Ce diaporama a bien été signalé.
Le téléchargement de votre SlideShare est en cours. ×

Vers une intelligence mémorielle

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Chargement dans…3
×

Consultez-les par la suite

1 sur 22 Publicité

Plus De Contenu Connexe

Similaire à Vers une intelligence mémorielle (20)

Plus par Louise Merzeau (20)

Publicité

Plus récents (20)

Vers une intelligence mémorielle

  1. 1. <ul><li>Vers une intelligence mémorielle </li></ul><ul><li>Louise MERZEAU </li></ul><ul><li>Université Paris Ouest Nanterre La Défense </li></ul><ul><li>sciences de l’information et de la communication </li></ul>
  2. 2. <ul><li>traçage des individus sur les réseaux (enjeux éthiques, culturels, politiques) </li></ul><ul><li>point de vue de l’usager </li></ul><ul><li>réappropriation des traces : réaffecter une visée mémorielle à la traçabilité </li></ul>
  3. 3. <ul><li>clivages générationnels, économique/politique… </li></ul>
  4. 4. <ul><li>traçabilité = profilage individuel - quid du collectif ? </li></ul>
  5. 5. <ul><li>des signes aux traces </li></ul>
  6. 6. <ul><li>données produites à l’occasion d’activités de navigation, consultation, annotation, transaction, expression… inscrites, conservées et traitées par des SI </li></ul>
  7. 7. <ul><li>traces profilaires, navigationnelles, agissantes et calculées </li></ul>
  8. 8. <ul><li>traces embarquées (métadonnées) </li></ul>
  9. 9. <ul><li>duplication, migration, expropriation des traces </li></ul>
  10. 10. <ul><li>duplication, migration, expropriation des traces </li></ul>
  11. 11. <ul><li>oublier, désactiver : friches numériques </li></ul>
  12. 12. <ul><li>interfaçages identitaires : plateaux </li></ul>
  13. 13. <ul><li>agrégation, collection </li></ul>
  14. 14. <ul><li>interfaçages identitaires : pêles-mêles </li></ul>
  15. 15. <ul><li>interfaçages identitaires : conversion des empreintes en signets </li></ul>
  16. 16. <ul><li>mémoires collaboratives </li></ul>
  17. 17. <ul><li>mémoires collaboratives </li></ul>
  18. 18. <ul><li>présence numérique : savoir déposer des traces </li></ul>
  19. 20. <ul><li>des identités à la présence : du stockable au mémorable </li></ul>© Catherine Ikam
  20. 21. CARDON Dominique (2008), « Le design de la visibilité. Un essai de cartographie du web 2.0 », Réseaux , n°152, décembre 2008. ERTZSCHEID Olivier, « Pour des &quot;creative commons&quot; de la présence numérique », Affordance.info, [En ligne] http://bit.ly/c8live . DOUEIHI Milad, La Grande conversion numérique , Seuil, 2008. GALINON-MÉLÉNEC Béatrice (dir.), L’Homme trace, CNRS éditions, 2011. GEORGES, Fanny, « L’identité numérique comme présentation de soi : fragmentation, flux, quantification », Les cahiers du numérique, L'identité numérique (à paraître). MERZEAU Louise, ARNAUD Michel (dir.), Traçabilité et réseaux, Hermès n°53, 2009. PIGNIER Nicole, LAVIGNE Michel (dir.), Mémoires & Internet, revue MEI , n°32, décembre 2010.  RIEDER Bernhard, « Pratiques informationnelles et analyse des traces numériques : de la représentation à l’intervention »,  Études de communication , 35-2010, [En ligne] http://bit.ly/hJScWp . ROUVROY Antoinette, Berns Thomas « Le nouveau pouvoir statistique », Multitudes 1/2010 (n°40), [En ligne] http://bit.ly/hA4Ivo . « Bernard Stiegler : L’amitié, “le bien le plus précieux” à l’époque des socio-technologies », par Hubert Guillaud, InternatActu.net, 07/10/08. Dossier &quot;Présence numérique&quot; coordonné par Louise Merzeau in Documentaliste - sciences de l'information , Volume 47, N° 1 mars 2010. SALAÜN, Jean-Michel, « La redocumentarisation, un défi pour les sciences de l’information », Études de communication, n°30, 2007,  [En ligne] https://papyrus.bib.umontreal.ca/jspui/bitstream/1866/1724/1/salaun-jm-redocumentarisation-etudes_de_communication.pdf
  21. 22. <ul><li>http://www.merzeau.net </li></ul>

Notes de l'éditeur

  • Les questions soulevées par la traçabilité numérique sont le plus souvent ramenées à des problèmes de protection ou d’exhibition des données personnelles, d’ordre éthique, juridique, sociétal ou stratégique. Les dispositifs sécuritaires et les logiques de visibilité sont alors envisagés comme les deux versants opposés de la présence en ligne, recoupant peu ou prou des clivages économiques ou générationnels. D’un côté, on recherche les moyens (techniques, contractuels, légaux…) de garantir la vie privée et de veiller à la e-reputation des personnes et des entreprises. De l’autre, on revendique des comportements décomplexés de libre-échange, relationnels ou marchands. Ainsi considérée, la traçabilité semble condamnée au registre conflictuel, où la confiance repose uniquement sur des verrous techniques, quand elle n’est pas le fait d’une simple inconscience des enjeux.
  • surtout, l’opposition protection/exposition limite les enjeux de la traçabilité au seul profilage individuel : identité numérique conçue comme comme marque à gérer selon logique marketing (personal branding) ou comme espace privé à préserver empêche de penser présence numérique dans son rapport au collectif autrement qu’en termes relationnels (constitution de savoirs, mémoires partagées, adhésion…)
  • culture de masse fabriquait des dénominateurs communs – écartant écarter les singularités pour dégager des traits communs, codes, routines, stéréotypes ou lignes de force numérique cherche à calibrer au plus près des différentiels de consommation, d’action ou d’opinion ne vise plus le type , stable et reproductible, mais le token , graphe idiosyncrasique et contextuel, devenu plus-value de toute collecte d’informations identité numérique = seul dénominateur commun d’une masse de données fragmentaires, qu’aucune classification a priori ne peut plus ordonner. pertinence indexée sur la personne et non plus sur les contenus (devance la requête) Mais traçabilité ne se réduit ni à l’expression, ni à la représentation de soi. Les traces s’enregistrent automatiquement, sans qu’on les ait toujours élaborées comme message : elles opèrent comme un sismographe de l’activité réticulaire En deçà du sens et de l’énonciation, traces ne relèvent plus d’une sémiologie, mais d’un datamining . objets politiques et non sémantiques (Melot) Elles sont détachables, mobilisables et calculables. paradoxe : personnalisation et grammatisation, dissémination, expropriation
  • Captation : mémoire machinique ou par défaut traces d’activité pas seulement déclaratif (d’où inefficacité des discours normatifs portant sur les comportements) Nos actes produisent de l’information avant même qu’un message-cadre ne vienne les « intentionnaliser ». énonciation incertaine, sans marqueurs corporels et différée.
  • échelle d’intentionnalité Identité déclarative, navigationnelle, agissante, calculée : Traces « profilaires » : ce que je dis de moi = QUI JE SUIS Traces « navigationnelles » : où je vais, qui je lis, où je commente = COMMENT JE ME COMPORTE Traces « agissantes » : ce que j’exprime, publie, édite = CE QUE JE PENSE Traces « calculées » : ce que le sustème renvoie = CE QUE JE VAUX choix conscient de traits pertinents relevé, par le système, des activités de l’utilisateur au sein du réseau -calcul de ses scores, ses « amis », ses visites, sa production, etc. cf taxonomie proposée par Bruce Schneier : “ données de services” : que je confie à un site afin de l’utiliser (nom légal, âge , numéro de carte de crédit…) ; “ données divulguées”  : que je publie sur mes pages (billets de blogs, photographies, avatars, messages, commentaires…) ; Les “données confiées”  : que je publie sur les pages des autres : une fois qu’elles sont postées, quelqu’un d’autre en a le contrôle ; “ données fortuites”  : celles que d’autres publient à mon propos ; “ données comportementales”  : celles que le site recueille sur moi en surveillant ce que je fais et avec qui je le fais (traces calculables) ; “ données dérivées”  : données me concernant issues de toutes les autres données personnelles, administratives, bancaires, professionnelles, sociales (traces calcules)…
  • échelle d’intelligibilité
  • Autant que les procédures d’identification, c’est cette déliaison qui s’avère aliénante pour l’individu. traitement algorithmique des traces et leur dissémination engendre des phénomènes de non-adhérence, d’expropriation voire d’usurpation mémorielle. cf récupération et recoupement de données enregistrées dans différents contextes, à différentes périodes, pour la construction de profils de consommateurs, délinquants potentiels, fraudeurs… réaffecte aux individus les traces de leurs comportements en terme probabilistes Phénomène de non-adhérence, non-reconnaissance, expropriation ou usurpation. Quand mes traces numériques me reviennent et se retournent contre moi : à la « face » théorisée par Goffman, se substitue une vue de dos ou de ¾ où je ne me reconnais pas (Facebook : question de face) Rétention non anticipée, non désirée, hors négociation. contredit le fonctionnement de la mémoire humaine, dont Halbwachs a montré qu’elle a besoin de plasticité : mémoriser, c’est défigurer ses souvenirs en fonction de son milieu et de son histoire.
  • pages automatiquement générées par les moteurs de Facebook, à partir des contenus extraits e Wikipedia et auto alimentées en « publications » par statuts FB publics où apparaît le mot concerné « Les pages communautaires ne sont pas affiliées ou avalisées par les personnes associées à ce sujet »
  • traces indélébiles (sous couches inaccessibles, duplication…) « nettoyage » illusoire repenser l’oubli comme désactivation des traces (A. Casilli parle de « relation activable ») notion de friches numériques (c’est l’interprétation qui fait la trace) cf skyblogs abandonnés au fur et à mesure des mues de l’identité (Coutant et Stenger). à définir en termes d’usage et non d’inscription méta-droit à l’oubli plutôt que droit à l’oubli : droit de décider du sens à donner aux traces enregistrées (Rouvroy) cf situations où recruteur se sert des photos festives sur FB : l’enjeu n’est pas de pouvoir les retirer ou en protéger l’accès, mais de réguler leur réactivation et leur migration dans un autre contexte…) friches numériques : sur un autre plan que celui des régulations techniques ou juridiques mais pourrait être concrétisée dans le design de l’information
  • diverses manières d’habiter les plateformes de consultation, d’échanges et de publication = autant de voies de réappropriation d’une identité émiettée interface = espace où se reconstruit une cohérence identitaire Lieu d’ancrage et lieu pratiqué (Certeau) qui s’oppose au lieu de la géolocalisation et de la base de données l’interface appelle un art d’habiter : art de locataire plus que de propriétaire Qui consiste notamment en habillages : mur, papier peint (wall paper), galeries… Permet au sujet d’endosser les contraintes du dispositif par une activité de décoration, ou de création Les lieux où je lis, j’observe, j’écoute = relais pour connecter l’information à mon identité Métaphores du livre, du site, de la route… de moins en moins opérantes à l’ère du cloud computing et de la mobiquité habitat n’est plus vécu comme une maison ( home page , boîte, enveloppe ou bulle), mais plutôt comme surface concept de « plateau » que Deleuze et Guattari définissent comme le plan de consistance local des rhizomes, eux-mêmes alternatives à l’arbre désigne une mise en forme de l&apos;espace en deçà de la cognition, qui agit au niveau des habiletés pratiques formes qui ne relèvent pas de catégories instituées, publiques, officielles, mais de modes d&apos;action Un plateau est toujours au milieu, ni début ni fin.
  • Fffffound.com ; visualizeUs ; pinterest.com ; Soup.io ; mlkshk.com/ multiplication des plateformes permettant de collecter et de réorganiser des contenus (en particulier des images) réappropriation de la fonction de traçage Accroches : Pin things you love, Follow people with great taste easy personal publishing your remix of the web convertir ses empreintes en signets , et ses signets en éléments de montages aspiration à recomposer, dans l’espace public du réseau, des lieux de mémoire numériques. imports automatiques ( Digg , Flickr , Delicious , YouTube , StumbleUpon , Twitter , Ffffound , Google Reader , Last.fm , Tumblr , Vimeo ,...) consolidation des mises à jour de médias sociaux , de réseaux sociaux , de blogs et d&apos;autres sources RSS agrégateur en temps réel endless scolling logique d’adoption filtrage de l’information en aval de sa diffusion objets trouvés, braconnage (Certeau), amateur bookmark : pratique qui a pour lieu celui de l’autre production d’un lieu propre comme agrégation toute consultation embarque désormais une visée mémorielle, aspiration à retenir et organiser une mémoire à la fois documentaire, éditoriale et relationnelle.
  • recontextualisation des traces : collection et collectivisation des traces espace de curation agencement des contenus : par thème (board) par collectionneur (profil) par source (documentation)
  • question des distances informationnelles et des voisinages (Bernhard Rieder) probabilité qu’un internaute se trouve confronté à une certaine information (document, idée…). risque : réduction des opportunités aux informations compatibles avec mon profil (social search) le milieu s’adapte au sujet et non pus l’inverse milieu avec lequel j’interagis (d’où partent les sollicitations) sera de +en + lui-même produit par traitement algorithmique de mes propres traces individu condamné à évoluer dans un « monde propre » (Bougnoux) de plus en plus homogène menace la différenciation et la sérendipité ≠ dans les plateformes de collection-curation : outils d’éditorialisation recréent des voisinages signifiants entre les ressources, selon des logiques autres que statistiques… réintroduit diversité des manières de relier 2 contenus ou 2 utilisateurs restaure la possibilité d’un espace commun de recherche et de navigation cf aussi outils comme pearltree
  • des métadonnées « ordinaires » (info sur l’info au fil des conversions) aux projets de mémoires collaboratives redocumentarisation : conversion des empreintes en annotations inscrit la présence numérique dans un registre de savoirs incorporés = corpus, projet collectif ≠ profil = mémoire de travail présence vs identité : Ni somme, ni statut, la présence se déploie dans le temps : elle est irréversible et imprévisible (non calculable), c’est-à-dire fondamentalement sociale , quand bien même les traces par lesquelles elle se manifeste sont traitées par des machines. participation à un espace public ≠ exposition de soi partenariats entre usagers et institutions : les traces acquièrent dans ces pratiques une valeur non plus profilaire, mais heuristique et politique, de mémoires embarquées relevant d’un processus de patrimonialisation plutôt qu’un essaimage de commentaires création d’espaces mémoriels hybrides, mi personnels, mi institutionnels communautés d’intérêt ou de pratique ex : folksonomies : - PhotosNormandie sur Flickr où l’indexation collaborative du fonds photographique est faite par les internautes et sa mise en cohérence par les documentalistes (P. Peccatte) Steve.museum project ( Guggenheim Museum , the Cleveland Museum of Art , the Metropolitan Museum of Art and the San Francisco Museum of Modern Art )
  • ex : folksonomies : Steve.museum project ( Guggenheim Museum , the Cleveland Museum of Art , the Metropolitan Museum of Art and the San Francisco Museum of Modern Art ) ex : user generated content Ina.fr remix pour anniversaire de la chute du mur L’usager producteur de contenu mettant en valeur les collections d&apos;une institution institution médiatrice des contenus produits par les usagers folksonomies en général examinées sous l’angle de leur valeur documentaire laisse de côté enjeux touchant à réappropriation des traces : construction d’une présence numérique inscrite dans culture et mémoire partagée
  • Plutôt que de restreindre ou protéger ses données, l’internaute a donc intérêt à en augmenter, dans tous les sens du mot, l’intelligence : inscrire les traces dans un contexte, une communauté, une temporalité = faire trace
  • Mémoire réductible ni au stockage ni au calcul algorithmique différentes modalités mémorielles : -relationnelle -documentaire -patrimoniale -éditoriale Doueihi : les plateformes sont essentielles , non pas par ce qu&apos;elles gèrent l&apos;accès et le stockage, mais parce qu&apos;elles sont devenues, grâces aux activités des usagers, des l ieux de convergence entre information, communication, savoir et sociabilité. l&apos;humain est caractérisé par la manière dont l&apos;homme habite et investit l&apos;espace. urbanisme virtuel naissant : rapport de l&apos;homme à son environnement. espace hybride du passage continuel entre intime/commun, réel/virtuel, savoir/jeu… culture anthologique naissante, à la fois lettrée et populaire, à la fois savante et amateur.

×