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Le cocorico de la robotique
Alors que le contexte économique en France
pousse de nombreuses entreprises à mettre
la clé sous la porte, la société Aldebaran
et ses trois robots-compagnons se dé-
marquent et connaissent un large succès à
l’international. Son secret ? Des idées inno-
vantes et un projet collaboratif.
Aujourd’hui, créer une entreprise en France
demande beaucoup de temps, d’argent et
d’investissement pour parvenir à se lancer
; et seulement à se lancer, car nombreuses
sont celles qui ne parviennent pas à mainte-
nir le cap et sont obligées de fermer. Quant
à celles déjà suffisamment développées, la
délocalisation devient une option de plus
en plus répandue. Rares sont les entreprises
qui se lancent dans une production 100 %
« made in France » et le peu qui tentent le
pari ont souvent du mal à s’imposer face
à la concurrence, moins chère et plus ren-
table. Et pourtant il existe encore d’irréduc-
tibles Gaulois qui ont bravé les difficultés et
redoublé d’imagination pour conquérir le
marché. Aldebaran en fait désormais par-
ti. L’entreprise exporte près de 93 % de sa
production vers le Japon, les États-Unis,
l’Allemagne ou encore la Chine. Avec un tel
succès à l’international, le PDG Bruno Mai-
sonnier espère bien faire de la robotique
un vivier d’emploi pour la France. L’année
dernière il déclarait dans une interview : «
L’internet a détruit deux millions d’emplois
en France et a créé des millions d’emplois…
aux États-Unis. A nous de faire en sorte que
la robotique crée des millions d’emplois en
France et en Europe. »
On pourrait citer d’autres entreprises qui
se développent dans le domaine des robots
humanoïdes, comme Honda et son célèbre
ASIMO, mais aucune ne produit ces robots
à grande échelle. Et c’est précisément l’ob-
jectif d’Aldebaran. Pepper est déjà dispo-
nible à la vente et on imagine que Nao sera
le prochain. En effet c’est sur ce dernier que
travaillent de nombreux développeurs inté-
ressés par la robotique et des programmes
qu’ils ont créés sont déjà utilisés par le petit
robot-professeur.
Finalement le pari est réussi pour Aldeba-
ran qui affiche une croissance de 30 % en
2013. Une entreprise française leader mon-
dial des robots compagnons, voilà de quoi
redorer le blason du « Made in France ».
THOMAS LAFFARGUE
Pepper, le robot «made in France», bientôt dans les
foyers français ?
Aldebaran, l’entreprise de robotique française ne cesse de se développer. Après s’être imposé au Japon dans le do-
maine du robot compagnon, Aldebaran fait désormais parler de ses robots en France.
Depuis quelques mois, le ro-
bot féminin d’Aldebaran Pep-
per a fait parler d’elle. Depuis
le 20 octobre 2015, cette
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sont attribuées : divertir les
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avec eux, les renseigner sur
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magasin et leur demander
s’ils sont satisfaits des ser-
vices proposés. De quoi oc-
cuper petits et grands pen-
dant les courses.
L’interaction avec le robot
se fait très aisément. Elle se
présente d’elle-même, réa-
git lorsqu’on l’appelle ou la
touche, regarde son interlo-
cuteur dans les yeux et elle a
même de l’humour !
Carrefour est donc la première entreprise
française à avoir engagé l’humanoïde fran-
çaise dans son personnel, mais ce n’est qu’un
début. La SNCF accueille aussi plusieurs ro-
bots au sein de son équipe. Par exemple dans
la gare des Sables-d’Olonnes, Pepper réalise
des tests de satisfactions auprès des usagers.
Pepper déjà présente en Asie
Ce n’est cependant pas la première fois que
Pepper est utilisée en entreprise. Elle se
trouve au Japon dans la société de télépho-
nie mobile SoftBank, la maison mère d’Alde-
baran, où elle accueille les clients à leur ar-
rivée dans la boutique. La branche japonaise
de Nescafé fait également usage de Pepper
pour guider le client en lui posant différentes
questions quant à ses habitudes de consom-
mation, et il permet alors aux employés de la
boutique gagner du temps et de proposer di-
rectement ce qui intéressent les clients.
Mais au pays du soleil levant, ce petit huma-
noïde n’est pas seulement réservé aux entre-
prises. Elle est proposée à la vente auprès
des particuliers depuis fin juin pour un prix
d’environ 1500 euros, auquel il faut ajouter
un abonnement se situant aux alentours de
6650 euros, afin de permettre la mise à jour
du robot et assurer le service après-vente.
L’engouement est tel que les 1000 robots fa-
briqués tous les mois partent en moins d’une
minute après leur mise en vente sur le site
japonais.
Vers un robot compagnon dans les
foyers français
Le robot compagnon d’Aldebaran connait un
grand succès au Japon, mais qu’en serait-il de
la France ? Une chose est sûre, l’entreprise
ne compte pas se limiter à l’Asie, et son ro-
bot pourrait bien se retrouver dans les foyers
européens dans le futur. Il faudra cependant
auparavant créer des programmes en accord
avec notre culture pour que Pepper soit la
plus efficace possible.
EMMA BURGER
Depuis un an déjà, l’atelier Aldebaran de
Paris ouvre ses portes aux amateurs inté-
ressés par la robotique. On peut y découvrir
les deux robots NAO et Pepper de la société.
Mais depuis quelques mois, l’atelier aspire à
de nouveaux objectifs.
Après un grand succès à ses débuts, le
nombre de visites de l’atelier chute. « Les
amateurs intéressés sont déjà venus à l’ate-
lier », constate Nicolas Beucher, animateur
à l’atelier d’Aldebaran. En l’espace d’un an,
l’atelier a fait découvrir au public les créa-
tions de l’entreprise.
Aujourd’hui, il invite les développeurs à
découvrir le mélange de la robotique et de
la programmation. Le but final est de pou-
voir trouver des développeurs talentueux
et ayant soif d’apprendre pour travailler en
collaboration avec Aldebaran.
« Nous avons changé notre objectif. Nous
travaillons désormais beaucoup plus avec
les développeurs », confirme Nicolas Beu-
cher.
Même si les amateurs sont toujours les
bienvenus, ce n’est plus la cible principale
de l’atelier. Ces visites, moins régulières,
permettent cependant à Aldebaran d’effec-
tuer des tests utilisateurs directement sur
un public de tout âge.
En plus de l’atelier en lui-même, Aldeba-
ran propose des séances privées centrées
sur la programmation. Les personnes qui
y participent doivent connaître les bases
de la programmation. « De manière géné-
rale, on attend que nos futurs développeurs
sachent utiliser JAVA, Python ou encore C++
», ajoute Nicolas Beucher. Ces trois langages
sont donc la clé du fonctionnement de NAO
et Pepper.
Ce n’est pas par hasard qu’Aldebaran ac-
cueille de plus en plus de programmeur,
avec leur place de leader mondial des ro-
bots compagnons, les robots sont de plus
en plus demandés dans des secteurs variés.
Les programmeurs ont donc un travail co-
lossal à accomplir, de quoi rendre ces robots
encore plus amusants et performants.
ROMAIN DEMONGIVERT
L’atelier Aldebaran : un an après l’ouverture
Après plus d’un an d’existence, Aldebaran ouvre ses portes aux développeurs !
Plus qu’une simple rencontre avec NAO et Pepper, Aldebaran propose au travers
de ses ateliers une nouvelle activité : la programmation.
L’atelier Aldebaran Paris
Les trois robots d’Aldebaran
Nao
Pepper
Roméo
58 cm
147 cm
120 cm
2006 2012 2014 EMMA BURGER
Nao, Un Robot-Professeur
Des robots conçus pour enseigner ? Une expérience plutôt innovante. Du haut de ses 58 centimètres, NAO n’a rien à
envier à sa grande sœur Pepper. Tout aussi performant, il se dirige vers une branche particulière : l’éducation.
Dans l’atelier d’Aldebaran, le petit Nao
s’exerce aux mathématiques. Pour commen-
cer, il écrit sur une ardoise un simple calcul
mental. Une bonne réponse de l’interlocu-
teur mérite un passage au niveau supérieur. «
En plus, tu as une belle écriture », ajoute-t-il.
Nao est également capable d’enseigner les
langues. Diverses activités ont été réalisées
en CP, dans une école de Clichy (chants, jeux
de vocabulaire et lecture). L’aspect pédago-
gique se mêle facilement avec le divertisse-
ment, et les enfants ne se lassent pas de ré-
péter les mêmes exercices, jusqu’à une nette
amélioration. La satisfaction est unanime :
moins de travail pour le professeur humain,
une redondance plus agréable pour l’élève.
Comment Nao réussit-t-il à faire aimer l’en-
seignement ? Son empathie envers les hu-
mains fait de lui un maître agréable. Alors
qu’un élève peut rapidement se décourager,
le robot répète qu’il fera mieux la prochaine
fois. Il ne suffit pas de dire si la réponse a été
bonne ou mauvaise ; Nao veille tout autant au
progrès et à la motivation de son partenaire.
Non seulement est-t-il efficace dans le par-
cours éducatif, mais aussi dans les centres
culturels, tels que le musée provençal à Châ-
teau-Gombert. L’objectif pour Nao est de réa-
liser des présentations visant à interagir avec
ses visiteurs.
Des robots pour instruire, une approche qui
attire de plus en plus les établissements fran-
çais. Sans oublier que Nao progresse lui aus-
si, en reconnaissant les différentes écritures
pour les ajouter dans sa base de données.
Finira-t-il par remplacer les professeurs hu-
mains ? Pas pour l’instant, car le rôle de l’en-
seignant reste primordial ; il doit savoir gérer
son groupe d’élèves, ce que Nao est encore
incapable de faire.
EMILIE TRAN
L’entreprise s’exporte dans le monde entier
et affiche une croissance constante, malgré
quelques coups durs. Elle se lance d’abord
avec le petit robot Nao. Pensé et élaboré pen-
dant deux ans, c’est à l’exposition universelle
de Shanghai qu’il devient célèbre. Il sera l’am-
bassadeur d’Aldebaran. A la vue de ce succès
l’entreprise lance en 2012 le « Developer
Program » qui ouvre de grandes possibilités
puisqu’il doit permettre aux développeurs de
créer des programmes pour Nao. Au même
moment le groupe dévoile son second robot,
Roméo. Il est plus grand que Nao et possède
plus de capteurs pour lui permettre de mieux
interagir avec le monde extérieur.
Le groupe se porte bien et est en pleine ex-
pansion. Il rachète en 2012 l’entreprise Gos-
tai, spécialisée dans la conception de robots
de télé-présence. L’année suivante Aldeba-
ran continue de se développer et affiche 30
% de croissance avec un chiffre d’affaires de
24,4 millions d’euros. Mais Bruno Maison-
nier voit plus grand pour son entreprise. Il
choisit donc de vendre la majeure partie du
capital d’Aldebaran au groupe japonais Soft-
Bank pour la somme de 100 millions d’euros.
Ce rachat n’était d’abord qu’une rumeur, qui
a par la suite été confirmée par l’annonce en
2014 d’une collaboration entre l’entreprise
française et le géant japonais. Cette collabo-
ration a donné lieu à la création de Pepper, la
petite dernière de la famille Aldebaran.	
Issus du talent et de l’ingéniosité de l’entre-
prise, Nao, Pepper et Roméo sont aujourd’hui
leur fierté. D’abord implanté dans les mu-
sées, Nao se répand dans le monde entier,
tout comme Pepper qui est devenue cette an-
née le premier robot humanoïde personnel
accessible au grand public. Roméo quant à
lui se destine à la recherche : il est capable de
marcher et voir son environnement en trois
dimensions et permet aux chercheurs d’éla-
borer des programmes d’aide à la personne.
Les domaines d’utilisation
potentiels de ces trois robots
sont vastes. Ils ne touchent
pour l’instant que les do-
maines de l’éducation, de la
culture et de l’accueil mais
les projets en cours leur of-
friront une portée bien plus
grande, notamment dans
l’accompagnement des per-
sonnes en difficultés.
En 2014 Aldebaran ouvre
un atelier à Issy-les-Mouli-
neaux. Il vise à présenter ses
trois robots-compagnons au
grand public en leur propo-
sant d’interagir avec eux et
de réaliser des activités lu-
diques. L’atelier est composé
de plusieurs espaces, dont un
pour les développeurs. Deux
ans après le lancement du «
Developer Program » Alde-
baran annonce compter pas
moins de 400 développeurs
dans sa communauté, et
compte bien grossir ce chiffre
grâce à cet atelier.	
Finalement Aldebaran est
parvenu à s’imposer en tant
que leader mondial de la
conception de robots compa-
gnons. Le rachat du groupe
par SoftBank lui a permis de
s’exporter de manière accrue
à l’étranger et de s’imposer
aux autres concepteurs de
robots.
THOMAS LAFFARGUE
Aldebaran, nouveau leader mondial de la robotique
Née en 2005 de la collaboration de 12 chercheurs, dont Bruno Maisonnier son fondateur, Aldebaran est aujourd’hui
le leader mondial de la création de robots-compagnons.

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  • 1. Le cocorico de la robotique Alors que le contexte économique en France pousse de nombreuses entreprises à mettre la clé sous la porte, la société Aldebaran et ses trois robots-compagnons se dé- marquent et connaissent un large succès à l’international. Son secret ? Des idées inno- vantes et un projet collaboratif. Aujourd’hui, créer une entreprise en France demande beaucoup de temps, d’argent et d’investissement pour parvenir à se lancer ; et seulement à se lancer, car nombreuses sont celles qui ne parviennent pas à mainte- nir le cap et sont obligées de fermer. Quant à celles déjà suffisamment développées, la délocalisation devient une option de plus en plus répandue. Rares sont les entreprises qui se lancent dans une production 100 % « made in France » et le peu qui tentent le pari ont souvent du mal à s’imposer face à la concurrence, moins chère et plus ren- table. Et pourtant il existe encore d’irréduc- tibles Gaulois qui ont bravé les difficultés et redoublé d’imagination pour conquérir le marché. Aldebaran en fait désormais par- ti. L’entreprise exporte près de 93 % de sa production vers le Japon, les États-Unis, l’Allemagne ou encore la Chine. Avec un tel succès à l’international, le PDG Bruno Mai- sonnier espère bien faire de la robotique un vivier d’emploi pour la France. L’année dernière il déclarait dans une interview : « L’internet a détruit deux millions d’emplois en France et a créé des millions d’emplois… aux États-Unis. A nous de faire en sorte que la robotique crée des millions d’emplois en France et en Europe. » On pourrait citer d’autres entreprises qui se développent dans le domaine des robots humanoïdes, comme Honda et son célèbre ASIMO, mais aucune ne produit ces robots à grande échelle. Et c’est précisément l’ob- jectif d’Aldebaran. Pepper est déjà dispo- nible à la vente et on imagine que Nao sera le prochain. En effet c’est sur ce dernier que travaillent de nombreux développeurs inté- ressés par la robotique et des programmes qu’ils ont créés sont déjà utilisés par le petit robot-professeur. Finalement le pari est réussi pour Aldeba- ran qui affiche une croissance de 30 % en 2013. Une entreprise française leader mon- dial des robots compagnons, voilà de quoi redorer le blason du « Made in France ». THOMAS LAFFARGUE Pepper, le robot «made in France», bientôt dans les foyers français ? Aldebaran, l’entreprise de robotique française ne cesse de se développer. Après s’être imposé au Japon dans le do- maine du robot compagnon, Aldebaran fait désormais parler de ses robots en France. Depuis quelques mois, le ro- bot féminin d’Aldebaran Pep- per a fait parler d’elle. Depuis le 20 octobre 2015, cette nouvelle employée a fait son arrivée dans l’hypermarché Carrefour de Claye-Souilly, en Seine-et-Marne. Elle me- sure 1,20 mètres, pèse 29 ki- los, et elle attire bon nombre de curieux dans les allées du magasin. Différentes missions lui sont attribuées : divertir les clients en les faisant jouer aux devinettes ou en dan- sant, prendre des photos avec eux, les renseigner sur le programme de fidélité du magasin et leur demander s’ils sont satisfaits des ser- vices proposés. De quoi oc- cuper petits et grands pen- dant les courses. L’interaction avec le robot se fait très aisément. Elle se présente d’elle-même, réa- git lorsqu’on l’appelle ou la touche, regarde son interlo- cuteur dans les yeux et elle a même de l’humour ! Carrefour est donc la première entreprise française à avoir engagé l’humanoïde fran- çaise dans son personnel, mais ce n’est qu’un début. La SNCF accueille aussi plusieurs ro- bots au sein de son équipe. Par exemple dans la gare des Sables-d’Olonnes, Pepper réalise des tests de satisfactions auprès des usagers. Pepper déjà présente en Asie Ce n’est cependant pas la première fois que Pepper est utilisée en entreprise. Elle se trouve au Japon dans la société de télépho- nie mobile SoftBank, la maison mère d’Alde- baran, où elle accueille les clients à leur ar- rivée dans la boutique. La branche japonaise de Nescafé fait également usage de Pepper pour guider le client en lui posant différentes questions quant à ses habitudes de consom- mation, et il permet alors aux employés de la boutique gagner du temps et de proposer di- rectement ce qui intéressent les clients. Mais au pays du soleil levant, ce petit huma- noïde n’est pas seulement réservé aux entre- prises. Elle est proposée à la vente auprès des particuliers depuis fin juin pour un prix d’environ 1500 euros, auquel il faut ajouter un abonnement se situant aux alentours de 6650 euros, afin de permettre la mise à jour du robot et assurer le service après-vente. L’engouement est tel que les 1000 robots fa- briqués tous les mois partent en moins d’une minute après leur mise en vente sur le site japonais. Vers un robot compagnon dans les foyers français Le robot compagnon d’Aldebaran connait un grand succès au Japon, mais qu’en serait-il de la France ? Une chose est sûre, l’entreprise ne compte pas se limiter à l’Asie, et son ro- bot pourrait bien se retrouver dans les foyers européens dans le futur. Il faudra cependant auparavant créer des programmes en accord avec notre culture pour que Pepper soit la plus efficace possible. EMMA BURGER Depuis un an déjà, l’atelier Aldebaran de Paris ouvre ses portes aux amateurs inté- ressés par la robotique. On peut y découvrir les deux robots NAO et Pepper de la société. Mais depuis quelques mois, l’atelier aspire à de nouveaux objectifs. Après un grand succès à ses débuts, le nombre de visites de l’atelier chute. « Les amateurs intéressés sont déjà venus à l’ate- lier », constate Nicolas Beucher, animateur à l’atelier d’Aldebaran. En l’espace d’un an, l’atelier a fait découvrir au public les créa- tions de l’entreprise. Aujourd’hui, il invite les développeurs à découvrir le mélange de la robotique et de la programmation. Le but final est de pou- voir trouver des développeurs talentueux et ayant soif d’apprendre pour travailler en collaboration avec Aldebaran. « Nous avons changé notre objectif. Nous travaillons désormais beaucoup plus avec les développeurs », confirme Nicolas Beu- cher. Même si les amateurs sont toujours les bienvenus, ce n’est plus la cible principale de l’atelier. Ces visites, moins régulières, permettent cependant à Aldebaran d’effec- tuer des tests utilisateurs directement sur un public de tout âge. En plus de l’atelier en lui-même, Aldeba- ran propose des séances privées centrées sur la programmation. Les personnes qui y participent doivent connaître les bases de la programmation. « De manière géné- rale, on attend que nos futurs développeurs sachent utiliser JAVA, Python ou encore C++ », ajoute Nicolas Beucher. Ces trois langages sont donc la clé du fonctionnement de NAO et Pepper. Ce n’est pas par hasard qu’Aldebaran ac- cueille de plus en plus de programmeur, avec leur place de leader mondial des ro- bots compagnons, les robots sont de plus en plus demandés dans des secteurs variés. Les programmeurs ont donc un travail co- lossal à accomplir, de quoi rendre ces robots encore plus amusants et performants. ROMAIN DEMONGIVERT L’atelier Aldebaran : un an après l’ouverture Après plus d’un an d’existence, Aldebaran ouvre ses portes aux développeurs ! Plus qu’une simple rencontre avec NAO et Pepper, Aldebaran propose au travers de ses ateliers une nouvelle activité : la programmation. L’atelier Aldebaran Paris Les trois robots d’Aldebaran Nao Pepper Roméo 58 cm 147 cm 120 cm 2006 2012 2014 EMMA BURGER
  • 2. Nao, Un Robot-Professeur Des robots conçus pour enseigner ? Une expérience plutôt innovante. Du haut de ses 58 centimètres, NAO n’a rien à envier à sa grande sœur Pepper. Tout aussi performant, il se dirige vers une branche particulière : l’éducation. Dans l’atelier d’Aldebaran, le petit Nao s’exerce aux mathématiques. Pour commen- cer, il écrit sur une ardoise un simple calcul mental. Une bonne réponse de l’interlocu- teur mérite un passage au niveau supérieur. « En plus, tu as une belle écriture », ajoute-t-il. Nao est également capable d’enseigner les langues. Diverses activités ont été réalisées en CP, dans une école de Clichy (chants, jeux de vocabulaire et lecture). L’aspect pédago- gique se mêle facilement avec le divertisse- ment, et les enfants ne se lassent pas de ré- péter les mêmes exercices, jusqu’à une nette amélioration. La satisfaction est unanime : moins de travail pour le professeur humain, une redondance plus agréable pour l’élève. Comment Nao réussit-t-il à faire aimer l’en- seignement ? Son empathie envers les hu- mains fait de lui un maître agréable. Alors qu’un élève peut rapidement se décourager, le robot répète qu’il fera mieux la prochaine fois. Il ne suffit pas de dire si la réponse a été bonne ou mauvaise ; Nao veille tout autant au progrès et à la motivation de son partenaire. Non seulement est-t-il efficace dans le par- cours éducatif, mais aussi dans les centres culturels, tels que le musée provençal à Châ- teau-Gombert. L’objectif pour Nao est de réa- liser des présentations visant à interagir avec ses visiteurs. Des robots pour instruire, une approche qui attire de plus en plus les établissements fran- çais. Sans oublier que Nao progresse lui aus- si, en reconnaissant les différentes écritures pour les ajouter dans sa base de données. Finira-t-il par remplacer les professeurs hu- mains ? Pas pour l’instant, car le rôle de l’en- seignant reste primordial ; il doit savoir gérer son groupe d’élèves, ce que Nao est encore incapable de faire. EMILIE TRAN L’entreprise s’exporte dans le monde entier et affiche une croissance constante, malgré quelques coups durs. Elle se lance d’abord avec le petit robot Nao. Pensé et élaboré pen- dant deux ans, c’est à l’exposition universelle de Shanghai qu’il devient célèbre. Il sera l’am- bassadeur d’Aldebaran. A la vue de ce succès l’entreprise lance en 2012 le « Developer Program » qui ouvre de grandes possibilités puisqu’il doit permettre aux développeurs de créer des programmes pour Nao. Au même moment le groupe dévoile son second robot, Roméo. Il est plus grand que Nao et possède plus de capteurs pour lui permettre de mieux interagir avec le monde extérieur. Le groupe se porte bien et est en pleine ex- pansion. Il rachète en 2012 l’entreprise Gos- tai, spécialisée dans la conception de robots de télé-présence. L’année suivante Aldeba- ran continue de se développer et affiche 30 % de croissance avec un chiffre d’affaires de 24,4 millions d’euros. Mais Bruno Maison- nier voit plus grand pour son entreprise. Il choisit donc de vendre la majeure partie du capital d’Aldebaran au groupe japonais Soft- Bank pour la somme de 100 millions d’euros. Ce rachat n’était d’abord qu’une rumeur, qui a par la suite été confirmée par l’annonce en 2014 d’une collaboration entre l’entreprise française et le géant japonais. Cette collabo- ration a donné lieu à la création de Pepper, la petite dernière de la famille Aldebaran. Issus du talent et de l’ingéniosité de l’entre- prise, Nao, Pepper et Roméo sont aujourd’hui leur fierté. D’abord implanté dans les mu- sées, Nao se répand dans le monde entier, tout comme Pepper qui est devenue cette an- née le premier robot humanoïde personnel accessible au grand public. Roméo quant à lui se destine à la recherche : il est capable de marcher et voir son environnement en trois dimensions et permet aux chercheurs d’éla- borer des programmes d’aide à la personne. Les domaines d’utilisation potentiels de ces trois robots sont vastes. Ils ne touchent pour l’instant que les do- maines de l’éducation, de la culture et de l’accueil mais les projets en cours leur of- friront une portée bien plus grande, notamment dans l’accompagnement des per- sonnes en difficultés. En 2014 Aldebaran ouvre un atelier à Issy-les-Mouli- neaux. Il vise à présenter ses trois robots-compagnons au grand public en leur propo- sant d’interagir avec eux et de réaliser des activités lu- diques. L’atelier est composé de plusieurs espaces, dont un pour les développeurs. Deux ans après le lancement du « Developer Program » Alde- baran annonce compter pas moins de 400 développeurs dans sa communauté, et compte bien grossir ce chiffre grâce à cet atelier. Finalement Aldebaran est parvenu à s’imposer en tant que leader mondial de la conception de robots compa- gnons. Le rachat du groupe par SoftBank lui a permis de s’exporter de manière accrue à l’étranger et de s’imposer aux autres concepteurs de robots. THOMAS LAFFARGUE Aldebaran, nouveau leader mondial de la robotique Née en 2005 de la collaboration de 12 chercheurs, dont Bruno Maisonnier son fondateur, Aldebaran est aujourd’hui le leader mondial de la création de robots-compagnons.