CAHIER
PRÉPARATOIRE
28 juin 2012
Panorama
de l’évolution
des PME
depuis 10 ans
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Edito
Convaincus du rôle central des PME dans l’avenir de notre économie, la CGPME
et KPMG s’associent régulièrement pour des réflexions et des actions en leur faveur.
Partenaires à Planète PME et pour le Baromètre trimestriel sur le financement et
l’accès au crédit des PME, nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui le
fruit d’une nouvelle collaboration à l’occasion de la 10 ème édition de Planète PME : une
étude consacrée à l’évolution des PME sur les dix dernières années et qui explore des
pistes de progrès qui s’offrent à elles.
Les PME bénéficient depuis quelques années d’un regain d’intérêt. Des mesures
d’accompagnement à l’innovation et à l’exportation ont été mises en place ces
dernières années. La campagne présidentielle a vu l’émergence de nouvelles
promesses afin de favoriser le développement des PME. L ’étude montre leur rôle
majeur dans la création d’emplois, et notamment d’emplois qualifiés ainsi que leur
volonté d’innover. Elle rappelle également les efforts à consentir encore en termes
d’investissement, de formation et d’exportation. Avec en ligne de mire le trio gagnant
de leur développement : innovation, international et croissance externe.
Mais nous devons aussi retenir un enseignement de ces indicateurs chiffrés, c’est
la transformation de la PME. Depuis toujours reconnue pour ses valeurs humaines,
l’entreprise est aujourd’hui attendue sur le terrain du développement durable,
de la quête de sens, de l’exigence de qualité, de la Responsabilité Sociétale et
Environnementale.
Bonne nouvelle, les chefs d’entreprise l’ont compris et ont déjà imaginé un
nouveau management réactif et souple pour répondre aux exigences d’un marché
hyperconcurrentiel et rapide mais aussi collectif et attentif à ses collaborateurs pour
se donner la force durable d’une équipe.
Les PME savent qu’elles concentrent les plus grandes attentes de notre pays en
termes d’emplois et de croissance. Elles ont le talent et l’énergie pour y répondre.
Cependant, un environnement favorable est nécessaire pour relever ce défi. Cette
étude donne de nombreux éléments pour alimenter notre réflexion et nous aider à le
construire ensemble.
Bonne lecture !
Jacky Lintignat Jean-François Roubaud
Directeur Général de KPMG Président de la CGPME
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Sommaire
La création d’entreprises 02
Les facteurs de croissance 06
L innovation 10
’
L international et l’exportation 14
’
L investissement et le financement 18
’
L ’emploi 23
La formation 28
Les transmissions-cessions 32
La compétitivité 36
Les tendances d’avenir 40
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La création d’entreprises
Indicateurs clés
La création d’entreprises, dynamisée par le statut de l’auto-entrepreneur
Après une stagnation, voire une baisse depuis les années 1990 jusqu’en 2002, le nombre annuel de créations d’entreprises n’a cessé
de croître (+187 % entre 2000 et 2010), à l’exception de l’année 2011 (-12 % avec 549 805 créations).
Le statut de l’auto-entrepreneur, créé par la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) en août 2008, a dynamisé le nombre annuel
de créations (+75 %de créations d'entreprisesLes auto-entreprises représentent désormais plus de la moitié des créations annuelles
Nombre annuel entre 2008 et 2009). (2000-2011)
(53 % en 2011 avec 291 721 créations).
800 000
Nombre annuel de créations d’entreprises (2000-2011) Comparaison des créations d’entreprises et taux de
création
700 000
622 039
Taux de création
580 193 Créations (nombre de créations
600 000
d’entreprises d’entreprises
sur le total d’entreprises)
549 805
500 000 Allemagne 297 391 8,31 %
Espagne 267 546 7,19 %
400 000
France 580 193 15,35 %
325 739
268 996 271 217 285 458 331 439
Italie 325 139 7,22 %
300 000
238 971
216 056 213 380 214 882 Royaume-Uni 238 765 10,09 %
200 000 Source : Eurostat - 2009
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Insee
L’effet de la LME se ressent également dans les comparaisons internationales. La France est l’un des pays d’Europe qui crée le plus
d’entreprises, avec un taux de création de 15,35 % en 2009. En 2008, ce taux était comparable à celui de nos voisins (9,70 %).
La moitié des entreprises créées disparaît dans les cinq ans
Le taux de pérennité à trois ans des entreprises créées en 2002 et en 2006 est le même : 66 %.
Le taux de pérennité à cinq ans a augmenté progressivement et se situe désormais aux alentours de 50 % (pour les entreprises
créées en 2002)1. En revanche, il est encore trop tôt pour véritablement mesurer l’impact des auto-entrepreneurs sur ce taux de
pérennité. Il faut noter également que le chiffre d’affaires moyen des auto-entrepreneurs reste faible et s’élève en moyenne à
1 000 euros/mois2.
Des créateurs aux profils variés et de plus en plus diplômés
Les créateurs sont de plus en plus diplômés. Ainsi, la proportion de créateurs détenant un diplôme supérieur au baccalauréat est
passée de 30,2 % en 2002 à 43 % en 2010. Les femmes représentent près de 30 % des créateurs, à un niveau stable depuis 2000,
de même que la moyenne d’âge qui se situe entre 38 et 39 ans sur la décennie. La part des chômeurs dans le nombre de créateurs
varie entre 30 et 40 % entre 2002 et 20103.
1 Etude SINE - Insee
2 Insee Première - Février 2012
3 Banque de données macro-économiques de l’Insee
2
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La création d’entreprises
Indicateurs clés
Les créations d’entreprises par secteur d’activité
Les créations s’orientent de plus en plus Les créations d’entreprises par secteur d’activité
vers les services
2010 19,6% 35,3% 45,1%
Les activités dites secondaires (industrie, construction et industrie
agro-alimentaire) représentent une part de moins en moins importante
du nombre annuel de créations d’entreprises (27 ,5 % en 2002 contre
19,6 % en 2010), tout comme elles contribuent de moins en moins à 2008 21,2% 38% 40,8%
la production nationale.
Le secteur des services connaît un essor relatif (41,7 % des créations
2005
en 2002, 45,1 % en 2010). 21% 42% 37%
On peut identifier des sous-secteurs pour lesquels les créations sont
nombreuses :
2002 27,5% 30,8% 41,7%
• es activités immobilières : en moyenne, +7 % de créations
L ,6
chaque année.
0 20 40 60 80 100
• a construction : en moyenne, +7
L ,7 % de créations chaque année. Industrie / Construction / Agro-alimentaire Commerce Services
Source : Insee, APCE
La création d’entreprises génère moins d’emplois salariés...
Part des entreprises ayant recours à l’embauche Si plus d’entreprises ont vu le jour dans les dix dernières années,
Part des entreprises ayant recours à l’embauche lors de leur création
lors de leur création notamment grâce au statut d’auto-entrepreneur, elles ont, en
revanche, créé moins d’emplois. En 2011, 94 % des créations ont
été réalisées sans l’embauche d’un salarié. Ainsi, la part de l’emploi
salarié dans le nombre de nouveaux emplois induits par la création
2011 94% 6%
d’une entreprise a diminué depuis 10 ans (47 ,11 % de nouveaux
emplois en 2002 contre 22,11 % en 2008).
2000 82% 18%
Création totale Dont emplois Dont emplois
d’emplois non-salariés salariés
1994 48% 52%
2002 416 000 222 000 196 000
2008 520 000 405 000 115 000
0 20 40 60 80 100
0 salarié 1 salarié ou plus
Source : Insee
... mais des emplois plus pérennes
A plus long terme, l’emploi salarié induit par la création d’entreprises est pérenne. Ainsi, pour la génération des entreprises créées
en 2002, cinq ans après, on constate que 53 000 emplois salariés supplémentaires ont été créés en cinq ans, en plus des 196 000
créés au démarrage, alors même que 48 % des entreprises ont cessé leur activité entre 2002 et 2007 l’emploi total de 2007
,
représente 87 % de l’emploi total de 20024.
Pour la génération 2006, 68 800 emplois salariés supplémentaires ont été créés au cours des trois ans, alors même que 34 % des
entreprises ont cessé leur activité entre 2006 et 2009, l’emploi total en 2009 représente 98 % de l’emploi total de 20065.
4 « Créations et créateurs d’entreprises - Enquête de 2007 : la génération 2002 cinq ans après », Insee
5 « Créations et créateurs d’entreprises - Enquête de 2009 : la génération 2006 trois ans après », Insee
3
Etude PME 2012.indd 3 6/14/2012 5:11:11 PM
La création d’entreprises
Contexte et évolution de l’environnement
La simplification des démarches
De manière générale, les procédures de création d’entreprises ont été allégées grâce à plusieurs lois successives dans les années
2000 (Loi Dutreil pour l’Initiative Economique en 2003, Loi du 2 août 2005 en faveur des PME…). Cette démarche de simplification
s’accompagne d’actions visant à créer un guichet unique pour répondre aux questions des créateurs.
L’impact de la création du statut d’auto-entrepreneur
La création d’entreprises a été favorisée par la mise en place de plusieurs dispositifs incitatifs, en particulier la création du statut
d’auto-entrepreneur par la Loi de Modernisation de l’Economie en 2008 simplifiant les procédures d’enregistrement de l’entreprise
et le paiement des charges et cotisations sociales. Entre 2008 et 2009, la France a connu une augmentation du nombre global de
créations de 75 %.Trois auto-entrepreneurs sur quatre n’auraient pas créé d’entreprise si ce statut n’avait pas existé6.
Une augmentation du capital de départ
En 2010, 7 % des créations ont nécessité des capitaux supérieurs à 160 000 euros, contre 3,6 % en 2006. On constate une
augmentation du capital de départ. Et si la majorité des créateurs démarre son activité avec un capital inférieur à 8 000 euros, cette
tendance s’est progressivement réduite au cours de la décennie. En 2002, 54,8 % des créateurs démarraient leur activité avec un
capital inférieur à 8 000 euros, contre 44,3 % en 20107.
En revanche, les auto-entrepreneurs débutent leur activité avec un apport en capital très faible : 43,2 % des auto-entrepreneurs
enregistrés en 2010 se sont lancés sans investir aucun capital.
L’accompagnement de l’Etat
De plus en plus d’entrepreneurs décident de recourir aux différentes aides et exonérations publiques : 27,2 % en 2002 et 38,5 %
en 2010 (48,7 % si l’on ne prend pas en compte les auto-entrepreneurs)8. Parmi les nombreux programmes et aides fiscales mis en
place par l’Etat, on peut citer :
• Le programme ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprises) qui concerne environ un tiers des créations
d’entreprises et qui permet une exonération de charges sociales pendant un an sur la partie des revenus ne dépassant pas 120 %
du SMIC.
• Le dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement à la Création et Reprise d’Entreprise), qui comprend un accompagnement
personnalisé et un prêt à taux zéro. Il s’adresse aux demandeurs d’emploi ou bénéficiaires des minima sociaux souhaitant créer
une entreprise.
• Le PCE (Prêt à la Création d’Entreprise), qui vise à répondre à l’insuffisance de fonds propres ou quasi-fonds propres des entreprises
de 0 à 3 ans en finançant essentiellement leur trésorerie ainsi qu’en améliorant l’accès au crédit bancaire.
• SEO Financement Garantie intervient dans le financement et la garantie des prêts et apports en fonds propres destinés
O
aux PME, aux côtés des banques et organismes de fonds propres. En 2011, OSEO a enregistré 52 000 projets de créations
d’entreprises financées avec 2,9 milliards d’euros de prêts bancaires garantis pour la création (sur un total de 9,1 milliards d’euros
de prêts garantis)9.
6 Insee Première N°1388 - Février 2010
7 Insee
8 Base de données macro-économiques de l’Insee
9 « Bilan 2011, Engagements 2012 », OSEO - Février 2012
4
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La création d’entreprises
Contexte et évolution de l’environnement
Une montée en puissance des associations d’investisseurs en fonds propres,
mais encore insuffisante
Sur l’ensemble des créations, quelques milliers seulement sont entrées dans un cycle de financement accompagné :
• Le réseau Entreprendre, composé de 9 500 chefs d’entreprise, a accordé 16,3 millions d’euros sous forme de prêts d’honneur en
2011. En moyenne, 13,5 emplois ont été créés par entreprise lauréate sur cinq ans. L ’accompagnement a également un impact sur
la pérennité des entreprises : à trois ans, 87 % sont toujours en activité et à cinq ans, 84 %10.
• Les réseaux de Business Angels : France Angels regroupe 85 réseaux régionaux de Business Angels. Plus de 1 500 entreprises ont
bénéficié de l’accompagnement et du financement des membres de France Angels, pour un montant total supérieur à 200 millions
d’euros.
• Les sociétés de capital-risque. Selon l’AFIC11, 371 entreprises ont bénéficié de fonds en provenance des acteurs français du
capital-risque en 2011, pour un montant de près de 600 millions d’euros, à un niveau stable depuis 2006. Cela représente seulement
6 % des montants investis au total par le capital investissement en France.
• D’autres initiatives telles que les CIGALE (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative Locale de l’Epargne solidaire), les
plates-formes d’initiative locale ou encore le mouvement Love Money pour l’emploi œuvrent pour la création d’entreprises.
10 Enquête TMO Régions
11 « Les chiffres-clés des acteurs français du capital investissement », AFIC - Rapport 2011
5
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Les facteurs de croissance
Le modèle gagnant du développement
Pour grandir, les PME s’appuient sur plusieurs leviers de développement, qu’elles actionnent au quotidien ou à des moments-clés
de la vie de l’entreprise… avec éventuellement en ligne de mire le passage au statut d’ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) ou de
grand groupe.
Sur la base d’études réalisées par KPMG sur les PME et les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire)1, voici quelques clés du
développement des entreprises.
Une stratégie de conquêtes à l’international
Dans un environnement mondial, les PME doivent désormais chercher des relais de croissance en dehors de nos frontières. Ainsi,
plus de la moitié des PME de croissance identifiées dans l’étude de KPMG1 étaient exportatrices. Cela apparaît de manière encore
plus marquée dans les entreprises qui sont passées au stade d’Entreprise de Taille Intermédiaire : 80 % d’entre elles ont une activité
à l’étranger.
Que ce soit par l’exportation, la création d’une filiale ou la mise en place de partenariats ou joint ventures, le développement à
l’international est un véritable levier de croissance des PME.
L’innovation à tous les niveaux de l’entreprise
70 % des dirigeants de PME de croissance interrogés par KPMG considèrent l’innovation et la Recherche et Développement (RD)
comme une stratégie clé du développement de leur entreprise.
L’innovation n’est pas seulement technologique ou scientifique, elle est aussi présente dans plusieurs domaines : les process,
le développement commercial, le marketing, le management… L ’innovation leur permet de se différencier par rapport à leurs
concurrents. de développement menées par les ETI
Les actions Elles conservent ainsi une « longueur d’avance », à la manière des ETI qui ont intégré ce levier de développement, pour
90 % d’entre elles.
au cours des trois dernières années
Les actions de développement menées par les ETI au cours des trois dernières années
Les produits ou services 72% On observe également que les entreprises qui
croissent s’orientent vers des politiques de
La stratégie commerciale,
le marketing ou la communication 61% partenariats, notamment en matière d’innovation :
partenariats avec les écoles et universités, avec
Le process d’organisation 57% les réseaux d’entreprises, ou encore les clients
/ de production
ou fournisseurs. Les pôles de compétitivité, qui
La recherche développement 52% comptent plus de 5 000 PME, font partie de cette
stratégie de partenariats.
Le management,
48%
les ressources humaines
Aucune 7%
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Source : sondage OpinionWay – Mars 2011
1 Etudes de référence réalisées par KPMG :
« Les PME qui grandissent », éditions 2008 et 2009/2010, études sur les 2 000 PME qui génèrent une croissance
quatre fois supérieure à la moyenne dans leur secteur d’activité sur cinq ans.
« Voyage au cœur des ETI : une stratégie de conquêtes » - Mars 2012
6
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Les facteurs de croissance
Le modèle gagnant du développement
La croissance externe pour passer au stade d’ETI
La part des PME indépendantes dans l’économie française a diminué depuis 10 ans, pour représenter moins de la moitié des PME
en 2011, contre quatre sur cinq en 2007 ETI
.
Les actions de développement menées par les
au cours des trois dernières années
Evolution de la part des PME indépendantes
En effet, les PME sont à la recherche de solutions pour conserver
100
PME indépendante leur avantage. La concentration apparaît comme une réponse
79% 51% 48%
PME d’un petit groupe adaptée à la globalisation des marchés, pour atteindre une taille
PME d’un grand groupe
80 critique sur les nouveaux marchés européens ou mondiaux.
La croissance externe est au cœur de la stratégie des PME
60 qui se développent et deviennent des ETI. Ainsi, sept ETI sur
dix déclarent avoir mené ou s’apprêter à réaliser une opération
40 38%
de croissance externe. Dans les cinq dernières années, 45 %
31% des plus grosses ETI (de 1 000 à 5 000 salariés) ont réalisé des
opérations de croissance externe2.
20
16%
18% 14%
5%
0
1997 2006 2011
Source : base FIBEN – Les entreprises « indépendantes » ne sont ni tête de groupe ni filiale d’un groupe. Les « petits groupes » recouvrent les groupes d’entreprises
affichant un effectif total cumulé de moins de 500 salariés, un chiffre d’affaires consolidé de moins de 50 millions d’euros et un nombre de filiales inférieur à cinq.
Les «motivation des ETI pour mener cas s’appliquant au-delà de l’un ou l’autre de ces seuils.
La grands groupes » concernent les autres une opération
de croissance externe
Les motivations des ETI pour mener une opération
de croissance externe
Si l’augmentation du chiffre d’affaires est la première motivation
38%
35% au rachat d’une entreprise, ce n’est pas la seule. Il s’agit
21% également d’atteindre une taille critique, en particulier dans le
secteur industriel.
17%
L’acquisition de compétences ou de nouveaux talents est
Augmenter également un objectif.
le chiffre
Objectif de S’implanter d’affaires et
rentabilité sur de la part de
(Atteindre nouveaux marché
marchés La dynamique de la croissance externe
une taille
Objectif RH critique)
(Acquérir des
Innovation
compétences)
Les deux leviers de développement identifiés pour la PME,
l’international et l’innovation, trouvent une nouvelle dynamique
grâce à la croissance externe. Ainsi, celle-ci permet de développer
le chiffre d’affaires sur de nouveaux marchés, relais de croissance
à un marché français mature, ou permet d’améliorer la rentabilité Croissance
en diminuant les coûts de production. Dans le domaine de Externe
l’innovation, la croissance externe permet par exemple de se
positionner sur de nouveaux produits ou technologies plus
rapidement que s’ils avaient été développés en interne.
International
2 Sondage OpinionWay - Février 2012
7
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Les facteurs de croissance
Le modèle gagnant du développement
L’autofinancement, principale source de financement pour des entreprises déjà
endettées
Pour financer leur croissance, les PME qui grandissent doivent investir massivement, pour la production, l’expansion à l’international,
l’innovation… Ces investissements sont assurés essentiellement par l’autofinancement et l’endettement. Ainsi, leur ratio
d’endettement par rapport aux capitaux propres est assez élevé (environ 60 % pour les PME de croissance et près de 90 % pour les
ETI), à un niveau proche de celui des entreprises du CAC 40 ou du SBF 250.
Cependant, le durcissement des conditions d’accès au crédit a compliqué cette stratégie. En conséquence, lorsqu’on interroge les
ETI sur leurs principaux moyens de financement sur les trois dernières années, 76 % citent l’autofinancement en 1er ou 2ème, et 40 %
le crédit bancaire3.
Les principaux moyens de financement des ETI
Sur les trois dernières années,financement vos principaux moyens de financement ?
Les principaux moyens de quels ont été des ETI3
Sur les trois dernières années, quels ont été vos principaux moyens de financement ?
En 1er En 2nd En 1er ou 2nd
L’autofinancement 63 % 13 % 76 %
L’emprunt auprès d’établissements
financiers 22 % 18 % 40 %
La cotation en bourse 4% 4% 8%
L’ouverture de votre capital à
1%4% 5%
des associés ou employés
L’ouverture de votre capital à
des investisseurs extérieurs
2 % 1% 3%
Autre 4 %1% 5%
Aucun / NSP 4%
L’ouverture du capital, encore peu répandue
Peu de dirigeants ont ouvert leur capital : près des trois-quarts des PME qui grandissent sont restées indépendantes à 100 %. Elles
ont une réticence à ouvrir leur capital et leurs dirigeants peuvent nourrir une certaine méfiance à l’égard d’investisseurs extérieurs.
On retrouve le même phénomène dans les ETI : interrogées en mars 2011, seulement 5 % réfléchissaient à une éventuelle ouverture
du capital à des fonds d’investissement et 2 % à une introduction en bourse.
Pour autant, l’ouverture peut permettre une meilleure rentabilité. La moitié des PME de croissance qui sont ouvertes ont pu trouver
des ressources et des moyens complémentaires pour soutenir leur croissance. Elles ont également une meilleure rentabilité,
affichant une marge nette presque deux fois supérieure à celle des PME indépendantes en 2006.
L’ouverture aux marchés financiers semble également peu répandue. Ainsi, 139 ETI seulement (sur 3 300 ETI nationales) font l’objet
d’une cotation.
3 Sondage OpinionWay - Février 2012
8
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Les facteurs de croissance
Le dirigeant et la gouvernance,
au cœur du modèle de développement
La volonté de croître et le goût du risque
Prendre des risques et saisir des opportunités sont les leitmotivs des dirigeants des PME de croissance. Interrogés par KPMG,
80,5 % d’entre eux indiquaient avoir pris des risques et saisi des opportunités par le passé, et 74,5 % se déclaraient prêts à en
reprendre à l’avenir. Au cœur de la crise en 2009, la prise de risques était toujours plébiscitée par 63 % des PME de croissance et
considérée comme le plus sûr moyen d’avancer.
Il semble que le développement de l’entreprise soit dynamisé par l’attitude volontariste et conquérante de son dirigeant. Ainsi,
60 % des patrons de PME qui grandissent estiment mettre en place une véritable stratégie de conquêtes.
Un business model tout terrain
Durant la crise, non seulement les PME de croissance résistent, mais en plus elles continuent à se développer. Elles savent rebondir
et s’adaptent à toutes les situations. Bien qu’elles ne soient pas épargnées (84 % des dirigeants interrogés se disent affectés par la
crise depuis fin 2008), elles ont la volonté de préserver une croissance rentable.
Pour cela, les dirigeants mettent en place de véritables plans de crise, notamment en concentrant les efforts sur ce qui est vital,
c’est-à-dire le marché et les clients. Grâce à ce business model « tout terrain », les périodes difficiles constituent même parfois
un levier pour creuser l’écart avec la concurrence et pour trouver de nouvelles opportunités.
Un dirigeant qui sait s’entourer
Le développement d’une PME s’appuie sur le modèle de gouvernance mis en place. Quelle que soit l’organisation de son entreprise
(avec des fonctions support structurées, un arbre de décision court, une délégation des prises de décisions…), le dirigeant n’est pas
isolé et sait s’entourer pour prendre des décisions stratégiques.
Partageant l’envie de réussir avec les équipes, près de huit dirigeants de PME de croissance sur dix s’appuient sur des proches
collaborateurs, un comité de direction ou un conseil de surveillance pour les choix stratégiques et les prises de risque.
Savoir attirer les talents et les fidéliser
Si être une PME est parfois perçu comme un handicap pour attirer et conserver les talents, c’est bien souvent sur la qualité de ses
ressources humaines qu’elle fonde son développement. Le dirigeant insuffle dans son organisation une culture et la passion
du développement. Il promeut souvent les valeurs héritées de l’entreprise familiale telles que la convivialité, le management de
proximité, la participation des salariés aux prises de décisions, le respect…
Le chef d’entreprise doit s’interroger régulièrement sur la pertinence de son organisation pour répondre à ses besoins de
développement. Ainsi, l’innovation sociale joue un rôle majeur dans le développement des PME pour devenir des ETI : 48 % affirment
avoir innové dans le domaine du management et des ressources humaines au cours des trois dernières années.
9
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L’innovation
Indicateurs clés
L’innovation n’est pas seulement limitée à l’innovation technologique ou la recherche scientifique. Elle est présente à tous les niveaux
d’une organisation ou d’une entreprise. Ainsi, le Manuel d’Oslo de l’OCDE définit quatre types d’innovation : les innovations de
produit, les innovations de procédé, les innovations de commercialisation et les innovations d’organisation. Cette fiche s’intéresse
principalement aux indicateurs facilement mesurables de l’innovation.
Un niveau de Recherche et Développement en-deçà de l’objectif européen
Les dépenses de Recherche et Développement (RD) dans le PIB s’élevaient à 2,26 % en 2010, à un niveau inférieur à l’objectif de
3 % fixé par l’Union européenne pour 20201.
Dépense totale pour la Recherche et le Développement (en % du PIB)
2000 2010 Le poids des dépenses de RD dans le PIB de l’Union européenne (27 pays) s’élève
à 2 % en 2010. Les efforts de RD sont très différents au sein de l’Europe.
Allemagne 2,47 2,82
Espagne 0,91 1,39 La Suède et la Finlande ont une position de leader au niveau mondial. Elles sont
Finlande 3,35 3,87
suivies par le Danemark, l’Allemagne et l’Autriche puis la France.
France 2,15 2,26
Italie 1,04 1,26
Royaume-Uni 1,81 1,77
Suède - 3,42
Source : Eurostat
Une augmentation de la Recherche et Développement dans les PME
Evolution de la part des PME dans les dépenses intérieures de RD Répartition des dépenses intérieures de RD en entreprise (2009)
en entreprise (DIRDE) en Md€
Evolution de la part des PME dans les dépenses intérieures Répartition des dépenses intérieures de RD en entreprise
de RD en entreprise (DIRDE) en milliards d’euros (2009)
26,34
24,21 24,47
22,93
Moins de 250 salariés
21 %
250 à 499 salariés
62 %
500 à 999 salariés
1 000 salariés et plus
8%
4,48 4,47 5,63
3,6
9%
2005 2006 2007 2009
DIRDE des PME DIRDE totale
Source : Rapport OSEO sur l’évolution des PME Source : Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
En 2009, les PME de moins de 250 salariés représentaient 21 % des dépenses intérieures de RD en entreprise (DIRDE) avec un
montant de 5,63 milliards d’euros, alors que les dépenses des groupes de plus de 1 000 salariés représentaient 62 % des DIRDE
avec un montant de 16 milliards d’euros. Le montant total des dépenses émises par les PME en RD a évolué de 35 % entre 2005
et 20092.
1 Insee
2 Rapport OSEO sur l’évolution des PME - 2011
10
Etude PME 2012.indd 10 6/14/2012 5:11:13 PM
L’innovation
Indicateurs clés
Si les grandes entreprises investissent dans les industries lourdes, les PME innovent davantage dans le secteur des services.
Les PME externalisent moins que les grands groupes : la collaboration avec le monde de la recherche ne se limite pas aux
chercheurs en entreprises. En effet, et pour des raisons de réduction des coûts, les PME tendent davantage à externaliser leurs
activités en RD : 16 % du budget total de RD des PME en 2009 contre 11 % en 20053.
Une augmentation des demandes de brevets
Les PME françaises ont intégré la propriété intellectuelle dans leur processus d’innovation. Malgré une demande stable de brevets
(autour de 20 %) entre 1999 et 2010, les PME représentent plus de la moitié des demandeurs de brevets parmi les personnes
morales françaises. L’augmentation du nombre de brevets déposés a plutôt été réalisée par les TPE que les PME.
Répartition des demandes de brevets en fonction du nombre de salariés
Nombre de demandes Nombre moyen de
Nombre de déposants
publiées demandes par déposant
1999 2007 Variation 1999 2007 Variation 1999 2007
1 à 9 salariés 621 776 25 % 529 621 17 % 1,2 1,3
10 à 49 salariés 665 785 18 % 523 535 2 % 1,3 1,5
50 à 249 salariés 553 440 -21 % 356 282 -21 % 1,6 1,6
Total des PME 1 839 2 010 9 % 1 408 1 438 2 % 1,3 1,4
Source : OSEO, Observatoire des PME, « PME et brevet » dans « Regards sur les PME », 2009
En 2010, 2 371 demandes de brevets ont été publiées par 1 651 PME (et 303 par 754 ETI). En trois ans, les demandes de brevets
des PME ont progressé de 18 % et celles des ETI de 112 %. Parmi les déposants, une catégorie de PME émerge progressivement :
les petites entreprises pour lesquelles la RD représente l’activité principale.
Les entreprises déposant régulièrement un brevet sont plus amenées à envisager une extension de leur brevet à l’international. Les
Etats-Unis et l’Europe sont envisageant une extension
Taux de déposants de brevets les principales zones d’extension. Plus de 60 % des déposants réguliers envisagent une extension de
leurleur brevet àAsie.
de brevet en l’international en 2007
Taux de déposants de brevets envisageant une extension de leur brevet à l’international en 2007
Déposant régulier de brevet 81%
Primo-déposant de brevet
48%
0 20 40 60 80 100
Source : OSEO, Observatoire des PME, « PME et brevet » dans « Regards sur les PME », 2009
3 Rapport OSEO sur l’évolution des PME - 2009 et 2011
11
Etude PME 2012.indd 11 6/14/2012 5:11:13 PM
L’innovation
L’évolution de l’environnement
en faveur de l’innovation
La création et le développement des pôles de compétitivité
Mise en place en 2005, la politique des pôles de compétitivité a pour objectif de renforcer la compétitivité de l’économie française
et de développer la croissance et l’emploi. Elle encourage les démarches partenariales entre trois acteurs clés de l’innovation : les
entreprises, les établissements de recherche et les organismes de formation, autour d’une stratégie commune, sur une thématique et
un territoire donnés. En 2005, 67 pôles de compétitivité ont été labellisés en France. Aujourd’hui, il existe 71 pôles de compétitivité.
Ils ont contribué à l’émergence de plus de 1 000 projets de RD collaboratifs soutenus financièrement par l’Etat, dans le cadre
d’appels à projets du Fonds Unique Interministériel (FUI), ainsi que par les collectivités territoriales.
Les PME sont les plus nombreuses dans les pôles, mais leur part diminue.
Evolution du poids des PME dans les pôles de compétitivité Les PME constituaient la typologie
d’entreprises la plus présente dans les
2007 2008 2009 2010
pôles de compétitivité en 20074. Environ
Nombre d’entreprises et d’établissements membres 4 611 6 307 7 104 8 038 60 % des projets labellisés impliquent
Nombre de PME membres 3 905 3 994 4 680 5 295 au moins une PME et 31 % des projets
Part des PME parmi les entreprises membres 85 % 63 % 66% 66 % labellisés sont portés par une PME.
Cependant, ce chiffre a baissé de 5 % en
Nombre d’ETI membres 795 842
2010 avec 33 projets en moins.
Source : DGCIS/INSEE/DIACT, Tableau de bord des pôles de compétitivité
Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), un outil indispensable dont la montée en
puissance se fait à la faveur des grands groupes plutôt que des PME
Cette mesure fiscale, instaurée en 1983, puis modifiée par les Lois de Finances 2004, 2008 et 2011, a pour but d’encourager le
développement et la compétitivité des entreprises innovantes en permettant une déduction fiscale de 30 % des dépenses de
recherche et développement.
Le nombre de PME bénéficiaires du Crédit Impôt Recherche (CIR) a progressé de 105,3 % entre 2005 et 2009, avec une augmentation
de 62 % entre 2007 et 2008 alors que la croissance annuelle avant 2007 était de seulement 14 %5. Le montant total attribué à
l’ensemble des PME a augmenté de 120,5 % entre 2005 et 2009.
Cependant, le montant moyen perçu par les PME n’a augmenté que de 8 % alors que le montant moyen perçu par les grandes
entreprises a augmenté de 277,4 %.
Evolution du nombre de bénéficiaires du Crédit Impôt Recherche, montant total et moyen reçu par entreprise
2005 2009
Nombre de bénéficiaires
PME (0 à 250 salariés) 4 407 9 982
Grandes entreprises ( 5 000 salariés) 56 75
Montant total (en millions €)
PME (0 à 250 salariés) 445 1 407
Grandes entreprises ( 5 000 salariés) 143 1 497
Montant moyen (en millions €)
PME (0 à 250 salariés) 0,1 0,14
Grandes entreprises ( 5 000 salariés) 2,55 20
Source : CJD, Le panorama des PME - 2011
4 DGCIS/INSEE/DIACT, Tableau de bord des pôles de compétitivité - Février 2012
5 CJD, Le panorama des PME - 2011
12
Etude PME 2012.indd 12 6/14/2012 5:11:14 PM
L’innovation
L’évolution de l’environnement
en faveur de l’innovation
Le financement de l’innovation facilité par l’action d’OSEO
2009 2010
Nombre d’entreprises soutenues 80 000 80 000
Fonds totaux collectés (€) 25 milliards 29 milliards
Répartition des aides
Montant total des aides directes à l’innovation (€) 560 millions 1,9 milliard
Total de prêts garantis en faveur de l’investissement (€) 8,4 milliards 9,2 milliards
Montant total de financements mis en partenariats avec les banques et les organismes de fonds propres (€) 5 milliards 9 milliards
Source : OSEO
OSEO, à travers sa mission de service public pour soutenir l’innovation, est l’interlocuteur privilégié des PME, en co-finançant
et accompagnant leurs projets d’innovation. OSEO gère également le programme du Fonds Unique Interministériel (FUI) pour le
compte de l’Etat, qui finance les projets des pôles de compétitivité. En 2011, OSEO a soutenu 84 000 entreprises. Ces dernières ont
obtenu 31 milliards d’euros de financements, publics et privés.
La mise en place de dispositifs pour encourager l’innovation dans les PME
Le nombre de bénéficiaires du statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) a doublé depuis sa création en 2004, passant de 1 300
à plus de 2 600 en 2010.
D’autres dispositifs ont permis de soutenir l’innovation dans les PME, tels que le Fonds national d’amorçage de CDC Entreprises
ou le dispositif CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche) qui subventionne toute entreprise qui embauche un
doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public.
En 1999, la Loi Allègre sur l’innovation et la recherche a encouragé le rapprochement entre enseignants et chercheurs et le
monde de l’entreprise. En 2009, environ 60 %6 des employeurs de PME en RD étaient des chercheurs en entreprises, soit une
augmentation de 10 points en quatre ans.
Le développement d’un éco-système autour de l’innovation
Les dix dernières années ont vu la création d’un véritable écosystème de l’innovation. Les différents acteurs le constituant ont
contribué au développement de l’innovation dans les PME à travers diverses initiatives, dont voici quelques exemples :
• es actions des agences régionales de l’innovation et des CRCI qui facilitent l’accès à des financements et conseillent les
L
porteurs de projets innovants.
• es initiatives des réseaux comme l’association Retis, qui accompagne plus de 13 000 entreprises innovantes ou encore InnoTech,
L
le programme du réseau Entreprendre destiné aux entreprises technologiques.
• Les concours comme Tremplin Entreprises (ESSEC/Sénat) ou le concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies
innovantes (MESR/OSEO).
6 Rapport annuel du Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur - Avril 2011
13
Etude PME 2012.indd 13 6/14/2012 5:11:14 PM
L’international et l’exportation
Indicateurs clés
Les PME contribuent peu aux exportations françaises mondiales
Evolution du nombrede PME exportatrices et de leurs ventes
Évolution du nombre de PME exportatrices et de leurs ventes
Nombre Ventes
500 Les PME contribuent faiblement aux exportations françaises.
120 000
En 2011, on dénombrait 117 170 entreprises exportatrices
115 000 dont 95 % sont des PME de moins de 250 salariés, et 72 %
400
de moins de 20 salariés1.
110 000 108 000
Mais leurs ventes représentent seulement 44 % du total des
105 000 300
ventes à l’export. En 2011, les 1 000 premiers exportateurs
101 000
100 000
représentaient 71,2 % des exportations, contre 67 ,9 % en
200 20021.
95 000
95 000
90 000 88 000 100
85 000
155
330
152
390
80 000 0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Nombre de PME Nombre total d’entreprises
Ventes des PME en milliards d’euros Ventes totales en milliards d’euros
Source : Douanes, chiffres estimés
Une baisse constante de la part des exportations françaises dans les échanges
mondiaux depuis 10 ans
Entre 1999 et 2011, la part des exportations françaises dans les échanges mondiaux est passée de 5,7 % à 3,3 %, soit un recul de
près de 45 %. Au sein de la zone euro, elle est passée de 16,8 % à 12,6 %. La compétitivité de la France à l’exportation s’est ainsi
fortement dégradée dans les 10 dernières années, faisant d’elle le 2ème pays ayant le plus grand déficit commercial des 27 pays de
l’Union européenne1.
Nombre d’entreprises exportatrices
2000 2010 Evolution (en %)
Allemagne 308 900 364 000 + 17,84 %
Italie 175 000 184 000 + 5,14 %
Source : Institut Montaigne – « De la naissance à la croissance : comment développer nos PME ? » - Juin 2011
Part des exportations de marchandises au sein de la zone euro (%)
1999 2011 Variation de la part de marché
France 17,6 12,8 - 27,2 %
Allemagne 29,4 31,8 8,3 %
Espagne 5,6 6,2 10,4 %
Italie 12,7 11,3 -11,3 %
Source : Eurostat, Données du commerce extérieur
1 Douanes et Eurostat
14
Etude PME 2012.indd 14 6/14/2012 5:11:14 PM
n L’international et l’exportation
Indicateurs clés
L’appartenance à un groupe facilite l’exportation
La complexité du développement à l’international semble faire peur aux PME. Dans le total des exportations, il y a une majorité de
PME indépendantes, mais leur part dans le chiffre d’affaires de la France à l’international est inférieure à 18 %. De 2002 à 2009,
les PME exportatrices liées à un groupe sont de plus en plus nombreuses (+ 1 % de croissance annuelle), alors que les PME
indépendantes exportatrices sont de plus en plus rares (- 2,5 % en moyenne par an).
Les PME peinent à rester exportatrices sur le long terme
L’activité des PME à l’export n’est pas constante dans le temps : ainsi, 40 % des entreprises qui n’exportent plus en 2010
ne le faisaient que depuis un an. Cette volatilité est moins marquée pour les entreprises qui ont exporté pendant huit années
consécutives entre 2002 et 2009, et qui ne représentent que 8,3 % des PME qui n’exportent plus en 2010. Ces entreprises pérennes
représentent environ la moitié des ventes à l’exportation.
Les produits de haute technologie, fer de lance des exportations de la France
Avec la mondialisation, les exportations de la France se sont renforcées vers les produits de haute technologie, comme l’aéronautique,
la chimie et la pharmacie. L ’agro-alimentaire permet également de dégager des surplus commerciaux importants et présente un
avantage compétitif sur le terrain mondial, du fait notamment d’une forte spécialisation sur les appellations contrôlées en particulier
(vins, champagnes, fromages…). Enfin, l’industrie du luxe, où le marketing joue un rôle important, est très présente à l’export.
En dehors de l’énergie, les points faibles de la France à l’exportation résident principalement dans les biens à plus faible valeur
ajoutée (textiles, meubles) importés des pays tiers. L ’automobile a également fortement reculé dans les exportations, du fait de
l’internationalisation croissante de la production et du positionnement de gamme.
Part des principaux produits exportés
Part des principaux pourcentage du total des exportations) exportations)
(en produits exportés (en pourcentage du total des
%
12
10
10,3
10,1
9,7
9,7
9,5
8,8
8,6
8,5
8
8,3
,9
,5
7
7
7
6,7
6
6,3
6,1
5,1
5
4,7
4
4,4
4,4
2
0
ue re s) r. s e uto
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lique iqu a aci iq ue en
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c
h icu éle ha
gro (ho ine its e, Vé n ts s,
a ie ch du qu me tile
trie Ch
im Ma Pro ma
ti e Tex
us
for uip
Ind In Eq
2002 2011
Source : Douanes
15
Etude PME 2012.indd 15 6/14/2012 5:11:14 PM
L’international et l’exportation
Evolution de l’environnement
L’euro a changé les règles du jeu à l’international
Avec l’arrivée de la monnaie unique, la France n’a plus eu la possibilité d’utiliser sa monnaie pour jouer sur la compétitivité.
A partir de 2002, si la compétitivité de la France à l’intérieur de la zone euro s’est maintenue, et même légèrement améliorée, elle
s’est dégradée vis-à-vis des autres pays, l’effet change ayant accentué cette évolution2.
Le premier marché d’exportation de la France est devenu plus concurrentiel
L’élargissement de l’Europe et du marché unique européen a créé un marché plus concurrentiel pour les exportations de la France.
L’évolution des pays destinataires
La France est assez peu diversifiée géographiquement : 66 % de ses exportateurs ne sont présents que dans un ou deux pays
tiers, contre 58 % pour le Royaume-Uni et 61 % pour l’Italie.
L’Union européenne représente 68,1% des exportations des PME. L llemagne est le principal pays d’exportation de la France.
’A
Les exportations hors Union européenne ont augmenté (notamment Suisse et Russie). Le continent asiatique constitue le principal
moteur de la croissance des exportations françaises qui y progressent de 14,2 % en 2011. L sie est aujourd’hui la 2ème zone cliente
’A
de la France derrière l’Union européenne et représente 12 % de ses exportations totales3.
Part des pays principaux clients de la France
(en % du total des exportatrices)
Part des pays principaux clients de la France (en % du total des exportations)
%
18
16,6
15
15,2
12
10,3
9
9,7
9
8,2
,9
,5
,3
,2
7
7
6
6,6
7
7
3,2
3,2
5,6
3,1
1,8
4,3
3,8
3
1,1
0,7
0
ne i
gn
e
Ita
lie
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e
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a p lg e s-U ys- Ch Su Ru
s
A llem Es Be ya um Eta
t Pa
Ro
2002 2011
Source : Douanes - Données estimées FAB
La faiblesse relative des marchés émergents
Les exportations vers les pays émergents, notamment vers la Chine ont progressé depuis dix ans. Néanmoins, la part de la Chine
dans les exportations de la France reste inférieure à la part de la Chine dans les exportations allemandes (5 %).
Ainsi, l’Allemagne représente près de la moitié des exportations de l’Union européenne vers la Chine, et la France 10 %4.
2 Bulletin de la Banque de France - N° 146 - Février 2006
3 MINEFE - Résultats du commerce extérieur - 2011
4 Eurostat
16
Etude PME 2012.indd 16 6/14/2012 5:11:15 PM
n L’international et l’exportation
Evolution de l’environnement
La structuration des dispositifs publics pour renforcer la présence des PME à
l’international
De nombreux dispositifs nationaux et européens ont été mis en place sur les dix dernières années pour encourager l’internationalisation
et l’exportation des PME. En 2009, dans un contexte de crise financière, environ 20 % des entreprises exportatrices ont bénéficié
d’un soutien public. Pour les années précédentes, ce pourcentage était de l’ordre de 10 à 15 %5. Parmi les dispositifs qui ont été mis
en place, citons notamment :
• ’équipe de France de l’export, créée en 2009, a permis de simplifier les dispositifs d’appui des entreprises à l’international et de
L
créer des synergies entre les différents acteurs de l’exportation : UBIFRANCE, COFACE, le réseau des chambres de commerce et
d’industrie, les conseillers du commerce extérieur de la France, le Pacte PME International et OSEO.
• BIFRANCE (Agence française pour le développement international des entreprises) a accompagné près de 20 000 entreprises
U
en 2011.
• a COFACE a développé sa palette d’assurances à destination des PME souhaitant exporter (garantie du risque exportateur,
L
couverture du risque commercial et politique, protection contre les fluctuations des changes…).
• SEO, par le biais du contrat de développement international, apporte également des garanties pour des projets d’exportations.
O
En conclusion, 68 % des TPE et PME identifient au moins un organisme officiel pour leurs questions à l’export. Aussi, devant la
multiplicité d’interlocuteurs potentiels, 74 % d’entre elles sont favorables à la création d’un guichet unique regroupant l’ensemble
des organismes compétents en matière d’export6. Cela permettrait de clarifier et simplifier l’accès aux dispositifs d’aide.
5 Cour des comptes - Rapport public annuel 2011
6 Etude « PME, les clés de l’export » réalisée par TNS Sofres pour UPS et la CGPME - Mai 2011
17
Etude PME 2012.indd 17 6/14/2012 5:11:15 PM
L’investissement
et le financement
Indicateurs clés
L’investissement des PME s’est dégradé depuis 2005
En 2010, le taux d’investissement (rapport de l’investissement à la valeur ajoutée) des PME était de 13 %, contre 18,7 % pour
l’ensemble des entreprises1. Il s’agit du taux le plus bas depuis 1996. Le nombre de PME qui investissent a diminué depuis 2005,
notamment du fait de la crise. Alors qu’en 2008, 58 % des dirigeants déclaraient avoir effectué un investissement au cours de
l’année, cette proportion est descendue à 49 % en 20091.
Part des dirigeants de PME ayant déclaré avoir réalisé un
Part des dirigeants de PME ayant déclaré avoir réalisé un investissement
investissement
75 Les grandes entreprises ont une politique d’investissement plus
70% stable que les PME : ces dernières ont tendance à plus ajuster
70 leur niveau d’investissement en fonction des perspectives de
66%
croissance. De plus, au sein de cette population, on constate des
65
écarts importants. En 2011, le taux d’investissement de plus de la
61%
moitié des PME était inférieur à 4 %, et pour les trois quarts, il reste
60
58% inférieur à 11 %.
55%
55 Au total, les PME représentent 23,2 % de l’investissement total des
51% entreprises en France, contre 37,6 % pour les ETI et 39,2 % pour les
50 grandes entreprises2.
49%
45
40 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : OSEO
Une diminution des investissements mobiliers au profit d’actifs immobiliers
Types d’investissements des des PME françaises
Types d’investissements PME françaises
70
69%
67% 67% 65%
65% 63%
60
55% 56%
50 Plus de la moitié des investissements concernent des biens mobiliers
(machines, informatique, voitures).
40 36%
34% Cependant, cette proportion a connu une baisse depuis 2004 au
29% 28% 28% profit des investissements immobiliers qui représentent aujourd’hui
30
24% 25%
22% 36 % des investissements. Les actifs incorporels restent quant à eux
20
inférieurs à 10 % des investissements.
10 13% 11%
9% 10%
7% 7% 8%
5%
0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Mobiliers Incorporels
Immobiliers
Source : OSEO
1 Rapport OSEO sur l’évolution des PME - 2011
2 Banque de France, base FIBEN - Novembre 2011
18
Etude PME 2012.indd 18 6/14/2012 5:11:16 PM
L’investissement
et le financement
Indicateurs clés
Une baisse du besoin en fonds de roulement, liée à la réduction des délais
de paiement
Variation des délais de paiement des entreprises de 2000 à 2010
Variation des délais de paiement des entreprises
de 2000 à 2010 Comme les investissements, le besoin en fonds de roulement (BFR)
PME ETI Grandes Entreprises nécessite d’être financé. En 2010, le besoin en fonds de roulement
3 d’exploitation (BFRE) était de 34 jours de chiffre d’affaires dans les
1,6
PME, de 26 jours dans les ETI et était légèrement négatif dans les
0 grandes entreprises.
-3 Cette baisse du besoin en fonds de roulement s’explique en
- 2,7
particulier par l’évolution des délais de paiement depuis 10 ans,
-6 - 5,2 notamment avec la Loi de Modernisation de l’Economie. Depuis,
les délais clients ont diminué de plus de quatre jours de chiffre
-9
- 8,4 d’affaires et les délais fournisseurs de six jours d’achats3.
- 10
-12 - 10,6 - 10,6
- 12 En 2010, la moyenne des délais de paiement des entreprises
-15 - 13,8 atteignait 49 jours de chiffres d’affaires pour le crédit clients
(- 9 jours depuis 2000), 56 jours d’achats pour le crédit fournisseur
Délais clients Délais fournisseurs Solde commercial (- 12 jours) et le solde commercial s’établissait à 14 jours de chiffre
d’affaires.
Source : Banque de France, Base FIBEN, Novembre 2011
L’autofinancement, principale source de financement de l’investissement
Les modes de financement de l’investissement
Les modes de financement de l’investissement des PME
50
46%
44%
39%
Au cours des dernières années, il n’y a pas eu de modification
40
notable dans le mode de financement des investissements
33%
30%
32% des PME françaises, à l’exception d’un léger recul du crédit bail
30
immobilier (20 % en 2004 ; 17% en 2011).
20 20%
18% 17%
L’investissement est autofinancé dans 40 à 45 % des cas. Le crédit
bancaire sert à financer entre 34 et 38 % des investissements.
10 - 10
5% 5%
6%
3%
Un taux d’endettement en recul mais supérieur aux ETI et
0 1% 1% grandes entreprises
Autofinancement Crédit bancaire Crédit bancaire Crédit bail mobilier Crédit bail
des PME moyen-terme long-terme immobilier Le taux d’endettement des entreprises est lié à leurs modes de
financement. Il est plus élevé dans les PME (88,6 % en 2010) que
dans les ETI (84 %) ou les grandes entreprises (83,8 %).
2004 2009 2011
Si pour la moitié des PME, le taux d’endettement est inférieur à
Source : OSEO 52 %, un quart d’entre elles ont un ratio supérieur à 158 %4.
3 Observatoire des délais de paiement - Banque de France
4 « Les entreprises en France en 2010 : une situation en demi-teinte » - Observatoire des entreprises - Banque de France 2011
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