Dans le taxi intercommunal qui me conduit au cires où l
1. Dans le Taxi intercommunal qui me conduit au Cires où l’Administration de l’Université de
Cocody a été relocalisée, j’ai deux voisines. Deux dames, bien mises qui m’ont l’air d’aller
assister à des noces. Le trafic, ralenti par les bouchons, je prête une oreille d’abord distraite
puis intéressée à leur conversation. Le sujet en est le courage et le respect des jeunes. Je la
partage avec vous !
Une première cousine de la voisine la plus proche de moi a vécu chez elle pendant un
moment, et le moins que l’on puisse en dire, c’est que la fée n’a pas su enchanter la maîtresse
du logis. Cette dernière l’a trouvée paresseuse et irrespectueuse. Si bien que c’est avec
ravissement qu’elle apprit son départ par les soins d’une lettre jetée distraitement sur la table à
manger. « je te parie que c’est un garçon qui lui a mis ces choses là en tête ;les filles là,
quand elles commencent, elles se disent que c’est nouveau et qu’elles seules en ont eu la
révélation de Dieu » ajoute voisine N°2
Une autre ayant perdu père et mère échoua à son tour auprès de la tante généreuse et
compatissante. A elle, point de reproches, attitude exemplaire, humilité proche de la servilité,
respect s’apparentant à la crainte. Elle réussit avec brio son baccalauréat.
Attendant l’aide qui ne venait pas, la vertueuse nièce se fait servante ou bonne selon la
sensibilité ; c’est ce métier composite qui, sous nos tropiques correspond à la fois à fille de
ménage, cuisinière et nounou. Jugeant ensuite ses économies conséquentes, elle se paye une
formation en secrétariat et comptabilité. Elle en sort, deux brèves années plus tard, auréolée
du titre de technicien supérieur dans ladite filière de formation .Bref, la jeune dame vivait
encore auprès de la tante, et n’avait point changé en matière de respect et de sagesse. Elle
vivait aussi toujours à son crochet par manque d’emploi.
La toute gentille tante jurait n’être aucunement gênée par la présence de la jeune et orpheline
nièce dont elle louait le sens du respect et la politesse : histoire fort singulière mais (presque)
banale.
Je suppose que la vertu de la seconde nièce ne peut qu’être louée et l’attitude de la première
blâmée. Un certain bon sens universel rend le jugement facile… et évident !
Mais j’ose m’interroger sur les motivations de chacun des personnages de cette malheureuse
affaire.
La tante préserve son « sweet home », elle ne veut être dérangée dans ces habitudes ni
supporter de nouvelles charges sans contrepartie. Du coup, exit la nièce numéro 1 dont on ne
tire aucun profit qu’on applaudit l’évènement et on adresse juste un grand merci à la
providence
La nièce N°1 tient à préserver sa liberté de paresser et d’agir, et court de toutes ses forces
pour échapper à une quelconque autorité.
La nièce N°2 protège jalousement « sa chance » d’avoir un toit et met tout en œuvre pour se
le préserver, mais accepte aussi la servitude d’un métier peu honorable pour voir ses
ambitions réalisées.
Pourquoi ?
2. Ben, parce que dans ce monde si vieux et si riche de son évolution multiséculaire, dans cette
humanité jalouse et fière de ses connaissances et de sa science, chaque individu ne vit que
pour défendre ses intérêts. Et cela demeure vrai malgré le temps qui s’écoule. Qu’on nous
trouve vertueux ou mauvais ?
Tout dépend des moyens dont on choisit d’user !