Professionnel de l\'outplacement et du conseil en évolution de carrière pour les cadres dirigeants et les dirigeants, je vous livre quelques clés pour réussir votre passage vers les secteurs qui vous attirent.
CHANGER DE SECTEUR A MI PARCOURS PROFESSIONNEL - COMMENT S\'Y PRENDRE ? - Hervé Ludin - Eos Conseil (outplacement-coaching) - 2009
1. CHANGER DE SECTEUR À MI PARCOURS PROFESSIONNEL
COMMENT S’Y PRENDRE ?
Préambule : Essec 77, Consultant en outplacement chez EOS Conseil, j’ai eu envie de me manifester
auprès de ma communeauté Essec sur une thématique qui touche beaucoup d’entre vous.
En espérant vous être utile. Hervé LUDIN.
Mon métier est d’aider les cadres dirigeants dans leurs transitions professionnelles (outplacement).
A ce titre mes interlocuteurs mentionnent fréquemment leur découragement devant des recrutements
privilégiant systématiquement les profils disposant d’une expérience, si possible récente, dans le secteur
concerné.
Naît alors une grande frustration : « ce job était fait pour moi », « ils ne m’ont même pas interviewé… »,
« pourquoi me faire aller jusqu’en finale si c’était couru d’avance qu’ils choisiraient quelqu’un de la
profession ? », …
Mon message à mes camarades du groupe ESSEC est simple : il n’y a pas de fatalité, c’est moins facile en
temps de crise, c’est plus dur pour les opérationnels que pour les fonctionnels, à vous de prendre
l’initiative et... sortez des sentiers battus.
IL N’Y A PAS DE FATALITÉ : observez ceux qui autour de vous ont changé de secteur en cours de vie
professionnelle. Au final, il y en a beaucoup ! Demandez-leur comment il y sont arrivés, les réponses
seront instructives…
C’EST MOINS FACILE EN TEMPS DE CRISE :
. Les candidatures affluent en plus grand nombre sur les offres d’emploi affichées par les cabinets de
recrutement (200 à 300 CV reçus pour les postes de direction). Forcément dans le lot il y en aura 3 ou 4
qui seront des « bons » (comme vous) et qui viendront (en plus) du secteur concerné…
. Choisir la bonne personne est devenu plus anxiogène pour l’entreprise quand il s’agit de postes à
responsabilités. Le principe du «pas le droit à l’erreur» pèse lourd dans la prise de risque du dirigeant qui
recrute, induisant certains réflexes conservateurs.
C’EST PLUS DUR POUR LES OPÉRATIONNELS QUE POUR LES FONCTIONNELS :
L’opérationnel (Directions Générales, Commerciales, Marketing, R&D, Industrielles, des Opérations,…)
ayant par nature un impact plus direct sur le business, on attend beaucoup de lui car toute défaillance
sanctionne directement l’entreprise. On compte sur sa connaissance du secteur pour éviter de tâtonner
lors de la prise de poste et être immédiatement efficace, voire « rentable ».
Les fonctionnels (Directions Administratives et Financières, Juridiques, Ressources Humaines, ….) ne sont
pas pour autant totalement épargnés, mais les exigences porteront sur des critères généralement plus
larges (environnement industriel ou services, expérience de l’international, des grosses structures, des
Pme/Pmi, etc.) .
A VOUS DE PRENDRE L’INITIATIVE :
Aidez vos relais (réseaux socioprofessionnels, chasseurs de têtes, cabinets de recrutement, …) à vous
valoriser auprès de vos employeurs potentiels par une communication adaptée qu’ils pourront relayer
efficacement.
Si l’entreprise a une idée claire de ce que vous lui apporterez VOUS, en fonction de ses enjeux à ELLE,
vous aurez plus de chance d’être appelé.
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2. a) Formalisez vos « savoir-faire clés » : ce que vous maîtrisez particulièrement bien, ce en quoi
vous êtes vraiment excellent, ce que vous aimez faire (en cinq à huit points maximum, pour être
sûr de rester sur l’essentiel).
Ce qui est peut être une évidence pour vous ne saute pas forcément aux yeux de celui qui lit votre
CV en moins de 30 secondes (temps moyen de lecture quand un CV atterrit sur un bureau -
repensez à ceux que vous avez reçus vous-même par le passé…).
b) Apprenez à les décrire SANS vous référer à votre secteur
Dire « je sais coordonner des projets techniques complexes » vous ouvrira plus de possibilités que
« Directeur de projet expérimenté en sous-traitance automobile ».
c) Rapprochez-les des enjeux (présupposés) de l’entreprise / secteur ciblés :
Des savoir-faire répondant aux problématiques majeures d’un employeur seront pour vous à la fois
de véritables passerelles de passage et les piliers d’une réussite future dans le job.
Identifiez dans vos savoir-faire tout ce qui est « transférable » d’un secteur à l’autre afin de
montrer votre légitimité pour le poste convoité.
« Il(elle) va nous apporter son talent de négociateur sur un circuit de distribution qu’il connaît bien
»
« Il (elle) saura construire la véritable équipe que l’on n‘a jamais eue dans cette unité »
« Il (elle) va nous aider à transformer l’organisation pour en améliorer l’efficacité et la profitabilité »
« Il (elle) va nous développer des comptes clés sur les services B to B que nous lançons »
« Il (elle) va impulser le développement de nouveaux services et de nouveaux marchés »
« Il (elle) va nous aider à établir des partenariats industriels pérennes »
« Il (elle) va nous aider à bâtir nos opérations européennes grâce à son expérience des équipes et
projets internationaux »
Etc….
Pour cela commencez à engranger des informations sur l’entreprise / secteur visés, allez à la
rencontre des professionnels qui le connaissent de l’intérieur en adoptant de préférence une
démarche de réseau. Ne négligez pas non plus la presse spécialisée, le surf sur les sites, les salons
professionnels, les blogs thématiques.
d) Mettez-en avant votre faculté d’adaptation
Rien de mieux qu’un ou deux exemples vécus, indiscutables, pour convaincre que votre courbe
d’apprentissage sera plus rapide que la moyenne.
Etre passé par la case MBA peut faire partie des preuves supplémentaires de votre capacité à vous
adapter.
SORTEZ DES SENTIERS BATTUS
Vous ne souhaitez peut-être pas alerter votre entreprise de votre désir de changer d’air.
Cependant, ne faites pas les choses à moitié, faites les … habilement.
a) Répondre aux annonces et prévenir quelques chasseurs de tête ne suffit plus
L’annonce n’est qu’un des leviers du changement d’emploi, de plus en plus minoritaire au fur et à mesure
que l’on monte en responsabilité et en expérience (1/3 seulement des jobs de cadres dirigeants). Les
concurrents y sont aussi décidemment trop nombreux.
De même, compter sur quelques chasseurs de têtes (sur les 800 opérant sur le marché français) qui vous
connaissent pour vous trouver le job de vos rêves risque d’être un peu long.
Aujourd’hui, les entreprises sont plus opportunistes en matière de recrutement: la cooptation se
développe et, dans la moitié des cas, les postes se pourvoient sans faire appel aux professionnels du
recrutement (ou alors juste en appui).
b) Votre réseau professionnel est votre premier levier, réveillez-le
A différents moments de votre carrière des clients, fournisseurs, collaborateurs, patrons, et pairs vous
ont vu à l’œuvre. Ils savent bien le professionnel et l’homme (ou la femme) que vous êtes. Aujourd’hui,
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3. disséminés dans différents secteurs, ils sont autant de pourvoyeurs d’informations, de bons conseillers,
de guetteurs d’opportunités et de potentiels « metteurs en relation ».
Lesquels solliciter ? combien ? : tous ceux qui selon vous vous devraient vous prendre au téléphone si
vous les appelez (signe de considération, donc de bienveillance potentielle).
c) Rendez-vous visible, communiquez à chaque occasion
L’objectif n’est pas de faire savoir à tout prix que vous cherchez une nouvelle opportunité de carrière (je
demande) qui est le meilleur moyen de n’intéresser personne.
Le but est d’abord de véhiculer une expertise spécifique et attractive (j’offre) qui permettra à vos
interlocuteurs (convaincus) de faire le rapprochement avec un besoin dont il ont / auront connaissance et
donc de vous mettre sur une bonne piste, avant les autres.
Quelques occasions à saisir:
. Participer à des conférences, tables rondes professionnelles intersectorielles vous permettant d’ être
perçu comme expert sur un sujet donné (un de vos savoir-faire clés).
. Se faire connaître des journalistes économiques en leur fournissant des informations utiles
. Se montrer actif dans des cercles d’anciens, les clubs que vous fréquentez,…
. Donner un coup de main professionnel à ceux qui vous le demandent
etc….
d) Soyez actif mais pas trop pressé
Semez, n’oubliez pas d’arroser et vous récolterez tôt ou tard, même si vous n’êtes pas maître du
temps.
Ne vous précipitez pas avec les nouveaux interlocuteurs, établissez les liens en plusieurs temps
pour installer solidement à la fois la confiance et la crédibilité.
e) Soyez différent, soyez vous même, pour marquer les esprits et vous attirer les sympathies
Tout au long de votre travail d’approche efforcez vous de surprendre (agréablement), pensez et
agissez différemment, dépassez le « conventionnel ».
Appuyez-vous sur votre personnalité, vos goûts, vos motivations pour établir des liens de
sympathie.
Livrez-vous un peu plus que d’ordinaire pour donner aux autres l’envie de vous aider.
Hervé LUDIN
Essec 77
Herve.ludin@eosconseil.fr
EOS Conseil, 7-9 rue la Boétie, 75008 PARIS
Tel : 01 53 30 22 22
Mob : 06 11 21 01 44
Depuis 20 ans, EOS Conseil accompagne les Cadres et les
Dirigeants dans la gestion de leurs carrières pour le compte
de plus de 500 entreprises françaises et internationales.
Membre SYNTEC
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