Allocution prononcée le 29 juillet 2016 à Cotonou par Monsieur Emmanuel, Responsable du programme « Société de l'information » à l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Conférence de presse concours photo wiki loves africa 2014 en côte d'ivoire
Allocution de M. Emmanuel Adjovi lors du hackathon "inventer les médias demain"
1. Allocution de Monsieur Emmanuel ADJOVI,
Représentant de l’Organisation internationale de la
Francophonie (OIF)
à l’occasion du Hackathon spécial «inventez les médias
de demain»,
Cotonou, (BENIN), 29 au 31 juillet 2016
2. Monsieur le Conseiller, représentant du Président de
la Haute autorité de l’Audiovisuel et de la
Communication,
Monsieur le Directeur fondateur de l’ESAE,
Mesdames et messieurs les mentors et les membres du
jury,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs, vos rangs, grades et qualités
respectifs respectés,
Chers participantes et chers participants,
Toute entreprise qui ne se renouvelle pas techniquement est
condamnée à la disparition.
Tout secteur d’activité qui ignore les progrès techniques et
scientifiques est promis à la sclérose.
Toute société qui ne se préoccupe pas de l’innovation est vouée
à l’échec.
C’est dire vous dire qu’il n’y a pas de développement sans
innovation. Mieux, il n’y a pas d’innovation sans la jeunesse.
C’est en comprenant que la jeunesse est le fer de lance de
l’innovation que l’Organisation Internationale de la
Francophonie (OIF) a placé la créativité des jeunes au cœur de
sa programmation en matière de coopération dans le domaine
du numérique et des médias.
Le présent marathon de l’innovation média prend donc sa
source dans la volonté de l’OIF d’accompagner la
transformation numérique du secteur des médias en Afrique.
Cette opération s’inscrit donc dans le cadre de l’appui de notre
organisation à des initiatives innovantes d'intégration du
numérique dans la production et/ou la diffusion audiovisuelle,
suite à la Conférence de Montréal sur les médias, organisée en
octobre 2014.
En effet, soucieux de de l’adaptation du contenu des médias
aux nouveaux enjeux issus de la généralisation du numérique,
l’accès au réseau et la convergence des médias, les
participants à la Conférence de Montréal ont recommandé à
l’OIF et aux acteurs des médias d’œuvrer dans quatre
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3. directions : l’innovation, la formation, le contenu et la
distribution.
Prenant en compte ces recommandations, l’OIF a estimé
l’organisation des hackathons de l’audiovisuel pourrait
emmener les jeunes à contribuer aux changements qualitatifs
que nécessite la transformation digitale du monde de
l’audiovisuel. C’est vous dire que l’OIF place une grande
confiance en jeunesse, et plus particulièrement en la jeunesse
africaine qu’elle considère, d’ailleurs, comme son avenir, car,
d’ici à 2030, la majorité des locuteurs du français habitera le
continent africain. De façon concrète, l’OIF a manifesté cette
confiance dans les jeunes à travers l’adoption par les chefs et
de gouvernement d’une stratégie jeunesse de la Francophonie
lors de leur Sommet à Dakar, au Sénégal. La stratégie de la
Francophonie numérique, «Horizon 2020 » et la Stratégie
économique pour la Francophonie comportent également des
axes importants consacrés à la jeunesse et à l’innovation.
Mesdames Messieurs
Honorables invités
Nous sommes donc convaincus à l’OIF que les jeunes africains
en veulent et qu’ils ne demandent que des conditions soient
créées pour exprimer leurs talents, leur créativité au service
du développement de leur pays et de leur continent. Le projet
d’organisation des hackathons spécial médias participe de
notre contribution à la création d’un environnement de
stimulation de la créativité des jeunes au service des médias.
L’opération de Cotonou n’est pas la première du genre,
soutenue par l’OIF. Lors du 2è Forum Mondial sur la française
qui s’est réuni en juillet 2015 à Liège, l’OIF avait appuyé un
«HackXplor de l’audiovisuel» qui a regroupé des jeunes
développeurs, concepteurs, réalisateurs, graphistes de
plusieurs pays francophones. En nombre 2015, l’OIF a
également organisé un hackathon média à l’ESSTIC de
Yaoundé au Cameroun. Mais, c’est pour la première fois que
qu’un innovathon de médias regroupe les jeunes du Bénin et
du Togo, deux pays frères, pour ne pas dire deux nations
jumelles. Il s’agit d’une stratégie visant à sortir les jeunes de
leur milieu habituel pour qu’ils confrontent à leurs homologues
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4. évoluant dans un autre contexte, de façon à se préparer à la
réalité de la compétition à l’époque contemporaine. Comme
vous le savez, à l’ère du numérique, la compétition est
mondiale. Pour avoir une chance de compter dans la course, il
faut se préparer pour des combats à l’échelle internationale.
Organisé en collaboration avec l’ESAE, le concours
d’innovation médias de Cotonou entend donc cibler les jeunes
francophones dans le «berceau de la formation» pour leur
instiller très tôt une culture de la compétition et de l’innovation
au service du développement des produits et services
audiovisuels innovants dans le contexte des TIC.
L’objectif général de l’innovathon de Cotonou est d’aider les
jeunes journalistes, développeurs, graphistes et les designers à
inventer des produits et services audiovisuels innovants.
L’événement va également leur permettre de confronter leurs
talents, de montrer leur potentiel aux professionnels de
l’audiovisuel, aux entreprises et institutions internationales.
Spécifiquement, la compétition vise à :
- aider les jeunes journalistes à apprendre à travailler avec
les développeurs, les graphistes et les designers en vue de
produire des émissions innovantes répondant aux besoins de
leurs communautés ;
- instiller la culture de l’innovation dans le cursus
académiques et professionnels des jeunes ;
- donner de la visibilité aux écoles de de journalisme du
Bénin et du Togo dans le paysage continental et francophone
de l’innovation média.
Les prix visent à encourager les lauréats à améliorer leurs
produits ou à continuer à travailler ensemble ou en équipe afin
d’amplifier et de développer leurs potentiels d’innovation et de
créativité en matière de production audiovisuelle.
Mesdames, Messieurs,
Distingués
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5. Je ne saurais terminer mes propos sans vous transmettre les
salutations les plus chaleureuses de la Très honorable
Michaëlle Jean, Secrétaire général de la Francophone et de son
Administrateur Monsieur. Adama OUANE. Ils me chargent de
vous réitérer leur engagement à œuvrer pour une
Francophonie innovante au service des peuples, et plus
particulièrement en faveur des jeunes et des femmes de
l’espace francophone.
Permettez de remercier ici le fondé de l’ESAE, M. Clément
ADECHIAN qui a spontanément accepté de collaborer avec
l’OIF pour l’organisation du présent. Je voudrais associer à ces
remerciements mon ami Célestin AKPOVO, chargé de
programme à l’ESAE qui a non seulement conduit les échanges
entre l’OIF et l’ESAE, mais aussi a œuvré avec patience et
abnégation à l’organisation de la présente manifestation.
Ma reconnaissance va également à ma collaboratrice, Mme
Alix-Elise LISSOCK qui a coordonné tout le travail de
préparation dudit Concours. Merci Alix ton efficacité qui monte
en puissance dans la gestion de ce projet. Un grand merci à M.
Honoré Yaovi Blao, Directeur de la Maison des médias du Togo
qui a été un relais efficace au Togo et qui a accepté de faire
partir du jury final.
Merci également à la Société Samsa.fr qui a accompagné l’OIF
depuis la conception à la mise en œuvre du projet. Que Cédric
Kalondji veuille bien transmettre à M. Couve la reconnaissance
de leur savoir-faire en matière d’organisation des Hackathons
médias. Je voudrais dire d’avance merci à l’équipe
internationale des mentors composés de Cédric Kalondji de la
RDC, Cyriac Gbogou de la Côte-d’Ivoire, Noël Tadegnon du
Togo et Rachaël Orumor du Bénin et du Nigéria.
Je m’en voudrais d’oublier toute l’équipe de l’ESAE qui a
contribué à la préparation de l’organisation du Hackathon.
Permettez-moi enfin de présenter les chaleureuses félicitations
de l’OIF à vous, les 50 jeunes, qui avez été sélectionnés sur
près de 300 candidats pour prendre part à cette compétition,
suite à l’appel à candidatures. Je voudrais simplement vous
rappeler ce mot d’Edison, l’inventeur de la radio : « l’invention,
c’est 99% de sueur et 1% de génie ».
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6. Pour mettre cette pensée en pratique, il vous suffira de vous
souvenir des conseils d’Ahmadou Hampaté Ba, le sage de
Bandiagara qui disait, dans sa mémorable lettre à la
jeunesse ce qui suit : «de même qu`il n`y a pas de petit
incendie (tout dépend de la nature du combustible rencontré),
il n`y a pas de petit effort. Tout effort compte, et l’on ne sait
jamais, au départ de quelle action apparemment modeste
sortira l’événement qui changera la face des choses. N’oubliez
pas que le roi des arbres de la savane, le puissant et
majestueux baobab, sort d`une graine qui, au départ, n’est pas
plus grosse qu’un tout petit grain de café… ».
Autrement dit, il vous est demandé, chers jeunes compétiteurs
de manifester le courage au sens de Jaurès dans son discours à
la jeunesse. « Le courage, disait-il, c'est d'aller à l'idéal et de
comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux grandes
causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort
l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense».
C’est sur ces exhortations au travail et à l’abnégation que je
voudrais mettre un terme à mes propos en reprenant à mon
compte une formule bien connue : Maintenant, place aux jeux
et que les meilleurs gagnent !
Merci pour votre aimable attention.
Emmanuel ADJOVI
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