5. D’Alexandrie (la bibliothèque) à Hadopi (la loi)
• Imaginez que vous ne puissiez plus jamais prêter, donner, léguer à vos
amis ou à vos proches tous les livres, musiques, films que vous avez
achetés et que vous avez l’impression de posséder.
• Que vont devenir vos comptes iTunes, Netflix, Deezer, Spotify … ? Qui
regorgent pourtant de biens culturels que vous n’avez pas volés et que
vous pourriez avoir envie de donner ?
• Phénomène d’acopie**. Empêcher les gens de copier, rendre la copie
impossible, c’est tuer l’art et la culture, tuer le progrès et les sciences,
c’est renforcer les monopoles, c’est stériliser la société.
• On a toujours fait des copies. Dans toutes les sociétés. Dans toutes les
cultures.
• Alexandrie Imprimerie Hadopi (et tout s’est barré en sucette)
5** http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2012/09/lacopie.html
6. « Tu n’imprimeras point »
Le 11ème
commandement
• En 2016, HP fait une mise à jour de son « firmware » qui rend toutes les cartouches
génériques incompatibles.
• Problème (en France) Article 122 code de la consommation :
• Vente liée : « Il est interdit de refuser à un consommateur la vente d'un produit ou la
prestation d'un service, sauf motif légitime, et de subordonner la vente d'un produit à
l'achat d'une quantité imposée ou à l'achat concomitant d'un autre produit ou d'un
autre service ainsi que de subordonner la prestation d'un service à celle d'un autre
service ou à l'achat d'un produit dès lors que cette subordination constitue une
pratique commerciale déloyale »
• Mais aussi :
– Limites « virtuelles » du nombre de copies autorisées par cartouche (même si vous imprimer en mode
« éco ») Epson notamment
– Date de péremption (!!) des cartouches = s’arrêtent de fonctionner même si elles ne sont pas vides
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7. • À l’échelle du numérique, l’obsolescence programmée des
objets techniques devient principalement le moyen de fabriquer
des usages « dégradés » ou des ventes liées
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« Defective by design » (défectueux par conception)
8. Des imprimantes aux objets connectés
• Imaginez maintenant ces DRM sur les 20
milliards d’objets connectés annoncés à
l’horizon 2020
• « Petits » objets : Frigos, cafetières, réveils, …
• « Gros » objets : voitures (autonomes),
tracteurs …
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9. 2015 : General Motors invente la voiture et le tracteur sous
droits d’auteur.
• les voitures fonctionnent grâce à un logiciel qui dit aux différentes pièces mécaniques ce qu'elles doivent
faire.
• ce logiciel est fait de code informatique
• ce code est soumis au copyright
• General Motors est propriétaire de ce code et de ce logiciel
• une voiture moderne ne peut pas rouler sans ce logiciel ; il est intégré à tous les systèmes du véhicule.
• en conséquence, l'achat ou l'utilisation de ce véhicule s'apparente à l'accord d'une licence (the purchase
or use of that car is a licensing agreement)
• et puisque qu'il s'agit d'un accord de licence, Général Motors en est le propriétaire (du véhicule) et peut
autoriser ou interdire certains usages ou certains accès.
9** https://boingboing.net/2015/05/21/gm-says-you-dont-own-your-ca.html
Donc C’EST MOI QUI ACHÈTE une voiture (ou un tracteur) mais
c’est General Motors qui en est le PROPRIÉTAIRE.
13. Des objets connectés externes, aux organes et composants
connectés littéralement « incorporés »
• Des objets connectés dans nos corps ?
• Ce n’est plus de la Science-Fiction.
• Employés « pucés » (RFID) : la puce dans votre main peut allumer les
lumières ou ouvrir la porte. Elle peut aussi vous envoyer une décharge
électrique si on la programme pour ça.
• Secteur médical : cœur artificiel d'une femme opérée en 1992 n'avait plus
que 14% de batterie en 2005. Changer la pile ? Non. Cette technologie,
vieille de 23 ans, n'est plus fabriquée.
• Imaginez le pacemaker sous DRM, limitant les possibilités d'intervention à
un seul fabriquant sous contrat avec une série limitée d'hôpitaux et de
cliniques. Un DRM de Pacemaker qui pourrait être chrono-dégradable, le
changement ou la recharge de la batterie vous obligeant à vous délester
d'une nouvelle somme d'argent au bout d'un temps donné.
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http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2015/08/hopitaux-musees-homme-repare.html
14. CONCLUSION.
Obsolescence numérique programmée
• En numérisant et en connectant des objets et des biens culturels (livres, disques,
films, etc …) on appauvrit, on contraint et on limite trop souvent les possibilités
d’usages.
• Et plus la connexion est présentée comme « sans limite » et ubiquitaire (« vous
pourrez vous connecter de partout depuis votre compte ») plus les usages sont –
malheureusement – limités (on peut lire mais pas imprimer ou copier/coller, etc.).
• Ce qui devrait être vecteur d’émancipation est (trop) souvent vecteur d’aliénation.
Connexion « dans » l’objet rend souvent le bidouillage, la réparation impossible.
• Voilà aussi pourquoi on a voulu organiser COPY PARTY et REPAIR CAFE.
#CopyParty
Copier n’est pas voler.
** http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2015/05/general-motors-invente-la-voiture-sous-droits-dauteur.html
http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2015/04/du-digital-labor-au-copytalisme.html
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