C'est une première et cela pourrait faire boule de neige. Exaspérée par les drames vécus par de nombreux parents de jeunes adultes handicapés qui ne trouvent pas de place en établissement, l'Unapei a engagé une procédure de référé-liberté devant le juge administratif. Le premier dossier concerne une jeune fille de 19 ans, Amélie, qui est gardée nuit et jour par ses parents. Source : tsa-quotidien.fr
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Jeunes adultes sans solution, l'unapei saisit la justice tsa quotidien.fr
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30/09/2013 - Handicap
Jeunes adultes sans
solution : l'Unapei saisit
la justice
C'est une première et cela pourrait faire boule
de neige. Exaspérée par les drames vécus par
de nombreux parents de jeunes adultes
handicapés qui ne trouvent pas de place en
établissement, l'Unapei a engagé une
procédure de référé-liberté devant le juge
administratif. Le premier dossier concerne
une jeune fille de 19 ans, Amélie, qui est
gardée nuit et jour par ses parents.
Le 5 octobre 2012. Marie-Claire Loquet répète
inlassablement cette date. Celle-ci correspond au
jour où sa fille Amélie est revenue à la maison et
n'en est plus ressortie. Depuis jour et nuit, ses
parents s'occupent de leur fille atteinte du
syndrome Prader-Willi associé à des troubles
autistiques. Le papa travaille de nuit et se réveille
à 13 heures pour prendre le relais de sa
femme qui part assurer son mi-temps et le soir,
ça recommence. Cela fait pratiquement un an que
cela dure sans aucun relais assuré par des
professionnels.
Une histoire singulière qui se conjugue
au pluriel
Cette situation a de lourdes conséquences sur la vie de toute la famille : Amélie bien
sûr qui aurait besoin d'activités pour la stimuler et pour quitter son isolement, les deux
parents qui croulent sous la fatigue et les angoisses et même leur fils de 17 ans
qui s'est retranché dans sa chambre. Pour comprendre cette situation, il faut raconter
cette histoire singulière. Une histoire singulière qui se conjugue au pluriel, tellement
les situations de détresse dans le secret des familles sont légion.
"Notre fille a intégré à temps plein un IME en 2001, raconte Marie-Claire Loquet. En
2009, suite aux pressions de l'institut qui se plaignait de la lourdeur de la prise en
charge d'Amélie, nous avons accepté de la prendre à mi-temps. C'était provisoire,
nous disait-on, mais le provisoire a duré. Et Amélie approchait de sa majorité. En
2011, la MDPH du Val d'Oise fait une orientation vers une Maison d'accueil spécialisé
(MAS). Ne trouvant pas de MAS pouvant l'accueillir, nous nous sommes orientés vers
un établissement belge qui se disait spécialiste de ce syndrome. Nous l'avons
déposée un jour de mai 2012 à 13 heures et le lendemain, elle était de retour chez
nous, l'établissement ne souhaitant pas la garder. Il aurait fallu lui laisser du temps. "
Pas de place pour Amélie !
Après se déroule une histoire où le "kafkaïen" rivalise avec le tragique. Amélie que ses
parents avaient préparée à cette nouvelle vie ne comprend pas ce retour précipité.
Trois semaines en hôpital psychiatrique. Un retour à l'IME qui, au nom de
l'amendement Creton, est tenu de reprendre la jeune adulte. Là encore, cela ne dure
pas. Le jour même, l'établissement appelle les urgences psychiatriques pour
hospitaliser Amélie. "Ils se sont débarrassés de notre fille", dénonce la maman. C'était
le 5 octobre 2012.
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2. Par Noël Bouttier
Les mois se sont égrenés sans que la MDPH prenne le relais, sans qu'une solution ne
soit trouvée. Alors les parents écopent : les journées sans grand sommeil du papa, la
course poursuite de la maman et toujours le fils dans son camp retranché...
Peur des représailles
Quand les Loquet ont appris que l'Unapei passait à l'offensive en attaquant l'Etat pour
non-respect des engagements issus de la loi de 2005, ils n'ont pas hésité. Ils se
sont portés volontaires pour que leur dossier soit déposé devant la justice. "C'est
difficile de trouver des familles volontaires, explique Thierry Nouvel, le DG de l'Unapei.
Il faut réunir des dossiers complets et puis, de nombreuses personnes ont peur, à tort
ou à raison, de représailles." Marie-Claire Loquet explique que sa décision de se
porter volontaire a été facilitée par ses années de militantisme. "J'ai moins peur que
d'autres, souligne-t-elle. Je fais cela aussi pour tous les autres qui n'osent pas se
manifester." L'organisation affirme avoir quelques autres dossiers "lourds" sous le
coude. Qui pourraient sortir si la décision du juge saisi dans le cadre du référé-
liberté s'avérait positive.
Mettre la pression sur l'Etat
Pour l'organisation, le défi est double. Il s'agit d'une part de compléter l'arsenal
juridique : l'arrêt Laruelle du Conseil d'Etat en 2009 a prévu l'obligation de scolarisation
des jeunes handicapés. Une décision du juge saisi sur le "dossier Amélie" pourrait
permettre de construire une jurisprudence favorable et d'établir un rapport de force
avec l'Etat. Même si l'organisation salue l'ouverture d'esprit du gouvernement qu'a
traduit le tout récent CIH, elle entend maintenir la pression auprès de l'Etat.
D'autre part, cette démarche judiciaire vise à créer une sorte d'électrochoc. "Nous
souhaitons créer un précédent et avoir un effet d'entraînement. Y'a tant de familles au
bord de la route, dont la situation débouche parfois sur des drames humains comme
des homicides", souligne Thierry Nouvel dans l'attente d'un verdict qui ne devrait pas
tarder à tomber. Et qui pourrait contraindre l'Etat, sous astreinte, à trouver une solution
de prise en charge pour la jeune Amélie.
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