Farmers are increasingly guiding scientists in the development of adaptive mixed crop farming systems through early local participation in trials. Cotton and livestock are primary sources of income for farmers in southern Mali while maize, sorghum and millet are the staple food crops. The farmers face diverse risks and need to adapt to a changing production context.
ICRISAT and HarvestPlus to collaborate on mainstreaming nutrition research an...
Exploring intensification options for mixed crop-livestock farms in southern Mali (French)
1. De plus en plus, les scientifiques sont attentifs aux orientations des agriculteurs dans le
développement de systèmes de production mixtes à travers les essais en milieu paysan.
Un cadre d’analyse qui renforce la participation des paysans
Les agriculteurs au Sud du Mali dépendent du coton et de
l’élevage pour leurs revenus, et du maïs, du sorgho et du petit
mil comme principales cultures vivrières. Ils sont confrontés
à différents risques et doivent s’adapter à un contexte de
production changeant. L’ICRISAT joue un rôle de premier plan
en les aidant à atteindre cet objectif en mettant au point un
cadre d’analyse (Figure 4) où les agriculteurs ont voix dans
l’évaluation du potentiel des nouveaux systèmes de production.
Diagnostic global, identification
des contraintes et opportunités
à l'échelle mondiale (PRA)
Panier d'options,
et design des essais
Identification des contraintes et
opportunités spécifiques pour les
différentes types d'exploitation agricoles
Evaluation des agriculteurs pendant la session de feedback,
évaluation de la productivité, de la rentabilité, analyse ex-ante
Les agriculteurs choisissent
les options et les expérimentent
Evaluation par les
agriculteurs pendant
une journée paysanne
1
2
Explorer les options d’intensification pour les exploitations mixtes
agriculture-élevage au Sud du Mali
Figure 4 : Cadre général pour la conception et
l’expérimentation de configurations
nouvelles et alternatives de systèmes
de production
Le cadre comporte deux étapes (Figure 4), qui ont été testées
dans trois villages dans le Cercle de Koutiala. Après avoir
défini les contraintes générales et spécifiques en collaboration
avec les agriculteurs, un cycle d’apprentissage interactif a été
mis en œuvre, comprenant des tests et des mises au point de
différentes options.
En 2012, douze (12) agriculteurs de trois villages ont testé la
culture associée maïs-niébé. Cet essai a été étendu en 2013
à cent dix (110) agriculteurs de neuf villages qui ont testé
une large gamme d’options dans 192 essais au total, faisant
intervenir engrais minéraux, variétés améliorées de sorgho et
de maïs, inoculation et utilisation d’engrais pour le soja, ainsi
que plusieurs options pour l’augmentation de la production
de fourrage. Trente-sept agriculteurs ont noté les différentes
options au cours d’une journée paysanne. Les rendements en
grains et biomasse mesurés ont permis de calculer les Land
Equivalent Ratios (LER), définis comme la surface relative
nécessaire en cultures pures pour avoir la même production
que l’association. Une évaluation ex-ante de la culture associée
Ces activités ont été exécutées dans le cadre du Programme
de recherche du CGIAR pour les systèmes des terres
arides et le projet « Pathways to agricultural intensification
in Southern Mali », financé par la Fondation McKnight et
piloté par l’Université de Wageningen, qui intervient dans la
Région de Koutiala.
Le cycle DEED (Décrire, Expliquer, Explorer et Concevoir)
est une approche mise au point par le groupe en charge
des systèmes de productions des plantes à l’Université de
Wageningen, Pays-Bas, afin de concevoir des systèmes de
production innovants. Cependant, cette approche nécessite
une forte participation des agriculteurs pour la conception
et l’évaluation de ces nouveaux systèmes de production.
L’ICRISAT–AOC a ainsi aidé à affiner l’approche à l’aide
d’un cadre qui améliore la participation des agriculteurs,
notamment dans les essais de cultures associées.
29
Au-delàdel’agriculturedesubsistance
2. 250
Pourcentage%
Pourcentage de la superficie en maïs qui est associée à du niébé
Satisfaction des besoins calorifiques du foyer – motif substitutif
Pourcentage du troupeau qui peut être nourris en stabulation, motif substitutif
a) b)
200
150
100
50
0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Satisfaction des besoins calorifiques du foyer – motif additif
Pourcentage du troupeau qui peut être nourris en stabulation – Motif additif
Figure 5 : Evaluation ex-ante de l’impact de l’adoption de la culture associée maïs-niébé sur la production
de fourrage et l’autosuffisance alimentaire du ménage (HH) pour les exploitations agricoles
bien dotées (HRE) et possédant un grand troupeau a) et b) pour les exploitations agricoles
dotées de ressources moyennes (MRE).
maïs-niébé a été effectuée pour quatre types d’exploitations
agricoles, en tenant compte du nombre moyen d’animaux, de la
taille de l’exploitation agricole et des rendements en céréales.
Options prometteuses pour l’amélioration de
l’intégration agriculture-élevage
Pendant l’Evaluation Participative en milieu paysan (PRA),
les agriculteurs ont indiqué que les interactions cultures-
élevage étaient essentielles pour leur subsistance. Les essais
de culture associée maïs-niébé ont donné des résultats
prometteurs pour la production de fourrage sans réduction
drastique du rendement en grains du maïs. La moitié des
agriculteurs ont choisi de tester cette option dans leurs champs
et tous les agriculteurs ont donné la note la plus élevée à
un motif d’association substitutif (SP, 2 rangées de maïs
et 1 rangée de niébé) au cours de la journée paysanne. Les
LER étaient supérieurs à 1 pour les deux motifs de culture
associée testés (1,27 et 1,40 pour le système additif (AP)
et SP, respectivement). S’agissant de l’AP, les LER partiels
étaient de 0,79 et 0,46 pour les grains de maïs et le fourrage
de niébé respectivement, tandis que pour le SP, ils étaient de
0,67 et 0,71 pour les grains de maïs et le fourrage de niébé
respectivement. Ainsi, l’AP se traduit par une réduction plus
modeste du rendement en grains de maïs, mais donne moins
de fourrage que le SP.
Il ressort des analyses ex-ante des compromis que :
i) les grandes exploitations agricoles seraient en mesure de
nourrir seulement la moitié de leur troupeau (45 têtes de bétail)
dans la concession en saison sèche et chaude en procédant
à la culture associée du niébé sur la totalité de la superficie
cultivée en maïs, tout en courant le risque de ne pas atteindre
l’autosuffisance alimentaire quelque soit le système de cultures
associée ; ii) la culture associée du niébé (SP) sur seulement
50 % de la superficie cultivée en maïs sur les exploitations
moyennes fournirait du fourrage pour l’alimentation de tout le
troupeau (5 têtes de bétail) ; iii) la baisse de l’autosuffisance
alimentaire des exploitations moyennes serait modeste (Figure
5). Pour les exploitations moyennes, cette stratégie aurait
une retombée positive sur la production laitière et réduirait
l’intervalle entre les vêlages, permettant ainsi de surmonter les
contraintes évoquées par les agriculteurs.
Faitssaillants2013|ICRISATAfriquedel’OuestetduCentre30
3. A) Association maïs-niébé avec le motif substitutif dans le champ d’un agriculteur dans le village de
M’Peresso (Cercle de Koutiala, août 2013) ;
B) Un paysan donne une note aux différentes options au cours d’une journée paysanne (septembre 2013);
C) Experimentation d’alimentation à l’étable d’une vache en lactation à Nampossela.
Après deux années de recherche en suivant ce cadre d’analyse,
l’équipe de recherche a mis au point et testé des options
novatrices pour les différents types d’exploitation agricole.
La culture associée maïs-niébé offre des opportunités pour
l’intégration avec l’alimentation du bétail en stabulation. Les
travaux futurs porteront essentiellement sur le test participatif
de cette option et d’autres options avec une large gamme
d’exploitants agricoles dans le Sud du Mali, et l’évaluation des
scénarios à l’échelle de l’exploitation agricole.
Culture associée
Dans la culture associée avec un motif additif, une
culture est semée à 100 % de sa densité de population
recommandée, tandis qu’une autre est ajoutée avec une
densité de population moindre ; une culture est ajoutée à
l’autre, de telle manière que la population de plantes finale
est en général plus élevée que celle que l’on aurait obtenu si
l’une des cultures avait été semée seule.
Dans la culture associée avec un motif substitutif, une
culture remplace un pourcentage d’une autre (ici, une ligne
de maïs est remplacée par du niébé).
Le travail présenté ci-dessus se poursuit dans le cadre du
Programme de recherche du CGIAR sur les systèmes des
zones arides
A B
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Au-delàdel’agriculturedesubsistance