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La politique sociale francaise tiraillée de toutes parts !
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La politique sociale francaise tiraillée de toutes parts !

  1. L’objectif affiché du gouvernement d’une croissance de 1,5 % peut donc être atteint. Les économistes pen- sent que le résultat ne sera que très légèrement inférieur aux espoirs de Bercy, du fait des incertitudes qui planentsurl’économiemondiale.Le consensussesitueà1,4 %,unrythme toutefoisinsuffisantpourréduirede façonsignificativelechômage. ( L’éditorial de Dominique Seux Page 10 ciers sur l’activité économique aux Etats-Unis ou en Chine vont-elles se propager à l’économie réelle ? « Le risque lié à un ralentissement pro- noncé des pays émergents est aujourd’hui plus fort, mais cela n’a pour l’instant pas affecté la confiance deschefsd’entreprisefrançais »,cons- tate Vladimir Passeron. Climat des affaires et moral des ménages res- tent bien orientés en France. Les enquêtes de l’Insee sont ainsi com- patibles avec une croissance de l’ordre de 0,4 % par trimestre. année. La progression de l’activité en 2015 s’explique en effet aux deux tiers par des facteurs extérieurs, comme la baisse du prix du pétrole, lapolitiquemonétaireultra-accom- modante de la Banque centrale européenne et la dépréciation de l’euro. Or la reprise doit devenir un phénomène autoentretenu en 2016. Il faut un moteur interne, sans quoi la performance de 2015 sera un rebond sans lendemain. L’investis- sementpourraitjouercerôle. Manque de confiance A ce stade, l’Insee est prudent. « Le fait que l’investissement des entrepri- ses ait été plus dynamique que prévu ne pourrait être qu’un pic ponctuel », prévient Vladimir Passeron. Pour- tant, « tous les voyants sont au vert », remarque Olivier Chemla, chef éco- nomisteàl’Associationfrançaisedes entreprises privées (Afep). Les taux sont bas et les marges sont remon- tées avec la chute du prix du pétrole etlamiseenplaceduCréditd’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Le dispositif de suramortis- sement mis en place par Bercy devraitportersesfruits.Maislacon- fiance fait toujours défaut. « Une entreprise n’investit pas parce que les taux sont bas, mais parce qu’elle en espère une rentabilité. Or, cela sup- pose que la demande soit au rendez- vous »,expliqueOlivierChemla. Les craintes des marchés finan- Guillaume de Calignon annoté Eric Léger Après trois années de marasme, l’économie française est enfin sortie desaléthargie.LaPIBaprogresséde 1,1 % en 2015, a indiqué vendredi l’Insee.C’est un petit peuplus que ce qu’espérait le gouvernement, qui tablait officiellement sur 1 %. « 2015 aétél’annéedelareprise »,s’estréjoui le ministre des Finances, Michel Sapin. Avec toutefois un gros point noir : ce début d’embellie n’a pas suffiàenclencherunebaisseduchô- mage. Et la France reste à la traîne, les autres grands pays européens ayant enregistré des expansions bienplussoutenuesl’andernier. En tout cas, l’économie française a résisté au terrorisme. « Les atten- tats de novembre ont affecté la consommationdesménages,maisces effets négatifs sont restés localisés à quelques secteurs précis, comme l’hébergement ou la restauration, et ils ne seront probablement que tem- poraires », estime Vladimir Passe- ron, chef du département de la conjoncture de l’Insee. L’an passé,la consommation a tiré la croissance française, la baisse du prix du pétrole boostant le pouvoir d’achat desménages.Etl’investissementdes entreprises, dynamique sur les trois derniers mois de l’année, a donné des signes encourageants. C’est la clef pour l’économie française cette Legrandretour du« modèlesocial » LE FAIT DU JOUR POLITIQUE Cécile Cornudet QuandFrançois Hollandeest endifficulté,quand lapressiondelagauchepour uneprimaireprésidentielle s’accroît,quandla« vraie gauche »luireproched’avoir bradéses« valeurs »,levoilà quirevient,le« modèle social »,l’éternelmaîtreétalon d’unclivagegauche-droite abîmé.« Noussommes lagauche »,aaffirmé cedimancheStéphaneLeFoll, enlejustifiantparcesmots : « Est-cequ’onamisencause lemodèlesocial ?Non,nous l’avonsdéfendu »(« Grand Rendez-vousEurope1-iTélé- “LeMonde” »).Enprisesur les« réalités »,lagauche aupouvoiradûrépondre àl’attentedesFrançais enmatièredesécuritéetaux difficultéséconomiquesdu pays,reconnaîtleporte-parole, maiselleconservesonâme puisqu’ellealemodèlesocial. « Ladroiteveutleremettre encause,nous,nousvoulons l’adapter »,assure-t-il.Ouf ! Leclivageperdure,donc lagauchen’estpasmorte. Aunandel’élection présidentielle,seprofilecequi seraprobablementundébat majeur.AprèsFrançoisFillon, AlainJuppéetNicolasSarkozy défendent,euxaussi,l’idée d’unEtatrenforcédansses missionsrégaliennes,mais allégésurlaprotectionsociale, mêmes’ilssedéfendentde vouloir« casser »lemodèle. Ilsproposentuncocktail baissedesimpôts-baissedes déficitsqu’ilsobtiennent enrognantsurdesdépenses sociales :âgedelaretraite repoussé,allocations chômagediminuées, dépensesdesantécoupées… Lessondagesdisent aujourd’huiquelesFrançais ysontprêts,conscientsquele paysadesréformesderetard sursesconcurrents.Mais, devantl’urne,qu’en sera-t-il ? Grâceaumodèlesocial,la droiterenvoielagaucheàson « immobilisme »etlagauche accuseladroitede « libéralisme ».Mais,pour lesdeux,lesujetestpiégé. Promettredusangetdes larmesrisquedefairefuir l’électeurdedroite,surtout lorsqueleFN,lui,seposeen défenseurdesavantagesacquis. Lagauchebranditson sauvetagedumodèlesocial… quandcelui-cifuitdetoutes parts.C’étaitd’ailleursen partiepourcelaqueFrançois Hollandeavaitcherchél’unité nationalesurladéchéance denationalité :ilvoulait détournerleregardde sesrésultatséconomiques. Aujourd’hui,demi-tour. Seulsdesrésultatspourraient sauverlagauche. Annoté Eric Léger « Nous sommes la gauche » puisque nous défendons le modèle social, explique le gouvernement, quand « la vraie gauche » l’accuse d’avoir bradé ses valeurs. l Le chômage n’en bénéficie pas. l Le rebond de l’investissement doit être confirmé en 2016. Lacroissancerevient Les prin La consommation a tiré la croissance Les dépenses de consommation des ménages affichent la plus forte hausse depuis 2011 avec une progression de 1,4 %. Cela est largement à mettre sur le compte de l’absence d’inflation (+0,2 % en janvier sur un an) en raison de la chute des prix du pétrole. Espoir de stabilisation pour l’acquisition de logement Si les investissements des ménages sont en baisse de 3 % sur l’année, l’amélioration est visible en cours d’année. Au quatrième trimestre, l’investissement en logement a progressé de 0,1 % seulement, mais c’est la première fois depuis le deuxième trimestre 2013 qu’il ne baisse pas. Les chiffres de l’inflation attireront encore en 2016 l’attention de tous les décideurs économiques et poli- tiques. L’Insee a annoncé qu’en jan- vier, les prix avaient grimpé de seu- lement0,2 %surunan.Pour2016,le gouvernement table toujours sur 1 % d’inflation après zéro l’an der- nier. Les économistes prévoient, eux, en moyenne que les prix à la consommation grimperont de 0,8 %. Mais pour certains, l’infla- tion pourrait être bien plus faible. Avec un baril de pétrole autour de 35 dollars, contre 53 dollars en moyennel’anpassé,ilyadefaitpeu dechancesàcourttermequel’infla- tion rebondisse dans l’Hexagone et la zone euro en général. « Les forces extérieures pèsent sur l’inflation,expliquePhilippeGudin, chef économiste de Barclays. La Chine dispose de capacités excéden- taires industrielles qu’elle exporte en dépréciantsontauxdechangedepuis l’étédernier,cequiadeseffetsmassi- vement déflationnistes. Ensuite, poursuit-il, les forces intérieures sont aussi négatives. S’il baisse, le chômage reste toujours élevé dans la zoneeuro,Lestensionssontdonctrès faibles sur les salaires. » Et depuis la mi-2015, le taux de change effectif de l’euro – c’est-à-dire par rapport auxautresdevises,pondéréesparle poids des pays dans le commerce extérieur de la zone euro – s’est apprécié de 9 %, surtout par rap- port aux monnaies asiatiques. Là encore, c’est un facteur de baisse de l’inflation. « L’inflation va repartir en territoire négatif en zone euro à partir du mois de février », prévoit Philippe Gudin. Et « si le pétrole reste aux alentours de 30 dollars le baril, alors l’inflation sera quasi nulle, de l’ordre de 0,1 % en 2016 en France », calcule l’économiste. Il existe toutefois des signes plus positifs.« Mêmesielleresteinférieure àsamoyennedelongterme,l’opinion desménagessurl’évolutionfuturedes prixseredresseetlesménagesinterro- gés par l’Insee estiment qu’il est de plus en plus opportun de “faire des achats importants” et, à l’inverse, de moins en moins opportun “d’épar- gner” », remarque Olivier Chemla, chef économiste à l’Association française des entreprises privées (Afep). Pour lui, « cela signale plutôt une dynamique positive à l’opposé d’unespiraledéflationniste ».— G.C. L’inflationdenouveauauxabonnésabsents La baisse du cours du pétrole va de nouveau peser sur l’évolution des prix en France et dans la zone euro cette année. Lundi 1er février 2016 Les Echos
  2. maisresteinsuffisante cipaux indicateurs de l’économie française en 2015 L’investissement retrouve des couleurs La remontée des taux de marges des entreprises, couplée au dispositif de suramortissement et à l’embellie de la demande, a poussé les entre- prises à investir en 2015. L’investissement a grimpé de 2 % sur 2015 et s’est raffermi en cours d’année en ce qui concerne les biens manufactu- rés et les services marchands. Nouveau recul des investissements publics Rigueur budgétaire et baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales ont de nouveau fait baisser les investissements des administrations publiques de 3 % l’année dernière. Qui plus est, 2015 était une année électorale, ce qui a contribué à geler certains projets. 3 QUESTIONS À… PHILIPPE WAECHTER Chef économiste de Natixis Asset Management « Iln’yapasencore d’accélérationtrès marquéede l’investissementcarla demandeestindécise. » Propos recueillis par G. C. 1 La reprise de l’activité économique vous semble-t-elle bien partie en France ? Oui. Le premier bon point à noter dansleschiffresduPIBde2015,c’est que la croissance est revenue après une longue période de stagnation. C’était une première étape indis- pensable, que l’économie française a franchie, même si on peut regret- ter que le rythme soit inférieur à celui de la zone euro en moyenne. Cettephaseapuêtreréussiegrâceà l’action de la Banque centrale euro- péenne et à la moindre austérité décidée par Bruxelles. La Commis- sioneuropéenneacomprisqu’ilfal- lait ralentir la vitesse de réduction des déficits publics. Dans cet envi- ronnement de stagnation, il fallait que les institutions donnent une impulsion pour changer les antici- pations des ménages et des entre- prises, peu enclins à dépenser ou prendre des risques. C’était le rôle de la politique monétaire et de la politique budgétaire. C’est fait. Et avec l’aide du prix du pétrole en chute libre depuis un an et demi, l’économie française a bénéficié d’un soutien inespéré. La configu- ration de la conjoncture est désormais meilleure qu’il y a un ou deux ans. 2 Avez-vous quand même quelques craintes pour 2016 ? Le rythme de croissance n’est pas encore satisfaisant puisqu’il reste très en dessous de ce qui était observéparlepassé.Maiscequiest inquiétant, à court terme, c’est l’accumulation de stocks dans les entreprises aux troisième et qua- trième trimestres 2015. La demande va devoir être suffisam- ment robuste au cours des pro- chains mois pour que les entrepri- ses produisent et ne cherchent pas seulement à déstocker. Au-delà, c’est l’investissement des entrepri- ses qui déterminera le profil de la reprise. 3 Peut-on déjà observer les résultats de la politique de l’offre menée par le gouvernement ? Son effet reste à mon avis modéré. Globalement, les entreprises fran- çaises ont fait l’ajustement rendu nécessaire par la crise. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi(CICE)etlepactederespon- sabilité ont justement pour objectif d’améliorer la situation des entre- prisesaprèslacrise.Maissilasitua- tion de l’économie de la zone euro continue à être incertaine, leurs marges de manœuvre resteront limitées.Certes,l’investissementest enphaseascendantemaisiln’atou- jours pas le profil habituel qu’on lui connaîtpendantlesreprises.Iln’ya pas encore d’accélération très mar- quée de l’investissement car la demande est indécise. Toutefois, dès que ces incertitudes seront levées,onverraleseffetsàpleindela politiquedel’offre.L’investissement décollera. La crise a été longue et a exigé des ajustements violents à beaucoup d’entreprises. Les patrons ont été échaudés et il est logique qu’ils se montrent aujourd’hui particulièrement méfiants. Ils ont tout simplement peur de perdre de l’argent. Dans ce contexte encore incertain, il est doncfondamentalquelegouverne- ment garde le cap. Le besoin de sta- bilité de l’environnement fiscal et réglementairemeparaîtessentiel. n Un rebond bienvenu Dépréciation de l’euro, montée en puissance du CICE et progression de la demande étrangère adressée à la France ont fait grimper les exportations de 5,9 % en 2015. Mais les importations ont crû plus vite (+6,1 %). La hausse de la demande domestique a été en partie satisfaite par des importations, signe que la compétitivité reste un problème. Quelssontlesrisquesquipèsentsur l’économieeuropéenneetfrançaise en 2016 ? La question mérite d’être posée alors que les marchés finan- ciersdepuisledébutdel’annéedon- nentl’impressiondeprévoirlepire. D’autant que la croissance améri- caine semble avoir connu son pic à la mi-2015. En ce qui concerne l’Hexagone, « la croissance en 2016 sera au mieux modérée, de l’ordre de 1,4 % », a prévenu Julien Marcilly, chef économiste de Coface, lors d’une présentation en début de semaine à Paris. Pour lui, deux fac- teurs vont empêcher l’activité éco- nomique française de véritable- ment décoller : « Le secteur de la construction reste le talon d’Achille de l’économie française. De plus en plusdegrandesentreprisesseretrou- vent dans des situations financières difficiles et cela va perdurer. » Julien Marcilly a aussi mis en avant « la persistance de surcapacités dans l’industrie française qui se résorbent trèslentement »,cequiresteunfrein à la hausse des investissements dans ce secteur. En revanche, à court terme, un ralentissement prononcé de la Chineneconstituepasungrandris- que à ses yeux, la France n’étant pasungrandpaysindustrielexpor- tateur. L’Allemagne, de par son écono- mie beaucoup plus ouverte sur le monde que la nôtre, serait, elle, for- tementaffectéeparunplongeonde l’économie chinoise et des pays émergents. C’est une des menaces qui planent sur la zone euro. La deuxièmerésidedanslerisquepoli- tique. « Il est logique que les frustra- tions sociales apparaissent au moment où l’économie repart. Mais on assiste à un morcellement de la scène politique, notamment dans les paysdusuddel’Europe,remarquele chef économiste de Coface. Or, plus lenombredepartisaugmente,plusle risque de coalition est fort, et donc la constitutiondegouvernement,faible. Cela peut entraîner un attentisme de la part des entreprises », poursuit-il. Et la reprise de l’investissement tant espérée pourrait être encore retardée. Enfin, il y a le point noir du mar- ché du travail qui s’est encore dégradé en décembre, selon Pôle emploi. Et, en raison de ce fort taux dechômage,lessalairesnesontpas dynamiques et, surtout, le taux d’épargne des ménages reste à un niveau record (15,5 % au troisième trimestre). Les hausses de la consommation sont donc tributai- res de la seule baisse du prix du pétrole. Une activité dynamisée Enattendant,« lacroissancedansla zone euro n’est peut-être pas flam- boyante, mais elle tient bien malgré tous ces vents contraires », tempère PhilippeGudin,cheféconomistede Barclays. Si la baisse du prix du pétrole peut être une source d’inquiétude pour les pays produc- teurs,ellecontribuetoutdemêmeà soutenir la consommation dans les pays importateurs comme la France. La politique monétaire de la Banque centrale européenne continue, elle aussi, à dynamiser l’activité économique. Quant à la politique budgétaire, elle est désor- mais expansionniste en Europe. Sauf en France. « Les années de 2011 à 2013 ont été marquées par la ri- gueur budgétaire dans la zone euro. Ensuite, la politique budgétaire est devenue neutre. Et, cette année, elle est expansionniste pour la première fois depuis 2010 », constate Julien Marcilly. Au moins, à court terme, cela constitue-t-il une bonne nou- velle pour la conjoncture. — G. C. Denombreuxrisquespèsentencoresurlareprise Le ralentissement chinois et l’instabilité politique en Europe pourraient affaiblir le redémarrage de l’activité. Toujours fragile, le secteur de la construction reste « le talon d’Achille de l’économie française ». Photo Jean-Claude Moschetti/RÉA « Les patrons ont été échaudés et il est logique qu’ils se montrent aujourd’hui particulièrement méfiants. » Les Echos Lundi 1er février 2016
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