1. Laurent Coste
Initiation
sophrologique
Sophrologie et quête spirituelle
2.
3. Initiation sophrologique 3
Table des matières
I. Introduction......................................................................................10
II. Un esprit sain dans un corps sain..................................................15
A. Éléments de théorie psychanalytique.....................................................16
1. La psychanalyse 18
2. La psychologie individuelle 22
3. La psychologie analytique 26
B. La sophrologie.......................................................................................30
1. Trois principes 32
2. Niveaux et états de conscience 33
3. Différents types de séances 35
4. En conclusion 36
C. Un corps en bon état de marche.............................................................37
1. Exercice physique 38
2. Alimentation 40
III. Spiritualité et sens de la vie...........................................................42
A. Spiritualité Judéo-chrétienne.................................................................44
1. Entête : Créateur et créature. 45
2. Des patriarches et des prophètes. 52
3. Vous ferez ceci en mémoire de moi... 73
B. Dans la Grèce antique............................................................................81
1. L'avènement de Zeus 83
2. Une terre de héros et de monstres 86
C. Du côté des pays Nordiques..................................................................98
1. Du chaos à l'ordre 99
2. Un monde vivant 101
3. Un destin partagé 104
D. Le Tao.................................................................................................107
1. Principes du Tao 109
2. Le Classique des Changements 114
E. La Voie de Bouddha............................................................................126
1. Concepts essentiels du bouddhisme 127
2. Karma et Bardö 131
3. Dzogchen 134
IV. Proposition de séances.................................................................137
A. « Le modèle »......................................................................................138
B. « Voyage astral et souvenirs sensoriels ».............................................139
C. « L'enfant et le parent intérieurs ».......................................................140
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
4. 4 Initiation sophrologique
D. « La dernière heure »...........................................................................141
E. « Zénitude ».........................................................................................142
F. « Lâcher prise »....................................................................................143
G. « Parole impeccable ».........................................................................144
H. « L'Amour sous toutes ses formes »....................................................145
I. « Libre arbitre »....................................................................................146
J. « L'ombre »...........................................................................................147
K. « Yggdrasill »......................................................................................148
L. « La toile du Wyrd »............................................................................149
M. « Recevoir et donner »........................................................................150
N. « Amour illimité »...............................................................................151
O. « Le pouvoir du moment présent »......................................................152
P. Relaxation dynamique.........................................................................153
V. Conclusion......................................................................................154
VI. Annexe : Séances guidées............................................................157
A. Sophronisation.....................................................................................158
B. Refuge et reprise..................................................................................160
C. « Le modèle »......................................................................................161
D. « Voyage astral et souvenirs sensoriels »............................................162
E. « L'enfant et le parent intérieurs »........................................................165
F. « La dernière heure »...........................................................................167
G. « Zénitude »........................................................................................168
H. « Lâcher prise »...................................................................................169
I. « Parole impeccable »...........................................................................170
J. « L'Amour sous toutes ses formes ».....................................................171
K. « Libre arbitre »...................................................................................173
L. « L'ombre »..........................................................................................174
M. « Yggdrasill ».....................................................................................175
N. « La toile du Wyrd »...........................................................................177
O. « Recevoir et donner ».........................................................................178
P. « Amour illimité »................................................................................180
Q. « Le pouvoir du moment présent »......................................................182
R. Séance dynamique...............................................................................183
VII. Annexe II : Bibliographie..........................................................186
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
5. Initiation sophrologique 5
Avant propos
Q uand j'étais enfant, mes parents m'ont inscrit à des cours de catéchisme.
Pas par conviction personnelle : ils allaient à la messe à Noël, au Nou
vel An, à Pâques et à Toussaint. Ça faisait juste partie de mon éducation,
comme se laver ou être poli. Chaque semaine, une dame nous lisait des textes
extraits de la Bible. Avec le recul que j'ai maintenant, je pense que c'était une
bonne chose. Mais à l'époque, j'étais plutôt troublé : elle nous racontait com
ment Dieu a créé le monde en sept jours chrono, et même si ça n'était pas du
tout ce que j'apprenais à l'école, il fallait y croire... Comment le méchant ser
pent avait séduit la perfide Ève et lui avait fait commettre le péché originel à
cause duquel nous ne sommes plus au paradis, ce qui montre à l'évidence que
les femmes (surtout) et les hommes (aussi) sont faibles et portés par nature à
faire le mal... Il y a eu d'autres textes encore, certains à dormir debout, d'autres
sans queue ni tête : passer 3 jours dans le ventre d'une baleine, faire s'écrouler
les remparts d'une ville avec des trompettes... Et pas une explication qui me sa
tisfasse réellement. Elle nous demandait juste d'y croire parce que c'était écrit
dans la Bible.
Je ne pouvais pas croire sans comprendre, sans que « tout ça » ait un sens.
Alors j'ai abandonné : j'en suis arrivé à la conclusion que je n'avais pas la foi.
Pourtant, aussi bizarre que cela paraisse, je n'ai pas tout rejeté en bloc. Au
contraire, une part de moi était désolée de ne pas l'avoir, cette fameuse foi.
Alors je me suis tourné vers la science. Les mathématiques, la physique et la
chimie, la biologie, l'informatique... J'ai limité mon univers au monde concret.
Tout y avait une logique, tout y était démontrable. Dans ces domaines, je com
prenais, et j'apprenais aussi vite que je pouvais. Je lisais des revues où des sa
vants se perdaient en conjectures sur l'origine de la vie ou de la conscience, sur
la limite entre vivant et non-vivant... sans apporter aucune vraie réponse. J'ai
accepté l'idée que la vie et la conscience sont les fruits du hasard et de l'évolu
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
6. 6 Initiation sophrologique
tion cosmique, des épiphénomènes de la matière, de purs produits dérivés de la
chimie du carbone.
Mon diplôme d'ingénieur en poche, j'ai plongé complètement dans notre so
ciété matérialiste. J'ai entamé, comme l'immense majorité de mes camarades,
la grande marche en avant du « toujours plus » : travailler toujours plus, ga
gner toujours plus, posséder toujours plus.
o-O-o
Q uand mes parents sont décédés avant mes trente ans, à quelques mois
d'intervalle l'un de l'autre, cette mécanique que j'avais mise en marche
s'est déréglée.
Au début, j'ai simplement ignoré ce qui se passait, mais des questions reve
naient, insistantes, exigeant une réponse: qu'est-ce que la vie, la conscience ?
A quoi me sert de vivre ? Quelle est la finalité, le but de « tout ça » ?
Mais où trouver une réponse ? Dans la religion ? Non. Dans la science ? Pas
plus... Et pourtant il y avait cette force en moi qui me poussait à chercher et
chercher encore.
Elle me disait que le but de ma quête est en moi.
Elle me disait que les moyens d'atteindre mon but sont en moi.
Oui, elle me disait que tout est en moi, attendant que je sois prêt à entendre.
o-O-o
E t puis j'ai rencontré la sophrologie. Au début, j'y voyais une « boîte à
outil »: des méthodes élaborées par d'autres ; des techniques que je
n'aurais qu'à appliquer. Cela correspondait à la manière d'apprendre qu'on m'a
vait inculquée depuis mon enfance.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
7. Initiation sophrologique 7
Mais peu à peu le brouillard s'est dissipé, et ce que je cherchais vraiment
m'est apparu progressivement. Les techniques toutes faites ne me satisfont
plus; j'ai compris que les méthodes ne sont que la partie émergée de l'iceberg.
Ce n'est pas une formation que j'avais entrepris, c'est une quête : je cherchais
un sens à la vie, je cherchais le vrai sens de ma vie.
Les changements ont été rapides. Je sais maintenant que j'aurais pu facile
ment me perdre pendant cette période. Heureusement, j'ai reçu de l'aide.
Chaque semaine, j'allais voir un psychanalyste avec qui je donnais un sens à
ces rêves dont je me souvenais enfin au matin. Avec lui, je réfléchissais aux
évènements de ma vie, aux orientations que je pouvais prendre. Il n'a pas hési
té à s'impliquer, intervenir, me bousculer quand c'était nécessaire, et j'y ai
acquis un degré de liberté supplémentaire : j'ai réussi à prendre progressive
ment du recul, à être moins en prise directe avec les évènements.
A la même période, j'ai rencontré Annick de Souzenelle. Par hasard, ou plu
tôt sans savoir ce que je faisais, j'ai pris et ouvert un de ses livres dans le
rayonnage d'une bibliothèque. Immédiatement, les mots que je lisais ont ré
veillé un écho en moi. Pourtant elle parlait de religion, de la Bible : un do
maine dont je ne croyais jamais plus rien avoir à attendre. Après avoir lu tous
les livres d'elle que j'ai pu trouver, j'ai cherché à savoir qui elle était. Elle don
nait, un mercredi soir par mois, des conférences sur les premiers chapitres de
la Genèse. J'y suis allé et j'y ai reçu un enseignement précieux : ces textes que
j'avais lu, qu'on m'avait lu dans mon enfance, de manière objective, concrète,
extérieure peuvent être lus de manière subjective, symbolique, intérieure. Au
début, le plus étrange pour moi a été ce sentiment immédiat, intuitif, que ce
qu'elle disait est vrai. Je n'étais pas du tout habitué à appréhender la vérité de
cette manière : sans axiome, ni théorème, ni démonstration.
D'autres personnes encore m'ont aidé et m'aident toujours à avancer.
o-O-o
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
8. 8 Initiation sophrologique
I l est clair que je ne suis qu'au début d'un long chemin, d'un voyage qui
durera le reste de ma vie, et il serait présomptueux de ma part de vou
loir donner des leçons ou asséner des vérités définitives. Je pense plutôt que ce
travail est l'occasion d'intégrer ce que j'ai appris et qui m'a permis de mieux me
comprendre et d'avancer jusqu'au point où j'en suis aujourd'hui : la sophrolo
gie, la psychanalyse, la spiritualité.
J'ai également envie d'en faire un outil cohérent, structuré. Je vous présente
donc ce travail très humblement, conscient de ses faiblesses et ses limites, qui
sont les miennes, mais aussi très fièrement, espérant qu'il aidera d'autres à
trouver leur propre vérité.
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9. Initiation sophrologique 9
Remerciements
➢ William Bonnet et Hélène Leroy
Deux sophrologues aux regards radicalement différents. Parfois déran
geants, toujours stimulants, au final enrichissants à tout point de vue.
Grâce à vous je sais qu'il n'y a qu'a qu'une seule bonne manière de pra
tiquer la sophrologie : celle que j'invente jour après jour.
➢ Marie, Léandre, Gwendal, ma famille et la famille de Marie
Vivre ensemble au quotidien est une sacrée aventure : par moment
havre de paix, par moment ouragan de classe 5. Et il est tellement facile
de se perdre de vue quand on est proche... vous êtes la continuité de ma
vie.
➢ Gilles, Kélig, Philippe
Trois vrais amis depuis... longtemps, et pour... longtemps.
➢ les participants aux groupes que j'ai animés à la Réunion dans le cadre du
Cercle Sportif et Artistique de la Base Aérienne 181 et du Cercle Sportif
et Artistique de la Gendarmerie.
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10. 10 Initiation sophrologique
I. Introduction
L'essentiel en quelques mots
Corps, mental, esprit sont d'égale importance pour
qu'un être humain puisse s'accomplir.
Sachant que l'activité physique et l'alimentation sont
essentielles pour se sentir « bien dans son corps »,
sachant que les psychanalyses sont essentielles pour se
sentir « bien dans sa tête »,
sachant que les religions et spiritualités sont essen
tielles pour se sentir « bien dans son Esprit »,
ce mémoire propose un parcours initiatique sous forme
de séances de sophrologie pour partir à la découverte
de son Être véritable.
L e schéma qui suit est une représentation classique (chinoise, m'a-t-on
dit) de l'être humain accompli. Les trois éléments qui le composent
sont le carré, la croix et le cercle.
➢ La carré représente le corps et ses perceptions, ainsi que la matérialité.
Reconnaître son importance permet d'avoir « les pieds sur terre ».
➢ La croix représente les sentiments, les émotions et l'intelligence ration
nelle, c'est à dire la partie mentale de l'être.
➢ Le cercle représente l'Esprit, la partie spirituelle de l'être, qui nous
connecte aux autres.
Chacun des trois éléments est important, mais quand l'un d'eux monopolise
une part trop importante de l'énergie vitale, un déséquilibre se crée. Si la per
sonne réagit, elle peut rétablir la circulation d'énergie entres les parties de son
être.
Cependant, autant l'importance des parties corporelle et mentale est en géné
ral bien appréhendée, la partie spirituelle est souvent négligée, voire incom
prise.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
11. Initiation sophrologique 11
Attention ! Le fait que les gens acceptent facilement l'existence et l'impor
tance des parties « corps » et « mental » ne veut pas dire qu'il n'y a pas de tra
vail à faire de ce côté... C'est pourquoi la première partie de ce mémoire pré
sente différentes méthodes
pour rétablir « un esprit sain PERE
Essence, Esprit
dans un corps sain ».
Mental, intelligence,
Quant à savoir pourquoi la
Esprit
majorité de nous autres Connexion au Père
occidentaux délaissons
l'aspect spirituel de la vie,
Sentiments, émotions
Jung a traité ce problème tout Connexion corps-esprit
au long de son œuvre. La ré
ponse qu'il propose me paraît
pertinente, et je vous renvoie Corps, matérialité
à ses ouvrages si le sujet Connexion à la Mère
vous intéresse.
MERE
En tout état de cause, le
Substance, Création
fait est qu'un nombre impor
tant de personnes sont à la fois déconnectées de leur spiritualité et désireuses
de rétablir cette connexion. Mon but à travers ce mémoire est de vous proposer
d'utiliser la sophrologie les aider dans ce cheminement intérieur. A ce titre, la
sophrologie devient un contenant destiné à recevoir un contenu spirituel.
Je vous propose donc des séances de sophrologie utilisant des éléments tirés
de différentes traditions mythologiques et religieuses.
o-O-o
D ans une première approche, j'avais pensé classer ces traditions selon
une dichotomie masculin/féminin. On entend généralement par tradi
tion masculine une tradition « du Père », céleste, monothéiste, solaire, de la lu
mière. En corollaire, les traditions dites féminines sont celles de « la Mère »,
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
12. 12 Initiation sophrologique
terriennes, polythéistes, lunaires, de la nuit. Dit autrement, le Père représente
les forces supra-humaines incréées, alors que la Mère représente les forces su
pra-humaines présentes dans la création. Selon ce classement, les traditions
Grecque, Scandinave, Chinoise sont des traditions féminines, alors que les
traditions Judéo-Chrétiennes et Bouddhistes sont masculines.
Cependant, ce classement n'est pas satisfaisant car une tradition qui serait
exclusivement masculine (ou féminine) serait vouée à l'échec dans sa tentative
de permettre à l'être humain de s'accomplir. Et de fait, on trouve des éléments
féminins dans les traditions masculines, et inversement. Par exemple, la figure
de la Vierge Marie dans la tradition Judéo-Chrétienne.
Une autre acceptation de l'opposition masculin/féminin se réfère à la dif
férence entre l'amour maternel et l'amour paternel. L'aspect fondamental de l'a
mour maternel est d'être inconditionné, d'être offert à l'être aimé du fait même
qu'il existe, là où l'aspect fondamental de l'amour paternel est d'être donné (et
retiré) en fonction des mérites de l'être aimé. En corollaire, l'amour maternel
arrive telle une grâce alors qu'on peut agir pour attirer à soi l'amour paternel.
Vues sous cet angle, les traditions Judéo-Chrétienne et Bouddhistes sont
féminines, alors que les traditions Grecque, Scandinave et Chinoise sont mas
culines. Cependant, ici encore, l'exemple de la confession dans la tradition Ju
déo-Chrétienne montre bien qu'elle n'est pas que féminine.
Toutes ces considérations m'ont finalement conduit à ne pas classer les dif
férentes traditions mais plutôt à les présenter en énumération. En m'efforçant
d'enlever au maximum les étiquettes, j'espère permettre à chacun d'être libre de
préjugé sur ce que chaque séance peut lui apporter, permettre à chacun de ne
pas chercher un bénéfice précis de chaque séance mais plutôt d'accepter ce qui
se produira.
o-O-o
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13. Initiation sophrologique 13
C ertains se demanderont pourquoi j'ai intitulé ce mémoire « Initiation
sophrologique », en quoi ce qui suit est une initiation. Selon le diction
naire, l'initiation est l'action d'initier quelqu'un ou quelque chose.
Un premier aspect de l'initiation est le fait de mettre en marche un proces
sus. La sophrologie est un processus de changement, de transformation person
nelle : celui qui débute cette pratique reçoit du sophrologue une initiation qui
va lui permettre de se transformer progressivement en celui qu'il peut être.
Un deuxième aspect de l'initiation est d'être accepté dans un groupe d'initiés.
Lorsque le pratiquant intègre un groupe de sophrologie pour pratiquer des
séances collectives, cette dimension est présente, notamment lors du partage
des expériences entre les membres du groupe à l'issue des séances. Ceci peut
même être un facteur de motivation important.
Un troisième aspect de l'initiation est de recevoir des connaissances aux
quelles les non-initiés n'ont pas accès, ou difficilement. Grâce à elles, le prati
quant peut se transformer, et pour reprendre une formule chère aux alchi
mistes, laisser mourir la part « vile et basse » de son être, la sacrifier pour
qu'une autre, « haute et noble », puisse naître.
Les différentes traditions regorgent de symboles pouvant activer cette trans
formation. Chacun suivant son éducation, sa culture, est plus particulièrement
sensible à certains d'entre eux.
Une chose est certaine cependant, essayer d'expliquer les symboles, c'est à
dire les réduire à un nombre limité de facteurs rationnels, détruit leur valeur
opérante. En effet, le mental prend alors la main et il devient très difficile de
vivre pleinement les séances, de les laisser faire leur œuvre en profondeur.
C'est pour cette raison que vous trouverez peu d'explication sur la signification
des symboles dans les différentes traditions.
o-O-o
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
14. 14 Initiation sophrologique
U ne autre question est apparue, à laquelle j'ai dû répondre : pourquoi ne
pas simplement utiliser ce qui existe déjà ? En effet, il existe maintes
religions et traditions spirituelles, toutes éprouvées par des générations et des
générations de pratiquants. Alors qu'espérer apporter de plus, de mieux ?
Rien. Mon but n'est pas de faire plus ou mieux. Il s'agit avant tout pour moi
d'arriver à exprimer et à partager ce qui me permet d'avancer dans ma propre
quête spirituelle.
A mon sens, la spiritualité est affaire d'expérience. Sans le secours d'authen
tiques expériences intérieures, chaque dogme, chaque vérité révélée et au-delà
de cela, chaque idéologie, chaque croyance, peut facilement devenir un écran
de fumée qui aveugle et empêche celui qui l'accepte d'avancer vers sa propre
vérité. Une vérité reçue de l'extérieur peut même se changer en une dangereuse
illusion quand elle devient la justification d'une discrimination entre le bon et
le mauvais. Cela s'est produit par le passé, cela se produit encore maintenant.
Il se trouve que le concept d'expérience intérieure est au cœur de la sophro
logie, car elle vise à développer la zone de conscience de celui qui la pratique.
Ceci permet à la fois d'accepter les phénomènes qui se produisent lors des
séances, et aussi leur donner un sens.
Ainsi, en proposant les séances qui composent ce travail, j'espère aider cha
cun à explorer et faire sienne la richesse que les traditions spirituelles nous ont
légué.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
15. Initiation sophrologique 15
II. Un esprit sain dans un corps sain
U n travail préparatoire est nécessaire pour se débarrasser des problèmes
physiques et psychologiques accumulés au fil des années, restaurer
l'estime de soi et se remettre en état de marche. De nombreuses techniques et
pratiques sont utiles.
Le premier pré-requis pour atteindre un état d'esprit propice à l'accomplisse
ment de sa vie est d'être au clair avec son passé et son avenir. S'engager dans
une psychanalyse est un pas décisif pour prendre conscience des entraves que
peuvent représenter le passé et l'avenir, pour arriver à vivre pleinement le pré
sent. Les trois précurseurs les plus marquants de l'histoire de la psychanalyse,
qui est assez courte car elle commence au début du XXème siècle, sont Sigmund
Freud, Alfred Adler et Carl Gustav Jung. Chacun d'eux a apporté un éclairage
précieux sur les rapports entre la conscience et l'inconscient.
Après ces éléments de la psychanalyse, vous trouverez une introduction à la
sophrologie. Fondée en 1960, cette école scientifique s'intéresse à l'esprit, et
notamment à la manière d'atteindre l'harmonie, la sérénité.
Enfin, la troisième partie de ce chapitre vous proposera quelques conseils de
bon sens pour conserver votre corps en bon état de marche.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
16. 16 Initiation sophrologique
A. Éléments de théorie psychanalytique
L a psychologie, étant étymologiquement l'étude de l'âme, est une
science presque aussi vieille que l'humanité, même si le terme
« psychologie » a été inventé en 1575 par le suisse Johannes Thomas Freigius.
En Occident, elle s'est développée suivant trois axes :
➢ l'étude des comportements, aussi bien pour les humains que pour les
animaux. Sont inclus dans ce champ l'étude des réflexes, des percep
tions, des émotions, etc.
➢ l'étude de la personnalité, c'est à dire la motivation derrière les actes, les
comportements. Sont inclus dans ce champ l'étude de l'éducation et de
l'apprentissage, de la morale, de la religion, du libre arbitre, etc.
➢ l'étude du sujet. L'objectif est ici de comprendre comment se développe
l'individu en tant que sujet. Sont inclus dans ce champ l'étude des pro
cessus d'autonomisation et de socialisation, des conflits internes et leur
possibilité de résolution, etc.
Au milieu du XIXème siècle nait Sigmund Freud. Il devient médecin neuro
logue et s'intéresse en particulier au phénomène de l'hystérie en tant
qu'exemple le plus significatif des névroses, ces troubles fonctionnels dans les
quels le patient souffre sans qu'aucune lésion physique ne soit décelable. Il
décide de rejoindre le professeur Jean-Martin Charcot, mais renonce bientôt à
l'usage de l'hypnose qu'il juge « incertaine » et « mystique ». Il écarte égale
ment la thèse de Pierre Janet selon laquelle l'origine des névroses serait une
faiblesse organique, temporaire ou non, du patient. C'est en privilégiant l'é
coute de la parole de ses patients qu'il invente au début du XX ème siècle la
psychanalyse, basée sur les concepts de pulsion sexuelle et de refoulement
dans l'inconscient.
Carl Gustav Jung et Alfred Adler font pendant un temps partie de ses dis
ciples, même s'ils se détachent ensuite de lui pour développer leurs propres
théories et méthodes psychanalytiques.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
17. Initiation sophrologique 17
Adler se distingue de Freud, et s'en sépare finalement, quand il pose la pri
mauté de la volonté de domination sur toutes les autres pulsions. Il fonde alors
la psychologie individuelle et est l'inventeur de la notion de complexe d'infé
riorité.
Jung lui aussi se sépare finalement de Freud. Il fonde la psychologie analy
tique, et se distingue de Freud sur deux points:
➢ il postule l'existence, en plus de l'inconscient personnel Freudien, d'un
inconscient collectif dont il propose une véritable « géographie » grâce
aux archétypes qui sont à la fois des préformes vides1, des modèles de
comportement2, et des structures de représentation3. Il décrit leur fonc
tionnement, leurs caractéristiques, mais aussi et surtout leurs interac
tions avec le Moi conscient.
➢ Pour Jung, le terme « libido » désigne toute énergie psychique, pas uni
quement celle venant de la pulsion sexuelle : tous les instincts, tous les
affects et de manière générale toutes les manifestations psychiques dy
namiques. Chaque archétype contient une certaine quantité de libido
qui n'est pas mesurable en elle-même, mais qui peut être évaluée au tra
vers des effets qu'elle produit : lapsus et autres actes manqués, modifi
cation des signes physiques comme le pouls et la respiration...
Bien sûr, la psychanalyse ne s'arrête pas avec ces trois pionniers. On peut ci
ter Anna Freud, Mélanie Klein, Heinz Hartmann qui poursuivent dans la droite
ligne de l'œuvre de Freud, et aussi Sándor Ferenczi, Donald Winnicot, Jacques
Lacan, Françoise Dolto...
1 On ne peut pas représenter un archétype lui-même: on ne peut qu'en mesurer les effets de
manière indirecte, de la même manière qu'on ne mesure pas l'énergie en soi, mais ses effets
en terme de conduction électrique ou de chaleur par exemple.
2 Un archétype ne conditionne pas un comportement particulier, mais un type de
comportement (« pattern of behaviour »), le comportement lui-même dépendant des
conditions particulières et individuelles dans lesquelles l'archétype agit. De manière
similaire, la structure du nid que construit un oiseau est prédéfinie, mais sa forme exacte, le
matériau utilisé, etc... dépendront des conditions particulières dans lesquelles l'oiseau le
construit.
3 Les archétypes organisent et donnent un sens aux traces que les expériences vécues laissent
dans la mémoire de l'individu. Ces traces resteraient sinon une collection désordonnée de
souvenirs sans signification.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
18. 18 Initiation sophrologique
1. La psychanalyse
L'essentiel en quelques mots
Freud a construit sa théorie psychanalytique à partir de
ses observations cliniques. Selon lui, tous les désordres
psychiques proviennent d'un développement sexuel
perturbé durant l'enfance.
En étudiant les rêves, lapsus et autres actes manqués, la
cure psychanalytique vise à amener à la conscience les
contenus refoulés, et de ce fait aider l'analysant à ré
soudre ses difficultés.
Une théorie sexuelle
E n étudiant les désordres
psychiques d'un grand
nombre de patients névrosés ou
psychotiques, Sigmund Freud met à
jour la présence sous-jacente, in
consciente, de la pulsion sexuelle.
Plus encore, il s'aperçoit que cette
présence est une constante chez tous
ses patients et qu'elle est la source
principale d'énergie de leurs
désordres psychiques.
Il constate également que les
anormalités de développement de la
sexualité se traduisent soit par des
perversions de l'objet sexuel normal
(homosexualité ou pédophilie par
Illustration 1: Sigmund Freud
exemple) ou du but sexuel normal
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
19. Initiation sophrologique 19
(fétichisme ou sadomasochisme par exemple), soit par l'apparition de
désordres psychiques. Ceci l'amène à étudier le développement de la sexualité
infantile, dans laquelle il distingue plusieurs phases.
Un modèle de développement de l'enfant
L a première grande phase est la phase pré-génitale. Elle s'étend de la
naissance à la puberté. Il n'y a alors ni objet sexuel (la pulsion est auto
érotique), ni but sexuel. Cette phase peut être elle-même divisée :
➢ Le stade oral. L'enfant recherche le plaisir lié à la satisfaction du be
soin primaire qu'est l'alimentation. L'activité de succion acquiert sa si
gnification de plaisir, la zone buccale et la peau prennent leur dimen
sion de zone érogène.
➢ Le stade sadique-anal. L'enfant qui obéit à l'autorité de ses parents leur
offre sa défécation comme signe de soumission. Par ailleurs, la zone
anale acquiert sa dimension de zone érogène majeure. Freud constate
également chez l'enfant l'émergence de pulsions sadomasochiste et sco
pique (voyeurisme et/ou exhibitionnisme).
➢ Le stade phallique correspond principalement à la mise en place de la
primauté de la zone génitale et à la recherche d'un premier objet sexuel.
C'est à cette occasion que l'enfant se trouve confronté au tabou de l'in
ceste et à l'angoisse de castration. Il doit également résoudre le com
plexe d'Oedipe.
➢ La période de latence. Durant cette période, la pulsion sexuelle, ou
plutôt son refoulement et sa sublimation (sous l'effet conjugué de la pu
deur, du dégoût, de la compassion, de la morale et de l'autorité) permet
son utilisation vers d'autres buts (culture, arts, sciences...) et la
construction de barrières efficaces qui lui permettront à l'individu d'ac
céder à une vie sexuelle normale.
La puberté correspond à deux évènements majeurs: tout d'abord la subordi
nation de toutes les pulsions sexuelles partielles à celle provenant de la zone
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
20. 20 Initiation sophrologique
génitale, ce qui se traduit par la mise en place des préliminaires sexuels dans
un développement normal de la sexualité, et ensuite la recherche d'un objet
sexuel normal.
Cartographies de l'appareil psychique
A partir de 1900, Freud formalise la première topique. Il s'agit d'une
description de l'appareil psychique sous forme de systèmes.
Il baptise le premier système « inconscient ». L'inconscient freudien est dé
pourvu de capacité d'élaboration : il contient des pulsions et des traces de per
ceptions qui sont vécues et revécues telles quelles, sous forme quasi hallucina
toires. Ce système figé, pour une grande part inaccessible au reste de la per
sonnalité, se construit sur la base de contenus psychiques refoulés.
Il baptise le second système « pré-conscient/conscient ». Ce système com
prend la mémoire et la conscience. Les contenus psychiques pré-
conscients/conscients peuvent être élaborés : contrairement à ce qui se passe
dans l'inconscient, l'énergie pulsionnelle peut se fixer sur les traces de percep
tion qui deviennent alors les objets du désir de l'individu. Ceci permet la mise
en place de la mémoire factuelle, de l'attention, du langage, des émotions et de
toutes les autres fonctions psychiques.
La prise en compte des troubles narcissiques et de l'opposition entre le
principe de plaisir et le principe de réalité va pousser Freud à proposer vers
1920 une seconde topique.
Il s'agit de trois nouveaux systèmes qui ne remplacent pas ceux du premier
topique, mais s'y superposent et en élargissent les possibilités d'application.
Le premier système est appelé « Ça ». Il s'agit du monde pulsionnel incons
cient.
Le deuxième système est appelé « Surmoi ». Il s'agit du monde normatif
contenant notamment les codes sociaux intériorisés par l'individu.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
21. Initiation sophrologique 21
Le troisième système est appelé « Moi ». Il recherche l'équilibre des
contraintes opposées du Ça et du Surmoi dans le but de construire une person
nalité cohérente, unie et unifiée.
En conclusion
U ne répartition initiale déséquilibrée des différentes pulsions partielles,
l'inefficacité des mécanismes de refoulement et de sublimation, le rac
courcissement (voire l'inexistence) de la période de latence sont autant de fac
teurs causant un développement anormal de la sexualité. Cette situation se tra
duit par des désordres psychiques ou des perversions.
Le thérapeute propose donc au patient d'analyser par la méthode dite des as
sociations libres, ses rêves et ses actes manqués pour mettre à jour leur signifi
cation profonde, inconsciente. Ensuite, il l'aide à remonter dans son histoire
personnelle pour comprendre l'origine des désordres dont il souffre.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
22. 22 Initiation sophrologique
2. La psychologie individuelle
L'essentiel en quelques mots
Selon Adler, la vie est une lutte qui met en jeu deux
forces : tout d'abord la pulsion de domination qui,
suivant les frustrations rencontrées durant l'enfance,
peut engendrer un complexe d'infériorité, source des
désordres psychiques de l'individu ; ensuite la néces
saire vie en société, car seule la coopération entre les
individus rend possible la survie de l'espèce.
En fondant la psychologie individuelle, il crée une pé
dagogie pour permettre à l'individu d'orienter sa pul
sion de domination de manière bénéfique à la société.
Une théorie de la puissance
S elon la théorie d'Alfred Adler, la vie est une lutte et l'individu, notam
ment lors de l'enfance, cherche à dominer son environnement de toutes
les manières possibles. La répression de cette pulsion de domination produit le
sentiment d'infériorité. En fait, pour Adler, « Être homme, c'est se sentir infé
rieur ».
Le point fondamental du développement de l'individu est alors d'arriver à
compenser le sentiment d'infériorité développé durant l'enfance, c'est à dire ex
primer sous une forme socialement acceptable l'affirmation de soi. Si ce n'est
pas fait, un complexe d'infériorité se développe, qui conditionne la vie de
l'individu entier.
Le sentiment d'infériorité
Les causes du sentiment d'infériorité sont variées, avec entre autres :
➢ les infériorités organiques ou fonctionnelles ; Un pied bot par exemple,
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
23. Initiation sophrologique 23
➢ les infériorités conventionnelles, c'est à dire tout ce qui fait que l'indivi
du ne sent pas dans la norme ; Une pilosité anormale par exemple ;
➢ les infériorités dues à l'édu
cation ; Des parents qui sans
cesse dévalorisent leur enfant
par exemple
➢ les infériorités dues à l'ori
gine sociale ; Une origine
étrangère au pays où l'indivi
du grandit par exemple
➢ les infériorités dues à l'envi
ronnement familial ; Un en
fant qui découvre qu'il a été
adopté par exemple,
La liste pourrait être étirée
presque à l'infini. Ce qui est impor
tant dans le cadre de la théorie
d'Adler est plus la conséquence du
Illustration 2: Alfred Adler
sentiment d'infériorité que son ori
gine : c'est à dire savoir où l'indivi
du va se situer sur l'échelle qui va de l'écrasement total à la surcompensation la
plus mégalomaniaque.
La compensation
L a façon positive dont le sentiment d'infériorité peut se manifester est
d'être l'aiguillon, la tension interne qui va stimuler le développement
de l'individu :
➢ compensation directement opposée au sentiment d'infériorité : l'enfant
chétif qui devient athlète, le pauvre qui devient millionnaire à force de
travail...
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
24. 24 Initiation sophrologique
➢ compensation dans un autre champ : le chétif devient alors Prix Nobel,
l'immigré souffrant de la pauvreté va réussir un brillant parcours uni
versitaire et acquérir un statut social sans pour autant devenir riche...
Les manifestations plus négatives de compensation, sont malheureusement
aussi plus fréquentes :
➢ compensation de l'ordre de la dissimulation : mensonge, fuite, médi
sance, indolence, forfanterie... tout ce qui permet à l'individu de mas
quer son sentiment d'infériorité aux autres, mais surtout à lui-même.
➢ compensation de l'ordre de l'exploitation : l'enfant qui mouille son lit
jusqu'à un âge anormal, le névrosé chronique qui maintient son entou
rage à son service, le malade imaginaire... tout ce qui donne à l'individu
une satisfaction supérieure à sa misère intérieure.
L'individu dans la société
P artant du constat qu'un homme isolé du groupe pourra difficilement
survivre, Adler définit un critère particulièrement pertinent pour me
surer si un individu suit un développement normal : le degré de sentiment so
cial. Adler définit comme « bien » ce qui est utile à la société, ou pour le dire
autrement, il pose comme but à la psychologie individuelle de permettre à
l'individu d'être adapté aux normes et aux exigences sociales de son temps.
Et en effet, les facteurs sociaux-culturels influencent la construction psycho
logique de l'individu, définissent pour ainsi dire la notion de normalité, et au
final son appréciation de ce qu'est la réalité. Au niveau symbolique, la réalité
est façonnée par l'ensemble des croyances et des règles culturelles. Au niveau
psychique, elle est façonnée par les valeurs sociales. Ces représentations sym
bolique et psychique de la réalité conditionnent et limitent la perception phy
sique, c'est à dire les faits, les êtres et les objets directement perçus par l'indivi
du. En d'autres termes, il est illusoire de vouloir échapper à l'influence de la
culture et de la société qui nous ont vu naître.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
25. Initiation sophrologique 25
En tant qu'intermédiaire entre la cellule familiale initiale et la société dans
laquelle l'individu devra tenter d'exprimer de manière positive sa pulsion de
domination, l'école est pour Adler le lieu d'application par excellence de la
psychologie individuelle, et l'éducation des enfants le thème central de son
œuvre.
Il propose un questionnaire pour déterminer les failles dans la préparation
de l'enfant à tenir son rôle social, que ce soit dans son futur foyer ou son futur
travail. Il montre également que l'individu peut exploiter aussi bien ses fai
blesses que ses dons. En pratique, il préconise d'exploiter la volonté de puis
sance pour contrecarrer le sentiment d'infériorité, en commençant par des « pe
tits succès » dans des domaines où l'individu a de grandes chances de réussite,
pour aller progressivement vers de « grandes victoires » dans des domaines de
plus en plus incertains : chaque succès augmente l'estime de soi et incite à être
plus entreprenant.
Si les étapes sont correctement planifiées et réalisées, les manifestations né
gatives de la compensation disparaît progressivement et l'individu trouve natu
rellement sa place dans la société.
En conclusion
E ntre pulsion de domination et sentiment social, l'équilibre est souvent
délicat à mettre en place. La psychologie individuelle d'Adler re
cherche les indices permettant à l'éducateur de savoir comment aider l'individu
à restaurer sa confiance en ses capacités. L'éducateur pourra alors réorienter la
pulsion de domination au bénéfice de la société toute entière.
La psychologie individuelle est une approche téléologique de la psychana
lyse : elle soutient l'idée que la personnalité de chaque individu est tournée
vers un but.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
26. 26 Initiation sophrologique
3. La psychologie analytique
L'essentiel en quelques mots
Jung défend l'idée que l'énergie psychique se manifeste
de diverses manières : pulsion sexuelle, de domination,
de vie, de mort... aucune n'étant prépondérante.
Selon lui, la vie même est un processus énergétique ir
réversible qui commence avec la naissance et se
termine avec la mort.
Si la première moitié est tournée vers le monde exté
rieur et permet la construction d'une personnalité cent
rée sur le Moi conscient, la seconde moitié doit être
tournée vers l'intérieur de l'être. Jung l'appelle proces
sus d'individuation.
La psychologie analytique veut permettre au Moi
conscient de se confronter aux complexes autonomes
inconscients présents dans le psychisme de chaque être
humain (Ombre, Persona, Animus/Anima, Soi), et ainsi
comprendre quel est le sens de sa vie.
Une théorie énergétique
P our Carl Gustav Jung, la vie psychique est un processus énergétique.
A ce titre elle s'écoule de manière irréversible et est orientée vers un
but : la mort. Tout d'abord, l'élan initial emporte l'individu dans une phase as
cendante de sa naissance à son apogée. C'est le temps des défis, des luttes, des
victoires, bref des réalisations extérieures. Ensuite, de l'apogée jusqu'à la fin, la
vie psychique amène l'individu à tourner son regard vers son monde intérieur :
c'est le processus d'individuation.
Comme la vie psychique est principalement constituée de processus incons
cients, la volonté consciente de l'individu (son Moi) pourra bien résister ou ac
compagner le mouvement, cela est sans influence objective : il naîtra, grandira,
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
27. Initiation sophrologique 27
vieillira, mourra. C'est très différent sur le plan subjectif, où l'attitude
consciente face aux contenus inconscients qui apparaissent est de première
importance.
Confrontation avec les archétypes
L e but de la psychologie ana
lytique de Jung est appelé
individuation. Il s'agit de permettre
à l'individu, initialement identifié à
son moi conscient, de se confronter
aux composantes fondamentales de
l'inconscient, les archétypes : la Per
sona4, l'Ombre5, l'Anima6 ou l'Ani
mus7, et enfin le Soi8.
Chaque confrontation avec un arc
hétype le modifie. Par exemple, la
confrontation avec la Persona amène
dans le cas idéal à s'en détacher pro
gressivement, pour que finalement
elle se dissolve complètement, libé
rant ainsi l'énergie psychique qu'elle
contenait. Ceci produit bien évidem Illustration 3: Carl Gustav Jung
ment un déséquilibre énergétique
4 C'est un fragment de la psyché collective prélevé durant le développement de l'individu, de
façon plus ou moins arbitraire, comme au gré des circonstances. Elle peut être vue comme
un masque porté face aux autres, chargé de dissimuler la vraie nature de l'individu pour
qu'il soit adapté à la vie en société. Le Moi conscient commence par s'identifier à la
Persona et tant que dure cette identification, l'individu peut même être persuader de
montrer sa « vraie » personnalité aux autres.
5 L'ombre contient tout ce que la personne juge moralement répréhensible.
6 L'anima est un complexe autonome représentant, pour un homme, sa part féminine
inconsciente.
7 L'Animus est un complexe autonome représentant, pour une femme, sa part masculine
inconsciente.
8 Le Soi est la véritable personnalité individuelle.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
28. 28 Initiation sophrologique
majeur au niveau de l'inconscient. Le Moi seul ne pouvant pas établir un nou
vel équilibre, il n'a d'autre choix que de tenter d'assimiler les contenus incons
cients libérés sous peine de risquer d'être submergé.
Individuation et symboles
P our Jung, la méthode par excellence pour avancer sur la voie de l'indi
viduation est d'utiliser la symbolique contenue dans la religion et les
mythes. En effet, il a remarqué que ces symboles correspondent aux processus
que l'individu confronté à l'inconscient vit de manière naturelle. Il a également
constaté que ces symboles permettent de donner un sens à ces expériences.
Le poisson, l'eau, la croix, le feu, le sel, l'arbre, l'épée, le serpent, l'œuf, le
soleil, la lune, la pierre, le vent : autant de symboles qui apparaissent à la fois
dans les textes de nombreuses religions ou mythes et dans les productions
spontanées de nombreux patients de Jung.
Prenons par exemple l'eau. Son aspect fluide, le fait qu'elle épouse toute
forme la contenant, que c'est de l'eau qu'a émergé la vie, qu'elle contient de la
nourriture qu'on peut pêcher, son aspect insondable, profondément inconnais
sable : tous ces éléments en font un symbole adéquat à la fois pour l'ensemble
des contenus inconscients, mais aussi la force dont procède toute forme de vie
psychique.
En conclusion
L a théorie Freudienne place l'origine des motivations humaines dans
l'inconscient. La théorie Adlérienne place la finalité des motivations
humaines dans l'inconscient. La théorie Jungienne place à la fois origine et fi
nalité dans le concept de Soi.
Pour Freud, le ressort ultime de l'individu est la sexualité. Pour Adler, c'est
le sentiment de puissance. Pour Jung, c'est le sentiment religieux, spirituel.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
29. Initiation sophrologique 29
C'est à ce titre qu'il a étudié tout au long de sa vie les traditions religieuses
égyptienne, juive, grecque, et aussi l'alchimie, l'astrologie, le Yi King, etc...
qui racontent de manière symbolique la confrontation avec l'inconscient et pro
posent une méthode pour faire face.
Ces matériaux permettent à Jung de donner un sens aux expériences que
vivent ses patients qui se trouvent face au Soi, face à l'irruption dans leur
psychisme de faits, d'expériences de nature spirituelle.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
30. 30 Initiation sophrologique
B. La sophrologie
L'essentiel en quelques mots
La sophrologie de Caycedo est une science et une mé
thode originale pour favoriser le changement positif de
l'individu jusqu'à atteindre un état d'harmonie durable.
Elle utilise un état de conscience modifiée, facilement
accessible après une profonde relaxation corporelle,
pour : réhabiliter le schéma corporel, le corps étant
une réalité à vivre de manière consciente, accéder à la
réalité objective en dissipant les illusions, préjugés et
autres fantasmes, développer l'action positive, agir ef
ficacement, chacun dans la limite de ses possibilités.
La sophrologie a été fondée au début des années 1960 par Al
fonso Caycedo.
C'est une école scientifique qui étudie la conscience humaine.
Elle puise dans de nombreuse autres disciplines, et notam
ment :
➢ l'hypnose, de Mesmer jusqu'à Erickson,
➢ la psychologie et la psychanalyse,
➢ les techniques de relaxation corporelles avec entre autres
Schultz et Jacobson,
➢ les religions orientales : Yoga, Bouddhisme, Zen,
➢ la philosophie phénoménologique : Hegel, Heidegger,
MerleauPonty...
C'est aussi une méthode pratique, la cure sophronique, compo
sée d'un ensemble de séances au cours desquelles le sophroni
sant met progressivement en place les changements comporte
mentaux positifs et part à la découverte de son être véritable.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
31. Initiation sophrologique 31
Étymologiquement, le mot Sophrologie est composé des mots
grecs SOS (paix, harmonie), PHREN (esprit, conscience) et LO
GOS (discours, science).
Illustration 4: Alfonso Caycedo
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
32. 32 Initiation sophrologique
1. Trois principes
L'action de la sophrologie est guidée par trois principes fondamentaux :
➢ l'action positive : la conscience a accès à l'intégralité de l'être, c'est à
dire les aspects physique, psychique et spirituel. Le principe d'action
positive énonce que toute action positive consciente sur un de ces
éléments a des répercussions positives sur l'ensemble de l'être. C'est un
cercle vertueux qui s'oppose au cercle vicieux de la négativité et du pes
simisme.
➢ le schéma corporel comme réalité vécue. Il s'agit de la représentation
que chacun se fait de son corps. Cette représentation inclut bien sûr les
éléments physiques et physiologiques objectifs, mais aussi les aspects
affectifs, émotionnels, sociaux, moraux, sexuels... On peut dire que le
corps porte l'ensemble de l'histoire personnelle de chaque être.
➢ la réalité objective : le sophrologue doit être « au clair avec lui-même »,
percevoir et comprendre sa propre réalité pour pouvoir mettre en place
un mécanisme d'alliance, d'adulte à adulte, avec le sophronisant. Cette
alliance permet au sophronisant de se dégager progressivement des
filtres déformants qui l'empêchent de percevoir les phénomènes et les
évènements tels qu'ils sont. C'est ainsi qu'il arrive à ne plus préjuger ni
de ses relations avec les autres (qui sont bien plus enrichissantes que
tout ce qu'il peut imaginer...) ni de ses propres capacités (qui sont bien
plus étendues que tout ce qu'il peut imaginer...), et retrouve pour ainsi
dire l'envie de s'ouvrir au monde et à ses possibilités.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
33. Initiation sophrologique 33
2. Niveaux et états de conscience
C aycedo reprend et synthétise des idées préexistantes dans un dia
gramme à deux axes. En abscisse se trouvent les états de conscience,
en ordonnée les niveaux de conscience.
Les niveaux de conscience vont de la veille hyperactive (le plus en haut) à
la mort (le plus en bas), en passant par le niveau sophroliminal, le sommeil et
le coma.
Exploiter les
propriétés de la
conscience dans
le niveau sophro
liminal est le but
des séances de
sophrologie :
dans ce niveau,
la plupart des
conditionne
ments et des bar
rières (sociales,
morales, etc)
peuvent être ou
trepassés. Le psychisme y retrouve également une plasticité exceptionnelle qui
permet de corriger rapidement et en profondeur les comportements inadaptés.
Enfin, de nombreuses capacité sous-exploitées dans le niveau de conscience
habituel (sensorielles, intuitives, mnésiques...) sont à nouveau disponibles.
Les états de conscience vont de l'état pathologique (le plus à gauche) à l'état
sophronique (le plus à droite) en passant par l'état ordinaire.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
34. 34 Initiation sophrologique
L'état de conscience sophronique est un état d'ouverture mentale qui permet
d'être mieux synchronisé avec soi-même et le monde.
Quand ils arrivent à leur première séance de sophrologie, la plupart des per
sonnes se trouvent à la fois :
➢ dans une conscience ordinaire, voire légèrement pathologique, c'est à
dire qu'ils sont enfermés dans le schéma de pensée habituel et peu ou
verts au changement, légèrement névrosés. Un cocktail d'inconscience,
de fermeture d'esprit et de pessimisme qui n'aide pas à prendre sa vie en
charge.
➢ dans un état de veille plutôt agitée, dans le sens qu'ils ont du mal à ac
céder au calme et au silence intérieur. Il n'est pas rare qu'ils en aient
même peur.
Les séances modifient peu à peu, mais très durablement, à la fois l'état et le
niveau de conscience : le niveau de conscience habituel évolue vers une veille
de plus en plus calme, et l'état de conscience vers une conscience sophronique.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
35. Initiation sophrologique 35
3. Différents types de séances
Les séances de sophrologie peuvent être classées en grandes familles.
➢ Les séances « recouvrantes » visent à changer de point de vue sur un
comportement ou une situation en y ajoutant du positif. Ces séances
sont par exemple la SAP ou les self-méthodes.
➢ Les séances « découvrantes » visent à utiliser l'état sophroliminal pour
laisser remonter à la conscience des éléments d'accès difficile en état de
conscience ordinaire. Ces séances sont par exemple la sophro-analyse
ou la sophro-musico-thérapie.
➢ Les séances « statiques » s'effectuent en position allongée ou assise (po
sition Isocay®, aussi connue sous le nom de position du cocher de
fiacre ou de position du Pharaon). Elles s'effectuent de manière globale
ment immobile et privilégient le travail de détente et de visualisation.
➢ Les séances « dynamiques » s'effectuent en position debout ou assise
suivant les cas. Elles permettent par une série d'exercices de favoriser
l'intégration du schéma corporel (premier degré), de travailler sur les
sens (deuxième degré), et de s'ouvrir à la spiritualité (troisième degré).
Au delà de la confiance que le sophronisant doit avoir dans le sophrologue
qui le guide, il y a deux facteurs clés de réussite :
➢ la volonté de changement positif. Le sophronisant doit être conscient
qu'il est le moteur principal de son propre changement
➢ l'entrainement, la répétition des séances. C'est ainsi que la capacité à
ressentir s'affine peu à peu. C'est ainsi que le sophronisant peut vivre de
plus en plus profondément l'état sophronique.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
36. 36 Initiation sophrologique
4. En conclusion
L a sophrologie de Caycedo permet d'utiliser un état naturel de l'esprit
humain, facilement accessible moyennant un entraînement régulier,
dans le but de favoriser les changements positifs.
Le sophrologue est un guide qui va accompagner ceux qui le souhaitent vers
un changement radical de point de vue à la fois sur eux-même et les autres au
travers d'une pratique de plus en plus autonome.
Les séances de sophrologie sont conçues comme des expériences que cha
cun vit en fonction de ses objectifs propres et du point où il en est sur son che
min.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
37. Initiation sophrologique 37
C. Un corps en bon état de marche
L'essentiel en quelques mots
Pratiquer régulièrement de l'exercice physique modéré
est bon pour la santé.
Avoir une alimentation saine et équilibrée aussi.
Consultez www.mangerbouger.fr !
On ne répétera jamais assez qu'une hygiène de vie saine est es
sentielle pour celui qui veut vivre pleinement ; Trouver le juste
milieu, c'est à dire accepter les plaisirs de la vie avec joie, tout
en ayant conscience des limites au delà desquelles la « ma
chine » souffre.
C'est pourquoi je vous propose quelques recommandations de
bon sens en ce qui concerne l'exercice physique et l'alimenta
tion. Elles sont tirées du programme national nutritionsanté,
et chacun comprendra facilement leur intérêt. Pourtant, rares
sont ceux qui peuvent dire qu'ils les appliquent complètement.
En effet, les excès en tous genre échappent souvent à la logique.
On sait qu'on est en train de se faire du mal, mais on ne peut
rien faire pour s'en empêcher. Fuite devant la réalité, besoin de
se punir, déni du corps, les raisons sont nombreuses qui nous
poussent à nous autodétruire. Je ne les détaillerai pas ici,
mais je crois que la sophrologie permet d'aider ceux qui veulent
en faire la démarche de remonter jusqu'à la racine de leurs dif
ficultés et faire la paix avec qui ils sont.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
38. 38 Initiation sophrologique
1. Exercice physique
P our reprendre les recommandations du programme national nutrition-
santé, dont tous les éléments sont disponibles sur le site www.manger
bouger.fr, 30 minutes quotidiennes d'activité physique modérée suffisent à :
➢ protéger sa santé en limitant fortement les risques de maladies, notam
ment les maladies cardio-vasculaires, l'hypertension artérielle, le dia
bète, le « mauvais » cholestérol, l'ostéoporose, le mal de dos.
➢ limiter la prise de poids due à une suralimentation chronique et un
mode de vie de plus en plus sédentaire.
➢ améliorer sa condition physique générale, notamment la force muscu
laire, la souplesse, l'équilibre, la coordination, la fonction cardio-respi
ratoire.
Les autres bénéfices attendus sont :
➢ une meilleure résistance à la fatigue, au stress et à l'anxiété
➢ une plus grande facilité à se détendre et à dormir
➢ le maintient de l'autonomie avec l'âge
Quand on parle d'activité physique modérée, il ne s'agit pas de devenir un
sportif accompli. Voici quelques exemples des activités recommandées, faciles
à intégrer dans une journée :
➢ monter et descendre par les escaliers
➢ faire les « petites courses » (pain, journal...) à vélo
➢ en bus ou en métro, descendre un arrêt plus tôt que sa destination
➢ jardiner
➢ accompagner les enfants à l'école à pied
➢ faire le ménage
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
39. Initiation sophrologique 39
Il n'est donc pas nécessaire de s'inscrire dans un club sportif ou d'acheter un
équipement coûteux.
L'objectif est clair : pratiquer une activité physique suffisamment régulière
pour que le corps ne soit pas une contrainte.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
40. 40 Initiation sophrologique
2. Alimentation
P
➢
our ce paragraphe également, je reprend les recommandations du pro
gramme national nutrition-santé :
consommer au moins 5 fruits et légumes par jour préparés à votre
convenance : crus ou cuits, frais, surgelés ou en conserve. Ils sont
riches en vitamines, en minéraux et en fibres. Ils apportent beaucoup
d'eau et peu de calories. Enfin, ils contiennent des antioxydants.
➢ consommer 3 produits laitiers par jour : lait, yaourts et fromages. Ils
sont notre principale source de calcium.
➢ consommer des féculents à chaque repas : produits céréaliers (riz, pain
semoule, pâtes...), pommes de terre, légumineuses (lentilles, pois, hari
cots blancs...). Ils apportent des glucides complexes et des protéines vé
gétales.
➢ consommer viande, œufs, ou poisson au maximum 2 fois par jour, en
privilégiant le poisson et les viandes maigres. Ils apportent des pro
téines, mais aussi des vitamines et des minéraux.
➢ limiter la consommation de matières grasses. D'origine animale ou vé
gétale, elles sont surtout présentes dans l'huile, la margarine, le beurre,
les viennoiseries et pâtisseries, la charcuterie, les sauces, les fromages.
Il est à noter que certains acides gras poly-insaturés oméga-3 pourraient
avoir un effet favorable sur le risque de maladie cardio-vasculaire et le
taux de cholestérol sanguin.
➢ limiter la consommation de sucre : sodas, pâtisserie, confiserie, choco
lat...
➢ limiter la consommation d'alcool : au maximum l'équivalent de 2 verres
de vin pour les femmes et 3 pour les hommes.
Ceci étant, il est essentiel de respecter la sensation de faim. Cela paraît être
une évidence, mais il arrive souvent qu'on mange sans avoir réellement faim,
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
41. Initiation sophrologique 41
juste parce que « c'est l'heure », ou qu'on se force à se resservir « pour faire
plaisir ». De même, une prise de repas trop rapide, notamment dans la restau
ration collective, ne laisse pas le temps au corps de faire savoir qu'il en a assez.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
42. 42 Initiation sophrologique
III. Spiritualité et sens de la vie
Dans le monde entier, les différentes civilisations qui se sont
développées ont créé des rites pour marquer le passage d'un
état de l'être au suivant :
➢ Certaines tribus australiennes perpétuent un rite s'é
talant sur plusieurs années pour permettre aux enfants
d'entrer dans l'âge adulte.
➢ l'occident catholique propose l'ordination à celui qui veut
effectuer le passage du profane au sacré.
➢ Dans le bouddhisme tibétain, un mourant peut effectuer
certaines pratiques rituelles dans le but de se libérer défi
nitivement de la souffrance et de l'illusion lors de son
passage de la vie à la mort.
D'autres rites sont liés à la nature. Les fêtes célébrant les mois
sons ou les vendanges par exemples, étaient autrefois accompa
gnées d'importants éléments rituels. Les évènements inexpli
cables, qu'ils soient désirés ou redoutés, ont longtemps donné
lieu à des cérémonies ayant pour but de les déclencher ou les
arrêter. Ainsi les tremblements de terre, les tempêtes, les épi
démies, les crues, la mousson...
o-O-o
Le monde moderne tel que nous le connaissons, depuis la Re
naissance et surtout le siècle de Lumières a profondément mo
difié ces traditions vieilles pour certaines de plusieurs millé
naires.
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
43. Initiation sophrologique 43
La grande majorité de ces rites ont disparu ou se sont vidé de
leur sens ancestral pour conserver uniquement leur caractère
social, festif. Certains tendent même à devenir essentiellement
commerciaux.
Or chaque homme ressent le besoin de donner un sens à sa vie ;
C'est une nécessité vitale liée à la conscience de notre finitude
dans le temps et l'espace. Qu'ils soient effectués de manière
individuelle ou collective, un des buts des rites est d'ordonner
la vie, de lui donner une structure dans laquelle s'insérer et
trouver sa place.
Les postures, les gestes, les formules qu'ils contiennent ont un
pouvoir particulier : la possibilité de déclencher chez celui qui
les répète une transformation soudaine et immédiate.
Audelà d'un opium ou d'une illusion, audelà d'un « effet cal
mant » pour conjurer l'angoisse de la mort, les rites sont des
opportunités d'élargir et d'approfondir la connaissance de soi
même et du monde.
Les textes mythologiques et religieux sont le support sur les
quels s'appuient les rites. Ces textes permettent de nombreuses
lectures car ils contiennent des éléments historiques, sociaux,
moraux, psychologiques, spirituels... chaque interprétation
étant valide à son niveau. Je me concentrerai ici essentielle
ment sur l'aspect spirituel.
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44. 44 Initiation sophrologique
A. Spiritualité Judéo-chrétienne.
L'essentiel en quelques mots
Dans l'Ancien Testament, la relation de Dieu avec son
peuple élu est avant tout marquée par l'obéissance et la
crainte : Dieu protège son peuple, lui envoie ses pro
phètes et n'hésite pas à le punir quand l'adoration et l'o
béissance ne sont pas au rendez-vous.
Dans le Nouveau Testament, l'enseignement de Jésus
transforme la relation au « Père des Cieux » : la com
passion et le pardon sauvent les âmes.
La Bible reste encore à l'heure actuelle l'ouvrage le plus publié
au monde.
La Bible, c'est tout d'abord l'Ancien Testament, cette gigan
tesque fresque regorgeant d'histoires et de personnages, parfois
émouvants, parfois cruels, souvent perdus face à cet Éternel au
comportement changeant. Tous ont une relation privilégiée
avec Lui : ils sont ses élus et les récits leurs vies nous en
seignent la manière dont ils ont composé avec cet élément
central de leur vie.
La Bible, c'est aussi le Nouveau Testament, la vie et l'enseigne
ment de JésusChrist : comment il a vécu, comment il est mort,
comment ses premiers disciples ont commencé à porter son
message au monde.
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45. Initiation sophrologique 45
1. Entête : Créateur et créature.
L a Genèse commence par poser l'existence d'un créateur incréé : Elo
hîms9. Ce nom est un pluriel mais les verbes dont il est le sujet sont au
singulier, soulignant ainsi que la multiplicité d'Elohîms dans la création repose
sur une unité essentielle.
Dans le premier chapitre de la Genèse, « Sept jours », Elohîms présente son
projet. Il décrit comment il va mettre progressivement en place la création, jus
qu'à son parachèvement avec Adam :
➢ Au jour Un, Elohîms crée la lumière. Ce jour n'est pas le « premier
jour » : c'est le jour de l'unité, le moment où principe initial et but ul
time se rejoignent,
➢ Au deuxième jour, il crée la ténèbre : ce qui n'est pas encore arrivé à
son accomplissement. Il crée le ciel qui sépare les eaux d'en haut des
eaux d'en bas, qui indique la correspondance entre l'en-bas et l'en-haut,
➢ Au troisième jour, à partir de l'eau, il crée la terre ferme, le point d'ap
pui pour l'accomplissement de sa créature. Il crée les herbes et les
arbres-fruits qui y poussent, nourriture pour sa croissance.
➢ Au quatrième jour, il crée deux lustres pour séparer le jour de la nuit :
un grand lustre qui dirige sur la lumière et un petit lustre qui dirige sur
la ténèbre,
➢ Au cinquième jour, il crée les animaux de la mer et des airs. Il leur or
donne de croître et multiplier car chacun possède une parcelle de son
Esprit,
➢ Au sixième jour, il crée les animaux de la terre et leur ordonne égale
ment de croître et multiplier.
Enfin, il crée Adam, le glébeux, sa créature, celui qu'il charge de domi
ner sur toute la création.
9 « Les ceux-là de ceux-là » en Hébreux
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46. 46 Initiation sophrologique
Au sixième jour, tous les principes de la création sont posés mais rien n'est en
core créé : si la création se concrétise ensuite, si elle acquiert une existence
hors de l'esprit d'Elohîms, ce sera parce qu'elle aura décidé de répondre à son
appel.
Illustration 5: Le premier chapitre de la Genèse
Au septième jour, le désir de la création d'être créée s'exprime par une va
peur qui monte de la terre. Elohîms lui répond avec son propre désir : un
fleuve qui coule directement de la source divine. Ses quatre « têtes » de ce
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47. Initiation sophrologique 47
fleuve sont autant de niveaux énergétiques, du plus fort au moins fort. Chaque
niveau est accessible à Adam en fonction du chemin spirituel parcouru, chaque
niveau le soutient pour atteindre le niveau suivant et remonter à la Source, à
l'unité du jour Un.
o-O-o
D ans la Genèse, il y a une opposition fondamentale entre lumière et té
nèbre, entre accompli et inaccompli, entre conscient et inconscient,
entre bien et mal. Lumière, accompli, conscient et bien peuvent même être
considérés comme synonymes. De même pour ténèbre, inaccompli, incons
cient et mal. Il n'y a donc pas de connotation morale associée aux termes bien
et mal.
Le but qu'Elohîms propose à la Création est d'amener à la lumière ce qui est
dans la ténèbre, ou mieux, transformer en lumière ce qui est initialement té
nèbre. Le premier jour est clair à ce sujet : « Elohîms voit la lumière : quel
bien ! ».
La même formule (« Elohîms voit : quel bien ! ») sera répétée pour chacun
des jours suivants chaque sauf le deuxième, car Elohîms crée la ténèbre ce
jour-là, et Elohîms ne voit que ce qui est lumière.
o-O-o
A dam est créé « à la réplique » d'Elohîms, et aussi « selon sa ressem
blance » : il est une image d'Elohîms, une sorte de graine semée. Il
peut, en suivant le chemin tracé pour lui, croître pour devenir lui-même un
Elohîm. La Genèse explique comment il doit faire pour atteindre ce but.
L'alternance des plongées dans la ténèbre et des remontées dans la lumière
rythme ce processus.
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48. 48 Initiation sophrologique
Au premier niveau, il s'agit de plonger dans l'eau pour permettre à la terre de
Illustration 6: La création (Marc Chagall)
se former, il s'agit d'établir un ferme point d'appui. De cette conscience nou
velle émergent les herbes et autres arbres-fruits. Cette production qui est aussi
nourriture pour l'être, est une lumière qu'Elohîms voit.
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49. Initiation sophrologique 49
Au deuxième niveau, deux pôles servent de guide à Adam, pour qu'il puisse
faire son travail d'accomplissement dans le temps qui lui est donné. Le premier
pôle, celui du jour, lui permet de prendre conscience de ce qui reste à accom
plir en lui. Le second pôle, celui de la nuit, permet d'identifier les énergies qui
y brillent.
Au troisième niveau, Adam doit dominer les animaux qui peuplent l'eau et
l'air : les énergies vivantes et autonomes de son inconscient, et celles qui le
guident vers le ciel.
C'est alors seulement qu'Adam pourra réellement nommer les animaux ter
restres, ses énergies conscientes.
o-O-o
A u septième jour10, Elohîms insuffle la vie dans Adam. Puis il s'efface
et devient Yahvé (en hébreu : HVHI-Elohîms), le principe d'Elohîms
caché au cœur de la Création, celui qui guidera Adam, sur le chemin qui va de
l'image à la ressemblance.
Adam se retrouve donc dans le jardin d'Éden. Là, outre Adam-Ish et Adam-
Isha, il y a les deux arbres et le serpent :
➢ Le jardin d'Éden. C'est l'endroit où Yahvé place Adam, l'endroit au plus
profond de lui-même qu'il a la charge de cultiver, l'endroit où il rencon
trera Elohîms quand il aura parcouru le chemin de l'image à la ressem
blance.
➢ Adam-Ish et Adam-Isha. A ce stade de son évolution, Adam contient en
lui-même ses pôles masculins et féminins. Adam-Isha11 est le principe
féminin contenu dans Adam : elle contient le nom d'Elohîms caché en
elle (« féminin » et « nommer » ont la même racine en hébreu). Adam-
10 Le processus qui est décrit dans ce chapitre, la Chute, décrit la dynamique et les enjeux de
chaque transformation que chaque être humain se doit d'accomplir durant sa vie. Pour
reprendre une notion psychologique, c'est un archétype.
11 Adam-isha prendra le nom d'Eve après la sortie du jardin d'Eden.
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50. 50 Initiation sophrologique
Ish est le principe mâle d'Adam : il est chargé de se souvenir de qui il
est réellement (les mots « mâle » et « souvenir » ont la même racine en
hébreu). Quand Yahvé extrait Adam-Isha d'Adam, Adam-Ish la recon
naît immédiatement. Il sait qu'il doit l'épouser, laisser derrière lui tout
ce qu'il pense connaître, son intelligence et sa sagesse, pour s'unir à cet
autre côté de lui que Yahvé lui présente.
➢ Les deux arbres. Dans le jardin, il y a deux arbres spécialement impor
tants : l'arbre de la Connaissance du Bien et du Mal et l'arbre de Vie.
Ces deux arbres sont l'axe d'Éden. Yahvé est le fruit du premier arbre,
Elohîms le fruit du second. Dans l'ordre des choses, le travail (spirituel)
effectué par Adam fait mûrir les fruits de ces deux arbres, et il peut en
suite les manger. Un fruit mangé vert peut lui donner l'illusion de pos
séder la maturité du fruit mûr, mais il se révèle immanquablement une
difficulté supplémentaire à dépasser.
➢ Le serpent. C'est le Satan, l'Adversaire, l'obstacle qu'Adam doit dépas
ser. Il n'a que le pouvoir qu'Adam veut bien lui donner. Le serpent est
rusé : il ne s'adresse pas à Adam-Ish (le conscient, l'accompli, la lu
mière), mais à Adam-Isha (l'inconscient, l'inaccompli, la ténèbre). Pour
passer l'obstacle, Adam-Ish ne doit pas laisser Adam-Isha répondre,
c'est à dire qu'il doit descendre en lui-même et transformer les énergies
inaccomplies que le serpent questionne.
Malheureusement, ce n'est pas ainsi que les choses se déroulent.
Le serpent dit à Adam-Isha qu'il lui suffit de manger le fruit de l'arbre pour
connaître le bien et le mal, être comme Elohîms. Adam-Isha veut la jouissance
que procure le fruit, elle veut le posséder, elle veut la puissance qu'il apporte.
Ces trois attributs du fruit de l'arbre (jouissance-possession-puissance) seront
aussi proposés à Jésus par Satan, lors de la retraite au désert. Il refusera, sa
chant qu'il n'a pas encore accompli son parcours. Adam-Isha accepte le fruit
vert que le serpent lui tend et mange. Adam-Ish accepte ce qu'Adam-Isha lui
tend et mange également.
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51. Initiation sophrologique 51
Quand Yahvé revient dans le jardin, il comprend ce qui s'est passé. Le ser
pent a outrepassé sa fonction d'obstacle et pris la place de Yahvé en tant que
maître et guide : il domine Adam-Isha car Adam-Ish n'a pas su la dominer.
Yahvé prend en conséquence les mesures qui s'imposent. Le serpent devient
horizontal : il lui interdit dorénavant de se dresser verticalement. Adam-Isha
ne pourra se transformer que dans la peine, et en attendant le serpent (c'est à
dire l'animalité) la dominera. Adam-Ish lui aussi expérimentera l'inconfort, la
peine, jusqu'à ce qu'il se retourne vers Yahvé.
En attendant ce retournement, Yahvé fait sortir Adam du jardin : l'état de
confusion qui est le sien ne lui permet pas de rester. Les Chérubins gardent à
présent l'entrée du jardin. Quand Adam se sera transformé, qu'il dominera sur
ses énergies inconscientes, qu'il aura installé de nouveau le nom de Yahvé
dans son cœur, il pourra passer.
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52. 52 Initiation sophrologique
2. Des patriarches et des prophètes.
Après la sortie du jardin, l'Ancien Testament est un constant
dialogue entre Yahvé et son peuple. Le message a parfois du
mal à passer car les Hébreux peuvent avoir la « nuque raide ».
Pourtant jamais son peuple ne se détourne complètement de
Yahvé, et jamais Yahvé n'abandonne complètement son peuple.
Les patriarches marquent un temps de construction, quand les
suiveurs d'Elohîms sont entourés de peuples aux religions déjà
établies. La relation entre Elohîms et les patriarches successifs
permet d'affirmer l'unicité de ce lien particulier qui se
concrétise par des rites spécifiques. En même temps on s'aper
çoit que l'Égypte, notamment en la personne Pharaon, son
guide temporel et spirituel, reconnaît l'Elohîms des Hébreux,
nourrit le peuple Hébreux, et devient finalement l'obstacle qui
permet lui de trouver son unité.
Noé
N oah12 est le dixième patriarche dans la lignée de Seth, le troisième fils
d'Adam, celui qui vient après Abel et Caïn. Il est nommé ainsi par Lè
mèkh son père car il va apporter aux hommes consolation et repos après la ma
lédiction que Yahvé a posé sur la glèbe du fait d'Adam et de Caïn.
Pourtant, au temps de la vie de Noah, l'instinct des pensées du cœur des
hommes n'est que mal. La terre est remplie de leur violence. Yahvé regrette
d'avoir fait le glébeux. Il veut faire venir un déluge pour détruire toute chair
ayant souffle de vie.
12 Noé en Hébreux
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53. Initiation sophrologique 53
Seul Noah trouve grâce à ses yeux. C'est un juste face à lui. Elohîms lève un
pacte avec Noah : il construira une caisse en bois de cyprès, un refuge avec des
cellules sur trois niveaux, asphalté à l'intérieur comme à l'extérieur ; Il y ac
cueillera un couple de tout vivant qui viendra à lui, mâle et femelle, pour qu'il
les maintienne en vie ; Il prendra à manger et pour lui et pour eux. S'il fait ain
si, Elohîms les sauvegardera : lui, sa femme, ses trois fils, les femmes de ses
fils. Ils survivront au déluge.
Noé met cent ans à construire l'arche selon les instructions d'Elohîms. Le
Illustration 7: L'arche de Noé (Marc Chagall)
moment venu, Yahvé lui ordonne de prendre pour lui deux de toute bête non
pure, homme et femme ; sept de toute bête pure, homme et femme. Et pour vi
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54. 54 Initiation sophrologique
vifier semence sur la terre, il lui ordonne de prendre également sept de tout vo
latile des cieux, mâle et femelle.
C'est sept jours plus tard. Yahvé fait pleuvoir sur la terre, quarante jours et
quarante nuits. Tout est recouvert. Les eaux se multiplient et portent la caisse.
Toute vie qui n'est pas dans l'arche agonise et meurt. Les eaux forcissent pen
dant cent cinquante jours, puis Elohîms se souvient de Noah. Il fait passer un
souffle sur la terre. Il fait cesser les eaux du ciel. Alors les eaux retournent, et
cela dure cent cinquante jours encore, puis l'arche se pose.
Au terme de quarante jours, Noah envoie des oiseaux pour voir si les eaux
se sont asséchées sur la terre. Tout d'abord le corbeau : il revient car les eaux
n'ont pas baissé. Sept jours plus tard, la palombe : elle aussi revient sans avoir
trouvé de repos pour sa patte. Sept jours plus tard, à nouveau la palombe : elle
revient avec une feuille d'olivier. Sept jours plus tard, à nouveau la palombe :
elle ne revient pas.
Alors Elohîms dit à Noah de quitter la caisse : lui, sa femme, ses fils et leurs
femmes, tous les animaux avec eux. Il leur dit de foisonner, de fructifier, de
multiplier sur la terre.
Sur l'autel qu'il construit, Noah dédie à Yahvé de tous les animaux purs qui
étaient avec lui dans l'arche : alors Yahvé lève la malédiction qui frappait la
terre. Il autorise Noah et ses fils à se nourrir à nouveau des herbes vertes et
aussi de tout vivant de la terre, des airs et de la mer. Yahvé pose une seule li
mite : le sang reste pour lui ; l'être du glébeux, il le revendiquera.
Pour marquer ce pacte entre lui et toute chair sur la terre, Yahvé fait appa
raître un arc en ciel.
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55. Initiation sophrologique 55
Abraham
A braham descend de Sem, un des trois fils de Noé. Son nom de nais
sance est Abram13. Avec sa femme Saraï14 et son neveu Loth, ils ont
suivi son père Terah quand celui-ci s'est installé à Harran.
Abram a 75 ans. Yahvé lui demande de quitter sa maison avec Saraï, Loth,
et ses troupeaux. Il lui dit de partir vers lui-même dans la direction qu'il lui
indiquera. Abram obéit. A Sichem15, Yahvé lui annonce qu'il donnera cette
terre à sa descendance. Promesse déconcertante car Abram n'a pas d'enfant et
Saraï est stérile! Cependant, Abram construit un autel à la gloire de Yahvé et
poursuit sa route.
La famine les pousse jusqu'à Misraïms16. Avant d'arriver, Abram demande à
Saraï de l'appeler son frère : elle est belle et la convoitise de Pharaon pour les
belles femmes lui fait craindre pour sa propre vie. Effectivement, Pharaon
prend Saraï pour lui et Abram doit sa vie à son mensonge. Plus que cela, Pha
raon lui fait présent d'esclaves et de bétail...
Cependant Yahvé ne l'entend pas ainsi : il frappe Pharaon de grandes plaies
et lui explique la raison de sa colère. Pharaon rend Saraï à Abram et les chasse
de son pays avec tous leurs biens.
De retour au pays de Canaan, une dispute éclate entre les bergers de Loth et
ceux d'Abram. Ils ont accumulé trop de bien en Misraïms pour habiter en
semble plus longtemps. Abram demande à Loth de choisir sa direction, tandis
que lui-même partira à l'opposé. Loth choisit la vallée du Jourdain, non loin de
Sodome. Abram quant à lui s'établit à Hébron.
C'est à ce moment que Yahvé renouvelle sa promesse à Abram : toute la
terre qu'il voit sera pour sa descendance. Abram construit un autre autel à la
gloire de Yahvé.
13 « père haut » en Hébreux
14 « ma princesse » en Hébreux
15 la ville de Sichem est maintenant nommée Naplouse
16 L'Égypte en Hébreux
Version « en cours de rédaction » du 07/10/09
56. 56 Initiation sophrologique
Plus tard, une guerre éclate dans laquelle participent les rois de Sodome et
Gomorrhe. Ils sont défaits et Loth est fait prisonnier avec tous ses biens en bu
tin. Abram réunit sa maison, trois cents dix-huit hommes avec lui. Ils partent
libérer Loth ainsi que les autres prisonniers, et récupérer leurs biens. A son re
tour, le roi de Sodome propose une récompense à Abram, mais il refuse : Yah
vé lui donnera sa récompense.
Et voici : Yahvé apparaît à Abram et lui propose un pacte. Si Abram accepte
qu'il le protège, qu'il soit son bouclier, en échange, Yahvé lui donnera une
descendance innombrable. Abram accepte le pacte et sacrifie plusieurs ani
Illustration 8: Abraham et Sarah (Marc Chagall)
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57. Initiation sophrologique 57
maux. Yahvé renouvelle sa promesse : la terre qu'il voit sera pour ses descen
dants, jusqu'en Misraïms.
C'est dix ans plus tard. Abram n'a toujours pas de descendant. Saraï lui
donne pour femme Agar, sa servante. Plus tard, Agar est enceinte, elle est re
connaissante envers Saraï mais Saraï est en colère après elle. Abram lui dit de
bien la traiter mais Agar frémit de Saraï et s'enfuit dans le désert.
Un envoyé de Yahvé la retrouve et lui dit de retourner chez Saraï, d'accepter
sa colère parce que Yahvé a entendu sa misère. Sa descendance sera multiple
au travers de l'enfant qu'elle porte, Ismaël17.
C'est treize ans plus tard. Abram a quatre-vingt-dix-neuf ans. Yahvé lui
parle de nouveau. Il change son nom en Abraham18 car il sera le père d'une
foule de nations et Yahvé sera leur Elohîms. Pour célébrer ce pacte, l'inscrire
dans la chair, Yahvé demande que chaque fils de huit jours soit circoncis.
Yahvé change aussi le nom Saraï en Sarah19. Elle est bénie car elle enfantera
des rois. Oui, Yahvé annonce à Abraham que Sarah va enfanter pour lui un
fils, Isaac20. Abraham répond qu'il a déjà un fils, Ismaël, puis il rit en lui-même
car il sera un père de cent ans et Sarah une mère de quatre-vingt-dix ans. Yah
vé finit en annonçant qu'Ismaël sera le père d'une grande nation, mais que son
pacte est avec Isaac et ses descendants.
Alors Abraham accomplit ce que Yahvé a demandé. Tous les mâles de sa
maison sont circoncis.
Plus tard, Yahvé décide de détruire Sodome et Gomorrhe car ces peuples lui
ont tourné le dos. Abraham négocie avec lui : s'il se trouve dix justes dans la
ville, elle sera épargnée. Au soir, deux messagers de Yahvé arrivent à Sodome.
Loth les accueille comme leur serviteur mais les autres habitants de la ville
veulent les violenter. Ils sont fous, sans espoir de retour. Yahvé dit à Loth de
17 « Elohîms entend » en Hébreux
18 « père d'une multitude » en Hébreux
19 « Princesse » en Hébreux
20 « il rira » en Hébreux
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