« Chasse au gaspillage », amélioration de l’autonomie avec des exemples concrets sont abordées après des évaluations par bassins de l’impact de l’augmentation des intrants sur le revenu des éleveurs.
Montant moyen du droit d'allocation chômage versé aux demandeurs d'emploi ind...
webinaires InnOvin_Diaporama du 13 mai 2022.pdf
1. Webinaire InnOvin
Les leviers possibles pour réduire les
achats d’aliments en élevage ovin laitier
13 mai 2022
Barbara Fança, Emmanuel Morin
(Institut de l’Elevage)
2. Programme du webinaire
Organisation en deux temps
• Coûts de production, impact de la flambée du prix
des matières premières
• Quels leviers techniques face à l’augmentation des
prix ?
6. Les coûts de production en élevage OL
- €
5 000 €
10 000 €
15 000 €
20 000 €
25 000 €
30 000 €
2012 2014 2016 2018 2020
RICA Inosys
Localisation des exploitations suivies Evolution du résultat courant des
élevages OL (€/UMO exploitant)
INOSYS
RICA
Source : IDELE d’après Inosys Réseaux d’élevage et
RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole)
7. Coût de production en élevage ovin lait
Coût de production Produits de l'atelier
Prix de vente du lait
Produits joints [agneaux,
réformes…]
Aides [couples, découplées
et 2ème pilier]
Rémunération du travail
exploitant [2,0 SMIC]
Rémunération capitaux
propres [foncier, financier]
Amortissements
Charges courantes
14%
-
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
Coût de production Produits de l'atelier
Prix de vente du lait
Produits joints [agneaux,
réformes…]
Aides [couples, découplées et
2ème pilier]
Rémunération du travail
exploitant [2,0 SMIC]
Rémunération capitaux
propres [foncier, financier]
Amortissements
Charges courantes
45%
14%
3%
38%
49%
12%
40%
3 121€
2 178€
Produits de l’atelier
Coût de production
Source : Observatoire économique filière
ovine laitière des Pyrénées-Atlantiques,
campagne 2018
Le coût de production est égal à la somme
des charges mobilisées par l’atelier ovin lait.
Cet indicateur constitue un point de
comparaison avec la somme des produits de
l’atelier ovin lait : lait, vente d’agneaux et de
réformes, produits divers et aides affectées.
Formation : Coûts de
production en OL,
13/10 ou 17-18/11 (75)
9. 214
428
107
49
131
162
447
429
218
186
101
135
122
99
602
814
465 522
309 224
996 1115
0
500
1000
1500
2000
2500
Coût de
production
Produit atelier Coût de
production
Produit atelier
Nord-Occitanie Pyrénées-Atlantiques
Prix du lait
Viande et autres produits
Aides totales
Travail
Foncier et capital
Frais divers de gestion
Bâtiments, installations
Mécanisation
Frais d'élevage
Frais de surfaces
Achat d'aliments
1 882 €
1 713 €
2 230 €
1 836 €
11
Nord-Occitanie
[zone Roquefort]
Pyrénées-
Atlantiques
€/1000 litres
1,4 SMIC / UMOe
0,9 SMIC / UMOe
Coût de production et produits de l’atelier OL
[élevages livreurs, estimation 2021]
Source : Idele, d’après INOSYS Réseaux d’élevage
10. Les composantes du coût de production
[élevages livreurs, estimation 2021]
31%
6%
5%
11%
23%
7%
6%
11%
35%
4%
6%
8%
19%
7%
2%
19%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Travail
Foncier et capital
Frais divers de gestion
Bâtiments et installations
Mécanisation
Frais d'élevage
Appro. Surfaces
Alimentation achetée
Pyrénées-
Atlantiques
Nord-Occitanie
Source : Idele, d’après
INOSYS Réseaux d’élevage
11. Avec des marchés très volatils et
imprévisibles, la prudence est de mise…
Intégrer cette incertitude dans les prix des intrants
Hypothèse basse : retour assez rapide à une situation
début 2022 (avant la guerre débutée le 24 février,
mais après la forte hausse post confinements de 2021)
Hypothèse haute : les tensions et l’instabilité
persistent, avec des prix au niveau de début mars
2022.
12. Hypothèses d’évolution des tarifs
entre 2022 et début 2021
Hypothèse BASSE HAUTE
Aliments achetés + 9 % +40 %
Carburants + 26 %
GNR : 1,07 €/ l
+ 83 %
GNR : 1,75 €/ l
(avec 15 cts d’aide)
Engrais azotés
Juin 2021 à mai 2022
(Effet trésorerie)
+ 30 %
(+80%)
+ 61 %
(+220%)
13. Effet des hypothèses / coûts de production OL
11 € 23 €
5 € 10 €
16 €
52 €
12 €
38 €
18 €
79 €
30 €
132 €
+ 46 €
+ 154 €
+ 47 €
+ 181 €
0 €
20 €
40 €
60 €
80 €
100 €
120 €
140 €
160 €
180 €
200 €
Hypothèse
basse
Hypothèse
haute
Hypothèse
basse
Hypothèse
haute
Nord-Occitanie [Roquefort, livreurs] Pyrénées-Atlantiques [Livreurs]
Impact
sur
le
coût
de
production
[en
€/1000
litres
de
lait]
Achats de concentrés et
minéraux
Carburants et lubrifiants
avec travaux par tiers
Engrais et
amendements
Lait produit /UMO non bénévole 65 500 litres 49 500 litres
Impact /UMO non bénévole 3 000 € 10 100 € 2 300 € 8 900 €
Source : Idele, d’après INOSYS Réseaux d’élevage
14. Effet du prix des matières premières /
coûts de production OL (en €/1000 litres)
Effet d’une variation
du prix de… Nord-Occitanie
Pyrénées-
Atlantiques
0,10 €/litre de
GNR
+ 6 € + 6 €
100 € /tonne
d’ammonitrate
+ 9 € + 5 €
100 €/tonne
d’aliment
+ 47 € + 100 €
Source : Idele, d’après INOSYS Réseaux d’élevage
15. Pour conclure cette partie introductive…
Très forte sensibilité des élevages au prix des matières premières
• 2 500 à 10 000 €/UMO selon l’hypothèse
Analyse partielle :
• Centrée sur les 3 postes fortement impactés par la guerre en
Ukraine, hors évolution des autres postes (main-d’œuvre…)
• Ne prend pas en compte d’éventuelles évolutions des produits
• Ni le plan de résilience (surcoût aliments du 15/03 au 15/07)
Des adaptations probables :
• CT : ajustements (achat aliments, impasses, report investissement…)
• MT : adaptation des systèmes (autonomie…)
16. Place aux questions…
Résultats issus des suivis INOSYS Réseaux d’élevage
Equipes régionales :
Jean BEUDOU, Bixente DOYHENARD, Isabelle HAICAGUERRE, Sandrine. MERLIN,
Odile SALLATO, Carole VERSAVAUD (Chambre d’Agriculture 64).
Marine CRISTOL (Chambre d’Agriculture 48), Lauréline DROCHON (Confédération de
Roquefort), Jean-Claude MATHIEU (Maison de l’élevage 81), Gilles NOUBEL (UNOTEC),
Nathalie RIVEMALE (Confédération de Roquefort), Jean-Christophe VIDAL (Chambre
d’Agriculture 12).
Josine GIRAUD (Chambre d’Agriculture 04).
Animation régionale : Catherine de BOISSIEU, Emmanuel MORIN (Institut de l’Elevage).
Merci aux éleveurs qui participent à ce dispositif.
18. Des niveaux d’utilisation de concentrés et
d’autonomie alimentaire variables
• Une moyenne à 216 kg de concentrés distribués par brebis
• Qui cache une grande variabilité
• Variabilité qui existe aussi en intra-système
• Exemple Occ. livreurs conv. : 224 quart inf. à 299 quart sup. pour les
concentrés, et autonomie en concentrés de 72 % quart inf. à 48 % pour
le quart sup.
Bassin et type
d’élevage
Occitanie,
livreurs
convention
nels
Occitanie,
livreurs AB
Pyrénées-
Atlantiques,
livreurs
Pyrénées-
Atlantiques,
fromagers
Provence-
Alpes-Côte-
d’Azur
Total
concentrés par
brebis (kg)
268 245 156 177 147
Dont
concentrés
achetés
42 % 42 % 92 % 82 % 100 %
Inosys – Réseaux d’élevage, 2020
Introduction
19. La gestion des effectifs
Besoins en fourrages
stockés en fonction
du système, du niveau
laitier et de la race
Cohérence du système d’élevage
Repère : 600 à 850 kg de MS de fourrage
L’alimentation des brebis laitières, 2019
20. La gestion des effectifs
• Adapter la surface disponible et l’effectif de brebis
• Evaluer les stocks fourragers chaque début de
campagne pour :
• Pouvoir anticiper un déficit éventuel,
• Limiter le recours aux achats extérieurs au strict
nécessaire
• Gérer, selon la qualité, la répartition entre les catégories
d’animaux
Cohérence du système
21. La gestion des effectifs
Réévaluer sa marge en fonction des coûts
alimentaires :
• Hausse prix aliments = hausse niveau de
production minimum
• A évaluer par catégorie / lot
Exemple : livreurs PA moyenne ~140 kg concentrés achetés
+ 50 €/t = 7 litres de plus par brebis pour couvrir les
charges alimentaires au même niveau
Optimiser le nombre d’animaux à nourrir
en cours de campagne
22. La gestion des effectifs
Réformer régulièrement
• Qtté concentrés par jour : de 100 g à + d’1 kg
• Souvent +/- la même pour toutes
• Surconsommation pour combien de lait ?
Exemple : troupeau 400 brebis, 25 % de renouvellement.
Repousser la réforme d’1 mois = jusqu’à 3 t de concentrés
Gabarit + Système alimentaire + Objectif de production + Stade de lactation + …
Optimiser le nombre d’animaux à nourrir
en cours de campagne
23. La gestion des effectifs
Choisir ses critères de réforme… Et s’y tenir !
• Faible niveau de production : le définir ?
• Echec reproduction : quels critères pour une
seconde chance ?
• Problèmes morphologiques
• Problèmes sanitaires
Outils de suivi et d’aide à la décision qui existent
(Contrôle laitier, échographies, palpation, …)
Optimiser le nombre d’animaux à nourrir
en cours de campagne
24. La gestion des effectifs
Ajuster son renouvellement
• Raisonner plus finement
• Adapter aux besoins du
troupeau même s’il est tentant
de garder + pour assurer la
sécurité
Faire le bilan des années précédentes !
Optimiser le nombre d’animaux à nourrir
en cours de campagne
25. La chasse au gaspillage
Un exemple :
• Troupeau 400 brebis
• 100 g de concentrés excédentaires aux besoins par
jour et par brebis
Ajuster pour économiser
= 14 t d’aliments surconsommées par an
26. La chasse au gaspillage
1ère cause de surconsommation de concentrés
= un mauvais calibrage
• Peser les seaux
• Calibrer le distributeur en salle de traite, les
roulimètres, etc.
La densité de l’aliment peut changer d’une année à
l’autre, d’une livraison à l’autre, …
Vérifier les quantités distribuées
27. La chasse au gaspillage
• Connaître l’hétérogénéité des productions de lait
par lots
• Choix de l’animal dont les besoins sont couverts
très important
• Si PL « cible » trop haute, besoins excédentaires
pour trop de brebis
Connaître la répartition des productions
28. La chasse au gaspillage
• Pour 1 lot hétérogène en production : 3 stratégies
• A choisir en fonction des situations et des choix de
l’éleveur
Choisir la brebis cible
1 Couvrir 115% des besoins UFL et 125 % des besoins PDI
de la brebis moyenne du lot
2 Couvrir les besoins de la brebis moyenne + 0,8 x écart-
type de la PL (si distribution ~ normale)
3 Définir la PL objectif pour couvrir les besoins d'au moins
85% des brebis en UF et 95% en PDI
29. La chasse au gaspillage
Choisir la brebis cible
Philippe
Hassoun,
INRAE,
2020
30. La chasse au gaspillage
• Comparer :
• Le niveau réel de production du lot
• La production permise par la ration
• Analyser les fourrages
• Peser les refus pour estimer l’ingéré
Evaluer l’efficacité de la ration
Rappel : - Un bon échantillon pèse 500 g à 1 kg
- Balles : dans 10 balles à différentes profondeurs
- Silo : carottage pour avoir de toutes les couches
31. La chasse au gaspillage
• Ajuster au niveau de production
• Eleveurs parfois tentés de garder leur ration de pic
trop longtemps
• Qtté de lait qui diminue assez vite après le pic
Ajuster plus fréquemment
32. La chasse au gaspillage
• Après ~2 mois, ration concentrés peut baisser
• Ajustement qui peut ensuite être fait 1 fois par
mois en fonction de l’évolution
Ajuster plus fréquemment
L’alimentation
des
brebis
laitières,
2019
33. La chasse au gaspillage
• Physiques ou virtuels
• Si physique, bien évaluer l’intérêt et les conséquences
pratiques
• Par niveau de production et/ou par catégorie
• Plus le niveau de PL est hétérogène et plus c’est
intéressant
Casdar récent
Quand c’est possible, faire des lots
34. La chasse au gaspillage
Quelques enseignements :
• Possible d’économiser du concentré en ajustant par
lots
• Ajustements modérés
• Inutile de démultiplier les lots
Quand c’est possible, faire des lots
Exemple : Constitution 3 lots virtuels, au DAC en
sdt, pendant 92 jours 3 l de PL en +, 8 kg de
concentré en - = 6 t en 180 j avec 400 bb
35. La chasse au gaspillage
• 3 stratégies testées et différents objectifs
Redistributive : Nourrir chaque brebis à son
potentiel
Econome : Économiser de l’aliment concentré
Intermédiaire : Établir un compromis entre les 2
autres stratégies
• Un intérêt pour l’accompagnement en 1ère lactation
Quand c’est possible, faire des lots
37. Acheter des aliments
moins chers
• Pas réellement d’aliments bon marché
actuellement, mais des possibilités
• S’informer à l’échelle du territoire
• Acheter des céréales, des coproduits (drèches,
pulpes) en local, de la luzerne déshydratée
• Ou un bon fourrage !
Toute modif = réévaluer la ration
38. Acheter des aliments
moins chers
Les cotations du soja OGM/non-OGM de
Sète
+ 342 €
Un écart qui ne cesse de croître et approche désormais les
350 €/t par rapport à un soja conventionnel déjà très haut
+ de grosses préoccupations sur l’approvisionnement à
partir du 2ème semestre
Philippe Chotteau, Idele
39. Améliorer l’autonomie
• Améliorer la qualité des fourrages
• Optimiser le stade
• Améliorer sa technique de récolte
• Opter pour un nouveau mode de récolte
• Valoriser l’herbe à un meilleur stade
• Enrubannage, affourragement en vert, séchage,
pâturage, ensilage
• Nécessite investissements
Valoriser mieux les fourrages
Moyen terme
Formation : La récolte
des fourrages,
16-17 juin (85)
40. Améliorer l’autonomie
• Espèces qui donnent en été
• Augmenter la part de
légumineuses
• En pure (surfaces)
• Ou en mélanges (PME)
Adapter la nature des prairies
Moyen terme
41. Améliorer l’autonomie
• Stimuler l’ingestion
• Augmenter le nombre de repas
• Accepter plus de refus
• …
• Passer dans la bergerie
Augmenter la part de fourrages
42. Améliorer l’autonomie
• Faire consommer les céréales produites sur
l’exploitation
Remplacement du concentré énergétique
• Pour les protéines, prendre en compte le
rendement (kg protéines / ha),
• Les rotations
• La valorisation par les animaux
Produire ses concentrés
44. Améliorer l’autonomie
Quelle source de protéines ?
1225
1000 1050
2470
720
910
0
500
1000
1500
2000
2500
Lupin Féverole Pois Luzerne Blé Maïs
Rendement protéineen kilo/Ha
B.
Bluet,
formation
Idele
ALICH
45. Améliorer l’autonomie
• Pois, lupin, féverole peuvent être utilisés dans la
ration des brebis
• Mieux valorisé après un traitement de type
toastage (efficace…)
Les protéagineux dans la ration des brebis
MAT pois cru >> MAT blé
PDI pois cru ~= PDI blé…
Toastage = x 2 sur PDI du pois
46. Améliorer l’autonomie
• Essai 2022 La Cazotte (12)
Aucun effet significatif de l’aplatissage ni lait ni taux
Intérêt de l’aplatissage
1,7
1,9
2,1
2,3
2,5
2,7
2,9
L1 L2 L3 L4 L5
Production laitière
Méteil entier Méteil aplati
47. Un guide pratique de
l’alimentation disponible
Aborde les spécificités des bassins de
production
et intègre les nouveautés
Sommaire
Les systèmes ovins laitiers français
Introduction à l’alimentation des brebis
laitières
Les périodes-clés
L’alimentation des agnelles de renouvellement
La mise à l’herbe et le pâturage
Les aliments distribués aux brebis et la gestion
des stocks
Formation : L’alimentation
pratique des OL,
5-7 octobre (12)
48. Place aux questions…
Références issues en partie du travail du groupe
technique ‘Alimentation’ du CNBL
Membres du groupe :
Laurent Batut (UNOTEC), Marcel Borda (CDEO), Arthur Bureau (EPL Oloron),
Alizée Conventi (CA 2B), Josine Giraud (BLP/CA 04), Alain Hardy (EPL La
Cazotte), Gilles Lagriffoul (CNBL), Jean-Claude Mathieu (MET 81), Jean-Michel
Noblia (CDEO), Sara Parisot (INRAE), Manon Poquet (SE CGR), Odile Sallato (CA
64), Angélique Somera (CDEO)
Animation : Barbara Fança et Philippe Hassoun (INRAE).
Merci également à Catherine de Boissieu (Idele) pour l’animation du projet
AUTELO, et à Jean Legarto.