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Chapitre 3 NP-complétude

  1. CHAPITRE III: NP-COMPLÉTUDE Université Blida 1 Faculté des Sciences Département d’Informatique Master GSI (Génie des Systèmes Informatiques) Semestre 1 Mme AROUSSI 2015-2016 Disponible sur https://sites.google.com/a/esi.dz/s-aroussi/
  2. PARTIE I: RAPPEL SUR LA COMPLEXITÉ
  3.  Introduction  Définitions  Type de la Complexité  Notation de de Landau  Classes de complexité  Calcul de la Complexité des algorithmes (itératifs & récursifs) 3 PLAN DE LA PARTIE I
  4. 4  Le temps d’exécution d’un algorithme dépend des facteurs suivants :  Les données du programme,  La qualité du compilateur (langage utilisé),  La machine utilisée (vitesse, mémoire, ),  La complexité de l’algorithme lui-même,  On cherche à mesurer la complexité d’un algorithme indépendamment de la machine et du langage utilisés, c.- à-d. uniquement en fonction de la taille des données que l’algorithme doit traiter. INTRODUCTION
  5. 5 INTRODUCTION EXEMPLE: CALCUL DE LA VALEUR D’UN POLYNÔME  Soit P(X) un polynôme de degré n P(X) = anXn + an-1Xn-1 + ... + a1X + a0 , Où: n : entier naturel an, an-1, ..., a1, a0 : les coefficients du polynôme qui sont stockés dans le tableau T[0..n] d’entiers.  Ecrire la fonction Calcul_poly(T: Tableau[0..n]d’entier, X:entier): entier.
  6. 6 2ème variante Début Inter1 P 0 Pour  0 à n faire P  P+ Inter *T[i] Inter  Inter * X FP Fin 1ère variante Début P0 Pour i  0 à n faire P  P+ T[i] * Puiss (X, i) FP Fin 1ère Complexité :1ère Complexité : (n+1) additions (n+1) multiplications (n+1) puissances Au moins 3 variables 2ème Complexité : (n+1) additions 2(n+1) multiplications 3 variables INTRODUCTION EXEMPLE: CALCUL DE LA VALEUR D’UN POLYNÔME
  7. 7  3ème variante: Schéma de Horner P(X) = anXn + an-1Xn-1 + ... +a2X2 + a1X + a0 =(anXn-1 + an-1Xn-2 + ... +a2X + a1)X + a0 = ((anXn-1 + an-1Xn-2 + ... +a2)X+ a1)X + a0 = ............ = (....(((anX + an-1)X+ an-2 )X.....)X+ ... +a2)X+ a1)X + a0 3ème variante Début P  T[n] Pour i  n-1 à 0 faire P  P*X + T[i] FP Fin 3ème Complexité : n additions n multiplications 2 variables INTRODUCTION EXEMPLE: CALCUL DE LA VALEUR D’UN POLYNÔME
  8. 8 Variantes Première Deuxième Troisième Complexité en temps (en terme de nombre d’opérations) (n+1) additions (n+1) multiplications (n+1) puissances (n+1) additions 2(n+1) multiplications n additions n multiplications Complexité en espace mémoire (Variables) P, i et les variables de la fonction puissance appelée (n+1) fois P, i et Inter P, i  Nécessité d’estimer la complexité en temps et en espace d’un algorithme avant de l’écrire et l’implémenter INTRODUCTION EXEMPLE: CALCUL DE LA VALEUR D’UN POLYNÔME
  9. 9  La complexité (temporelle) d’un algorithme est la mesure du nombre d’opérations fondamentales (affectations, comparaisons, opérations arithmétiques) qu’il effectue sur un jeu de données. Elle est exprimée comme une fonction de la taille du jeu de données.  Elle permet en particulier de comparer deux algorithmes traitant le même calcul. En d’autres termes, elle permet de déterminer si un algorithme A et meilleur qu’un algorithme B indépendamment de la machine, du langage de programmation, du compilateur et des détails d’implémentation. DÉFINITION
  10. 10 TYPE DE LA COMPLEXITÉ Complexité au meilleur •C'est le plus petit nombre d'opérations qu'aura à exécuter l'algorithme sur un jeu de données de taille n. •Tmin(n) = mindDn T(d) Complexité en moyenne •C’est la moyenne des complexités de l’algorithme sur des jeux de données de taille n •Tmoy(n) = ΣdDn T(d) / |Dn| Complexité au pire • C’est le plus grand nombre d’opérations qu’aura à exécuter l’algorithme sur un jeu de données de taille n •Tmax(n) = maxdDn T(d)  Notations:  Dn l’ensemble des données de taille n  T(n) le nombre d’opération sur un jeu donnée de taille n
  11. 11  Exemple: T(n) = O(n2) veut dire qu'il existe une constante c > 0 et une constante n0 > 0 tel que pour tout n > n0 T(n) <= c n2  La notation de Landau « O » est celle qui est le plus communément utilisée pour expliquer formellement les performances d'un algorithme. NOTATION DE LANDAU  Cette notation exprime la limite supérieure d'une fonction dans un facteur constant.
  12. 12  Les règles de la notation O sont les suivantes :  Les termes constants : O(c) = O(1)  Les constantes multiplicatives sont omises : O(cT ) = c O(T) = O(T)  L'addition est réalisée en prenant le maximum : O(T1) + O(T2) = O(T1 + T2) = max(O(T1);O(T2))  La multiplication reste inchangée O(T1)O(T2) = O(T1T2) NOTATION DE LANDAU
  13. 13  Supposant que le temps d'exécution d’un algorithme est décrit par la fonction T(n) = 3n2+10n+10, Calculer O(T(n))? O(T(n)) = O(3 n2 + 10n + 10) = O(max (3 n2, 10n, 10)) = O(3 n2) = O (n2)  Remarque: Pour n = 10 nous avons :  Temps d'exécution de 3 n2 : 3(10)2 / 3(10)2+10(10)+10 = 73,2%  Temps d'exécution de 10n : 10(10) / 3(10)2+10(10)+10 = 24,4%  Temps d'exécution de 10 : 10 / 3(10)2+10(10)+10 = 2,4% Le poids de 3 n2 devient encore plus grand quand n = 100, soit 96,7% On peut négliger les quantités 10n et 10. Ceci explique les règles de la notation O. NOTATION DE LANDAU
  14. 14 CLASSES DE COMPLEXITÉ Classe Notation O Exemple Constante O(1) Accéder au premier élément d'un ensemble de données Linéaire O(n) Parcourir un ensemble de données Logarithmique O(log(n)) Couper un ensemble de données en deux parties égales, puis couper ces moitiés en deux parties égales, etc. Quasi-linéaire O(n log(n)) Couper répétitivement un ensemble de données en deux et combiner les solutions partielles pour calculer la solution générale Quadratique O(n2) Parcourir un ensemble de données en utilisant deux boucles imbriquées Polynomiale O(nP) Parcourir un ensemble de données en utilisant P boucles imbriquées Exponentielle O(an) Générer tous les sous-ensembles possibles d'un ensemble de données
  15. 15 CLASSES DE COMPLEXITÉ
  16. 16 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ 1. Cas d'une instruction simple (écriture, lecture, affectation ) : Le temps d'exécution de chaque instruction simple est O(1). 2. Cas d'une suite d'instructions simples: Le temps d ’exécution d'une séquence d'instruction est déterminée par la règle de la somme. C'est donc le temps de la séquence qui a le plus grand temps d ’exécution: O(T) = O (T1 + T2) = max(O(T1);O(T2)) .
  17. 17 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ  Exemple 2: Permutation (Var S: tableau [0..n-1] d’entier, i, j: entier) O(T) = O (T1 + T2 + T3) = O(1) tmpS[i] O(T1) = O(1) S[i]S[j] O(T2) = O(1) S[j]tmp O(T3) = O(1)
  18. 18 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ 3. Cas d'un traitement conditionnel: Le temps d'exécution d'une instruction SI est le temps d ’exécution des instructions exécutées sous condition, plus le temps pour évaluer la condition. Pour une alternative, on se place dans le cas le plus défavorable.
  19. 19 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ 4. Cas d'un traitement itératif : Le temps d ’exécution d'une boucle est la somme du temps pour évaluer le corps et du temps pour évaluer la condition. Souvent ce temps est le produit du nombre d'itérations de la boucle par le plus grand temps possible pour une exécution du corps. Boucle Pour Boule Tant que
  20. 20 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ  Exemple 2: Recherche séquentielle (S: tableau [0..n-1] d’entier, x: entier): booléen i 0 c1 Trouve  faux c2 Tant que ((i<n) et (non trouve)) faire Condition = c3; nombre d’itération = nDTQ Si (S[i] = x) alors c4 Trouve  vrai c5 i i + 1 c6 FTQ Retourner trouve c7 T(n) = c1+c2+n*(c3+c4+c5+c6) + c7 = c8 + c9 *n O(T) = O(c8 + c9 *n) = O (n)
  21. 21 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ  Exemple 3: Tri par sélection (Var T: Tableau [1.. N] d’entier)
  22. 22 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ  Exemple 4:
  23. 23 CALCUL DE LA COMPLEXITÉ  Exemple 5:
  24. CALCUL DE LA COMPLEXITÉ  Exemple 6:
  25. CALCUL DE LA COMPLEXITÉ  Exemple 7:
  26. 26  La complexité d’un algorithme récursif se fait par la résolution d’une de ces équations de récurrence: COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  27. 27  Exemple 8: la fonction factorielle Facto (n: entier): entier Début Si (n=1) alors retourner 1 Sinon retourner n*Facto (n-1); Fin COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  28. 28  Exemple 8: la fonction factorielle i.e. T(n) = T(n-1) + f(n) avec a = 1, T(0) = 0, f(n) = b; O (T) = O (n) COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  29. 29  Exemple 9: T(n) = 2*T(n-1) + c avec T(0) = 0 O (T) = O(2n) COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  30. 30  Exemple 10: Recherche du maximum. COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS Fonction maximum ( Tab: Tableau , indDeb, indFin:entier) Si ( indDeb = indFin) alors retourner (indDeb) Sinon M(indDeb+indFin) div 2 // division du problème en 2 sous-problèmes k1  maximum (Tab, indDeb, m ) // régner sur le 1er sous-problème k2 maximum (Tab, m+1, indFin) // régner sur le 2ème sous-problème // Combiner les solutions Si (Tab[k1] > Tab[k2]) alors retourner (k1) Sinon retourner (k2)
  31. 31  Exemple 10: Recherche du maximum. T(n) = 2 T(n/2) + c a = 2 , b = 2, k = 0  a > bk T(n) = O(n) COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  32. 32 Fonction RechDicho(Tab :Tableau, borneinf, bornesup, x :entier) : bool Si (borneinf<=bornesup) alors mil  (borneinf+bornesup) DIV 2 ; Si (Tab[mil]=x) Alors retourner (vrai) Sinon Si (Tab[mil]>x) Alors Retourner (RechDicho(Tab, borneinf, mil-1, x)) Sinon Retourner(RechDicho(Tab, mil+1, bornesup, x)) Sinon Retourner (Faux)  Exemple 11: Recherche dichotomique. COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  33. 33  Exemple 11: Recherche dichotomique T(n) = T(n/2) + c a = 1 , b = 2, k = 0  a = bk T(n) = O(log(n)) COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  34. 34  Exemple 12: Tri par Fusion COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS Tri_Fusion (T: tableau, debut, fin : entier) Debut Si (debut<fin) alors milieu  (debut + fin) /2 Tri_Fusion(T, debut, milieu); Tri_fusion (T, milieu + 1, fin); Interclasser (T, debut, milieu, fin) FSI Fin
  35. 35 Procédure Interclasser(VAR T: tableau, debut, milieu, fin: entier) Debut Tmp: tableau temporaire du taille fin-debut+1 i 0; i1  debut, i2  milieu + 1; Tant que (i1≤milieu) et (i2 ≤ fin) faire Si (T[i1]<T[i2]) alors Tmp[i]T[i1]; i1++; Sinon Tmp [i]T[i2]; i2++; i++; Tant que (i1milieu) faire Tmp[i]T[i1]; i1++; i++; Tant que (i2fin) faire Tmp[i]T[i2]; i2++; i++; Pour idebut à fin faire T[i]=tmp[i-debut]; // recopier le tableau Fin COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS  Exemple 12: Tri par Fusion
  36. 36  Exemple 12: Tri par Fusion T(n) = 2 T(n/2) + n a = 2 , b = 2, k = 1  a = bk T(n) = O(n log n) COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  37. 37  Exemple 13 : La suite de Fibonacci COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  38. 38  Exemple 13 : La suite de Fibonacci COMPLEXITÉ DES ALGORITHMES RÉCURSIFS
  39. PARTIE II: NP-COMPLÉTUDE
  40.  Introduction (Vocabulaire Général)  Classification de Problème  Notion de Réduction  Théorie de NP-Complétude  Quelques Problèmes NP-Complets 40 PLAN DE LA PARTIE II
  41. 41  Pour des raisons de simplicité et techniques, la théorie de la NP-Complétude se limite à l’étude des problèmes de décision dont la solution est formulée en termes oui/non.  Un problème de décision est une paire P =(X,Y), où  X est l’ensemble des instances de P ;  Y est l’ensemble des instances-«oui»  X Y est l’ensemble des instances-«non» INTRODUCTION PROBLÈME DE DÉCISION
  42. 42  Un algorithme pour un problème de décision (X,Y) est un algorithme qui calcule la fonction F : X →{0, 1}, définie par  Cette restriction aux problèmes de décision est justifiée par le fait que les autres problèmes qui ne sont pas de décision, comme les problèmes d’optimisation et de recherche, peuvent être facilement transformés en un problème de décision équivalent. INTRODUCTION PROBLÈME DE DÉCISION
  43. 43  Problème de Recherche: La réduction de la recherche à la décision est faite par test d'hypothèse (La connexité de G) INTRODUCTION PROBLÈME DE DÉCISION VS AUTRES PROBLÈMES Exemple Entrée Réponse Algorithme de recherche (Trouver un arbre recouvrant) G (X, E) non orienté Arbre recouvrant Algorithme de décision (Existence d’un arbre recouvrant) G (X, E) non orienté Oui/Non
  44. 44  Problème d’Optimisation: Lorsque le critère d'optimisation est borné a priori, la réduction de l'optimisation à la décision est faite par test d'hypothèse (La connexité de G et le poids de l’arbre recouvrant). INTRODUCTION PROBLÈME DE DÉCISION VS AUTRES PROBLÈMES Exemple Entrée Réponse Algorithme d’optimisation (Trouver un arbre recouvrant de poids minimum) G (X, E, L) non orienté Arbre recouvrant minimum Algorithme de décision (Existence d’un arbre recouvrant de poids  k) G (X, E, L) non orienté Oui/Non
  45. 45  Un algorithme déterministe est un algorithme dont la solution qu’il produit peut être déduite des spécifications de l’algorithme lui-même.  Un algorithme non déterministe est un algorithme dont la solution est devinée puis vérifiée. INTRODUCTION ALGORITHME DÉTERMINISTE VS NON-DÉTERMINISTE
  46. 46  Pour différentes raisons, la convention suivante s’est imposée en informatique : Un algorithme est efficace (ou facile) si sa complexité en temps est polynomiale, c’est-à-dire en O(nk) pour un entier k.  Un problème est de complexité polynomiale s'il existe un algorithme de complexité polynomiale le résolvant. INTRODUCTION ALGORITHME EFFICACE
  47. 47  La classe P regroupe tous les problèmes de décision qui peuvent être résolus par un algorithme déterministe de complexité polynomiale.  Exemple:  Problème de l’existence de l’arbre de recouvrement de poids  k (Algorithme de Kruskal)  Problème de l’existence d’un chemin de longueur  k (Algorithme de Dijkstra) CLASSIFICATION DES PROBLÈMES CLASSE P
  48. 48  La classe NP (Non deterministic Polynomial) regroupe tous les problèmes de décision qui peuvent être résolus par un algorithme non-déterministe de complexité polynomiale (i.e. dont la solution peut être vérifiée en temps polynomial)  Pour montrer qu’un problème est dans la classe NP, il suffit de trouver un algorithme qui vérifie si une solution donnée est valide en temps polynomiale. CLASSIFICATION DES PROBLÈMES CLASSE NP
  49. 49  Problème 1: Problème de Satisfaction en calcul propositionnel (SAT)  Soit F = (x1, ...., xn) une formule du calcul propositionnel en Forme Normale Conjonctive, i.e. F = C1  C2  .....  Cm pour une collection de clauses {C1, C2, ....., Cm} sur l’ ensemble X = {x1, ...., xn } de variables booléennes (littéraux).  Décider si F est satisfiable, c-à-d décider s’il existe x1, ...., xn  {0, 1}n tel que F s’évalue en vraie pour cette valeur de ses variables (toutes les clauses de C soient vraies). CLASSIFICATION DES PROBLÈMES CLASSE NP
  50. 50  Problème 2: Problème de K-SAT (k>2)  Soit F = (x1, ...., xn) une formule du calcul propositionnel en Forme Normale Conjonctive, i.e. F = C1  C2  .....  Cm pour une collection de clauses {C1, C2, ....., Cm} sur l’ensemble X = {x1, ...., xn } tel que chaque clause contient exactement k littéraux |Ci| = k.  Décider si F est satisfiable, c-à-d décider s’il existe x1, ...., xn  {0, 1}n tel que F s’évalue en vraie pour cette valeur de ses variables (toutes les clauses de C soient vraies). CLASSIFICATION DES PROBLÈMES CLASSE NP
  51. 51  Problème 3: Problème de Coloriage de Graphe  Étant donnée le graphe G = (X, E) non orienté, déterminer le nombre minimal de couleurs pour colorier les sommets X du G tel que deux sommets adjacent soient de couleur différente. CLASSIFICATION DES PROBLÈMES CLASSE NP
  52. 52  Problème 3: Problème de Coloriage de Graphe  Le problème de décision correspondant est:  Soient un graphe G = (X, E) et un entier k  Déterminer si le graphe G admet un coloriage avec au moins de k couleurs.  Ce problème de décision est connu sous le nom du problème K-Coloriabilité CLASSIFICATION DES PROBLÈMES CLASSE NP
  53. 53  Problème 4: Problème du cycle hamiltonien  Soit G = (X, E) un graphe non orienté  Déterminer s’il existe un cycle hamiltonien, c’est-à-dire décider s’il existe un chaîne de G passant une fois et une seule par chacun des sommet et revenant à son point de départ.  Variantes: chaîne hamiltonien, circuit hamiltonien, chemin hamiltonienne. CLASSIFICATION DES PROBLÈMES CLASSE NP
  54. 54  Clairement, P  NP mais la question qui se pose est : P = NP ?  C’est l’une des questions (voire la question) non résolue les plus célèbres qui défie les chercheurs depuis plus de 40 ans : elle a été placée parmi la liste des sept problèmes du prix du millénaire réputés insurmontables posés par le l’institut Clay Mathematical en 2000. L’institut offre un million de dollars à qui déterminerait la réponse à cette question. CLASSIFICATION DES PROBLÈMES COMPARAISON ENTRE LES DEUX CLASSES P ET NP
  55. 55  Clairement, P  NP mais la question qui se pose est : P = NP ?  Intérêt: Si P = NP, alors tous les problèmes vérifiables polynomialement seraient décidables en temps polynomial.  La plupart des personnes pensent que ces deux classes sont distinctes car il y a un très grand nombre de problèmes pour lesquels on n’arrive pas à produire d’algorithme polynomiaux depuis plus de 40 ans. CLASSIFICATION DES PROBLÈMES COMPARAISON ENTRE LES DEUX CLASSES P ET NP
  56. 56  Soient A et B deux problèmes. Si A se réduit à B (noté A  B) , alors  le problème A est plus facile que le problème B, ou  le problème B est plus difficile que le problème A. NOTION DE RÉDUCTION IDÉE
  57. 57  Soient A (XA, YA) et B (XB, YB) deux problèmes de décision. Une réduction de A vers B (A  B) est une fonction R : XA  XB calculable en temps polynomial telle que aYA ssi R(a) YB : NOTION DE RÉDUCTION DÉFINITION R
  58. 58  Soient A (XA, YA), B (XB, YB) et C (XC, YC) des problèmes de décision.  A  A  A  B et B  C impliquent A  C.  A  B et B  A impliquent A  B (A et B sont équivalents). NOTION DE RÉDUCTION PROPRIÉTÉS
  59. 59  Intuitivement, si un problème est plus facile qu’un problème polynomial, alors il est polynomial.  Formellement :  Si A  B, et si B  P alors A  P.  Si A  B, et si A  P alors B  P. NOTION DE RÉDUCTION APPLICATION À LA COMPARAISON DE DIFFICULTÉ
  60. 60 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE DÉFINITION  Un problème B est dit NP-complet, si 1. B  NP 2.  A  NP, A  B.  Les problèmes NP-complets sont donc les plus difficiles de la classe NP.
  61. 61 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE  Pour prouver la NP-complétude d’un problème B, il suffit de prouver que : 1. B est dans NP; 2. A  B pour un problème A que l’on sait déjà NP- complet.  La difficulté est d’arriver à en produire un premier problème NP-Complet.
  62. 62 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PROBLÈME 1: SAT  Théorème 1 (Cook-Levin, 1971): Le problème SAT est NP-complet.  Le problème SAT est le premier problème montré comme NP-complet.  Résultat admis: la preuve consiste en un codage d'une machine de Turing qui vérifie les solutions du problème en temps polynomial.  Ce théorème va être utilisé pour en montrer par réduction d’autres problèmes NP-Complet.
  63. 63 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PROBLÈME 2: 3-SAT  Théorème 2 (Cook-Levin, 1971): Le problème de 3- SAT est NP-Complet.  Preuve 2: Il faut montrer que : 1. 3-SAT est dans NP; 2. SAT  3-SAT (réduire SAT à 3-SAT). R F3-sat est elle satisfiable? Fsat F3-sat Non Oui
  64. 64 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 2 : LE PROBLÈME DE DE 3-SAT EST NP-COMPLET  Preuve 2: SAT  3-SAT (réduire SAT à 3-SAT).  Toute clause du problème SAT peut être remplacée de manière équivalente par un ensemble de clauses 3-SAT qui contiennent chacune exactement trois littéraux.
  65. 65 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 2 : LE PROBLÈME DE DE 3-SAT EST NP-COMPLET  Preuve 2: SAT  3-SAT (réduire SAT à 3-SAT).  Toute clause du problème SAT peut être remplacée de manière équivalente par un ensemble de clauses 3-SAT qui contiennent chacune exactement trois littéraux.
  66. 66 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 2 : LE PROBLÈME DE DE 3-SAT EST NP-COMPLET  Preuve 2: SAT  3-SAT (réduire SAT à 3-SAT).  La satisfiabilité des clauses Z’ est donc équivalente à la satisfaisabilité de l’ensemble initiale Z.  La réduction est manifestement polynomiale ; on a donc bien prouvé que SAT se réduisait à 3-SAT; ce dernier est donc bien NP-complet
  67. 67 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PROBLÈME 3: 3-COLORIABLE  Théorème 3: Le problème de 3-Coloriable est NP- Complet.  Preuve 3: Il faut montrer que : 1. 3-Coloriable est dans NP; 2. 3-SAT  3-Coloriable (réduire 3-SAT à 3-Coloriable). R G est il 3- Coloriable ? F3-sat G = (V, E) Non Oui
  68. 68 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable. On construit un graphe ayant 3 + 2 n + 5 m sommets tels que: 1. Les trois premiers sont notés VRAI, FAUX, NSP. Ces trois sommets sont reliés deux à deux en triangle, de sorte qu’ils doivent être tous trois de couleurs différentes. On appellera les couleurs correspondantes CVRAI(e.g. vert), CFAUX(e.g. rouge), CNSP (e.g. bleu) NSP VRAI FAUX
  69. 69 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable. On construit un graphe ayant 3 + 2 n + 5 m sommets tels que: 2. On associe un sommet à chaque variable (Xi) et au complémentaire de chaque variable (Not Xi). Pour assurer qu’une variable prenne la valeur VRAI ou FAUX, on construit un triangle dont les sommets sont Xi, NOT Xi, et NSP. NSP Xi Not Xi NSP Xi Not Xi
  70. 70 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable. On construit un graphe ayant 3 + 2 n + 5 m sommets tels que: 3. Pour chaque clause {A, B, C}, on introduit le motif :  Ce motif est 3-coloriable A B C 3 4 2 0 1 VRAI
  71. 71 A B C 3 4 2 0 1 VRAI CVRAI ou CFAUX A B C 3 4 2 0 1 VRAI CVRAI ou CFAUX  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable. On construit un graphe ayant 3 + 2 n + 5 m sommets tels que:  Ce motif est 3-coloriable THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET
  72. 72  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable. On construit un graphe ayant 3 + 2 n + 5 m sommets tels que:  Ce motif est 3-coloriable THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET A B C 3 4 2 0 1 VRAI CVRAI ou CFAUX A B C 3 4 2 0 1 VRAI CVRAI ou CFAUX
  73. 73 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable.  Considérons alors le graphe formé des trois sommets distingués, des triangles formés sur les variables, et des motifs donnés. Si ce graphe est 3-coloriable, alors en particulier tout sous-graphe est coloriable.  À partir d’une 3-coloration du graphe, on construit une affectation de valeurs de vérité en mettant à 1 toutes les variables coloriées par CVRAI. Cette affectation est cohérente (une variable et son complémentaire ont bien une valeur opposée) et au moins une variable par clause est à 1.  Inversement, étant donné une affectation de valeurs de vérité, il est aisé de déduire une 3-coloration du graphe.
  74. 74  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable.  Exercice: Soit F = 1. Donner le graphe qui représente ces clauses et déduire une affectation de valeurs de vérité qui satisfait F. 2. Montrer que le graphe est 3-coloriable pour l’affectation de valeurs de vérité suivante (x1, x2, x3) = (0, 0, 0). THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET
  75. 75 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 3 : LE PROBLÈME DE 3-COLORIABLE EST NP-COMPLET  Preuve 3: 3-SAT  3-Coloriable.  L’existence d’une 3-coloration du graphe est donc équivalente à la satisfaisabilité de la formule initiale.  La réduction est manifestement polynomiale ; on a donc bien prouvé que 3-SAT se réduisait à 3-COLORABILITE ; ce dernier est donc bien NP-complet.
  76. 76 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PROBLÈME 4: CYCLE HAMILTONIEN  Théorème 4 (Karp, 1972): Le problème de Cycle Hamiltonien est NP-Complet.  Preuve 4: Il faut montrer que : 1. Cycle Hamiltonien est dans NP; 2. Plusieurs méthodes: a. 3-SAT  Cycle Hamiltonien. b. 3-SAT  Recouvrement de Sommets Cycle Hamiltonien c. 3-SAT  Stable  Recouvrement de Sommets  Cycle hamiltonien
  77. 77 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 4 : LE PROBLÈME DE CYCLE HAMILTONIEN EST NP-COMPLET  Preuve 4 (Papadimitriou et Steiglitz, 1982) : 3-SAT  Cycle Hamiltonien. R G contient il un C. H? F3-sat G = (V, E) Non Oui
  78. 78 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 4 : LE PROBLÈME DE CYCLE HAMILTONIEN EST NP-COMPLET  Preuve 4 (Papadimitriou et Steiglitz, 1982) :  On construit le graphe de la manière suivante: 1. Pour chaque variable, on introduit le sous graphe suivant: 2. Chaque nouvelle variable est liée à la précédente X Not X X1 X2 Xn
  79. 79 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 4 : LE PROBLÈME DE CYCLE HAMILTONIEN EST NP-COMPLET  Preuve 4 (Papadimitriou et Steiglitz, 1982) :  On construit le graphe de la manière suivante: 3. Pour chaque clause, on introduit la structure B : Aucun cycle hamiltonien de G ne peut traverser à la fois L1, L2 et L3. UU' L1L2L3
  80. 80 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 4 : LE PROBLÈME DE CYCLE HAMILTONIEN EST NP-COMPLET  Preuve 4 (Papadimitriou et Steiglitz, 1982) :  On construit le graphe de la manière suivante: 4. Les clauses sont liées comme suit: C1 C2 Cm X1 X2 Xn
  81. 81 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 4 : LE PROBLÈME DE CYCLE HAMILTONIEN EST NP-COMPLET  Preuve 4 (Papadimitriou et Steiglitz, 1982) :  On construit le graphe de la manière suivante: 5. Les littéraux de chaque clause sont liés aux variables par la structure A comme suit:
  82. 82 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 4 : LE PROBLÈME DE CYCLE HAMILTONIEN EST NP-COMPLET  Preuve 4 (Papadimitriou et Steiglitz, 1982) :  Par exemple, le graphe suivant présente ces clauses C1 C2 C3 X1 X2 X3 A A A A A A A A A
  83. 83 THÉORIE NP-COMPLÉTUDE PREUVE 4 : LE PROBLÈME DE CYCLE HAMILTONIEN EST NP-COMPLET  Preuve 4 (Papadimitriou et Steiglitz, 1982) :  Nous affirmons maintenant que G est hamiltonien si et seulement si F3-sat est satisfaisable. Soit C un cycle hamiltonien. On définit un assignement en fixant un littéral à vrai si et seulement si C contient l’arête correspondante. D’après les propriétés des structures A et B, chaque clause contient un littéral qui est vrai.  Inversement, tout assignement satisfaisant définit un ensemble d’arêtes qui correspondent à des littéraux qui sont vrai. Comme chaque clause contient un littéral qui est vrai, cet ensemble d’arêtes peut être complété en un cycle hamiltonien de G.  Enfin, la réduction est trivialement polynomiale.
  84. SOURCES DE CE COURS  Frédéric Vivien, Algorithmique avancée, École Normale Supérieure de Lyon, 2002., pp. 93. Disponible sur http://perso.ens-lyon.fr/frederic.vivien/Enseignement/Algo- 2001-2002/Cours.pdf  Slim Msfar, Algorithmique et Complexité, 2012, pp 104. Disponible sur http://p835.phpnet.org/testremorque/upload/catalogue/coursalgorithmi.pdf  Djamel-Eddine ZEGOUR, O-Notation, École nationale Supérieure d’Informatique, pp 33. Disponible sur http://www.zegour.netii.net/Site%20secondaire/Mcp/Cours%20ppt/1_o-notation.pdf  Olivier Bournez, Fondements de l’informatique Logique, modèles, et calculs, Chapitre 12: Quelques problèmes NP-complets, Cours INF423 de l’Ecole Polytechnique, 2013, pp. 234.  Jean Fonlupt et Alexandre Skoda. Optimisation combinatoire – Théorie et algorithmes, Chapitre 15: NP-complétude, 2010, 664p.  Gilles Schaeffer, Cours 4: Réduction et NP-complétude, 2010, pp. 124, Disponible sur http://www.enseignement.polytechnique.fr/informatique/INF550/Cours1011/INF550- 2010-5.pdf  Johanne Cohen, La NP-complétude, PRISM/CNRS, 2012, pp. 95, Disponible sur http://www.prism.uvsq.fr/~joco/enseignement/Complexite.pdf 84
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