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Suis je une-bonne_mere

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Suis­je une bonne mèr e ? 



        Ce  dossier  n’a  pour  but  que  d’éveiller  votre  propre  questionnement  et  n’e...
SOMMAIRE 


1.  Comment devenir une mère parfaite............................................................................
1.  Comment devenir une mèr e par faite 

     Notre  époque  s’avère  chargée  d’un  passé  collectif  profond  :  le  sy...
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Suis je une-bonne_mere

  1. 1. Suis­je une bonne mèr e ?  Ce  dossier  n’a  pour  but  que  d’éveiller  votre  propre  questionnement  et  n’est  qu’un  début  d’informations,  lesquelles  pourront  être  complétées,  à  loisir,  par  les  nombreuses  références  citées  (livres,  sites Internet) et lors de notre présente conférence.  La conférence que nous vous proposons ce soir, n’est en aucune façon un cours magistral mais bien  la  possibilité  pour  chacun  de  s’exprimer,  de  questionner  et  surtout  d’échanger,  avec  notre  spécialiste  mais  aussi entre nous, alors n’hésitez pas à intervenir à tout moment.  Des  pages  vierges,  en  fin  de  document,  vous  sont  réservées  pour  que  vous  puissiez  prendre  vos  propres notes. MCG – page 1 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  2. 2. SOMMAIRE  1.  Comment devenir une mère parfaite...................................................................................................... 3  2.  Le revers de la médaille ........................................................................................................................ 4  3.  Historiquement ..................................................................................................................................... 5  3.1  Pouvoir et présence des mères ....................................................................................................... 5  3.2  Quand les psys s’en mêlent ........................................................................................................... 5  3.3  Tradition et inconscient collectif ................................................................................................... 6  3.4  Bonnes intentions et logique de la preuve ...................................................................................... 7  3.5  Les antécédents sacrificiels ........................................................................................................... 8  4.  La vie de l’enfant avec une mère parfaite .............................................................................................. 8  5.  La bonne mère n'existe pas.................................................................................................................... 9  6.  Quelques faits et pièges à connaître..................................................................................................... 10  7.  CONCLUSION .................................................................................................................................. 10  8.  BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................. 11  8.1  Livres pour parents .......................................................................................................................... 11  8.2  Livres pour enfants .......................................................................................................................... 11  9.  ADRESSES UTILES.......................................................................................................................... 12  10.  SOURCES ...................................................................................................................................... 12  9.1  Livres :........................................................................................................................................ 12  9.2  Internet :...................................................................................................................................... 12  9.3  Autres sources :........................................................................................................................... 12  NOTES................................................................................................................Er reur ! Signet non défini. MCG – page 2 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  3. 3. 1.  Comment devenir une mèr e par faite  Notre  époque  s’avère  chargée  d’un  passé  collectif  profond  :  le  syndr ome  de  la  « mèr e  par faite »,  et  le  despotisme  qui  en  découle  très  souvent.  Qui  n’est  pas,  d’ailleurs,  sans  rapport  avec  le  culte  de  l’enfant  r oi  dans  l’inconscient collectif français !  Les mamans se demandent toujours si elles font ceci ou cela convenablement, si telle ou telle décision qu'elles ont  prise était la bonne. Nombreuses d'entre nous se sentent coupables des situations désagréables que vivent leurs enfants.  Et quelquefois on se demande même si on a l'étoffe d'une bonne mère.  On se sent responsable de ce lien de sang ou de coeur qui unit une mère à son enfant. Ce lien qui, contre vents et  marées, est solide comme le roc et ce, peu importe la situation. Notre faculté à omettre le pire pour aimer le meilleur  m’étonnera toujours.  Les  stars  elles­mêmes  ne  tarissent  pas  d’éloges  au  sujet  de  la  maternité :  «Ma  vie  n'était  pas  complète  avant  d'avoir un bébé», déclarait la top­modèle Cindy Crawford au lendemain de la naissance de son premier enfant ; «Il n'y  a rien de plus enrichissant que d'être mère», chantent en choeur Madonna, Rosie O'Donnell et Nicole Kidman.  À coup de reportages sur celles qui réalisent trop tard qu'elles ont erré en n'ayant pas d'enfant, et d'entrevues avec  des  vedettes  qui  affirment  avoir  connu  la  félicité  le  jour  où  elles  ont  expulsé  leur  placenta,  les  médias,  magazines  féminins  en  tête,  contribuent  à  créer  un  mythe  complètement  romantique:  celui  de  la  mère  parfaite.  D’après  cette  (*1)  tyrannie ambiante  : une mèr e par faite est celle qui :  ­  ne se donne pas le droit de prendre de mauvaises décisions  ­  se lève avant tout le monde pour que le petit déjeuner soit prêt et que les sols soient propres  ­  sent toujours bon  ­  anticipe les besoins de son enfant avant même qu’il ne les aient exprimés  ­  ne se permet pas de prendre du temps pour elle  ­  ne profite jamais d’une bonne grasse matinée  ­  est toujours très fière de ses progénitures  ­  se sent coupable d’aller  travailler à l’extérieur  ­  n’imagine pas demander de l’aide et prend tout sur ses épaules  ­  est douce et câline  ­  ne laisse jamais de désordre dans la maison  ­  dirige les faits et gestes de chacun  ­  a toujours une maison brillante avec des draps toujours frais  ­  évite les bêtises avant qu’elles ne soient commises  ­  reste toujours disponible et fait preuve de patience en toutes circonstances  ­  aide aux devoirs, à s’habiller, à acheter…  ­  ne vit qu’à travers et pour son enfant !  Outre la presse et les livres, il y a maintenant la téléréalité : transformations esthétiques, défis de décoration, fées  du logis, nounous hyper performantes…  A croire, si vous voulez mon avis, que la mère parfaite est dotée de six bras, deux têtes, de journées de 48 h au lieu  de 24 et enfin n’a pas besoin de dormir !  (*1)  Les  médias  ont­ils  contribué  à  créer  le  mythe  de  la  mère  parfaite?  C'est  ce  qu'affirme  The  Mommy  Myth,  un  livre  qui  déconstruit avec humour l'image de la super­maman proposée par les magazines et la télévision. MCG – page 3 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  4. 4. Cette nouvelle religion, qu’est le syndrome de la mère parfaite, prêche toujours la même chose : la mère est la  meilleure  personne  pour  prendre  soin  des  enfants,  et  pour  être  une  bonne  mère,  elle  doit  consacrer  tout  son  être  (physique, psychologique, émotif et intellectuel) au bien­être de son enfant, 24 heures sur 24, sept jours sur sept.  En  surface,  cette  nouvelle  religion  donne  l'impression  de  célébrer  la  maternité,  mais  dans  les  faits,  elle  r amène la femme à l' âge de pier r e en fixant des objectifs impossibles.  Le  discours  a  l'air  branché  et  progressiste  parce  qu'on  dit  aux  femmes  qu'elles  sont  autonomes  et  qu'elles  maîtrisent la situation, alors que dans les faits, on exige encor e plus d' elles que dans les années 50. On leur dit aussi  que les femmes ayant visité le monde du travail (comprendre : le monde des hommes) se sont rendu compte que leur  place était à la maison. Bref, on puise dans le féminisme, mais en même temps, on le répudie !  On ne compte plus  les livres consacrés à l'éducation de l'enfant : il doit  être éveillé, stimulé, hydraté, massé,  socialisé, nourri « bio », repas préparé par maman, vacciné, habillé à la dernière mode, etc. Pas de doute, le travail de  mère est un travail à temps plein, heures supplémentaires assurées mais non rémunérées.  Le marketing bat son plein. Il y a tellement d'argent à faire quand les mères se sentent coupables et inquiètes.  Aujourd'hui, on offre à nos enfants des jouets et des meubles qui étaient autrefois réservés aux enfants du shah d'Iran.  Et que dire de l'industrie du jeu dit « éducatif »?  Dans les années 70, le travail des mères était décrit comme difficile. Les magazines nous disaient, entre autres,  de laisser faire le travail domestique parce qu'on ne pouvait pas tout faire. On mettait l'accent sur l'entraide entre les  mères ou les générations (grand­mères, sœurs, tantes…) vous noterez quand même qu’à l’époque on ne proposait pas  de passer le relais aux pères, grand­pères…  Aujourd’hui,  la  presse  idéalise,  il  faut  dire  que  les  vedettes  deviennent  mères !  Lorsque  l’on  dressait  tout  à  l’heure le portrait de la maternité parfaite, joyeuse, sans aucun stress, on ommettait de préciser que cette même presse  ne vous dira jamais que Cindy Crawford a eu des problèmes d'allaitement ou que le petit de Madonna a des coliques  qui  la  tient  éveillée  toute  la  nuit.  De  toute  façon,  ces  gens­là  ont  des  nannies,  des  entraîneurs  personnels,  des  cuisiniers... Leur vie est tellement facilitée, elle n'a rien à voir avec la vie des femmes « ordinaires » (la nôtre !).  Les mèr es ne sont­elles pas assez lucides pour  compr endr e  que le message véhiculé dans les médias est un leur r e ? !!!  Bien sûr, au prime abord, les mères trouvent ce discours ridicule, mais en même temps, elles s’y laissent prendre.  Quand un discours est diffusé avec une telle ampleur, cela devient LA norme et les femmes qui ne correspondent pas  au  modèle  proposé  ont  l'impression  d’être  jugées,  une  impression  renforcée  par  le  fait  que  les  femmes  s'observent  entre elles, se jugent et se condamnent trop souvent.  2.  Le rever s de la médaille  Etre une mère parfaite: un sport extrême qui s'avère dangereux tant pour les mamans que pour les enfants !  Nous  nous  devons  d’éclaircir  les  problématiques  mêlées,  actuelles  et  passées,  qui  brouillent  les  pistes  de  l’éducation des enfants actuels et qui laissent, au regard de la société toute entière, de véritables despotes détruire de  manière durable l’équilibre psychologique de leurs enfants pour de bonnes intentions. MCG – page 4 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  5. 5. En effet, s’il y a recherche permanente de perfection, on se rend compte très vite que la  mèr e par faite est aussi  celle qui :  ­  ne voit que les traces de saleté qu'il laisse sur son tapis neuf, au lieu de regarder avec fierté son enfant qui joue  avec plein de vivacité  ­  ne laisse grandir son enfant qu’à travers un regard de perfection et non en respectant ses intérêts, ses choix  ­  n’admet pas ses torts et ne s’excuse pas auprès de son enfant le cas échéant  ­  n’accepte pas que l’enfant puisse avoir d’autres personnes significatives dans sa vie (belle­mère, amis..)  ­  ne se pardonne pas de s’être fâchée pour une stupidité alors qu’elle était épuisée  ­  laisse un bris d’objet altérer la relation privilégiée avec son enfant  ­  est dans l’incapacité à transmettre l’estime de soi, le respect et surtout l’autonomie  ­  ne laisse pas le droit à l’erreur (laquelle, pourtant, construit !)  ­  n’accepte jamais sa propre fatigue et « tire » sur la corde jusqu’à la rupture (souvent la dépression)  ­  ne prend tout simplement pas le temps d’être une femme !  3.  Histor iquement  3.1  Pouvoir  et pr ésence des mèr es  Reprenons  les  choses  dans  leur  ordre,  le  pouvoir   des  mèr es  est  un  concept  très  complexe  au  sein  de  notre  société  car  il  mélange  une  grande  quantité  de  notions,  dont  certaines  sont  issues  de  la  tr adition,  d’autres  de  l’inconscient  collectif  pr ésent,  portant  des  traces  inavouées  de  cette  tradition,  d’autres  de  l’héritage  éducatif  personnel,  et  enfin  les  derniers  de  la  personnalité  de  la  mère  et  de  ses  relations  avec  d’autres  enfants,  ses  frères  et  sœurs en premier lieu.  Derrière  un  certain  nombre  de  pathologies  importantes  chez  l’enfant,  on  retrouve  souvent  le  spectre  de  la  mère. Ceci  n’est bien entendu pas un cas général, mais si le père peut être source de pathologies psychologiques  de  l’enfant, notamment par son absence (qu’elle soit physique ou morale), la mère possède souvent, de part sa présence  souvent envahissante, un pouvoir que n’a pas le père dans le quotidien de l’enfant.  En ce sens, on peut parler d’un certain pouvoir de la mère sur l’enfant.  Mais, cela n’est pas seulement un avantage, ce pouvoir  peut être aussi néfaste au point que la mère va exercer  un effet parfois désastr eux sur  l’émancipation de l’enfant. En quelque sorte, cette présence est à double tranchant,  car l’enfant devra un jour ou l’autre entrer en conflit avec sa mère s’il veut acquérir une certaine liberté.  Les  enfants qui n’en sont pas capables  verront  leur vie d’adulte pénalisée par cette prédominance de l’image  de la mère.  3.2  Quand les psys s’en mêlent  D’aussi loin  que  l’on puisse remonter, de Freud  jusqu'au  docteur Mailloux,  en passant  par une  multitude  de  psys, d'ici et d’ailleurs, il y a toujours eu une foule d'experts pour reprocher quelque chose aux mères.  Si les enfants sont obèses, c' est la faute des mèr es: elles ne les incitent pas assez à bouger. Pire, elles font mal  à manger. Si les garçons  ne se sentent pas bien dans leur peau, c'est la faute des mères: elles les couvent trop. Si les jeunes filles sont  trop sexy, c'est aussi leur faute: elles ne les couvent pas assez. MCG – page 5 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  6. 6. Les  problèmes  des  filles,  tout  particulièrement,  une  fois  devenues  grandes  (parfois  mères  à  leur  tour),  remonteraient  souvent  à  l'enfance.  Si  elles  manquent  de  confiance  en  elles,  si  elles  sont  renfermées,  si  elles  sont  extraverties, c'est souvent, paraît­il, par  imitation ou en r éaction à la mèr e.  Pourquoi? Par ce que la mèr e est vr aiment notr e base ! On vient toujours du ventre de nos mères.  Reste que l’on attend beaucoup d'elles: il faut être présentes, mais pas trop, tolérantes, mais pas trop, patientes,  mais pas trop, parfaites mais avec des défauts !…  3.3  Tr adition et inconscient collectif  La tradition est très souvent plus  vivace qu’il n’y paraît. Pour les parents âgés  de la trentaine aujourd’hui et nés  dans les années 70, le problème est double :  ­  leurs grands­parents sont la plupart du temps issus d’un monde ouvrier ou agricole, sous une forte dominante  morale et religieuse où le divorce était  quasiment impossible et  où l’on devait s’accommoder du manque de  contraception, entre autres ;  ­  leurs parents quant à eux ont vécu les années 60 et le choc de la révolte de mai 68, étape qui a causé sur notre  société des confusions morales importantes et un rejet de l’autorité.  Cette incohér ence de pr incipes, a le mauvais goût de durer dans l’inconscient collectif plus qu’on ne pourrait le  penser, le rendant tantôt révolutionnaire et tantôt réactionnaire. Or, malgré une prédominance de l’intellect dans notre  société  actuelle,  la  plupart  des  gens  sont  souvent  persuadés  d’avoir  abandonné  la  tradition,  de  l’avoir  digérée,  d’en  avoir fait un fait passé mort et enterré, de baigner en plein libre arbitre.  Mais  la  plus  petite  contrainte  ou  le  plus  petit  événement  extérieur  porteur  de  pression  implique  de  manière  automatique  un  repli  vers  le  comportement  traditionnel  et  sûr,  sans  prise  de  conscience  a  posteriori  du  caractère  dangereux de cette démarche.  La  prise  de  conscience  d’un  problème  d’image  par  rapport  à  la  tradition,  d’identification  rassurante  avec  la  tradition, ne s’est souvent pas produite chez la mère despotique. Il y a donc, comme dans une large part de la société  névrotique, au contraire, une certitude de la liberté qui n’est guidée que par un seul pr incipe : les bonnes intentions.  Pour être une mère parfaite, il est clair qu’il faut avoir le rôle phare de l’éducation des enfants. De quel  droit  et  selon quelle tradition le père doit­il se mêler de l’éducation des enfants, si ce n’est en instance punitive suprême (chose  de moins en moins répandue d’ailleurs) ?  La tr adition comme caution est une arme à double tranchant car elle génère chez la femme moder ne un pr ofond  désar r oi quant à sa vie de femme : comment, en effet, lutter pour garder cette tradition, pour conserver ces  rites  du  passé  qui  permettent  à  la  mère  d’être  le  parent  le  plus  important  et  le  plus  présent  et  à  la  fois  avoir  une  vie  professionnelle  épanouie,  pouvoir  penser  à  sa  carrière  et  à  son  développement  personnel ?  L’alchimie  de  ces  deux  dimensions est perdue d’avance, même si elle est un des traits de la mère parfaite.  La mère parfaite veut souvent être parfaite en tout, du point de vue personnel comme professionnel, tout obstacle  la gênant ou gênant le développement qu’elle a prévu pour ses enfants engage des logiques conflictuelles.  Paradoxalement, moins  les gens  ont d'enfants et plus ces  enfants deviennent pour certaines personnes des  enjeux  de perfection. MCG – page 6 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  7. 7. 3.4  Bonnes intentions et logique de la pr euve  Ce manque de conscience par rapport à la tradition laisse la mère parfaite dans les bras d’un fonctionnement  par  « bonnes intentions ».  Il faut noter que ce mode de fonctionnement éducatif est très pernicieux, cela pour plusieurs raisons.  La  première  est  qu’il  n’existe  pas  de  cadre  rigoureux  dans  lequel  l’enfant  doit  s’épanouir  en  respectant  des  règles.  Les  bonnes  intentions  de  la  mère  sont  donc  très  arbitraires  car  ce  sont  des  intentions  d’adultes,  regardant  souvent ses propres enfants comme plus mûrs qu’ils ne le sont, car ne parvenant pas à saisir l’essence de cette enfance  en perpétuelle mutation.  C’est l’ouverture à un r ègne de décalages désastr eux dans les relations que l’enfant entretient avec sa mère  d’abord, puis avec les autres membres de la famille, puis enfin avec le reste de la société (école, amis, etc.) :  ­  l’enfant ne fait pas de jeux de son âge ou ne s’habille pas comme on devrait être habillé à son âge,  ­  l’enfant ne comprend pas la valeur de l’argent,  ­  l’enfant ne comprend pas le « non » et le vit comme une blessure profonde,  ­  l’enfant devient incontrôlable.  La seconde est que la logique des bonnes intentions est une logique névrotique très dangereuse pour la mère, car  elle  est, à la fois  le  départ  et  l’aboutissement  de ses  raisonnements :  les  bonnes  intentions  interviennent  en  premier,  c’est souvent un désastre pour l’enfant qui devient alors, dans l’esprit de la mère quelqu’un de méchant s’il n’accepte  pas les conséquences de ces bonnes intentions dont il n’a souvent que faire.  La mèr e tente de culpabiliser  l’enfant de ses réactions, ce qui marche hélas trop souvent et laisse un enfant dans  un  état  psychologique  de  désarroi  complet.  Ou  il  a  obéit  à  sa  mère  en  ne  comprenant  pas  pourquoi  faire  cela  à  ce  moment, ou il a refusé d’obéir et est chargé d’une culpabilité qui n’était pas la sienne.  La conséquence de la systématisation des bonnes intentions est la logique de la preuve.  Afin  de  se  garantir  du  fait  que  des  intentions  bonnes  impliquent  naturellement  des  conséquences  bonnes  pour  l’enfant, la mère parfaite cherchera avidement des preuves. Au lieu de s’ouvrir sur un côté affectif qu’elle ne connaît  souvent que peu, elle cherchera intellectuellement à se démontrer et à démontrer à ses détracteurs que ce qu’elle fait  est bien. La preuve intellectuelle soutient la morale dans ces accès de recherche de la preuve ; la mère parfaite est une  mère despotique, cela avec ses  enfants et avec son conjoint, car elle sait  mieux que les autres  que ce qu’elle fait  est  bien (elle en a la « preuve »).  D’une  manière  générale,  les  mères  voulant  être  parfaites  sont  des  personnes  dont  le  côté  cérébral  est  surdimensionné par rapport  au côté affectif, aussi  étrange que cela puisse paraître, des  genres  de  monstres  froids  et  sans possibilité de voir et de ressentir ce qui se passe chez l’autre, fut­il enfant ou conjoint.  Les bonnes intentions sont donc le trait originel de la logique despotique de la mère voulant être parfaite, c’est en  quelque sorte son armure, qui fait que rien ni personne ne peut lui reprocher des choses. Ne parvenant pas à voir plus  loin que ces bonnes  intentions, les  conséquences  de ces  dernières  ne sont  jamais  examinées pour ce qu’elles sont  et,  notamment, sur la psychologie de l’enfant. MCG – page 7 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  8. 8. 3.5  Les antécédents sacr ificiels  Sans rentrer dans une psychanalyse un peu simpliste, les antécédents de la mère parfaite sont souvent d’avoir  eu une mère parfaite, inflexible, doctrinaire, despotique. Cette mère de la mère s’est « sacrifiée » pour ses enfants, qui  ne lui ont jamais donné que du malheur notamment lorsqu’ils sont partis.  Bien entendu, ce tableau est un peu schématique mais il montre que la mère parfaite possède très souvent une  combinaison des deux névroses suivantes :  ­  un complexe d’infériorité par rapport à sa propre mère  ­  une dette à rembourser pour payer le sacrifice de sa mère de son propre sacrifice.  Dans  le premier comme  dans  le second  cas, il  est  nécessaire  de  montrer  que  les impulsions  inconscientes  de la  mère parfaite ont quelque chose d’irrationnel.  Dans le premier cas, ce complexe d’infériorité se teinte très fortement d’un complexe d’être une mauvaise mère,  cela dû au fait que la femme moderne travaille alors que souvent, sa propre mère ne travaillait pas.  Dans le second cas, il y a refoulement du complexe de mauvaise mère, par rapport à la mère sacrificielle dont elle  a  bénéficié,  voire  a  épuisé,  voire  dont  elle  a  gâché  la  vie !  Il  y  a  donc,  dans  le  syndrome  de  la  mère  parfaite,  un  syndrome plus profond qui est la relation avec la mère sacrificielle, sans notion de relativité d’époque et de contraintes  que  vit  la  femme  moderne  et  que  ses  propres  parents  ne  connaissaient  pas.  Le  poids  de  cette  dette  ainsi  que  les  complexes  liés  à  la  mère,  référent  unique  de  l’éducation  incontestable,  font  de  la  mère  parfaite  une  femme  pour  laquelle il est à soupçonner quelque névrose.  4.  La vie de l’enfant avec une mèr e par faite  La  vie  d’un  enfant  sous  la  domination  d’une  mère  parfaite  n’est  pas  spécialement  difficile,  au  quotidien,  on  pourrait même dire plus, elle comporte même souvent trop de facilités :  ­  cadeaux inopinés et injustifiés tout le temps,  ­  mansuétude de la mère dans les jeunes années du développement de l’enfant (avec rigueur souvent excessive à  l’adolescence)  ­  état fusionnel entre la mère et l’enfant, avec projection des angoisses  de la mère ou des passions  de la mère  dans l’enfant  ­  défense inconditionnelle de l’enfant dans des situations ne le méritant pas.  De  plus,  dans  un  couple  où  la  mère  se  dit  parfaite  ou  cherche  à  approcher  de  la  perfection,  le  père  est  souvent  absent,  même  quand  il  est  présent.  Il  sent  souvent  qu’il  n’est  pas  à  sa  place  dans  les  conflits  et  que  ses  méthodes  peuvent être totalement décalées dans les marchandages faits des bonnes intentions de la mère parfaite.  Bien entendu, certains pères soutiennent aussi cette démarche des bonnes  intentions  et partent du principe que si  l’intention des parents est bonne, il ne tient qu’à l’enfant que cette intention soit bien reçue et bien acceptée. Pourtant,  les choses sont souvent plus complexes que cela.  L’enfant avec une mère parfaite entre dans une voie dans laquelle se profile un choix clair : ou l’enfant se révolte à  certain moment contre sa mère et ses bonnes intentions, ou il ne le fait pas.  Dans  le  premier  cas,  la  crise  se  passera  probablement  à  l’adolescence  (étant  entendu  que  l’adolescence  peut  évoluer de l’âge de dix ou onze ans jusqu’à la trentaine !) MCG – page 8 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  9. 9. Si crise il y a, il faut souligner toute la violence de la crise dans laquelle la mère, faisant usage du chantage aux  sentiments,  usera  de  tous  les  moyens  de  pression  psychologiques  les  plus  abjects  pour  faire  plier  l’enfant  ou  l’adolescent, ainsi  que  de toutes  les  punitions  les  plus  arbitraires  et  les  plus  injustifiées  (par rapport à la gravité  des  faits  reprochés  ou  par  rapport  au  moment  où  ils  ont  été  commis).  Dès  lors,  même  extraits  de  cette  dépendance,  les  enfants des mères parfaites peuvent ne pas s’en tirer sans séquelles et eux­mêmes doivent beaucoup travailler sur eux  au delà ce conflit, pour avancer dans la vie.  Dans le second cas, marqué par des  dispositions tyranniques  d’une mère qui sait tout  en raison de sa perfection,  l’enfant  subira  le  poids  de  ce  passé  jusqu’à  ce  qu’il  ou  elle  soit  en  mesure  de  résoudre  ce  problème  avec  un  psychanalyste.  5.  La bonne mèr e n'existe pas  Non, il n' est pas nécessair e de se sacr ifier  pour  êtr e une bonne mèr e. D'ailleurs, la bonne mère n'existe peut­  être même pas. Dans le documentaire « Le mythe de la bonne mère » diffusé dans Zone Libre la réalisatrice avoue sa «  légère déception » à la naissance de ses  enfants qui  n'était pas  « comme dans  les livres  et  les idées  « populairement  véhiculées  ».  «  Je  suis  tombée  de  mon  nuage  que  je  croyais  si  solide.  Elle  y  dénonce  la  «  sentimentalisation  de  la  maternité » présentée comme un « beau bonbon » par la publicité, ainsi que la pression sociale d'une maternité dite «  vitale », où  « il faut  être  mère sans  quoi  la vie  n’a aucun sens  ». « C'est une pression considérable  qu'on internalise  rapidement, nous, les mères ».  Mais  après  cette  pression  monstre  véhiculée  par  des  décennies  d'études  psy,  voilà  que  des  experts  viennent  désormais  nous  dire  qu' il  n' est  pas  nécessair e  d' êtr e  par faite.  Mieux,  que  cette  perfection  n'existe  pas !  Il  est  impossible qu’une mère qui élève de jeunes enfants se couche le soir parfaitement en paix avec elle­même. L’image de  la mère en parfait contrôle semble totalement utopique . Ce n'est pas ça la vraie vie ! Non ?  Bon  nombre  de  femmes  (sinon  toutes)  avant  d'avoir  des  enfants,  ont  ou  avaient  des  idées  bien  arrêtées  sur  l'éducation. Et puis peu à peu, ont appris à lâcher du lest parce qu'un enfant, c'est un enfant et qu'on ne peut pas dire  « non » tout le temps.  Prenez Lynette  de Desperate Housewives, pourtant  d’un  extrème laxisme,  dans  un  moment  d'égarement  (?) elle  abandonne ses « monstres » au bord de la route pour les rendre obéissants.  Il  n’y  a  pas  de  maman  de  sitcom,  impeccablement  coiffée  et  manucurée,  qui  rentre  légère  de  son  conseil  d’administration  et  dépose  un  baiser  sur  le  front  de  deux  chérubins  parfaitement  lavés  et  qui  filent  se  coucher  sans  protester.  Il y a des  mamans  qui travaillent  ou non, se débrouillent plus  ou moins, et bricolent au jour le jour un quotidien  tissé de petites ou de grandes victoires, et de demi­échecs, et c’est très bien ainsi.  Il y a des mamans qui offrent à leurs enfants une leçon de vie sans grands mots, juste en les confrontant à ceci : on  tâtonne, on essaye, on réussit parfois, on persévère autant que l’on peut, en tant que parents, en tant que couple, en tant  que professionnels, chacun dans notre domaine  En fait, la meilleur e façon de devenir  une mèr e par faite  est avant tout d' accepter  justement que vous ne l' êtes pas ! MCG – page 9 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  10. 10. 6.  Quelques faits et pièges à connaître  Il  n’y  a  malheureusement  pas  de  solutions  pour  bien  élever  les  enfants  et  même  si  ces  solutions  existaient,  la  plupart d’entre nous ne pourraient les appliquer pour des raisons d’incompatibilité avec leur tempérament personnel.  Pour autant il existe des constantes qui doivent être soulignées et si, de ce dossier, vous ne deviez retenir qu’une  seule chose, ce sera sans contexte l’énumération suivante :  ­  l’enfant nécessite une image mater nelle et pater nelle, de l’amour  et des attentions  ­  l’enfant n’est pas le jouet des par ents  ­  l’enfant est une per sonne, mais pas encor e un adulte  ­  l’enfant a besoin de limites, sans elles, il par t à la dér ive  ­  l’enfant  ne  peut  pas  fair e  son  éducation  seul  et  nécessite  de  l’autor ité  (à  ne  pas  confondr e  avec  autor itar isme)  ­  l’enfant est en per pétuelle mutation, c’est pour quoi il faut sans ar r êt ajuster  les limites à son âge et à ses  aspir ations tout en ne r emettant jamais en cause le noyau dur  des bar r ièr es imposées  ­  fair e plaisir  à l’enfant n’est pas un but en soin, au contr air e, il vaut mieux éveiller  le désir  de l’enfant.  Que ces lignes puissent à tout le moins faire réfléchir des mères qui, en voulant être parfaites, en arrivent à détruire  leurs enfants et leur psychologie.  7.  CONCLUSION  Mères, il est grand temps de déculpabiliser ! Comme disait Freud « quoi que vous fassiez en tant que mèr e, vous  le fer ez mal de toute façon ! » alors soyez vous­mêmes, faites pour le mieux selon VOS convictions et votr e instinct.  Nous  l’avons  démontré  la  maman  parfaite  n’existe  pas,  tout  comme  l’être  humain…  ça  se  saurait !  Et  puis  si  c’était le cas… qu’est­ce qu’on s’ennuierait !  Une  seule  question  à  vous  poser :  «de  quoi  nos  enfants  ont­ils  besoin ? » ;  tout  simplement  de  cette  vérité­là,  d’adultes  qui  ne  font  pas  semblant :  c’est  celle­là  même  qui  est  le  fondement  de  notre  autorité.  Et  de  beaucoup  d’amour, mais cela, vous le saviez déjà !  Pas de r ecette !  Finalement, Winston Churchill avait  raison  :  il  n'y a  aucune recette pour devenir une  mère parfaite,  mais  il  y a  mille et une façons d'être une bonne mère.  Chacune  d'entre  nous  n'a  qu'à  trouver  toutes  les  façons  qui  lui  ressemblent  et  qui  lui  permettront  de  continuer  d'être une bonne mère.  La meilleure mère que votre enfant puisse avoir ... c'est vous! MCG – page 10 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  11. 11. 8.  BIBLIOGRAPHIE  8.1  Livr es pour  par ents  Dans les silences des mères  L'amour en plus  Le bébé  e  e  André Agard­Maréchal  "Histoire de l'amour maternel (XVII  ­XX  Marie Darrieussecq Ed. POL 15 €  Ed. Albin Michel  siècles)" Elisabeth Badinter Ed.  Flammarion 1980  Spirale n° 18 " L'amour  Mères juives des hommes célèbres  Comment ne pas être une mère  e  maternel"   "Celles qui firent le XX  siècle" Bruno  parfaite  Paul Marciano (dir.) Ed. Erès 2001  Halioua Ed. Bibliophane 2002 ­ 20 €  Libby Purves Ed.Pocket 1996 ­ 5,50 €  Mal de mère, mal d'enfant  Parlez­moi des mères  Mutation n° 90  "Angoisse et bonheur de la maternité"  Brigitte Arnaud Ed. Alias etc. 2002 11 €  " La mère Au commencement..."   Catherine Garnier­Petit Ed. Albin Michel  Ed. Autrement 1987 14,18 euros  1999  Eloge des mauvaises mères  La folie maternelle ordinaire  Peut­on être une bonne mère  Catherine Serrurier  Recueil de psychanalyses Ed Puf  Christiane Olivier  Ed. Hommes et perspectives, 1992  Ed. Fayard 2000  Mère et fils  The Mommy Myth: the  La fille de sa mère de Véronique  Nicole Czechowski, Marie­Claire  Idealization of Motherhood and  Moraldi, Éditions de l'Homme.  Pasquier, Luba Jurgenson Ed. Autrement  how it Has Undermined Women   2001 ­ 14,94 euros  de Susan J. Douglas et Meredith W.  Michaels  8.2  Livr es pour  enfants  Moi je déteste, Maman adore !   Sainte Maman   Selma   Elisabeth Brami, Lionel Le Néouanic  Olivier Jedwab Ed.Rocher 2003 11,50 €  Jutta Bauer Ed. La Joie de lire 2003  Ed. Seuil Jeunesse 1999 12,50 €  Moi, je suis...  Maman, pourquoi tu m'aimes ?   Tu m'aimes, dis ?   Dominique Peysson, Rémi Ed. Mango  Stéphanie Blake Ed. Albin Michel  Simone Schmitzberger, Anne Letuffe  Jeunesse, 2002 ­ 5 euros  Jeunesse, 1999  Ed. Père Castor Flammarion 2000  Mademoiselle Zazie veut un bébé  Edwina l'émeu   Quand Big Mama a créé le  Thierry Lenain  Ed. Nathan 2001  Sheena Knowles, Rod Clement Ed.  monde...  Kaléidoscope, 1999 ­ 12,04 €  Phyllis Root, Helen Oxenbury Ed. Père  Castor Flammarion 2002  L'Album de ma maman   Vrrr...  Quitte ta mère  Diane Barbara, Christine Donnier Ed. La  Christian Bruel, Nicole Claveloux Ed.  Jeanne Benameur Ed. Thierry Magnier  Martinière Jeunesse, 2002 ­ 14 €  Etre, 2001 ­ 10,37 euros  1998  Le Livre de maman   Alex Sanders, Pierrick Bisinski Ed.  Gallimard Jeunesse, 2001  Liste de livre non exhaustive bien sûr MCG – page 11 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 
  12. 12. 9.  ADRESSES UTILES ·  Pôle écoute et accompagnement de par ents  Tél. : 01 64 71 51 53  Réservé aux Pénivauxois et aux Livryens  Aide aux parents rencontrant des difficultés avec leur(s) enfant(s). ·  Inter  Ser vice Par ents  Tél. : 01 44 93 44 93  Orientation de tous les parents dans les problèmes quotidiens. ·  Ecoute Par ents  Tél. : 01 44 93 44 86  Réserve un accès privilégié aux parents parisiens d'enfants de 6 à 18 ans. ·  Par is Par ent Seul  Numéro Azur : 0 810 10 75 75  Pour les femmes enceintes, les mères et les pères isolés en situation de rupture familiale.  10.  SOURCES  9.1  Livr es :   ­ « Comment ne pas être une mère parfaite » de Libby Purves  ­ « Le mythe de la mère parfaite » Susan Douglas et Meredith Michaels  9.2 Inter net :  ­ http://1001nights.free.fr  ­ www.magicmaman.com  ­ www.lesmaternelles.fr  ­ www.cyberpresse.ca  9.3 Autr es sour ces :  ­ les expériences des mamans de sortie d’école avec lesquelles je discute  ­ Le journal de Montréal, citations de Claudine Potvin  ­ La Presse, citations de Silvia Galipeau et de Nathalie Collard  ­ interview de Susan J. Douglas , professeur à l’Université du Michigan  ­ Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) MCG – page 12 –  Université de Parents de Vaux Le Pénil 

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