1. Mes CARIFTA à moi
Chers amis, chers adversaires, chers indifférents, mes sœurs et frères
martiniquais,
Le formidable spectacle donné par la jeunesse caribéenne au
stade Pierre ALIKER à l’occasion des CARIFTA 2014 pendant « 4jours
intenses »est maintenant derrière nous. Nous avons tous eu le temps
de prendre connaissance des réactions et prises de position de
martiniquais sur l’organisation des CARIFTA GAMES 2014 en
Martinique par des martiniquais, qu’elles soient positives ou
négatives.
Et après tout, étant membre du comité d’organisation depuis le
mois de juillet dernier et, ayant à ce titre travaillé bénévolement tout
comme tous les autres membres de cette équipe et vécu de
l’intérieur la longue préparation de cette manifestation, j’aipeut-être,
moi aussi, droit à la parole, au moins autant que ceux qui n’ont pas
mis les pieds au stade ou mieux (ou pire !) étaient tout simplement
assis dans leur fauteuil à Paris …
Il me faut donc dire l’essentiel : les CARIFTA de Martinique ont
été un grand succès !
Ce sont en effet les propres mots d’une
personnalitéparticulièrement qualifiéepour juger de la qualité ou de
la médiocrité de cette édition 2014. Il s’agit de Victor LOPEZ,
président de la NACAC, la Confédération d’Athlétisme d’Amérique du
Nord, Amérique centrale et Caraïbes, l’une des 6 confédérations
d’athlétisme appartenant à la fédération mondiale, l’IAAF. C’est en
effet sous l’égide de la NACAC que se déroulent chaque année les
CARIFTA. Ce sont ses membres qui choisissent les pays d’accueils de
la manifestation à chaque édition.
2. « Les CARIFTA de Martinique ont été un grand succès ».Victor
LOPEZ a prononcé ces mots au tout début de la réunion de débriefing
qui s’est tenue avec les membres du comité d’organisation dès le
lendemain matin de la clôture des CARIFTA, réunion qu’il présidait.
En ouverture de cette importante rencontre où ont été examinés
tous les aspects du déroulement de la compétition, il avait expliqué
qu’il était normal, d’après sa longue expérience, que la première
journée ait été celle des « couacs », précisant qu’il en était de même
pour les plus grandes compétitions planétaires d’athlétisme, qu’il
s’agisse des championnats du monde ou des jeux olympiques : « The
first day isalways a nightmare » avait-il affirmé, précisant que
,comme cela est également le cas dans ces autres compétitions, pour
les CARIFTA 2014, les rectifications avaient été apportées pour
permettre à la seconde journée de se dérouler normalement et à la
troisième d’être parfaite et de se conclure en apothéose.
Pour ce qui me concerne, mes CARIFTA à moi sont aujourd’hui
source de fierté en tant que martiniquais et de grand bonheur d’avoir
appartenu à l’équipe réunie autour de Max MORINIERE et les
membres du comité directeur de la ligue de Martinique d’Athlétisme
Mes CARIFTA à moi, c’est le plaisir d’avoir reçu en Martinique
pour la première fois Lamine DIACK, ce sénégalais de 80 ans,
Président de l’International Association of Athletics Federations (
l’IAAF),ancien maire de DAKAR et plusieurs fois ministre du Président
SENGHOR et de l’avoir entendu me confiant l’émotion qui l’avait
étreint lorsqu’il s’était rendu, comme en pèlerinage, à l’ancien hôtel
de ville de Fort de France pour visiter le bureau d’Aimé CESAIRE
accompagné de son compatriote Adams KWATEH, journaliste à
France Antilles et de Madame Joëlle JULES-ROSETTE, la fidèle
secrétaire du grand homme.
3. Mes CARIFTA à moi, c’est la fierté que nous ayons pu accueillir
en Martinique près de 700 athlètes ainsi que leurs accompagnateurs
et « les friends and family » et que ne se soit posé finalement,aucun
problème de visa à l’accueil à l’aéroport ! Ce n’était pas gagné
d’avance ! Tous ceux qui au cours de ces dernières années ont
organisé en Martinique différentes rencontres caribéennes sauront,
j’en suis certain, apprécier cette performance du comité
d’organisation. C’est l’occasion de remercier les nombreux anonymes
dans les différents services de l’Etat en Martinique, dans nos
ambassades à Kingston, Paramaribo ou Port-au-Prince ou au Quai
d’Orsay qui ont concouru à ce résultat. Merci à ceux qui ont été en
première ligne et qui, malgré la rigidité des textes et parfois, il faut
bien le dire, leur stupidité (quel est le risque d’invasion du marché du
travail martiniquais par les Jamaïcains ?) ont facilité la venue en
Martinique de nos invités, de tous nos invités. Merci donc au Préfet
de la Martinique (par ailleurs spectateur assidu et enthousiaste des
compétitions en compagnie de son épouse et ses deux jeunes
enfants). Merci à notre compatriote Fred CONSTANT, ambassadeur
délégué à la coopération régionale pour la zone Antilles-Guyane, à
l’ambassadrice de France en Jamaïque, au Consul de France à Port-au
–Prince. Merci à mon amie Roselyne CHIU-HING, fille ainée de
Francisco, consul de Colombie à Paramaribo, qui fut notre
intermédiaire auprès de l’ambassadeur de France au Surinam pour
aplanir les difficultés concernant la délégation surinamaise.
Mes CARIFTA à moi, c’est le très beau spectacle de la cérémonie
d’ouverture avec le défilé des 25 délégations précédées chacune par
un ou une enfant martiniquais levant haut sa pancarte sur laquelle
était écrit le nom du pays qu’il représentait pour quelques minutes.
Jamaïque, Barbade, Guadeloupe, Guyana, St Kitts et Nevis et tous les
autres. Pour ces enfants, il s’agira d’un souvenir qu’ils garderont
4. toute leur vie avec dans les oreilles les applaudissements nourris de
tous les spectateurs pour la délégation qu’ils précédaient.
Mes CARIFTA à moi, c’est la beauté du discours de Sergueï
BUBKA, immense champion, célébrant la paix et l’amitié des peuples
à travers l’athlétisme caribéenau moment même, où son pays,
l’Ukraine, plongeait dans une guerre dont nul ne peut prévoir l’issue.
Mes CARIFTA à moi, c’est la présence en Martinique de la
guadeloupéenne George PAU-LANGEVIN, toute nouvelle ministre des
Outre-mer, exprimant sa joie d’avoir fait son premier déplacement
hors de l’hexagone après sa nomination pour participer à cette fête
de la jeunesse caribéenne
Mes CARIFTA à moi, c’est l’attitude du journaliste martiniquais
Karl SIVATTE, Président de l’Union des Club Presse de France et
Francophones, qui prit l’initiative, sans que personne ne le lui ait
demandé, de se rendre au stade en ayant payé son billet pour
s’assurer que ses confrères caribéens travaillaient dans de bonnes
conditions, ferraillant ensuite sur les réseaux sociaux pour combattre
les contrevérités distillées par d’autres à ce propos.
Mes CARIFTA à moi, c’est, une fois les dérapages initiaux des
horaires des épreuves rectifiés, le sans faute des officiels et
techniciens réunis par la ligue qui ont permis le déroulement de la
manifestation dans d’excellentes conditions.
Mes CARIFTA à moi, c’est l’hystérie communicative des
caribéens encourageant leurs athlètes de la voix, du geste, des cris et
des chansons tout au long de la journée.
Mes CARIFTA à moi, c’est le spectacle des équipes de
supporters caribéens soutenant de la même manière que s’il
s’agissait de leurs compatriotes les martiniquaisqui étaient en piste.
5. Mes CARIFTA à moi, c’est le succès de l’équipe de Martinique,
qui après l’unique médaille rapportée à Pâques 2013 des Bahamas en
a conquis cette année 8 ! Aucune n’est tombée du ciel. Il a fallu
travailler dur pour monter sur ces podiums dans une compétition
d’un niveau vraiment très élevé. Bravo donc à Jean-Claude
BERQUIER, le directeur technique de la ligue et aux différents
entraineurs qui dans l’ombre continuent à avoir la foi et à travailler
avec leurs athlètes jour après jour.
Mes CARIFTA à moi, ce sont ces échanges multiples avec les
membres des délégations caribéennes manifestant leur bonne
humeur et leur joie de découvrir pour quelques heures la Martinique
et leur regret de ne pouvoir rester plus longtemps pour la visiter.
Mes CARIFTA à moi, c’est la satisfaction d’avoir vu le comité
d’organisation mettre en synergie la Région, la ville de Fort-de-
France, l’Etat, le Conseil Général, le CMT, le CROSMA, la Fédération
Française d’Athlétisme, la NACAC, Contact-Entreprises, Martinique
1ère
, RCI, France Antilles et de nombreuses entreprises martiniquaises
des secteurs du BTP, de l’hôtellerie, de la restauration, du transport
et de la sécurité pour la réalisation de ce magnifique projet .
Mes CARIFTA à moi, c’est la constatation que la Martinique
accueillait cette immense manifestation au moment même où
aboutissent enfin les efforts de nombreux hommes ou femmes
politiques martiniquais pour que nous prenions notre place pleine et
entière au concert des nations caribéennes à travers nos adhésions à
différentes organisations régionales.
Mes CARIFTA à moi, ce sont des centaines de photos plus belles
les unes que les autres que j’ai pu faire des athlètes en plein effort
qui sont désormais autant de magnifiques souvenirs de ce que j’ai eu
le privilège de vivre au bord de la piste.
6. Mes CARIFTA à moi, c’est la satisfaction d’avoir participé avec
Contact-Entreprises à un évènement qui marquera à tout jamais la
mémoire de toutes celles et tous ceux qui ont eu la chance de
permettre sa réalisation et son grand succès. Merci donc à Max,
Frantz, Patrick, Aurélie, Michel, Léa, Lydia, Béatrice, Susan, Manuela,
Emmanuel, Lionel, Géraldine, Robert, Jean-Claude, Yves et Elodie,
pour cette formidable aventure que nous avons vécu ensemble.
Rendez-vous l’année prochaine à Saint-Kittset Nevis.
Jean-Paul JOUANELLE, Délégué général de Contact-Entreprise
et membre du comité d’organisation des CARIFTA 2014