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DIMANCHE 24 NOVEMBRE 2019
- Publicité/Annonces : 04 93 18 70 00Rédaction :04 97 03 24 50
MÉTROPOLE NICE-CAGNES-VENCE
Un Cagnois enseveli sous la boue a été sauvé in extremis hier soir. Fait exceptionnel, l’alerte rouge avait
été déclenchée en raison de pluies diluviennes. Les sapeurs-pompiers sont intervenus plus de  fois.
(PhotoSdis)
RESCAPÉ DU DÉLUGE
pages
spéciales
UNEPUBLICATION
DUGROUPENICE-MATIN&:HIMKMG=^UV[UY:?b@l@m@e@a
20269-1124-1,60€
1,60 € Italie : 1,90 € N° 26163- -
D
es sirènes d’alerte hurlant dans tout
le département, peu avant 17 heu-
res : ce fut indéniablement le sym-
bole de la journée d’hier. Le préfet des
Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, venait
de déclencher l’alerte rouge – une pre-
mière depuis la mise en place de cette clas-
sification – ainsi que le plan Orsec inonda-
tions. La journée a été marquée par des in-
tempéries d’une ampleur exceptionnelle.
Sur fond d’inquiétude des Azuréens. Cha-
cun garde en mémoire les inondations d’oc-
tobre 2015 et sa vingtaine de victimes.
La lame d’eau qui s’est abattue hier sur
les Alpes-Maritimes a déversé entre 150 et
200 millimètres de pluie sur l’ouest du dé-
partement. 150 millimètres supplémentai-
res étaient attendus dans la nuit. Un déluge
sans fin. Plus de 3 700 fois, le standard des
sapeurs-pompiers a sonné hier. Plus de
700 fois, ils sont partis en intervention.
Partout des cours d’eau en furie, débordant
ou menaçant de le faire, des arbres à terre,
des éboulements, des caves ou des mai-
sons inondées. Et des habitants inquiets de
ce déluge tombant sans discontinuer.
● Le bilan humain
À Monaco, malgré l’alerte orange du début
de journée, les organisateurs n’avaient pas
annulé la No Finish Line. Dans l’après-midi,
une Française de 39 ans a été surprise par
une vague sur la digue de Fontvieille, fai-
sant une chute de trois mètres en contre-
bas. Son pronostic a un temps été engagé
(lire en page ssuivantes). Victime de fractu-
res, elle était hier soir hospitalisée à Nice.
À Cagnes-sur-Mer hier, soir, 28 sapeurs-
pompiers sont venus en aide à un homme
victime de la chute d’un arbre sur son bun-
galow. Il a été grièvement blessé.
Ce bilan, sérieux, aurait pu être bien plus
lourd sans l’intervention des secours.
350 personnes avaient hier soir été mises
à l’abri par les sapeurs-pompiers. Plus de
cinquante ont été mises en sécurité et
quinze autres secourues par l’hélicoptère
Dragon 06.
● L’autoroute A fermée
Dans l’après-midi, le gonflement des eaux
de La Brague, passant sur les voies, a con-
traint les autorités à fermer l’autoroute,
entre Villeneuve-Loubet et Fréjus. L’A8 était
rouverte peu après 20 heures.
● Pégomas durement touché
Les quatre rivières qui traversent la com-
mune de Pégomas ont débordé. De nom-
breuses maisons sont inondées. À Biot,
les habitants ont revécu hier, mais dans une
moindre mesure (à l’heure où nous écri-
vions ces lignes), le cauchemar de 2015. À
Villeneuve-Loubet, de nombreuses zones
étaient sous les eaux, comme à Mande-
lieu-la-Napoule d’où nous parvenaient
d’impressionnantes images. À Menton, un
immeuble était évacué hier soir dans le
Fossan, en raison d’une coulée de boue. À
Monaco, dix-sept personnes devaient être
évacuées d’un restaurant situé au bout de
la digue de Fontvieille, pris par les coups
de mer. À Cannes, le bord de mer était
fermé en raison du coup de mer. Le préfet
a également demandé que tous les cen-
tres commerciaux et commerces ferment
à 18 heures.
● Des renforts
Une colonne de renfort des sapeurs pom-
piers des Bouches-du-Rhône était atten-
due hier soir pour venir prêter main-forte
aux équipes engagées sur le terrain. Le
conseil départemental des Alpes-Mariti-
mes mobilisait pour sa part des moyens
très conséquents.
● Avions détournés
et trains à l’arrêt
Compte tenu de l’intensité des pluies, l’aé-
roport a été fermé une heure durant, hier
entre 16 h 30 et 17 h 30. Cinq vols ont été
déroutés : un provenant de Genève, re-
parti vers son aéroport d’origine ; un vol
d’Amsterdam dérouté sur Lyon et trois au-
tres vols déroutés sur Marseille qui ont
pu revenir à Nice par la suite. Le trafic des
trains a également été très perturbé.
● Plan blanc activé
à l’hôpital de Nice
Ce n’était plus arrivé depuis un certain
14 juillet 2016… Le CHU a activé hier soir
son Plan blanc, en raison des conditions
météorologiques exceptionnelles et des
consignes de sécurité données par la pré-
fecture. Cette décision, prise par le direc-
teur général Charles Guépratte à 18 h 50,
devait garantir la disponibilité des ressour-
ces médicales, paramédicales, techniques
et logistiques nécessaires à la permanence
et la continuité des soins.
En effet, l’accessibilité aux sites du CHU
peut se trouver difficile pour les person-
nels. Il a donc été demandé à l’ensemble du
personnel de rester à son poste jusqu’à
nouvel ordre. Il n’y avait, en début de soi-
rée, aucun afflux de victimes ni aucune dif-
ficulté en termes de prise en charge des pa-
tients. « La situation sera réévaluée dans la
nuit pour décider du maintien ou de la levée
du Plan blanc », a précisé le CHU.
● Isola  coupé du monde
La station d’Isola 2000 était quasiment cou-
pée du monde hier. En raison d’un risque
d’avalanche, la RM 97, qui mène du village
à la station, a été coupée à partir de 17 heu-
res dans les deux sens de circulation.
GRÉGORY LECLERC
gleclerc@nicematin.fr
Alerte maximale hier dans les Alpes-Maritimes.
Plusieurs personnes ont été blessées, des
dizaines ont été secourues, dans une journée
marquée par des centaines d’interventions
LL’’éévvéénneemmeenntt
La Brague est sortie de son lit.
(Photo Eric Ottino)
Nuit blanche au centre
Une odeur de café flotte au e
étage
d’une tour de la préfecture à Nice. Depuis
 h  vendredi, la salle opérationnelle
de commandement est en effervescence.
Encore plus hier en fin d’après-midi :
avec l’aggravation de la situation
météorologique, le plan Orsec « alerte
rouge » – rarissime –, a été déclenché.
Les rangs se sont resserrés autour
du préfet Bernard Gonzalez qui suit
l’évolution de la situation minute par
minute. Le représentant de l’Etat rappelle
la stratégie mise en place : « Tout faire
pour qu’il y ait le moins de personnes
exposées. » D’où ces messages martelés
et la sirène déclenchée pour rappeler
aux habitants de rester chez eux. D’où la
fermeture des galeries commerciales dès
 heures et l’annulation des spectacles.
Au cœur du PC de crise, officiers des
sapeurs-pompiers, gendarmes, membres
de la Croix-Rouge, de la Protection civile,
de la cohésion sociale (pour les
hébergements d’urgence), représentants
de la Métropole, du Département,
Dès  heures, Météo France avait
placé le département en vigilance
rouge pluie-inondations. Les heures
suivantes ont été fidèles aux prévisions,
comme ici à Mandelieu.
(Photo Facebook/Elea Cormenier)
Frappée par le déluge
À la force de leur bras. Hier soir à
Cagnes-sur-Mer, les pompiers ont
sauvé la vie d’un homme enseveli
sous des mètres cubes de terre,
dont seule la tête dépassait.
Vers 20 heures, hier, des voisins
sont alertés par les cris de dé-
tresse d’un habitant du Vallon des
Vaux, une route qui serpente entre
les collines et s’enfonce dans les
terres.
Un glissement de terrain a envahi
le petit cabanon de tôle où ce
Cagnois de 78 ans se trouvait. La
boue lourde et molle l’a presque
entièrement recouvert, arrivant
jusqu’aux épaules.
La colline menace
de s’écrouler
Quand les sauveteurs se trouvent
sur place, ils découvrent l’éten-
due des dégâts : outre la tôle, il y
a aussi des arbres qui se sont cou-
chés autour du bungalow. « Un
sauvetage délicat, compliqué et ris-
qué avec la menace d’un nouveau
glissement de terrain et une col-
line instable », a résumé le capi-
taine Christophe Ricci, le com-
mandant de la compagnie de Ca-
gnes-sur-Mer.
Ses équipes, dont une spécialisée
dans le sauvetage-déblaiement,
sécurisent la zone d’intervention.
Les pompiers doivent lutter con-
tre la boue liquide alimentée par
un torrent d’eau. Un phénomène
de ventouse contrecarre les ef-
forts des sauveteurs. Et c’est à la
pelle et au sceau qu’ils arrivent
après plus d’une heure de travail
à dégager le gros de la terre. Et
c’est finalement à la force des bras
qu’ils sortent le malheureux.
Celui-ci est en hypothermie
compte tenu du temps qu’il a
passé dans la boue. Mais est tou-
jours conscient, souffrant de dou-
leurs dans les jambes. Médicalisé
dans un premier temps dans une
ambulance, il est transporté à l’hô-
pital de la Fontonne à Antibes.
Sur place, le maire Louis Nègre et
son adjoint Hervé Spielman ont
félicité les sauveteurs pour leur
action dans cette opération ris-
quée et qui se termine bien.
GAËTAN PEYREBESSE
gpeyrebesse@nicematin.fr
Vingt-six pompiers ont été mobilisés pour dégager de la boue un
Cagnois de  ans. La police nationale était également sur place.
(Photo Eric Ottino)
de la direction des territoires et de la mer, prévisionnistes
de Météo France… se relaient autour du préfet.
On surprend çà et là des bribes de conversations.
« Il faut faire le tour des Ehpad », rappelle un fonctionnaire.
« Il manque un représentant de la SNCF », regrette un autre.
Des spectacles sont annulés, des routes interdites d’accès.
« Ce n’est pas négociable », rappelle, téléphone collé
à l’oreille, Jean-François Illy, le directeur départemental
de la Sécurité publique. Les colonels Debert et Boissière,
du groupement de gendarmerie, confient lors
d’une rare accalmie, que  gendarmes professionnels
et réservistes sont dédiés à la sécurisation
des zones inondées.
Record de jours de pluie
Le travail ne manque pas. À l’alerte rouge pluies-
inondation s’ajoutent des alertes orange vague
submersion et avalanche. Quatre-vingts centimètres
à un mètre de neige étaient attendus au-dessus
de  mètres dans le Mercantour. Des sapeurs-
pompiers des Bouches-du-Rhône viennent renforcer
le Service départemental d’incendie et de secours.
Six cents sapeurs-pompiers sont engagés. René Dies,
leur patron, croise les doigts. Pas de drame à déplorer
pour l’instant. Des personnes hélitreuillées, mises en
sécurité... « On a quand même une personne ensevelie
de  ans, blessée grave à cause d’une coulée de boue à
Cagnes-sur-Mer en cette fin d’après-midi [lire ci-dessus,
Ndlr]. Quarante sapeurs-pompiers sont sur cette intervention
très délicate. » Le pire a été, pour l’instant, évité. Tout le
monde, ici, a en mémoire les  morts de l’automne .
Marie-France Delansorne, responsable Meteo France,
attend la relève. Les données, qu’elle a étudiées tout
au long de la journée, ont été essentielles pour les prises
de décision des autorités. « Avant même cet épisode,
les sols étaient saturés. Nous allons battre un record
de jours de pluie pour un mois de novembre dans les Alpes-
Maritimes », annonce-t-elle. «  à  mm sont déjà
tombés sur l’ouest du département. » Une légère accalmie
est attendue. L’alerte rouge devrait passer à orange
à  heures du matin. « On attend encore  à  mm
d’eau dans la nuit », tempère Jean-Gabriel Delacroy, directeur
du cabinet du préfet : « On ne doit pas baisser la garde.
On reste très vigilants dans les heures à venir, notamment
à cause des coulées de boue, des glissements de terrain... »
Autant dire que nouvelle une nuit blanche s’annonce.
L’odeur du café persiste au neuvième étage de la tour
Jean-Moulin.
CHRISTOPHE PERRIN
chperrin@nicematin.fr
opérationnel de la préfecture de Nice
la Côte sous les eaux
Cagnes: enseveli par
la boue, il est sauvé
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
LL’’éévvéénneemmeenntt
L
a ville de Nice avait actionné
son PC crise, depuis la mairie,
vendredi soir. Toute la jour-
née d’hier, les services munici-
paux ont été en alerte. Avec une
énorme inquiétude : le niveau de
crue du vallon du Magnan et du
Paillon qui restait encore hier soir,
à l’heure où nous écrivions ces li-
gnes, sous surveillance renforcée.
Hier, dans l’après-midi, la péné-
trante du Paillon était d’ailleurs
interdite à la circulation, et le tun-
nel Liautaud fermé. Par ailleurs,
des éboulements et chutes d’ar-
bres ont été constatés dans de
très nombreux quartiers niçois.
● Un terrain
s’effondre à Pessicart
Dans la matinée, un éboulement
s’est produit hier matin, au 61 ave-
nue de Pessicart à Nice. Le ter-
rain d’une villa s’est affaissé sur
une coursive, située en contrebas,
laquelle donnait accès à un im-
meuble. Par mesure de précau-
tion, six logements ont été éva-
cués, et neuf personnes relogées.
La police municipale était sur
place. Un ingénieur et un géologue
se sont rendus sur place.
● La Madeleine :
spectaculaire !
Un spectaculaire effondrement
s’est produit au 348, boulevard de
la Madeleine. La terrasse d’une
maison est partie, en emportant
aussi un abri de jardin. Aucune
victime n’était à déplorer. Les sa-
peurs-pompiers, sur place, ont es-
timé qu’il n’y avait pas lieu d’éva-
cuer, au vu des solides fondations
de la maison en surplomb.
C’est dans ce quartier collinaire
qu’un éboulement a coûté la vie
d’une habitante de 71 ans le 3 no-
vembre dernier.
● Les bâtiments
communaux inspectés
Des infiltrations d’eau dans la toi-
ture ont été constatées dans
l’école Jules-Ferry à Nice, rue de la
Gendarmerie. La ville précise que
toutes les écoles et crèches et bâ-
timents publics seront inspectés
avant lundi.
● Alerte maximale
chez les pompiers
Les casernes de sapeurs-pompiers
ont été renforcées, et les plon-
geurs placés en pré-alerte.
● La Prom’
fermée en partie
La chaussée sud et le trottoir sud
de la promenade des Anglais ont
été fermés en raison du risque
de vagues submersives. Parcs,
jardins et sentier du littoral ont
également été interdits. Ferme-
ture également de la voie sur
berge (RM 99) menant au termi-
nal 2 de l’aéroport et de la
RM 6202 Bis.
● Des maraudes
pour les SDF
Hier soir, des maraudes été effec-
tuées dans Nice pour repérer des
SDF isolés. Le centre d’accueil El
Nouzah a été ouvert pour les ac-
cueillir. Ils y ont été reçus par le
Samu social, la Croix-Rouge et le
CCAS.
● Coupures d’électricité
dans l’arrière-pays
Des coupures d’électricité ont été
signalées dans la matinée à Bon-
son, Levens, Utelle, Gilette.
● Contes :
des habitants évacués
À Contes, un mur s’est effondré
sur la chaussée, provoquant la
coupure de la route.
Cinq occupants de la maison ont
été évacués. Une levée de doute
a été effectuée par une équipe
cynotechnique. La gendarmerie
était sur place.
Trois coulées importantes se sont produites dans les quartiers de Pessicart et de La Madeleine,
et sur la commune de Contes. Les pompiers ont multiplié les interventions
À gauche : L’avenue des Platanes prolongée, à Nice-Nord, était recouverte de rocs et de gravats. A droite : à Contes, un mur s’est littéralement cassé en deux. (Photos F. V. et Sdis )
À gauche : cette riveraine de Cessole a vu sa porte d’entrée obstruée. A droite : Pessicart a été touché par de nombreux éboulements. (Photos François Vignola)
A Nice, éboulements
et Prom’ en partie fermée
À Cagnes-sur-Mer, les chutes
d’arbres, route de Vence et
route de la Gaude, ont perturbé
la circulation, et l’eau du Malvan
a largement débordé sur l’ave-
nue des Alpes, entraînant là aussi
d’importants ralentissements.
Le Malvan est également sorti de
son lit au niveau du rond-point
des Presses, obligeant les occu-
pants des terrains proches à fuir.
Plusieurs familles qui logent
dans des caravanes sur ces par-
celles privées ont été évacuées et
relogées.
Autre lieu touché à Cagnes, le
chemin du Collet-des-Grailles. Là
aussi, à chaque fois que les pluies sont fortes,
des mouvements de terrain ont lieu. Une
maison a dû être évacuée par précaution. La
dernière fois, c’est une partie de la route qui
s’était affaissée.
Vers  h, c’est la promenade de la plage au
Cros-de-Cagnes qui a été fermée à la circula-
tion. Les galets se sont retrouvés au milieu de
la chaussée, emportés par la force des vagues
se fracassant sur le littoral.
Puis à  h , c’est tout le bord de mer entre
Cagnes et jusqu’à Antibes, en passant par
Villeneuve-Loubet, qui a été carrément inter-
dit au trafic routier.
La route de Vence coupée par la chute d’arbres.
(Photo Ga. P.)
À La Colle-sur-Loup, plu-
sieurs évacuations de cara-
vanes ont eu lieu chemin de
la Luona, un endroit qui est
la cible régulière des inonda-
tions. Six familles ont été
ainsi installées au gymnase
Emile-Fer, ouvert par la mu-
nicipalité.
En fin de journée, de nou-
velles familles, vivant dans
des maisons, ont également
été prises en charge par les
pompiers, l’eau étant mon-
tée à 80 cm sur les berges
du Loup.
Au total, en soirée, une cin-
quantaine de personnes,
dont des femmes et des en-
fants, étaient accueillies au
gymnase – certaines provi-
soirement, tandis que d’au-
tresdevaientypasserlanuit.
Les sauveteurs de la Protec-
tion civile et des agents mu-
nicipaux ont installé des lits
de camps et fourni de la
nourriture.LemaireBernard
Mion, mobilisé depuis le
début de l’alerte, était égale-
ment sur place. GA. P.
La Colle: des familles
trouvent abri au gymnase
● ÀÀ TToouurreetttteess--ssuurr--LLoouupp,, plusieurs routes
ont été coupées à cause d’arbres
ou de rochers tombés sur la chaussée :
routes des Courmettes, de la Madeleine,
du Caire et l’ancienne route de Vence.
● ÀÀ SSaaiinntt--JJeeaannnneett,, la vielle route de Vence a
été fermée à cause d’un arbre tombé sur la
voie.EtsurlarouteM,routedeGattières,
unéboulementbloquaitlacirculationdepuis
le matin. Il a été déblayé dans la journée.
ET AUSSI...
À
16 heures, hier, le Loup, ce
fleuve qui traverse Ville-
neuve-Loubet avant de se
jeter en Méditerranée, atteignait
3,36 m de haut, alors qu’il est ha-
bituellement à une hauteur de
0,85 m. Depuis le matin, les fortes
pluies continues ont fait monter le
niveau du fleuve et son débit,
passé de 26,05 m3/s en temps nor-
mal à 210,84 m3/s hier à 16 heures !
« On va vers une situation identique
à, voire pire que, celle de 1994, où
des inondations majeures avaient
touché le département », consta-
tait Lionnel Luca, le maire de la
commune : « La pluie s’est concen-
trée dans la vallée, et les fortes
pluies au-dessus de Bar-sur-Loup
ont augmenté le débit du Loup, qui
a retrouvé son lit majeur, sa zone
d’épandage. »
Jusqu’en bas du village
De fait, le Loup a débordé à plu-
sieurs endroits. Et en début de
soirée, après avoir envahi la
plaine, il est allé jusqu’à inonder le
bas du village. Rarissime.
Plusieurs parkings ont dû être éva-
cués (souvent préventivement de-
puis vendredi soir) et fermés : les
Ferrayonnes, la Grange Rimade,
les Bugadières et le De-Gaulle. Au
fil de la journée, ils ont disparu
sous les eaux.
Le matin, l’avenue des Plans a été
fermée à la circulation au niveau
du pont de l’A8 et au rond-point du
village. Comme le chemin du Pas
de Bonne Heure. Puis en fin de
journée, avec la fermeture de la
sortie 47 de l’autoroute, c’est toute
l’avenue qui a été interdite à la
circulation.
Le camping du Sourire, où vivent
à l’année près de 400 personnes,
a été mis toute la journée sous
surveillance. Aucun résident n’a
été évacué, même si plusieurs
bungalows ont eu les pieds dans
l’eau.
Au village, dans le quartier des
Ferrayonnes, le Loup est sorti de
son lit vers 17 heures. Plusieurs
habitations ont été inondées. La
mairie a proposé aux sinistrés des
chambres d’hôtel pour passer la
nuit. Mais la majorité a préféré
rester chez elle dans les étages
supérieurs. Quelques minutes plus
tard, ce fut au reste du vieux-vil-
lage d’avoir les pieds dans l’eau.
Le pic de la crue du Loup était at-
tendue entre minuit et 1 heure du
matin. GA. P.
Le bassin cagnois a été particulièrement touché par les fortes pluies et les inondations, avec
des routes coupées, des chutes d’arbres et de rochers, et des maisons et terrains inondés
À l’embouchure du Loup, le débit de l’eau est impressionnant : il est a été multiplié par huit en quelques heures. La forte houle
a bloqué le rejet en mer, faisant monter d’autant le niveau du fleuve. (Photo Eric Ottino)
Villeneuve, Cagnes, La Colle:
leLoupetleMalvandébordent
Cagnes : chutes d’arbres
et bord de mer fermé
Une cinquantaine de
personnes ont été
accueillies. (Photo Ga. P.)
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
À
Biot, village mar-
tyre lors des inon-
dations de 2015,
l’inquiétude était im-
mense hier.
Cette année-là, la vague,
de sinistre mémoire, avait
emporté une partie de la
vie de Denis Delaup et de
sa femme Sandrine : leur
grand-mère est morte
noyée comme deux autres
résidentes, à la maison de
retraite. Dans le même
temps, leur villa était dé-
vastée.
La maison de Denis De-
laup, située le long de la
Brague, a de nouveau été
inondée hier. « Nous som-
mes terriblement inquiets,
nous sommes réfugiés chez
les voisins. Nous n’avons
plus d’électricité. Ma
femme est à 15,8 de ten-
sion. C’est invivable, cela
nous ramène à 2015 »,
nous confiait-il vers
14 heures. Le couple De-
laup et leurs voisins se
sont confinés, respectant
les consignes de pru-
dence émises par la mai-
rie.
Biot  fermé
Le centre commercial Biot
3000, que la lame d’eau
avait frappé de plein fouet
en 2015, a été fermé hier.
Le boulanger, Philippe
Brion, a vécu ces heures
avec inquiétude.
« J’ai relevé toutes les mar-
chandises et mis tout ce
que je pouvais en hauteur.
Ma boutique est fermée. Je
suis évidemment très in-
quiet. Là ça devrait être la
sieste, mais comment vou-
lez-vous dormir ? », nous
confiait-il en début
d’après-midi.
Au bord de la Brague,
Marc Samso, un riverain,
observait la situation avec
angoisse. « La Brague est
redescendue de 80 centi-
mètres, mais il n’arrête pas
de pleuvoir. Son débit est
énorme. » La Valmasque,
de son côté, est sortie de
son lit.
Jean-Pierre Dermit, ancien
maire de Biot, était lui
aussi sur les lieux. « Des
quartiers sont très fragili-
sés comme la Romaine, la
Noria et le chemin de la
Brague. Il continue à pleu-
voir et ça nous rappelle tel-
lement de mauvais souve-
nirs. » Certaines maisons
enregistraient un mètre
d’eau en partie basse en
début d’après-midi. Plu-
sieurs routes étaient hier
après-midi impraticables.
Celle qui relie Biot à Anti-
bes a notamment été inon-
dée au niveau du golf, rap-
pelant là aussi les mau-
vais souvenirs de 2015.
Hier soir, à l’heure où
nous écrivions ces lignes,
les services municipaux
surveillaient de près l’évo-
lution de la situation.
GRÉGORY LECLERC
gleclerc@nicermatin.fr
Dans le village, l’épisode d’hier a rappelé les pires heures des inondations de 2015 qui avaient fait
vingt morts dans le département. Des riverains de la Brague ont tremblé face aux flots menaçants
La Brague n’était pas sortie de son lit en début d’après-midi, mais menaçait sérieusement. La Valmasque a,
elle, débordé. Quelques évacuations ont été effectuées. (Photos DR)
Biot : «Nous nous sommes
réfugiés chez des voisins»
La ville de Biot a déclenché les sirènes du
village hier midi, à h. Elles n’avaient
pas retenti lors des inondations meurtriè-
res de .
Le plan communal de sauvegarde a immé-
diatement été activé. Un centre d’accueil
a été ouvert à l’école Paul-Langevin. Hier
soir, plusieurs personnes y avaient été re-
çues par le personnel municipal et les
équipes de la Croix-Rouge.
La maire de Biot, Guilaine Debras, était
sur place. Le lotissement de la Romaine a
été inondé. Le secteur du chemin des
Combes et de la verrerie de Biot semblait
épargné en fin de journée. Les gendar-
mes, les pompiers et l’ensemble des servi-
ces municipaux ont été placés en alerte.
Quelques évacuations ont été opérées par
les sapeurs-pompiers.
Les sirènes ont sonné dès h
LL’’éévvéénneemmeenntt
Hormis à Biot où les consé-
quences du mauvais temps
ont été les plus marquantes
(lire ci-dessus), le bassin an-
tibois a subi les intempéries
plus au plan matériel qu’hu-
main. Le mauvais lot de la
journée d’hier : routes cou-
pées (Valbonne et Vallauris),
arbres sur la chaussée (Val-
bonne et Antibes), route du
bord de mer fermée entre
Antibes et Villeneuve, auto-
route coupée entre les deux
mêmes cités.
Dans le bassin, le fait mar-
quant aura été, en fin
d’après-midi, alors que le
plan Orsec était décrété,
l’arrêt, à cause d’un incident
technique, d’un TER en
plein milieu de la voie re-
liant Golfe-Juan à Juan-les-
Pins. La centaine de passa-
gers se trouvant a bord, sé-
curisée par les agents
roulants de la SNCF, a été
secourue grâce à l’interven-
tion d’une locomotive venue
tracter le train naufragé
pour le conduire à la gare de
Nice, sa destination initiale.
Dans la cité des Remparts
où les campings ont été éva-
cués et les résidents (ceux
de Douce France) mis en sé-
curité et hébergés, un cen-
tre d’accueil des sinistrés
de la ville comme des com-
munes environnantes, a été
ouvert à la maison des asso-
ciations du quartier de
Saint-Claude par la Croix-
Rouge et la municipalité.
Lits et repas ont été assu-
rés toute la nuit.
Enfin, toutes les manifesta-
tions culturelles d’hier ont
été annulées dans les trois
villes. Aujourd’hui, ce sont
les matches de foot qui ont
été reportés à la demande
des instances régionales.
Train en rade à Golfe-Juan
Centre d’accueil à Antibes
La Croix-Rouge et la Ville d’Antibes ont installé à
centre d’accueil des réfugiés à Saint-Claude.
(Photo Éric Ottino)
Un arbre s’est couché... sur la Croisette
EN IMAGE
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
T
u pourras écrire :
Ryan le beau gosse a
fait un triple salto ! ».
Ils avaient beau être des
« naufragés » des intempé-
ries, les dix-huit enfants
âgés de 10 à 18 ans re-
cueillis au centre d’héber-
gement d’urgence de Can-
nes avaient l’humeur
beaucoup plus radieuse
que la météo hier soir.
Pourtant, la petite troupe
du centre de loisirs de la
police Nationale de Nice
allait sans doute passer la
nuit là, dans les locaux
sous la tribune Est du
stade Coubertin, qu’une
équipe de la protection ci-
vile a rapidement amé-
nagé en « hôtel éphé-
mère ».
Les gamins (et leurs deux
accompagnateurs) avaient
eu droit à une sortie tram-
poline, mais celle-ci a fini
en eau de boudin. Les
inondations ont empêché
leur bus de rentrer au ber-
cail. Qu’importe !
Dix bénévoles de la pro-
tection civile étaient au
rendez-vous pour leur ser-
vir chocolat chaud, puis
repas, avant de les instal-
ler sur les nombreux lits
de camp déployés pour
l’occasion. Comme pour
une colonie de vacances.
« S’il y a vraiment un coup
de pression, on peut mon-
ter de 30 à 120 lits, souli-
gnent sur place Rémy An-
drieu et Valérie Funel, tan-
dis que Christophe Visen-
tin et Jean-Jacques Cico-
gnani maraudaient à
l’extérieur. Trois autres
personnes, qui avaient
participé à un loto au Pa-
lais des Festivals et ne
pouvaient regagner leurs
domiciles, devaient en-
core être rapatriées au
centre Coubertin par la
police municipale. À
quelle heure l’extinction
des feux ?
Ils dorment sur
leur lieu de travail
Rémy préfère en sourire
en un soupir : « Pfff… Ça
va être compliqué ! ».
À quelques centaines de
mètres de là, dans une
zone des Tourrades com-
plètement évacuée ou
presque à partir de 18 h,
Eric Vexelat et Karine Pa-
rigi ont carrément décidé
de rester sur leur lieu de
travail...qui est aussi un
espace de jeu ! Leur ensei-
gne ouverte il y a deux
mois, Le Petit joueur, est
suffisamment grande pour
y manger et y coucher
avec Victoria, leur petite
fille de 17 mois. « Elle a
l’habitude de dormir là
dans son lit-parapluie ».
Mieux, Eric a même posté
un message sur Facebook
pour accueillir d’éven-
tuels « sans abris » des in-
tempéries, et deux em-
ployés de la zone ne se
sont pas faits prier. Même
quand la pluie est de la
partie, il y a toujours
moyen de jouer !
ALEXANDRE CARINI
acarini@nicematin.fr
Au centre d’hébergement tenu par la protection civile à Coubertin, les enfants
recueillis ne semblaient pas trop déçus de ne pas rentrer à Nice. (Photos A.C.)
Faute de pouvoir rentrer à Pégomas, Eric et Karine
ont ouvert leur espace jeux pour la nuit !
LL’’éévvéénneemmeenntt
Dix-huit enfants de 10 à 18 ans du centre loisirs de la police nationale ont été hébergès au centre
d’urgence de Cannes. Leur bus n’a pas pu les ramener chez eux.
À Cannes, les enfants (ravis)
hébergés pour la nuit
Avec son bébé de quelques
mois et sa compagne, Ro-
main, jeune Boccassien, est
allé au restaurant à Mande-
lieu pour déjeuner hier midi
sans penser qu’il ne pour-
rait plus rentrer chez lui
pour cause de routes fer-
mées dans l’après-midi
« Ça fait presque deux heures
qu’on tourne. On se heurte à
chaque fois à des routes inon-
dées entre Mandelieu, Le lit-
toral, Ranguin... On a même
essayé par La Roquette, mais
là aussi les nouvelles routes
vers Pégomas sont fermées.
Partout, la police nous ren-
voie de là où on vient. On ne
sait plus quoi faire. »
La famille avait tenté de
trouver refuge dans un Car-
refour Market, mais le su-
permarché a annoncé qu’il
fermait. Le Béal, la Frayère
et la Siagne, trois fleuves qui
traversent le secteur ouest
du bassin cannois ont dé-
bordé. « Le parking de Cou-
bertin est totalement
inondé, on cherche un point
haut pour se mettre en sécu-
rité. Dire que la maison est
à quelques centaines de mè-
tres seulement, c’est in-
sensé. On ne peut plus avan-
cer. »
M.L.M.
(Photo Alex Carini)
Cannes: pris au piège du côté
des Tourrades Boulevard du Leader
EN IMAGE
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
LL’’éévvéénneemmeenntt
La commune de Pégomas est durement
touchée par les intempéries : les quatre
cours d’eau qui la traversent ont
débordé, confirme le maire, Gilbert
Pibou. De nombreuses maisons ont été
inondées. La municipalité a ouvert très
vite l’école Jules-Ferry pour récupérer
les Pégomassois qui vivent dans des
rez-de-chaussées inondés, ainsi que les
naufragés de la route.
« Pour l’instant nous accueillons une
douzaine de personnes, mais on s’attend
à plus dans la soirée » anticipait le
maire, hier en fin d’après-midi.
L’hélicoptère de la sécurité civile,
Dragon , a fait du repérage de
personnes en situation délicate dans
l’après-midi et la soirée. Une
surveillance élargie au secteur cannois.
Résultats  mises en sécurité et neuf
hélisauvetages de six adultes et trois
bébés ont été effectués par les
pompiers. Dans la soirée,  personnes
ont trouvé refuge dans la maternelle,
comme Antoine et Yvette Giacalone
dont la maison de plain-pied, avenue
de Grasse, « est inondée pour la
troisième fois. On a encore tout perdu ».
Chloé, elle, a fêté ses  ans, non pas à
Nice comme elle l’espérait, mais à la
maternelle avec des étrangers pour lui
chanter bon anniversaire. Chez elle, sur
la route d’Or aussi il y a , m d’eau et
pour la e
fois. Et ses animaux de
compagnie, des petits lapins, n’ont pas
survécu. M.L.M.
Quatre rivières débordent
et inondent Pégomas
Yvette et Antoine Giacalone
inondés pour la e fois.
(Photo M.L.M.)
À
Mougins, un arbre
s’est même abattu
sur une voiture de
police municipale sur l’ave-
nue de la Borde, et si le vé-
hicule est bon pour la casse,
les agents s’en sortent heu-
reusement qu’avec une
grosse frayeur. La chute
d’un énorme pin a égale-
ment provoqué une inter-
ruption de circulation à par-
tir de 15 h 30 sur l’avenue
Maréchal-Juin, pareil sur la
sortie Tournamy. La péné-
trante Cannes-Grasse a dû
être temporairement fermée
dans les deux sens à hau-
teur du chemin de Vau-
marre, pour un effet « cu-
vette ». À l’Ecoparc, les
agents d’AlloMairie mobi-
lisé ont carrément nagé
dans 30 cm d’eau car l’édi-
fice a été inondé. Une ving-
taine de gros arbres ont suc-
combé aux intempéries sur
toute la commune, dont cer-
tains ont été coupés sur le
chemin de Carimai de 16 à
18 h.
À Mandelieu, les voies d’en-
trées et sorties vers Cannes
ont été fermées à partir de
18 h avec l’alerte orange,
tant côté bord de mer que
par l’intérieur. Toutefois,
l’accès par l’autoroute (sor-
tie 40) était possible en soi-
rée.
Depuis la veille, près de 200
agents ont été mobilisés
pour répondre aux urgen-
ces climatiques. Notam-
ment l’évacuation et le relo-
gement d’une cinquantaine
de personnes au centre de
loisirs puis à l’hôtel, par pré-
vention ou en raison d’inon-
dations dans des apparte-
ments de rez-de-chaussée
dans le quartier de la Taver-
nière. Là aussi, un arbre
gros s’est abattu sur une
voiture, avenue du général
Garbey face au collège des
Mimosas, sans faire de
blessé.
ALEXANDRE CARINI
acarini@nicematin.frA Mandelieu, l’accès autoroute a été fermé jusque dans la soirée. (Photo Facebook/Lonice Pastor)
Un arbre s’abat sur une voiture à Mougins, sans faire de blessé. Mandelieu est sous les eaux,
l’accès à l’autoroute était fermée jusqu’en début de soirée
Les intempéries ont sévèrement
frappé Mougins et Mandelieu hier
Toute la journée, la situa-
tion s’est dégradée. Mais
c’est sans doute au Plan-
de-Grasse qu’elle a été la
plus tendue. L’eau du
Grand-Vallon a en effet
enflé au fur et à mesure
de la journée jusqu’à ce
que le chemin du Lac soit
inondé. Puis fermé. Pa-
reille pour la Paoute.
C’est aussi au Plan, che-
min du Collet Saint-Marc,
qu’une partie de la chaus-
sée s’est affaissée.
Le Plan communal de sau-
vegarde a été déclenché
en début d’après-midi et
la cellule de veille s’est
mise en place utilisant le
réseau communal de ca-
méras de vidéosur-
veillance pour pallier les
différents problèmes sur-
venant dans les quartiers.
Les services ainsi que les
policiers municipaux ont
été sur les dents colma-
tant les fuites, comme à la
cathédrale ou encore à la
Poste du Plan-de-Grasse.
En début d’après-midi
toutes les communes lon-
geant la pénétrante Can-
nes-Grasse inondée, ont
été appelées à participer
à sa fermeture, en empê-
chant les automobilistes
d’y entrer.
Enfin, vers 16 h, l’alerte
rouge et le plan Orsec ont
été déclenchés au niveau
départemental (coups de
sirène intimant à chacun
de rester chez soi). À
Grasse, comme ailleurs,
les supermarchés se sont
vidés. Et la ville aussi.
La municipalité a décidé
d’ouvrir un centre d’ac-
cueil à la salle omni-
sports avenue de Pro-
vence pour permettre à
toutes les personnes ne
pouvant regagner leur do-
micile du fait des nom-
breuses routes inondées
de passer la nuit au
chaud et au sec.
M. L. M.
À Grasse, le Grand Vallon
sous haute surveillance
Le secteur de la gare SNCF bien inondé aussi a été fermé dans la soirée.
(Photo M.L.M.)
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
LL’’éévvéénneemmeenntt
U
ne houle impressionnante.
Desvaguesdeplusieursmè-
tres de haut qui viennent
frapperviolemment,aveclarégula-
rité d’un métronome, la digue de
Fontvieille, projetant dans le ciel
d’impressionnantsnuagesd’écume.
C’était le décor du port de Font-
vieille, à Monaco, dès le début de
l’après-midi d’hier.
Emportée par une vague
pendant la No Finish Line
Vers 15 h, alors que la mer devient
nerveuse et menaçante, les orga-
nisateurs de la No Finish Line, la
course caritative qui devait se ter-
mineraujourd’huià14 h,commen-
cent, à la demande des autorités
monégasques, à fermer la digue
pourdessineruncircuitraccourci,
passant de 1 400 mètres à 794 mè-
tres, mais plus sécurisé. Alors que
les derniers coureurs quittent la
digue, une vague plus haute que
les autres la submerge et emporte
avec elle une femme de 40 ans. La
participante est soulevée de la
digueetprojetéepar-dessuslaram-
barde,côtéport.Ellefaitunechute
d’environ trois mètres et atterrit
surunevoituregaréeencontrebas
de la digue. Ce qui lui a sans doute
sauvé la vie.
Les pompiers interviennent aussi-
tôtpourportersecoursàlamalheu-
reuse. Un médecin diagnostique
des fractures aux vertèbres et au
bassin.Etsuspecteunehémorragie
interne. Les blessures sont sérieu-
ses. Le pronostic vital est engagé.
Les pompiers de Monaco, escor-
tésparlesmotardsdelaSûretépu-
blique, évacuent la victime vers
l’hôpital Pasteur, à Nice. En fin de
journée,desnouvellesquelquepeu
rassurantes étaient données sur
l’étatdesantédecetteFrançaiseré-
sidente monégasque, qui courait
pour la bonne cause à la No Finish
Line (lire ci-dessous)…
Un restaurant coupé
du monde
Une heure plus tard, les sapeurs-
pompiersdeMonacoreçoiventune
autrealerte.Lesclientsetleperson-
neld’unrestaurantinstalléaubout
de la même digue de Fontvieille,
« LesperlesdeMonte-Carlo »,sere-
trouvent dans une situation déli-
cate. Les vagues ont pris une telle
ampleur que quitter le restaurant
par leurs propres moyens est des
plus périlleux. La moindre vague
peut les emporter à tout moment.
« Dix-sept personnes sont coincées
dans le restaurant, commenteleca-
pitaineLaurentAudat,dessapeurs-
pompiersdeMonaco.Il n’y a pas de
blessés. On procède aux évacuations
en fonction de la houle et de la hau-
teur des vagues, en les accompa-
gnant le long de la paroi de la digue,
un par un, en toute sécurité. Des col-
lèguessontpostésenhauteurpourre-
pérer la houle et les prévenir par
radio quand ils peuvent passer. »
Ilest16 h 55,Marievientd’êtreéva-
cuée.« On nous a regroupés dans la
salle de cuisine, personnel et clients.
C’était oppressant et stressant mais
on était bien encadrés. Une femme
a fait une crise de panique mais elle
a été bien prise en charge. Les pom-
piers sont ensuite arrivés et on a été
évacués un à un, avec l’aide d’un
sauveteur. On nous a mis un casque
et un gilet de sauvetage. On mar-
chait le long du mur en esquivant les
obstacles. D’abord les clients, et en-
suite les employés. »
À 17 h 15, le capitaine Audat prend
la décision d’interrompre l’opéra-
tion d’évacuation. « Un container
déplacé par la houle barre complè-
tement le passage. Il reste encore
neuf personnes sur place, des em-
ployés et des agents de la Sûreté pu-
blique. On va attendre que ça se
calme. C’est beaucoup trop risqué
pour tout le monde, pour l’instant. »
La No Finish Line arrêtée
À 17 h 05, décision a été prise d’ar-
rêter définitivement la No Finish
Line. La remise des prix reste pré-
vue ce dimanche à 14 h.
Le chapiteau devient centre
d’accueil
LesparticipantsàlaNoFinishLine,
qui se retrouvaient dans l’impossi-
bilité de rejoindre leur domicile en
raison des conditions climatiques
et de l’état des routes, ont été invi-
tés à passer la soirée, voire la nuit,
sous le chapiteau de Fontvieille.
D’autresnaufragés,ailleursenPrin-
cipauté,devaientlesrejoindre.Une
centaine de personnes devaient
passer la nuit sous le chapiteau.
ARNAULT COHEN
acohen@nicematin.fr
Des vagues de plusieurs mètres de haut ont violemment frappé la digue de Fontvieille, hier
après-midi. Bilan : une blessée grave, un restaurant coupé du monde et la No Finish Line arrêtée
Les naufragés du restaurant évacués un par un par les sauveteurs. (Photos Cyril Dodergny)
Une blessée et des clients
confinés au resto à Monaco
Ce pompier a été surpris par une grosse vague. Une victime reconnaissante…
À MMeennttoonn, un
immeuble situé au
n° du boulevard du
Fossan a été évacué
hier soir vers  h en
raison d’une coulée
de boue. Treize
personnes ont dû être
relogées. Aucun blessé n’était à déplorer. Plus tôt dans la
journée, la promenade Reine-Astride et la promenade du
Soleil ont été fermées à la circulation en raison de la houle.
Une mesure suivie par la commune de RRooqquueebbrruunnee--CCaapp--
MMaarrttiinn, qui a fermé son bord de mer entre le giratoire
Joséphine-Baker et la frontière mentonnaise. Sur le reste
du territoire, deux petits glissements de terrain ont été
signalés sur la route de CCaasstteellllaarr et de SSoossppeell. Sospel où,
en début de soirée, la mairie a appelé les habitants à
déplacer les véhicules stationnés près des berges de la
Bevera. Une mesure de précaution puisque le niveau de la
rivière montait dangereusement. Toujours à Sospel, la
salle multimédia a été inondée…
Et dans le Mentonnais ?
Hier soir, nous avons fait le point de la
situation avec Patrice Cellario, le con-
seiller de gouvernement – ministre de
l’Intérieur.
Comment évolue l’état de santé de
la femme emportée par une vague
pendant la No Finish Line ?
Il faut rester excessivement prudent.
Mais il semble que son état de santé
soit moins sérieux que ce que
craignaient les premiers diagnostics.
N’aurait-il pas été plus prudent de
fermer la digue plus tôt ?
C’est compliqué de réécrire l’histoire.
Les conditions météo évoluent de
minute en minute. Les organisateurs
étaient en train de fermer la digue
quand c’est arrivé…
Comment se déroule l’évacuation
des dernières personnes coincées au
restaurant « Les perles de Monte-
Carlo » ?
Personne n’est en danger, c’est le
principal. Les neuf personnes qui
restent à évacuer sont en sécurité, ont
à manger et à boire. L’intervention a
été rendue compliquée par l’état de
la mer. Le maître-mot, c’est de ne
mettre personne en danger.
L’intervention s’effectuera donc
demain matin. Ces neuf personnes
dormiront dans le restaurant.
Vous avez aussi ouvert le chapiteau
de Fontvieille pour les naufragés de
ces intempéries…
Il fallait pouvoir accueillir les
participants à la No Finish Line qui
ont des difficultés à rentrer chez eux
en raison des conditions météo et de
l’état des routes dans les Alpes-
Maritimes. Nous les invitons à la plus
grande prudence et leur proposons
de passer la soirée, voire la nuit, sous
le chapiteau où ils ont à boire, à
manger, des tables, des chaises, des
lits.
«Ne mettre personne en danger »
Le chapiteau de Fontvieille trans-
formé en centre d’accueil.
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
P
apa, j’ai envie de représenter
la France à l’Eurovision. »
Cette phrase, c’est une jeune
Carla qui n’avait pas encore passé
les demi-finales de The Voice Kids
qui l’a dite à son père. Elle a même
ajouté : « Je veux le faire et je le
ferai. » Et nous y voilà. Cet après-
midi, un peu après 16 heures,
Carla Lazzari représentera son
pays à l’Eurovision Junior, en Po-
logne. Un parcours qui semble na-
turel pour celle qui a grandi dans
une famille d’artistes. « Elle a eu un
environnement favorable, entre
nous ses parents, et ses grands-pa-
rents, qui sommes artistes. On a vu
rapidement qu’elle prenait goût au
chant et à la danse » explique Jean-
Sébastien Lazzari, son papa, de-
puis Gliwice en Pologne. Stressée
à quelques heures du grand mo-
ment ? « Elle aura un peu le trac
avant de monter sur scène, mais
c’est normal. Mais on sent surtout
une fierté de représenter son pays,
c’est nous qui avons la pression
pour elle ! » ajoute-t-il avec un rire.
Olivier Matheron, son professeur
de danse du studio Spotlight à
Saint-Roch depuis cinq ans, dé-
crit son évolution : « Quand elle
était petite, elle était plus épar-
pillée, mais maintenant ça y est,
elle a sa trajectoire et sans écraser
les autres, sans chercher à être
quelqu’un d’autre, elle sait où elle
veut aller. »
« Simplicité… »
Elona, Sara, Manon et Flavy, ses
copines du collège Don Bosco et
de danse, approuvent. « On s’est
toujours bien entendues et je n’ai
vraiment pas senti de changement.
On voit que ça lui plaît tellement
que ça nous rend heureuses de la
voir comme ça. » Flavy, 16 ans, ra-
joute : « Je pense que c’est rare de
garder autant sa personnalité. Elle
nous demande souvent des avis
pour ses photos insta, des conseils,
c’est cool parce qu’elle ne nous ou-
blie pas. »
Simplicité, naturel et maturité. Ce
sont les mots qui reviennent le
plus pour décrire la jeune fille.
Stéphane Tallon, ami de la famille
de longue date et responsable de
plusieurs musées de Nice, n’est
pas surpris du succès fulgurant
de Carla. « On est tous persuadés
que ce n’est que le début d’un long
chemin. Elle a une aura, un cha-
risme et garde une telle simplicité,
c’est ça qui fait la différence. » Cette
simplicité, c’est ce qu’admire le
plus sa copine Sara : « Quand on la
voit à la danse, elle est tellement na-
turelle que pour nous c’est pas Carla
la chanteuse qu’on voit, c’est Carla,
la copine de la danse. Elle pourrait
être totalement différente alors que
pas du tout. »
Le mot de la fin ? C’est son papa,
Jean-Sébastien qui l’a : « En tant
que parents c’est une fierté im-
mense de voir son enfant réaliser
ses rêves… » Les votes du public
azuréen l’aideront peut-être à en
réaliser un autre cet après-midi…
CAMILLE GUIL
cguil@nicematin.fr
Retrouvez Carla à l’Eurovision Junior cet après-midi
à 16 heures sur France 2.
Ilserapossibledevoterjusqu’audébutdel’émission
et 15 minutes entre chaque prestation sur le site
https://junioreurovision.tv/voting.
C’est le grand jour pour Carla Lazzari, enfant des Paillons qui représente la France à l’Eurovision
Juniors, en Pologne (France 2, 16h) Elle peut compter sur le soutien de sa famille, ses amis, ses profs
Au collège Don Bosco, Carla peut compter sur un comité de soutien ! (Photo Cyril Dodergny)
Ils sont tous derrière Carla!
■ Charles Ange Ginésy, président du Conseil départemental des Alpes -Maritimes
« Je suis heureux d’avoir des talents, heureux de voir celui de Carla éclater au grand jour. Je lui souhaite les meilleurs vœux pour cette
nouvelle expérience. On sera tous derrière elle. »
■ Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes
« Nous sommes très fiers de Carla, nous comptons sur elle et nous sommes tous derrière elle. Aujourd’hui, le message que nous voulons
adresser à tout le département des Alpes-Maritimes, c’est de se mobiliser pour Carla, de se mobiliser pour son extraordinaire talent et de
faire en sorte que Carla nous donne le bonheur, la fierté de gagner cette Eurovision Junior. »
CharlesAnge Ginésy et Eric Ciotti avaient accueilli la jeune fille le 15 novembre pour lui souhaiter bonne chance.
■ Christian Estrosi, maire de Nice
« Dimanche à 16 h, Nice et toute la France seront derrière toi ! » a-t-il écrit sur son compteTwitter
Ces élus qui la soutiennent
Carla, hier à Gliwice, en Pologne, lors d’une répétition. (Photo Andrzej Grygiel/EPA/MAXPPP)
■ Espace Jean-Ferrat
La municipalité de Drap organise une
retransmission du concours Eurovision Junior
sur écran géant à l’Espace Jean-Ferrat
aujourd’hui, à partir de 15h30.
L’entrée est libre et une buvette et petite
restauration seront proposées aux
spectateurs.
Les recettes de la soirée seront reversées au
profit des écoles.
Écran géant pour
l’encourager à Drap
RRééggiioonn nniiççooiissee Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
Attention : en cas de
vigilance rouge liée
aux intempéries, il est
conseillé d’éviter de se
déplacer.
Par ailleurs, certains
événements pourraient être
annulés en fonction de la
météo. Prière de se
renseigner par téléphone.
NICE
Festival OVNi
« Objectif Vidéo Nice ».
◗ Parcours OVNi en ville,
jusqu’au er décembre.
◗ Parcours OVNi à l’hôtel, du
 novembre jusqu’au
er
décembre.
◗ OVNi Galeries - Salon
Camera Camera, du
 novembre jusqu’au
er
décembre.
Programme détaillé sur :
Ovni-festival.fr
Visites guidées
du patrimoine
◗ hà hetà h:la
tour St-François, rendez-vous,
départs toutes les  mn, rue
de la Tour (possibilité achat
des billets sur place, en CB).
◗,et h:la crypte,
rendez-vous, place Jacques-
Toja. Port obligatoire de
chaussures plates.
Inaccessible aux moins de 
ans.
Kermesse de Noël
Cadeaux, spécialités
culinaires arméniennes,
ateliers créatifs pour
enfants... par l’association
Union des dames
arméniennes,  à  h,
complexe Barsamian (, bd
de la Madeleine).
Théâtre pour enfants
◗  h  : Le Sceptre des
éléments, théâtre l’Alphabet
(, rue Delille). Dès , €.
.....
◗  h : Guignol et les
vacances du Père Noël,
théâtre Bellecour (, rue
Trachel). Dès , €.
.....
◗  h : Le Noël de Groomy,
théâtre Bellecour (, rue
Trachel). Dès , €.
.....
Inauguration de la rue
Jacques-Médecin
 h, rue de l’Opéra.
Rassemblement
à l’initiative, de l’association
Tous citoyens, « Non à une
rue Jacques-Médecin à
Nice »,  h, statue de
l’Apollon, place Masséna.
Opéra
Andrea Chénier, d’Umberto
Giordano,  h, opéra (-,
rue St-François-de-Paule). 
à  €. .....
Opera-nice.org
Projections à
la cinémathèque
◗  h : Mademoiselle
Joncquières, d’Emmanuel
Mouret.
◗  h : Amazing Grace -
Aretha Franklin, d’Alan
Elliott et Sydney Pollack.
 ou  €. Cinémathèque
(Acropolis, , esplanade
Kennedy). .....
Cinematheque-nice.com
Théâtre
◗  h : Les Bidochon,
théâtre du Cours (, rue de
la Barillerie). Dès , €.
.....
◗  h : Histoires courtes de
Sacha Guitry, théâtre de la
Cité (, rue Paganini). Dès
, €. .....
◗  h : Le Dîner de cons,
théâtre des Oiseaux (, rue
de l’Abbaye). Dès , €.
.....
◗  h : Chéri on se dit tout !,
la Comédie de Nice (, rue
Auguste-Gal). Dès , €.
.....
◗  h : Mariage d’enfer,
théâtre de l’Eau Vive (, bd
Carabacel). Dès , €.
.....
◗  h  : Le Médecin
malgré lui, théâtre
l’Alphabet (, rue Delille).
Dès , €. .....
◗  h  : Une très belle
histoire de théâtre en
presque  h , théâtre du
Cours (, rue de la
Barillerie). Dès  €.
.....
◗  h : Fugueuses, théâtre
de l’Atelier (, rue
Barillerie). Dès , €.
.....
◗  h : Ils déménagent,
théâtre La Nouvelle
Comédie (, rue Cronstadt).
Dès, €. .....
◗  h  : Dans la peau de
ma femme, la Comédie de
Nice (, rue Auguste-Gal).
Dès , €. .....
◗  h  : Hypnose et
mentalisme, par Jay
Kynesios, théâtre La
Nouvelle Comédie (, rue
Cronstadt). Dès , €.
.....
◗  h : Même les cons ont
droit au bonheur, théâtre de
l’Atelier (, rue Barillerie).
Dès , €. .....
◗  h : With love, par Thom
Trondel, la Comédie de Nice
(, rue Auguste-Gal). Dès
n €. .....
◗  h  : Tin, théâtre de
l’Eau Vive (, bd
Carabacel). Dès , €.
.....
◗  h  : Jamais le premier
soir, théâtre du Cours (,
rue de la Barillerie). Dès
 €. .....
Concerts
◗  h  : par l’Orchestre
d’harmonie de la ville de
Nice, église Notre-Dame-du-
Port. Entrée libre.
◗  h : Films en chœur, par
les Chœurs de Rimiez Œ
cumenia, direction Christian
Leonetti, église anglicane
(, rue de la Buffa). Entrée
libre.
◗  h  : concert
exceptionnel de solidarité,
Appel national pour la
Tsédaka, avec Gilbert
Montagné, auditorium
Athena, Acropolis (,
esplanade Kennedy).  à
 €. Réservations :
.... ou sur
billetweb.fr
◗  h : M,  h, palais
Nikaïa (, bd du
Mercantour).  à  €.
.....
Nikaia.fr
Conférence-concert
La Place Jemâa-El-Fna de
Marrakech et ses conteurs,
 h, palais de l’Agriculture
(, promenade des
Anglais).  à  €.
Billetterie :
Vupasvu.com/agenda/le-
tango-du-marginal-
luniversel
Finale de Starseniors
 h , Acropolis (,
esplanade Kennedy).  ou
 €. Billetterie : Office
municipal niçois des seniors
(, rue Gioffredo).
.....
Nice.fr
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US Cagnes Aiki
Goshindo : stages
caritatifs, ce matin
De  h à  h , au dojo du
gymnase Colette-Besson :
Do In (shiatsu), de  h à
 h  et Aiki Jujutsu et Iai
Do, de  h  à  h . Tarif
: € au profit du Téléthon.
Enfants à partir de  ans.
Festival de musique
sacrée, ce soir
A  h , église N.-D. de la
Mer : « La musique vocale à
travers les siècles » par
l‘ensemble Voxabulaire. Au
programme : Monteverdi,
Rossini, Bruckner, Poulenc,
Arvo Pärt... Tarifs :  et €
; gratuit moins de  ans.
Billets en vente à la Maison
des Associations (, avenue
de l’hôtel de ville), tél.
.... ou sur place
le soir du concert. Rens.
.... ou au
.....
Votre agenda aujourd’hui
MMééttrrooppoollee Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
GGrraanndd SSuudd CCaarrnneett
Avis d'obsèques
M. René Fantino et Mme, née
Annie Ghibaudo, sa fille et son
gendre, leurs enfants et petits-en-
fants ;
M. Michel Ghibaudo, son fils,
Caroline, ses enfants et petits-en-
fants ;
Parents, alliés et amis
Font part du rappel à Dieu de
Madame Veuve
Fortuné GHIBAUDO
née Lucie BORGNA
survenu le 20 novembre 2019,
dans sa 100e année, munie des sa-
crements de l’Église.
Elle a rejoint son époux décédé le
23 janvier 2005 dans l’espérance.
La bénédiction d’adieu sera célé-
brée le lundi 25 novembre 2019,
à 14 h 15, au monastère de Cimiez,
suivie de l’inhumation au cime-
tière de Gairaut.
Visites au funérarium de Saint-
André-de-la-Roche.
Nous rendons grâce à Dieu
pour la vie qu’il donne !
« Perdus au milieu des larmes,
mais heureux de te savoir en paix. »
PF Robaut Prestations
04.92.00.41.41
De Mougins, Vallauris :
Mme Renée Pugi, sa compagne ;
Jean-Paul et Catherine Lambert,
ses enfants ;
Laure et Alexandra, ses petites-
filles ;
Bernard et Fabienne Pugi, ainsi
que Marine, Léa et Jules, leurs en-
fants ;
Les familles Iperti ;
Parents et alliés
Ont la tristesse de faire part du
décès de
Monsieur
Louis LAMBERT
Dit « LOULOU »
Président du cercle
d’histoire et d’archéologie
de Mougins (CHAM)
survenu à Mougins le 22 novem-
bre 2019, à l’âge de 85 ans.
Les obsèques seront célébrées le
mardi26novembre2019,à15heu-
res, en l’église Saint-Jacques-Le-
Majeur, à Mougins-Village, sui-
vies de l’inhumation au cimetière
du Grand-Vallon, à Mougins.
Visites à l’athanée de Cannes.
PF Roblot
04.93.64.97.79
In Mémoriam
Madame
Murielle CHARPENTIER
née FRASSATI
Trois ans déjà que tu nous as
quittés.
Tu nous manques tous les jours
mais tu seras dans nos cœurs
pour toujours.
Une pensée pour toi en ce jour
anniversaire.
Tes parents, tes enfants, ta sœur
et toute ta famille.
24 novembre 2012
24 novembre 2019
Jean Marc LUNGERI
Je parle souvent de toi pour te
faire vivre.
Papa qui t’aime.
L
es paroles de la chanson avec la-
quelle le duo Madame Monsieur
a représenté la France à l’Eurovi-
sion, en 2018 à Lisbonne, ont inspiré
l’illustratrice néerlandaise Saskia
Halfmouw. Le livre illustré Mercy paraî-
tra en avril aux Pays-Bas. Les paroles
serviront de fil rouge à la narration.
La Vençoise Emilie Satt, et Jean-Karl
Lucas, le duo de Madame Monsieur,
sont ravis de ce prolongement donné
à l’extraordinaire histoire de la petite
Mercy. Dans un entretien accordé au
site néerlandais www.eurostory.nl, ils
avaient évoqué l’idée de faire de ces
paroles – qui commencent par « Je
suis né ce matin, je m’appelle Mercy » –
un livre illustré. Au même moment,
l’artiste néerlandaise Saskia Halfmouw,
inspirée par la chanson, avait déjà
créé une ode illustrée pour Eurostory.
Tous ces éléments ont été réunis pour
aboutir à un livre qui sera publié en
néerlandais en avril prochain par De
Eenhoorn.
Les bénéfices iront
à Mercy et sa maman
« Grâce à la volonté d’Edward van de
Vendel, eurofan et auteur de livres pour
enfants, c’est finalement au Pays-Bas
et en Flandres chez l’éditeur De Eenho-
orn que ce projet verra le jour. Les bé-
néfices de la vente de ce livre iront à
Mercy et sa maman Taiwo, qui résident
actuellement en Italie », commente le
duo. On attend désormais avec impa-
tience une version française. Emilie
et Jean-Karl recherchent une maison
d’éditions.
En novembre 2017, Emilie Satt et Jean-
Karl Lucas plus connus sous le nom de
Madame Monsieur, ont vu un message
sur Twitter à propos de la naissance
de la petite Mercy, à bord de l’Aqua-
rius. C’est un reporter de Nice-Matin,
présent pendant le périple, qui avait
rendu compte de cette naissance mi-
raculeuse.
Le navire de l’organisation humani-
taire SOS Méditerranée venait tout
juste de sauver sa mère ainsi que près
de mille migrants.
Une fois de plus, l’histoire de Mercy
trouve un prolongement par le biais
d’une émotion. Ce n’est sans doute
pas fini.
G. L.
Le livre sera publié en avril. (DR)
Jeudi matin, la place Frédéric-Mistral à
Aups (Var) a enfilé ses habits d’hiver
pour accueillir le premier marché aux
truffes noires de la saison. Une pre-
mière mitigée, avec seulement six pro-
ducteurs ayant sorti leurs étals. La rai-
son ? Une satanée pluie... «On nous
l’avait annoncée », sourit Philippe De
Santis, président du Syndicat des truf-
ficulteurs varois.
Pourtant, tuber melanosporuml’aime,la
pluie, nécessaire à sa croissance prin-
tanièreetestivale. Mais2019s’annonce
comme un cru spécial. Toujours la
fauteauxaverses...«Certains villages, où
il n’a pas plu avant septembre, n’auront
pas de truffes, explique le président.
À Aups, par exemple on devrait être
entre... deux eaux. Il y a des rabasses
mais nous aurons sans doute une super
qualité de truffes tardives entre janvier
et mars...»
 euros les  grammes
En revanche, le diamant noir ne sera
pas abondant, précise Philippe De San-
tis : « Quantitativement la récolte sera
médiocre. Par contre, côté qualité, on
est au top ! » Et qui dit rareté, dit prix
plus élevé. L’an passé, les prix tour-
naient autour de 40€ les 100 gr lors de
l’ouverture. Cette année, le prix moyen
se situe plus aux alentours de 60€ pour
un produit de bonne maturité.
Jeudi matin,malgré la présence de seu-
lementsixstands,lesfragrancesonten-
vahilaplaceMistraldèslecoupd’envoi
du marché où la fréquentation était
encore timide. Cela dit, les habitués
ont peut-être été perturbés par l’ou-
verture anticipée du marché puisque
d’ordinaire le rendez-vous est fixé le
dernier jour du mois de novembre. Et
pas celui du Beaujolais !
Reste que les semaines à venir seront
cruciales avec pour crainte le gel qui,
s’il s’avérait trop important, pourrait
abîmerunepartiedestruffesdesurface
et de... Noël.
« Si ça continue comme ça, on aura des
truffes de très bonne qualité, se veut op-
timiste le président Philippe De Santis,
avantde préciser.Mais avec la pluie qui
tombe, il ne faudrait pas que le froid
s’en mêle, car ça pourrait être dramati-
que. S’il y a un gros coup de gel avant la
fin décembre, ça mettrait la récolte en
l’air. »Àchaquemarchésuffitsapeine...
A. R.
■ Tous les jeudis,de 9 h à 13 h,place Mistral.
Les restaurateurs du secteur ont, comme de coutume, honoré
ce premier marché. (Photos Sophie Louvet)
Le premier marché aux truffes
de la saison a eu lieu à Aups
La chanson Mercy de Madame
Monsieur adaptée en livre
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
CCaarrnneett
GRASSE
MANDELIEU
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France/Monde
«
A
gresseur, harceleur,
t’es foutu, les fem-
mes sont dans la
rue » : des dizaines de mil-
liers de personnes ont battu
le pavé hier dans toute la
France pour « dire stop aux
violences sexistes et sexuel-
les », une « marée violette »
pour peser sur le gouverne-
ment à deux jours de la fin
du « Grenelle » lancé contre
ce fléau.
La trentaine de marches or-
ganisées en France a ras-
semblé « 150 000 person-
nes », dont « 100 000 à
Paris »,selonlecollectiffémi-
niste #NousToutes. Le cabi-
net Occurrence a pour sa
part dénombré 49 000 mani-
festants dans la capitale lors
de son comptage pour un
collectif de médias. « C’est
la plus grande marche de
l’histoire de France contre les
violences »sexistesetsexuel-
les, s’est félicitée l’une des
organisatrices, Caroline De
Haas.
 organisations
Il y a un an, près de 50 000
personnes s’étaient rassem-
blées dans toute la France
dont 30 000 à Paris selon les
organisatrices, la police
comptant alors 12 000 mani-
festants dans la capitale.
Hier, la police ou les préfec-
tures ont dénombré 5 500
manifestants à Lyon, plus de
2 000 à Rennes, 1 650 à Stras-
bourg, 1 000 à Bordeaux…
À Paris, derrière la bande-
role de tête tenue par
l’Union nationale des fa-
milles de féminicide (UNFF),
plusieurs personnes por-
taient des pancartes affi-
chant la photo de leur pro-
che tuée.
Depuis le début de l’année
2019, au moins 117 femmes
ont été tuées par leur con-
joint ou ex-conjoint, selon
un décompte et une étude
au cas par cas menés par
l’AFP. Durant toute l’année
2018, le chiffre avait atteint
121 femmes victimes, selon
le ministère de l’Intérieur.
« Dans 32 féminicides, c’est
Noël », pouvait-on lire sur
une pancarte ironique dans
lecortègeparisien,composé
de femmes en majorité mais
aussid’hommes.L’ambiance
était à la fois festive et em-
preinte de gravité.
Une grande banderole s’éle-
vait contre une « justice com-
plice », tandis qu’une multi-
tude de pancartes procla-
maient : « Ras le viol »,
« Féminicides, pas une de
plus », « Brisons le silence,
pas les femmes », « Qui ne dit
mot ne consent pas »…
Près de 70 organisations
(Planning familial, CGT,
CFDT, EELV, LFI, PS, Unef,
PCF, SOS homophobie…) et
de nombreuses personnali-
tés se sont jointes au défilé
parisien. Parmi elles, les co-
médiennes Muriel Robin,
Alexandra Lamy, Julie Gayet,
Sandrine Bonnaire et Eva
Darlan, ou encore Vincent
Trintignant – le frère de
Marie, tuée par Bertrand
Cantat en 2003.
« Minute de cris »
À Strasbourg, la manifesta-
tion a été marquée par un
moment fort : le témoignage
des deux enfants et de la
sœur d’une femme tuée par
son compagnon. Tous
sourds-muets, ils se sont ex-
primésenlangue dessignes,
avec une interprète qui tra-
duisaitpourlafoule,parcou-
rue par une vive émotion.
Le cortège bordelais était
rythmé par les percussions
d’une batucada « fémi-
niste ». Une minute de si-
lence a été observée à la
mémoire de Safia M., mère
de quatre enfants poignar-
dée à mort le 21 octobre
par son ex-conjoint dans un
quartier populaire de la
ville. Elle a été suivie par
une « minute de cris », pour
que les participantes puis-
sent « hurler leur colère ».
Le collectif #NousToutes a
globalement pointé un
« manque de moyens » et
une « absence de réponse à
la hauteur de la part du gou-
vernement ». Il réclame un
milliard d’euros par an pour
la lutte contre les violences
faites aux femmes, alors que
le budget qui lui est consa-
cré est de 361,5 millions
d’euros, selon l’entourage
de la secrétaire d’État à
l’Égalité femmes-hommes
Marlène Schiappa.
Cette mobilisation survient
juste avant la clôture, de-
main, du « Grenelle contre
les violences conjugales »,
lancé début septembre
pour tenter d’enrayer ce
fléau. Le Premier ministre
Édouard Philippe, accom-
pagné d’une douzaine de
membres du gouverne-
ment, doit y annoncer ou
confirmer une quarantaine
de mesures, dont celles dé-
voilées au lancement de ce
chantier le 3 septembre.
Des dizaines de milliers de personnes, dont 49 000 à Paris, ont battu le pavé alors
que le Grenelle sur les violences conjugales doit rendre ses conclusions demain
Mobilisation historique contre
les violences envers les femmes
Des défilés étaient organisés à Paris (ci-dessus), mais aussi à Lyon, Rennes,
Strasbourg, Bordeaux... (Photo AFP)
Féminicide dans
le Loiret : le mari
mis en examen
Un homme de  ans
a été mis en examen
pour homicide volontaire
sur conjoint et écroué pour
le meurtre de sa femme,
retrouvée dimanche
dans une forêt du Loiret.
Cet agent de sécurité, père
de deux enfants d’une
précédente union, avait
été placé en garde à vue
jeudi matin. « Après avoir
niélesfaits,illesareconnus,
expliquant que le samedi
 novembre, il s’était
violemment disputé avec
son épouse à propos d’une
relation adultérine qu’elle
aurait pu entretenir,
réelle ou supposée »,
a indiqué le procureur de
la République d’Orléans,
Nicolas Bessone. « Au
cours de la dispute, il aurait
donné deux très violents
coups de poing à la face
et elle serait tombée KO
au sol », puis il « l’a
étranglée avec un foulard »,
a-t-il expliqué.
Le Sénat valide
le nouveau régime
fiscal des chefs
d’entreprise
Le Sénat a voté hier
une mesure visant
à imposer aux dirigeants
d’entreprises françaises
d’être domiciliés
fiscalement en France
dès  millions d’euros
de chiffres d’affaires, déjà
adoptée par l’Assemblée
nationale. Les députés
avaient lors de leur
examen du projet de loi
de finances  revu
à la baisse le seuil,
qui était initialement
d’un milliard d’euros.
Le PS appelle
ses sympathisants
à manifester
le  décembre
Le Conseil national
du PS, réuni hier à Paris,
a appelé à l’unanimité ses
sympathisants à participer
à la manifestation du
 décembre. À Emmanuel
Macron, qui a réduit
cette manifestation
à la défense des régimes
spéciaux, Olivier Faure,
premier secrétaire du parti,
a répondu : « il n’y a qu’un
régime spécial que les
manifestants veulent abolir,
tout de suite, celui des
grandes fortunes »,
qui sont « renforcées »,
selon lui, par la politique
du Président.
À travers
l’Hexagone
Une fillette de 4 ans et un adolescent de 15 ans, d’une
même fratrie, ont péri hier dans l’incendie d’une mai-
son à Folschviller (Moselle), qui a aussi fait trois bles-
sés dont deux graves.
Une femme de 70 ans, la grand-mère des enfants, a
été gravement blessée, brûlée aux jambes et au
dos, et un homme de 25 ans légèrement blessé, in-
commodé par les fumées, dans l’« embrasement gé-
néralisé » de cette maison comprenant deux ni-
veaux et des combles, a indiqué le lieutenant-colo-
nel Michaël Schmitt, du Service départemental
d’incendie et de secours (Sdis).
Une cinquième personne, un homme ayant participé
aux opérations de secours avant l’arrivée des pom-
piers, a été blessée gravement aux bras et aux mains.
« L’adolescent de 15 ans s’est retrouvé bloqué au pre-
mier étage dans le feu », a indiqué le lieutenant-co-
lonel Schmitt, expliquant que l’escalier de la maison
s’était effondré.
Cet incendie à Folschviller, ville de quelque 4 000 ha-
bitants à 50 km de Metz, a mobilisé une quinzaine
d’engins de huit centres de secours et une soixan-
taine de sapeurs-pompiers. L’origine du feu n’était
pas encore déterminée hier soir.
Moselle: deux enfants de  et  ans
meurentdansl’incendied’unemaison
Une soixantaine de pompiers assistés par huit
engins ont été mobilisés. (Photo France Bleu)
Vers de nouvelles
élections en Bolivie
Les sénateurs boliviens ont donné
leur feu vert hier à de nouvelles élections
présidentielle et législatives sans Evo
Morales, censées mettre fin à l’instabilité
qui secoue le pays depuis le  octobre.
Hong Kong appelé aux urnes
Hong Kong organise aujourd’hui
des élections de district, un scrutin
ultra-local mais à valeur de test pour
la popularité du gouvernement local
pro-Pékin, qui se montre inflexible.
Le pape François au Japon
Le pape François est arrivé hier à Tokyo
pour une visite de  jours au Japon où il se
fera l’avocat du désarmement nucléaire.
À travers
les continents
FFrraannccee//MMoonnddee
«
E
st-ce qu’il y a des psycholo-
gues dans la salle ? »Aufond,
unejeunefemmeselève.Do-
miniqueRizetplisselesyeux.« Per-
sonne?»Onluimurmurequesi;les
projecteurs qui éclairent la scène
l’éblouissent, il ne la voit toujours
pas.Les lumières delasalle sont fi-
nalementrallumées:unedizainede
spectateurs est debout. « Il y a des
gens qui se sont sentis mal pendant
les témoignages, poursuit le jour-
naliste de BFM TV, animateur des
débats hier matin. Vous pouvez
vous rendre à l’entrée de la salle, là
où l’on donne les tickets, pour parler
avec eux ? » Sanglots étouffés, un
petit groupe sort et le noir revient.
Utøya, Moscou, Marseille...
Quelques minutes plustôt, se sont
succédé des paroles de victimes.
Lisbethestnorvégienne.Safilleest
morte avec 68 autres personnes
sous les balles du terroriste d’ex-
trême droite Anders Breivik parce
qu’elle participait à l’université
d’été de la Ligue de jeunesse du
parti travailliste, le 22 juillet 2011
sur l’île d’Utøya. Svetlana est ka-
zakh,safilleestmortedanslaprise
d’otages à l’opéra de Moscou par
des terroristes tchétchènes en
2002. Dans les casques audio, la
voix de la traductrice est hachée.
Parfois la connexion est mauvaise
et s’interrompt, Svetlana finit ses
phrasesrarement.Onpeineàsaisir
ledéroulédesfaits ;ladouleurelle,
est universelle.
Deux jours plus tôt, Sylvie, de Mar-
seille, avait pris le micro. Sa fille
est morte à la gare Saint-Charles,
égorgée le 1er octobre 2017 par un
terroriste islamiste. « Son témoi-
gnage m’a marquée, elle a bien ex-
pliqué que les victimes ne sont pas
assez écoutées », relève Amira.
Vençoise, cette dernière était se-
couristebénévoleàlaProtectionci-
vile le soir du 14 juillet 2016 à Nice.
Pendantdeuxsemaines,elleaaidé,
à la préfecture, puis à la Maison
des victimes. Elle s’est rendue au
congrès parce que c’est « impor-
tant pour [elle] ». Parce qu’elle a
mis deux ans à retourner sur la
Prom’, et à chaque fois qu’elle pé-
dale en VTT depuis Cagnes-sur-
Mer, elle s’arrête au carrefour Ma-
gnan – là où le terroriste au volant
du camion a commencé à tuer –,
descend de vélo et marche en re-
gardantlesol.Elledit :« Je reprends
ma vie quai des États-Unis »,deuxki-
lomètres plus bas.
Hier, Amira était « un peu déçue »
parce qu’elle aurait voulu enten-
dre « plus de victimes », surtout
« plus de Niçois ». « Il y a eu beau-
coup de professionnels, d’experts,
beaucoup de paroles, mais les Niçois
n’étaient pas visés. Pourtant, on est
encore fragilisé. »Forcément,lecon-
grèsdesvictimesdeterrorismeest
« international », et posait cette
année la question de l’équité de
traitement entre toutes les victi-
mes de tous les pays.
En quatre ans, Amira a rencontré
des psychologues une fois, cinq
jours après l’attentat. Elle ne dor-
mait plus, pleurait beaucoup. « On
a discuté pendant une heure, ils
m’ont expliqué que j’avais le droit de
me plaindre, de me considérer mal-
gré tout comme une victime, même
si je n’avais perdu personne. Voir
ce que j’ai vu ce soir-là, ça m’a mis
dans un état de choc. Et puis ça s’est
passé à Nice, chez moi. »
« Je ne sais pas
trop où aller »
Depuis,elleasouventpenséàcon-
sulter « la psychologue du coin »,
mais n’a pas franchi le pas. « Je ne
sais pas trop où aller, en fait. » Elle
interroge:«Jenesaispas,est-cequ’il
y a un centre qui a spécialement ou-
vert pour ça ? »
Aujourd’hui, subsistent à Nice –
outrelesassociations–lestandard
du centre d’accueil psychiatrique
(au 04.92.03.33.35. pour les adul-
tes),l’Espaced’informationetd’ac-
compagnement (EIA) et la Maison
d’accueil des victimes. L’antenne
régionale de prise en charge glo-
bale du psychotraumatisme pro-
miseparlaministredelaJusticeNi-
coleBelloubetestencoursdemise
en place. Un prélude à l’accueil du
« Centreeuropéend’expertisepour
les victimes du terrorisme » ? Le
maire de Nice, Christian Estrosi,
l’espère. La Ville a fait acte de can-
didature.
AURORE MALVAL
Sept cents d’entre elles participaient au 8e
congrès international sur le sujet, qui s’est clôturé hier
Des victimes de  nationalités ont lu un manifeste pour une égale reconnaissance. (Photo A. M.)
LLuunnddii
Bien triste anniversaire pour les
« gilets jaunes ». L’année dernière,
lafêteavaitpourtantbiencommencé
sur les ronds-points où l’on grillait
des saucisses et servait du café
dans une convivialité perdue dans
l’anonymat des lotissements sans
âme et des courses du samedi
au Leclerc. Au micro des chaînes
d’info, les témoignages racontaient
les frustrations et les peurs des
gens modestes. On faisait comme
si les slogans homophobes,
sexistes, racistes et antisémites
étaient sans importance, comme
si les menaces de mort contre
les élus étaient somme toute
compréhensibles, comme si les
violences contre les automobilistes
récalcitrants à endosser le gilet
jaunen’étaientquedesplaisanteries.
On oubliait soigneusement les dix
morts causées par les barrages,
après tout, tout cela relevait
du banal accident de la route…
Les commentaires dégoulinaient
de bienveillance, tous, nous nous
frappions la poitrine pour avouer
nos fautes de n’avoir rien vu, rien
prévu, rien proposé. Et puis, très
vite, tout a dérapé dans le saccage
et le pillage. Se sont rejoints dans
un mélange détonnant le sentiment
d’impunité du côté des manifestants
etdeculpabilitéducôtédespolitiques
et des élites. Aujourd’hui, le désastre
est consommé. Les « gilets jaunes »
sincères sont rentrés chez eux et
regardent, assommés, les profana-
teurs et les casseurs voler leurs
rêves. Les forces de l’ordre, épuisées,
voient la haine dans les yeux qui
leur font face. Le gouvernement
sort son chéquier sans jamais
apaiser la soif inextinguible de
subventions. Les oppositions de
tout poil – politiques ou syndicales –
se frottent les mains sans réaliser
que le monstre de détestation
qu’elles nourrissent va demain
les dévorer. Jamais, je n’avais vu
notre pays dans un tel état de déli-
quescence morale et de sauvagerie
autodestructrice. Quand un peuple
a perdu à ce point le sens du bien
commun et la fierté de son destin
collectif, la route est grande
ouverte pour toutes les barbaries.
MMaarrddii
Porte de Versailles, les maires de
France célèbrent la grand-messe de
leur congrès annuel. Ils y accueillent
aujourd’hui fraîchement mais poli-
ment le président de la République.
En saluant Emmanuel Macron,
FrançoisBaroin,leprésident
de l’Association des maires,
a navigué précautionneusement
entre la courtoisie républicaine qui
lui est propre et la pugnacité que
lui impose sa fonction. Mais quand
il a asséné qu’avec la taxe
d’habitation, le président de
la République
avait supprimé
« un impôt
qui ne lui
appartenait
pas », il a
poussé
la démagogie
très loin. Il est
évidemment
de la responsa-
bilité de l’État
central de fixer la nature et les
modalités des ressources fiscales
des collectivités locales, celles-ci
en déterminant ensuite le montant.
François Baroin avait sans doute
aussi « oublié » (?) que les
exonérations de cette taxe votées
par les conseils municipaux sont
compensées par l’État et qu’une
part importante des budgets
communaux relèvent d’un maquis
de dotations, au premier chef
desquelles la DGF, dotation globale
defonctionnement,pourmilliards
d’euros. Pour parler clair, l’État
impécunieux s’endette pour
financer les communes qui arguent
ensuite de leur bonne gestion.
Avec malice, le président de la
République lui a rétorqué que les
maires empocheront les bénéfices
électoraux de la suppression
d’un impôt injuste et là encore
compensé par l’État. Un point
partout, la balle au centre.
JJeeuuddii
Leprésidentd’uneintercommunalité
de Seine-Saint-
Denis annonce
que le film
J’accuse sera
déprogrammé
des salles
de cinéma
du territoire
«EstEnsemble»,
puis est
heureusement
revenu sur une
décision intempestive et injustifiable
au regard de l’inaliénable liberté
d’expression. Que vous décidiez en
votre âme et conscience de ne pas
aller voir ce film, au motif que son
réalisateur, monsieur Polanski,
a été condamné dans une affaire
de viol sur mineure et qu’il a fait
l’objet de plusieurs dénonciations
similaires, cela relève de votre
libre arbitre et votre démarche
est parfaitement légitime. Mais si
nous décidons de confier à nos élus
locaux le soin d’exercer la police de
la pensée, les pires dérives sont à
craindre. Cet élu, tout en renonçant
à l’interdiction, a néanmoins
demandé que les projections
soient accompagnées d’un
débat sur les violences sexuelles.
Pourquoi pas, mais au regard
du sujet du film, l’affaire Dreyfus,
il serait beaucoup plus efficient
de consacrer ces échanges
à l’antisémitisme qui s’exacerbe
dans tant de quartiers du -…
VVeennddrreeddii
La position de monsieur Laurent
Berger sur la réforme des retraites
devient totalement illisible.
Il affiche depuis plusieurs années
son soutien à un système par
points qui est au cœur du dispositif
expertisé par le gouvernement.
Mais voilà qu’hier il a approuvé
la CFDT Cheminots qui veut
garder son régime spécial,
totalement antinomique
précisément avec la réforme
qu’il défend ! Par ailleurs,
il ne défilera pas aux cotés
des camarades syndiqués,
y compris ladite CFDT Cheminots,
le  décembre prochain, au motif
qu’ils ne veulent pas de sa réforme
par points… Ceux qui ont compris
la philosophie de monsieur
Berger peuvent écrire
à monsieur Jean-Paul Delevoye.
Vous trouverez l’adresse sur le site
Internet du gouvernement.
«« QQuuaanndd uunn ppeeuuppllee aa
ppeerrdduu ààccee ppooiinntt llee sseennss
dduu bbiieenn ccoommmmuunn eett
llaaffiieerrttéé ddee ssoonn ddeessttiinn
ccoolllleeccttiiff,, llaarroouuttee eesstt
ggrraannddee oouuvveerrttee ppoouurr
ttoouutteess lleess bbaarrbbaarriieess.. »»
SSiiggnnéé
RRoosseellyynnee
Le regard
de Roselyne Bachelot
sur l’actualité
edito@nicematin.fr
Des victimes du terrorisme
du monde entier réunies à Nice
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
L
’islam : menace ou défi ? C’est
le titre du dernier livre de
Mgr Dominique Rey. Un ou-
vrage dans lequel l’évêque de Fré-
jus-Toulon aborde, en tant que
chrétien, les questions brûlantes
que sont l’immigration, le commu-
nautarisme, ou encore la radicali-
sation islamiste.
Dimanche  novembre, plus de
  personnes ont manifesté
à Paris pour dénoncer les actes
antimusulmans. La France
est-elle islamophobe ?
Certains ont peut-être
le sentiment d’une invasion,
d’un remplacement. Sentiment
porté et entretenu par certains
courants politiques qui exploitent
la croissance démographique
des musulmans. Dans certains
quartiers, ce sentiment peut
produire du rejet, se traduire
par de l’ostracisme et, du coup,
être vécu douloureusement par
un certain nombre de musulmans.
Mais répondez :
la France est-elle islamophobe ?
Il est difficile de parler en général
du fait de l’éclatement de notre
pays. Ce que le sociologue
Jérôme Fourquet appelle
« l’archipel français ».
Cet éclatement dans
l’individualisme, le corporatisme
fait qu’on a désormais du mal
à penser le global, à penser
l’unité du pays. Il y a aujourd’hui
en France une fragmentation
de la vie sociale. Et face
à la croissance numérique,
statistique, démographique de
l’islam, certains peuvent réagir
avec virulence. Ce comportement
entretient cet écartèlement, cette
fragmentation de notre société.
Mais peut-on parler pour autant
d’islamophobie globale ?
Je ne crois pas. Tout comme
il ne faut pas généraliser
le phénomène de radicalisation
à l’ensemble de l’islam. Je connais
des musulmans qui sont des
hommes de paix et de fraternité.
Avec ce livre, ne craignez-vous
pas de jeter de l’huile sur le feu ?
L’islam n’est pas simplement
le fait de flux migratoires.
Il fait aujourd’hui partie de
la démographie de la France.
Mais en lien étroit avec une
désocialisation dans certains
quartiers, une marginalisation
ressentie comme telle, on assiste
à une radicalisation. Bien sûr,
je ne peux pas réduire l’islam
à ces groupes radicalisés,
mais ces derniers rendent compte
d’une réalité qu’on doit affronter
avec lucidité, sans se cacher
les yeux. Mon livre tente
d’expliquer simplement
comment, en tant que chrétien,
je dois prendre la mesure de cette
quête musulmane, comment
je dois l’analyser. Tout en restant
ouvert au dialogue. Je ne fais
pas du prosélytisme. Je n’arrive
pas en brandissant une arme
pour essayer de faire en sorte
que l’autre cède à mes injonctions,
ou à mes prescriptions. C’est sur
une ligne étroite, entre l’annonce
de la « bonne nouvelle »
et une attitude d’ouverture,
d’accueil de l’autre qui porte aussi
des richesses, que nous, chrétiens,
devons témoigner de notre foi.
Si vous réfutez la thèse
du « Grand Remplacement »,
en revanche, vous abordez
à plusieurs reprises
le « choc des civilisations »...
Ce n’est pas non plus un leitmotiv,
mais le constat d’une fracture
sociale qui fait que des blocs
s’affrontent sérieusement dans
notre société. Et c’est ce qui fait
qu’aujourd’hui il y a une espèce
de disqualification du discours
politique. On a du mal à trouver
une unité. Je mets cette
fragmentation en parallèle
avec la perte des repères
chrétiens. À titre d’exemple :
une partie
de ma famille
était radical-
socialiste et
très anticléricale,
mais nous avions
néanmoins tous
en commun les mêmes repères,
les mêmes valeurs morales qui
avaient été portés par le judéo-
christianisme. Ce substrat-là,
ce socle-là disparaît. Ce qui rend
beaucoup plus difficile de penser
communauté nationale, de faire
Nation. Aujourd’hui, on est
dans l’incapacité de trouver
ce qui nous est commun.
Lorsque vous dites que
le religieux a toute sa place
dans la société, vous remettez
en question le principe
de la laïcité à la française ?
Un chrétien ne peut pas dire
« Je suis chrétien dans ma vie
privée, et dès que j’arrive à mon
boulot je ne le suis plus ». Ce n’est
pas cohérent. Ce que je dénonce
c’est une vision de la laïcité qui
consiste à dire : la religion c’est
dans le privé, c’est à la maison. La
vie chrétienne s’exprime bien sûr
à la maison, mais elle s’exprime
aussi dans la vie publique où j’agis
comme chrétien. Je ne suis pas
obligé de dire que je suis chrétien
au boulot. Mais ça fait partie
de ma vision du monde, de ma
manière d’appréhender les choses
de la vie. Ce que je dénonce, c’est
la dérive d’une laïcité qui serait
oublieuse du fait que le religieux
fait partie de l’humain. Je prêche
bien sûr pour mon
Église, mais j’admets
tout à fait qu’un juif,
un musulman, un
bouddhiste ou même
un non-croyant
puisse exprimer ses
convictions dans sa vie publique.
À ce sujet, quelle est votre
position sur les signes religieux ?
C’est une question de subtilité,
de nuance. L’expression de ses
convictions religieuses dans la vie
publique doit se faire de façon
non excessive. Mais permettez-
moi de dire que porter une
petite croix sur son pull-over
ou sa chemise et puis exhiber
un voile, ce n’est pas la même
chose. Outre la question
de la dignité de la femme qui
se pose derrière le port du voile,
ce dernier est aussi parfois utilisé
comme moyen pour exhiber de
manière provocante sa croyance.
On peut alors parler de dérive.
Vous avez beau vous dire ouvert
au dialogue, on a l’impression en
vous lisant que le christianisme
est en compétition avec l’islam...
S’il n’y a pas à un moment ou à un
autre une rencontre, on tombe
dans la confrontation. Allons-
nous trouver sur notre route
des musulmans qui acceptent
d’entrer dans ce dialogue ? On en
trouve quelques-uns, mais l’une
des difficultés, c’est qu’il n’y a pas
un islam, mais des islams avec des
visions de la foi variables selon les
communautés. L’autre difficulté
pour entamer un dialogue, c’est
que fondamentalement, pour
nous chrétiens, la foi a un lien
avec la raison.
C’est-à-dire que je dois pouvoir
justifier par mon intelligence,
par ma pensée les motifs qui me
donnent à croire. Dans l’islam,
ce n’est pas le cas. Il s’agit
d’une foi transcendante : Dieu
nous dépasse infiniment, il est
inaccessible et il faut respecter un
certain nombre de prescriptions
juridiques. Ce qu’on attend
de l’islam, c’est de trouver
des interlocuteurs avec lesquels
on peut vraiment entamer
un dialogue. Et pas un dialogue
de sourds.
Dans votre livre, vous appelez
les chrétiens à réagir, à clamer
haut et fort leur foi...
Dans l’Apocalypse, il y a cette
parole de Dieu : « Je vomis les
tièdes. » On doit être fier de sa foi.
Il faut l’assumer. Quand je vois des
jeunes Français qui deviennent
musulmans – je ne parle pas
des jeunes issus de l’immigration,
mais de ceux dont la famille était
a priori chrétienne – je me pose
la question : pourquoi se sont-ils
convertis ? Peut-être à cause d’un
manque de témoignage de la part
des chrétiens qui fait qu’ils n’ont
pas trouvé dans le Christ ce qu’ils
cherchaient, et sont allés voir
ailleurs.Quandjemelèveàheures
pour une marche hygiénique,
je vois tous ces hommes, dont
nombre de jeunes, qui vont à la
mosquée. C’est impressionnant.
Ce témoignage de sérieux,
d’engagement doit nous
interpeller, nous chrétiens,
par rapport à notre foi qui est
parfois un peu éteinte, assoupie.
Ce sursaut souhaitable des
chrétiens ne veut pas dire tomber
dans l’agressivité, ni dans
le prosélytisme, mais essayer
de vivre à hauteur d’Évangile.
PROPOS RECUEILLIS
PAR PIERRE-LOUIS PAGÈS
plpages@varmatin.com
1.L’islam :menaceoudéfi ?AuxéditionsArtège.
Dans une France où l’islam radical se fait chaque jour plus visible, l’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon
appelle les chrétiens à se ressaisir, tout en restant ouvert au dialogue. Attention: affaire sensible
Monseigneur Rey :
« Dieu vomit les tièdes »
Le religieux
fait partie
de l’humain”
‘‘
Les chrétiens
doivent
être fiers
de leur foi”
‘‘
(PhotoFrankMuller)
LL’’iinntteerrvviieeww
 septembre  :
naissance à Saint-Etienne.
 juin  : ordonné
prêtre pour le diocèse de Paris.
 septembre  :
consacré évêque du diocèse
de Fréjus-Toulon par
le cardinal Lustiger.
Été  : lance un appel
contre l’intervention
militaire de la France en Syrie.
Octobre  : publie
L’islam : menace ou défi ?
aux éditionsArtège.
Bio express
Dimanche 24 novembre 2019
nice-matin
ddiimmaanncchhee 2244 nnoovveemmbbrree 22001199
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Les hauts potentiels
se dévoilent
PSYCHOLOGIE
Bronchiolite :
la kiné, c’est fini ?
ACTU
U
nepolémiquesansfin.
La maladie de Lyme,
dueàunebactérie,ap-
pelée Borrelia, et transmise
par piqûre d’une certaine es-
pèce de tiques, est un vérita-
ble cas d’école de rupture
entre le corps médical et les
malades. Au cœur de la polé-
mique, cette question :
« Existe-t-il une forme chroni-
que que les tests actuels (re-
cherche d’anticorps) ne par-
viennent pas à dépister ? »Qui
en appelle une autre : « Peut-
on traiter des personnes sans
être sûr qu’elles sont atteintes
de la maladie ? » Pendantque
lessociétéssavantespointent
un surdiagnostic et un sur-
traitement dénués de preu-
ves scientifiques, des mala-
des crient leurs souffrances
et dénoncent le manque
d’écoute,voirelerejetdontils
fontl’objet.Intriguéparcette
polémique, le Dr Jacques Du-
rant,infectiologueauCHUde
Nice, centre de compétence
pour la maladie de Lyme, a
décidé de mener l’enquête.
Depuisdeuxans,ilreçoitdes
patients adressés par leurs
médecinspourunesuspicion
de maladie de Lyme [lire té-
moignages en page suivante].
Quelque 200 personnes au
total,desfemmesenmajorité
(60 %), et âgées en moyenne
de49ans. Etd’emblée,ilveut
enfiniravecledogmeselonle-
queliln’yauraitpasdeLyme
dans le département des
Alpes-Maritimes.
Considérés
comme « psy »
« Beaucoup de médecins en
sont encore convaincus, alors
que le premier cas de maladie
de Lyme contracté dans le dé-
partement – il s’agissait d’un
employé du parc national du
Mercantour – a été publié en
2016 », précise le Dr Durant.
Résultat : des années d’er-
rance médicale, à la recher-
chederéponsesàleursmaux.
«J’aiprêtéuneoreilleattentive,
sans jugement, à ces malades
parfois en grande souffrance
physique et psychologique, re-
jetés, considérés souvent
comme “psy” et j’ai réalisé la
complexité clinique de la ma-
ladie », témoigne le spécia-
liste. S’affranchissantainside
touteidéepréconçue,l’infec-
tiologue leur a d’abord pres-
crit des examens d’imagerie
et biologiques afin d’écarter
toutautrediagnostic.« Parmi
les 200 patients, un certain
nombre était en réalité atteint
d’autres maladies : rhumatis-
mes inflammatoires, sclérose
en plaques, SLA, voire apnées
du sommeil expliquant leurs
symptômes.Ceux-làontétépris
en charge et ont bénéficié de
traitements adaptés à leur pa-
thologie. Mais 96 personnes
présentaient effectivement le
syndrome associant fatigue,
douleurs et troubles cognitifs
(dit SPPT) et caractéristique
d’une forme chronique de
Lyme selon la Haute Autorité
de santé (HAS). Ils avaient été
par ailleurs exposés dans des
régions à risque [lire l’inter-
view en page suivante]. »
Selonlescritèresdessociétés
savantes, le Dr Durant n’au-
raitdûtraiterpardesantibio-
tiquesque14personnes,soit
celles qui avaient une sérolo-
giepositive. « Mais j’ai décidé
de traiter aussi les 82 autres
patients, en dépit de leur séro-
logie négative ou douteuse. Et
51 d’entre eux se sont amélio-
rés franchement. Soit 60 % au
total », se réjouit l’infectiolo-
gue. Rappelons que la HAS
elle-même a recommandé le
traitement par antibiotiques
des patients présentant un
syndromeSPPT,mêmeencas
desérologienégative. Encon-
cluant qu’en cas d’améliora-
tion de symptômes, une ma-
ladie de Lyme était probable
ou possible. Mais fait extrê-
mement rare, les médecins
n’ontpasacceptécesrecom-
mandations.« Cerapportaag-
gravé les tensions, les experts
évoquant des “symptômes
trèssubjectifs”,trèsfréquents :
“Toutlemondeadesmauxde
tête, est fatigué, a des dou-
leurs, des troubles de l’atten-
tion…onestentraindecréer
unemaladie!”,ont-ilsdéclaré.»
L’étude du Dr Durant montre
que la pathologie est com-
plexe et demande plus d’in-
vestigations. Ilreconnaîtaussi
que,parmilespatientsquilui
ontétéadressés,environ10%
souffraientenréalitédetrou-
bles psychiques : hypocon-
drie,dépression,stresspost-
traumatique…Desprofilsqui
«fontpeur»aucorpsmédical.
Mais qui ne l’autorisent pas
pour autant à prendre le ris-
que de laisser sur le bas-côté
des malades qui réclament à
juste titre une assistance.
NANCY CATTAN
À la une Le Dr
Jacques Durant, du CHU de Nice, a mené l’enquête et
confirmé l’existence de 51 cas de contamination dans les A.-M. en deux ans
Maladie de Lyme: les faits
au-delà de la polémique
La maladie de Lyme est due à une bactérie appelée
Borrelia, transmise par une certaine espèce de tiques.
(Photo PQR/Le Parisien)
« Psy »
«C’estdanslatête.»Combien
de personnes atteintes
de troubles fonctionnels
intestinaux, de fibromyalgie,
d’endométriose,denévralgie
pudendale ou encore de
maladie de Lyme ont vu
leurs plaintes somatiques
s’écraser contre cette
conclusion lapidaire ?
Les mystères qui entourent
un certain nombre de
pathologies,leurcomplexité,
les inquiétudes qu’elles sus-
citentetleseffetsdévastateurs
qu’elles peuvent avoir sur
le psychisme ont tôt fait de
convaincre un certain corps
médical de les ranger dans
le rayon « psy ». Comment
comprendrequ’auXXIe siècle,
alors que la recherche
produit chaque jour
quantité de connaissances
nouvelles, des scientifiques
refusent d’admettre qu’on
est encore loin de savoir
tout ? Certes, il arrive que
des personnes simulent
des maladies pour attirer
l’attention ; cela s’appelle le
syndrome de Münchhausen.
Une maladie psychiatrique
rare et grave. Il est pour le
moins improbable que tous
les maux qui n’ont pas fini
de se raconter en soient.
Le Billet
de Nancy
Cattan
EDITION NICE-METROPOLE
EDITION NICE-METROPOLE
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EDITION NICE-METROPOLE

  • 1. Abonnement : www.nicematin.com/abonnement ou DIMANCHE 24 NOVEMBRE 2019 - Publicité/Annonces : 04 93 18 70 00Rédaction :04 97 03 24 50 MÉTROPOLE NICE-CAGNES-VENCE Un Cagnois enseveli sous la boue a été sauvé in extremis hier soir. Fait exceptionnel, l’alerte rouge avait été déclenchée en raison de pluies diluviennes. Les sapeurs-pompiers sont intervenus plus de  fois. (PhotoSdis) RESCAPÉ DU DÉLUGE pages spéciales UNEPUBLICATION DUGROUPENICE-MATIN&:HIMKMG=^UV[UY:?b@l@m@e@a 20269-1124-1,60€ 1,60 € Italie : 1,90 € N° 26163- -
  • 2. D es sirènes d’alerte hurlant dans tout le département, peu avant 17 heu- res : ce fut indéniablement le sym- bole de la journée d’hier. Le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, venait de déclencher l’alerte rouge – une pre- mière depuis la mise en place de cette clas- sification – ainsi que le plan Orsec inonda- tions. La journée a été marquée par des in- tempéries d’une ampleur exceptionnelle. Sur fond d’inquiétude des Azuréens. Cha- cun garde en mémoire les inondations d’oc- tobre 2015 et sa vingtaine de victimes. La lame d’eau qui s’est abattue hier sur les Alpes-Maritimes a déversé entre 150 et 200 millimètres de pluie sur l’ouest du dé- partement. 150 millimètres supplémentai- res étaient attendus dans la nuit. Un déluge sans fin. Plus de 3 700 fois, le standard des sapeurs-pompiers a sonné hier. Plus de 700 fois, ils sont partis en intervention. Partout des cours d’eau en furie, débordant ou menaçant de le faire, des arbres à terre, des éboulements, des caves ou des mai- sons inondées. Et des habitants inquiets de ce déluge tombant sans discontinuer. ● Le bilan humain À Monaco, malgré l’alerte orange du début de journée, les organisateurs n’avaient pas annulé la No Finish Line. Dans l’après-midi, une Française de 39 ans a été surprise par une vague sur la digue de Fontvieille, fai- sant une chute de trois mètres en contre- bas. Son pronostic a un temps été engagé (lire en page ssuivantes). Victime de fractu- res, elle était hier soir hospitalisée à Nice. À Cagnes-sur-Mer hier, soir, 28 sapeurs- pompiers sont venus en aide à un homme victime de la chute d’un arbre sur son bun- galow. Il a été grièvement blessé. Ce bilan, sérieux, aurait pu être bien plus lourd sans l’intervention des secours. 350 personnes avaient hier soir été mises à l’abri par les sapeurs-pompiers. Plus de cinquante ont été mises en sécurité et quinze autres secourues par l’hélicoptère Dragon 06. ● L’autoroute A fermée Dans l’après-midi, le gonflement des eaux de La Brague, passant sur les voies, a con- traint les autorités à fermer l’autoroute, entre Villeneuve-Loubet et Fréjus. L’A8 était rouverte peu après 20 heures. ● Pégomas durement touché Les quatre rivières qui traversent la com- mune de Pégomas ont débordé. De nom- breuses maisons sont inondées. À Biot, les habitants ont revécu hier, mais dans une moindre mesure (à l’heure où nous écri- vions ces lignes), le cauchemar de 2015. À Villeneuve-Loubet, de nombreuses zones étaient sous les eaux, comme à Mande- lieu-la-Napoule d’où nous parvenaient d’impressionnantes images. À Menton, un immeuble était évacué hier soir dans le Fossan, en raison d’une coulée de boue. À Monaco, dix-sept personnes devaient être évacuées d’un restaurant situé au bout de la digue de Fontvieille, pris par les coups de mer. À Cannes, le bord de mer était fermé en raison du coup de mer. Le préfet a également demandé que tous les cen- tres commerciaux et commerces ferment à 18 heures. ● Des renforts Une colonne de renfort des sapeurs pom- piers des Bouches-du-Rhône était atten- due hier soir pour venir prêter main-forte aux équipes engagées sur le terrain. Le conseil départemental des Alpes-Mariti- mes mobilisait pour sa part des moyens très conséquents. ● Avions détournés et trains à l’arrêt Compte tenu de l’intensité des pluies, l’aé- roport a été fermé une heure durant, hier entre 16 h 30 et 17 h 30. Cinq vols ont été déroutés : un provenant de Genève, re- parti vers son aéroport d’origine ; un vol d’Amsterdam dérouté sur Lyon et trois au- tres vols déroutés sur Marseille qui ont pu revenir à Nice par la suite. Le trafic des trains a également été très perturbé. ● Plan blanc activé à l’hôpital de Nice Ce n’était plus arrivé depuis un certain 14 juillet 2016… Le CHU a activé hier soir son Plan blanc, en raison des conditions météorologiques exceptionnelles et des consignes de sécurité données par la pré- fecture. Cette décision, prise par le direc- teur général Charles Guépratte à 18 h 50, devait garantir la disponibilité des ressour- ces médicales, paramédicales, techniques et logistiques nécessaires à la permanence et la continuité des soins. En effet, l’accessibilité aux sites du CHU peut se trouver difficile pour les person- nels. Il a donc été demandé à l’ensemble du personnel de rester à son poste jusqu’à nouvel ordre. Il n’y avait, en début de soi- rée, aucun afflux de victimes ni aucune dif- ficulté en termes de prise en charge des pa- tients. « La situation sera réévaluée dans la nuit pour décider du maintien ou de la levée du Plan blanc », a précisé le CHU. ● Isola  coupé du monde La station d’Isola 2000 était quasiment cou- pée du monde hier. En raison d’un risque d’avalanche, la RM 97, qui mène du village à la station, a été coupée à partir de 17 heu- res dans les deux sens de circulation. GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr Alerte maximale hier dans les Alpes-Maritimes. Plusieurs personnes ont été blessées, des dizaines ont été secourues, dans une journée marquée par des centaines d’interventions LL’’éévvéénneemmeenntt La Brague est sortie de son lit. (Photo Eric Ottino) Nuit blanche au centre Une odeur de café flotte au e étage d’une tour de la préfecture à Nice. Depuis  h  vendredi, la salle opérationnelle de commandement est en effervescence. Encore plus hier en fin d’après-midi : avec l’aggravation de la situation météorologique, le plan Orsec « alerte rouge » – rarissime –, a été déclenché. Les rangs se sont resserrés autour du préfet Bernard Gonzalez qui suit l’évolution de la situation minute par minute. Le représentant de l’Etat rappelle la stratégie mise en place : « Tout faire pour qu’il y ait le moins de personnes exposées. » D’où ces messages martelés et la sirène déclenchée pour rappeler aux habitants de rester chez eux. D’où la fermeture des galeries commerciales dès  heures et l’annulation des spectacles. Au cœur du PC de crise, officiers des sapeurs-pompiers, gendarmes, membres de la Croix-Rouge, de la Protection civile, de la cohésion sociale (pour les hébergements d’urgence), représentants de la Métropole, du Département, Dès  heures, Météo France avait placé le département en vigilance rouge pluie-inondations. Les heures suivantes ont été fidèles aux prévisions, comme ici à Mandelieu. (Photo Facebook/Elea Cormenier) Frappée par le déluge
  • 3. À la force de leur bras. Hier soir à Cagnes-sur-Mer, les pompiers ont sauvé la vie d’un homme enseveli sous des mètres cubes de terre, dont seule la tête dépassait. Vers 20 heures, hier, des voisins sont alertés par les cris de dé- tresse d’un habitant du Vallon des Vaux, une route qui serpente entre les collines et s’enfonce dans les terres. Un glissement de terrain a envahi le petit cabanon de tôle où ce Cagnois de 78 ans se trouvait. La boue lourde et molle l’a presque entièrement recouvert, arrivant jusqu’aux épaules. La colline menace de s’écrouler Quand les sauveteurs se trouvent sur place, ils découvrent l’éten- due des dégâts : outre la tôle, il y a aussi des arbres qui se sont cou- chés autour du bungalow. « Un sauvetage délicat, compliqué et ris- qué avec la menace d’un nouveau glissement de terrain et une col- line instable », a résumé le capi- taine Christophe Ricci, le com- mandant de la compagnie de Ca- gnes-sur-Mer. Ses équipes, dont une spécialisée dans le sauvetage-déblaiement, sécurisent la zone d’intervention. Les pompiers doivent lutter con- tre la boue liquide alimentée par un torrent d’eau. Un phénomène de ventouse contrecarre les ef- forts des sauveteurs. Et c’est à la pelle et au sceau qu’ils arrivent après plus d’une heure de travail à dégager le gros de la terre. Et c’est finalement à la force des bras qu’ils sortent le malheureux. Celui-ci est en hypothermie compte tenu du temps qu’il a passé dans la boue. Mais est tou- jours conscient, souffrant de dou- leurs dans les jambes. Médicalisé dans un premier temps dans une ambulance, il est transporté à l’hô- pital de la Fontonne à Antibes. Sur place, le maire Louis Nègre et son adjoint Hervé Spielman ont félicité les sauveteurs pour leur action dans cette opération ris- quée et qui se termine bien. GAËTAN PEYREBESSE gpeyrebesse@nicematin.fr Vingt-six pompiers ont été mobilisés pour dégager de la boue un Cagnois de  ans. La police nationale était également sur place. (Photo Eric Ottino) de la direction des territoires et de la mer, prévisionnistes de Météo France… se relaient autour du préfet. On surprend çà et là des bribes de conversations. « Il faut faire le tour des Ehpad », rappelle un fonctionnaire. « Il manque un représentant de la SNCF », regrette un autre. Des spectacles sont annulés, des routes interdites d’accès. « Ce n’est pas négociable », rappelle, téléphone collé à l’oreille, Jean-François Illy, le directeur départemental de la Sécurité publique. Les colonels Debert et Boissière, du groupement de gendarmerie, confient lors d’une rare accalmie, que  gendarmes professionnels et réservistes sont dédiés à la sécurisation des zones inondées. Record de jours de pluie Le travail ne manque pas. À l’alerte rouge pluies- inondation s’ajoutent des alertes orange vague submersion et avalanche. Quatre-vingts centimètres à un mètre de neige étaient attendus au-dessus de  mètres dans le Mercantour. Des sapeurs- pompiers des Bouches-du-Rhône viennent renforcer le Service départemental d’incendie et de secours. Six cents sapeurs-pompiers sont engagés. René Dies, leur patron, croise les doigts. Pas de drame à déplorer pour l’instant. Des personnes hélitreuillées, mises en sécurité... « On a quand même une personne ensevelie de  ans, blessée grave à cause d’une coulée de boue à Cagnes-sur-Mer en cette fin d’après-midi [lire ci-dessus, Ndlr]. Quarante sapeurs-pompiers sont sur cette intervention très délicate. » Le pire a été, pour l’instant, évité. Tout le monde, ici, a en mémoire les  morts de l’automne . Marie-France Delansorne, responsable Meteo France, attend la relève. Les données, qu’elle a étudiées tout au long de la journée, ont été essentielles pour les prises de décision des autorités. « Avant même cet épisode, les sols étaient saturés. Nous allons battre un record de jours de pluie pour un mois de novembre dans les Alpes- Maritimes », annonce-t-elle. «  à  mm sont déjà tombés sur l’ouest du département. » Une légère accalmie est attendue. L’alerte rouge devrait passer à orange à  heures du matin. « On attend encore  à  mm d’eau dans la nuit », tempère Jean-Gabriel Delacroy, directeur du cabinet du préfet : « On ne doit pas baisser la garde. On reste très vigilants dans les heures à venir, notamment à cause des coulées de boue, des glissements de terrain... » Autant dire que nouvelle une nuit blanche s’annonce. L’odeur du café persiste au neuvième étage de la tour Jean-Moulin. CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr opérationnel de la préfecture de Nice la Côte sous les eaux Cagnes: enseveli par la boue, il est sauvé Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 4. LL’’éévvéénneemmeenntt L a ville de Nice avait actionné son PC crise, depuis la mairie, vendredi soir. Toute la jour- née d’hier, les services munici- paux ont été en alerte. Avec une énorme inquiétude : le niveau de crue du vallon du Magnan et du Paillon qui restait encore hier soir, à l’heure où nous écrivions ces li- gnes, sous surveillance renforcée. Hier, dans l’après-midi, la péné- trante du Paillon était d’ailleurs interdite à la circulation, et le tun- nel Liautaud fermé. Par ailleurs, des éboulements et chutes d’ar- bres ont été constatés dans de très nombreux quartiers niçois. ● Un terrain s’effondre à Pessicart Dans la matinée, un éboulement s’est produit hier matin, au 61 ave- nue de Pessicart à Nice. Le ter- rain d’une villa s’est affaissé sur une coursive, située en contrebas, laquelle donnait accès à un im- meuble. Par mesure de précau- tion, six logements ont été éva- cués, et neuf personnes relogées. La police municipale était sur place. Un ingénieur et un géologue se sont rendus sur place. ● La Madeleine : spectaculaire ! Un spectaculaire effondrement s’est produit au 348, boulevard de la Madeleine. La terrasse d’une maison est partie, en emportant aussi un abri de jardin. Aucune victime n’était à déplorer. Les sa- peurs-pompiers, sur place, ont es- timé qu’il n’y avait pas lieu d’éva- cuer, au vu des solides fondations de la maison en surplomb. C’est dans ce quartier collinaire qu’un éboulement a coûté la vie d’une habitante de 71 ans le 3 no- vembre dernier. ● Les bâtiments communaux inspectés Des infiltrations d’eau dans la toi- ture ont été constatées dans l’école Jules-Ferry à Nice, rue de la Gendarmerie. La ville précise que toutes les écoles et crèches et bâ- timents publics seront inspectés avant lundi. ● Alerte maximale chez les pompiers Les casernes de sapeurs-pompiers ont été renforcées, et les plon- geurs placés en pré-alerte. ● La Prom’ fermée en partie La chaussée sud et le trottoir sud de la promenade des Anglais ont été fermés en raison du risque de vagues submersives. Parcs, jardins et sentier du littoral ont également été interdits. Ferme- ture également de la voie sur berge (RM 99) menant au termi- nal 2 de l’aéroport et de la RM 6202 Bis. ● Des maraudes pour les SDF Hier soir, des maraudes été effec- tuées dans Nice pour repérer des SDF isolés. Le centre d’accueil El Nouzah a été ouvert pour les ac- cueillir. Ils y ont été reçus par le Samu social, la Croix-Rouge et le CCAS. ● Coupures d’électricité dans l’arrière-pays Des coupures d’électricité ont été signalées dans la matinée à Bon- son, Levens, Utelle, Gilette. ● Contes : des habitants évacués À Contes, un mur s’est effondré sur la chaussée, provoquant la coupure de la route. Cinq occupants de la maison ont été évacués. Une levée de doute a été effectuée par une équipe cynotechnique. La gendarmerie était sur place. Trois coulées importantes se sont produites dans les quartiers de Pessicart et de La Madeleine, et sur la commune de Contes. Les pompiers ont multiplié les interventions À gauche : L’avenue des Platanes prolongée, à Nice-Nord, était recouverte de rocs et de gravats. A droite : à Contes, un mur s’est littéralement cassé en deux. (Photos F. V. et Sdis ) À gauche : cette riveraine de Cessole a vu sa porte d’entrée obstruée. A droite : Pessicart a été touché par de nombreux éboulements. (Photos François Vignola) A Nice, éboulements et Prom’ en partie fermée
  • 5. À Cagnes-sur-Mer, les chutes d’arbres, route de Vence et route de la Gaude, ont perturbé la circulation, et l’eau du Malvan a largement débordé sur l’ave- nue des Alpes, entraînant là aussi d’importants ralentissements. Le Malvan est également sorti de son lit au niveau du rond-point des Presses, obligeant les occu- pants des terrains proches à fuir. Plusieurs familles qui logent dans des caravanes sur ces par- celles privées ont été évacuées et relogées. Autre lieu touché à Cagnes, le chemin du Collet-des-Grailles. Là aussi, à chaque fois que les pluies sont fortes, des mouvements de terrain ont lieu. Une maison a dû être évacuée par précaution. La dernière fois, c’est une partie de la route qui s’était affaissée. Vers  h, c’est la promenade de la plage au Cros-de-Cagnes qui a été fermée à la circula- tion. Les galets se sont retrouvés au milieu de la chaussée, emportés par la force des vagues se fracassant sur le littoral. Puis à  h , c’est tout le bord de mer entre Cagnes et jusqu’à Antibes, en passant par Villeneuve-Loubet, qui a été carrément inter- dit au trafic routier. La route de Vence coupée par la chute d’arbres. (Photo Ga. P.) À La Colle-sur-Loup, plu- sieurs évacuations de cara- vanes ont eu lieu chemin de la Luona, un endroit qui est la cible régulière des inonda- tions. Six familles ont été ainsi installées au gymnase Emile-Fer, ouvert par la mu- nicipalité. En fin de journée, de nou- velles familles, vivant dans des maisons, ont également été prises en charge par les pompiers, l’eau étant mon- tée à 80 cm sur les berges du Loup. Au total, en soirée, une cin- quantaine de personnes, dont des femmes et des en- fants, étaient accueillies au gymnase – certaines provi- soirement, tandis que d’au- tresdevaientypasserlanuit. Les sauveteurs de la Protec- tion civile et des agents mu- nicipaux ont installé des lits de camps et fourni de la nourriture.LemaireBernard Mion, mobilisé depuis le début de l’alerte, était égale- ment sur place. GA. P. La Colle: des familles trouvent abri au gymnase ● ÀÀ TToouurreetttteess--ssuurr--LLoouupp,, plusieurs routes ont été coupées à cause d’arbres ou de rochers tombés sur la chaussée : routes des Courmettes, de la Madeleine, du Caire et l’ancienne route de Vence. ● ÀÀ SSaaiinntt--JJeeaannnneett,, la vielle route de Vence a été fermée à cause d’un arbre tombé sur la voie.EtsurlarouteM,routedeGattières, unéboulementbloquaitlacirculationdepuis le matin. Il a été déblayé dans la journée. ET AUSSI... À 16 heures, hier, le Loup, ce fleuve qui traverse Ville- neuve-Loubet avant de se jeter en Méditerranée, atteignait 3,36 m de haut, alors qu’il est ha- bituellement à une hauteur de 0,85 m. Depuis le matin, les fortes pluies continues ont fait monter le niveau du fleuve et son débit, passé de 26,05 m3/s en temps nor- mal à 210,84 m3/s hier à 16 heures ! « On va vers une situation identique à, voire pire que, celle de 1994, où des inondations majeures avaient touché le département », consta- tait Lionnel Luca, le maire de la commune : « La pluie s’est concen- trée dans la vallée, et les fortes pluies au-dessus de Bar-sur-Loup ont augmenté le débit du Loup, qui a retrouvé son lit majeur, sa zone d’épandage. » Jusqu’en bas du village De fait, le Loup a débordé à plu- sieurs endroits. Et en début de soirée, après avoir envahi la plaine, il est allé jusqu’à inonder le bas du village. Rarissime. Plusieurs parkings ont dû être éva- cués (souvent préventivement de- puis vendredi soir) et fermés : les Ferrayonnes, la Grange Rimade, les Bugadières et le De-Gaulle. Au fil de la journée, ils ont disparu sous les eaux. Le matin, l’avenue des Plans a été fermée à la circulation au niveau du pont de l’A8 et au rond-point du village. Comme le chemin du Pas de Bonne Heure. Puis en fin de journée, avec la fermeture de la sortie 47 de l’autoroute, c’est toute l’avenue qui a été interdite à la circulation. Le camping du Sourire, où vivent à l’année près de 400 personnes, a été mis toute la journée sous surveillance. Aucun résident n’a été évacué, même si plusieurs bungalows ont eu les pieds dans l’eau. Au village, dans le quartier des Ferrayonnes, le Loup est sorti de son lit vers 17 heures. Plusieurs habitations ont été inondées. La mairie a proposé aux sinistrés des chambres d’hôtel pour passer la nuit. Mais la majorité a préféré rester chez elle dans les étages supérieurs. Quelques minutes plus tard, ce fut au reste du vieux-vil- lage d’avoir les pieds dans l’eau. Le pic de la crue du Loup était at- tendue entre minuit et 1 heure du matin. GA. P. Le bassin cagnois a été particulièrement touché par les fortes pluies et les inondations, avec des routes coupées, des chutes d’arbres et de rochers, et des maisons et terrains inondés À l’embouchure du Loup, le débit de l’eau est impressionnant : il est a été multiplié par huit en quelques heures. La forte houle a bloqué le rejet en mer, faisant monter d’autant le niveau du fleuve. (Photo Eric Ottino) Villeneuve, Cagnes, La Colle: leLoupetleMalvandébordent Cagnes : chutes d’arbres et bord de mer fermé Une cinquantaine de personnes ont été accueillies. (Photo Ga. P.) Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 6. À Biot, village mar- tyre lors des inon- dations de 2015, l’inquiétude était im- mense hier. Cette année-là, la vague, de sinistre mémoire, avait emporté une partie de la vie de Denis Delaup et de sa femme Sandrine : leur grand-mère est morte noyée comme deux autres résidentes, à la maison de retraite. Dans le même temps, leur villa était dé- vastée. La maison de Denis De- laup, située le long de la Brague, a de nouveau été inondée hier. « Nous som- mes terriblement inquiets, nous sommes réfugiés chez les voisins. Nous n’avons plus d’électricité. Ma femme est à 15,8 de ten- sion. C’est invivable, cela nous ramène à 2015 », nous confiait-il vers 14 heures. Le couple De- laup et leurs voisins se sont confinés, respectant les consignes de pru- dence émises par la mai- rie. Biot  fermé Le centre commercial Biot 3000, que la lame d’eau avait frappé de plein fouet en 2015, a été fermé hier. Le boulanger, Philippe Brion, a vécu ces heures avec inquiétude. « J’ai relevé toutes les mar- chandises et mis tout ce que je pouvais en hauteur. Ma boutique est fermée. Je suis évidemment très in- quiet. Là ça devrait être la sieste, mais comment vou- lez-vous dormir ? », nous confiait-il en début d’après-midi. Au bord de la Brague, Marc Samso, un riverain, observait la situation avec angoisse. « La Brague est redescendue de 80 centi- mètres, mais il n’arrête pas de pleuvoir. Son débit est énorme. » La Valmasque, de son côté, est sortie de son lit. Jean-Pierre Dermit, ancien maire de Biot, était lui aussi sur les lieux. « Des quartiers sont très fragili- sés comme la Romaine, la Noria et le chemin de la Brague. Il continue à pleu- voir et ça nous rappelle tel- lement de mauvais souve- nirs. » Certaines maisons enregistraient un mètre d’eau en partie basse en début d’après-midi. Plu- sieurs routes étaient hier après-midi impraticables. Celle qui relie Biot à Anti- bes a notamment été inon- dée au niveau du golf, rap- pelant là aussi les mau- vais souvenirs de 2015. Hier soir, à l’heure où nous écrivions ces lignes, les services municipaux surveillaient de près l’évo- lution de la situation. GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicermatin.fr Dans le village, l’épisode d’hier a rappelé les pires heures des inondations de 2015 qui avaient fait vingt morts dans le département. Des riverains de la Brague ont tremblé face aux flots menaçants La Brague n’était pas sortie de son lit en début d’après-midi, mais menaçait sérieusement. La Valmasque a, elle, débordé. Quelques évacuations ont été effectuées. (Photos DR) Biot : «Nous nous sommes réfugiés chez des voisins» La ville de Biot a déclenché les sirènes du village hier midi, à h. Elles n’avaient pas retenti lors des inondations meurtriè- res de . Le plan communal de sauvegarde a immé- diatement été activé. Un centre d’accueil a été ouvert à l’école Paul-Langevin. Hier soir, plusieurs personnes y avaient été re- çues par le personnel municipal et les équipes de la Croix-Rouge. La maire de Biot, Guilaine Debras, était sur place. Le lotissement de la Romaine a été inondé. Le secteur du chemin des Combes et de la verrerie de Biot semblait épargné en fin de journée. Les gendar- mes, les pompiers et l’ensemble des servi- ces municipaux ont été placés en alerte. Quelques évacuations ont été opérées par les sapeurs-pompiers. Les sirènes ont sonné dès h LL’’éévvéénneemmeenntt Hormis à Biot où les consé- quences du mauvais temps ont été les plus marquantes (lire ci-dessus), le bassin an- tibois a subi les intempéries plus au plan matériel qu’hu- main. Le mauvais lot de la journée d’hier : routes cou- pées (Valbonne et Vallauris), arbres sur la chaussée (Val- bonne et Antibes), route du bord de mer fermée entre Antibes et Villeneuve, auto- route coupée entre les deux mêmes cités. Dans le bassin, le fait mar- quant aura été, en fin d’après-midi, alors que le plan Orsec était décrété, l’arrêt, à cause d’un incident technique, d’un TER en plein milieu de la voie re- liant Golfe-Juan à Juan-les- Pins. La centaine de passa- gers se trouvant a bord, sé- curisée par les agents roulants de la SNCF, a été secourue grâce à l’interven- tion d’une locomotive venue tracter le train naufragé pour le conduire à la gare de Nice, sa destination initiale. Dans la cité des Remparts où les campings ont été éva- cués et les résidents (ceux de Douce France) mis en sé- curité et hébergés, un cen- tre d’accueil des sinistrés de la ville comme des com- munes environnantes, a été ouvert à la maison des asso- ciations du quartier de Saint-Claude par la Croix- Rouge et la municipalité. Lits et repas ont été assu- rés toute la nuit. Enfin, toutes les manifesta- tions culturelles d’hier ont été annulées dans les trois villes. Aujourd’hui, ce sont les matches de foot qui ont été reportés à la demande des instances régionales. Train en rade à Golfe-Juan Centre d’accueil à Antibes La Croix-Rouge et la Ville d’Antibes ont installé à centre d’accueil des réfugiés à Saint-Claude. (Photo Éric Ottino) Un arbre s’est couché... sur la Croisette EN IMAGE Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 7. T u pourras écrire : Ryan le beau gosse a fait un triple salto ! ». Ils avaient beau être des « naufragés » des intempé- ries, les dix-huit enfants âgés de 10 à 18 ans re- cueillis au centre d’héber- gement d’urgence de Can- nes avaient l’humeur beaucoup plus radieuse que la météo hier soir. Pourtant, la petite troupe du centre de loisirs de la police Nationale de Nice allait sans doute passer la nuit là, dans les locaux sous la tribune Est du stade Coubertin, qu’une équipe de la protection ci- vile a rapidement amé- nagé en « hôtel éphé- mère ». Les gamins (et leurs deux accompagnateurs) avaient eu droit à une sortie tram- poline, mais celle-ci a fini en eau de boudin. Les inondations ont empêché leur bus de rentrer au ber- cail. Qu’importe ! Dix bénévoles de la pro- tection civile étaient au rendez-vous pour leur ser- vir chocolat chaud, puis repas, avant de les instal- ler sur les nombreux lits de camp déployés pour l’occasion. Comme pour une colonie de vacances. « S’il y a vraiment un coup de pression, on peut mon- ter de 30 à 120 lits, souli- gnent sur place Rémy An- drieu et Valérie Funel, tan- dis que Christophe Visen- tin et Jean-Jacques Cico- gnani maraudaient à l’extérieur. Trois autres personnes, qui avaient participé à un loto au Pa- lais des Festivals et ne pouvaient regagner leurs domiciles, devaient en- core être rapatriées au centre Coubertin par la police municipale. À quelle heure l’extinction des feux ? Ils dorment sur leur lieu de travail Rémy préfère en sourire en un soupir : « Pfff… Ça va être compliqué ! ». À quelques centaines de mètres de là, dans une zone des Tourrades com- plètement évacuée ou presque à partir de 18 h, Eric Vexelat et Karine Pa- rigi ont carrément décidé de rester sur leur lieu de travail...qui est aussi un espace de jeu ! Leur ensei- gne ouverte il y a deux mois, Le Petit joueur, est suffisamment grande pour y manger et y coucher avec Victoria, leur petite fille de 17 mois. « Elle a l’habitude de dormir là dans son lit-parapluie ». Mieux, Eric a même posté un message sur Facebook pour accueillir d’éven- tuels « sans abris » des in- tempéries, et deux em- ployés de la zone ne se sont pas faits prier. Même quand la pluie est de la partie, il y a toujours moyen de jouer ! ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr Au centre d’hébergement tenu par la protection civile à Coubertin, les enfants recueillis ne semblaient pas trop déçus de ne pas rentrer à Nice. (Photos A.C.) Faute de pouvoir rentrer à Pégomas, Eric et Karine ont ouvert leur espace jeux pour la nuit ! LL’’éévvéénneemmeenntt Dix-huit enfants de 10 à 18 ans du centre loisirs de la police nationale ont été hébergès au centre d’urgence de Cannes. Leur bus n’a pas pu les ramener chez eux. À Cannes, les enfants (ravis) hébergés pour la nuit Avec son bébé de quelques mois et sa compagne, Ro- main, jeune Boccassien, est allé au restaurant à Mande- lieu pour déjeuner hier midi sans penser qu’il ne pour- rait plus rentrer chez lui pour cause de routes fer- mées dans l’après-midi « Ça fait presque deux heures qu’on tourne. On se heurte à chaque fois à des routes inon- dées entre Mandelieu, Le lit- toral, Ranguin... On a même essayé par La Roquette, mais là aussi les nouvelles routes vers Pégomas sont fermées. Partout, la police nous ren- voie de là où on vient. On ne sait plus quoi faire. » La famille avait tenté de trouver refuge dans un Car- refour Market, mais le su- permarché a annoncé qu’il fermait. Le Béal, la Frayère et la Siagne, trois fleuves qui traversent le secteur ouest du bassin cannois ont dé- bordé. « Le parking de Cou- bertin est totalement inondé, on cherche un point haut pour se mettre en sécu- rité. Dire que la maison est à quelques centaines de mè- tres seulement, c’est in- sensé. On ne peut plus avan- cer. » M.L.M. (Photo Alex Carini) Cannes: pris au piège du côté des Tourrades Boulevard du Leader EN IMAGE Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 8. LL’’éévvéénneemmeenntt La commune de Pégomas est durement touchée par les intempéries : les quatre cours d’eau qui la traversent ont débordé, confirme le maire, Gilbert Pibou. De nombreuses maisons ont été inondées. La municipalité a ouvert très vite l’école Jules-Ferry pour récupérer les Pégomassois qui vivent dans des rez-de-chaussées inondés, ainsi que les naufragés de la route. « Pour l’instant nous accueillons une douzaine de personnes, mais on s’attend à plus dans la soirée » anticipait le maire, hier en fin d’après-midi. L’hélicoptère de la sécurité civile, Dragon , a fait du repérage de personnes en situation délicate dans l’après-midi et la soirée. Une surveillance élargie au secteur cannois. Résultats  mises en sécurité et neuf hélisauvetages de six adultes et trois bébés ont été effectués par les pompiers. Dans la soirée,  personnes ont trouvé refuge dans la maternelle, comme Antoine et Yvette Giacalone dont la maison de plain-pied, avenue de Grasse, « est inondée pour la troisième fois. On a encore tout perdu ». Chloé, elle, a fêté ses  ans, non pas à Nice comme elle l’espérait, mais à la maternelle avec des étrangers pour lui chanter bon anniversaire. Chez elle, sur la route d’Or aussi il y a , m d’eau et pour la e fois. Et ses animaux de compagnie, des petits lapins, n’ont pas survécu. M.L.M. Quatre rivières débordent et inondent Pégomas Yvette et Antoine Giacalone inondés pour la e fois. (Photo M.L.M.) À Mougins, un arbre s’est même abattu sur une voiture de police municipale sur l’ave- nue de la Borde, et si le vé- hicule est bon pour la casse, les agents s’en sortent heu- reusement qu’avec une grosse frayeur. La chute d’un énorme pin a égale- ment provoqué une inter- ruption de circulation à par- tir de 15 h 30 sur l’avenue Maréchal-Juin, pareil sur la sortie Tournamy. La péné- trante Cannes-Grasse a dû être temporairement fermée dans les deux sens à hau- teur du chemin de Vau- marre, pour un effet « cu- vette ». À l’Ecoparc, les agents d’AlloMairie mobi- lisé ont carrément nagé dans 30 cm d’eau car l’édi- fice a été inondé. Une ving- taine de gros arbres ont suc- combé aux intempéries sur toute la commune, dont cer- tains ont été coupés sur le chemin de Carimai de 16 à 18 h. À Mandelieu, les voies d’en- trées et sorties vers Cannes ont été fermées à partir de 18 h avec l’alerte orange, tant côté bord de mer que par l’intérieur. Toutefois, l’accès par l’autoroute (sor- tie 40) était possible en soi- rée. Depuis la veille, près de 200 agents ont été mobilisés pour répondre aux urgen- ces climatiques. Notam- ment l’évacuation et le relo- gement d’une cinquantaine de personnes au centre de loisirs puis à l’hôtel, par pré- vention ou en raison d’inon- dations dans des apparte- ments de rez-de-chaussée dans le quartier de la Taver- nière. Là aussi, un arbre gros s’est abattu sur une voiture, avenue du général Garbey face au collège des Mimosas, sans faire de blessé. ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.frA Mandelieu, l’accès autoroute a été fermé jusque dans la soirée. (Photo Facebook/Lonice Pastor) Un arbre s’abat sur une voiture à Mougins, sans faire de blessé. Mandelieu est sous les eaux, l’accès à l’autoroute était fermée jusqu’en début de soirée Les intempéries ont sévèrement frappé Mougins et Mandelieu hier Toute la journée, la situa- tion s’est dégradée. Mais c’est sans doute au Plan- de-Grasse qu’elle a été la plus tendue. L’eau du Grand-Vallon a en effet enflé au fur et à mesure de la journée jusqu’à ce que le chemin du Lac soit inondé. Puis fermé. Pa- reille pour la Paoute. C’est aussi au Plan, che- min du Collet Saint-Marc, qu’une partie de la chaus- sée s’est affaissée. Le Plan communal de sau- vegarde a été déclenché en début d’après-midi et la cellule de veille s’est mise en place utilisant le réseau communal de ca- méras de vidéosur- veillance pour pallier les différents problèmes sur- venant dans les quartiers. Les services ainsi que les policiers municipaux ont été sur les dents colma- tant les fuites, comme à la cathédrale ou encore à la Poste du Plan-de-Grasse. En début d’après-midi toutes les communes lon- geant la pénétrante Can- nes-Grasse inondée, ont été appelées à participer à sa fermeture, en empê- chant les automobilistes d’y entrer. Enfin, vers 16 h, l’alerte rouge et le plan Orsec ont été déclenchés au niveau départemental (coups de sirène intimant à chacun de rester chez soi). À Grasse, comme ailleurs, les supermarchés se sont vidés. Et la ville aussi. La municipalité a décidé d’ouvrir un centre d’ac- cueil à la salle omni- sports avenue de Pro- vence pour permettre à toutes les personnes ne pouvant regagner leur do- micile du fait des nom- breuses routes inondées de passer la nuit au chaud et au sec. M. L. M. À Grasse, le Grand Vallon sous haute surveillance Le secteur de la gare SNCF bien inondé aussi a été fermé dans la soirée. (Photo M.L.M.) Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 9. LL’’éévvéénneemmeenntt U ne houle impressionnante. Desvaguesdeplusieursmè- tres de haut qui viennent frapperviolemment,aveclarégula- rité d’un métronome, la digue de Fontvieille, projetant dans le ciel d’impressionnantsnuagesd’écume. C’était le décor du port de Font- vieille, à Monaco, dès le début de l’après-midi d’hier. Emportée par une vague pendant la No Finish Line Vers 15 h, alors que la mer devient nerveuse et menaçante, les orga- nisateurs de la No Finish Line, la course caritative qui devait se ter- mineraujourd’huià14 h,commen- cent, à la demande des autorités monégasques, à fermer la digue pourdessineruncircuitraccourci, passant de 1 400 mètres à 794 mè- tres, mais plus sécurisé. Alors que les derniers coureurs quittent la digue, une vague plus haute que les autres la submerge et emporte avec elle une femme de 40 ans. La participante est soulevée de la digueetprojetéepar-dessuslaram- barde,côtéport.Ellefaitunechute d’environ trois mètres et atterrit surunevoituregaréeencontrebas de la digue. Ce qui lui a sans doute sauvé la vie. Les pompiers interviennent aussi- tôtpourportersecoursàlamalheu- reuse. Un médecin diagnostique des fractures aux vertèbres et au bassin.Etsuspecteunehémorragie interne. Les blessures sont sérieu- ses. Le pronostic vital est engagé. Les pompiers de Monaco, escor- tésparlesmotardsdelaSûretépu- blique, évacuent la victime vers l’hôpital Pasteur, à Nice. En fin de journée,desnouvellesquelquepeu rassurantes étaient données sur l’étatdesantédecetteFrançaiseré- sidente monégasque, qui courait pour la bonne cause à la No Finish Line (lire ci-dessous)… Un restaurant coupé du monde Une heure plus tard, les sapeurs- pompiersdeMonacoreçoiventune autrealerte.Lesclientsetleperson- neld’unrestaurantinstalléaubout de la même digue de Fontvieille, « LesperlesdeMonte-Carlo »,sere- trouvent dans une situation déli- cate. Les vagues ont pris une telle ampleur que quitter le restaurant par leurs propres moyens est des plus périlleux. La moindre vague peut les emporter à tout moment. « Dix-sept personnes sont coincées dans le restaurant, commenteleca- pitaineLaurentAudat,dessapeurs- pompiersdeMonaco.Il n’y a pas de blessés. On procède aux évacuations en fonction de la houle et de la hau- teur des vagues, en les accompa- gnant le long de la paroi de la digue, un par un, en toute sécurité. Des col- lèguessontpostésenhauteurpourre- pérer la houle et les prévenir par radio quand ils peuvent passer. » Ilest16 h 55,Marievientd’êtreéva- cuée.« On nous a regroupés dans la salle de cuisine, personnel et clients. C’était oppressant et stressant mais on était bien encadrés. Une femme a fait une crise de panique mais elle a été bien prise en charge. Les pom- piers sont ensuite arrivés et on a été évacués un à un, avec l’aide d’un sauveteur. On nous a mis un casque et un gilet de sauvetage. On mar- chait le long du mur en esquivant les obstacles. D’abord les clients, et en- suite les employés. » À 17 h 15, le capitaine Audat prend la décision d’interrompre l’opéra- tion d’évacuation. « Un container déplacé par la houle barre complè- tement le passage. Il reste encore neuf personnes sur place, des em- ployés et des agents de la Sûreté pu- blique. On va attendre que ça se calme. C’est beaucoup trop risqué pour tout le monde, pour l’instant. » La No Finish Line arrêtée À 17 h 05, décision a été prise d’ar- rêter définitivement la No Finish Line. La remise des prix reste pré- vue ce dimanche à 14 h. Le chapiteau devient centre d’accueil LesparticipantsàlaNoFinishLine, qui se retrouvaient dans l’impossi- bilité de rejoindre leur domicile en raison des conditions climatiques et de l’état des routes, ont été invi- tés à passer la soirée, voire la nuit, sous le chapiteau de Fontvieille. D’autresnaufragés,ailleursenPrin- cipauté,devaientlesrejoindre.Une centaine de personnes devaient passer la nuit sous le chapiteau. ARNAULT COHEN acohen@nicematin.fr Des vagues de plusieurs mètres de haut ont violemment frappé la digue de Fontvieille, hier après-midi. Bilan : une blessée grave, un restaurant coupé du monde et la No Finish Line arrêtée Les naufragés du restaurant évacués un par un par les sauveteurs. (Photos Cyril Dodergny) Une blessée et des clients confinés au resto à Monaco Ce pompier a été surpris par une grosse vague. Une victime reconnaissante… À MMeennttoonn, un immeuble situé au n° du boulevard du Fossan a été évacué hier soir vers  h en raison d’une coulée de boue. Treize personnes ont dû être relogées. Aucun blessé n’était à déplorer. Plus tôt dans la journée, la promenade Reine-Astride et la promenade du Soleil ont été fermées à la circulation en raison de la houle. Une mesure suivie par la commune de RRooqquueebbrruunnee--CCaapp-- MMaarrttiinn, qui a fermé son bord de mer entre le giratoire Joséphine-Baker et la frontière mentonnaise. Sur le reste du territoire, deux petits glissements de terrain ont été signalés sur la route de CCaasstteellllaarr et de SSoossppeell. Sospel où, en début de soirée, la mairie a appelé les habitants à déplacer les véhicules stationnés près des berges de la Bevera. Une mesure de précaution puisque le niveau de la rivière montait dangereusement. Toujours à Sospel, la salle multimédia a été inondée… Et dans le Mentonnais ? Hier soir, nous avons fait le point de la situation avec Patrice Cellario, le con- seiller de gouvernement – ministre de l’Intérieur. Comment évolue l’état de santé de la femme emportée par une vague pendant la No Finish Line ? Il faut rester excessivement prudent. Mais il semble que son état de santé soit moins sérieux que ce que craignaient les premiers diagnostics. N’aurait-il pas été plus prudent de fermer la digue plus tôt ? C’est compliqué de réécrire l’histoire. Les conditions météo évoluent de minute en minute. Les organisateurs étaient en train de fermer la digue quand c’est arrivé… Comment se déroule l’évacuation des dernières personnes coincées au restaurant « Les perles de Monte- Carlo » ? Personne n’est en danger, c’est le principal. Les neuf personnes qui restent à évacuer sont en sécurité, ont à manger et à boire. L’intervention a été rendue compliquée par l’état de la mer. Le maître-mot, c’est de ne mettre personne en danger. L’intervention s’effectuera donc demain matin. Ces neuf personnes dormiront dans le restaurant. Vous avez aussi ouvert le chapiteau de Fontvieille pour les naufragés de ces intempéries… Il fallait pouvoir accueillir les participants à la No Finish Line qui ont des difficultés à rentrer chez eux en raison des conditions météo et de l’état des routes dans les Alpes- Maritimes. Nous les invitons à la plus grande prudence et leur proposons de passer la soirée, voire la nuit, sous le chapiteau où ils ont à boire, à manger, des tables, des chaises, des lits. «Ne mettre personne en danger » Le chapiteau de Fontvieille trans- formé en centre d’accueil. Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 10. P apa, j’ai envie de représenter la France à l’Eurovision. » Cette phrase, c’est une jeune Carla qui n’avait pas encore passé les demi-finales de The Voice Kids qui l’a dite à son père. Elle a même ajouté : « Je veux le faire et je le ferai. » Et nous y voilà. Cet après- midi, un peu après 16 heures, Carla Lazzari représentera son pays à l’Eurovision Junior, en Po- logne. Un parcours qui semble na- turel pour celle qui a grandi dans une famille d’artistes. « Elle a eu un environnement favorable, entre nous ses parents, et ses grands-pa- rents, qui sommes artistes. On a vu rapidement qu’elle prenait goût au chant et à la danse » explique Jean- Sébastien Lazzari, son papa, de- puis Gliwice en Pologne. Stressée à quelques heures du grand mo- ment ? « Elle aura un peu le trac avant de monter sur scène, mais c’est normal. Mais on sent surtout une fierté de représenter son pays, c’est nous qui avons la pression pour elle ! » ajoute-t-il avec un rire. Olivier Matheron, son professeur de danse du studio Spotlight à Saint-Roch depuis cinq ans, dé- crit son évolution : « Quand elle était petite, elle était plus épar- pillée, mais maintenant ça y est, elle a sa trajectoire et sans écraser les autres, sans chercher à être quelqu’un d’autre, elle sait où elle veut aller. » « Simplicité… » Elona, Sara, Manon et Flavy, ses copines du collège Don Bosco et de danse, approuvent. « On s’est toujours bien entendues et je n’ai vraiment pas senti de changement. On voit que ça lui plaît tellement que ça nous rend heureuses de la voir comme ça. » Flavy, 16 ans, ra- joute : « Je pense que c’est rare de garder autant sa personnalité. Elle nous demande souvent des avis pour ses photos insta, des conseils, c’est cool parce qu’elle ne nous ou- blie pas. » Simplicité, naturel et maturité. Ce sont les mots qui reviennent le plus pour décrire la jeune fille. Stéphane Tallon, ami de la famille de longue date et responsable de plusieurs musées de Nice, n’est pas surpris du succès fulgurant de Carla. « On est tous persuadés que ce n’est que le début d’un long chemin. Elle a une aura, un cha- risme et garde une telle simplicité, c’est ça qui fait la différence. » Cette simplicité, c’est ce qu’admire le plus sa copine Sara : « Quand on la voit à la danse, elle est tellement na- turelle que pour nous c’est pas Carla la chanteuse qu’on voit, c’est Carla, la copine de la danse. Elle pourrait être totalement différente alors que pas du tout. » Le mot de la fin ? C’est son papa, Jean-Sébastien qui l’a : « En tant que parents c’est une fierté im- mense de voir son enfant réaliser ses rêves… » Les votes du public azuréen l’aideront peut-être à en réaliser un autre cet après-midi… CAMILLE GUIL cguil@nicematin.fr Retrouvez Carla à l’Eurovision Junior cet après-midi à 16 heures sur France 2. Ilserapossibledevoterjusqu’audébutdel’émission et 15 minutes entre chaque prestation sur le site https://junioreurovision.tv/voting. C’est le grand jour pour Carla Lazzari, enfant des Paillons qui représente la France à l’Eurovision Juniors, en Pologne (France 2, 16h) Elle peut compter sur le soutien de sa famille, ses amis, ses profs Au collège Don Bosco, Carla peut compter sur un comité de soutien ! (Photo Cyril Dodergny) Ils sont tous derrière Carla! ■ Charles Ange Ginésy, président du Conseil départemental des Alpes -Maritimes « Je suis heureux d’avoir des talents, heureux de voir celui de Carla éclater au grand jour. Je lui souhaite les meilleurs vœux pour cette nouvelle expérience. On sera tous derrière elle. » ■ Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes « Nous sommes très fiers de Carla, nous comptons sur elle et nous sommes tous derrière elle. Aujourd’hui, le message que nous voulons adresser à tout le département des Alpes-Maritimes, c’est de se mobiliser pour Carla, de se mobiliser pour son extraordinaire talent et de faire en sorte que Carla nous donne le bonheur, la fierté de gagner cette Eurovision Junior. » CharlesAnge Ginésy et Eric Ciotti avaient accueilli la jeune fille le 15 novembre pour lui souhaiter bonne chance. ■ Christian Estrosi, maire de Nice « Dimanche à 16 h, Nice et toute la France seront derrière toi ! » a-t-il écrit sur son compteTwitter Ces élus qui la soutiennent Carla, hier à Gliwice, en Pologne, lors d’une répétition. (Photo Andrzej Grygiel/EPA/MAXPPP) ■ Espace Jean-Ferrat La municipalité de Drap organise une retransmission du concours Eurovision Junior sur écran géant à l’Espace Jean-Ferrat aujourd’hui, à partir de 15h30. L’entrée est libre et une buvette et petite restauration seront proposées aux spectateurs. Les recettes de la soirée seront reversées au profit des écoles. Écran géant pour l’encourager à Drap RRééggiioonn nniiççooiissee Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 11. Attention : en cas de vigilance rouge liée aux intempéries, il est conseillé d’éviter de se déplacer. Par ailleurs, certains événements pourraient être annulés en fonction de la météo. Prière de se renseigner par téléphone. NICE Festival OVNi « Objectif Vidéo Nice ». ◗ Parcours OVNi en ville, jusqu’au er décembre. ◗ Parcours OVNi à l’hôtel, du  novembre jusqu’au er décembre. ◗ OVNi Galeries - Salon Camera Camera, du  novembre jusqu’au er décembre. Programme détaillé sur : Ovni-festival.fr Visites guidées du patrimoine ◗ hà hetà h:la tour St-François, rendez-vous, départs toutes les  mn, rue de la Tour (possibilité achat des billets sur place, en CB). ◗,et h:la crypte, rendez-vous, place Jacques- Toja. Port obligatoire de chaussures plates. Inaccessible aux moins de  ans. Kermesse de Noël Cadeaux, spécialités culinaires arméniennes, ateliers créatifs pour enfants... par l’association Union des dames arméniennes,  à  h, complexe Barsamian (, bd de la Madeleine). Théâtre pour enfants ◗  h  : Le Sceptre des éléments, théâtre l’Alphabet (, rue Delille). Dès , €. ..... ◗  h : Guignol et les vacances du Père Noël, théâtre Bellecour (, rue Trachel). Dès , €. ..... ◗  h : Le Noël de Groomy, théâtre Bellecour (, rue Trachel). Dès , €. ..... Inauguration de la rue Jacques-Médecin  h, rue de l’Opéra. Rassemblement à l’initiative, de l’association Tous citoyens, « Non à une rue Jacques-Médecin à Nice »,  h, statue de l’Apollon, place Masséna. Opéra Andrea Chénier, d’Umberto Giordano,  h, opéra (-, rue St-François-de-Paule).  à  €. ..... Opera-nice.org Projections à la cinémathèque ◗  h : Mademoiselle Joncquières, d’Emmanuel Mouret. ◗  h : Amazing Grace - Aretha Franklin, d’Alan Elliott et Sydney Pollack.  ou  €. Cinémathèque (Acropolis, , esplanade Kennedy). ..... Cinematheque-nice.com Théâtre ◗  h : Les Bidochon, théâtre du Cours (, rue de la Barillerie). Dès , €. ..... ◗  h : Histoires courtes de Sacha Guitry, théâtre de la Cité (, rue Paganini). Dès , €. ..... ◗  h : Le Dîner de cons, théâtre des Oiseaux (, rue de l’Abbaye). Dès , €. ..... ◗  h : Chéri on se dit tout !, la Comédie de Nice (, rue Auguste-Gal). Dès , €. ..... ◗  h : Mariage d’enfer, théâtre de l’Eau Vive (, bd Carabacel). Dès , €. ..... ◗  h  : Le Médecin malgré lui, théâtre l’Alphabet (, rue Delille). Dès , €. ..... ◗  h  : Une très belle histoire de théâtre en presque  h , théâtre du Cours (, rue de la Barillerie). Dès  €. ..... ◗  h : Fugueuses, théâtre de l’Atelier (, rue Barillerie). Dès , €. ..... ◗  h : Ils déménagent, théâtre La Nouvelle Comédie (, rue Cronstadt). Dès, €. ..... ◗  h  : Dans la peau de ma femme, la Comédie de Nice (, rue Auguste-Gal). Dès , €. ..... ◗  h  : Hypnose et mentalisme, par Jay Kynesios, théâtre La Nouvelle Comédie (, rue Cronstadt). Dès , €. ..... ◗  h : Même les cons ont droit au bonheur, théâtre de l’Atelier (, rue Barillerie). Dès , €. ..... ◗  h : With love, par Thom Trondel, la Comédie de Nice (, rue Auguste-Gal). Dès n €. ..... ◗  h  : Tin, théâtre de l’Eau Vive (, bd Carabacel). Dès , €. ..... ◗  h  : Jamais le premier soir, théâtre du Cours (, rue de la Barillerie). Dès  €. ..... Concerts ◗  h  : par l’Orchestre d’harmonie de la ville de Nice, église Notre-Dame-du- Port. Entrée libre. ◗  h : Films en chœur, par les Chœurs de Rimiez Œ cumenia, direction Christian Leonetti, église anglicane (, rue de la Buffa). Entrée libre. ◗  h  : concert exceptionnel de solidarité, Appel national pour la Tsédaka, avec Gilbert Montagné, auditorium Athena, Acropolis (, esplanade Kennedy).  à  €. Réservations : .... ou sur billetweb.fr ◗  h : M,  h, palais Nikaïa (, bd du Mercantour).  à  €. ..... Nikaia.fr Conférence-concert La Place Jemâa-El-Fna de Marrakech et ses conteurs,  h, palais de l’Agriculture (, promenade des Anglais).  à  €. Billetterie : Vupasvu.com/agenda/le- tango-du-marginal- luniversel Finale de Starseniors  h , Acropolis (, esplanade Kennedy).  ou  €. Billetterie : Office municipal niçois des seniors (, rue Gioffredo). ..... Nice.fr CAGNES-SUR-MER US Cagnes Aiki Goshindo : stages caritatifs, ce matin De  h à  h , au dojo du gymnase Colette-Besson : Do In (shiatsu), de  h à  h  et Aiki Jujutsu et Iai Do, de  h  à  h . Tarif : € au profit du Téléthon. Enfants à partir de  ans. Festival de musique sacrée, ce soir A  h , église N.-D. de la Mer : « La musique vocale à travers les siècles » par l‘ensemble Voxabulaire. Au programme : Monteverdi, Rossini, Bruckner, Poulenc, Arvo Pärt... Tarifs :  et € ; gratuit moins de  ans. Billets en vente à la Maison des Associations (, avenue de l’hôtel de ville), tél. .... ou sur place le soir du concert. Rens. .... ou au ..... Votre agenda aujourd’hui MMééttrrooppoollee Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 12. GGrraanndd SSuudd CCaarrnneett Avis d'obsèques M. René Fantino et Mme, née Annie Ghibaudo, sa fille et son gendre, leurs enfants et petits-en- fants ; M. Michel Ghibaudo, son fils, Caroline, ses enfants et petits-en- fants ; Parents, alliés et amis Font part du rappel à Dieu de Madame Veuve Fortuné GHIBAUDO née Lucie BORGNA survenu le 20 novembre 2019, dans sa 100e année, munie des sa- crements de l’Église. Elle a rejoint son époux décédé le 23 janvier 2005 dans l’espérance. La bénédiction d’adieu sera célé- brée le lundi 25 novembre 2019, à 14 h 15, au monastère de Cimiez, suivie de l’inhumation au cime- tière de Gairaut. Visites au funérarium de Saint- André-de-la-Roche. Nous rendons grâce à Dieu pour la vie qu’il donne ! « Perdus au milieu des larmes, mais heureux de te savoir en paix. » PF Robaut Prestations 04.92.00.41.41 De Mougins, Vallauris : Mme Renée Pugi, sa compagne ; Jean-Paul et Catherine Lambert, ses enfants ; Laure et Alexandra, ses petites- filles ; Bernard et Fabienne Pugi, ainsi que Marine, Léa et Jules, leurs en- fants ; Les familles Iperti ; Parents et alliés Ont la tristesse de faire part du décès de Monsieur Louis LAMBERT Dit « LOULOU » Président du cercle d’histoire et d’archéologie de Mougins (CHAM) survenu à Mougins le 22 novem- bre 2019, à l’âge de 85 ans. Les obsèques seront célébrées le mardi26novembre2019,à15heu- res, en l’église Saint-Jacques-Le- Majeur, à Mougins-Village, sui- vies de l’inhumation au cimetière du Grand-Vallon, à Mougins. Visites à l’athanée de Cannes. PF Roblot 04.93.64.97.79 In Mémoriam Madame Murielle CHARPENTIER née FRASSATI Trois ans déjà que tu nous as quittés. Tu nous manques tous les jours mais tu seras dans nos cœurs pour toujours. Une pensée pour toi en ce jour anniversaire. Tes parents, tes enfants, ta sœur et toute ta famille. 24 novembre 2012 24 novembre 2019 Jean Marc LUNGERI Je parle souvent de toi pour te faire vivre. Papa qui t’aime. L es paroles de la chanson avec la- quelle le duo Madame Monsieur a représenté la France à l’Eurovi- sion, en 2018 à Lisbonne, ont inspiré l’illustratrice néerlandaise Saskia Halfmouw. Le livre illustré Mercy paraî- tra en avril aux Pays-Bas. Les paroles serviront de fil rouge à la narration. La Vençoise Emilie Satt, et Jean-Karl Lucas, le duo de Madame Monsieur, sont ravis de ce prolongement donné à l’extraordinaire histoire de la petite Mercy. Dans un entretien accordé au site néerlandais www.eurostory.nl, ils avaient évoqué l’idée de faire de ces paroles – qui commencent par « Je suis né ce matin, je m’appelle Mercy » – un livre illustré. Au même moment, l’artiste néerlandaise Saskia Halfmouw, inspirée par la chanson, avait déjà créé une ode illustrée pour Eurostory. Tous ces éléments ont été réunis pour aboutir à un livre qui sera publié en néerlandais en avril prochain par De Eenhoorn. Les bénéfices iront à Mercy et sa maman « Grâce à la volonté d’Edward van de Vendel, eurofan et auteur de livres pour enfants, c’est finalement au Pays-Bas et en Flandres chez l’éditeur De Eenho- orn que ce projet verra le jour. Les bé- néfices de la vente de ce livre iront à Mercy et sa maman Taiwo, qui résident actuellement en Italie », commente le duo. On attend désormais avec impa- tience une version française. Emilie et Jean-Karl recherchent une maison d’éditions. En novembre 2017, Emilie Satt et Jean- Karl Lucas plus connus sous le nom de Madame Monsieur, ont vu un message sur Twitter à propos de la naissance de la petite Mercy, à bord de l’Aqua- rius. C’est un reporter de Nice-Matin, présent pendant le périple, qui avait rendu compte de cette naissance mi- raculeuse. Le navire de l’organisation humani- taire SOS Méditerranée venait tout juste de sauver sa mère ainsi que près de mille migrants. Une fois de plus, l’histoire de Mercy trouve un prolongement par le biais d’une émotion. Ce n’est sans doute pas fini. G. L. Le livre sera publié en avril. (DR) Jeudi matin, la place Frédéric-Mistral à Aups (Var) a enfilé ses habits d’hiver pour accueillir le premier marché aux truffes noires de la saison. Une pre- mière mitigée, avec seulement six pro- ducteurs ayant sorti leurs étals. La rai- son ? Une satanée pluie... «On nous l’avait annoncée », sourit Philippe De Santis, président du Syndicat des truf- ficulteurs varois. Pourtant, tuber melanosporuml’aime,la pluie, nécessaire à sa croissance prin- tanièreetestivale. Mais2019s’annonce comme un cru spécial. Toujours la fauteauxaverses...«Certains villages, où il n’a pas plu avant septembre, n’auront pas de truffes, explique le président. À Aups, par exemple on devrait être entre... deux eaux. Il y a des rabasses mais nous aurons sans doute une super qualité de truffes tardives entre janvier et mars...»  euros les  grammes En revanche, le diamant noir ne sera pas abondant, précise Philippe De San- tis : « Quantitativement la récolte sera médiocre. Par contre, côté qualité, on est au top ! » Et qui dit rareté, dit prix plus élevé. L’an passé, les prix tour- naient autour de 40€ les 100 gr lors de l’ouverture. Cette année, le prix moyen se situe plus aux alentours de 60€ pour un produit de bonne maturité. Jeudi matin,malgré la présence de seu- lementsixstands,lesfragrancesonten- vahilaplaceMistraldèslecoupd’envoi du marché où la fréquentation était encore timide. Cela dit, les habitués ont peut-être été perturbés par l’ou- verture anticipée du marché puisque d’ordinaire le rendez-vous est fixé le dernier jour du mois de novembre. Et pas celui du Beaujolais ! Reste que les semaines à venir seront cruciales avec pour crainte le gel qui, s’il s’avérait trop important, pourrait abîmerunepartiedestruffesdesurface et de... Noël. « Si ça continue comme ça, on aura des truffes de très bonne qualité, se veut op- timiste le président Philippe De Santis, avantde préciser.Mais avec la pluie qui tombe, il ne faudrait pas que le froid s’en mêle, car ça pourrait être dramati- que. S’il y a un gros coup de gel avant la fin décembre, ça mettrait la récolte en l’air. »Àchaquemarchésuffitsapeine... A. R. ■ Tous les jeudis,de 9 h à 13 h,place Mistral. Les restaurateurs du secteur ont, comme de coutume, honoré ce premier marché. (Photos Sophie Louvet) Le premier marché aux truffes de la saison a eu lieu à Aups La chanson Mercy de Madame Monsieur adaptée en livre
  • 13. Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin CCaarrnneett GRASSE MANDELIEU VILLENEUVE-LOUBET CANNES 6 agences : Nice (2) – La Trinité - Contes Cannes – Colomars 04 93 54 54 53 FUNECAP SUD EST – SAS au capital de 2 671 620 € - rue du souvenir français, 83390 Cuers – RCS Toulon 302 077 169 – N° ORIAS 07027908. Complexe Funéraire de La Madeleine Espace de 400 m2 pensé pour les familles Accueil soigné et chaleureux · Salons spacieux 265 Bd de la Madeleine - Nice - Tél. 04 93 83 01 37
  • 14. France/Monde « A gresseur, harceleur, t’es foutu, les fem- mes sont dans la rue » : des dizaines de mil- liers de personnes ont battu le pavé hier dans toute la France pour « dire stop aux violences sexistes et sexuel- les », une « marée violette » pour peser sur le gouverne- ment à deux jours de la fin du « Grenelle » lancé contre ce fléau. La trentaine de marches or- ganisées en France a ras- semblé « 150 000 person- nes », dont « 100 000 à Paris »,selonlecollectiffémi- niste #NousToutes. Le cabi- net Occurrence a pour sa part dénombré 49 000 mani- festants dans la capitale lors de son comptage pour un collectif de médias. « C’est la plus grande marche de l’histoire de France contre les violences »sexistesetsexuel- les, s’est félicitée l’une des organisatrices, Caroline De Haas.  organisations Il y a un an, près de 50 000 personnes s’étaient rassem- blées dans toute la France dont 30 000 à Paris selon les organisatrices, la police comptant alors 12 000 mani- festants dans la capitale. Hier, la police ou les préfec- tures ont dénombré 5 500 manifestants à Lyon, plus de 2 000 à Rennes, 1 650 à Stras- bourg, 1 000 à Bordeaux… À Paris, derrière la bande- role de tête tenue par l’Union nationale des fa- milles de féminicide (UNFF), plusieurs personnes por- taient des pancartes affi- chant la photo de leur pro- che tuée. Depuis le début de l’année 2019, au moins 117 femmes ont été tuées par leur con- joint ou ex-conjoint, selon un décompte et une étude au cas par cas menés par l’AFP. Durant toute l’année 2018, le chiffre avait atteint 121 femmes victimes, selon le ministère de l’Intérieur. « Dans 32 féminicides, c’est Noël », pouvait-on lire sur une pancarte ironique dans lecortègeparisien,composé de femmes en majorité mais aussid’hommes.L’ambiance était à la fois festive et em- preinte de gravité. Une grande banderole s’éle- vait contre une « justice com- plice », tandis qu’une multi- tude de pancartes procla- maient : « Ras le viol », « Féminicides, pas une de plus », « Brisons le silence, pas les femmes », « Qui ne dit mot ne consent pas »… Près de 70 organisations (Planning familial, CGT, CFDT, EELV, LFI, PS, Unef, PCF, SOS homophobie…) et de nombreuses personnali- tés se sont jointes au défilé parisien. Parmi elles, les co- médiennes Muriel Robin, Alexandra Lamy, Julie Gayet, Sandrine Bonnaire et Eva Darlan, ou encore Vincent Trintignant – le frère de Marie, tuée par Bertrand Cantat en 2003. « Minute de cris » À Strasbourg, la manifesta- tion a été marquée par un moment fort : le témoignage des deux enfants et de la sœur d’une femme tuée par son compagnon. Tous sourds-muets, ils se sont ex- primésenlangue dessignes, avec une interprète qui tra- duisaitpourlafoule,parcou- rue par une vive émotion. Le cortège bordelais était rythmé par les percussions d’une batucada « fémi- niste ». Une minute de si- lence a été observée à la mémoire de Safia M., mère de quatre enfants poignar- dée à mort le 21 octobre par son ex-conjoint dans un quartier populaire de la ville. Elle a été suivie par une « minute de cris », pour que les participantes puis- sent « hurler leur colère ». Le collectif #NousToutes a globalement pointé un « manque de moyens » et une « absence de réponse à la hauteur de la part du gou- vernement ». Il réclame un milliard d’euros par an pour la lutte contre les violences faites aux femmes, alors que le budget qui lui est consa- cré est de 361,5 millions d’euros, selon l’entourage de la secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa. Cette mobilisation survient juste avant la clôture, de- main, du « Grenelle contre les violences conjugales », lancé début septembre pour tenter d’enrayer ce fléau. Le Premier ministre Édouard Philippe, accom- pagné d’une douzaine de membres du gouverne- ment, doit y annoncer ou confirmer une quarantaine de mesures, dont celles dé- voilées au lancement de ce chantier le 3 septembre. Des dizaines de milliers de personnes, dont 49 000 à Paris, ont battu le pavé alors que le Grenelle sur les violences conjugales doit rendre ses conclusions demain Mobilisation historique contre les violences envers les femmes Des défilés étaient organisés à Paris (ci-dessus), mais aussi à Lyon, Rennes, Strasbourg, Bordeaux... (Photo AFP) Féminicide dans le Loiret : le mari mis en examen Un homme de  ans a été mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint et écroué pour le meurtre de sa femme, retrouvée dimanche dans une forêt du Loiret. Cet agent de sécurité, père de deux enfants d’une précédente union, avait été placé en garde à vue jeudi matin. « Après avoir niélesfaits,illesareconnus, expliquant que le samedi  novembre, il s’était violemment disputé avec son épouse à propos d’une relation adultérine qu’elle aurait pu entretenir, réelle ou supposée », a indiqué le procureur de la République d’Orléans, Nicolas Bessone. « Au cours de la dispute, il aurait donné deux très violents coups de poing à la face et elle serait tombée KO au sol », puis il « l’a étranglée avec un foulard », a-t-il expliqué. Le Sénat valide le nouveau régime fiscal des chefs d’entreprise Le Sénat a voté hier une mesure visant à imposer aux dirigeants d’entreprises françaises d’être domiciliés fiscalement en France dès  millions d’euros de chiffres d’affaires, déjà adoptée par l’Assemblée nationale. Les députés avaient lors de leur examen du projet de loi de finances  revu à la baisse le seuil, qui était initialement d’un milliard d’euros. Le PS appelle ses sympathisants à manifester le  décembre Le Conseil national du PS, réuni hier à Paris, a appelé à l’unanimité ses sympathisants à participer à la manifestation du  décembre. À Emmanuel Macron, qui a réduit cette manifestation à la défense des régimes spéciaux, Olivier Faure, premier secrétaire du parti, a répondu : « il n’y a qu’un régime spécial que les manifestants veulent abolir, tout de suite, celui des grandes fortunes », qui sont « renforcées », selon lui, par la politique du Président. À travers l’Hexagone Une fillette de 4 ans et un adolescent de 15 ans, d’une même fratrie, ont péri hier dans l’incendie d’une mai- son à Folschviller (Moselle), qui a aussi fait trois bles- sés dont deux graves. Une femme de 70 ans, la grand-mère des enfants, a été gravement blessée, brûlée aux jambes et au dos, et un homme de 25 ans légèrement blessé, in- commodé par les fumées, dans l’« embrasement gé- néralisé » de cette maison comprenant deux ni- veaux et des combles, a indiqué le lieutenant-colo- nel Michaël Schmitt, du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis). Une cinquième personne, un homme ayant participé aux opérations de secours avant l’arrivée des pom- piers, a été blessée gravement aux bras et aux mains. « L’adolescent de 15 ans s’est retrouvé bloqué au pre- mier étage dans le feu », a indiqué le lieutenant-co- lonel Schmitt, expliquant que l’escalier de la maison s’était effondré. Cet incendie à Folschviller, ville de quelque 4 000 ha- bitants à 50 km de Metz, a mobilisé une quinzaine d’engins de huit centres de secours et une soixan- taine de sapeurs-pompiers. L’origine du feu n’était pas encore déterminée hier soir. Moselle: deux enfants de  et  ans meurentdansl’incendied’unemaison Une soixantaine de pompiers assistés par huit engins ont été mobilisés. (Photo France Bleu) Vers de nouvelles élections en Bolivie Les sénateurs boliviens ont donné leur feu vert hier à de nouvelles élections présidentielle et législatives sans Evo Morales, censées mettre fin à l’instabilité qui secoue le pays depuis le  octobre. Hong Kong appelé aux urnes Hong Kong organise aujourd’hui des élections de district, un scrutin ultra-local mais à valeur de test pour la popularité du gouvernement local pro-Pékin, qui se montre inflexible. Le pape François au Japon Le pape François est arrivé hier à Tokyo pour une visite de  jours au Japon où il se fera l’avocat du désarmement nucléaire. À travers les continents
  • 15. FFrraannccee//MMoonnddee « E st-ce qu’il y a des psycholo- gues dans la salle ? »Aufond, unejeunefemmeselève.Do- miniqueRizetplisselesyeux.« Per- sonne?»Onluimurmurequesi;les projecteurs qui éclairent la scène l’éblouissent, il ne la voit toujours pas.Les lumières delasalle sont fi- nalementrallumées:unedizainede spectateurs est debout. « Il y a des gens qui se sont sentis mal pendant les témoignages, poursuit le jour- naliste de BFM TV, animateur des débats hier matin. Vous pouvez vous rendre à l’entrée de la salle, là où l’on donne les tickets, pour parler avec eux ? » Sanglots étouffés, un petit groupe sort et le noir revient. Utøya, Moscou, Marseille... Quelques minutes plustôt, se sont succédé des paroles de victimes. Lisbethestnorvégienne.Safilleest morte avec 68 autres personnes sous les balles du terroriste d’ex- trême droite Anders Breivik parce qu’elle participait à l’université d’été de la Ligue de jeunesse du parti travailliste, le 22 juillet 2011 sur l’île d’Utøya. Svetlana est ka- zakh,safilleestmortedanslaprise d’otages à l’opéra de Moscou par des terroristes tchétchènes en 2002. Dans les casques audio, la voix de la traductrice est hachée. Parfois la connexion est mauvaise et s’interrompt, Svetlana finit ses phrasesrarement.Onpeineàsaisir ledéroulédesfaits ;ladouleurelle, est universelle. Deux jours plus tôt, Sylvie, de Mar- seille, avait pris le micro. Sa fille est morte à la gare Saint-Charles, égorgée le 1er octobre 2017 par un terroriste islamiste. « Son témoi- gnage m’a marquée, elle a bien ex- pliqué que les victimes ne sont pas assez écoutées », relève Amira. Vençoise, cette dernière était se- couristebénévoleàlaProtectionci- vile le soir du 14 juillet 2016 à Nice. Pendantdeuxsemaines,elleaaidé, à la préfecture, puis à la Maison des victimes. Elle s’est rendue au congrès parce que c’est « impor- tant pour [elle] ». Parce qu’elle a mis deux ans à retourner sur la Prom’, et à chaque fois qu’elle pé- dale en VTT depuis Cagnes-sur- Mer, elle s’arrête au carrefour Ma- gnan – là où le terroriste au volant du camion a commencé à tuer –, descend de vélo et marche en re- gardantlesol.Elledit :« Je reprends ma vie quai des États-Unis »,deuxki- lomètres plus bas. Hier, Amira était « un peu déçue » parce qu’elle aurait voulu enten- dre « plus de victimes », surtout « plus de Niçois ». « Il y a eu beau- coup de professionnels, d’experts, beaucoup de paroles, mais les Niçois n’étaient pas visés. Pourtant, on est encore fragilisé. »Forcément,lecon- grèsdesvictimesdeterrorismeest « international », et posait cette année la question de l’équité de traitement entre toutes les victi- mes de tous les pays. En quatre ans, Amira a rencontré des psychologues une fois, cinq jours après l’attentat. Elle ne dor- mait plus, pleurait beaucoup. « On a discuté pendant une heure, ils m’ont expliqué que j’avais le droit de me plaindre, de me considérer mal- gré tout comme une victime, même si je n’avais perdu personne. Voir ce que j’ai vu ce soir-là, ça m’a mis dans un état de choc. Et puis ça s’est passé à Nice, chez moi. » « Je ne sais pas trop où aller » Depuis,elleasouventpenséàcon- sulter « la psychologue du coin », mais n’a pas franchi le pas. « Je ne sais pas trop où aller, en fait. » Elle interroge:«Jenesaispas,est-cequ’il y a un centre qui a spécialement ou- vert pour ça ? » Aujourd’hui, subsistent à Nice – outrelesassociations–lestandard du centre d’accueil psychiatrique (au 04.92.03.33.35. pour les adul- tes),l’Espaced’informationetd’ac- compagnement (EIA) et la Maison d’accueil des victimes. L’antenne régionale de prise en charge glo- bale du psychotraumatisme pro- miseparlaministredelaJusticeNi- coleBelloubetestencoursdemise en place. Un prélude à l’accueil du « Centreeuropéend’expertisepour les victimes du terrorisme » ? Le maire de Nice, Christian Estrosi, l’espère. La Ville a fait acte de can- didature. AURORE MALVAL Sept cents d’entre elles participaient au 8e congrès international sur le sujet, qui s’est clôturé hier Des victimes de  nationalités ont lu un manifeste pour une égale reconnaissance. (Photo A. M.) LLuunnddii Bien triste anniversaire pour les « gilets jaunes ». L’année dernière, lafêteavaitpourtantbiencommencé sur les ronds-points où l’on grillait des saucisses et servait du café dans une convivialité perdue dans l’anonymat des lotissements sans âme et des courses du samedi au Leclerc. Au micro des chaînes d’info, les témoignages racontaient les frustrations et les peurs des gens modestes. On faisait comme si les slogans homophobes, sexistes, racistes et antisémites étaient sans importance, comme si les menaces de mort contre les élus étaient somme toute compréhensibles, comme si les violences contre les automobilistes récalcitrants à endosser le gilet jaunen’étaientquedesplaisanteries. On oubliait soigneusement les dix morts causées par les barrages, après tout, tout cela relevait du banal accident de la route… Les commentaires dégoulinaient de bienveillance, tous, nous nous frappions la poitrine pour avouer nos fautes de n’avoir rien vu, rien prévu, rien proposé. Et puis, très vite, tout a dérapé dans le saccage et le pillage. Se sont rejoints dans un mélange détonnant le sentiment d’impunité du côté des manifestants etdeculpabilitéducôtédespolitiques et des élites. Aujourd’hui, le désastre est consommé. Les « gilets jaunes » sincères sont rentrés chez eux et regardent, assommés, les profana- teurs et les casseurs voler leurs rêves. Les forces de l’ordre, épuisées, voient la haine dans les yeux qui leur font face. Le gouvernement sort son chéquier sans jamais apaiser la soif inextinguible de subventions. Les oppositions de tout poil – politiques ou syndicales – se frottent les mains sans réaliser que le monstre de détestation qu’elles nourrissent va demain les dévorer. Jamais, je n’avais vu notre pays dans un tel état de déli- quescence morale et de sauvagerie autodestructrice. Quand un peuple a perdu à ce point le sens du bien commun et la fierté de son destin collectif, la route est grande ouverte pour toutes les barbaries. MMaarrddii Porte de Versailles, les maires de France célèbrent la grand-messe de leur congrès annuel. Ils y accueillent aujourd’hui fraîchement mais poli- ment le président de la République. En saluant Emmanuel Macron, FrançoisBaroin,leprésident de l’Association des maires, a navigué précautionneusement entre la courtoisie républicaine qui lui est propre et la pugnacité que lui impose sa fonction. Mais quand il a asséné qu’avec la taxe d’habitation, le président de la République avait supprimé « un impôt qui ne lui appartenait pas », il a poussé la démagogie très loin. Il est évidemment de la responsa- bilité de l’État central de fixer la nature et les modalités des ressources fiscales des collectivités locales, celles-ci en déterminant ensuite le montant. François Baroin avait sans doute aussi « oublié » (?) que les exonérations de cette taxe votées par les conseils municipaux sont compensées par l’État et qu’une part importante des budgets communaux relèvent d’un maquis de dotations, au premier chef desquelles la DGF, dotation globale defonctionnement,pourmilliards d’euros. Pour parler clair, l’État impécunieux s’endette pour financer les communes qui arguent ensuite de leur bonne gestion. Avec malice, le président de la République lui a rétorqué que les maires empocheront les bénéfices électoraux de la suppression d’un impôt injuste et là encore compensé par l’État. Un point partout, la balle au centre. JJeeuuddii Leprésidentd’uneintercommunalité de Seine-Saint- Denis annonce que le film J’accuse sera déprogrammé des salles de cinéma du territoire «EstEnsemble», puis est heureusement revenu sur une décision intempestive et injustifiable au regard de l’inaliénable liberté d’expression. Que vous décidiez en votre âme et conscience de ne pas aller voir ce film, au motif que son réalisateur, monsieur Polanski, a été condamné dans une affaire de viol sur mineure et qu’il a fait l’objet de plusieurs dénonciations similaires, cela relève de votre libre arbitre et votre démarche est parfaitement légitime. Mais si nous décidons de confier à nos élus locaux le soin d’exercer la police de la pensée, les pires dérives sont à craindre. Cet élu, tout en renonçant à l’interdiction, a néanmoins demandé que les projections soient accompagnées d’un débat sur les violences sexuelles. Pourquoi pas, mais au regard du sujet du film, l’affaire Dreyfus, il serait beaucoup plus efficient de consacrer ces échanges à l’antisémitisme qui s’exacerbe dans tant de quartiers du -… VVeennddrreeddii La position de monsieur Laurent Berger sur la réforme des retraites devient totalement illisible. Il affiche depuis plusieurs années son soutien à un système par points qui est au cœur du dispositif expertisé par le gouvernement. Mais voilà qu’hier il a approuvé la CFDT Cheminots qui veut garder son régime spécial, totalement antinomique précisément avec la réforme qu’il défend ! Par ailleurs, il ne défilera pas aux cotés des camarades syndiqués, y compris ladite CFDT Cheminots, le  décembre prochain, au motif qu’ils ne veulent pas de sa réforme par points… Ceux qui ont compris la philosophie de monsieur Berger peuvent écrire à monsieur Jean-Paul Delevoye. Vous trouverez l’adresse sur le site Internet du gouvernement. «« QQuuaanndd uunn ppeeuuppllee aa ppeerrdduu ààccee ppooiinntt llee sseennss dduu bbiieenn ccoommmmuunn eett llaaffiieerrttéé ddee ssoonn ddeessttiinn ccoolllleeccttiiff,, llaarroouuttee eesstt ggrraannddee oouuvveerrttee ppoouurr ttoouutteess lleess bbaarrbbaarriieess.. »» SSiiggnnéé RRoosseellyynnee Le regard de Roselyne Bachelot sur l’actualité edito@nicematin.fr Des victimes du terrorisme du monde entier réunies à Nice Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 16. L ’islam : menace ou défi ? C’est le titre du dernier livre de Mgr Dominique Rey. Un ou- vrage dans lequel l’évêque de Fré- jus-Toulon aborde, en tant que chrétien, les questions brûlantes que sont l’immigration, le commu- nautarisme, ou encore la radicali- sation islamiste. Dimanche  novembre, plus de   personnes ont manifesté à Paris pour dénoncer les actes antimusulmans. La France est-elle islamophobe ? Certains ont peut-être le sentiment d’une invasion, d’un remplacement. Sentiment porté et entretenu par certains courants politiques qui exploitent la croissance démographique des musulmans. Dans certains quartiers, ce sentiment peut produire du rejet, se traduire par de l’ostracisme et, du coup, être vécu douloureusement par un certain nombre de musulmans. Mais répondez : la France est-elle islamophobe ? Il est difficile de parler en général du fait de l’éclatement de notre pays. Ce que le sociologue Jérôme Fourquet appelle « l’archipel français ». Cet éclatement dans l’individualisme, le corporatisme fait qu’on a désormais du mal à penser le global, à penser l’unité du pays. Il y a aujourd’hui en France une fragmentation de la vie sociale. Et face à la croissance numérique, statistique, démographique de l’islam, certains peuvent réagir avec virulence. Ce comportement entretient cet écartèlement, cette fragmentation de notre société. Mais peut-on parler pour autant d’islamophobie globale ? Je ne crois pas. Tout comme il ne faut pas généraliser le phénomène de radicalisation à l’ensemble de l’islam. Je connais des musulmans qui sont des hommes de paix et de fraternité. Avec ce livre, ne craignez-vous pas de jeter de l’huile sur le feu ? L’islam n’est pas simplement le fait de flux migratoires. Il fait aujourd’hui partie de la démographie de la France. Mais en lien étroit avec une désocialisation dans certains quartiers, une marginalisation ressentie comme telle, on assiste à une radicalisation. Bien sûr, je ne peux pas réduire l’islam à ces groupes radicalisés, mais ces derniers rendent compte d’une réalité qu’on doit affronter avec lucidité, sans se cacher les yeux. Mon livre tente d’expliquer simplement comment, en tant que chrétien, je dois prendre la mesure de cette quête musulmane, comment je dois l’analyser. Tout en restant ouvert au dialogue. Je ne fais pas du prosélytisme. Je n’arrive pas en brandissant une arme pour essayer de faire en sorte que l’autre cède à mes injonctions, ou à mes prescriptions. C’est sur une ligne étroite, entre l’annonce de la « bonne nouvelle » et une attitude d’ouverture, d’accueil de l’autre qui porte aussi des richesses, que nous, chrétiens, devons témoigner de notre foi. Si vous réfutez la thèse du « Grand Remplacement », en revanche, vous abordez à plusieurs reprises le « choc des civilisations »... Ce n’est pas non plus un leitmotiv, mais le constat d’une fracture sociale qui fait que des blocs s’affrontent sérieusement dans notre société. Et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui il y a une espèce de disqualification du discours politique. On a du mal à trouver une unité. Je mets cette fragmentation en parallèle avec la perte des repères chrétiens. À titre d’exemple : une partie de ma famille était radical- socialiste et très anticléricale, mais nous avions néanmoins tous en commun les mêmes repères, les mêmes valeurs morales qui avaient été portés par le judéo- christianisme. Ce substrat-là, ce socle-là disparaît. Ce qui rend beaucoup plus difficile de penser communauté nationale, de faire Nation. Aujourd’hui, on est dans l’incapacité de trouver ce qui nous est commun. Lorsque vous dites que le religieux a toute sa place dans la société, vous remettez en question le principe de la laïcité à la française ? Un chrétien ne peut pas dire « Je suis chrétien dans ma vie privée, et dès que j’arrive à mon boulot je ne le suis plus ». Ce n’est pas cohérent. Ce que je dénonce c’est une vision de la laïcité qui consiste à dire : la religion c’est dans le privé, c’est à la maison. La vie chrétienne s’exprime bien sûr à la maison, mais elle s’exprime aussi dans la vie publique où j’agis comme chrétien. Je ne suis pas obligé de dire que je suis chrétien au boulot. Mais ça fait partie de ma vision du monde, de ma manière d’appréhender les choses de la vie. Ce que je dénonce, c’est la dérive d’une laïcité qui serait oublieuse du fait que le religieux fait partie de l’humain. Je prêche bien sûr pour mon Église, mais j’admets tout à fait qu’un juif, un musulman, un bouddhiste ou même un non-croyant puisse exprimer ses convictions dans sa vie publique. À ce sujet, quelle est votre position sur les signes religieux ? C’est une question de subtilité, de nuance. L’expression de ses convictions religieuses dans la vie publique doit se faire de façon non excessive. Mais permettez- moi de dire que porter une petite croix sur son pull-over ou sa chemise et puis exhiber un voile, ce n’est pas la même chose. Outre la question de la dignité de la femme qui se pose derrière le port du voile, ce dernier est aussi parfois utilisé comme moyen pour exhiber de manière provocante sa croyance. On peut alors parler de dérive. Vous avez beau vous dire ouvert au dialogue, on a l’impression en vous lisant que le christianisme est en compétition avec l’islam... S’il n’y a pas à un moment ou à un autre une rencontre, on tombe dans la confrontation. Allons- nous trouver sur notre route des musulmans qui acceptent d’entrer dans ce dialogue ? On en trouve quelques-uns, mais l’une des difficultés, c’est qu’il n’y a pas un islam, mais des islams avec des visions de la foi variables selon les communautés. L’autre difficulté pour entamer un dialogue, c’est que fondamentalement, pour nous chrétiens, la foi a un lien avec la raison. C’est-à-dire que je dois pouvoir justifier par mon intelligence, par ma pensée les motifs qui me donnent à croire. Dans l’islam, ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une foi transcendante : Dieu nous dépasse infiniment, il est inaccessible et il faut respecter un certain nombre de prescriptions juridiques. Ce qu’on attend de l’islam, c’est de trouver des interlocuteurs avec lesquels on peut vraiment entamer un dialogue. Et pas un dialogue de sourds. Dans votre livre, vous appelez les chrétiens à réagir, à clamer haut et fort leur foi... Dans l’Apocalypse, il y a cette parole de Dieu : « Je vomis les tièdes. » On doit être fier de sa foi. Il faut l’assumer. Quand je vois des jeunes Français qui deviennent musulmans – je ne parle pas des jeunes issus de l’immigration, mais de ceux dont la famille était a priori chrétienne – je me pose la question : pourquoi se sont-ils convertis ? Peut-être à cause d’un manque de témoignage de la part des chrétiens qui fait qu’ils n’ont pas trouvé dans le Christ ce qu’ils cherchaient, et sont allés voir ailleurs.Quandjemelèveàheures pour une marche hygiénique, je vois tous ces hommes, dont nombre de jeunes, qui vont à la mosquée. C’est impressionnant. Ce témoignage de sérieux, d’engagement doit nous interpeller, nous chrétiens, par rapport à notre foi qui est parfois un peu éteinte, assoupie. Ce sursaut souhaitable des chrétiens ne veut pas dire tomber dans l’agressivité, ni dans le prosélytisme, mais essayer de vivre à hauteur d’Évangile. PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE-LOUIS PAGÈS plpages@varmatin.com 1.L’islam :menaceoudéfi ?AuxéditionsArtège. Dans une France où l’islam radical se fait chaque jour plus visible, l’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon appelle les chrétiens à se ressaisir, tout en restant ouvert au dialogue. Attention: affaire sensible Monseigneur Rey : « Dieu vomit les tièdes » Le religieux fait partie de l’humain” ‘‘ Les chrétiens doivent être fiers de leur foi” ‘‘ (PhotoFrankMuller) LL’’iinntteerrvviieeww  septembre  : naissance à Saint-Etienne.  juin  : ordonné prêtre pour le diocèse de Paris.  septembre  : consacré évêque du diocèse de Fréjus-Toulon par le cardinal Lustiger. Été  : lance un appel contre l’intervention militaire de la France en Syrie. Octobre  : publie L’islam : menace ou défi ? aux éditionsArtège. Bio express Dimanche 24 novembre 2019 nice-matin
  • 17. ddiimmaanncchhee 2244 nnoovveemmbbrree 22001199 Vo t re ca h i e r g rat u i t to u s l e s d i m a n c h e s l w w w. n i ce m at i n . co m Pour informations et réservations: En France 04 94 93 18 51 evelyne.campana@gbhotelsabano.it En Italie 0039.049.8665800 info@gbhotelsabano.it - www.gbhotelsabano.it NOEL ET APRES FETES EN VENETIE Prix par personne en chambre double avec inclus le transfert en autocar aller- retour de Cannes, Antibes, Nice ou Menton, la pension complète, l’accès au Spa et un riche programme de divertissements en soirée. Vous faire chouchouter pour noël dans l’ambiance féérique et chaleureuse des 5 GB Hôtels ou vous relaxer après l’effervescence des fêtes… A vous de choisir ! 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Au cœur de la polé- mique, cette question : « Existe-t-il une forme chroni- que que les tests actuels (re- cherche d’anticorps) ne par- viennent pas à dépister ? »Qui en appelle une autre : « Peut- on traiter des personnes sans être sûr qu’elles sont atteintes de la maladie ? » Pendantque lessociétéssavantespointent un surdiagnostic et un sur- traitement dénués de preu- ves scientifiques, des mala- des crient leurs souffrances et dénoncent le manque d’écoute,voirelerejetdontils fontl’objet.Intriguéparcette polémique, le Dr Jacques Du- rant,infectiologueauCHUde Nice, centre de compétence pour la maladie de Lyme, a décidé de mener l’enquête. Depuisdeuxans,ilreçoitdes patients adressés par leurs médecinspourunesuspicion de maladie de Lyme [lire té- moignages en page suivante]. Quelque 200 personnes au total,desfemmesenmajorité (60 %), et âgées en moyenne de49ans. Etd’emblée,ilveut enfiniravecledogmeselonle- queliln’yauraitpasdeLyme dans le département des Alpes-Maritimes. Considérés comme « psy » « Beaucoup de médecins en sont encore convaincus, alors que le premier cas de maladie de Lyme contracté dans le dé- partement – il s’agissait d’un employé du parc national du Mercantour – a été publié en 2016 », précise le Dr Durant. Résultat : des années d’er- rance médicale, à la recher- chederéponsesàleursmaux. «J’aiprêtéuneoreilleattentive, sans jugement, à ces malades parfois en grande souffrance physique et psychologique, re- jetés, considérés souvent comme “psy” et j’ai réalisé la complexité clinique de la ma- ladie », témoigne le spécia- liste. S’affranchissantainside touteidéepréconçue,l’infec- tiologue leur a d’abord pres- crit des examens d’imagerie et biologiques afin d’écarter toutautrediagnostic.« Parmi les 200 patients, un certain nombre était en réalité atteint d’autres maladies : rhumatis- mes inflammatoires, sclérose en plaques, SLA, voire apnées du sommeil expliquant leurs symptômes.Ceux-làontétépris en charge et ont bénéficié de traitements adaptés à leur pa- thologie. Mais 96 personnes présentaient effectivement le syndrome associant fatigue, douleurs et troubles cognitifs (dit SPPT) et caractéristique d’une forme chronique de Lyme selon la Haute Autorité de santé (HAS). Ils avaient été par ailleurs exposés dans des régions à risque [lire l’inter- view en page suivante]. » Selonlescritèresdessociétés savantes, le Dr Durant n’au- raitdûtraiterpardesantibio- tiquesque14personnes,soit celles qui avaient une sérolo- giepositive. « Mais j’ai décidé de traiter aussi les 82 autres patients, en dépit de leur séro- logie négative ou douteuse. Et 51 d’entre eux se sont amélio- rés franchement. Soit 60 % au total », se réjouit l’infectiolo- gue. Rappelons que la HAS elle-même a recommandé le traitement par antibiotiques des patients présentant un syndromeSPPT,mêmeencas desérologienégative. Encon- cluant qu’en cas d’améliora- tion de symptômes, une ma- ladie de Lyme était probable ou possible. Mais fait extrê- mement rare, les médecins n’ontpasacceptécesrecom- mandations.« Cerapportaag- gravé les tensions, les experts évoquant des “symptômes trèssubjectifs”,trèsfréquents : “Toutlemondeadesmauxde tête, est fatigué, a des dou- leurs, des troubles de l’atten- tion…onestentraindecréer unemaladie!”,ont-ilsdéclaré.» L’étude du Dr Durant montre que la pathologie est com- plexe et demande plus d’in- vestigations. Ilreconnaîtaussi que,parmilespatientsquilui ontétéadressés,environ10% souffraientenréalitédetrou- bles psychiques : hypocon- drie,dépression,stresspost- traumatique…Desprofilsqui «fontpeur»aucorpsmédical. Mais qui ne l’autorisent pas pour autant à prendre le ris- que de laisser sur le bas-côté des malades qui réclament à juste titre une assistance. NANCY CATTAN À la une Le Dr Jacques Durant, du CHU de Nice, a mené l’enquête et confirmé l’existence de 51 cas de contamination dans les A.-M. en deux ans Maladie de Lyme: les faits au-delà de la polémique La maladie de Lyme est due à une bactérie appelée Borrelia, transmise par une certaine espèce de tiques. (Photo PQR/Le Parisien) « Psy » «C’estdanslatête.»Combien de personnes atteintes de troubles fonctionnels intestinaux, de fibromyalgie, d’endométriose,denévralgie pudendale ou encore de maladie de Lyme ont vu leurs plaintes somatiques s’écraser contre cette conclusion lapidaire ? Les mystères qui entourent un certain nombre de pathologies,leurcomplexité, les inquiétudes qu’elles sus- citentetleseffetsdévastateurs qu’elles peuvent avoir sur le psychisme ont tôt fait de convaincre un certain corps médical de les ranger dans le rayon « psy ». Comment comprendrequ’auXXIe siècle, alors que la recherche produit chaque jour quantité de connaissances nouvelles, des scientifiques refusent d’admettre qu’on est encore loin de savoir tout ? Certes, il arrive que des personnes simulent des maladies pour attirer l’attention ; cela s’appelle le syndrome de Münchhausen. Une maladie psychiatrique rare et grave. Il est pour le moins improbable que tous les maux qui n’ont pas fini de se raconter en soient. Le Billet de Nancy Cattan