1. INTRODUCTION
La réalisation de performances en milieu extrême exige des capacités
physiologiques et psychologiques importantes. La problématique de la
performance des marins en navigation extrême, n’a été que très peu
étudiée avec des méthodes scientifiques rigoureuses de façon
systématique et sous un angle de vue global en conditions écologiques. Nos
travaux se sont attachés à évaluer le comportement humain en conditions
écologiques avec une approche environnementaliste et transactionnelle.
L’objectif principal de cette thèse a été de comprendre quel est l’impact des
facteurs environnementaux tels que la force du vent et la quantité de
sommeil ainsi que d’une stimulation cognitive à l’aide d’un vidéo self-
modeling sur la perception de l’anxiété, de la fatigue et la tolérance à
l’effort à vitesse maximale aérobie.
TRAVAUX RÉALISÉS EN COLLABORATION AVEC:
Professeur GROSLAMBERT Alain, Université de Franche-Comté
Professeur CANDAU Robin, Université de Montpellier
Professeur DOWRICK Peter, University Auckland
Dr. GONZALES Benoît, Université de Franche-Comté
Dr. PHILIPPE Antony, Université de Montpellier
CONCLUSIONS
L’ensemble de ces résultats tend à montrer l’importance de l’interaction
environnement – individu en milieu extrême, ainsi que lors d’une épreuve
menée jusqu’aux limites de l’épuisement. Ces résultats ouvrent des
perspectives intéressantes dans les domaines de l’entraînement sportif et de
la rééducation.
SECONDE ETUDE
Une seconde étude en milieu extrême, cette fois en équipage de deux
personnes, en utilisant le même protocole a confirmé que la quantité de
sommeil était le meilleur activateur pouvant agir sur l’anxiété et permettre
au mieux sa régulation.
Figure 2: «Babouche» un catamaran (7.5m de long et 5.15m de large) de construction
carbone-époxy d’un poids de 500 kg était chargé de divers équipements et nourriture – eau
pour un total de 500 kg. Equipé d’une cabine non chauffée, le confort était spartiate. Avec
un départ le 9 juillet 2006 de Québec et une arrivée le 1er septembre à Waskaganish au
sud de la Baie - James, le parcours était de 2700 miles nautiques autour de la côte nord de
la province du Québec.
PREMIÈRE ETUDE
Les résultats de la première étude, en condition écologique, où l’influence
du vent et de la privation du sommeil ont été modélisées grâce à l’outil des
fonctions transferts, a permis de comprendre que le marin opère une
régulation liée temporellement à son engagement et aux efforts ou
privations comme par exemple celle du sommeil. Cette régulation est liée à
la perception de l’anxiété et l’intensité de l’effort perçu et est influencée par
les facteurs environnementaux comme le vent ou la privation de sommeil.
Cette étude a aussi montré qu’il existe une relation entre la durée de
l’engagement, mesurée par le nombre de jours passés en mer, et la quantité
de sommeil nécessaire, permettant ainsi de résister aux conditions
environnementales.
Figure 1: Bateau utilisé lors de la traversée du Pacifique. Ce catamaran fait < 20 pied et ne
comporte pas de cabine.
TROISIÈME ETUDE
Une troisième étude nous a permis de montrer que la tolérance à un effort,
mesuré par la perception de l’effort, n’était pas couplée exclusivement à une
réponse physiologique mais aussi à des facteurs cognitifs. Le résultat
principal de cette étude pilote a été de montrer que l’utilisation du feedback
vidéo comme stimulation cognitive diminue significativement la perception
de l’effort à partir 50% de la durée de l’épreuve. Contrairement à ce qui
aurait pu être attendu, aucun effet n’a été observé sur la fréquence
cardiaque.
Influence des conditions environnementales sur les perceptions
d’effort, de fatigue et d’anxiété
Observations en navigation extrême et en laboratoire
Vincent Hagin
MOTS-CLES
Modélisation, Anxiété, Perception de la fatigue, Voile, Environnement
extrême, Déficit de sommeil, Vidéo self-modeling, Vitesse Maximal Aérobie,
Perception de l’effort