ce document pour quoi faire ?
Ce document est provisoire. Il a pour objectif de faire un point
sur l’enquête participative en cours et de dégager les pistes
intéressantes pour la suite. Il contient des liens, identifie
des acteurs, des problématiques soulevées dans la
discussion. Ce n’est qu’un outil de travail et non une
conclusion. A vous de nous dire si il vous est utile
Merci au Basel Action Network et aux Ateliersdu Bocage pour nous avoir prêté leurs phot
ce sujet, c’est vous qui l’avez proposé.
Basile, Dakar, Sénégal, pense en effet que « l’on devrait
parler de ces ordinateurs d’occasion qui inondent le
continent africain (…) Est-ce qu’ils participent à la lutte
contre la fracture numérique ? Est-ce qu’il y a danger de
pollution ? Qu’est-ce que l’Afrique y gagne ? »
jeter son vieil ordinateur au nord, « pas si simple »
Marie, Paris, France :
«Je me suis adressée à ma
ville, qui, selon la norme
européenne, est censée
mettre en place une
collecte des déchets
numériques, et se charger
de leur remise en marche
pour envoyer le matériel à
des associations qui en
ont besoin, ou de le
recycler. (…) Ou alors je
décide d'emmener moi
même mes déchets
informatiques à recycler,
dans une entreprise de
recyclage qui me fera
payer une taxe au kilo
pour le coût de l'opération.
(…)
et pourtant, en France, chaque habitant produit en
moyenne 16 kilos de déchets électriques et
électroniques par an dont un tiers seulement est
recyclé
le besoin en informatique d'occasion, une réalité
Edo, Kinshasa,République Démocratique du Congo,
«Contrairement à ce que l'on dit l'Afrique n’est pas un dépotoir , c'est
une nouvelle vie qu' on accorde à ces machines car nous n'avons
pas un niveau de vie identique à celui de l'occident et ne nous
voilons pas la face pour ça ! »
Damala vit entre le Bénin et la France où il récupère des ordinateurs
d’occasion pour le compte de son association Solidarités et Culture.
Mais quand les « maintenanciers » ne parviennent plus à réparer
les unités centrales durement éprouvées par le climat, où vont les
machines ? Écoutez sa réponse
le recyclage au sud, presque rien n’est prévu
Nzoua, Italie: « sur le plan environnemental, aucun de ces
pays où l'apport de matériel de seconde main est
primordial ne possède la technologie de recyclage, tous les
déchets sont mélangés et portés à la décharge sans aucun
tri préalable. »
Philippe , France, « Concernant le recyclage d'ordinateurs
au Burkina je signale l'initiative de l'association
"Ateliers du bocage" qui recycle le matériel en générant
des emplois sur place et re-expédie le matériel non
traitable en France (en attendant mieux) »
Voir aussi à ce sujet la page de Sanou avec beaucoup de
photos sur les Ateliers du Bocage
le cadre légal :
Marie, Paris, France : « Une norme européenne oblige, depuis 2005, les
ménages européens à recycler leurs déchets numériques au lieu de le jeter
à la poubelle
" Depuis le 13 juillet 2005, date de l’entrée en vigueur de la Directive
européenne sur les D3E - les équipements électriques et électroniques –ne
doivent plus être jetés, mais collectés, puis :
* réparés et réemployés,
* dépollués
* recyclés ou valorisés (sous forme d’énergie).
Les ménages européens payent une éco participation lors de l’achat d’un
nouvel appareil électrique ou électronique depuis le 15 novembre 2006.
l'éco participation (à comprendre comme l'effort de chacun pour recycler
ses déchets numériques) est bien expliquée sur le site l'Intern@ute Conso :
ici
le cadre légal (2)
Olivier, Lomé, Togo : « d'après les dernières nouvelles, des
dispositions sont prises par les pays de l'Union
Européenne pour que les PC d'occasion qui seront
dorénavant offerts aux Pays les moins avancés soient
d'abord recyclés en zone Schengen avant toute expédition
en Afrique sub-saharienne par exemple. Cette nouvelle
disposition de l'UE génère des coûts : recyclage, stockage
et emballage ce qui fait que l'on estime à à peu près 80
euros pour acquérir un PC offert sur place en France. Qui
en sait mieux ? »
qui profite de ces envois de vieux ordinateurs ?
Qui en bénéficie ?
au Nord
Abdramane, Ouagadougou, Burkina Faso : « Cependant,
se débarrasser des équipements de troisième main, bons
pour la casse, en Afrique est une politique bien voilée de
certaines compagnies occidentales qui voient en cela un
moyen plus avantageux c'est-à-dire moins coûteux. car les
envoyer à la casse sur place reviendrait plus cher. »
au Sud
de Ndjabun Irène Sidonie, Cameroun, «J'ai pu me
rendre compte à Bruxelles, Paris de la quantité des
"déchets" qui partent de ces pays pour le continent. Si
j'avais moi-même eu un moyen de transport adéquat,
j'aurais, je l'admets, ramené toutes sortes d 'articles de
mon choix sans bourse délier. (…) Et je me serais fait
un bon paquet de fric comme le font mes compatriotes
qui inondent nos quartiers de boutiques de brocantes.
Car c'est une activité lucrative, très lucrative, dont les
professionnels de surcroît se nourrissent de l'absence
de législation en la matière. »
Asama, Douala, Cameroun, « Actuellement c'est le
désordre total, les Camerounais qui sont en Europe et
en Chine, ramassent ces ordis, les exportent au pays et
revendent à des prix exorbitants. »
quel pourcentage d'ordinateurs d'occasion vont
directement à la casse ?
Chantal, vice présidente de l'ONG Al Amal, Zagora, Maroc
« Beaucoup de matériel et de machines sont acheminées
c'est vrai mais sur 10 et bien 7 ne marchent pas et
deviennent des déchets de plus. »
Didier, Président de l’association Cultures Sud, Paris,
France «Les associations récupèrent environ 60 % des
machines qu'on leur envoie » Écouter l’interview
Gires Mayala, Sénégal, «comme venait de le dire
Yarbondja, même ceux (les ordinateurs ndlr) qui ne
fonctionnent pas vont servir des pièces de rechange «
quelle information pour les citoyens en Afrique ?
Alain Patrice, Abidjan, Côte d'Ivoire, président d'une ONG
dénommé "M" qui « lutte pour l'assainissement de
l'environnement et des relations sociales. » :« Chez moi en
Côte d'Ivoire, le business des ordinateurs d'occasion est en
plein boom et personne semble se soucier des déchets de
ces matériaux, qui d'ailleurs étant d'occasion ont une durée
de vie assez courte. Le vrai problème, c'est que nos
populations et même nos autorités ignorent ou semblent
ignorer totalement les dangers que représentent ces
ordures électroniques. »
les enquêtes sur le sujet , les documents, les liens
Web2 solidarité, le
réseau social de la
solidarité numérique a
animé un débat sur le
recyclage et le ré
emploi des ordinateurs
d’occasion où Sanou
notamment a participé
« Dans la perspective
d’optimisation de la
gestion des DEEE en
Afrique, les Ateliers du
Bocage sont sur le
point de mettre en
place un réseau
africain… » (crédit photo
Basel Action Network )
les ressources sur le Web
le site de l'acidd, association de communication et
d'information pour le développement durable et son
application aux nouvelles technologies
le lien sur l'enquête ENDA pour la solidarité numérique
les lieux
les pays :
au Nigeria, « computer land », évoqué dans
l’interview de Damala
les ports
Jean-Baptiste : «on peu dénombrer au mois 15 stands de
vente sur le port au TP3 (c'est le lieu de décharge du
matériel électronique au port autonome de Lomé)….
les points de vente
À Lomé on peut dénombrer au mois 1200 dépôts de ventes
de ces ordinateurs d'occasion.
les acteurs : individuels, institutionnels, associatifs, privés
les membres de l’atelier directement concernés
Bouamoutala samba anouar jodel, Congo Brazzaville
sociologue, assistant en hygiène sécurité et environnement
son témoignage
Sanou, Ouagadougou, Burkina Faso, Les Ateliers du Bocage
Basile, Dakar, Sénégal, journaliste, : « Basile Niane : « Vous
savez bien monsieur Diop que les ordinateurs de seconde
main sont aussi des déchets toxiques dangereux pour le
continent Africain. Est ce que l’état du Sénégal est conscient
de cette situation vu que le président parle de 200 millions
d’ordinateurs de secondes mains ? » lire la suite
les membres de l’atelier directement concernés
Jean-Pierre, Amiens, France, retraité :« A titre bénévole,
j'ai participé, il y a quelques années, à la défabrication
(c'est le terme officiel) de ce type de matériel et chaque
élément démonté et trié a une valeur non négligeable,
compte tenu du prix des métaux: nous trouvons du fer
(boitiers en particulier), du cuivre (câblages ...etc... ), de
l'aluminium, de l'argent et de l'or !
autres acteurs
Sous le prétexte des dons, rapporte François Ossama,
électronicien camerounais et auteur du livre “Les Nouvelles
technologies de l’information. Enjeux pour l’Afrique sub-
saharienne », des milliers d’ordinateurs obsolètes sont
déversés dans des pays qui ne disposent pourtant
d’aucune capacité de recyclage dont la maîtrise reste
complexe sur le plan technologique”.
Nyaba Ouedraogo, photographe burkinabé a fait un
reportage « L’enfer du cuivre » sur la décharge
d’Agbogbloshie market à Accra au Ghana . Nous l’avons
interviewé.
les ONG
Le groupement
Basel Action Network ce
groupement vient de
publier une
nouvelle étude. Selon
ses conclusions, une
grande partie des
équipements
informatiques,
téléphoniques et autres
appareils électroniques
envoyés pour
réutilisation en Afrique,
cache en fait une
véritable mascarade.
greenpeace
Greenpeace a mené
l'enquête sur deux
décharges situées au
Ghana, qui servent,
pour l'une, au dépôt
et au retraitement de
produits électroniques
(des ordinateurs, des
écrans et des
télévisions) et, pour
l'autre, à la revente de
certains éléments. Le
désassemblage y est
réalisé manuellement
et les appareils sont
souvent brûlés en
plein air pour isoler le
cuivre ou le plastique.
les programmes, les projets
Le CRDI, la coopération canadienne
Gestion et valorisation des déchets d'équipements électroniques et informatiq
Institution: Université Cheikh Anta Diop
Contact : Thioune, Ramata Aw
Région à l’étude: Bénin | Mali | Afrique subsaharienne |
Afrique de l'ouest | Sénégal
Date de début : 2007/08
Ce projet portera sur le problème des déchets
électroniques et informatiques ainsi que leur gestion. Il
permettra également d’explorer des stratégies de
valorisation de ces déchets viables et durables.
les programmes, les projets
Enda Ecopole
Interview de Mr Amadou Diallo de l'organisation ENDA
Ecopole à Dakar, qui vient d'entamer un travail sur le
"recensement", le tri des déchets et le recyclage des
ordinateurs usagés par des jeunes formés à la
maintenance. Je vous le recommande particulièrement.
Écouter
les points sensibles
Douanes :
Saturnin, Pointe Noire, Congo Brazzaville : « Nous
n'avons pas d’appareil aux frontières pour la vérification,
outre les appareils de vérification, la douane en Afrique
est poreuse, mal organisée avec un désordre absolue.
Les pays du nord profitent de ses faiblesses pour nous
envoyer les déchets. »
Héritier, Matadi, République Démocratique du Congo :
« la question primordiale que nous pouvons nous poser
est de savoir comment ces ordinateurs usagés qui ont
des ennuis sur notre population entre dans les territoire
Africain. »
où sont entreposés les ordinateurs inutilisables ?
« Le Parisien » a publié un article intitulé " Des déchets
informatiques envoyés au Sénégal". Il y est question de
Mgr Olympio qui « a piqué une grosse colère » ( et porté
plainte) après reçu des dizaines d'ordinateurs prévus pour
équiper des écoles mais dont aucun ne fonctionnait ! Mgr
Olympio est l'abbé du diocèse de Kolda. Qu’a-t-il fait de
ces déchets ?
informer les populations des dangers des D3E
Emmanuel Bizanor AGNEGUE
Pour moi la question ne se pose pas du tout en terme
d'opportunité d'importation de matériel électroniques
usagés mais plutôt en terme d'urgence de mise à la
disposition de ces pays de moyens d'information sur les
dangers de la mauvaise élimination de ces déchets et
surtout de la mise aussi à leur disposition de la technologie
de gestion écologique de ces déchets. A mon sens le
danger provient plus du manque d'information sur
conséquences éventuelles de la destruction ou de
l'exposition à ciel ouvert de ces déchets. Ne dit-on pas que
mon peuple périt faute de connaissances?
des ordinateurs écologiques ?
Lisa, Canada, APC,
Association pour le progrès des communications
: « il y a en passant,
maintenant des
ordinateurs écologiques
à bas prix qui sont plus
accessibles et qui
peuvent fonctionner
dans des conditions plus
précaires (tel que le E2
)»
à ce stade de l’enquête….
On pourrait envisager de :
identifier les maillons faibles de la chaîne ( au départ de
France, à l’arrivée en Afrique)
préciser les lieux de décharges ( avec les responsables de
programmes en cours – Enda, Université Cheikh Anta Diop,
acteurs directement concernés..) et les quantités de D3E
identifier les partenaires institutionnels, associatifs, privés
( les fabricants d’ordinateurs ont eux aussi engagé la
réflexion
dégager les pistes vers des solutions locales ( réseau
proposé par les Ateliers du Bocage)
vos suggestions ?