Le concept de « Bed-manager » provient des pays anglo-saxons. Il a été récemment importé en france afin de gérer les flux aux urgences, en ayant une vision globale de l’hospitalisation, notamment des lits disponibles de son établissement. Mais qui doit assumer ce rôle et le « bed management » doit-il se résumer à une solution locale ?
L’hôpital est né, au onzième siècle, de l’accueil, de l’hospitalité, créé par l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean et a peu évolué jusqu’à devenir l’hôpital public. Ces établissements charitables remplissaient des fonctions d'accueil et d'hébergement pour tous ceux, qui, placés dans une situation nécessiteuse, réclamaient une protection temporaire ou définitive : les orphelins, les vieillards, les pauvres, les pèlerins et bien sûr les malades, mais plus du fait de leur fragilité sociale que de leurs affections. Avec la création des Hospices Civils, la période révolutionnaire incarnera une triple révolution, juridique, sociale et médicale, et qui marque encore les structures et le fonctionnement de l'hôpital moderne. À l’époque des Lumières, la médecine s'exerçait essentiellement à domicile et l'hospitalisation des malades n'était envisagée que lorsque la détresse physique ou matérielle des individus les plaçait à la charge de la collectivité (1). Les conditions d’hébergement étaient à l’égal des conditions de soin, sinon par fois bien meilleures, comme aux Hospices Civils de Beaune ou de Lyon, par exemple.
L’hospitalisation moderne en établissement de santé est la conjonction de deux structures qui doivent cohabiter et travailler ensemble, l’une est l’hébergement, l’autre est le soin. L’une est , en moyenne, bien faite et la France peut être fière de son niveau de soin. L’autre malheureusement souffre depuis trop longtemps du manque d’organisation. L’exemple le plus marquant, et toujours le plus médiatiquement fort, reste, encore aujourd’hui et ce malgré les progrès faits, l’accueil aux urgences de l’hôpital public.
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