L'actualité High-Tech de la semaine : Google, Twitter, Target, MetaCert, Unda
L'actualité Hight-Tech de la semaine :
Bump, Google, Tesla, l'État de Californie,
Klout
LE 21 SEPTEMBRE 2013
La rubrique organique pour vous donner la température de la
Silicon Valley (garantie 100% non sous-traitée) et l’occasion de
témoigner sur des tendances… à moins que ce soit juste du buzz
: à vous de juger !
Lundi : Google n'en finit pas de grandir
Il est lointain le temps où GooglePlex, le siège que Google avait racheté à la
société Silicon Graphics en 2006. Un nouveau géant des hautes
technologies en avait remplacé un ancien, et le nom de Googleplex avait été
choisi en hommage au chiffre 1010100 , le nom qui lui a été, soit en quelque
sorte un image à l'infini ! Maintenant qu'il faut pousser les murs, puisqu'il
faut bien avouer qu'à l'image de la Silicon Valley en ce moment et de toutes
ces levées de fonds, le business est bon, l'entreprise recrute (peut être une
des conséquences liées à la diffusion de ce navet) et elle a besoin d'espaces
supplémentaires. Ca va commencer par l'achat et la location d'un peu
moins de 100.000 mètre carrés sur la ville de Santa Clara, soit
suffisamment pour loger presque 6.000 employés. Cette expansion
apparaît assez unique en son genre, sachant que des bureaux additionnels
ont dèjà été loués sut Mountain View, et même Sunnyvale ! La société
ayant autant poussé ses murs dans la région avait été Cisco, qui se tient
beaucoup plus calme de nos jours. Il faut croire que le marché de la
publicité sur Internet se porte bien, et avec toutes ses acquisitions, cela doit
devenir un casse-tête de faire tenir tout le monde dans les locaux d'origine,
avec toutes les orientations et ré-orientations stratégiques qui doivent
secouer le géant d'Internet en perpétuel mouvement. Ce n'est pas fini,
Google lorgne sur des bâtiments appartenant à la NASA toute proche (où
nos amis Sergey et Larry ont droit à une sympathique piste d'atterrissage
privée).
Mardi : Twitter et sa prochain introduction en bourse
Ca y est. Ce ne sont encore que des bouts de rumeur, mais Twitter, que
j'imaginais au-dessus de la mêlée financière, ou plutôt au milieu (dans, il
faut bien le dire, ce qui n'était en fait qu'une envolée lyrique), se prépare à
entrer en bourse. Après avoir fait les embauches nécessaires, car il faut
bien reconnaître que tout ce qui passe par les marchés financiers nécessite
une gigantesque revue de contrats (tout est passé au peigne fin) et un bon
tas de paperasse. Et du bon jus de cerveau pour gérer le tout et les urgences
qui vont avec. Introduction en bourse espérée aux alentours de $1,5
milliards, entre 50 à 55 millions d'actions vendues entre $28 à $30, pour
une valorisation entre $15 à $16 milliards. Ce qui intéressant, dans ce type
d'opérations, c'est d'en apprendre un peu sur les chiffres financiers de
l'entreprise : le chiffre d'affaires serait pour l'exercice 2013 entre $580 et
$750 millions, avec, chose intéressante, a priori plus de 50% réalisé dans la
publicité sur mobile. Ca semble bien fragile tout a, je suis très impatient de
voir ce que ça va donner. Et naturellement me tenir en dehors de la
transaction. Pour gagner de l'argent avec l'action Twitter, c'est en 2007 que
j'aurai du agir. En tout cas, je vous ferai grâce de la comparaison de
l'introduction en bourse de Facebook par rapport à celle de Twitter : c'est
une histoire de riches.
Suivre Twitter sur Twitter : @Twitter
Mercredi : Target se diversifie
Netflix. Mot en 5 lettres, qui actuellement terrifie les diffuseurs de films en
France. Finie, la boiboîte qui vous relie à votre monde imaginaire sur votre
télévision. Un ordinateur, un iPad, un iPhone, et vous avez accès à un
catalogue de films, de séries, de documentaires. Simple, haute qualité, pour
(peut être) 15 euros. Netflix, c'est une grosse expérience, des millions
d'abonnés et de gros moyens marketing. Pas des moyens de petits acteurs
locaux. Qui n'ont rien à faire des lobbies du coins des opérateurs qui vous
alimentent en wifi à la maison. La concurrence, Netflix connaît : sur ses
propres terres, des acteurs de la distribution viennent s'attaquer au marché
de la location de vidéos sur Internet. Target, géant de la distribution aux
États-Unis et au Canada, un chiffre d'affaires de $73 milliards en 2012,
dont le siege est à Minneapolis, vient de lancer Target Ticket, avec un
catalogue de 30.000 films et de épisodes de séries qu'il sera possible
d'acheter à l'unité. Pas d'enregistrement, on paye lors de chaque location,
tout simplement. Il y aura des possibilités de contrôle parental, et des
possibilités de filtrage sur la violence par exemple. Si vous êtes possesseur
de la carte de fidélité REDcard, un rabais de 5% est appliqué à chaque
location. C'est disponible sur Android, iOS, PC, Mac, XBox360 et Roku.
Suivre Target sur Twitter : @Target
Jeudi : MetaCert et le contrôle parental
Méfiez vous des gens avec qui vous partagez une bière, un soir dans cette
belle ville de Londres (en ce qui me concerne, c'était quelque part en
2006), vous êtes peut être en face d'un entrepreneur en puissance de la
Silicon Valley. C'est ainsi que j'ai rencontré Paul Walsh, un soir, qui a
lancé MetaCert avec son épouse depuis San Francisco... et quoi de plus
naturel pour un couple que de travailler sur une technologie visant à
renforcer le contrôle parental sur Internet ! Ainsi, le projet de MetaCert est
d'aller plus loin que les logiciels habituels tels que Norton ou Kapersky,
qui, il faut l'avouer, ne sont pas des outils parfaits à cet égard. Créé en mars
2011, la palette de produits est désormais assez complète avec une
application Chrome et Firefox, Android et iPad, avec deux modes
disponibles : l'un pour les enfants de moins de 12 ans et des sites webs triés
sur le volet, une autre version pour adultes et enfants, avec un certain
nombre de filtres "intelligents" qui se veulent plus efficaces que l'ensemble
des logiciels disponibles sur le marché. Plus de 700 millions de pages web
ont été répertoriées pour le moment. Pour continuer avec cette
histoire, MetaCert est en train de lever des fonds sur AngleList, alors si
vous êtes interessés de pouvoir utiliser le logiciel, il vous suffit de vous
rendre sur la page de MetaCert sur AngelList et investir dans sa société... si
vous vous êtes déclarés comme investisseurs sur cette plateforme, car on
ne rigole pas avec le statut d'investisseur aux États-Unis !
Suivre MetaCert sur Twitter : @MetaCert
Vendredi : de l'art de servir l'utilisateur par la technologie
Rappelez vous la pub d'Apple qui allait changer la façon dont vous communiquez en vidéo sur
votre téléphone portable : Facetime. Hormis aux États-Unis, et taux d'usage reste à démontrer, ça
n'a jamais vraiment décollé, et cela n'a pas généré de grosses audiences... mais beaucoup de
vocations dans le domaine de l'utilisation de la vidéo sur les téléphones mobiles. L'application
Tango a pris le relais et approche des 200 millions d'utilisateurs, tout doucement, Skype est
naturellement sur le segment... D'autres startups ayant noté l'intérêt croissant notamment des
adolescents pour les applications de chat, on imaginé la combinaison des deux (le chat et la vidéo)
et se sont lancés dans la course au download, en rêvant de courbes à la Snapchat... et le résultat
est plutôt mitigé parmi les 3. L'une, basée en Israël, financée par quelques business angel aux
États-Unis, s'est fait connaître par ses méthodes virales pas très catholiques comme on dit dans le
métier, a priori atteint les 3 millions d'utilisateurs, mais c'est plutôt le calme plat depuis cet été.
La deuxième, basée en Ukraine, en est à son troisième pivot après avoir proposé différents
services de publications de vidéos sur mobile (Vine notamment et Instagram ont largement pris
possession du créneau), et recherche un quatrième souffle en terme de financement. Et ses
chiffres d'audience sont légèrement supérieurs à la troisième qui fait parler d'elle en ce moment
(entre autres du fait d'avoir été sélectionnée par Dave McClure dans son fameux
incubateur 500Startups) : Unda. La startup d'origine mexicaine vient de lancer un nouvelle
campagne de recherche de fonds (et elle peut désormais le faire savoir, elle aussi sur AngelList,
grâce au JOBS Act), mais ne déclare seulement que 25.000 utilisateurs enregistrés, et 10.000
actifs. Ce segment du mobile messaging en vidéo est un nouvel exemple qu'une technologie au
point, même en étant multi-plateforme, n'est pas synonyme nécessairement de succès d'audience,
et on touche là du doigt la limite que cet écosystème des startups peut avoir à transformer des
visions un peu geeks en marché grand public, même auprès des jeunes. A défaut de diposer de
gros moyens marketing, et encore, on touche du doigt que par moment les succès arrivent
(souvent) par ce que les américains de la Silicon Valley appellent le "time to market", que je
traduirai avec ma provocation habituelle en "gros coup de chance". Pour nos tris startups, je
pense qu'il va falloir patienter.
Suivre Unda sur Twitter : @Unda-app
PS : en ma qualité de mentor d'un incubateur en Ukraine dont la deuxième société mentionnée dans cet
article est issu, j'ai préféré jouer la discrétion à son sujet. Mais le succès de levée de fonds d'Unda étant un
bel exemple à sélectionner et à discuter, j'ai donc décidé de traiter ce sujet.
Voilà, c’est fini, à la semaine prochaine pour de nouvelles
actualités et aventures !
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