1. Sujet 1
La seconde guerre mondiale : une guerre d’anéantissement
Introduction :
Ouverture :
- L’anéantissement consiste à détruire l’adversaire sans différence entre les civils et
les militaires.
- Les belligérants appartiennent à tous les continents. Les puissances de l’Axe (Alle-
magne, Italie, URSS jusqu’en 1941, Japon) s’opposent aux Alliés (France, Grande-Bre-
tagne, Etats-Unis, Canada, Chine, URSS à partir de 1941).
- Les théâtres d’affrontement sont également très étendus : Asie, Europe, Afrique du
Nord.
- Le début du conflit a lieu le 1er septembre 1939 avec l’attaque allemande de la Po-
logne secondée par l’attaque soviétique du même pays le 18 septembre 1939.
Problématique :
- Quel nouveau seuil de violence est-il atteint entre 1939 et 1945 ? En quoi ce conflit
constitue t-il une rupture majeure de l’histoire du XX° siècle ?
Annonce du plan
I. La seconde guerre mondiale est le théâtre de crimes de masse
II. Une guerre totale
III. Une guerre constituant une césure majeure du XX° siècle
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2. I. La Seconde Guerre Mondiale est le théâtre de crimes de masse
Objectifs de la partie : mettre en valeur les différentes dimensions des crimes du
conflit et démontrer le changement d’ampleur des atrocités par rapport à la Pre-
mière Guerre mondiale
A. Le conflit nait des ambitions nationalistes des régimes totalitaires
1. Les nazis veulent constituer un espace vital
- Une volonté d’appliquer dans la pratique la théorie énoncée dans le livre Mein
Kampf. Rédigé en prison à partir de 1923, il définit la théorie nazie comme nationaliste
et antisémite.
- Pour protéger la race aryenne allemande, définie comme supérieure, Hitler sou-
haite constituer un vaste territoire et légitimer ainsi toute annexion ou attaque militaire.
2. L’Axe et ses annexions
- L’Anschluss (ou annexion de l’Autriche) se déroule en mars 1938. Suite à un coup
d’Etat par les nazis autrichiens, l’armée allemande entre en Autriche.
- Conférence de Munich les 29 et 30 septembre 1938 : la diplomatie occidentale est
impuissante. Elle réunit Hitler, Mussolini, Chamberlain et Daladier. Hitler obtient la possi-
bilité d’annexer les Sudètes, région de Tchécoslovaquie composée d’une majorité d’Alle-
mands.
3. L’attaque de la Pologne : l’application du Pacte Germano-Soviétique
- Signé le 23 août 1939, un pacte de non-agression est signé par Ribbentrop et Mo-
lotov. Hitler et Staline se mettent d’accord pour ne pas s’attaquer et se répartissent des
zones d’influence en Europe comme pour la Pologne ou les pays baltes.
- 1er septembre 1939 : c’est le début effectif du conflit militaire suite à l’attaque de
l’ouest du territoire polonais par la Wehrmacht.
- 18 septembre 1939 : c’est l’attaque par l’armée soviétique de l’est du territoire polo-
nais conformément aux décisions du Pacte Germano-Soviétique.
- Le conflit est né de politiques totalitaires nationalistes souhaitant détruire des popula-
tions.
B. Les populations civiles touchées
1. Les déportations
- La Solution Finale, définie en 1942, se traduit par l’horreur des camps de concen-
tration et camps d’extermination.
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3. - camp de concentration : Dachau est le premier camp de concentration nazie ouvert
dès 1933 et restant ouvert jusqu'en 1945.
- camp d’extermination : Auschwitz est le plus grand camp nazie ouvert à partir de
1940.
- Les Juifs, les opposants et les tziganes sont touchés et tués massivement. Les mo-
dalités varient, les camps; les fusillades sur le front de l’est, les dénonciations et les as-
sassinats.
2. Les bombardements
- Les villes bombardées, Coventry, Berlin, Tokyo, traduisent l’utilisation du bombarde-
ment des civils pour instaurer une terreur supplémentaire. Les civils sont désormais un
élément de la stratégie militaire. On utilise le terme de Blitz pour désigner les bombarde-
ments civils durant la campagne d'Angleterre.
- La bataille d’Angleterre en 1940 et 1941 marque particulièrement la vulnérabilité de
la population civile. Bombardée par la Luftwaffe, la population londonienne souffre consi-
dérablement. Churchill décide alors de bombarder la ville de Berlin pour réagir.
3. Les assassinats
- Les arrestations arbitraires comme celle d'Anne Frank en 1944. Les SS sont sans pi-
tié en France mais aussi en Hollande comme ici à Amsterdam.
- Les résistants arrêtés et torturés : Jean Moulin en 1943 ne souhaitant pas divulguer
d’informations sur les réseaux de la résistance.
- L’horreur se retrouve aussi dans l’élimination méthodique de populations.
C. La multiplication des crimes de masse
1. La destruction de population
- La cible de la population juive considérée comme une race inférieure. Il s’opère une
élimination méthodique et industrielle dans les camps et par les Einsatzgruppen.
- La population tzigane n’est pas épargnée. Le génocide est nommé Samudaripen.
- Les malades mentaux sont également arrêtés et internés dans les camps.
2. Les Einsatzgruppen
- Groupes militaires et de policiers chargés d’éliminer de façon systématique la popu-
lation juive sur le front de l’est. ( Bilan d'environ 1,2 million de victimes).
3. Les rafles et les fusillades
- La « Rafle du Vel d’hiv » en 1942 témoigne de la diversité des acteurs des crimes de
masse. La police française de Vichy participe ici à la collaboration avec l’occupant nazi.
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4. - Oradour sur Glane est le nom d’un village de la Haute-Vienne où 642 personnes
périssent massacrées par un bataillon de la Waffen SS.
- L’anéantissement est aussi sur les champs de bataille.
II. Un guerre totale
objectif : analyser les différentes dimensions de la guerre
A. Les différentes dimensions du conflit
1. Les idéologies différentes des belligérants
- Les nazis souhaitent créer un espace vital, détruire les communistes et appliquer une
vision raciste et antisémite de la société.
- Les staliniens veulent instaurer dictature du prolétariat conformément à l’idéologie
fondée par Marx et reprise par Lénine dès 1917 lors de la Révolution blochevique.
- L’Europe et les Etats-Unis soutiennent la liberté, la démocratie, la défense du pays.
Pensons aux sept films de Capra : Pourquoi nous combattons? (1942). Il s'agit d'expliquer
au peuple américain les raisons de l'engagement du pays et de réagir au film allemand de
Leni Riefenstahl Le triomphe de la volonté.
- Cette idée se retrouve chez Roosevelt en 1942 : « Quand à la fin de cette grande ba-
taille nous aurons sauvegardé notre mode de vie libre, nous n’aurons fait aucun sacrifice.»
Allocution du 18 avril 1942.
2. Une guerre aux dimensions planétaires
- Européenne : la Blitzkrieg est appliquée dès 1939 puis en France en mai 1940. Les
attaques sont rapides et efficaces grâce à la coordination des moyens aériens et terrestres
et parce qu’elle repose sur l’effet de surprise. (H. Guderian).
- Extension en Asie, Pacifique : l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 entraine
l’entrée en guerre officielle des Etats-Unis. 400 avions de guerre japonais causent des dé-
gâts matériels (188 avions et 10 navires.) et humains (2400 morts et 1200 blessés).
- L’engagement est total dans la guerre du Pacifique : 40 portes avions américains, 80
sous marins, 11000 avions de combats. Iwo Jima entre février et mars 1945. (film de Clint
Eastwood).
3. L'économie au service de la guerre
- Elles sont fondées sur l’implication de l’Etat et la contrainte.
- Le travail forcé ou STO en Allemagne permet d'augmenter la production allemande.
- Le pillage est illustré sur tous les théâtres d’opération.
- La population mobilisée dans la production permet de maintenir les cadences.
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5. - La guerre utilise des armes de plus en plus performantes.
B. Les belligérants disposent de moyens de destruction
1. Les aviations
- Elles sont massivement utilisées dès le début du conflit en 1940 : 4500 avions alle-
mands, 2100 avions français, 550 britanniques participent au combat.
- Elles ont aussi un rôle crucial de la Bataille d’Angleterre en 1940 et 1941, véritable
tournant de la guerre. Les Allemands souhaitent attaquer par les airs le territoire britan-
niques mais ils sont repoussés grâce aux radars et au courage de la population.
2. Les bombardements
- blitz : stratégie de bombardements d’objectifs civils. Les deux camps n’hésitent pas à
bombarder des villes entières comme en Allemagne ou en Angleterre.
3. Le nucléaire
- Le projet Manhattan : nom de code du projet de recherche qui produisit la première
bombe atomique. Il fut mené par les États-Unis avec la participation du Royaume-Uni et
du Canada. De 1942 à 1946, il fut dirigé par le major-général Leslie Richard Groves.
- Hiroshima le 6 août 1945 : le B 29 piloté par Paul Tibbets, Enola Gay, largue une
bombe atomique à l’uranium 235 (Little Boy) qui explose à 587 mètres d’altitude. Elle équi-
vaut à 15 000 tonnes de TNT. Elle tue 75000 personnes le jour même et le nombre total
de victimes avoisine les 250 000.
- Nagasaki le 9 août 1945 : Le B 29 Bocksar largue la bombe au plutonium Fatman à
469 mètres d’altitude. On estime le bilan à 35000 victimes le jour même pour un total de
85000 victimes.
- L’horreur se retrouve au front.
C. L'horreur des conditions de vie au front
1. La terreur
- horreur de la bataille de Stalingrad (juillet 1942-février 1943) comme l’évoque un té-
moignage d’un soldat allemand : « On a mangé tous les chevaux, je suis prêt à manger
la viande de chat. Les soldats sont devenus semblables à des cadavres ou à des fous»
2. Les combats acharnés sur tous les continents
- 110000 soviétiques soldats engagés dans la bataille de Stalingrad en novembre
1942. Elle dure jusqu’en février 1943 et elle incarne l’horreur des combats dus à une vo-
lonté acharnée allemande de tenir le siège de la ville. 1 million de combattants dans le
camp allemand et 1,1 million de militaires soviétiques participent à cette bataille.
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6. - Bataille d’Iwo Jima : une des batailles les plus sanglantes de la guerre du Pacifique.
Elle a lieu sur l’île d’Iwo Jima dans l’archipel d’Ogasawara à 1000 km au sud de Tokyo.
Elle se déroule entre février et mars 1945 et voit la victoire de l’armée américaine après
des combats acharnés. (voir la photo de Joe Rosenthal prenant un cliché du drapeau
américain au sommet du mont Suribachi).
- L’intensité et l’ampleur du conflit conduisent à faire de cette guerre une rupture ma-
jeure du siècle.
III. Une guerre constituant une césure majeure du XX° siècle
Objectifs de la partie : Comprendre en quoi cette guerre est-elle la plus attroce
de l'histoire ? Expliquer en quoi le plus grand conflit militaire de l’histoire constitue-
t-il une confirmation des tendances diplomatiques observées depuis le début du
XX° siècle ?.
A. Un nouveau seul de violence atteint
1. La déshumanisation
- Génocide : détruire une population juive considérée comme inférieure (Mein Kampf).
- Les expériences du docteur Mengele à Auschwitz. Il fait des expériences sur les ca-
davres et utilise leur peau pour faire du savon ou des lampes.
- L’unité 731 japonaise en Mandchourie où des expériences sur des êtres humains
sans anesthésie sont réalisées.
2. L’ère nucléaire
- C’est une rupture de l’histoire des relations internationales. Désormais, les grandes
puissances disposent d’une force de dissuasion. L'URSS aura la bombe dès 1949.
B. L’Europe est la partie du monde la plus touchée
1. Le bilan humain sans précédent
- Il existe une différence entre les deux vainqueurs de la guerre. Les Etats-Unis
perdent 0,2 % de leur population, l’URSS 14%.
- Le bilan de la Shoah est effroyable et concerne toutes les populations juives euro-
péennes. Selon Hilberg, il s'élève à 5,1millions de victimes dont 3 millions dans les camps.
La déshumanisation est ici un argument expliquant pourquoi la Guerre a franchi un seuil
par rapport à la Grande guerre.
- Le bilan doit se faire en fonction de l’effectif des victimes et aussi de façon relative
par rapport à la population totale du pays considéré. Pour la France, c’est 600 000 vic-
times, 4,5 millions pour l’Allemagne, 400000 pour le Royaume Uni, 450000 pour l’Italie,
20 millions pour l’URSS, 5 800 000 pour la Pologne soit 18 % de la population totale.
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7. 2. Le bilan politique modifie la diplomatie mondiale
- Une redéfinition de la géopolitique du continent européen et asiatique s'observe.
Deux puissances victorieuses européennes, Grande-Bretagne et France sont toutefois
sous influence de deux pays extra-européens : Etats-Unis et URSS.
3. Le bilan économique confirme le déclin de l'Europe
- Un endettement économique marquant une dépendance européenne à l’égard des
Etats-Unis. Le coût de la guerre est élevé. D’ailleurs, l’organisation économique du
monde d’après-guerre est pensée avant la fin des combats (voir conférence de Bretton
Woods en 1944).
- Le désastre se retrouve au niveau des destructions.
C. Les destructions témoignent de la guerre d’anéantissement
1. Les destructions matérielles
- Elles sont significatives sur le front de l’est où les Allemands ont détruit en URSS :
1700 villes, 70000 bourgades, 31800 usines, 65000 km de voies ferrées, 40000 hôpitaux
ou encore 84000 écoles.
2. Le choc moral
- Le devoir de mémoire définit par Primo Levi dans son texte, Si c’est un homme en
1947. Il démontre l’importance du traumatisme moral engendré par le conflit.
- Albert Camus évoque la bombe atomique dans son éditorial de la revue Combat en
août 1945. Il insiste sur le début d’une nouvelle ère diplomatique qualifiée d’ère de dissua-
sion. Désormais la possession de l’arme nucléaire est une condition obligatoire pour peser
sur les relations internationales.
Conclusion générale
- Le conflit est novateur par son ampleur dans tous les domaines et confirme la ten-
dance de fond amorcée depuis le début du XX°siècle: le déclin progressif du continent eu-
ropéen et l’essor américain accompagné de la menace soviétique en Europe de l’est.
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