2nde séance de l'atelier de lecture transdisciplinaire UCA JEDI organisé par Alexandre Monnin et Manuel Boutet. Présentation de textes de Phil Agre par Bernard Conein et discussion d'Alexandre Monnin.
2. Qui est Phil Agre ?
• « The leader of the situated action
insurgency in AI » (cf. Massis)
• Chercheur en IA Phd au MIT AI Lab
• Auteur de Pengi, un programme qui simule le
jeu Pengo
• Partisan d’une ontologie déictique des
processus
3. La question de Phil Agre
Introduction p 7
• « How can activity be both improvised
and routine ? »
• La réponse donnée par Agre réside
dans une définition originale de la
routine comme improvisation
4. La question de Phil Agre
Pour Agre, le caractère routinier des actions
n’est pas contradictoire avec leur caractère
improvisé et émergent (non planifié)
Les actions sont des dynamiques en cours
qui permettent de répondre à la question :
what to do next now ?
« Emergent phenomenon of moment to
moment interactions »
5. Routine = action improvisée
• Un texte de 1985 du IA Lab sur les routines,
formule l’assimilation routine et action improvisée
comme une alternative au régime de plan
« Regularities in the world give rise to regularities in
the way in which we deal with the world. That is to
say we fall into routines ».
L’intégration de la régularité de la contribution de
l’environnement implique que =
«…. A routine is not a plan » (Agre 1985).
6. Rejet de l’internalisme et du
mentalisme
Trois caractéristiques de la routine :
La routine est une action
(i) Improvisée
(ii) Non réfléchie et non internalisée,
(iii) Dynamique (routine comme processus)
Donc non planifié
• Un plan est statique au sens où il prévoit le prochain
coup d’avance
• Un plan n’est pas affecté par la temporalité de
l’action car il pré-existe au déclenchement de l’action
7. ‘ A routine is not a plan ’
• Un environnement stabilisé indique plusieurs
réponses motrices et pas une seule
• ce qui minimise le rôle de contrôle du plan
• Le what to do next implique que ce qu’on
fait maintenant (ou juste après) n’est pas
pensé d’avance
• What to do now indique qu’on est dans un
processus en cours qui a, à chaque moment,
une part virtuelle ou improvisée
8. L’action improvisée non planifiée
Contrairement à une action planifiée, une
routine se présente comme une action
improvisée
« Individuals continually choose among
options presented by the world around
them » (chap 9, 161)
9. L’action improvisée non planifiée
• « Improvisation becomes a matter of
continually redeciding what to do »
L’improvisation s’oppose à la planification qui
sont est une ressource quand on ne peut pas
s’appuyer sur une routine
Le plan est séquentiel, la routine est
processuel
Chap 9. 161
10. L’improvisation comme
mise à jour
L’improvisation implique la contingence
interactionnelle
• « Activity is fundamentally improvised…
contingency is the central phenomenon.
[La mise à jour est continue]
People conduct their activity by
continually redeciding what to do ».
Introduction, p 7.
11. L’improvisation comme décision
prise sur le champ
• L’improvisation se déclenche sur le champ et sur le
terrain
« Everything is at issue all the time. An agent using
running argument improvises, taking advantage of
opportunities and responding to contingencies. »
Chap 9.162
L’argument en cours est un raisonnement processuel
qui n’existe pas d’avance et se formule dans la
situation parmi un répertoire d’arguments
12. La routine
est un socle
• « Life is wholly routine, a fabric of familiar
activities »
La routine est une action ordinaire qui agit comme
socle de nos interactions familières avec un
environnement stabilisé.
« the theoretical work was motivated by an empirical
interest in the organization of ordinary routine
activities in everyday life »
(Chap 6, 107)
• intérêt qui se rapproche du sens de routine de
Garfinkel « routine ground of everyday activities »
13. La routine
est un socle
Les routines ne sont pas organisationnelles mais
ordinaires : « the theoretical work was motivated by
an empirical interest in the organization of ordinary
routine activities in everyday life »
(Chap 6, 107)
Les routines sont liées à des activités ordinaires
accomplies dans des environnement familier =
• Préparer son petit déjeuner dans sa cuisine
• Conduire sa voiture à son lieu de travail
• Ecrire une lettre sur son bureau
14. La formalisation de la routine
L’architecte de la routine est composée de
représentations incomplètes de type
indexical
Cette architecture doit être sémantiquement
pauvre pour être réactive à ce qui émerge
de l’interaction moment to moment dans les
moments de transition
15. La formalisation de la routine
Cette architecte simple est basée sur un
couplage agent/environnement
« Designing a device that interacts with its
surroundings…the focus is not on complex
new machinery but on the dynamics of a
relatively simple architecture’s engagement
with an environment » (chap 6, 105)
16. La formalisation de la routine
• Objectif informatique :
Construire une modélisation computationnelle
d’une interaction temporel (moment to moment)
d’un agent dans son environnement familier
immédiat ?
17. La formalisation de la routine
L’environnement comme partenaire
La routine ne peut opérer que si l’environnement
et l’agent contribuent en même temps et sur le
champ comme des partenaires
Conséquence :
Les représentations d’action prennent la forme de
représentations incomplètes indexicales et
spatiales :
the-bee-on-the-other-side-of-this-ice-cube next-to-
me