1. 1 euro
Le Progressiste
Vendredi 19 février 2010 - N° 2119
“La chance de la Martinique
c’est le travail des Martiniquais” Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire
- Aimé CESAIRE
REGIONALES DU 14 MARS 2010 :
LA LISTE « ENSEMBLE POUR UNE MARTINIQUE
NOUVELLE » CONDUITE PAR SERGE LETCHIMY
1 LETCHIMY Serge
2 CONCONNE catherine
3 ANTISTE Maurice
4 TELLE Patricia
5 LAGUERRE Didier
6 GALLOT Yvette
7 CLEMENTE Luc
8 DULYS-PETIT Jenny
9 PAMPHILE Justin
10 PINVILLE jocelyne
11 ROBIN Daniel
12 ROY CAMILLE Karine
13 CHOMET Daniel
14 MAGE christiane
15 MORIN simon
...
AU SOMMAIRE
- REGIONALES : Liste ensemble pour une martinique nouvelle (pp.2, 3, 4)
- REGIONALES : La période 1983-1992 (p.5)
- HAITI/SOLIDARITE : Interview d’Alex Désir (pp.10 À 12)
2. EDITORIAL
LISTE ENSEMBLE POUR UNE MARTINIQUE NOUVELLE
N° NOM PRENOM SEXE VILLE
1 LETCHIMY Serge M Fort-de-France
2 CONCONNE catherine F Fort-de-France
3 ANTISTE Maurice M Francois
4 TELLE Patricia F Trinité
5 LAGUERRE Didier M Fort-de-France
6 GALLOT Yvette F Diamant
7 CLEMENTE Luc M Schoelcher
8 DULYS-PETIT Jenny F Morne rouge
9 PAMPHILE Justin M Lorrain
10 PINVILLE jocelyne F Sainte-luce
11 ROBIN Daniel M Riviere salee
12 ROY CAMILLE Karine F Fort-de-France
13 CHOMET Daniel M Schoelcher
14 MAGE christiane F Gros morne
15 MORIN simon M saint joseph
16 THODIARD Marie France F Francois
17 CRUSOL jean M Fort-de-France
18 CASIMIRIUS Marie - Thérèse F Basse pointe
19 LORDINOT Fred M Sainte Marie
20 LANOIX Marlène F Vauclin
21 CHAUVET camille M Fort de Fance
22 GALY Karine F Trois ilets
23 MAURICE José M Sainte Luce
24 LANDI Elisabeth F Fort de France
25 FONDELOT Thierry M Lamentin
26 MONDESIR manuela F Saint joseph
27 DUVERGER Jean-claude M Fort de france
28 ALCIBIADE chimene F Sainte luce
29 MARIE SAINTE Louis M Ducos
30 BERNADINE valerie F Marin
31 DINTIMILLE Patrice M Gros Morne
32 VERMIGNON veronique F Robert
33 DUFRENOT Max M Carbet
34 CAPRICE Régine F Carbet
35 FIRMIN Wilfrid M Fort-de-France
36 ALERTE Josiane F Trinité
37 COPPET Eric M Saint-Anne
38 LAPLUME Cindy F Bellefontaine
39 CLOVIS Jean-marie M Précheur
40 NICOLE Josette F Francois
41 MOREAU Steeve M Fort-de-France
42 AZILE stephnie F Sainte-marie
43 DESIRE rodolphe M Marin
Le Progressiste - Page 2 - Vendredi 19 février 2010
3. REGIONALES
« ENSEMBLE POUR UNE MARTINIQUE NOUVELLE »
PPM nʼa jamais la Région doit ouvrir des pers-
voulu être une cha- pectives et recréer de lʼespoir
pelle, un groupe, un pour les jeunes et les personnes
groupuscule .Lʼou- âgées. Lʼéclectisme de la liste
verture est donc une doit y contribuer ».
nécessité, mais il
faut être conscient A Jenny
des risques quʼil D U LY S -
convient dʼapprécier P E T I T,
et de calculer. Ces maire et
risques, je les résu- conseillère
merai en disant quʼil générale du
D. LAGUERRE, C.CONCONNE, ne faut pas que sous M o r n e -
M. ANTISTE-5e, 2e, 3e
prétexte dʼélargisse- Rouge : «
Le PPM a présenté mardi-gras ment nous perdions Cette liste
sa liste pour les élections régio- en cohérence ce que nous au-
Jenny DULYS-PETIT, répond à
8e notre attente.
nales des 14 et 21 mars 2010. rons gagné en nombre et, si je
Liste forte dʼhommes et de puis dire, en engraissement. Aujourdʼhui, la Martinique a be-
femmes résolument déterminés Que lʼon devienne un corps soin de paix et de sérénité. Ces
à promouvoir lʼavènement de gros, gras, mais flasque. Que hommes et ces femmes unis et
cette nouvelle gouvernance que lʼon fasse de la graisse et non décidés à travailler ensemble
tous les Martiniquais appellent pas du muscle. Il ne faut pas vont contribuer à restaurer la
de leurs vœux. Cʼest une liste – que, sous prétexte dʼouvrir nos confiance et instaurer lʼespoir. Il
comme le précise Serge LET- portes, nous devenions ou rede- ne sʼagit point ici de voter à
CHIMY, député-maire et tête de venions une manière dʼauberge droite ou à gauche mais de pré-
liste, qui est « ouverte mais qui espagnole où tout le monde parer lʼavenir de ce pays. A
reste dans la philosophie du pourra entrer, consommer ce « Osons oser », nous lʼavons
combat progressiste, qui ne quʼil aura apporté et sʼen aller au toujours préconisé ».
remet pas en cause les valeurs moment où il lui semblera oppor- A Justin PAMPHILE, maire et
que nous défendons. Trois en- tun ! conseiller général du Lorrain : «
jeux doivent nous commander : Si je suis sur cette liste, cʼest
préparer la Collectivité unique, Alors, où est la solution ? Eh pour mon pays. Pour un renou-
relancer lʼactivité économique, bien, il faut ouvrir le Parti, lʼouvrir vellement de la gouvernance ré-
construire un projet global des- largement, lʼouvrir sans réti- gionale. Dans sa composition,
tiné à réduire le chômage. Il cence, mais en veillant en même elle assure
sʼagit de placer la Martinique sur temps à fermer la doctrine. Cʼest lʼéquilibre
lʼaxe de la modernité et dʼinvestir dire que toute politique dʼou- et la repré-
tous les champs du possible, no- verture suppose un double ef- sentativité
tamment en matière de mutation fort : un effort doctrinal afin de la Marti-
énergétique et écologique. Il que les choses soient claires n i q u e
sʼagira de relancer la production dès le départ et un effort orga- [NDLR :
locale endogène ». nisationnel » (Aimé CESAIRE,
VIIe Congrès du PPM, 1977). Au moins
Liste dʼouverture, cette ouver- 22 com-
ture qui faisait dire à Aimé CE- Cʼest une liste qui fait dire à munes re-
Luc-Louison CLE-
SAIRE : « Il est évident que nous Yvette GALLOT du Diamant : MENTE, Schoelcher- 7e
devons être pour lʼouverture « Raire partie de cette liste a été présentées].
parce que la vocation du Parti une nécessité et une obligation Notre projet doit être porté par
est dʼêtre un parti de masse. Le générationnelle. Jʼy trouve un une telle équipe. Alors, je ne
projet dʼunité ; outil économique, pouvais être ailleurs ! »
Le Progressiste - Page 3 - Vendredi 19 février 2010
4. REGIONALES
TETE
A Manuella MONDESIR présence lʼemploi ».
de Saint-Joseph : « Nous sʼinscrit
voulons apporter de manière ef- dans le A Cindy LAPLUME de Bellefon-
fective notre pierre à lʼédification prolonge- taine : « Cʼest une opportunité
de la Maison Martinique ». ment nor- pour défendre les intérêts des
mal du Martiniquais à travers une réelle
A Patricia TELLE de la Fédéra- combat représentativité du Nord Ca-
tion Socialiste : « Nos similitudes que jʼai raïbe ».
de pensée avec le PPM, naturel- mené lors
lement nous ont amenés à re- des deux A Régine CAPRICE du Carbet :
joindre cette liste dʼunion et Simon MORIN, 15e consultations. « Me battre pour combattre lʼiso-
dʼouverture ». N o u s lement du Nord Caraïbe et assu-
A José MAURICE, vice-prési- sommes aujourdʼhui à la croisée rer son développement
dent de la Chambre dʼAgricul- des chemins ; il faut redresser la endogène ».
ture : « Lʼintérêt que porte Serge situation économique et abolir la
LETCHIMY aux problèmes des défiance des Martiniquais en- A Karine GALY des Trois-Ilets :
agriculteurs et de lʼagriculture vers les élus ; notre liste doit y « Il est temps de changer pour
nous imposait de le rejoindre contribuer ». donner de véritables chances à
pour mener le combat de la res- la Martinique ! Tous, nous de-
A Steeve MOREAU de Fort-de-
ponsabilité. Désormais, nous au- France : vons nous y atteler ».
rons une écoute et une autre « Je veux
prise en compte de nos pro- A Valérie BERNADINE du
mener le
blèmes ». Marin : « Nous devons construite
combat
lʼavenir de ce pays. Pour nos
A Marie-Thérèse CASIMIRIUS pour un vé-
r i t a b l e jeunes surtout ».
de Basse-Pointe : « Cette liste
représente lʼespoir quʼenfin le change-
Désormais, « ENSEMBLE
Nord Atlantique soit pris en ment dans
POUR UNE MARTINIQUE
considération ». la gestion
NOUVELLE » est sur les rails !
de ce pays,
donner un es- Steeve MOREAU, 41e Alea jacta est !
A Simon MORIN ; 1er adjoint au
maire de St Joseph : « Notre poir à nos jeunes, me battre pour
Serge SOUFFLEUR
2 RENCONTRES AU SIÈGE :
LUNDI 22 FEVRIER :
L’aménagement du territoire, avec Raphaël SEMINOR
Le développement durable, avec Daniel CHOMET
Le logement, avec Philippe EADIE
LUNDI 1ER MARS :
Les problèmes économiques, avec Jean CRUSOL et Daniel ROBIN
L’agriculture, avec Gérard DELAUNAY-BELLEVILLE
La démocratie à la Région.
Le Progressiste - Page 4 - Vendredi 19 février 2010
5. REGIONALES
LA REGION DE MARS 83 À MARS 92 :
LA BONNE BESOGNE DE LA COALITION DE GAUCHE
PAR CAMILLE DARSIERES- 9 JUILLET 92
(Nous croyons utile de Peaufinant ses premières disposi- Connaissant notre retard de déve-
publier ces réflexions de tions, le Parlement français va re- loppement, nous avons ensemble,
Camille qui montrent la connaître aux conseils régionaux la les élus de la coalition, abordé la
RESPONSABILITE du compétence de « promouvoir le dé- besogne à abattre, et lʼavons fait
P.P.M., aux affaires, sa veloppement économique, social, avec désintéressement et avec
ligne de conduite, et sanitaire, culturel et scientifique de conscience.
quelques vérités pour la Région, et lʼaménagement de
son territoire ». Il reconnaît aussi à Désintéressement, car, enfin, il
ces « superbes igno- faut que le Peuple Martiniquais
rants, gonflés de leur lʼInstitution régionale la mission dʼ
« assurer la préservation de son sache que, de 1983 à 1988, aucun
ignorance et de leur responsable régional, ni du bureau
malveillance ») Identité » dans le droit fil de la dé-
marche de Césaire recommandant permanent, ni des commissions, ni
aux démocrates et aux progres- le Président, ni le premier vice-pré-
sistes, le 23 mars 1958, vingt qua- sident, aucun nʼa revendiqué ni
… « Responsabilités majeures tre années auparavant, de postuler perçu dʼindemnisation mensuelle
assumées – il faut y insister en pour la « transformation des dépar- pour sa tâche, absorbante, accapa-
cette période dʼamnésie collective – tements dʼoutre-mer en régions fé- rante, préjudiciant, évidemment, à
dans le cadre dʼune coalition de dérales ». Il explicitait : « si nous lʼéquilibre de leur budget familial
gauche, de mars 1983 à mars propre. Qui oserait le contester ?
faisons cela, nous aurons réussi à
1992.
allier notre double souci de rester Et nous avons œuvré avec
Il sʼagirait de montrer ou de rappe- liés à la France et dʼêtre de bons conscience, parfaitement au fait
ler, que, durant neuf années, la Ré- Martiniquais ; et, sans tomber dans que notre Martinique – jusque là
gion dʼavant mars 1992 a labouré le séparatisme qui nous serait mor- gérée par dʼautres, fonctionnaires
lʼensemble des champs dʼaction tel, nous aurions triomphé dʼune vivant à des milliers de kilomètres
que lui ont impartis les lois de Dé- autre séparation qui, elle aussi, à la de nos réalités -, était alors au plus
centralisation : celle générale du 2 longue, peut sʼavérer mortelle, la bas de la fosse. Martiniquais, ani-
mars 1982 ; celle particulière, du 31 séparation de lʼhomme dʼavec lui- més de la volonté dʼamorcer la re-
décembre 1982 ; lʼune et lʼautre ac- même. » montée, nous nous sommes ceint
crues des lois de compétences du les reins. Si bien que pour nous,
Cʼest avec cette nouveauté insti-
mois dʼaoût 1984. priorité des priorités, nous nous
tutionnelle quʼeurent lieu les pre-
sommes- aussi vite que possible,
Travailler avec ces outils juri- mières élections de février 1983, au
abordant le désert- dotés dʼune
diques était exaltant. Nous vivions terme desquelles les affaires régio-
boussole, que nous avons définie :
là le commencement de la récolte nales furent remises, par le suffrage
« nos grands principes dʼinterven-
de deux décennies, pour le moins, universel, à une coalition de
tion », précieux repères pour nos
de lutte pour un Pouvoir Local in- gauche, comprenant quatre élus du
actions de développement…. »
clus dans un ensemble plus vaste. parti communiste martiniquais, cinq
LʼETAT central- enfin !- reconnais- élus de la fédération martiniquaise EXTRAITS de
sait que la démocratie passe par la du parti socialiste français, douze « ECRITS POLITIQES » de Camille
disparition de son monopole à pro- élus du Parti progressiste martini- DARSIERES
pos de tout et de rien. Parodiant quais, ceux-ci menés par Césaire
Georges Clémenceau qui martelait qui, en 1958, avait appelé de ses
que « lʼavenir de la République est vœux « la transformation de la Mar- Ici et ailleurs 1994
dans les libertés locales », le légis- tinique en Région dans le cadre
La prochaine fois : nos actions de
lateur de gauche, de 1982, intitulera dʼune Union française fédérée ».
développement.
sa grande loi de Décentralisation Ce fut justice que notre leader fût
« relative aux droits et libertés des élu premier président du premier
communes, des départements et Conseil Régional de la Martinique
des régions ». Décentralisée.
Le Progressiste - Page 5 - Vendredi 19 février 2010
6. POLITIQUE
LA REGION ET LE CONSEIL REGIONAL
A - La région lisation des grands équipements, des puis la loi du 13 août 2004, la région
infrastructures et des services dʼintérêt définit et met en oeuvre la politique ré-
La région a été instituée en tant que général de la région. Il intègre le gionale dʼapprentissage et de formation
telle par la loi du 2 mars 1982 relative schéma régional des transports. Dans professionnelle continue des jeunes et
aux droits et libertés des communes, le même esprit, la région est en charge des adultes à la recherche dʼun emploi
des départements et des régions, dite du plan régional dʼélimination des dé- ou dʼune nouvelle orientation profes-
loi Defferre. Par cette même loi puis les chets industriels. sionnelle.
suivantes, dont la loi du 14 août 2004 Pour les régions qui lʼont sollicité, elles
relative aux libertés et aux responsabi- sont désormais compétentes en ma- Par ailleurs, la région est chargée de la
lités locales, lʼEtat a transféré un cer- tière de création, dʼaménagement, définition de la politique de formation
tain nombre de ses compétences au dʼentretien et de gestion des aéro- des travailleurs sociaux ainsi que des
conseil régional. Les domaines dʼaction dromes civils ainsi que pour lʼaména- professions paramédicale et assure à
de la région sont les suivants : gement, lʼentretien et la gestion des ce titre « directement » les formations
ports de commerce, de pêche ou flu- sanitaires et sociales ainsi que lʼalloca-
1 - Le développement économique viaux qui ont pu être transférés dans tion des bourses susceptibles dʼêtre at-
les mêmes conditions (ceci ne tribuées dans ces secteurs aux
Cʼest le domaine dʼintervention princi- concerne pas les ports autonomes qui étudiants.
pal de la région. La région est le chef relèvent toujours de lʼÉtat).
de file en matière de développement Les régions gèrent par ailleurs les 5 - La culture et le sport
économique et est notamment en parcs nationaux, les observatoires ou
charge à ce titre de : agences de lʼenvironnement. La région a la responsabilité de lʼorga-
La région élabore également le nisation et du financement des musées
* la coordination des actions de déve- schéma régional des transports (plan régionaux, de la conservation et de la
loppement économique sur le territoire régional des services réguliers non ur- mise en valeur des archives régionales
régional (sous réserve des missions de bain dʼintérêt régional), elle organise ainsi que la responsabilité de lʼinven-
lʼEtat) ; la concertation avec les dépar- les services de transport routier non ur- taire général du patrimoine culturel. Par
tements, les communes et leurs grou- bain des personnes et est lʼautorité or- ailleurs elle est également en charge
pements afin de coordonner les actions ganisatrice des transports ferroviaires des bibliothèques régionales de prêt et
de développement économique et pro- de 5 voyageurs (et des services rou- de lʼarchéologie préventive dʼintérêt ré-
mouvoir un développement écono- tiers de substitution éventuels) de la ré- gionale. Enfin, elle contribue à la pé-
mique équilibré de la région ; gion, sauf en Ile-de-France où cette rennisation de lʼoffre locale
mission est assurée par le syndicat des dʼenseignement en matière dʼarts vi-
* la définition du régime des aides éco- transports dʼIle de France (STIF). vants et dʼarts plastiques. Elle contri-
nomiques aux entreprises dans le res- bue enfin au fonds régional dʼart
pect du droit communautaire et la De plus, la région peut contribuer au contemporain.
décision de leur octroi, notamment au développement des réseaux de com-
bénéfice des entreprises en difficultés munication électronique ainsi quʼau dé- En matière de sport, la région peut no-
et des activités nécessaires à la satis- veloppement de la recherche et du tamment soutenir les clubs et associa-
faction des besoins de la population, en développement sur son territoire. tions régionales et présider à la
particulier en milieu rural ; élaboration construction et à lʼentretien des équipe-
du rapport annuel sur les aides ; Enfin, la région détermine les priorités ments sportifs des lycées ou contribuer
en matière dʼhabitat et participe finan- au financement des équipements com-
* lʼélaboration du schéma régional de cièrement à la politique du logement munaux susceptibles dʼêtre utilisés par
développement économique ; les lycées.
3 - Lʼenseignement
* la participation possible au capital de B - Le conseil régional
société commerciale de société dʼéco- Le conseil régional est en charge de la
nomie mixte (SEM) ou de société de construction, de lʼentretien, de lʼéquipe- Un conseiller régional est un représen-
développement régional ou de société ment et du fonctionnement des lycées tant élu par les citoyens de la région.
de financement interrégional ; publics, y compris maritimes et agri- Les conseillers régionaux sont élus
coles, et des établissements dʼéduca- pour 6 ans. Toutefois, le projet de loi or-
* enfin, la constitution possible de fonds tion spéciale (programme des ganisant la concomitance des renou-
dʼinvestissement, notamment de proxi- investissements, localisation, capacité vellements des conseils généraux et
mité, de fonds de garantie, de fonds de dʼaccueil et mode dʼhébergement des régionaux, adopté en conseil des mi-
participation ou de fonds dʼemprunt. lycéens). La région est également res- nistres du 21 octobre 2009, propose de
ponsable du recrutement et de la ges- réduire le mandat des conseillers régio-
De plus, la région détermine la politique tion, notamment de la rémunération, naux élus en 2010 à 4 ans.
régionale du tourisme des personnels non enseignants de
ces établissements. La région peut La première élection des conseillers ré-
2 - Lʼaménagement du territoire et enfin décider de prodiguer des aides gionaux au suffrage universel a eu lieu
les transports aux lycées et dʼassurer un service de en 1986.
restauration scolaire et dʼhébergement
Les régions sont consultées lors de la dans les lycées. 1 - Le conseil régional
détermination de la politique nationale
dʼaménagement et de développement En matière dʼenseignement supérieur, Il est lʼassemblée délibérante de la ré-
durable. la région peut octroyer des aides à la gion. Il concourt par ses délibérations
recherche et des bourses dʼétude à à lʼadministration de la région.
La région élabore le schéma régional lʼétranger. Il élabore son règlement intérieur qui
dʼaménagement et de développement détermine notamment le nombre, les
du territoire (SRADT), qui fixe les orien- 4 - La formation compétences et le mode de fonction-
tations à moyen terme du développe- nement des commissions.
ment durable du territoire régional. Il La région a un rôle de premier plan Il définit les politiques régionales et
définit notamment les objectifs de loca- pour la formation professionnelle. De- vote les budgets.
Le Progressiste - Page 6 - Vendredi 19 février 2010
7. PAROLES CITOYENNES
COMMENT VENIR AU SECOURS DE LA VICTOIRE ?
omment venir au secours de enregistré un taux aussi élevé En réalité, ces deux candidatures
C la victoire ? Les tenants de
lʼarticle 74, MIM et CNCP en
tête, nous en ont fait une belle dé-
dʼabstention pour une élection mar-
tiniquaise : 28%. Or, lʼopposition
dont nous sommes, qui avait ap-
annoncées, qui participent dʼailleurs
de la même stratégie, sont dʼune in-
monstration ce dimanche 24 [jan- pelé au NON le 10 a voté comme
vier] au soir. Comment ? un seul homme le 24. Que décence consommée. Elles sont le
conclure ?
fait de personnages à bout de souf-
Rappelez-vous la soirée électorale
du 10 janvier. Après la cuisante dé- De deux choses lʼune : Ou, il y a eu fle, qui cumulent à eux deux et à
faite du OUI au 74, les plateaux de « en ba fey », une consigne de
boycott de la consultation du 24, de plusieurs titres plus de 120 ans
télévision étaient désespérément
vides. Pas lʼombre dʼun représen- la part du Député français Alfred
dʼexercice du pouvoir. Qui cumulent
tant du MIM. « Yo tout séré ! » Marie-Jeanne ; allez vérifier si la
Par contre, ils ont tous déboulé ce nomenklatura pilotine ou les cercles à eux deux près de 150 ans dʼâge,
dimanche 24 dans les studios. duvilesques de Rivière-Salée ont
voté. Vous serez surpris. Ou, qui cumulent à eux deux tous les
Mondésir, Nilor, lʼinévitable Daniel
Marie-Sainte, la très sympathique deuxième hypothèse, si comme ils échecs, tous les ratages, tout lʼim-
dame Sainte-Aimé. Tous étaient le disent, ils ont fait campagne,
venus là réciter leurs leçons, proba- alors dans ce cas, le chef du MIM mobilisme de la Martinique dʼau-
blement dictées par le conducator nʼest plus écouté dans sa com-
mune. Cʼest au choix. Nous y re- jourdʼhui. Et ils prétendent régler
de Rivière-Pilote.
viendrons. demain ce quʼils nʼont pas su faire
1 – Prononcer le plus souvent pos-
En tout état de cause, le MIM, Al- hier !!!
sible le nom dʼAlfred Marie-Jeanne,
fred Marie-Jeanne et ses ouailles
comme pour louer sa grandeur et
ont du plomb dans les ailes. Ils sont
tenter de reprendre la main. A ce
fatigués, usés, sur les jantes et Antoine Karam, le Président du
jeu, la palme est revenue à la brave
pourtant, retournant une fois de
dame Saint-Aimé. Conseil régional de Guyane est, lui,
plus sa veste, voilà que, sans ver-
gogne, après avoir annoncé un vrai démocrate. Désavoué dans
2 - Tenter de sʼaccaparer la victoire comme une menace sa démission
du 24, en remuant les cendres de en cas de victoire du NON, Alfred les mêmes conditions quʼAlfred
lʼARU, de la Déclaration de Basse- Marie-Jeanne claironne dans
Terre et en vantant les vertus du « France-Antilles » sa candidature Marie-Jeanne, il en a tiré les leçons.
Congrès, issu comme on le sait du aux prochaines élections régio-
Rapport Lise-Tamaya, quʼils avaient Il ne se représente pas aux pro-
nales, pour défendre dit-il son bilan.
pourtant déchiré en public, dans un chaines élections régionales. Il
autodafé dʼun nouveau genre. Bilan ? Quel bilan ? Le « désen-
kayage » de 1998 ? Le « palant- quitte la politique. Cette décision
3 – Clamer haut et fort quʼils se sont chage » de 2004 ? La Gabegie force le respect.
mobilisés, pour le scrutin du 24. Or, dʼune soi-disant coopération régio-
rien nʼest plus faux. nale ? Ou alors, lʼeffondrement
dʼune économie quʼil était censé dé-
Reprenons les résultats. Quatre velopper, ou encore la véritable tra- H. PASTEL
communes enregistrent des taux de gédie que vit notre tourisme ?
participation inférieurs à 30% : Anse Oh ! Rassurez-vous, dans ce der-
dʼArlet, Saint-Pierre, Sainte-Anne et nier cas, notre homme va sans
Rivière-Pilote, quatre communes doute se défausser sur la Prési-
dont, curieusement, les Maires dente du CMT, la vénérable Made-
avaient été les champions du OUI leine de Grandmaison, candidate
le 10 janvier. A Rivière-Pilote juste- elle aussi, probablement pour dé-
ment, jamais depuis 1971, année fendre son propre bilan fait de
de lʼélection dʼAlfred Marie-Jeanne ruines, de dépôts de bilan, de
à la tête de la commune, lʼon nʼavait pleurs et de grincements de dents.
Le Progressiste - Page 7 - Vendredi 19 février 2010
8. PAROLES CITOYENNES
ENTRE LE DIT ET LE NON-DIT
“Entre le Dit et le Non-dit...Quels et où chacun se donne au mieux rien faire “ ont ainsi dit publique-
sont les fondements de notre opi- pour la réussite de tous. Cette belle ment leur impuissance, leur inutilité
nion publique? “ Une caractéris- Martinique, dirigée par ses propres et leur absence dʼimagination !
tique, me semble-t-il, de notre émules, doit se défaire de deux Aucun regret, il faut les REJETER !
mode dʼexpression populaire, est fléaux : - la xénophobie, - lʼapar-
cette facilité à passer du dit au non- theid entretenu par la communauté 2°/ tous ceux qui vous disent que “
dit, voire dʼen faire un savant béké ou dʼautres ! Nous avons be- le peuple sʼest exprimé en janvier
mixage, de voguer entre sourdes soin dʼun Homme de Paix ! Aimé
2010, il doit se taire pendant 20ans
rumeurs et assourdissantes érup- Césaire, tu nous manques !
Heureusement, lʼun de tes “ ne méritent aucun crédit ! Allez-
tions “ péléennes “. Ceci ne
élèves tente de mettre les pieds vous voter pour ceux qui veulent
facilite pas la communication mé-
diatique de nombreux élus, quand dans les traces profondes que tu as vous bâillonner ?
ils se croient dépositaires de “ la pa- laissées, et, comme le petit poucet,
saura nous guider jusquʼà la belle 3°/ tous ceux qui se détournent de
role du peuple “. Le peuple nʼest ni
Martinique dont tu nous as fait rêver la vie civique doivent se sentir
peureux, ni versatile, ni ignorant ou
encore mal digéré ! Il mérite écoute ! Leçon de traduction du non-dit : écoutés, entendus et représentés !
et respect ! Lʼélu se doit dʼêtre à ... le 10/01/2010 , 80% de martini- Un projet qui vise le mieux être du “
lʼécoute du peuple, pour défendre quais ont dit Non au 74 proposé = “ plus large sur le plus étroit “, qui sait
nous voulons un projet dans lequel
ses intérêts et tenter de faire évo- exprimer nos atouts géopolitiques,
lʼ identité législative est garantie ! “
luer la réalité vers le projet défini. valoriser nos richesses en biodiver-
... le 24/01/2010 ,60% de martini-
Aimé Césaire a souvent servi de sité, développer la tolérance , le
quais ont dit Oui à la collectivité
référence aux différents antago- respect , la solidarité et décom-
unique = “ nous voulons un pouvoir
nistes des dernières consulta-
local cohérent et plus efficace ! “ ... plexer la vie politique : ce sont des
tions...Alors, je dis CHICHE !
dans les deux cas , 50% de martini- thèmes que Serge Letchimy a tou-
“Lʼheure de nous-mêmes” a sonné
quais nʼont pas voté = “ nous vou- jours défendus avec conviction et
et rêvons de construire cette belle
lons participer activement à talent. Alors, je dis que la Marti-
Martinique, où il fait bon vivre, où
lʼélaboration du projet Martinique, et
personne ne se sent abandonné nique a BESOIN de Serge Let-
non être sollicités quand tout est
sur le bas-côté, où amitié, amour, fait ! “ De cette lecture dirigée, des chimy et quʼil doit prendre cette
courage, solidarité, respect de soi conclusions limpides surgissent : mission à la tête du “ balisier “ AVE-
et de lʼautre et du bien public sont NIR REGIONAL.
des réalités, où la vie communau- 1°/ tous ceux qui disaient que “ si ce
taire est enrichie de nos diversités nʼest pas le 74 nous ne pouvons Alain PHILIPBERT
LE P.P.M APPELLE à LA SOLIDARITE
POUR GAGNER et RETABLIR LA DEMOCRATIE A LA REGION
Les 14 et 21 mars, Elections régionales qui intéressent toute notre Martinique, communes et quartiers…
NOUS AVONS BESOIN DE VOUS pour mettre en place notre PROPAGANDE :
opuscules, tracts, informations diverses…
UN TRAVAIL CONDIDERABLE, beaucoup de dépenses !
Pour nous aider, aider notre Liste, avec à sa tête Serge LETCHIMY,
Envoyez vos dons au Siége du P.P.M., auprès de
- La trésorière Emma Lebeau
- Le secrétaire général Didier Laguerre
(en chèques à lʼordre du P.P.M., ou en espèces)
Le Progressiste - Page 8 - Vendredi 19 février 2010
9. BRÈVES
BON PIED ! BON ŒIL ! VAILLANT DOCTEUR ALIKER…
Car tout notre parcours de militants a Un bel Hommage lui a été rendu par
été inspiré des analyses, des hau-
teurs de vue, des projets dʼavant- le SERMAC, avec Elie Pennont lisant
garde de ces Hommes-là ; Mais ce poème à LUI dédié par Césaire,
aussi des mises en garde contre tout
ce qui prenait vicieusement les vi- ces chants dʼhommage par le talen-
sages dangereux de lʼaventure et du tueux Pipo Gertrude et la jolie Ludi-
populisme – Leur sagesse, ils la pui-
saient dans lʼAmour de ce Peuple, vine, cette danse que lui a offert cette
quʼils ont décidé fermement de SER- Liane du Sermac, tout cela accompa-
VIR, et de manière désintéressée et
passionnée. gné des doigts dʼor du pianiste Ro-
nald Tulle.
Cʼest le 9 février 2010 que le Docteur
ALIKER a eu 103 ans, mais rien qui
puisse laisser paraître une silhouette Tout cela, pour, affectueusement, lui
cassée , torturée par les ans, un es- dire : MERCI DOCTEUR, pour tout
prit affaibli, une attitude que lʼâge di-
minue : NON, RIEN de tout cela. ce que tu as fait, tout ce que tu nous
Pierre Aliker
LʼHOMME lit, cause, continue à sʼins- as légué, tout cet héritage vivifiant
n le contemplant à son domicile,
E
truire, sʼinformer de tout ce qui se
à Redoute, lʼœil pétillant, la mine passe, affirme, haut et clair, sa FOI que nous essayerons, nous le pro-
ravie, très détendu et se prêtant en lʼAvenir de la Martinique – « AU- mettons, de faire fructifier. Merci pour
volontiers aux questions, aux inter- TONOMIE pour la NATION MARTI-
viewes, aux plaisanteries, nous ne NIQUAISE dans un ETAT de cette leçon de vie…
pouvons manquer dʼêtre FIERS DROIT », martèle t-il…
dʼavoir en notre sein, en nos rangs, Que MADAME ALIKER, si présente
un Homme dʼune telle dimension ! Nous sommes toujours étonnés de
cette admirable rectitude, et ceux qui à tes côtés, continue, avec le même
Dr ALIKER, oui, le P.P.M. est fier de étaient là (Serge Letchimy, R. Saint-
toi et mesure la chance quʼil a eue dévouement, à accompagner ton mé-
dʼavoir été guidé par des Géants, Louis, R. Voustad, D. Laguerre, S.
Vaton, J.Darsières, E.Lebeau, E. An- rité REPOS. Nous la saluons avec
comme Aime CESAIRE, Pierre ALI-
KER (et nous nʼoublions pas Camille carno, H.Wiltord, M.Perrugien, C. gratitude.
DARSIERES, le grand Frère à qui Conconne et bien dʼautres…) ne le
lʼon doit tant !). « Géants », certes, quittaient pas du regard, comme pour
sʼimprégner un peu de cette Force Jeannie DARSIERES
mais avec toutes les qualités de luci-
dité, de perspicacité et dʼhumanisme. qui irradie, de cette Sérénité qui en
impose.
UNE ORIGINALE MANIFESTATION DE CARNAVAL
DANS LA VILLE CAPITALE
avec bonheur lʼaffaire, avec des par- Cependant, danseurs et danseuses
tenaires méritants, lʼAssociation des nʼhésitaient pas à « casser » le Bal,
clubs des Aînés de FF, et Foyal Car- attirés quʼils étaient par les abon-
naval.
dantes victuailles qui leur furent pré-
Dans un Marché décoré et avenant, sentées : marinades titiris, salade de
les femmes en grand nombre, et patate, hareng saur, groin, féroce
quelques hommes, virevoltaient à avocat etc.…
lʼenvi, avec de belles tenues, des bi-
joux affriolants, et des déguisements On peut vraiment féliciter la Ville de
« Ti TANʼs », qui faisaient le specta- FF pour sa volonté de valorisation et
cle.
Au Grand Marché couvert de Fort-de de développement de notre Carna-
France, de 14H à 20h, le Dimanche 7 Il est vrai que la Musique de Gustave val, dʼavoir organisé une telle mani-
février, fut organisé un BAL CREOLE, FRANCISQUE et son groupe était festation, dans une ambiance
sous la présidence de Madame Si- particulièrement entraînante, avec populaire et décontractée…
mone Boislaville. les rythmes traditionnels et les chan-
sons de Carnaval que tous repre- A PROLONGER et RECOMMEN-
La Mission du Carnaval de Fort-de- naient en chœur.Nous avons même CER !!!! BRAVO à TOUS !
France, animée par Alain Alfred, lʼélu, eu droit aux talentueux élèves clari-
et Yvon Lamorandière, patronnait nettistes de Barel COPPET. J.D.
Le Progressiste - Page 9 - Vendredi 19 février 2010
10. SOCIETE
LA MAISON DE LA JUSTICE ET DU DROIT
« LA MAIN TENDUE »
« La main tendue », dans sa déclinai- dʼassociations pour lʼaide aux vic- Martinique, le Secrétaire dʼEtat à la
son métaphysique, est une réalité times, une psychologue, des groupes Justice Jean-Marie BOCKEL a visité
forte qui impulse une dynamique vi- dʼentraide et de parole. 13 média- la MJD et a déclaré : « Je suis dou-
goureuse à la Maison de la Justice et teurs de quartier assurent les liens blement intéressé par la démarche
du Droit (MJD). Située au 8 de la rue sociaux. Comme lʼa dit fort justement de la MJD ; cʼest un lieu dʼaccueil, de
du 23 mai 1848 aux Terres Sainville, Jean-Claude DUVERGER, « ils sont travail, de lien social que je connais
cette association dont le président est aussi une force de dissuasion (…) bien en tant que maire de Mulhouse.
Jean-Claude DUVERGER nʼa cessé Les problèmes sociaux ne se règlent Cʼest aussi un lieu dʼexpérimenta-
de voir grimper son taux de fréquen- pas toujours avec les muscles ». Les tion ».
tation, pour passer de 1848 per- agents de médiation inter-quartiers
sonnes en 2008 à 3510 en 2009. alertent les autorités compétentes Le « Justibus » itinérant qui amène
Succès que nʼa pas manqué de sou- quand surviennent des problèmes le droit aux justiciables dans les com-
ligner le président lors de la présenta- dans certains secteurs et son de pré- munes lʼa vivement intéressé et il de-
tion de ses vœux aux partenaires de cieux concours pour orienter les de- vait dire que « cette innovation
la MJD en rappelant la fonction de mandeurs dans les dédales pourrait être étendue ». Quant à
cette structure qui donne accès au administratifs. Ils sont dʼune aide ap- lʼamélioration des dispositifs de pré-
vention de la délinquance –dont les
Droit à ceux qui nʼen ont pas les préciable, dʼune écoute indispensa-
conclusions doivent être tirées bien-
moyens : « Un vrai réseau dʼaide à la ble. tôt- il ajouta : « Nous voulons favori-
personne ». ser ce type de démarche ; lʼEtat a
Pour le Carnaval, lʼassociation a mis
vocation à soutenir financièrement le
Revenant sur les péripéties de la en place des médiateurs qui ont tra-
projet de cellule dʼécoute 24 heures
MJD, le président mettait en exergue vaillé de nuit sur le Centre Ville ;
sur 24, à partir du moment où la com-
lʼinitiative de la coordonnatrice du comme lʼa fait remarquer Raymond mune sʼengage fortement ». Il salua
Conseil Local de Sécurité et de pré- REMISSE, le coordonnateur et lʼâme la MJD comme lʼune des plus perfor-
vention de la délinquance de Fort-de- de lʼassociation, « avec le développe- mantes de France.
France, qui décidait de moderniser ment de la vie nocturne, la Ville doit
cette Maison tout en faisant de la pré- renforcer la sécurité sur le centre ». Le mot de la fin revient à Raymond
vention et de la médiation, car der- Ils ont été 10 à sillonner méthodique- REMISSE qui annonça que lʼannée
rière les problèmes judiciaires, il y a ment ce quartier la nuit. Prochaine- 2010 commençait bien pour lʼasso-
« toute une détresse sociale quʼil faut ment, des permanences seront ciation et que celle-ci devrait dévelop-
prendre en charge ». assurées à Dillon et Godissard, pre- per ses activités.
miers bénéficiaires de cette initiative
La MJD, ce sont des avocats, des dé- sécuritaire.
légués du procureur de la Répu-
blique, une greffière ; cʼest un réseau Dans le cadre de sa visite récente en Serge SOUFFLEUR
HAITI/SOLIDARITE
INTERVIEW D’ALEX DÉSIR, PRÉSIDENT DE L’A.D.H.M.
(ASSOCIATION DES HAÏTIENS DE MARTINIQUE)
Daniel RENAY : Alex DÉSIR, à peu tôt le chiffre de 400 à 450 000 vic- Guyane et à la Réunion. Sur 1 200
près un mois de lʼune des catas- times de la catastrophe, entre les blessés qui ont transité à la Marti-
trophes naturelles les plus meur- morts, les blessés et les disparus. nique, seuls 273 sont encore pré-
trières et des plus dévastatrices de sents sur le sol martiniquais,
lʼère post-moderne et bien que le – Quʼen est-il justement de la ges- principalement des enfants.
bilan ne soit pas définitif, quel est tion des blessés, de leur ventila-
votre sentiment sur le bilan hu- tion géographique ? – Mais le compte nʼy est pas, quʼen
main de cette catastrophe ? Les est-il des milliers de blessés res-
Américains parlent de plus de A. D. : Il faut savoir que lʼEtat fran- tés en Haïti ?
200 000 morts, des milliers de çais, tout de suite après la catas-
blessés et dʼamputés ? trophe, a mis en place un pont aérien A. D. : Devant lʼampleur de lʼévéne-
pour évacuer ses propres blessés ment, le monde entier a dû réagir. La
Alex DÉSIR : Les Américains parlent vers des hôpitaux de la Martinique et France, bien sûr, a accepté des bles-
effectivement de 200 000 morts et de la Guadeloupe. Ensuite, les bles- sés sur son territoire métropolitain,
plus de 200 000 disparus et blessés. sés haïtiens les plus graves ont été mais aussi les Etats-Unis, le Canada,
En tant quʼHaïtien, je pense que ce aussi acheminés dans les mêmes le Vénézuéla, Saint-Domingue, mais
bilan va être beaucoup plus lourd. Il hôpitaux martiniquais et guadelou- aussi la Chine.
faut savoir que beaucoup de zones péens. Ces blessés haïtiens, sʼils
en Haïti, pour des raisons diverses, avaient une carte de résident ou des – On parle de lʼemploi de méde-
nʼont pas encore été explorées. Mon liens avec certains pays, ont été diri- cine de guerre en Haïti par les soi-
sentiment, malheureusement, est gés après rétablissement, en France, gnants américains. Les
que le bilan humain va avoisiner plu- à la Martinique, en Guadeloupe, en amputations se comptent par mil-
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11. HAITI/SOLIDARITE
naître que devant lʼur- – Que pensez-vous en tant que re-
gence des problèmes présentant de la communauté haï-
en Haïti, cela nʼest tienne à la Martinique, de la
pas tout à fait possi- mainmise des Etats-Unis dans la
ble. gestion de la catastrophe et de la
reconstruction ? Quand on sait le
lourd passé existant entre vos
Ce que je vais dire va deux nations en matière dʼinter-
peut-être choquer, ventionnisme, le président PRE-
mais je pense quʼil VAL ainsi que son premier
fallait dʼun tel drame
pour quʼHaïti sorte ministre BELLEVILLE ont souhaité
enfin du trou dans le- être la voix officielle dans la ges-
quel il était, malgré le tion de la crise. En ont-ils les
nombre élevé de moyens ?
morts, pour que le
monde entier, enfin, A. D. : Les Etats-Unis ! (sourire),
tourne le regard sur cʼest une longue histoire. Depuis
liers. Cela a indigné le monde en- Haïti. Pendant 15 jours, le regard du 1987, avec le départ de Duvalier, les
tier ! Est-ce cela une médecine au monde sʼest braqué sur Haïti. Sans la Américains sont en Haïti. Dʼailleurs,
rabais parce quʼil sʼagissait dʼHaï- catastrophe cela nʼaurait pas existé. aujourdʼhui, cʼest lʼanniversaire du
tiens ? Après chaque grande guerre, on dé- départ de Duvalier, puisque nous
plore de nombreux morts, mais il y a sommes le 7 février. Et les progrès
A. D. : En tant quʼAlex DÉSIR, repré- toujours une reconstruction ! peuvent se compter sur les doigts
sentant la communauté haïtienne de dʼune main. Quand Haïti fait 3 pas en
Martinique, je répondrai non. En tant – Ce nʼest pas la première fois ? avant, il en fait 10 en arrière !! Cʼest à
quʼHaïtien, cela me bouleverse bien se demander sʼils servent Haïti, ou se
sûr de voir ces images-là. Il faut se A. D. : Certes, ce nʼest pas la pre- servent-ils dʼHaïti ?
replacer dans le contexte. Cʼest la mière fois. Cela a été, soit pour lʼen-
première fois quʼun événement de vahissement du pays par les Concernant la crise, les Américains
cette ampleur se produit dans les Ca- marines, le kidnapping dʼun prési- nʼen demandaient pas tant. Ce que je
raïbes. Lʼéchelle des besoins médi- dent. Mais cette fois-ci, ce nʼest pas vais vous dire nʼa pas été médiatisé,
caux est à lʼéchelle de la catastrophe. pour les mêmes raisons, ni pendant mais Madame Hillary Clinton a fait
Les besoins sont énormes, il faut la même durée. Aujourdʼhui tous voter une loi par le Congrès améri-
faire vite, il faut sauver un maximum ceux qui ont des intérêts en Haïti ne cain, de mise sous tutelle dʼHaïti si
de vies. Ce genre de crise ne se peuvent plus se taire, ils sont obligés besoin était. Donc les Etats-Unis
gère pas avec le cœur mais avec de prendre part à la reconstruction et étaient déjà prêts et attendaient juste
rationalité ! à lʼaménagement dʼHaïti. lʼoccasion. Il ne faut surtout pas ou-
blier quʼils ne sont quʼà 1 h 30 dʼavion
– Toujours dans la gestion de lʼhu- dʼHaïti.
main en Haïti, on a vu, sous le cou- Haïti est le premier pays de la Ca-
vert dʼO.N.G. ou associations en raïbe où il y a le plus dʼO.N.G., alors
tout genre, lʼapparition de trafic que Haïti est le pays le plus mal dé- Les Américains nʼauraient jamais per-
dʼenfants en Haïti. Quand on sait veloppé de la Caraïbe. Cʼest à se de- mis à une autre grande nation de
quʼexistait avant le drame la cou- mander ce quʼelles font là, cʼest prendre leur place. Il y a aujourdʼhui 3
tume du « restavec » (ces enfants comme la MINUSTAH, cela fait 10 millions dʼHaïtiens vivant aux Etats-
que lʼon confie à dʼautres, pour ans quʼils y sont, alors que Haïti nʼest Unis. 95 % du commerce en Haïti se
cause de grande détresse sociale), pas en guerre ! fait avec les Américains. Dans les
nʼest-ce pas là un drame encore premiers jours, lʼEtat haïtien avait
plus grand que la catastrophe na- – Concernant le bâti en Haïti, nʼy a- perdu la main, puisquʼil était lui-
turelle, étant entendu quʼil sʼagit là t-il pas eu exagération quand on a même en partie décapité. Mais
de lʼavenir humain du pays ? parlé dʼun pays rasé, tombé par après, petit à petit, on a assisté à une
terre ? Lʼessentiel des dégâts ne reprise en main des affaires par lʼEtat
sont-ils pas configurés entre Port haïtien avec lʼaide de lʼO.N.U.
A. D. : Dans la Caraïbe, Haïti est le au Prince, la capitale et les deux
pays où il y a le plus de vols dʼen- grandes villes limitrophes que
fants. Dʼailleurs, le pays est protégé sont Carrefour et Jacmel ? La reconstruction dʼHaïti ne devra
par lʼUnesco, concernant cette pro- être effective quʼavec les Haïtiens.
blématique-là. Ces malfaiteurs de tra- Cʼest pour cette raison que mon as-
fiquants ont amplifié leur trafic, A. D. : Quand on dit que le pays est sociation « A.D.H.M. » (Association
profitant du chaos haïtien. Ces trafi- à terre, cela nʼest pas faux. Parce des Haïtiens vivant en Martinique) a
quants enlèvent même des enfants que le gouvernement, lʼEtat haïtien tout de suite contacté le Conseil Ré-
ayant des parents en Haïti. Pire, on ont tout concentré sur Port au Prince. gional de Martinique dans le cadre de
voit même des gens tenter de sou- Port au Prince étant détruit, le pays la reconstruction. Le Conseil Régio-
doyer des parents haïtiens en leur di- tout entier est détruit. Tous les grands nal ayant la maîtrise du parasis-
sant : vous avez 3 ou 4 enfants, je centres administratifs étaient concen- mique, nous avons signé avec eux
vous donne 2 000 dollars et donnez- trés à Port au Prince, et comme disait une convention pour la formation
moi 1 enfant, et après ils revendent le regretté, Ti-Mano, dans lʼune de dʼune cinquantaine dʼouvriers en
cet enfant 10 000, 15 000 dollars ! ses chansons : « Si provins pa des- bâtiment, haïtiens pour la plupart, en
Cela est inadmissible. Il faut quʼil y ait san nen capital, capital pa ka manjé, matière de construction parasis-
un suivi beaucoup plus strict de ce capital krasé, provins pa ni lajen ! Cé mique, qui va commencer le 10 Fé-
phénomène-là. Mais je dois recon- pou sa que peyi a krasé ». vrier. Lors de la reconstruction, ces
Le Progressiste - Page 11 - Vendredi 19 février 2010
12. HAITI/SOLIDARITE
mettront en place pour garder les une scène mondiale, lors
Haïtiens chez eux ! Mais aussi para- dʼun concert de solidarité
doxal que cela paraît, la diaspora haï- avec son drapeau haïtien à la
tienne contribue au développement main ? Disant aussi dans son der-
dʼHaïti. Moi-même qui vous parle, je nier opus : « quʼil fallait respecter
contribue à nourrir une vingtaine de la diaspora haïtienne de la même
familles, en envoyant seulement 100 façon que lʼon respecte la diaspora
Euros par mois à ma mère en Haïti. israélienne ou chinoise, et que
Puisquʼelle-même, par son fonction- lʼHaïtien ne devait pas avoir honte
nement, remet cet argent en circula- de dire quʼil était haïtien ».). Quel
artisans pourront postuler à des ap- tion dans lʼéconomie haïtienne. est votre avis là-dessus ?
pels dʼoffre en Haïti.
Il ne suffit pas de dire que jʼaide ma A. D. : Oui, je partage ce sentiment
– Concernant le business juste- maman ou mon papa. Moi-même en de WYCLEF. Mais la vraie question
ment, avant la crise on avait le sen- tant que représentant des Haïtiens est de savoir que fait la diaspora pour
timent dʼun certain frémissement ici, je suis confronté à cela. LʼHaïtien se faire respecter.
en matière de développement éco- fait preuve de nombrilisme, tout
nomique, avec une croissance de tourne autour de lui et de sa petite fa- – Alex DÉSIR, lʼentretien se ter-
2 %. Tout cela nʼexiste plus. Com- mille. Et le pays dans tout cela ? Il nʼy mine, avez-vous quelque chose
ment dans ce contexte envisagez- a pas de scission entre les Haïtiens dʼautre à ajouter ?
vous lʼavenir dʼHaïti ? sur place et la diaspora, mais les re-
lais ne se passent pas, ils sont seule- A. D. : Oui, je vous donne un scoop,
A. D. : Lors de ses vœux à la nation ment de nature familiale et non une grande conférence des associa-
en Décembre 2009, le président Pré- institutionnels ; cʼest pour cela que tions haïtiennes se tiendra en Guade-
val lui-même reconnaissait que 80 % lʼon peut avoir cette impression-là. La loupe dans les jours qui viennent sur
du P.I.B. du pays provenaient du diaspora haïtienne nʼest pas organi- la situation dʼHaïti.
rapatriement des devises de la sée de manière à prendre une place
diaspora haïtienne. La diaspora prépondérante dans le développe-
Autrement, en tant que représentant
étant toujours là, Haïti repartira rapi- ment dʼHaïti. de la communauté haïtienne, je tiens
dement avec lʼaide de la diaspora. à présenter toute la sympathie et la
Lʼéconomie haïtienne nʼest pas Mais lʼEtat haïtien non plus nʼest pas reconnaissance de la communauté à
morte. prêt à donner sa place dans le déve- la population martiniquaise, en espé-
loppement dʼHaïti. Il y a une méfiance rant que Haïti pourra le rendre un
– Comment un pays dont des politique du gouvernement à lʼégard jour.
classes dʼâge entières, pour des
de la diaspora.
raisons diverses, partent pour
lʼexil, peut-il se construire, se dé- Interview réalisée le Lundi 8 Fé-
– À cet effet, quel peut être le rôle vrier 2010 par Daniel RENAY pour «
velopper ? de la diaspora haïtienne dans le Le Progressiste »
développement du pays ? On a le
A. D. : Comme je lʼai dit tout à lʼheure, sentiment dʼune scission entre la
la reconstruction et le développement diaspora et ceux vivant sur place.
dʼHaïti se feront avec les Haïtiens. Nʼa-t-on pas vu la star haïtienne
Maintenant reste à savoir ce que WYCLEF JEAN, juste après le
lʼEtat et le gouvernement haïtien tremblement de terre, venir sur
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Le Progressiste - Page 12 - Vendredi 19 février 2010