Charles Maussion | Dossier projet d'exposition 2014
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Charles Maussion | Dossier projet d'exposition 2014
Charles Maussion, artiste peintre, Paris.
Dossier de présentation projet d'exposition oeuvre de Charles Maussion.
2014 -
N'hésitez pas à me contacter: http://www.fisselier.biz
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3. Charles Maussion | 1923 – 2010!
Charles Maussion arrive à Paris au lendemain de la guerre. La vie artistique parisienne
est alors dominée par l’Abstraction. Tout en poursuivant des études de mathématiques et
d’histoire de l’art, il s’inscrit aux cours d’André Lhote et de Fernand Léger. Mais c’est
surtout l’exemple de Piet Mondrian qu’il va retenir et qui va influencer ses premiers
travaux. En 1952, il fait partie du petit groupe d’artistes (avec Koskas, Enard, Bidoilleau,
Damian…) qui rend visite au peintre anversois Georges Vantongerloo, l’un des
principaux disciples de Mondrian.!
De 1951 à 1954, Maussion fait partie de ce groupe de jeunes artistes, soutenus par la
galerie Arnaud, qui cherchent dans un art proche à la fois de la mathématique et de la
musique, une voie personnelle entre la pure pureté de l’art géométrique et un lyrisme
sensible. Cette tendance va se développer chez Maussion jusqu’au début des années 60.
En 1957, l’artiste réalise l’une de ses premières expositions personnelles chez Iris
Clert.Par ailleurs, Charles Maussion a réalisé plusieurs oeuvres en collaboration avec
des architectes (Henri Chomette, Claude Parent). Il a travaillé ainsi à Berlin, Paris,
Addis-Abeba, Lima, Abidjan.!
Maussion expose successivement chez Lucien Durand et Jacques Dubourg, qui est aussi
le marchand de Nicolas de Staël et de Riopelle, à Paris. Entre temps, sa peinture a été
découverte par le collectionneur anglais, Robert Sainsbury. Sir Robert et son épouse,
Lisa, vont devenir pendant près de quarante ans les principaux soutiens de l’artiste.!
Commence pour lui le moment de grands questionnements et bouleversements. Sa quête
d’un sens l’emmènera jusqu’en Inde à plusieurs reprises. En 1980, suite à ses expériences
il cherche alors à dépasser l’opposition traditionnelle entre abstraction et figuration « ce
qui est sous-jacent à ces formes d’expression », « la source ». Il travaille à de grands
formats : la série des Paysages en noir et blanc, des Arbres, des Mouettes et des Hommes
qui marchent. Le travail est remarqué d’abord par la galerie Jean Briance, à Paris, puis
par le marchand suisse Jan Krugier avec qui il entame une collaboration d’une dizaine
d’années. De 1988 à 1991, Maussion expose aussi chez Isy Brachot, à Bruxelles.!
4. Charles Maussion | 1923 – 2010!
De 1990 à 2010, Charles Maussion une fois de plus remet en question toute son oeuvre.
Après son travail sur l’ombre et la lumière, il va aborder la ligne pure. Depuis très
longtemps déjà, Maussion rêve d’aboutir un jour à un dessin qui ne serait qu’une ligne et
le moment est enfin venu. C’est une période très créative. Les thèmes se
succèdent : Fleurs, Oiseaux, Montagnes et Menhirs. L’espace et la lumière qu’il avait
toujours recherchés il va maintenant les révéler au moyen d’une simple ligne: une
présence au monde.!
Depuis 1995, l’œuvre de Maussion est soutenue par la galerie Bernard Bouche, à Paris
(3ème arrondissement).!
En 1983, il est promu Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministre Jack
Lang. En 1992, une grande rétrospective de ses œuvres, organisée par les Sainsbury, est
présentée en Angleterre, au Sainsbury Centre for visual arts de Norwich.!
La Mouette, Charles Maussion, artiste peintre, dans son atelier!
« [...] je marchais sur une plage du nord, et à quelques mètres de moi, une mouette.
C’était de bonne heure le matin, l’air était encore embrumé et les tons bruns-roses du sol
se mêlaient au bleu de l’atmosphère pour former une atmosphère grise très transparente
et diffusant la lumière. Je fus saisi : elle se tenait toute droite sur ses pattes comme une
montagne de lumière. Pourtant, elle ne semblait pas de nature différente de l’espace
lumineux qui l’entourait. La lumière avait mangé ses contours pour ne laisser qu’une
présence lumineuse… seule une très fine modulation à peine perceptible, comme une
caresse.Là encore, très peu d’éléments, pas de contrastes, pas d’affirmation, juste un
espace, un souffle, une respiration suffisait à créer cette présence comme une source
rayonnante et raffraichissante. [...]!
Charles Maussion »
6. musées & galeries"
Une partie importante de l’œuvre de Charles Maussion est actuellement en collection privée.!
Parmi les collections publiques, on peut signaler :!
! •! Le Sainsbury Centre for Visual Arts, University of East Anglia, Norwich, England : Un ensemble très représentatif de 32
œuvres, allant de 1958 à 1991.!
! •! Paris, Musée National d’Art Moderne : Un Oiseau de 2000, de grandes dimensions, caractéristique de la période « post-
abstraite » où le dessin l’emporte sur la couleur, le rythme expressif sur l’allusion.!
! •! Nantes, Musée des Beaux-Arts : Une Figure de 1977, acquise par la Société des Amis du Musée des Beaux-Arts le 18 août
1978.!
! •! Le Fonds National d’Art Contemporain possède un ensemble de 5 toiles. L’une d’entre elles, appelée 10 août, est
actuellement en dépôt à l’Ambassade de France à Mexico.!
Des œuvres sont consultables:!
. à la galerie Bernard Bouche, 123, rue Vieille-du-Temple, Paris.!
. à la galerie Ditesheim, Neuchâtel.!
. à la galerie Jan Krugier, Genève!
8. textes"
De nombreux textes ont été écrits sur l’œuvre de Charles Maussion. Il ne saurait être question ici d’en donner la liste
complète.!
Sélection de textes et documents :!
" •" Daniel Abadie : À la lumière des tableaux de Charles Maussion. In Catalogue de la galerie Isy Brachot, Bruxelles/
Paris : Charles Maussion, 1990.!
" •" William Jeffett : Charles Maussion, La luminescence de l’espace. In Catalogue de la Rétrospective Maussion,
organisée par le Sainsbury Centre for Visual Arts, University of East Anglia, Norwich, 1996. Texte bilingue anglais/
français.!
" •" Andrée Chedid : Pour Charles Maussion et ses Terres affranchies, 1983. (Publié par galerie Jan Krugier, Genève,
in Charles Maussion, Traces, 1984 – reproduit in Catalogue Isy Brachot : Charles Maussion, 1990.)!
" •" Yves Bonnefoy : Hommage à Charles Maussion, 2006. In Catalogue Charles Maussion, publié par l’Institut Français
de Naples sous la direction de Danièle Rousselier. Texte bilingue italien/français.!
" •" Préau des collines n°12 : Juin 2011 : Les pages 238 à 247, consacrées à Charles Maussion, reproduisent le texte
d’Yves Bonnefoy ainsi qu’un texte du poète Pierre Bergougnoux : Charles Maussion, naissance de la peinture. Beau
choix de reproductions.!
" •" Charles Maussion, au cœur du silence. Entretien avec Philippe Chautard, 1999.!
!
9. Pierre Descargues"
Lettres Françaises, 22 novembre 1951
"Cinq jeunes peintres, Bidoilleau, Damian, Enard, Ionesco et Maussion,
développent à leur manière l'art d'un Zurichois comme Lhose, qui est
l'arrangement quasi mathématique de rythmes composés de petites figures
géométriques. Chacun a ses couleurs, chacun se réserve qui les triangles, qui les
rectangles, qui les ovales et se joue de ses éléments."
Salon des Réalités Nouvelles"
Juillet 1952
« Si l'on passe rapidement sur les exposants déjà bien connus comme Lempereur,
Poliakoff, Herbin, ..., Vasseur, Besançon, Coppel, excellente, ... ... ..., c'est pour
signaler deux sections spécialement intéressantes.
D'abord, des jeunes : les Enard, Ionesco, Maussion, Damian, Koskas, Nunez,
Roitman, Guevara, Arden Quin, dont ls recherches soit de subtilités de rythme
sur des éléments répétés, soit d'objets à contours très variés, à trois dimensions,
sont curieuses, et ont le mérite d'ouvrir l'oeil et l'intérêt du public pour des
possibilités nouvelles. »!
« Un groupe de jeunes, déjà vus séparément cette année, s'attache à des
répétitions qui révèlent de très subtils effets de rythme tant par le graphisme que
par la répartition des motifs et leur coloration. On verra Bidoilleau, Enard,
Lipska, Maussion, Damian, Koskas. Le panneau où sont accrochées leurs œuvres
peut surprendre, mais doit être remarqué pour l'intérêt auquel peuvent prétendre
ces recherches sincères et prolongées. C'est un des signes que le salon s'adresse à
l'avenir. »
« Ces cinq artistes ont orienté leurs recherches purement plastiques dans une
même direction et la parenté qui les unit donne à cet ensemble une homogénéité
extrême. (...) Le désintéressement et le courage dont font preuve ces jeunes
artistes témoignent de la vitalité d'une des tendances extrémistes de l'art
moderne. Telle paraît être la signification essentielle de cette exposition. »
Georges Boudaille"
Arts - 23 novembre 1951
10. Notes biographiques :!
Charles Maussion est né à Nantes, le 17 mai 1923. Etudes au lycée de Nantes. Vient à Paris.
Licences maths et histoire de l'art. Fait de la peinture pendant et surtout après ses études. Passe
par les ateliers de Lhote et Léger en même temps que ses camarades Damian et Ionesco. Vient
à l'abstraction en 1949. Expositions de groupes et personnelles à la galerie Arnaud, Salon des
réalités Nouvelles, galerie de Babylone, à Turin, Florence, Milan, au Venezuela et
dernièrement à Aix.!
**!
« Un peintre de trente ans, cela signifie une énergie à la recherche de son expression, un travail
continuel sur soi, ponctué d'élans et de chutes, de rebondissements et de plat-dos. On fait des
plans, des esquisses ; rien ne va. Et tout à coup, en bavardant avec un copain, en pensant aux
dettes qu'il est difficile de régler, le crayon marche tout seul. Le résultat que calculs et
hypothèses n'avaient pu donner, le voici. Le pas est franchi, c'est une toile nouvelle. Mais sitôt
née, sitôt dépassée. La lutte recommence. Il en va pour Charles Maussion de même que pour
d'autres.!
Maussion s'est mis sérieusement à la peinture après avoir terminé ses études en Sorbonne. Ce
garçon au visage précocement mûri, dont la gravité s'accusait par une barbe noire et une pipe
fidèle, passait ses examens avec une facilité déconcertante. Presque entre deux rires silencieux
qui brusquement l'illuminent au moment le plus sérieux d'une conversation. « Ce n'est pas du
tout de cela qu'il s'agit », semble-t-il penser. En effet, ce n'est pas du tout de cela. Le vrai
visage de Maussion se retrouve dans sa peinture.!
Avec ses camarades Damian Horia et Ionesco, il a fait des séjours dans les ateliers de Lhote,
puis de Léger. Que faisait-il à cette époque ?
- Du sous-Léger, naturellement !
- Je me souviens d'un de vos tableaux qui s'appelait Les Barques. Noir, très cerné...!
Eclat de rire. - Les Barques... Elles sont dans un coin de l'atelier ! Mais j'ai vite dépassé cette
période, pour en venir à l'abstraction. Cela en grande partie à cause de Mondrian d'ailleurs.
Les vues que l'on peut avoir de ce peintre sont forcément fragmentaires, et c'est bien difficile
d'en parler ! Cependant, je crois qu'il a déterminé chez mes camarades et chez moi-même un
changement d'attitude intérieure.!
- Dans quel sens ?
- Celui d'une discipline d'esprit, évidemment. D'expression aussi. Cette exigence vis-à-vis de
soi- même et de la peinture nous a paru essentielle.
Carré dans son fauteuil, Maussion sourit un peu. « Comment parler de cela sans employer de
grands mots ! Nous étions à la recherche d'une pureté perdue... La discipline formelle exigée
par une telle attitude proscrivait les diagonales, n'autorisait que certaines couleurs... »!
Si Maussion se sent maintenant beaucoup plus libre vis-à-vis de cette intransigeance propre à
Mondrian, il lui reste néanmoins de son exemple le sens de l'aventure créatrice et de ses
prolongements métaphysiques. Sur le plan technique, il a véritablement pris conscience de
l'espace pictural. Ce qui compte pour lui, avant tout, est la structure d'une toile, architecturée
avec le minimum de moyens pour atteindre à la plus grande résonance. « On doit, dit-il, sentir
à al fois l'architecture et la musique. »!
En fait, ce souci permanent confère à l'art de Maussion, au travers même de son évolution, le
don particulier d'un chant graphique. A première vue, depuis les barques noires et cernées, il a
changé plusieurs fois d manière. Nous nous souvenons de ses premières expositions où un
large graphisme statique trouvait son équilibre dans l'opposition et l'harmonie des couleurs, où
les éléments géométriques, rectangulaires, ou triangles vivement colorés jouaient sur un fond
sombre.!
Cette géométrie, même sensible, ne satisfit pas longtemps le peintre. Il évolue assez
rapidement dans le sens qui correspond à sa manière actuelle. Les formes géométriques
s'émincent, s'affinent. Les rectangles ne sont plus compacts mais inscrivent une couleur
franche ou un noir. Puis-je avouer que j'ai particulièrement aimé les quelques toiles blanches
sur fond noir, où les formes semblaient, à première vue, dans un rapport assez simple ;
cependant, à plus longue observation, on constate qu'elles obéissent aux règles précises d'un
contrepoint fixé dans l'espace. Cette modulation intérieure des éléments architecturaux de la
toile correspond chez Maussion à ce jeu autour d'un thème, la toile achevée en étant le
développement. On comprend ici sa démarche : parti d'un problème donné, il en étudie les
possibilités et les transcrit dans leurs séries.!
Plus récemment, ce sens rythmique s'est délibérément accentué, en même temps que l'intérêt
de Maussion se fixait davantage sur la ligne, le trait. Des éléments rectilignes, ordonnés selon
leur nécessité plastique, sont entraînés dans un tourbillon dansant et circulaire. Mais qu'elle
soit plastique ou dynamique, la peinture de Charles Maussion reste fidèle à l'harmonie d'une
plastique intérieure.!
Une question peut se poser au sujet de cette œuvre que d'aucuns classent dans l'abstraction
froide, ignorant peut-être que, pour certains créateurs, sensibilité et sensualité ne signifient pas
uniquement ivresse de la couleur jetée au hasard, dans ses feux les plus intenses. Bien loin de
calculer au millimètre la place de chaque forme, de chaque couleur, sur la toile avant de la
commencer, Maussion laisse aussi une large place à la collaboration du pinceau, de
l'atmosphère ambiante, de sa propre humeur... Seulement chez lui, méditation et spontanéité
s'unifient dans le besoin de créer, mettant en jeu une activité complète, non seulement sensible
mais aussi intellectuelle et – me pardonnera-t-il de le dire ? - spirituelle.!
Chaque toile est une aventure. Elle court à chaque instant le risque merveilleux de devenir
autre chose. Jusqu'à ce que le point final y soit mis.!
Devant l'œuvre d'un jeune peintre on se demande toujours ce qu'elle deviendra. Maussion,
dont les expériences sont riches en résultat dans l'exploration constante de ses possibilités, ne
sait pas lui-même si un jour son travail ne sera pas entièrement différent des recherches qu'il
poursuit actuellement. Mais il me semble que son intime besoin de ne pas « s'éparpiller », de
se concentrer, est une sûre garantie d'une manière d'être exigeante, d'une méthode intérieure,
pour le moins aussi importante dans la conception d'une œuvre d'art que la technique. »!
Claude-Hélène SIBERT - Revue Cimaise (Janvier 1954, n°3, p 17) !
Maussion
11. Jean-Jacques Lévêque"
Arts - 15 mars 1980
La question figurative :
« On glisse en un domaine qui, pour être « figuré », n'en est pas moins celui des
incertitudes, avec Charles Maussion. A travers la réalité, il peint le silence. Rues,
cours, groupes noyés de brume surgissent d'on ne sait quelle opacité qui les
engloutit, comme des apparitions qui ne s'accordent à notre champ visuel que
pour mieux le mettre en doute encore. »
Jean-Marie Dunoyer "
Le Monde, 30 mars 1980
La chair nue de l'émotion"
« Charles Maussion ne travaille pas dans le flou. Ses écrans de fumée ou de
vapeurs n'enveloppent figures et paysages(que le spectateur garde ses distances)
que pour en accentuer la présence. Eloignez-vous tant soit peu de ce Groupe à la
bicyclette qu'on dirait posant devant le photographe du village ; comme il prend
soudain vie ! Et ce lac, et cette vallée, et ces collines, et ces maisons, et ces
portraits, comme ils sont proches, fraternels ! Pourquoi cette brume ? Pour
enrober de silence sans doute les êtres et les choses, les adoucir, les intimiser.
Pour aller plus loin dans leur connaissance, par la lente appréhension d'un petit
ou vaste monde auquel Maussion s'identifie. Acryliques, dessins surtout,
rejoignent, sciemment ou non, un courant qui se rattache à une certaine tradition
redevenue d'actualité et n'a pas attendu l'exhumation de Carrière pour proliférer.
Mais déjà Claude Monet (quelle coïncidence, ces manifestations officielles!)
faisait foncer ses cathédrales dans le brouillard. »
« Il n'est pas besoin de lumière forte pour qu'elle soit omniprésente, et qu'on la
perçoive ondoyante dans certaines vibrations de l'ombre ou de la nuit. C'est ainsi
que les dessins et les peintures de Charles Maussion la diffusent impalpable, unie
intimement aux espaces nocturnes dont elle a cessé d'être le contraste ou
l'opposition. Une matière fluide, où naissent des formes vaporeuses, pourrait
avec une autre que Charles Maussion devenir inconsistante. Il n'en est rien et la
structure sous-jacente est une constante, bien qu'elle ne soit que suggérée dans
cet art de la matière transcendée. »
Monique Priscille"
La Suisse, Genève, 23 avril 1984 - Charles Maussion, Galerie Jan Krugier.
12. A portée de mains :!
Le tissu des mondes.!
A distance de regard :!
L’insondable horizon.!
Au sein de ce gris :!
L’alphabet des couleurs.!
Au vif de ces blancs :!
La flambée des soleils.!
! ! ! ! ! Arpenter !
! ! ! ! ! ! Ces toiles sans confins!
Pénétrer!
Leurs terres affranchies!
Leur chair translucide!
Leur noyau tenace!
Guetter!
Vallées villes visages!
Qui naissent et se dispersent!
Dans l’origine des eaux!
Graviter!
Autour de ces parcelles!
Qui brassent l’univers!
Glisser !
Dans cette matière!
Où chaque grain irradie!
! ! ! ! ! Toutes choses saisies!
! ! ! ! ! ! Puis dessaisies!
! ! ! ! ! ! ! Ressentir l’instant!
! ! ! ! ! ! ! Pressentir l’ailleurs!
! ! ! ! ! ! ! S’adonner au plus proche!
! ! ! ! ! ! ! Déceler le lointain!
!
! ! ! ! ! ! Respirer au pays de l’espace!
Où le cœur!
En sa musique intime !
! Résonne!
! Et s’élargit…!
!
!
! ! ! ! ! ! ! ! ! 1983
Andrée CHEDID - 1983 !
Pour Charles Maussion et ses « Terres affranchies »:
13. Chaque époque suscite ses hérétiques. En art, ils ont le privilège temporaire de l’invisibilité,
car ne participant pas des mouvements qui occupent critiques, musées et marchands, ils
n’apparaissent remarquables qu’au moment où, aux rumeurs de la mode, succède le vrai
visage d’une époque. Ce qui surprend alors la critique, du regard de leur travail, c’est autant
l’évidente pertinence des différents temps de leur œuvre que l’apparent décalage de ceux-ci
avec l’histoire commune des avant-gardes : ils semblent tour à tour en avance puis en retard
sur celle-ci, d’abord ignorés, ensuite incompris. Hélion ou Fernandez furent jadis les
victimes d’une telle méprise : elle frappe aujourd’hui le travail de Charles Maussion. De
prime abord, son œuvre actuelle pourrait sembler nostalgique, voire empreinte
d’académisme, si ce travail ne se situait dans le droit fil d’une des expériences les plus
radicales de la peinture des années cinquante, celle d’une abstraction réfutant, à ses débuts,
aussi bien les certitudes géométriques que l’expressivité informelle.!
De ces structures spatiales – d’une économie de moyen que seules quelques œuvres
d’Ellsworth Kelly, d’Enard ou de Koskas peuvent lui être comparées – aux travaux actuels
de Maussion, c’est tout le problème de l’ambition de ce peut être la peinture qui se trouve en
fait posé. A ceux qui pourraient considérer les dernières œuvres de l’artiste comme des
recherches de lumière depuis longtemps dépassées par la problématique de l’art, ses premiers
tableaux opposent un évident déni. La conscience aiguë qu’ils manifestent des questions
picturales amène à regarder, d’un autre œil, ces images apparemment innocentes.!
De ces images prétextes, où se rejoignent en une sorte de d’illumination, la présence du
monde et la vision du peintre, l’élaboration s’effectue selon un système d’une totale
abstraction, même si la méthode utilisée par Maussion n’est pas sans rappeler celle de la
mise au carreau qui permet au peintre classique de reporter sur toile, en l’agrandissant, une
esquisse initiale. Si aucune esquisse préalable ne guide la recherche de Maussion sur la toile,
celui-ci, pourtant, divise de même la surface de l’œuvre en partitions égales qui lui
permettent de contrôler cette mise en lumière d’un instant d’évidence à laquelle s’attache son
œuvre. Axe de symétrie, bandes successives ou rectangles juxtaposés, chaque partition de la
surface participe de cette image mentale que Maussion révèle sur sa toile ; mais, peinte de
façon autonome, à la manière d’un tableau abstrait où seuls comptent les effets de brosse, le
jeu des passages et la modulation des couleurs, elle conserve, jusque dans l’œuvre achevée,
quelque chose de cette fragmentation initiale qui garantit le tableau de tout académisme. Ce
caractère spécifique du travail de Maussion est encore plus sensible dans ses dessins, où
chaque zone préalablement délimitée devient le lieu de micro- événements, faits de traits
rageurs de crayon, de reprises, d’estompes, dans une même liberté qui cherche moins à
affirmer le dessin d’une forme, qu’à transcrire, à la manière d’un sismographe, le rythme
d’une émotion.!
Il arrive au peintre, lorsqu’il travaille sur de petites dimensions, de considérer celles-ci
comme des quantités non sécables. L’unité de l’image est alors contrebalancée par
l’assemblage, en un jeu de prédelles, de petites œuvres, représentant le même sujet, mais
traitées de manières différentes, comme pour nier à chaque panneau une valeur exemplaire et
rappeler que, pour Maussion,!
l’image naît des virtualités de la peinture et non d’un modèle préalable. Cette conjonction
d’études, qui dit à la fois les limites de toute représentation et l’infinie richesse des rapports
du peintre et du monde, n’est pas sans évoquer les œuvres peintes par Jean hélion dans les
années cinquante, où il fixe tout autour de sa toile des états successifs de l’image centrale –
cherchant un raccourci dans la liaison des formes, expérimentant un rapport de tons -,
comme pour rappeler que la vérité de l’œuvre n’est pas dans l’objet représenté, mais dans ce
travail de peinture, dont les créateurs, le plus souvent, gomment les temps successifs pour ne
retenir qu’un ultime aspect. Cette « rage de l’expression », comme la nommait Francis
Ponge, se nourrit de toutes les ressources du langage pictural, de toutes les techniques, pour
tenter de serrer au plus près, dans leurs différences mêmes, cette pulvérulente image que
nous avons du monde. Ainsi, dans ses Patchworks d’esquisses, Maussion juxtapose-t-il
peinture à l’huile, détrempe, encre, sanguine, mine de plomb... ; chaque moyen permettant
une approche différente d’une réalité qui se révèle moins dans ce qui est peint que dans
l’intervalle de ces images entre elles.!
L’obsédante monochromie de ces œuvres, leur goût du gris – qu’il se teinte d’ocre ou de vert
ou qu’il vire au bleuté – que déclinent les transparences de la peinture, moins qu’un rappel
des ambiances brumeuses où se défaisaient les figures symboliques, rappellent l’ascèse des
débuts du cubisme, cet instant bref où, tout occupés de la forme, Braque et Picasso ne voient
en la couleur qu’un accessoire superflu. Car le problème de Maussion, à l’inverse de ce qui
peut en sembler au regard inattentif, est moins la classique dissolution des formes dans la
lumière (telle que l’ont traitée les Impressionnistes) que la volonté de construire, par les seuls
moyens de la lumière, un objet pictural. L’émergence de ces figures du monde, par-delà ce
seuil radical de la peinture qu’est la monochromie, suggère en effet une fragilité si ambiguë
qu’elles semblent dans l’instant même où se joue l’affirmation de leur présence ou de leur
résorption.!
Trop longtemps, l’abstraction fut, parce qu’elle était une découverte fondamentale de l’art
moderne, perçue comme une fin en soi de la peinture. Peu, de ce fait, se sont préoccupés, à
ce jour, de ces rares artistes qui, comme Hélion ou Fernandez autrefois, comme Maussion
aujourd’hui, ont voulu faire de l’abstraction la base d’un nouveau langage figuratif. Si les
premiers tentèrent de reconstruire l’image du réel, un moment évanouie de leurs œuvres, à
partir d’un vocabulaire de facettes géométriques, c’est que leur abstraction même était le
prolongement d’une lecture cubiste appliquée à transcrire en formes rigides les volumes.
Pour Maussion, l’abstraction telle qu’il la pratique d’abord était la négation de toute forme,
fût-elle abstraite, sa néantisation en rythmes d’éléments simples –tirets ou ponctuations –
dans un effort de dématérialisation de l’image. Parvenue à ce stade d’immatérialité, la
peinture de Maussion eut besoin de la lumière pour exister. Si les œuvres qu’il réalisa alors
semblaient s’inscrire dans la suite d’une abstraction lyrique et effusive, elles nous paraissent
aujourd’hui le lieu d’un passage obligé entre la destruction des formes du langage pictural et
l’élaboration de ces images actuelles qui ne semblent qu’un stade nouveau, une condensation
différente de la lumière.!
De cet état improbable, Maussion a fait l’objet d’une étude sans fin car, dans l’isolement de
l’atelier, l’image entrevue – mouette sur un quai, boqueteau dans un pré, corps se déplaçant
dans une chambre – et conservée dans la mémoire vient se confronter à cette « divine
nécessité de l’imperfection » des moyens du peintre qui fait de l’usage de tout médium une
trahison de l’image et l’occasion d’une œuvre.!
Daniel ABADIE - Septembre 1990 - Préface au Catalogue Isy Brachot Paris!
A la lumière des tableaux de Charles Maussion
14. Depuis les portraits des années soixante-dix et plus encore à partir des personnages nus
marchant (1988-90), les peintures et dessins de Charles Maussion donnent à la
représentation un nouvel état de grâce. Le sujet est d'ailleurs à l'honneur en cette année
2000 puisque le Musée Picasso d'Antibes propose en deux volets des expositions
panoramiques, Figures de la marche, à partir de Rodin. Les personnages de Maussion
lui-même n'ont guère de prédécesseurs, en-dehors de quelques singulières peintures de
Fautrier vers 1928-29. Il s'agit « d'une espèce d'apparition » écrivait Robert Combas en
1993, à propos de l'Homme qui marche, et il ajoutait : « On sent un son, une odeur, en
plus de la vue. »!
La caution de notre jeune et turbulent figuratif peut faire mieux comprendre notre
allusion à une conception sereine et ample de la vie. Ainsi, la galerie Kita de Lille a
présenté au mois de novembre 1999 maintes variations sur le thème du nu, de l'arbre,
du visage et de l'oiseau. Celui-ci a beaucoup évolué depuis la belle série des Mouettes
(1986-90) au bénéfice de presque confidentielles études de simples moineaux parisiens,
espèce menacée, apprenait-on récemment ; le déplacement des lignes de partage entre
le motif et ls limites du format décline, presque à l'infini, les possibilités plastiques du
thème. Un humour discret et une familiarité complice ne sont pas absents de ces
peintures, souvent petites, et dans lesquelles Maussion fait preuve d'un tact rare
aujourd'hui. Quelques grands formats radicalisent le propos et mettent en lisière le
sentiment qui ailleurs affleure, comme le fruit mémorisé d'un parcours riche, parti
d'une abstraction joliment échevelée et un moment attardé aux reliefs capteurs de
lumière. Ces variations déjà nombreuses ont donc pour prétexte cette drôle de petite
boule qu'est l'oiseau, entée d'un rostre bref et parachevé du court éventail de la queue.
Après les harmonieux espaces habités par les mouettes et les nus taciturnes, nous voici
devant d'inédites ouvertures du sens et de la forme, qui « devient une écriture » dit
Maussion. On comprend qu'il ait tôt admiré, aimé Mondrian. A Montparnasse
aujourd'hui encore, une extrême sensibilité se fait jour à partir des sujets les plus
humbles et universels.!
Tant de précision patiente alliée à l'autorité conceptuelle invite le spectateur à une
réflexive admiration.!
Marcel-André STALTER,"
Professeur émérite d'Histoire de l'Art de l'Université de Lille III. Automne 2000
Robert Combas"
1993 - À propos de l'oeuvre "L'homme qui marche" de Charles Maussion
Je crois avoir vu pour la première fois une œuvre de Charles Maussion à la Galerie
Barbier-Beltz, il y avait plusieurs petites toiles mais celle qui a intéressé mon regard
représentait une espèce d'apparition. On aurait dit une femme qui marchait nue de
derrière s'en allant... à la limite de disparaître... et ça m'a fait penser à un fantôme. Une
discussion s'est engagée car il fallait que je parle de ce que je ressentais à la vue d'une
œuvre que je ne connaissais pas ou si peu et qui m'avait touchée. Je dis je crois avoir
vu pour la première fois parce qu'on peut toujours avoir vu une œuvre sans la regarder,
et contrairement à ce qu'on croit, il en reste toujours quelque chose dans sa tête même
si c'est microscopique.!
Une femme comme une apparition fantomatique... bizarrement depuis quelques jours,
j'ai revu la toile dans un catalogue et elle s'intitule "L'homme qui marche". Je me laisse
à penser que le sujet part d'une image plus figurative, mais dans le cas de cet "homme
qui marche" et des autres toiles aussi, je sens ces œuvres comme étant à la limite, entre
deux mondes, le nôtre celui où on vit et l'autre, une autre dimension, peut-être celle de
la mort.!
Les toiles de Charles Maussion peuvent d'ailleurs autant donner un climat de peur et
d'étrangeté angoissante que de sérénité, de calme de "flottaison", suivant les gens c'est
l'un ou l'autre et pour certains c'est entre deux mers, entre deux terres, entre deux
mondes.!
La frontière avec l'autre côté est là, la vue des yeux se mélange avec la vue du dedans
qui est si difficile à montrer, à peindre, à définir.!
C'est pourquoi l'homme (le sujet de la toile) a pu par un rapport médiumnique devenir
un peu une femme, sa mère, sa sœur, sa maîtresse, ou quelqu'un d'autre qu'on ne
connaît pas, que l'on croit ne pas connaître, d'une vie antérieure... ou future..., comme
une connaissance ou le double de soi-même. Comme si une moitié était dans la vie
simple du sujet de peindre, bêtement, et l'autre dans quelque chose d'étrange, de divin.!
A partir d'un sujet ou d'une forme figurative simple comme un enfant dessine une
maison, un monsieur, un oiseau, Charles Maussion part comme un explorateur, un
escalader, un randonneur vers des contrées inexplorées. C'est spirituel, ça montre que
l'on peut être encore humain toit en cherchant et même sans le savoir tout en trouvant
ou se trouvant dans des contrées à des milliers d'années lumière de notre société tout en
étant pourtant à côté d'elle. Et puis le calme c'est comme le bruit très, très fort, c'est
comme un cercle on revient à l'un ou l'autre c'est extrême et beau.!
La peinture de Maussion est calme mais on sent un son, une odeur en plus de la vue.
C'est ça un bon artiste, c'est quelqu'un qui à partir d'une création arrive à nous éveiller
tous les sens. J'aime les artistes qui se complètent et qui par leurs différences
s'accordent entre eux et deviennent indispensables.!
15. C’est demain ou presque que va avoir lieu à Naples l’exposition des œuvres de
Charles Maussion, et je regrette bien de n’avoir pas le temps, de ce fait, de mieux dire
l’estime que je porte à cet excellent artiste, dont je n’ai pris conscience que
récemment. Mais aurais-je su en parler, même si j’avais disposé de quelques semaines
de plus, et même l’aurais-je dû ? Je ne suis pas un critique, je n’ai jamais su parler
d’un peintre qu’en m’identifiant à lui pour en recommencer le projet, ce qui demande
de visiter son œuvre à tous ses moments et dans beaucoup de ses circonstances. Et
tenter de parler de Charles Maussion de façon plus brève, avec le peu de moyens que
j’ai pour l’évocation rapide, ç’aurait été en-deçà de l’intérêt qu’il éveille en moi, et
aussi bien le trahir devant les autres.!
Disons, et c’est là tout de même un témoignage, que je regrette que la vie ne m’ait pas
donné, autrefois, quand nous étions jeunes l’un et l’autre, de rencontrer Maussion, de
lui rendre visite, de regarder son travail se faire, d’échanger avec lui non tant des
propos sur l’art et la poésie, - à cette sorte de conversation je ne crois guère, on ne
pense sérieusement que par écrit, avec tous les moyens qu’offre la langue – que des
paroles sur tout et rien, ce « small talk » qui permet plus facilement qu’aucun discours
soutenu de partager des impressions en fait peu dicibles, de vérifier qu’avec
quelqu’un d’autre on peut se comprendre à demi-mot, d’approfondir parfois l’amitié
naissante. J’aurais vu, et avec fascination j’en suis sûr, mon nouvel ami explorer dans
les années 60 la vie mouvementée des couleurs, j’aurais admiré vers la fin des années
70 ses grands paysages de brume, j’aurais adhéré, d’un coup, en 1983, à ces vaste «
crayon », La mer, que je ne connais qu’en photographie – mais c’est assez pour en
savoir la grandeur - , j’aurais approuvé avec sympathie ce besoin d’expérimenter
encore, d’innover, que je vois qui conduit ce peintre, au tournant du siècle nouveau, à
une toute neuve peinture, cette série d’évocations brèves d’oiseaux qui n’ont rien à
envier à l’art allusif de l’Extrême-Orient. J’aurais vu, aimé, peut-être même aurions-
nous pu faire lui et moi un de ces échanges – images contre poèmes, dans un livre –
qui sont une des façons dont se préserve aujourd’hui dans ses catacombes la foi dans
l’avenir de la vérité dans l’image.!
Mais qui me dit, après tout, que cela n’a pas eu lieu ? Que je n’ai pas dit un jour,
suivant avec Charles Maussion quelqu’une des rues de cette rive gauche où je n’aurai
guère vécu, que j’aimais comme lui un Mondrian, un Seurat ? Qui me prouve que je
ne me suis pas réellement attardé, un soir, dans son atelier, à regarder un de ces
paysages de grande brume, tout d’invisible, à l’instant où en colorait la toile un rayon
du soleil couchant, à moins que ce ne soit – la mémoire est parfois trompeuse – cette
belle touffe de couleur pure, l’Oiseau n°4 d’il y a six ans, qui s’effaçait peu à peu
dans la nuit maintenant presque venue ? Qui suis-je pour penser que j’ai fait ou n’est
pas fait telle ou telle chose ? Pour décider de ce qui est réel ou ne l’est pas ?!
Qui suis-je, où suis-je ? La vertu des œuvres qui ont de la vérité est double. D’une
part elles nous incitent à être nous-mêmes, à vivre notre vie hors de leur espace : car
l’rat n’est pas un règne autonome, il ne vaut qu’à rendre absolus le lieu et l’instant de
chaque existence. Mais, d’autre part, elles dénoncent nos illusions, si bien que sous
leurs yeux exigeants beaucoup de ce que nous!
sommes se dissipe, comme si, de ce point de vue, c’étaient elles qui avaient à être, et
non pas nous, ou bien moins. Il y a des jours où certaines œuvres de la poésie, de la
peinture, de la musique, me semblent plus réelles, du fait de la vérité qu’elles
manifestent, que nous qui restons noyés dans notre illusoire ; et constituer ainsi un
monde au sein duquel, errants du fait de notre désir mais soucieux de ce qu’elles
disent, beaucoup de ce que je suis, moi personnellement, sinon disparaît du moins ne
me convainc plus, ne demande plus à contrôler ma mémoire. Ne me restant alors que
ce qu’elles attendent de moi, et qui est certes, ou devrait être, l’essentiel, ce qui donne
sens à la vie et peut justifier de l’avoir vécue.!
Yves BONNEFOY - Novembre 2006 - Préface au Catalogue de Naples (Institut Français de Naples, exposition 8 novembre – 22 décembre 2006).!
Hommage à Charles Maussion
78. Projet d’exposition Charles Maussion | Musées!
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Contact & information
La société “Les amis de Charles Maussion"
http://www.charlesmaussion.com
e-mail: info@charlesmaussion.com
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Xavier Fisselier
e-mail: xavier@fisselier.biz
Tel: (00) 34 620 515 789