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Biographie médiatique
(Ali KAGONE Master AIGEME/IEM)
Je suis né en 1970 à Titao, localité située entre Ouhigouya et Djibo dans le nord du Burkina Faso. En
1970 Titao était une sous-préfecture du département du Nord dont le chef-lieu était Ouahigouya.
A cette époque, Ouahigouya et tout le nord, n’étaient pas couverts par la télévision mais l’étaient
par la radio nationale. Donc ma biographie médiatique débute avec la radio dans les années 1978 au
moment où je venais de commencer l’école primaire.
En rappel, la radio Nationale du Burkina (RNB) a été créée en 1959 sous le nom de Radiodiffusion de
Haute-Volta. Elle est restée longtemps une structure de l'Etat érigée en Direction et fonctionnait
grâce à une subvention annuelle. Face à la multiplication des radios F.M. privées, la RNB se devait de
procéder elle aussi à une mutation. C'est en avril 1999 que s'est opéré le passage de la RNB au statut
d'EPA (Etablissement public à caractère administratif), constitué en un office commun avec la
Télévision Nationale du Burkina: la RTB.
Le paysage radiophonique au Burkina n’est pas tellement différent de ce qui s’observe dans plusieurs
pays. A côté des chaînes nationales et régionales (Radio Rurale, Radio Arc-En-Ciel, Radio-Arc-En-Ciel
Plus, Radio Bobo, Radio Gaoua), démembrements de la Radio Nationale du Burkina, existent des
radios locales mises en place par l’Etat et gérées par les communautés locales (les radios de Diapaga,
Djibasso, Gassan, Kongoussi, Orodara et Poura). Les nombreuses radios FM commerciales sont
principalement implantées dans la capitale et dans quelques centres urbains de l’intérieur à côté des
radios confessionnelles. Il existe enfin des radios associatives souvent localisées dans les zones
rurales, à l’initiative des associations ou organismes non gouvernementaux(ONG).
Depuis la création de la chaîne nationale Volta Vision en 1958, qui est devenue aujourd’hui la Radio
Télévision du Burkina (RTB/télé), elle est demeurée l’unique chaîne jusqu’au début des années 90.
C’est à partir des années 1990 que le paysage télévisuel au Burkina a connu une évolution avec la
libéralisation du secteur et la délivrance d’autorisations d’émission. Cela a permis la création de
plusieurs chaînes de télévisions privées. Ces télévisions, qui sont commerciales ou confessionnelles,
sont toutes implantées dans la capitale.
Mes contacts avec la radio
Ma première découverte des médias fut la radio depuis ma tendre enfance en 1978. Tous les mardis
soirs j’écoutai les contes en langue national mooré. Habitant en campagne, les radios fonctionnaient
avec des piles et il n’était pas aisé de capter les fréquences de la radio nationale. Je me rappelle qu’il
y avait des heures où on procédait aux « changements de fréquences ». Plus tard je fis la découverte
de la radio africa N°1 où les jeux radiophoniques m’intéressaient beaucoup.
Ma passion de la radio France Internationale (RFI) ne tarda pas à se manifester à travers ma fidélité
d’écoute de mes émissions phares : « Mille soleils » animé par Théogène Karabyinga ; « Mémoire
d’un continent » animé par Elikia M'Bokolo.
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De nos jours, je suis toujours un accros de certaines émissions de RFI : Médias d’Afrique, le débat
africain, Appels sur l'actualité de Alain Foka, archives d’Afrique etc.
J’ai même des problèmes avec mon épouse car je laisse ma radio en marche toute la nuit.
La découverte de la télévision
J’ai découvert la télé quand j’étais en classe de troisième (1987) à Ouahigouya. C’était la télé noir
blanc et la ville de Ouahigouya n’était pas connecté à la télévision nationale. En 1979, les autorités de
Ouagadougou avaient introduit la couleur en optant pour le système Secam sur 625 lignes. En juin
1986, 4 autres centres régionaux ont été construits à Ouahigouya, Koudougou et Dédougou. Ces
centres étaient équipés de moyens vidéo et d'émetteurs pour leur permettre dans les régions,
d'améliorer la couverture du pays par la télévision. Les programmes sont acheminés au CRT par
cassette !
Les émissions que j’aimais suivre à la télé dans les années 1989 étaient surtout les feuilletons
« Dynastie », « Isaoura », «Racines Kounta Kinté ». A l’époque il fallait que j’aille chez certains
camarades du quartier qui avaient des parents « aisés » pour avoir la chance de suivre la télé.
C’est à partir de 1988 que j’ai pu acquérir mon premier poste téléviseur à la faveur de la Coupe
d’Afrique de Nation (CAN 98) organisé par le Burkina Faso.
De nos jours, grâce aux progrès technologiques on constate l’émergence de nouveaux supports de
communication, de nouveaux outils. Cette émergence et l’évolution rapide de ces technologies
recommandent une autre approche de consommation de ces nouveaux produits. (D’où l’intérêt de
l’éducation aux médias).
Ma découverte de l’Internet
D’après l’étude réalisée par Oxfam Québec sur l'impact d'Internet sur le développement humain au
Burkina Faso (septembre 2002), Internet, le réseau des réseaux, est devenu accessible au Burkina
Faso en 1997. Au départ, en raison de son coût, cet outil était réservé aux organisations et aux
individus aux moyens techniques et financiers importants. Graduellement – sans doute grâce à l’effet
d’entraînement, à la réduction progressive des coûts d’utilisation et à sa disponibilité croissante sur
le territoire burkinabè – Internet a pris de l’expansion et se retrouve maintenant dans plusieurs
organismes de développement.
Ma propre connaissance de l’outil Internet remonte à 1999 ; j’entendais parler de Internet à la radio
et à télé. A la suite d’une formation d’initiation de quelques heures, je suis parti à la découverte de
cette « merveille ». Mes premiers sentiments étaient mitigés car je me retrouvais avec des pages
contenant des images et du texte. Ce n’est pas ce que j’attendais de cet outil car pour moi Internet
était comme une banque de données où on pouvait trouver toutes les informations souhaitées. Ce
constat m’a poussé à me renseigner rapidement sur comment effectuer des recherches notamment
sur les cours en ligne. Par tâtonnement et par curiosité, j’ai découvert peu à peu comment
fonctionne la toile mondiale. Mon premier compte électronique fut créé mais mon premier souci
était l’accessibilité à la connexion.
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Compte tenu de ma curiosité et de mon engouement pour Internet, je m’étais engagé dans ma toute
première formation à distance au Réseau Africain de Formation à Distance (RESAFAD) en
collaboration avec l’université du Mans en 2001 pour préparer un Diplôme Universitaire (DU) en
communication multimédia.
A l’issue de cette formation j’ai commencé à créer mes premiers sites web en 2002. Ces sites web
étaient centrés sur mes notes de cours que je voulais partager. J’encourageai mes collègues
professeurs à faire de même car si aucun professeur ne partage ses cours, la banque de données
s’épuisera un jour.
C’est ce même idéal qui m’a poussé à la préparation à distance de la licence professionnelle en
réalisation de projets multimédias à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg en 2005. Me voilà
maintenant en train de préparer un Master2 en éducation aux médias à l’Université la Sorbonne
Nouvelle de Paris3.
Téléphonie mobile
D’après l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP ) dans son
rapport d’activité 2011, depuis 2000, les trois opérateurs mobiles GSM (Telmob, Telecel et Celtel
devenu Airtel) se partagent le marché de la téléphonie mobile au Burkina. Ce marché est caractérisé
par son dynamisme et sa croissance soutenue marquée par une rude concurrence avec des « offres
diversifiées et des tarifs relativement bas ou promotionnels ». Au 31 décembre 2011, l’ensemble des
opérateurs mobiles totalisaient un parc de 7 682 100 abonnés, soit une croissance annuelle nette de
1 194 250 et relative de 34,58% par rapport à l’année précédente. La télédensité du mobile s’établit
ainsi à 47,28 lignes pour 100 habitants.
Ma découverte de la téléphonie mobile date de l’année 2003 où j’ai pu acquérir mon premier
téléphone portable. Ce fut une véritable révolution car on était habitué au téléphone fixe. Cet outil
rentra rapidement dans les habitudes de la population et se montra même indispensable. Mais
l’apparition du téléphone portable malgré ses avantages n’est pas sans conséquences néfastes
(santé, accidents, diminution des contacts physiques, sources de conflits au niveau des couples,
perturbe les réunions, les prières, etc…). Son utilisation est problématique !
Conclusion
Les médias véhiculent des idées et des valeurs, et imposent des valeurs qui influencent nos modes de
vie. Les médias ont donc des enjeux sociaux. Avec la multiplication des formes de communication, le
monde a subi de profondes transformations.
D’après Edmond Doua (Doctorant Université Michel de Montaigne-Bordeaux III) sur son étude
« Médias et identités culturelles ivoiriennes », l’apparition des médias et leur insertion dans la vie
quotidienne sont des instruments culturels qui servent à promouvoir ou à influencer des attitudes, à
motiver, à favoriser la diffusion des modèles de comportement et à promouvoir l’intégration et les
interactions sociales.