen Age ?
3) L’essor des villes reflète le dynamisme de l’Occident.
Doc 9 :
« Cette croissance urbaine est à plusieurs titres fille de la croissance rurale. Le
développement des campagnes alimente tout d’abord la croissance
démographique qui déverse son excédent dans les villes. En effet, comme le
montrent les études effectuées pour Reims et Metz au XIIIème siècle,
l’essentiel de l’essor démographique urbain est dû à l’arrivée régulière de
populations issues des campagnes environnantes, c’est-à-dire d’une zone
éloignée de dix à trente kilomètres de la ville.
On constate à partir des années 1080 une intégration croissante du monde des
campagnes et des activités d’échange des villes. Cette accumulation de
produits agricoles et ces échanges permettent de nourrir une population
croissante de non-producteurs agricoles. Ils produisent aussi des revenus en
numéraire qui alimentent un artisanat et un commerce urbains de plus en plus
diversifiés.
L’augmentation de la population urbaine finit par susciter elle-même une
demande croissante, en produits alimentaires notamment, qui entretient le
développement des échanges et élargit le bassin économique des centres
urbains. Le passage régulier d’une cour princière (comme à Aigues-Mortes) ou
l’existence d’un pèlerinage (comme à Reims), de même que la présence
d’écoles et d’une population étudiante importante (comme à Paris ou
Montpellier) stimulent la croissance économique. »
Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010.
1) Quels sont les espaces stimulés par la croissance économique ?
Doc 10 :
« Chaque année la foire de Reims est un évènement considérable. Un mémoire
cité par l’historien Dom Marlot évalue à 100 000 le nombre de personnes venues
chaque année dans la ville. Des marchands venus de toute la région et de
l’étranger, de Milan et de Gênes, y apportent des « étoffes d’or, d’argent et de
soie ».
D’autres foires avaient lieu à Reims dès le XIIème siècle. Depuis 1145, la foire de
Saint-Remi durait une semaine. C’était surtout une foire agricole, consacrée au vin
nouveau et au commerce de bétail.
La foire la plus importante était la foire de Pâques, ou foire aux lépreux. Son but
était de fournir des fonds aux léproseries installées à cet endroit. L’organisation de
foire aux lépreux était alors courante en Champagne ».
Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007.
Doc 11 :
« Avec la fondation d’Aigues-Mortes, Louis IX est le premier roi capétien à disposer
d’un accès à la Méditerranée. Un grand souverain se doit d’être présent sur ces
rivages car les puissances d’Occident maîtrisent le trafic maritime.
Placé trop à l’intérieur de l’étang et trop près de l’embouchure du Petit-Rhône qui y
déverse ses alluvions, le nouveau port du Môle ne cesse de s’ensabler, au point de
rendre son accès périlleux pour les navires à fort tirant d’eau.
Des travaux considérables et permanents seront nécessaires afin d’entretenir une
activité portuaire.
Par cette série de travaux se révèle l’ambition du roi : faire de sa ville, à la fois
maritime et fluviale, un important relais sur les voies du commerce européen, entre
Provence et Languedoc, entre l’axe rhodanien – avec, par-delà, la Champagne et
ses foires – et la Méditerranée. »
Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes, 1999.
Des canaux ont été créés par Louis IX entre les salins et les marécages
pour faciliter l’accès des navires.
Doc 12 :
« A l’abri de ses remparts, la cité d’Aigues-Mortes est l’unique porte d’entrée du
royaume. Aigues-Mortes devient la voie privilégiée pour l’exportation des
marchandises issues des grandes foires de Champagne. Draperies de Beauvais
ou de Flandres, toile de Reims ou de Douai, laine de Bourgogne, épices ou
étoffes précieuses : toutes les marchandises qui entrent ou sortent du royaume
par la Méditerranée doivent passer par la cité royale. Celle-ci détient un monopole
et en tire une richesse incontestable, et la population s’accroît peu à peu, attirée
par les privilèges consentis par le roi aux habitants dès 1246. L’apogée du port et
de la cité d’Aigues-Mortes se situe au tournant des XIIIème et XIVème siècles. »
Pierre Gras, La cité d’Aigues-Mortes, 2009.
Doc 13 :
« Par les entrepôts d’Aigues-Mortes transitent les épices et les produits d’Orient,
apportés par les Vénitiens et surtout par les Génois ; dans l’autre sens, des
marchandises proviennent des foires de Champagne, ainsi que les fameuses
laines d’Angleterre qui, via l’Aquitaine et le Languedoc, sont expédiées vers les
Républiques italiennes. »
Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes, 1999.
II. L’émergence d’une culture
urbaine.
1) Les sociétés urbaines.
Doc 14 :
« Les excédents de la croissance agraire et les prélèvements seigneuriaux
s’accumulent dans les centres urbains, où se trouvent la plupart des granges
et des celliers seigneuriaux laïques ou ecclésiastiques. Avant la fin du XIIème
siècle, les villes accueillent en outre les comptoirs et les entrepôts des
nouveaux ordres, en particulier ceux des cisterciens, longtemps réticents vis-
à-vis des opérations commerciales. Les produits de l’agriculture et de
l’élevage sont ainsi écoulés sur les marchés urbains qui se multiplient aux
pieds des châteaux et des abbayes ou aux portes des villes.
En enrichissant les seigneurs, la croissance rurale leur permet d’augmenter
leurs dépenses et de soutenir leur goût de l’ostentation. Or l’aristocratie ne
peut satisfaire ses besoins que dans les centres urbains, les seuls à dispenser
les produits de luxe qu’elle recherche : épices et vins de qualité, étoffes et
armes précieuses, vaisselle et orfèvrerie…
Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010.
Hortus deliciarum (1175)
Doc 15 :
« A Reims, au XIIIème siècle, l’industrie lainière est sans aucun doute la plus
importante. La main d’œuvre est nombreuse dans la ville, et les productions
très diverses. Les toiles rémoises, qui servent à faire des draps de lit et de
fines chemises, sont considérées comme un produit de luxe qui se vend dans
les foires de Champagne et à l’étranger, jusqu’en Italie et en Angleterre.
Il y avait constamment des conflits entre diverses corporations. Celle des
drapiers était la plus puissante. Au cours du XIIIème siècle, un conflit éclata
entre eux et les teinturiers, puis avec les tisserands. Conflits qui furent soumis
à l’arbitrage des échevins et réglés par un jugement. »
Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007.
2) Le mouvement des
Communes naît en
Italie.
Le palais public de Sienne et son beffroi (XIIIème siècle)
San Gimignano
Ambrogio Lorenzetti, Allégorie du Bon Gouvernement, salle de la Paix du Palais
communal, Sienne, XIVème siècle.
Concordia s’empare des brins d’une
corde tendue depuis une allégorie de la
Justice car c’est elle qui doit garantir la
concorde entre les citoyens.
Elle tient un rabot qui symbolise la
nécessité d’aplanir les inégalités
naturelles
Ambrogio Lorenzetti, Allégorie du Bon Gouvernement, salle de la Paix du Palais
communal, Sienne, XIVème siècle.
Lorenzetti a peint les dirigeants de la
commune comme des individus libres
mais solidaires : chacun est différent,
mais tous ont la même taille.
Ambrogio Lorenzetti, Allégorie du Bon Gouvernement, salle de la Paix du Palais
communal, Sienne, XIVème siècle.
Représente le podestat (magistrat
étranger à la commune qui exerce
provisoirement de résoudre les conflits).
Il tient comme un bouclier le sceau de
la commune, symbole de son
autonomie juridique.
Dans sa main droite, un sceptre relié à
une corde que ses conseillers lui
apportent
3) Le mouvement communal à Reims et les
privilèges de la cité d’Aigues-Mortes.
Doc 16 :
« L’accroissement urbain, l’essor de la bourgeoisie commerçante, un moment
contenue par le poids des clercs et des chevaliers de l’archevêque,
débouchèrent inéluctablement sur la crise communale, la revendication par les
Rémois d’une place dans l’administration et la loi urbaine. Après des révoltes en
1139 et 1166, l’archevêque Guillaume de Champagne désamorça pour un
temps la crise en accordant en 1182 une charte de franchise, reconnaissant
l’élection de douze échevins dépositaires et interprètes de la loi locale.
De fil en aiguille, c’est un véritable conseil de ville qui se mit en place, réunissant
chaque semaine des représentants des notables locaux venus de toute la cité.
Peu à peu, le pouvoir archiépiscopal était rogné. »
Patrick Demouy, Reims, ville royale, Tallandier, 1988.
1) Pourquoi les Rémois se révoltent-ils ? Qu’obtiennent-ils ?
Charte de franchise de Reims,
XIIème siècle.
Doc 17 :
« Dès 1246, le roi accorde à une population à peine constituée une charte
de privilèges particulièrement favorable. Un premier hôtel de ville est
mentionné dès la création de la ville. Aucune cité de la région n’a obtenu
de libertés aussi étendues.
En 1272, Philippe le Hardi s’assure les services de Guillaume
Boccanegra. Cet ancien capitaine est connu dans le port, où on le trouve
dès 1249 comme consul (magistrat) des Génois. Bien des Italiens
participent non seulement au commerce mais aussi au peuplement
d’Aigues-Mortes, plusieurs des premiers consuls de la ville étant
« lombards » d’origine ».
Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes,1999.
1) Quel est l’intérêt pour le roi d’accorder des privilèges aussi importants à la
cité d’Aigues-Mortes ?
4 consuls sont représentés face à face,
vêtus d’un manteau attaché à l’épaule
=> Volonté d’apparaître comme des
magistrats romains.

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  • 1. Question 2 : Sociétés et cultures urbaines. Doc 1 : « Comme le reste de l’Europe occidentale, les régions de l’ancienne Gaule connaissent à partir de la fin du XIème siècle un essor des villes et de la population urbaine sans précédent depuis l’époque gallo-romaine. Longtemps ce phénomène fut envisagé sous le seul angle politique, à travers le mouvement communal, mais ses implications économiques, sociales et culturelles sont en réalité bien plus vastes. La société urbaine du XIIème siècle constitue malgré tout, à bien des égards, un nouveau monde. » Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010. Doc 1 + Carte p 132-133 : 1)Où se développe l’essentiel des villes à partir du XIème siècle ? Pourquoi ? 2) Qu’est-ce qui caractérise une ville du Moyen-Age ?
  • 2.
  • 3. - Pourquoi et comment les villes se développent- elles du XIème au XIIIème siècle ? - Quels sont les points communs et les spécificités des villes médiévales ? - En quoi donnent-elles naissance à une culture urbaine ?
  • 4. Etude de cas : Une ville du Nord de l’Europe, Reims. Une ville méditerranéenne, Aigues-Mortes.
  • 5. I. Le développement des villes du XIème au XIIIème siècle. 1) Qu’est-ce qu’une ville médiévale ? Doc 2 : « Reims compte environ 10 000 habitants en 1300. Elle est partiellement entourée de remparts. A la fin du XIIIème siècle le roi Philippe le Bel a donné l’ordre aux échevins de fortifier la ville. Les travaux sont en voie d’achèvement, ce qui permettra notamment aux Rémois de résister en 1359 au siège des Anglais. Le tracé des remparts qui vont pendant des siècles enserrer Reims comme un corset est déjà fixé.» Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007.
  • 8. Doc 3 : « Vers 1240, Louis IX entreprend la construction d’une ville à la limite de son royaume : un bras du Rhône, se jetant près de l’actuel Grau-du-Roi, sépare alors la France des terres provençales du Saint Empire romain germanique. Philippe Auguste, roi de France de 1180 à 1223, entreprend de restaurer l’autorité royale dans son royaume. De 1209 à 1271, la politique de reconquête des Capétiens se déploie dans le Midi : la fondation d’Aigues-Mortes en 1240 en constitue l’acte le plus symbolique. De nos jours encore, les monuments de la ville affirment cette souveraineté. » Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes, 1999. Doc 4 : « Les 1640 mètres de fortifications de la cité seront érigés en deux grandes phases. La première vague de construction, engagée au nord, sera principalement réalisée sous le règne du fils de Louis IX, Philippe III le Hardi. La seconde, qui permet d’achever l’enceinte par le sud, se déroulera entre 1289 et 1300 sous le règne de Philippe le Bel. » Pierre Gras, La cité d’Aigues-Mortes, 2009.
  • 9. 2) Les fonctions de la ville. Doc 5 : « Un deuxième marqueur (après les murailles) de la croissance urbaine est constitué par la multiplication des lieux de culte, églises et chapelles, dont beaucoup accèdent au rang d’églises paroissiales. Un dernier indice de la croissance urbaine est fourni par l’apparition des institutions hospitalières et des œuvres de charité. Quelques villes étaient dotées, depuis le haut Moyen Age, d’hospices ou d’hôpitaux qui étaient surtout des lieux d’accueil des pèlerins. Ceux-ci se multiplient au XIIème siècle en même temps qu’ils diversifient leurs fonctions, accueillant en leur sein les malades et les mourants, en particulier les plus pauvres. » Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010.
  • 10. Les paroisses de Reims au milieu du XIVème siècle
  • 11. Doc 6 : « L’histoire de la rue Neuve est intimement liée au passé religieux de la ville des sacres. C’est par là que passaient les rois de France lorsqu’ils venaient visiter la Saint-Ampoule, et c’est cette voie qu’empruntent les archevêques lorsqu’ils font leur entrée solennelle dans la ville. Il n’est donc pas étonnant que des édifices religieux se soient édifiés au cours des siècles tout au long de cette rue. » Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007. Rue Neuve
  • 12. Plan d’Aigues-Mortes Chapelle des Pénitents gris Chapelle des Pénitents blancs Eglise Notre-Dame des SablonsPlace Saint-Louis Couvent des Capucins
  • 13. Eglise Notre-Dame des Sablons (1260)
  • 14. Doc 7 : « Gerbert d’Aurillac enseigne le quadrivium à Reims où il devient le conseiller d’Adalbéron (archevêque de Reims) qui le nomme écolâtre de la cathédrale. Après avoir momentanément occupé le siège archiépiscopal de Reims, Gerbert est promu évêque de Ravenne avant de devenir pape sous le nom de Sylvestre II. Les aléas de la carrière politique et religieuse de Gerbert ne doivent pas nous faire perdre de vue sa réputation de « plus compétent des maîtres » comme le lui écrit Otton III (empereur germanique) pour le décider à devenir son précepteur. Richer, moine de Saint-Remi de Reims, ancien élève de Gerbert à l’école cathédrale, consacre vingt-trois chapitres de son Histoire à évoquer élogieusement l’éminence de son savoir autant que son souci de transmettre celui-ci grâce à des innovations pédagogiques. Parmi ses élèves certains on trouve le roi de France Robert le Pieux, l’archevêque de Sens et le célèbre Fulbert évêque de Chartres. Toutefois, comme le fait remarquer Pierre Riché, le prestige de Reims ne décline pas après le départ de Gerbert comme on aurait pu s’y attendre : on suit la carrière des maîtres rémois durant une bonne partie du XIème siècle jusqu’à Bruno de Cologne qui a enseigné à Reims. » Henri Martin et Bernard Merdrignac, Culture et société dans l’Occident médiéval, Ophrys, Paris, 1999.
  • 15. Doc 8 : « A Montpellier, l’enseignement médical fut d’abord donné dans des écoles juives, qui entretenaient des relations avec l’Italie et l’Espagne. En 1181, la liberté d’enseigner fut accordée à tout médecin désireux de s’installer dans la ville. Les premières formes d’organisation corporative sont décelables quelques années plus tard, mais les premiers statuts de l’université de médecine ne sont pas antérieurs à 1220. Ils instaurent la liberté d’enseigner et d’exercer tout en plaçant les maîtres et les étudiants sous la juridiction de l’évêque de Maguelonne. L’autre discipline en vue à Montpellier était le droit ». Henri Martin et Bernard Merdrignac, Culture et société dans l’Occident médiéval, Ophrys, Paris, 1999.
  • 16. Quels sont les critères d’urbanité de Montpellier au Moyen Age ?
  • 17. 3) L’essor des villes reflète le dynamisme de l’Occident. Doc 9 : « Cette croissance urbaine est à plusieurs titres fille de la croissance rurale. Le développement des campagnes alimente tout d’abord la croissance démographique qui déverse son excédent dans les villes. En effet, comme le montrent les études effectuées pour Reims et Metz au XIIIème siècle, l’essentiel de l’essor démographique urbain est dû à l’arrivée régulière de populations issues des campagnes environnantes, c’est-à-dire d’une zone éloignée de dix à trente kilomètres de la ville. On constate à partir des années 1080 une intégration croissante du monde des campagnes et des activités d’échange des villes. Cette accumulation de produits agricoles et ces échanges permettent de nourrir une population croissante de non-producteurs agricoles. Ils produisent aussi des revenus en numéraire qui alimentent un artisanat et un commerce urbains de plus en plus diversifiés. L’augmentation de la population urbaine finit par susciter elle-même une demande croissante, en produits alimentaires notamment, qui entretient le développement des échanges et élargit le bassin économique des centres urbains. Le passage régulier d’une cour princière (comme à Aigues-Mortes) ou l’existence d’un pèlerinage (comme à Reims), de même que la présence d’écoles et d’une population étudiante importante (comme à Paris ou Montpellier) stimulent la croissance économique. » Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010.
  • 18. 1) Quels sont les espaces stimulés par la croissance économique ?
  • 19. Doc 10 : « Chaque année la foire de Reims est un évènement considérable. Un mémoire cité par l’historien Dom Marlot évalue à 100 000 le nombre de personnes venues chaque année dans la ville. Des marchands venus de toute la région et de l’étranger, de Milan et de Gênes, y apportent des « étoffes d’or, d’argent et de soie ». D’autres foires avaient lieu à Reims dès le XIIème siècle. Depuis 1145, la foire de Saint-Remi durait une semaine. C’était surtout une foire agricole, consacrée au vin nouveau et au commerce de bétail. La foire la plus importante était la foire de Pâques, ou foire aux lépreux. Son but était de fournir des fonds aux léproseries installées à cet endroit. L’organisation de foire aux lépreux était alors courante en Champagne ». Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007.
  • 20. Doc 11 : « Avec la fondation d’Aigues-Mortes, Louis IX est le premier roi capétien à disposer d’un accès à la Méditerranée. Un grand souverain se doit d’être présent sur ces rivages car les puissances d’Occident maîtrisent le trafic maritime. Placé trop à l’intérieur de l’étang et trop près de l’embouchure du Petit-Rhône qui y déverse ses alluvions, le nouveau port du Môle ne cesse de s’ensabler, au point de rendre son accès périlleux pour les navires à fort tirant d’eau. Des travaux considérables et permanents seront nécessaires afin d’entretenir une activité portuaire. Par cette série de travaux se révèle l’ambition du roi : faire de sa ville, à la fois maritime et fluviale, un important relais sur les voies du commerce européen, entre Provence et Languedoc, entre l’axe rhodanien – avec, par-delà, la Champagne et ses foires – et la Méditerranée. » Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes, 1999.
  • 21. Des canaux ont été créés par Louis IX entre les salins et les marécages pour faciliter l’accès des navires.
  • 22.
  • 23. Doc 12 : « A l’abri de ses remparts, la cité d’Aigues-Mortes est l’unique porte d’entrée du royaume. Aigues-Mortes devient la voie privilégiée pour l’exportation des marchandises issues des grandes foires de Champagne. Draperies de Beauvais ou de Flandres, toile de Reims ou de Douai, laine de Bourgogne, épices ou étoffes précieuses : toutes les marchandises qui entrent ou sortent du royaume par la Méditerranée doivent passer par la cité royale. Celle-ci détient un monopole et en tire une richesse incontestable, et la population s’accroît peu à peu, attirée par les privilèges consentis par le roi aux habitants dès 1246. L’apogée du port et de la cité d’Aigues-Mortes se situe au tournant des XIIIème et XIVème siècles. » Pierre Gras, La cité d’Aigues-Mortes, 2009. Doc 13 : « Par les entrepôts d’Aigues-Mortes transitent les épices et les produits d’Orient, apportés par les Vénitiens et surtout par les Génois ; dans l’autre sens, des marchandises proviennent des foires de Champagne, ainsi que les fameuses laines d’Angleterre qui, via l’Aquitaine et le Languedoc, sont expédiées vers les Républiques italiennes. » Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes, 1999.
  • 24. II. L’émergence d’une culture urbaine.
  • 25. 1) Les sociétés urbaines. Doc 14 : « Les excédents de la croissance agraire et les prélèvements seigneuriaux s’accumulent dans les centres urbains, où se trouvent la plupart des granges et des celliers seigneuriaux laïques ou ecclésiastiques. Avant la fin du XIIème siècle, les villes accueillent en outre les comptoirs et les entrepôts des nouveaux ordres, en particulier ceux des cisterciens, longtemps réticents vis- à-vis des opérations commerciales. Les produits de l’agriculture et de l’élevage sont ainsi écoulés sur les marchés urbains qui se multiplient aux pieds des châteaux et des abbayes ou aux portes des villes. En enrichissant les seigneurs, la croissance rurale leur permet d’augmenter leurs dépenses et de soutenir leur goût de l’ostentation. Or l’aristocratie ne peut satisfaire ses besoins que dans les centres urbains, les seuls à dispenser les produits de luxe qu’elle recherche : épices et vins de qualité, étoffes et armes précieuses, vaisselle et orfèvrerie… Florian Mazel, Féodalités, 888-1180, Paris, Belin, 2010.
  • 27. Doc 15 : « A Reims, au XIIIème siècle, l’industrie lainière est sans aucun doute la plus importante. La main d’œuvre est nombreuse dans la ville, et les productions très diverses. Les toiles rémoises, qui servent à faire des draps de lit et de fines chemises, sont considérées comme un produit de luxe qui se vend dans les foires de Champagne et à l’étranger, jusqu’en Italie et en Angleterre. Il y avait constamment des conflits entre diverses corporations. Celle des drapiers était la plus puissante. Au cours du XIIIème siècle, un conflit éclata entre eux et les teinturiers, puis avec les tisserands. Conflits qui furent soumis à l’arbitrage des échevins et réglés par un jugement. » Daniel Pellus, Reims, 1000-1600, Editions Fradet, Reims, 2007.
  • 28. 2) Le mouvement des Communes naît en Italie.
  • 29. Le palais public de Sienne et son beffroi (XIIIème siècle)
  • 31. Ambrogio Lorenzetti, Allégorie du Bon Gouvernement, salle de la Paix du Palais communal, Sienne, XIVème siècle. Concordia s’empare des brins d’une corde tendue depuis une allégorie de la Justice car c’est elle qui doit garantir la concorde entre les citoyens. Elle tient un rabot qui symbolise la nécessité d’aplanir les inégalités naturelles
  • 32. Ambrogio Lorenzetti, Allégorie du Bon Gouvernement, salle de la Paix du Palais communal, Sienne, XIVème siècle. Lorenzetti a peint les dirigeants de la commune comme des individus libres mais solidaires : chacun est différent, mais tous ont la même taille.
  • 33. Ambrogio Lorenzetti, Allégorie du Bon Gouvernement, salle de la Paix du Palais communal, Sienne, XIVème siècle. Représente le podestat (magistrat étranger à la commune qui exerce provisoirement de résoudre les conflits). Il tient comme un bouclier le sceau de la commune, symbole de son autonomie juridique. Dans sa main droite, un sceptre relié à une corde que ses conseillers lui apportent
  • 34. 3) Le mouvement communal à Reims et les privilèges de la cité d’Aigues-Mortes. Doc 16 : « L’accroissement urbain, l’essor de la bourgeoisie commerçante, un moment contenue par le poids des clercs et des chevaliers de l’archevêque, débouchèrent inéluctablement sur la crise communale, la revendication par les Rémois d’une place dans l’administration et la loi urbaine. Après des révoltes en 1139 et 1166, l’archevêque Guillaume de Champagne désamorça pour un temps la crise en accordant en 1182 une charte de franchise, reconnaissant l’élection de douze échevins dépositaires et interprètes de la loi locale. De fil en aiguille, c’est un véritable conseil de ville qui se mit en place, réunissant chaque semaine des représentants des notables locaux venus de toute la cité. Peu à peu, le pouvoir archiépiscopal était rogné. » Patrick Demouy, Reims, ville royale, Tallandier, 1988. 1) Pourquoi les Rémois se révoltent-ils ? Qu’obtiennent-ils ?
  • 35. Charte de franchise de Reims, XIIème siècle.
  • 36. Doc 17 : « Dès 1246, le roi accorde à une population à peine constituée une charte de privilèges particulièrement favorable. Un premier hôtel de ville est mentionné dès la création de la ville. Aucune cité de la région n’a obtenu de libertés aussi étendues. En 1272, Philippe le Hardi s’assure les services de Guillaume Boccanegra. Cet ancien capitaine est connu dans le port, où on le trouve dès 1249 comme consul (magistrat) des Génois. Bien des Italiens participent non seulement au commerce mais aussi au peuplement d’Aigues-Mortes, plusieurs des premiers consuls de la ville étant « lombards » d’origine ». Patrick Florençon, La cité d’Aigues-Mortes,1999. 1) Quel est l’intérêt pour le roi d’accorder des privilèges aussi importants à la cité d’Aigues-Mortes ?
  • 37. 4 consuls sont représentés face à face, vêtus d’un manteau attaché à l’épaule => Volonté d’apparaître comme des magistrats romains.