La crise du COVID-19 nous a m0pntré que nous sommes allés trop loin dans la globalisation. Il faut donc organiser un retour du balancier en appliquant intelligemment le fameux principe du "make or buy".
Strategie touristique Sainte- Croix / Les Rasses, Vaud, Suisse
Renforcer l'economie locale par les circuits courts
1. Montagna 8-9 | 2020
Pendant la deuxième guerre mon-
diale l’accent a dû être mis sur les
chaînes de prestations locales pour
garantir l’approvisionnement du
pays. Ce principe a été poursuivi
après la guerre en conservant sur
place des productions considérées
comme stratégiques : camions Sau-
rer, pneus Maloia, production
d’armes, de munitions, d’avions, de
papier, agriculture. Ces productions
devenaient stratégiques en cas de
fermeture des frontières.
La recherche de coûts de produc-
tion minimaux et le développement
des TICs2)
a entrainé la mondialisa-
tion des chaînes de prestations,
avec une énorme augmentation des
transports et de ses conséquences
sur la santé de notre planète. Le
taux d’autoapprovisionnement de la
Suisse a diminué dans de nombreux
domaines ce qui l’a rendue toujours
plus dépendante de l’étranger.
La politique régionale de la Confédé-
ration a suivi un processus similaire.
?ot lir|o6slaI r
Il existe trois possibilités de créer
des revenus sur un territoire : dimi-
nuer les importations, augmenter les
exportations et dynamiser les flux fi-
nanciers locaux. Ces scénarios peu-
vent être mis en œuvre à toutes les
échelles territoriales. Le défi est de
trouver l’échelle optimale dans
chaque cas.
L’augmentation des exportations
peut être obtenue en développant
des produits artisanaux et industriels
ou des services compétitifs sur les
marchés extérieurs au territoire
considéré.
La réduction des importations peut
se faire en développant par exemple
la production d’énergies renouvela-
bles. Une meilleure gestion des dé-
chets peut aussi y contribuer sans
oublier la production de matières
premières agroalimentaires, sylvi-
coles ou de matériaux pierreux.
La dynamisation des flux financiers
locaux a pour but de conserver un
maximum d’argent dans le territoire.
Elle s’obtient en maintenant / aug-
mentant le nombre de ses usagers
(habitants, entreprises, services) en
leur offrant des possibilités de dé-
penser leur argent sur place de
même que des services publics per-
formants, eux aussi générateurs de
revenus. Outre leur valeur ajoutée
économique, les circuits courts
créent de la valeur ajoutée environ-
nementale et sociale : réduction des
transports, dynamisation des liens
sociaux, service après-vente facilité.
Le Swiss Made et les nombreuses
marques régionales vont dans ce
sens.
2tsSotnrser
La crise déclenchée par la pandé-
mie de COVID-19 a fait apparaitre
les limites économiques, environne-
mentales et sociales du modèle
d’import-export basé sur les circuits
longs et le commerce mondialisé.
Elle a montré que la Suisse dépen-
dait trop fortement des importations
pour certaines fournitures d’impor-
tance stratégique.
Pour compenser ces faiblesses il
faut trouver un nouvel équilibre de
global et de local, un mélange « glo-
cal » – adapté aux réalités d’au-
jourd’hui. Concrètement s’agit de
renforcer des circuits courts, de rac-
courcir les chaînes de valeur pour
retrouver un système économique
résilient, respectueux de l’être hu-
main et de la planète.
LseSi1a u ea
On a observé un foisonnement d’ini-
tiatives visant à profiter des opportu-
nités créées par la crise du COVID-
19. Des micro-dispositifs locaux de
vente en ligne, souvent accompa-
gnés de livraison à domicile, ont été
créés. Des agriculteurs ont déve-
loppé la vente directe. Des entre-
prises ont réorienté très rapidement
leur production pour remplacer les
importations de produits straté-
giques comme les masques de pro-
tection et les solutions hydroalcoo-
liques. La start-up Travelise a créé
un voyage surprise exclusivement
valaisan. La monnaie locale franco-
suisse Le Léman a été relancée
avec un nouveau modèle d’affaire.
Des communes ont créé des presta-
tions qu’elles n’avaient jamais pro-
posées à leurs citoyens. Le Tessin a
offert des bons à ses citoyens pour
qu’ils passent leurs vacances dans
Renforcer l’économie locale par
les circuits courts
La crise du COVID-19 nous a montré que nous sommes allés trop loin
dans la globalisation. L’approvisionnement optimal du pays n’est plus
toujours garanti en temps de crise. Il faut donc organiser un retour du
balancier en appliquant intelligemment le fameux principe du «make or
buy» (faire soi-même ou acheter). En clair il faut repenser nos chaînes
de prestations pour les rendre plus résilientes et durables face aux dan-
gers identifiés par la Confédération et dont les acteurs du développe-
ment régional feraient bien de s’inspirer1)
.
qioeösnr|Coib 0|:|d/U/L|dzit|:|dnse
th0me mensuel5
2. Montagna 8-9 | 2020
th0me mensuel 6
le Canton. Combien de ces initia-
tives seront-elles durables ? – Seul
l’avenir le dira. Mais il est certain que
toutes ces expérimentations ont
permis un apprentissage collectif et
renforceront les circuits courts dans
notre pays.
A ces innovations de crise s’ajoutent
toutes les initiatives existantes qui,
réorientées, se trouveront renfor-
cées. Les Projets de développement
régional agricole favorisent les
synergies entre l’agriculture et le tou-
risme. Les Parcs naturels régionaux
ont développé de nouvelles offres
touristiques. Dans le Canton de
Vaud le projet de promotion de la fi-
lière bois, soutenu par la NPR, vise à
augmenter la valeur ajoutée de
toutes les étapes de production et
de transformation du bois suisse.
LseStlrnse
La crise du COVID-19 a ouvert un
éventail de possibilités de renforce-
ment des économies régionales par
la dynamisation des flux financiers
locaux. Cette opportunité a généré
de nouvelles initiatives et en a ren-
forcé d’autres. Parmi les initiatives
lancées durant cette crise, il est diffi-
cile de prévoir celles qui parvien-
dront à perdurer. Quoi qu’il en soit,
elles ont permis de sensibiliser le pu-
blic quant à la nécessité de favoriser
les circuits économiques courts. Es-
pérons que ce processus de « glo-
calisation » rendra la Suisse plus so-
lide face aux crises qui lui sont
promises.
1) https://bit.ly/3fc2CGm
2) Technologies de l’information et de la
communication
p àédcBB/MqcddéM2
daâi leA| m i| ts ot e| 9niarSNo-a
mliSN| liè |xi nrtâl-
Die Coronavirus-Krise hat die Gren-
zen des gegenwärtigen Wirtschafts-
systems aufgezeigt. Der Wettlauf um
immer billigere Produkte, die Distanz
zwischen Produktions- und Ver-
kaufsort und die Auswirkungen der
immensen Transportwege sind ech-
te Probleme. Die Krise zeigt uns die
Notwendigkeit, Lösungen zu suchen
und die Resilienz der Schweizer Ge-
sellschaft und Wirtschaft wieder zu
stärken. Drei Möglichkeiten können
dazu in Erwägung gezogen werden:
1) Die Abhängigkeit von Importen
durch eine bessere Nutzung der ein-
heimischen Ressourcen reduzieren
(z.B. Energie). 2) Die Exporte durch
die Entwicklung wettbewerbsfähiger
Produkte mit hohem Mehrwert erhö-
hen. 3) Die regionalen Wirtschafts-
kreisläufe durch die Förderung der
lokalen Akteure fördern und das Be-
wusstseins schärfen für den Mehr-
wert, der dadurch entsteht (auf wirt-
schaftlicher, sozialer und ökolo-
gischer Ebene).
Konkret wurden während dem
Lock-Down verschiedene Initiativen
ins Leben gerufen, um die negativen
Folgen der Krise abzuschwächen.
Einige Unternehmen begannen bei-
spielsweise Schutzartikel herzustel-
len (Masken, Desinfektionsmittel),
andere führten Direktvermarktung
oder Online-Versand ein. Gemein-
den und Organisationen organisier-
ten Lieferservices für Menschen mit
eingeschränkter Mobilität. All diese
Initiativen sind zwar positiv, überle-
ben aber vermutlich grösstenteils
nur ein paar Monate. Trotzdem lohnt
es sich, neue Wege zu suchen, die
uns widerstandsfähiger und weniger
abhängig vom Ausland machen und
die lokalen Wirtschaftskreisläufe un-
terstützen.
p UpcddéMhÉ
Uo--sièoi |tF Ssesuno|tsSot |oa–
aiob irs|m n|SniSlnan|Ri bn
La crisi del coronavirus ha dimostra-
to i limiti dell’attuale sistema econo-
mico. La corsa per ottenere dei pro-
dotti sempre più economici, le
distanze che separano i luoghi di
produzione da quelli della vendita o
gli effetti legati ai trasporti rappre-
sentano delle reali problematiche. In
questo contesto, diventa necessario
ridurre alcuni di questi svantaggi, al
fine di aumentare la resilienza della
società e dell’economia svizzera. È
possibile esplorare tre possibilità. 1)
Ridurre le importazioni cercando di
utilizzare meglio le risorse interne
(per esempio a livello energetico). 2)
Aumentare le esportazioni, svilup-
pando dei prodotti competitivi ad al-
to valore aggiunto. 3) Dinamizzare i
flussi locali, valorizzando gli attori lo-
cali e i benefici che ne derivano, (a li-
vello economico, sociale e ambien-
tale).
Concretamente, durante la crisi del
coronavirus, sono state messe in at-
to diverse iniziative per mitigarne i
suoi effetti. Ad esempio, alcune
aziende hanno cominciato a produr-
re articoli protettivi (maschere, disin-
fettanti), altre si sono lanciate nella
vendita diretta o nel commercio onli-
ne, mentre alcuni comuni o organiz-
zazioni hanno offerto dei servizi di
consegna per le persone con mobi-
lità ridotta… Tutte queste iniziative,
sebbene positive, non sopravvive-
ranno certamente oltre pochi mesi.
Tuttavia, vale la pena cercare di tro-
vare dei mezzi che ci possano ren-
dere più resilienti, meno dipendenti
dal mondo esterno e che favorisca-
no l’economia locale.