* la « philosophie » de Moodle déclarée explicitement
(source : http://docs.moodle.org/23/en/Philosophy)
The design and development of Moodle is guided by a
"social constructionist pedagogy"*
Genèse de cette conclusion :
• Le constructivisme : chaque nouvelle connaissance est construite par le
sujet-apprenant grâce à l’interaction avec l’environnement
• Le constructionnisme : l’apprentissage est particulièrement efficace
lorsqu’on élabore quelque chose dédié à l’explicitation pour d’autres
apprenant
• Le socio-constructivisme : déploie le constructivisme dans des
contextes sociaux. Les connaissances se construisent au sein d’un 4
groupe (par et pour les membres du groupe) à partir de la collaboration et
à travers le partage d’artefacts signifiants pour la communauté constituée.
The design and development of Moodle is guided by a
"social constructionist pedagogy"*
Conclusion (détails des développeurs à partir de ces références précédentes)
Consideration of these issues can help to focus on the experiences that would be
best for learning from the learner's point of view, rather than just publishing and
assessing the information you think they need to know. It can also help you realise
how each participant in a course can be a teacher as well as a learner. Your job
as a 'teacher' can change from being 'the source of knowledge' to being an
influencer and role model of class culture, connecting with students in a personal
way that addresses their own learning needs, and moderating discussions and
activities in a way that collectively leads students towards the learning goals of
the class.
focalisation 1 : sur « ce qui serait, du point de vue de l'apprenant, les meilleures
approches pour l'apprentissage, plutôt que de simplement publier et
évaluer les contenus que vous pensez indispensables de savoir. Moodle peut
également vous aider à réaliser comment chaque participant à un cours peut
être aussi bien enseignant qu’apprenant. Votre travail d’« enseignant » peut se
transformer en passant de « source de connaissance » à « modèle
d’apprentissage » lié à ses apprenants d’une manière plus personnelle ; ceci en
5
répondant à leurs propres besoins d'apprentissage, en participant aux
discussions et aux activités pour les accompagner vers les objectifs
d'apprentissage de la classe.
* la « philosophie » de Moodle déclarée explicitement
(suite…)
Focalisation 2 :
Moodle doesn't FORCE this style of behaviour, but this is what the
designers believe that it is best at supporting. In future, as the
technical infrastructure of Moodle stabilises, further improvements in
pedagogical support will be a major direction for Moodle
development.
Moodle n’impose pas un type de comportement, mais plutôt ce
les concepteurs envisage comme le meilleur accompagnement
possible. À l'avenir, au fur et à mesure que l'infrastructure technique de
Moodle se stabilisera, des améliorations supplémentaires concernant
la dimension pédagogique constitueront un axe majeur de
développement de Moodle.
Site : http://docs.moodle.org/23/en/Philosophy consulté le 14/11/2012 6
1. met en exergue la dimension sociale de l’apprentissage ;
2. l’apprentissage est un produit de l’interaction (de l’inter-individuel
vers l’intra-individuel dixit Vygotski) ;
3. l’interaction avec un expert (enseignant, adulte, parent, etc.) permet de
réaliser des tâches impossibles seul = acquisitions dans la ZPD (Zone
Prochaine de Développement) ;
4. L’apprentissage part de l’existant (ce que l’apprenant sait faire) et doit
anticiper, susciter le développement ;
5. la mise en situation (d’apprentissage) entraîne un conflit
(socio)cognitif qui nécessite une (ré)élaboration cognitive adaptée à
l’acquisition de nouvelle(s) connaissance(s).
7
La didactique des langues a connu des phases (aujourd’hui tendance à
l’homogénéisation) pour résumer grossièrement l’évolution du paradigme
méthodologique :
passage d’un modèle s’appuyant sur des exercices de type stimulus –
réponse (modèle behavioriste) comme le SGAV, pour en arriver
aujourd’hui à des modèles socio-constructivistes (cf. compétence
interactionnelle du CECRL)
CONDITIONNEMENT COMMUNICATION
Grâce à :
évolution des outils bureautiques "WYSIWYG" = un rôle indéniable en
permettant notamment de communiquer et produire des résultats sous une
forme attrayante et structurée (ex. PowerPoint®)
évolution des supports numériques également = enregistrement,
diffusion et échange de données au sein d’une communauté
d’apprenants (disquette, CD, DVD, Clé USB puis stockage, archivage et
indexation en ligne Flicker®, Google+®, Google Drive®, Youtube®, etc.) 8
Évolution de l’architecture du web, avec l’émergence d’un modèle socio-
interactif
LMS (Learning Management System) = l’alliance d’outils logiciels TIC qui
procurent des environnements pour « mettre en mouvement » la langue
au sein de communautés d’apprentissage (modèle socio-interactif)
Richesse des TIC dans l’apprentissage parce qu’elles permettent :
une articulation nécessaire d’opérations de bas niveau (processus
d’automatisation : ordre des mots, flexions, par ex.) en utilisant des
exerciseurs (par ex. Netquiz®, HotPotatoes®)
avec des opérations de haut niveau (stratégies discursives, articulation
logique, connotations, par ex.) à partir d’outils de communication
(oral/écrit synchrone – asynchrone)
Les approches dites « Web 2.0 » :
Le terme web 2.0 = (Dale Dougherty en 2003 puis consolidée et promue
par Tim O'Reilly à partir de 2005 article « What is Web 2.0? »), promotion
d’un web collaboratif-participatif mais, invitation à la surenchère (web
2.0, 3.0, 4.0, etc.)
9
Deux constats : l’expression de fantasmes quant à l’évolution réelle du web,
Web 2.0, 3.0, etc. = relevant (le plus souvent) d’incantations par rapport aux
pratiques réelles de terrain
Mais, fait indéniable : transformation de la logique du web initial (web 1.0),
passant d’une architecture verticale à une architecture transversale (web 2.0)
web 1.0 web 2.0
verticalité transversalité
relation serveur – client relation entre partenaires
(apprenant) (communauté)
information descendante information transversale
bipolarité multipolarité
publication textes publication multimédia
contrôle faible (contenus) contrôle fort (contenus)
liens hypertextes hypertextualité (sémantique)
taxonomie arborescente Tags et folksonomie (ontologies)
pertinence des contenus intelligence collective
lecteur auteur-acteur
10
Une relation transversale (P2P = peer to peer) = redistribution des rôles : un
apprenant-auteur peut produire, modifier, échanger des informations, des
contenus… et les catégoriser pour les partager au sein de sa communauté !
Le LMS Moodle c’est : 70000 sites (enregistrés) dans 200 pays, 6
millions de cours, 60 millions d’utilisateurs https://moodle.org/stats
Universités, collèges, lycées, formations d’adultes, entreprises,
« grandes écoles », cours privés, « classes prépas », etc. avec la
diversité des matières concernées .
Plasticité = la grande latitude de possibilités d’adaptations disciplinaires :
Articulation activités / ressources (version Moodle 2) :
ACTIVITÉS
« Atelier »
« Base de données »
RESSOURCES « Chat »
« Consultation »
« Etiquette » « devoir » (4 options)
« Dossier » Forums
« page » Glossaire
« URL » « Leçons »
« paquetage SCORM » 12
« paquetage IMS »
« Sondage »
« Test »
« wiki »
Que faire de cette plasticité ?
Les outils ne sont pas neutres (complexité), la prise en main par les
enseignants montrent des types d’usages spontanés (police grossie en
fonction de l’importance d’usage) :
ACTIVITÉS
--------------------------------------------------
RESSOURCES Atelier
--------------------------------------- Base de données
Etiquette Chat
Consultation
Dossier devoir (4 options)
Page Forums
Glossaire
URL Leçons
paquetage SCORM
paquetage IMS Sondage
Test 13
wiki
Même si ces observations relèvent de données empiriques, la
spontanéité des usages illustre les observations suivantes :
Du côté des activités :
« chat », « forums », « wiki »
= orientation vers communication – interaction
« glossaire » et « test »
= orientation vers apprentissage (lexique, évaluation)
Pôle
apprentissage
Pôle
communication
interaction
14
Doit-on réduire l’usage de Moodle à un réseau de communication (plus ou
moins interactif) associé à des exercices (type stimulus-réponse
Du côté des ressources :
Les types de ressources récurrentes (documents dans une
section de cours) sont :
« Word », « PDF », « PowerPoint » : au mieux accompagnés de
contenus audio, images fixes, vidéo et quoi d’autres ? (schémas,
réseaux de liens hypertextes, etc.)
(cf. étude de Berthier, Poisson, 2010 : dépasser l’usage de
simples transmissions de contenus numérisés ?)
= réponse spontanée à deux logiques :
1/ gain de temps face à la chronophagie des TIC ;
2/ réutilisation de supports existants.
Or, ces supports renvoient (le plus souvent) à la méthode
transmissive (logique de transmission de contenus organisés de
façon linéaire et cumulative : cours magistraux ou lectures 15
Comment aborder cette difficulté avec Moodle ?
3 grandes orientations (des LMS) :
T
R COMMUNICATION C
APPRENTISSAGE
A INTERACTION
O
N G
S N
MOODLE
M I
I T
S I
S F
I
F
OBJETS
16
L’orientation vers un de ces pôles = début des interrogations !
• Quelles régulation – modération des échanges
• Situer les apprentissages (plan de formation et
progression) dans le « flux » des échanges
COMMUNICATION
INTERACTION
•
•
•
•
•
Quels types d’apprentissages
Temporalité – quantité – qualité des interactions
Apprentissage formel et/ou informel
« lurking » (déséquilibres des contributions)
Modalités d’interventions tutorales
?
• Types d’apprentissage (adéquation objectifs-
méthodes)
APPRENTISSAGE
•
•
•
•
Contrôle du processus (ZPD)
Styles d’apprentissage (profils cognitifs)
Place des aides / tutorat
Types d’évaluations (diagnostique, formative,
?
sommative)
• Conception des objets (ingénierie TIC et
OBJETS
•
•
•
linguistique) SCORM
Élaboration granulaire et/ou modulaire
Exerciseurs (HotPotatoes, Netquiz, etc.)
Méthode (transmissive, déductive, intuitive, etc.)
?
17
• Types de supports (PowerPoint transmissif ?),
chaîne éditoriale (OPALE), objets
d’apprentissage autonomes divers intégrés à
MOODLE
De la transmission à la cognition :
Approche
transmissive
19
Approche
cognitive
Présentiel A distance
enrichi amélioré allégé réduit quasi
inexistant
Notre approche
Pas seulement
apprentissage hybride
(ou mixte) mais
composition
de
« blocs d’activités »
s’adressant à
l’appareillage cognitif
de l’apprenant
Les « blocs d’activités » doivent servir la cognition, c’est-à-dire
l’implication de l’apprenant dans une résolution de tâche à partir 20
d’artefacts multimodaux : mais quelles structures ?
Structures possibles :
1. Présentiel enrichi = usage de supports multimédia pour enrichir le cours
avec des ressources textuelles, graphiques, audio et vidéo
2. Présentiel amélioré = planification en amont et en aval de ressources
partagées (par ex. flipped class : lecture at home, work in class)
Présentiel allégé :
certains apprentissages s’effectuent en dehors de la présence physique du formateur,
mais l’essentiel de la formation se réalise en présence des enseignants. Quelques
heures de cours ou de TD sont remplacées par des activités d’autoformation
multimédia qui sont planifiées par l’enseignant mais peuvent être tutorées par d’autres
personnes.
Présentiel réduit :
l’essentiel de la formation se fait en dehors de la présence de l’enseignant. il s’agit
d’une stratégie de création d’un environnement pédagogique soit de type physique
(centre de ressources), soit virtuel (environnement d’apprentissage).
Présentiel quasi inexistant : c’est la formation ouverte et à distance ou à longue
distance. La formation se fait en dehors de la présence de l’enseignant. (...) Il s’agit
d’une stratégie d’ouverture de la formation. 21
Recherche d’autonomie de l’apprenant (acteur – auteur de son propre
apprentissage (cf. Rod Ellis)
Evolution comportementale des apprenants (« savoir– faire » parfois
« savoir être » mais « savoir–dire » en devenir)
Connaissances procédurales VS déclaratives = réinvestir du déclaratif
dans le procédural (faire des liens entre opérations de bas –niveau et de
haut niveau)
Activités de production- réception dans un cadre collaboratif – participatif
– coopératif
Exploiter la notion d’expertise (« expert » notion de Vygotski élargie) :
locale temporaire = apprenants
étendue temporaire = tuteur (leader d’un groupe ou pair work)
23
étendue permanente = enseignant/formateur
construire un réseau socio-cognitif =
• dynamique d’intégration par la promotion d’un « apprenant-
analyste » grâce au phasage de l’activité (individuellement et
collectivement), ces phasages d’activités partagées génèrent
notamment du (méta)cognitif ;
• durant ces phases (face aux tâches proposées) on observera des
styles cognitifs divers : (cf. entres autre tests ISALEM)
http://www2.ulg.ac.be/lem/StyleApprent/StyleApprent_CG/page_05.htm
intuitif réflexif
méthodique réflexif
intuitif pragmatique
méthodique pragmatique
NB. méthode par défaut avec les TIC s’appuie sur la multicanalité et la
multimodalité.
Mais quel est le style d’enseignement (le profil cognitif) de l’enseignant
ou du concepteur de cours ?
24
• des variétés dans l’« expertise » (des apprenants) peuvent être
également mises au jour, elles peuvent opérer à un partage des tâches
favorisant un relatif équilibrage des contributions…
Réseau socio-cognitif et contexte blended learning = pour
l’apprenant :
= type de dispositif manifestant les propriétés (méta)cognitives de
l’apprentissage qui permet de dépasser (en l’englobant)
l’approche communicative
• plus seulement suivre une progression mais sélectionner des
blocs d’activités qui lui conviennent, les exploiter et les mettre
en cohérence
• Activités cognitives = activités de socialisation active et de
résolution de problèmes linguistiques :
- mise en réseau d’activités de remédiations d’erreurs, ou
réajustement d’un texte à partir d’objectifs négociés
collectivement, par ex.
- à partir d’espace de partages de stratégies de résolution de 25
problèmes et de communication à visée d’apprentissage.
Applications permettent aux apprenants de devenir auteur de
contenus : productions écrites/orales avec Typewithme®, Diigo®, Vocaroo®,
Balabolka®, par ex. (cf. Ollivier, Puren, 2011)
• Communication socialisante = (chacun joue un rôle et apporte
quelque chose à la communauté) ;
• Développement de savoir-faire et savoir-être (autocontrôle et
responsabilité envers sa formation) ;
• Développement de stratégies d’autonomie (auteur-acteur de sa propre
formation) ;
• Développement de procédures d’analyse (évaluation-adaptation de
stratégies de productions et d’apprentissage grâce aux autres
producteurs de savoirs).
27
Applications logicielles pourraient être utilisées de façon bénéfique :
• Des analyseurs morphosyntaxiques (Cordial®), des correcteurs
orthographiques et grammaticaux (Antidote®) (cf. Desmarais, 1994)
• Corpus en ligne et concordanciers en ligne : Linguee® comme
corpus aligné de traductions authentiques du web, Webcorp live®
pour des recherches précises de structures langagières à l’échelle
du web ou d’un site précis…
L’utilisation de logiciels et de ressources numériques fondent une
approche (socio)constructiviste et cognitive
Parce qu’une utilisation raisonnée de l’ingénierie linguistique permet
d’initier à un métalangage et de générer une dynamique intégrative
d’utilisation des ressources logicielles et numériques dans un
environnement d’apprentissage
Merci à tous pour votre écoute ! 28
» Bergey J.-L., Nguyen V.-T., Portine H. (2012), « De l’apprenant-communiquant à
l’apprenant-analyste : quand les TICe font place à l’ingénierie linguistique », N spécial
intégration des TIC dans la classe de FLE, Revue « le langage et l’homme », Bruxelles.
» Berthier J. & Poisson N. (2010), « Les stratégies d’accompagnement des enseignants dans
l’utilisation d’une plateforme numérique pédagogique », Actes du colloque international
CUIEN « De l’université à l’ère numérique », Université de Strasbourg, 14-16 juin 2010.
» Caby-Guillet L. et al. (2009), « Wiki professionnel et coopération en réseaux : Une étude
exploratoire », Réseaux, n 154, 195-227.
» Desmarais L. (1994), « Proposition d’une didactique de l’orthographe ayant recours au
correcteur orthographique », CIRAL (Centre interdisciplinaire de recherches sur les activités
langagières), Université de Laval, Québec.
» Desmarais L., Bisaillon J. (1998), « Apprentissage de l'écrit et ALAO », Chanier, T., Pothier,
M. (Dirs), "Hypermédia et apprentissage des langues", études de linguistique appliquée
(éla), 110. 193-204.
» Ellis R. (1997), Second Language Acquisition , Oxford University Press.
» Gaonac'h D. (coord.) (1990), « Acquisition et utilisation d'une langue étrangère. L'approche
cognitive », Coll. Le Français dans le Monde- Recherches et applications, Hachette, Paris.
» L. S. Vygotski, L. S. (1997), Pensée et langage, édition La Dispute , Paris.
» Ollivier, C. Puren, L. (2011), Le web 2.0 en classe de langue, éditions Maison des
Langues, Paris.
» Portine H. (article à paraître), « L’ingénierie Linguistique : des technologies au service 29
d’une didactique intégrant la cognition ? ».
» Stanford J. (2009), Moodle 1.9 for Second Language Teaching, Packt Publishing,
Birmingham, UK. 16–18 avril 2012 - Colloque international - Centre des congrès de LYON