Conférence donnée le 14 avril 2016 dans le cadre du colloque RAPU 2016 (2ème colloque international de la Recherche Action en Pédagogie Universitaire). Ce colloque était organisé par L’institut Supérieur des études Technologiques de Charguia ISET CHARGUIA en collaboration avec le laboratoire interdisciplinaire de recherche en didactique, éducation, formation LIRDEF de l'Université Paul Valéry Montpellier, en partenariat avec l'Association de Promotion et de l'Innovation Pédagogique et Scientifique APIPES.
http://colloquerapu.wix.com/rapu2016
Apparues dans le jargon pédagogique il y a quelques années seulement, les classes inversées constituent aujourd'hui un véritable tsunami dans le monde de la formation de l'école primaire à la formation continue. Nous les voyons à la confluence de plusieurs courants tumultueux : celui des objectifs de l'éducation devenus référentiels de compétences, celui des méthodes dites actives rendant enfin l'étudiant ou l'élève acteur et auteur de ses apprentissages et finalement celui de la "numérisation de l'école" entre virage pédagogique et mirage technologique. Au-delà de cette cohérence potentielle seulement, nombreuses sont les questions : quel avenir pour cette "innovation" confrontée aux murailles des citadelles des savoirs davantage enclines à la fossilisation des pratiques qu'à l'émancipation espérée de l'é-ducation 2.0 ? Quelle "formation" tout au long de la vie et quels rôles pour les enseignants dans un monde où les savoirs sont dorénavant externalisés hors les murs de l'école et où ils seront davantage animateurs sociocognitifs ou curateurs dans des communautés d'apprentissage que récitants ex-cathedra de savoirs aseptisés et somme toute, peu transférables aux contextes socioprofessionnels en mutation rapide ? Le numérique, tout comme les outils fabriqués depuis la nuit des temps par l'humanité, nous rend plus libre mais nous condamne à devenir intelligents … assistons-nous à une nouvelle renaissance ?