Déclaration de Jalisco Guadalajara 2000 sur les Systemes d'Urgence Médicale
1. Déclaration de Jalisco sur les systèmes médicaux d’urgence et de
catastrophe et la définition des SIUM et SAMU Guadalajara 2000
Pendant le déroulement dans la ville de Guadalajara, Jalisco, Mexico, des 2ème Rencontres
Internationales des SAMU, en présence de participants des SAMU d’Argentine, de Belgique, du
Canada, du Chili, de Colombie, de Cuba, d’Espagne, de France, du Mexique des USA et du
Venezuela, il a été décidé, en accord avec la déclaration de l’OMS lors de sa réunion de Leningrad en
1968 que :
Rien ne justifie que l’on puisse priver une personne des soins urgents les plus modernes à partir du
moment où elle se trouve sous la menace d’un risque particulièrement grave.Reposant sur
l’expérience des participants des SAMU déjà opérationnels, un accord unanime s’est fait pour signer
la Déclaration suivante visant à jeter les bases techniques de développement des Systèmes Intégrés
d’Aide aux Urgences Médicales et aux Catastrophes ou SIUM.
1. Nous entendons par Système d’Aide aux Urgences Médicales et aux Catastrophes (SUM)
l’organisation qu’entend donner le secteur de la Santé à ses moyens de réponse aux urgences et aux
catastrophes.
2. Nous faisons nôtres les critères énoncés par le Conseil de l’Europe en 1990 : « l’Aide Médicale
d’Urgence est une activité de soins dans le cadre de la Santé, et les interventions réalisées
dans ce cadre doivent être rapides et efficaces, mobilisant des moyens permanents et
suffisants, et donc non extraordinaires, accessibles à tous. »
3. Nous disons que les SIUM devront faire délivrer les soins urgents par des professionnels de la
Santé, médecins, infirmiers, et auxiliaires de différents niveaux, aidés si nécessaire par des
bénévoles, tous formés aux conduites à tenir les plus récentes. Les connaissances devront
être entretenues.
4. Les SIUM devront disposer de moyens matériels et logistiques dûment certifiés,
homologués et compatibles entre eux, permettant de délivrer les soins nécessaires en terme
de qualité et de quantité.
5. Les gouvernements devront garantir l’accessibilité de ces systèmes à tout public. Ces
systèmes seront régulés, dirigés et coordonnés par les autorités de Santé.
6. Les SUM devront participer à la promotion de la Santé et à la prévention. Ils devront
assurer la formation aux soins et évalueront les processus en matière d’urgence et de
catastrophe.
7. Les personnels chargés des tâches définies à l’article 6 devront disposer de formations
spécifiques, théoriques et pratiques. Les administrations faciliteront l’élaboration des critères
de formations basés sur la référence internationale et assureront l'accréditation.
8. Les SIUM participeront à la gestion, à la tutelle et à l’évaluation de la formation, initiale et
continue, du grand public. Ils devront assurer la promotion du numéro de téléphone unique
affecté aux urgences médicales et diffuser son mode d’emploi (informations à donner, gestes
de premiers secours et de réanimation de base).
9. Les SIUM participeront à la gestion, à la tutelle et à l’évaluation de la formation, initiale et
continue, des bénévoles et des professionnels de la Santé, basés sur des références
internationales, permettant leur certification.
10. Les SIUM collaboreront avec les administrations dans la promotion le développement et
l’extension de leurs systèmes et de leurs prestations pour toute la population et sur tout le
territoire.
2. 11. Les SIUM mettront à la disposition des autorités sanitaires les informations épidémiologiques
de leurs activités. Ils proposeront et participeront à des campagnes de prévention.
12. Les SIUM se composeront de 3 sub-systèmes : coordination des moyens d’urgence, aide
médicale urgente extrahospitalière (SAMU), soins d’urgence hospitaliers et primaires. Ils
devront suivre des protocoles homogènes, standardisés et faisant référence aux données
internationales.
13. La coordination des moyens du SIUM devra s’effectuer dans un centre unique de régulation
et de conseils médicaux. Ce centre devra lui-même être coordonné avec les autres institutions
impliquées dans les secours non médicaux en réponse aux urgences et aux catastrophes.
14. Les médecins régulateurs de ces Centres SAMU devront recevoir en continu
l’information sur les moyens de réponse existants et leurs disponibilités.
15. Les médecins régulateurs décideront du moyen disponible le plus adéquat et efficient pour
répondre au besoin, après avoir analysé la demande. Ils devront assurer le suivi de l’aide
médicale urgente jusqu’à la fin de la mission.
16. L’accès au SIUM devra être concrétisé par un numéro unique d’urgence médicale accessible
à tous et gratuit.
17. Le SUM devra garantir la confidentialité de toute l’information sanitaire.
18. Les services d’urgence extra hospitaliers assureront les soins urgents de la prise en charge
du patient jusqu’à son arrivée à l’hôpital.
19. Les soins médicaux dans le cadre du SIUM seront régulés par le médecin du centre
régulateurdu SAMU. Le médecin régulateur devra détenir une délégation de l’autorité
sanitaire dans l’exercice de ses fonctions.
20. Les soins d’aide médicale urgente extra hospitalière devront être délivrés en coordination
avec les autres types de soins.
21. Dans le cadre des SIUM, les SAMU pourront réorienter l’appel vers un service compétent,
donner un conseil médical téléphonique ou activer un moyen en fonction du besoin et pour
répondre à la demande.
22. Pour répondre aux situations d’urgence et de catastrophe, le SUM devra pouvoir disposer
des moyens d’assistance de tous niveaux.
23. Les SIUM développeront entre eux des stratégies de coopération permanentes, et
extraordinaires en cas de catastrophe pour pouvoir accomplir leurs missions. Ils passeront
des accords tant au niveau local, que régional national ou international. Ils partageront leurs
informations et connaissances, médicales et non médicales, de manière gratuite.
24. Les SIUM doivent générer des stratégies d’évaluation et de recherche dans le but d‘améliorer
la qualité et l’efficience, de leur gestion et de leur prestation.
25. L'application de ces recommandations devrait aboutir à une baisse graduelle de la morbidité,
de la mortalité et de la létalité de la pathologie d’urgence et de catastrophe d’une manière
efficace, efficiente, effective et utile.