Low phosphorus (P) soils are a major constraint to crop production in West and Central Africa (WCA). Although P-deficiency is known to reduce growth and delay maturity, sorghum is commonly cultivated in this zone with little or no fertilization due to farmers’ limited access to credit and fertilizers.
ICRISAT and HarvestPlus to collaborate on mainstreaming nutrition research an...
Enhancing sorghum adaptation to low-phosphorous soils meets the needs of resource-poor women and men sorghum growers (French)
1. Le faible niveau des sols en phosphore (P)
est une contrainte majeure à la production
agricole en Afrique de l’ouest et du centre
(AOC). Bien que la carence en P ait été
reconnue pour réduire la croissance et
retarder la maturité, le sorgho est souvent
cultivé dans cette zone avec peu ou pas de
fertilisation en raison de l’accès limité des
agriculteurs aux crédits et aux engrais.
Les niveaux du P disponible pour les plantes dans les champs
de sorgho des paysans maliens sont nettement en deçà du seuil
de 10 ppm (mg de P kg-1
sol) considéré comme suffisant pour
la production de sorgho.
Par exemple, il ressort des analyses du sol de 207 champs de
sorgho, exploités essentiellement par des femmes en 2011,
que la moyenne n’était seulement que de 5,5 ppm (mg de P
kg-1 sol). Bien que la grande majorité des champs des hommes
enregistre également des valeurs de P inférieures à 10 ppm, les
femmes, qui se voient attribuer en général les champs à la fin
de la rotation, lorsque la fertilité du sol est à son niveau le plus
bas, avaient le plus souvent les niveaux en P disponible les plus
faibles.
L’analyse de 35 champs de femmes a montré qu’il existait
en moyenne 5,2 ppm de P contre 7,4 ppm pour 36 champs
d’hommes échantillonnés en 2009. En fait, plusieurs femmes
et quelques hommes avaient des champs dont les niveaux de P
disponible pour la plante étaient inférieurs à 3 ppm.
Le sorgho est une culture de base en AOC, en partie en raison
de sa capacité à produire davantage de rendements fiables
que d’autres céréales telles que le maïs dans des conditions de
production à faible niveau d’intrants. L’adaptation du sorgho
aux conditions pédologiques à faible P est, par conséquent,
essentielle pour la sécurité alimentaire et de plus en plus pour
la génération de revenu. Elle pourrait contribuer également à
la résilience aux impacts des changements climatiques, étant
donné qu’une culture dont la croissance et le développement
sont plus rapides pourrait être mieux à même de résister tant
Améliorer l’adaptation du sorgho aux sols à faible teneur en phosphore
pour répondre aux besoins des productrices et producteurs de sorgho
à faibles revenus
PUTIL-BM
PUTIL-S
PUTIL-G
PHI
PBM
PS
PG
PCS
PCG
BMY
SY
*
***
*
**
***
**
***
*
**
GY
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5
Lignée de sélection
Variété locale
Figure 3 : Moyennes des variétés de sorgho
locales et sélectionnées issues
de la recherche de l’AOC pour
le rendement en grains (GY),
le rendement en tiges (SY), le
rendement de la biomasse (BMY)
en t/ha, la concentration du P dans
la graine (PCG) et la tige (PCS)
en mg/g, l’absorption totale de P
dans la graine (PG), la tige (PS)
et la biomasse (PBM) en kg/ha,
l’indice de récolte du P en % et
l’efficacité de l’utilisation du P pour
la production de graines (PUTIL_G),
de tiges (PUTIL-S) et la biomasse
totale (PUTIL_BM) en kg/g P dans
des conditions de faible P (*, **, ***
dénotent d’importantes différences
entre les groupes à p<0.05, <0.01
25
Au-delàdel’agriculturedesubsistance
2. témoigne de la contribution de la sensibilité à la photopériode
à l’adaptation aux conditions de faible P, ainsi qu’à la
concordance de la longueur du cycle avec les périodes de
production possibles.
L’absorption du P et son utilisation efficace ont montré des
corrélations significatives et positives avec les rendements en
grains (0,90 et 0,51, respectivement),
ce qui signifie qu’il existe plusieurs voies pour atteindre un
rendement en grains plus élevé dans des conditions de sols
pauvres en P. La diversité affichée par les variétés de sorgho
de l’AOC pour l’absorption du P, l’efficacité de l’utilisation de ce
P et les rendements en grains dans les conditions de faible P
confirment l’opportunité d’exploiter la variation naturelle parmi
ces génotypes, et encouragent les efforts et les investissements
continus afin d’utiliser cette diversité pour améliorer les
rendements en grains pour les agriculteurs pauvres en
ressources de l’AOC.
En fait, une variété dérivée d’une population panmictique de la
race Guinea naine, Nafalen P6, combine l’absorption élevée du
P, l’efficacité de l’utilisation du P et les rendements élevés en
grains dans les conditions de faible P, qui figurent parmi les 10
% de variétés supérieures pour toutes les caractéristiques.
Ces résultats montrent qu’un avenir plus prospère et durable
pour les producteurs et productrices de sorgho de l’AOC peut
être envisagé en combinant les variétés à haut rendement en
grains et à forte efficacité de l’utilisation du P en améliorant les
connaissances et options des agriculteurs en matière de gestion
de la fertilité.
Le travail présenté ci-dessus se poursuit dans le cadre du
programme de recherche du CGIAR sur les céréales en zones
arides
au stress lié à l’engorgement d’eau au moment de la période de
grandes pluviométrie qu’à la pénurie d’eau à la fin de la saison
des pluies.
Les capacités du sorgho à absorber le P dans les sols à faible
P et à l’utiliser efficacement pour produire la matière sèche
pourraient contribuer à son adaptation aux sols à faible teneur
en phosphore. Toutefois, aucune évaluation des variétés de
sorgho en AOC pour ces caractères n’avait été faite jusqu’à ce
que la station de l’ICRISAT au Mali et l’Université de Hohenheim
en Allemagne, entreprennent des expériences et analyses à
partir de 2010.
Ces expériences ont été réalisées à la station de l’ICRISAT
au Mali en utilisant aussi bien les variétés traditionnelles de
race Guinea des paysans d’AOC que les nouvelles variétés
sélectionnées, obtenues par introgression du matériel génétique
exotique dans les matériels locaux de race Guinea. Les essais
ont été installés dans des champs voisins dont l’un à faible P
sans fertilisation au P durant les cinq années précédentes et
l’autre à P élevé où 100 kg/ha de phosphate di-ammonium
(DAP) avaient été appliqués chaque année.
Les différences entre les variétés étaient très hautement
significatives et concernaient tant la quantité de P absorbée
par les plantes que le volume de la matière sèche des plantes
produite par unité de P absorbée (efficacité de l’utilisation du P)
dans le champ à faible teneur en P.
Par ailleurs, les estimations de répétitivité pour ces caractères
étaient très élevées (0,76 à 0,90), avec des valeurs de
répétitivité similaires voire supérieures obtenues dans des
conditions de faible P par opposition aux conditions de P élevé.
Par conséquent, les sorghos d’AOC possèdent une grande
variabilité génétique pour l’absorption du P et l’efficacité de
l’utilisation du P, ce qui peut être efficacement exploité pour la
sélection, en particulier dans des conditions de champ à faible
teneur en P.
Les variétés locales, en tant que groupe, ont présenté une
plus grande capacité à absorber le P des sols pauvres en P,
tandis que les variétés améliorées présentaient en moyenne
une plus forte capacité à utiliser le P (Figure 3). Ces différents
groupes de variétés représentent ainsi des pools parentaux
complémentaires pour l’amélioration du sorgho. Par ailleurs,
la variation significative entre les groupes de variétés indique
la possibilité de sélectionner des génotypes supérieurs au sein
des deux groupes. En outre, les variétés photosensibles ont
présenté une absorption de P nettement plus élevée et une
efficacité de l’utilisation du P par toute la plante légèrement
plus élevée par rapport aux variétés non photosensibles, ce qui
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